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PROLOGUE
Une jeune femme sortit du bureau du NYPD, en civil. Elle s'engagea dans la rue, d’un pas décidé. En chemin, elle sortit son téléphone portable de sa poche, composa un numéro et l’appela. Après quelques sonneries, un enregistrement se déclancha et la jeune femme laissa un bref message. Elle replia son télphone, le rangea dans son sac et, après quelques pas de plus, arriva devant sa voiture. Elle l’ouvrit à l'aide de sa clé et s’assit à la place du chauffeur. La jeune femme attendit quelques instants avant de démarrer et s’engagea sur la grande avenue prenant la direction de la gare. Lorsqu’elle y arriva, elle gara sa voiture sur le parking, ressortit son téléphone et recomposa le même numéro. Elle tomba encore sur la boîte vocale. La jeune femme raccrocha et récupéra son sac. Elle composta son billet et attendit sur un banc, sur le quai. Lorsque le train arriva enfin, elle se leva d’un bond et s’engouffra le plus vite possible à l’intérieur.

Martin inspectait déjà les lieux lorsqu’Elena arriva.

Elena : Désolée pour le retard. Alors qu’est-ce qu’on a ?

Martin : Euh, Sarah Dohring, flic au NYPD, disparue depuis un peu plus de trois jours.

Elena : On sait rien d’autre ?

Martin : Si qu’elle devait se rendre dans le Kentucky.

Elena : Ok. Qui a signalé sa disparition ?

Martin : Le type qui devait aller la chercher à la gare.

Elena : Elle est venue comment ?

Martin : On a retrouvé sa voiture garée là-bas.

Elena : Ca fait trois jours qu’elle est là ?

Martin : Apparemment oui.

Les agents récupérèrent des gants et s’approchèrent du véhicule : plusieurs vitres étaient en miettes.

Martin (en regardant les vitres) : Apparemment, quelqu’un est venu voir avant nous.

Elena : Ouais, on peut le dire.

Martin : On va sûrement avoir besoin d’un coup de main du labo pour récupérer les empreintes de celui qui les a mises dans cet état.

Elena : Ouais. Aller, au boulot !

Danny venait de pendre la photographie de Sarah au tableau. Il la regardait comme une revenante. Samantha arriva du couloir.

Sam : Hey Danny, ça va ? On dirait que t’as vu un...

Elle marqua une pause lorsqu’elle vit le visage souriant de cette jeune femme aux boucles blondes.

Danny (soupirant) : Un fantôme.

Sam : Mon dieu !

Danny (soupirant) : Tu peux le dire ! Moi qui pensais qu’elle allait enfin s’effacer de ma vie !

Samantha lança un regard interrogateur à Danny.

Danny : Quoi ?

Sam : Rien.

Samantha regarda une dernière fois le tableau et se dirigea vers son bureau. Elle initialisa son ordinateur. Son téléphone sonna.

Sam (décrochant son téléphone) : J’arrive à peine et il sonne ! Enfin... Spade ?

Elena : Salut Sam, c’est Elena. J’ai quelque chose à te demander.

Sam : Quoi donc ?

Elena : Si tu peux demander à la gare de New York de nous envoyer par mail les bandes vidéos d’il y a trois jours.

Sam : Bien sûr je peux faire ça. Mais pourquoi tu peux pas le faire ?

Elena : Je suis à la gare de New York avec Martin.

Sam : Bah ! T’es sur place !

Elena : Oui mais je suis devant la carcasse de la voiture de Sarah.

Sam : Ah d’accord ! Bon courage alors !

Elena : Merci on va en avoir besoin.

Sam : J’m’en doute, je t’appelle si j’ai du nouveau au sujet des bandes.

Elena : Ok.

Samantha raccrocha son téléphone et se retourna : Danny regardait encore le tableau.

Sam : Tu comptes rester planté là toute la journée ?

Danny : Quoi ?

Sam : Je disais tu comptes rester planté là toute la journée ?

Danny : Euh. Non.

Il jeta un dernier regard au tableau et s’installa à son bureau. Il le démarra.

Danny : Qu’est-ce que je dois faire ?

Sam : Ben comme d’habitude ! Cette fille te fait vraiment tourner la tête mon pauvre !

Danny : Non je sais que je dois faire comme d’habitude mais toi, tu fais quoi ? Que je fasse pas la même chose que toi !

Sam : Ah ! Pardon ! Bah, ça te dirait de regarder ses relevés bancaires et téléphoniques en attendant que Jack arrive pour nous donner les vrais ordres ?

Danny : Ok. Je m’y mets.

Danny commença donc ses recherches. Samantha lui lançait quelques regards furtifs de temps à autres pour observer son attitude : son collègue avait visiblement la tête ailleurs et cela amusait la jeune femme. Elle hocha la tête, l’air de dire : « Ah là là ! Pauvre Danny ! Sarah lui avait vraiment tapé dans l’oeil pour qu’il y soit attaché comme ça ! ». Vivian arriva quelques temps plus tard.

Vivian : Salut.

Sam : Salut Viv.

Danny (distrait) : Salut.

Vivian resta figée en regardant la photo du tableau. Elle ne regarda même pas le nom de la jeune femme.

Vivian : Sarah Dohring !

Danny réagit au quart de tour.

Danny : Et oui, Sarah est portée disparue !

Vivian : Un ex-agent fédéral !

Sam : Agent fédéral ? Moi je l’ai connue au NYPD.

Vivian : Oui, elle a bossé en collaboration avec nous avant que t’arrives. Elle est allée au NYPD à cause d’une histoire de menaces.

Sam : Si je comprends bien vous la connaissez bien.

Danny : Oh oui même très bien.

Vivian et Samantha dévisagèrent Danny.

Danny : Quoi ?

Vivian : Laisse. C’est pas important.

Sam : T’as des nouvelles de Jack ?

Vivian : Euh, non. Il est pas là ?

Sam : Euh non. Danny tu l’as vu ?

Danny : Vu qui ?

Vivian : Tu le fais exprès ou quoi ?

Danny : Ben...

Sam : Tu as vu Jack ?

Danny : Pas vraiment. Mais je l’ai eu au téléphone, c’est lui qui m’a dit de venir au bureau. Il doit être quelque part dans les étages.

Sam : Sûrement.

Vivian s’installa à son bureau. Jack arriva quelques minutes plus tard.

Jack : Salut.

Danny, Sam et Vivian : Salut.

Jack : Bon, on est quatre ici et Elena et Martin sont à la gare.

Sam : A ce sujet, la gare devrait bientôt nous envoyer des bandes vidéos.

Jack : Parfait. Donc, Vivian, tu regardes les relevés bancaires et Sam tu l’aides. Quand vous recevez les bandes, vous les envoyées à Mac. C’est bien compris ?

Sam et Vivian : Ok.

Jack : Danny, tu viens avec moi, on va chez ses parents.

Danny : Si ça t’ennuies pas, je préfererai rester ici.

Jack : J’ai dit quoi ?

Danny : C’est bon ! C’est bon ! J’arrive !

Jack : Bien.

Jack repartit dans les couloirs chercher sa veste. Danny attrapa la sienne, qui était pendue au porte-manteau, et rejoignit son patron dans le couloir devant l’ascenseur.

Appartement des parents de Sarah (Banlieue de New York)

Mme Dohring : Oui ?

Jack : Madame Dohring ?

Mme Dohring : Oui, c’est à quel sujet ?

Jack : Au sujet de votre fille Sarah, nous sommes du FBI et nous enquêtons sur sa disparition.

Mme Dohring : Je vous ouvre.

Le portail s’ouvrit. Les agents entrèrent dans la propriété. Danny regardait les alentours : cet endroit lui était très familier. Ils arrivaient progressivement vers le pavillon. Madame Dohring, qui était apparemment âgée d’une cinquantaine d’années, ouvrit la porte. Elle fut visiblement surprise de voir Danny ici. Et c’était ce que Danny redoutait : « Pitié ! Tenez votre langue et ne dites rien de déplacer ! Par pitié Jennyfer ! » pensait-il.

Mme Dohring : Danny ?

« Bon sang ! » pensa le jeune homme en levant les yeux au ciel.

Danny : Bonjour Jennyfer.

Jack regardait d’un air ahuri son collègue et Madame Dohring.

Danny (hésitant) : Je suis désolé pour...Sarah.

Danny se crispait. Jack prit le relais.

Jack : Bien, nous pouvons entrer ?

Mme Dohring : Bien sûr, entrez.

Madame Dohring se sortit du passage de la porte d’entrée et laissa donc passer les agents. Danny regardait l’intérieur de la maison : elle n’avait pas changé.

Jack (bas à Danny) : Tout à l’heure tu viendras me voir.

Danny (baissant les yeux, bas à Jack) : D’accord.

La maîtresse des lieux emmena les agents dans le salon.

Elle s’installa dans le fauteuil en face du sofa où les agents s’assirent. Danny sortit son bloc-notes et un stylo de sa poche.

Jack : Bien, pour commencer...Voyez-vous votre fille régulièrement ?

Madame Dohring : Oui une fois tous les quinze jours.

Jack : Et quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

Madame Dohring : Il y a une semaine.

Danny : Elle avait l’air d’aller ?

Madame Dohring (à Danny) : Vous la connaissez...

Jack (sèchement) : Non, moi je ne la connais pas.

Madame Dohring : Elle allait plutôt bien pour ce qui s’est passé.

Jack : Qu’est-ce qui s’est passé ?

Sarah descendit en courant de sa voiture. Elle arriva sur les lieux de l’accident. Elle s’approcha vers les décombres de l’immeuble. Elle paniquait. La jeune femme s’approchait de plus en plus. A proximité, elle distinga une main. Elle s’avança encore. Elle tremblait de peur de voir le pire. Malheureusement, ce qu’elle redoutait s’était bel et bien produit : la main qui ressortait des décombres était celle de son père, elle avait bien reconnu la montre et l‘alliance. Elle hurla tout en sanglotant. Sarah s’agenouilla et tenta désespérément de sortir le corps de son père. Pourquoi cette explosion avait-elle eu lieu ? Et pourquoi on lui avait dit à elle de venir ici ? Et pourquoi elle n’avait pas refusé ? Ces questions restaient sans réponses.
FIN DU FLASHBACK

Madame Dohring : Elle m’a appelée quand on emmenait mon mari à la morgue. Elle est allée avec lui pour identifier le corps et elle est venue ici.

Jack : Ca fait combien de temps que ça s’est passé ?

Madame Dohring : Il y a deux mois. Il y a eu un rapport de police et il a été dit que c’était un accident. Le transformateur électrique de l’immeuble a explosé. Ensuite, ça a provoqué un incendie qui a fini de provoquer l’explosion générale.

Danny (bas) : Ou il a été trafiqué.

Jack : Où votre mari travaillait ?

Madame Dohring : A la bourse NYSE, il s’y rendait.

Jack : A pied ?

Madame Dohring : Il avait pris le métro et le lieu de l’explosion n’était pas si éloigner de Wall Street.

Jack jeta un coup d’oeil à Danny. Ce dernier prenait toujours des notes : il avait visiblement mal pris que Jack dise qu’il ne connaissait pas Sarah alors que c’était totalement faux. Il la connaissait, pas autant que Danny certes, mais il la connaissait quand même.

Danny : Est-ce que Sarah voulait quelque chose en particulier la semaine dernière ?

Madame Dohring : Euh attendez...Oui, elle voulait savoir si je connaissais un certain Mike Shelman.

Jack : Et vous le connaissez ?

Madame Dohring : Pas du tout.

Le téléphone de Danny sonna.

Danny (se levant et décrochant) : Excusez-moi. Taylor ?

Le jeune homme s’isola dans la pièce d’à côté.

Jack : Et à part savoir si vous connaissiez cet homme, elle voulait autre chose ?

Madame Dohring : Non.

Jack : Et vous ne vous êtes pas demandée qui pouvait être ce Mike ?

Madame Dohring : Vous savez, avec son travail, j’ai pensé que c’était pour me protéger.

Danny (rentrant à nouveau dans la pièce et raccrochant) : D’accord merci. Jack, la gare nous a envoyé les vidéos.

Jack : Ca donne quelque chose ?

Danny : Rien du tout, à part qu’elle devait être pressée d’arriver à destination.

Jack : Ok. Autre chose ?

Danny : Rien pour l’instant.

Jack : D’accord. On vous appelera si jamais on a du nouveau.

Madame Dohring : D’accord. Si je me rappelle de quelque chose, je vous joins où ?

Jack lui tendit sa carte. Danny soupira discrètement et partit dans le couloir : le temps lui durait de quitter cette maison. Jack le rejoignit quelques secondes plus tard. Ils sortirent dans la cour. Le portail s’ouvrit.

Danny : Tu voulais me parler, tu peux maintenant.

Jack : Je sais que tu as connu Sarah comme moi et Vivian.

Danny : Et Sam.

Jack : Change pas de sujet. Je vas être direct. Es-tu sorti avec elle ? Réponds par oui ou par non.

Danny : Oui mais en quoi ça te regarde ?

Jack : C’est fini entre vous ?

Danny : Oui depuis longtemps. Mais en quoi ça te regarde ?

Jack : Ca me regarde parce que...Non, je vais te poser la question. Lequel d’entre vous a rompu ?

Danny : C’est ma vie privée, je vois pas en quoi ça te regarde.

Jack : Danny, c’est pour t’éviter des ennuis. Si c’est Sarah qui a rompu, tu peux être un suspect potentiel.

Danny : Quoi ?! Tu crois que je peux être assez stupide pour faire disparaître une femme sous prétexte qu’elle m’a largué il y a sept ans ?! Tu me crois assez ignoble pour ça ?!

Jack : Danny je n’ai pas dit ça.

Danny : Peu importe ! Si c’est une hypothèse tu l’as au moins pensé.

Jack : Danny calme-toi.

Danny : Je ne me calmerai pas. Tu veux que je te dise, c’est elle qui a rompu pour me protéger à cause de ces histoires de menaces. Alors si tu veux connaître l’emploi du temps de ton pseudo-suspect, renseigne-toi auprès de tes rapports.

Danny rentra dans la Ford à la place du chauffeur et claqua rageusement la portière. Jack soupira et s’installa à côté de Danny. Le jeune homme tendit la main pour récupérer les clefs. Son supérieur les lui tendit. L’agent arracha des mains le trousseau et mit le contact.

Samantha regardait déjà le vidéo-surveillance depuis une bonne demie heure lorsque Danny sortit de l‘ascenseur. Ce dernier ne s’était toujours pas calmé depuis sa dispute avec Jack.. Il entra dans la salle de debriefing et s’installa sans adresser ni un mot ni un regard à ses collègues.

Sam : Ca s’est bien passé ?

Danny (sèchement) : Non.

Sam : Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Danny : Pas envie d’en parler.

Sam : T’as laissé Jack où ?

Danny : Quelque part et j’ai pas vraiment envie de le voir.

Sam : Tu t’es disputé avec lui ?

Danny : Comment t’as deviné ?

Sam : Qu’est-ce que t’as fait ?

Danny : C’est pas moi, la seule chose que j’ai pu faire c’est d’être sorti avec Sarah.

Sam : Et elle a rompu ?

Danny : Oui et selon Jack, je suis un suspect potentiel.

Sam : C’était il y a combien de temps ?

Danny : Oh, sept ans.

Sam : Ah ouais quand même !

Vivian (raccrochant) : D’accord merci. On nous envoie les relevés.

Sam : Génial !

Vivian : Des nouvelles d’Elena et Martin ?

Sam : Ils devraient pas tarder.

Jack fit son apparition dans la salle. Danny se tut et lança un regard noir à son patron.

Jack : On en est où ?

Vivian : On va nous envoyer les relevés d’ici peu de temps.

Sam : Je vais me concentrer sur un coup de fil passé vers cinq heures du soir le jour de sa disparition. Et Martin et Elena vont arriver.

Jack : Ok. Samantha et Vivian vous leurs expliquez le topo, Danny dans mon bureau.

Danny : Oui Monsieur.

Jack avait horreur qu’on l’appelle comme ça et Danny le savait. Samantha et Vivian se regardèrent et se sourirent. Les deux hommes se dirigèrent l’un derrière l’autre dans le bureau de Jack.

Vivian : Si Danny continue comme ça, je crois qu’il va se faire ramasser.

Sam : C’est clair qu’il est mal parti.

Les deux agents se remirent au travail.

Jack s’était installé dans son fauteuil. Danny, lui, avait préféré rester debout.

Danny : Va droit au but. Qu’est-ce que tu me veux ?

Jack : Ecoute, j’ai été un peu trop brusque.

Danny : Un peu ?! Le mot est faible !

Jack : D’accord, si tu veux beaucoup. Je voudrais t’interroger.

Danny : A quoi ça va te servir ? Je t’ai dit tout ce que je savais sur elle Jack !

Jack : Oui mais tu ne m’as pas dit que tu étais sorti avec elle !

Danny : Jack, j’ai essayé de te le dire, avant qu’on aille chez sa mère ! Ne m’accuse pas ! C’est ta faute si tu n’as pas voulu m’écouter !

Jack ne sut que répondre à ça. Danny avait raison, il n’avait pas voulu l’entendre. Il avait voulu qu’il exécute les ordres.

Danny : Tu veux autre chose ? J’ai du travail.

Jack : Danny, tu acceptes de passer un interrogatoire ?

Danny : C’est pas en faisant ça que tout ira mieux Jack. Tu risques même de ne rien obtenir de ma part. J’ai rien à voir avec ça.

Jack : Je te promets qu’il y aura que deux ou trois questions et on sera pas en salle d’interrogatoire. Tu seras ici. Si tu veux bien, on peut même le faire maintenant et tu seras tranquille après. Et puis comme tu la connaissais bien, tu pourras peut-être m’aider à la comprendre.

Danny (après réflexion) : Ok. Et tu me laisses sur l’enquête ?

Jack : Oui.

Danny : D’accord.

Le jeune homme s’assit en face de Jack.

Pendant ce temps, Martin et Elena firent leur apparition en salle de debriefing.

Elena : Salut.

Sam : Vous avez trouvé quelque chose ?

Martin : On a trouvé sa voiture en piteux état et on peut vous dire qu’elle a son arme parce que son étui est vide.

Sam : Ou on lui l’a volé.

Vivian : C’est pas vraiment une bonne nouvelle parce que si c’est pas elle qui l’a, en tant que flic, elle risque de faire une mauvaise rencontre.

Sam : Si ca s’est pas déjà passé.

Elena : Et la vidéo ?

Sam : Elle était pressée d’arriver là où elle devait aller. Et elle a passé un coup de fil vers dix-sept heures trente. D’ailleurs, on a du nouveau au sujet des relevés Viv ?

Vivian : On va les recevoir, je sais pas ce qu’ils font.

Martin : Et Jack et Danny ?

Sam : Oh, euh...Ils se sont embrouillés tous les deux et on sait pas ce qu‘ils ont eu comme nouvelles infos.

Elena : Pourquoi ?

Sam : Euh, tu demanderas à Danny quand il arrivera. Je crois que je suis pas tellement bien placée pour te le dire. Et puis, il est plus au courant que moi.

Elena : T’insinues quoi ?

Sam : Rien du tout. Je te dis juste qu’il est mieux placé pour t’en parler parce qu’il est concerné.

Elena jetait un regard interrogateur à Samantha. Mais celle-ci ne dirait rien. Elle laisserait Danny lui le dire en « douceur » : « Ca sera mieux si c’est lui qui lui le dit. Elle aura sûrement moins l’impression d’avoir été trahie » pensait la jeune femme vis-à-vis de sa collègue. Martin s’installa à son ordinateur.

Martin : Sinon, autre chose de nouveau ?

Sam : Bon, on va vous briefer.

Elena (s’asseyant sur le bord de la table centrale) : Ok.

Vivian : Donc, pour l’instant on a un appel inconnu vers cinq heures et demie du soir et le revolver disparu.

Vivian arrêta de parler en voyant arriver Danny en salle de debriefing. Il s’installa sans dire un mot à son bureau. Jack arriva quelques secondes plus tard.

Martin : Salut.

Danny : Yo.

Jack : Salut.

Vivian : Sam, on a quelque chose d’autre sur les vidéos ?

Sam : Non.

Jack : On a quelque chose sur les relevés bancaires ?

Sam : Non. Enfin pas sur ce que j’ai déjà regardé.

Jack : Ok. A la gare on a eu quelque chose ?

Martin : Euh oui. Elle a laissé son étui dans sa boîte à gants donc soit elle n’est pas armée, soit quelqu’un lui l’a volé.

Jack : Le labo a récupéré l’étui ?

Martin : Oui, et ils ont relevé des empreintes sur la voiture.

Jack : Ok. On est sûrs que c’est son étui de revolver ?

Martin : Pas encore mais vu que c’était dans sa voiture...

Jack : Vérifie quand même.

Martin : Ok.

Danny (pivotant sur son siège) : Jack, comment s’appelle le type qu’elle cherchait ?

Elena, Sam, Vivian et Martin (se retournant vers Danny) : Elle cherchait quelqu’un ?

Danny : Euh oui. Alors ?

Jack : Mike Shelman.

Martin : Qu’est-ce qu’elle lui voulait ?

Jack : Ca, on en sait rien et c’est ce qu’on cherche en cherchant aussi ce type.

Danny : Y’a trop de cherche pour moi. Mais bon, je m’y remets. Merci.

Jack jeta un coup d’oeil dans la salle. Un jeune agent arrivait vers eux, un paquet de feuilles à la main.

Le jeune agent : Agent Malone ?

Jack : Oui.

Le jeune agent (tendant les feuilles à Jack) : Vos relevés.

Jack : Merci.

Jack prit les feuilles et les tendit à Vivian.

Jack : Sam, tu regardes ce que tu trouves sur la personne qu’elle a contacté dès que Vivian a fini. Vivian, tu regardes les relevés teléphoniques. Elena, tu reprends les relevés bancaires. Danny tu continues ce que tu fais. Et Martin, tu contactes le labo dans un moment pour savoir ce qu’ils ont. Moi, je vais voir Mac pour savoir ce qu’on peut avoir d’autre sur les bandes.

Jack sortit de la salle de debriefing. Il partit directement dans le bureau de Mac.

Jack : Alors on a du nouveau ?

Mac : Ouais.

Mac lança la vidéo à vingt-trois heures. Des hommes cassaient la voiture de Sarah : ils brisaient les vitres, saccageaient les portières. L’un d’entre eux se tourna en direction de la caméra.

Jack : Arrête et zoom sur ce type.

Mac s’exécuta rapidement.

Jack (observant l’écran) : Garde cette image et imprime-la. Tu me la fais passer quand c’est fait.
Mac : A tes ordres.

Jack ressortit du bureau.

Pendant ce temps, dans la salle de debriefing, les agents s’activaient : Samantha et Danny tapaient à une vitesse folle sur leurs claviers. Martin passait son temps pendu au téléphone. Elena et Vivian, quant à elles, feuilletaient les relevés de Sarah, sans aucun succès.

Danny (pivotant sur son siège) : Bon, je sais que Mike Shelman habite dans la banlieue nord de New York et qu’il est patron dans son entreprise qui était dans l’immeuble qui a comme par hasard explosé.

Sam : Alors il était peut-être visé.

Danny : C’est possible.

Martin : Tu veux que je le convoque ?

Danny : A ta place je tenterai pas. Apparemment il s’est envolé pour Londres depuis quelques jours.

Martin : Tant pis, il va revenir. Et si il veut, on ira même le chercher.

Danny : Tu t’avances un peu à mon avis mais, je me trompe peut-être.

Jack refit son apparition dans la salle de briefing.

Jack : Vous avez quelque chose ?

Danny : Ouais, tu sais Mike Shelman.

Jack : Oui et ?

Danny : Ben c’est le patron de son entreprise et son siège était dans l’immeuble qui a explosé.

Jack : Unh unh.

Danny : Elle le cherchait peut-être pour le protéger, ou lui poser des questions.

Jack : Possible. Les relevés ça avancent ?

Vivian : Pas de mon côté.

Elena : Moi non plus.

Jack : Sam ?

Sam : Euh, le mystérieux inconnu est un certain Franck Griffin.

Jack : Il bosse où ?

Sam (pianotant sur son clavier) : Attends deux secondes...Il bosse au NYPD.

Jack : Un collègue alors.

Sam : Ca m’en a tout l’air.

Vivian : Eh ben pas d’après moi.

Jack : Explique.

Vivian : Elle l’appelait à n’importe quelle heure. A mon avis, c’est un ami ou un petit-ami.

Jack : C’est possible aussi. Bon, Danny et Elena vous allez au bureau du NYPD. Samantha, tu viens avec moi, on va à Wall Street.

Sam (soupir) : Ok.

Danny et Elena se regardèrent avant de se lever et de partir avec Samantha et Jack dans l’ascenseur.

Danny descendit en premier de la voiture. Il attendit patiemment que sa collègue fasse de même pour pouvoir fermer. Ils traversèrent la rue.

Danny : Bon, tu vas traîner dans le bâtiment. Moi, je vais m’occuper de l’officier Griffin.

Elena : Ok. Et ensuite, si je trouve rien, je te rejoins.

Danny : Ca marche.

Ils montèrent les marches et entrèrent dans le hall. Ils s’approchèrent de l’accueil.

Danny (présentant son badge) : Agent Taylor. Voici l’agent Delgado du FBI.

L’officier Herman (froid, ne leur jetant pas le moindre regard) : Qu’est-ce que vous voulez ?

Danny et Elena se regardèrent : mais pourquoi les fédéraux étaient toujours aussi mal vus par les autres services de sécurité ?

Elena : On est pas de l’OPR mais de la section des personnes portées disparues. Ca sert strictement à rien de nous parler sur ce ton.

Danny : A moins que vous ne préferiez qu’on finisse la discussion au bureau. Et ça vous embêterait de nous regarder quand on vous parle ?

L’officier Herman (soupir, ne les regardants toujours pas) : Qu’est-ce que vous voulez ?

Elena (moqueuse) : On s’est perdus, par où est le bureau du FBI ?

L’officier Herman (levant le regard dans leur direction) : Foutez-vous de moi.

Danny : Mais avec plaisir.

L’officier Herman : C’est pas parce que vous êtes fédéraux que vous pouvez tout vous permettre.

Elena : Ca on sait.

Danny : C’est bon ? On peut parler ?

L’officier Herman : Qu’est-ce que vous voulez ?

Elena commença d’ouvrir la bouche.

L’officier Herman : Sérieusement bien sûr mademoiselle.

Danny : L’officier Sarah Dohring a disparu.

L’officier Herman : Le lieutenant Dohring ! Elle bosse plus ici.

Elena : Comment ça ?

L’officier Herman : Elle m’a amené sa lettre de mutation hier pour que je la fasse passer au commissaire.

Sarah entra dans le hall. Elle s’avança vers l’accueil.

Sarah : Bob ?

L’officier Herman : Ouais ? Ah, salut Sarah. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

Sarah (cherchant dans son sac à main) : Faire passer ça au boss.

Elle sortit une enveloppe.

L’officer Herman : Qu’est-ce que c’est ?

Sarah (tendant l’enveloppe) : Ma lettre de mutation.

L’officier Herman : Tu pars ?

Sarah : Euh ouais. Je... (souriante) Je pars vers de nouveaux horizons.

L’officier Herman : Ok ! Tu nous donneras quand même quelques signes de vie de temps à autre ! Tu vas sûrement manquer ici.

Sarah : Vois le bon côté des choses. Tu vas peut-être monter en grade.

L’officier Herman : Peut-être.

Sarah : Aller j’y vais.

La jeune femme s’en alla.
FIN DU FLASHBACK

Danny (surpris) : Vous tutoyez un lieutenant ?

L’officier Herman : On s’est connu il y a longtemps, bien avant qu’on rentre ici.

Elena : C’est-à-dire ?

L’officier Herman : On était voisins.

Danny : Et cette lettre de mutation, vous l’avez fait passer au comissaire ?

L’officier Herman : Oui.

Elena : Merci beaucoup.

Les agents s’éloignèrent dans un coin du hall.

Danny (bas à Elena) : Bon, changement de programme. Je vais voir le boss et toi, l’officier Griffin.

Elena (bas à Danny) : Pas de problèmes.

Sur ce, les agents se séparèrent.

Danny retourna à l’accueil.

Danny : Excusez-moi de vous redéranger mais j’ai oublié de vous demander où était le bureau du commissaire.
L’officier Herman (désignant une porte du doigt) : Vous voyez le couloir là-bas au fond ?

Danny : Oui.

L’officier Herman : Eh bien c‘est la dernière porte à droite au fond du couloir justement.

Danny : Merci.

Danny traversa le hall. Il arriva dans le couloir indiqué par le policier. Il fit un pas dans le couloir et les lumières s’éclairèrent comme par magie : « Mais c’est magnifique ! » pensa-t-il en souriant. Le jeune homme avança dans le couloir, guettant l’arrivée d’un policier potentiel pour lui demander si le commissaire se trouvait bien dans son bureau. Il n’en trouva aucun et arriva donc devant la porte noire. Il frappa à la porte, sans succès. Il recommença sa manoeuvre plusieurs fois, sans plus de chance.

Danny : Une dernière fois et après je rentre.

Danny retenta sa chance en soupirant. Toujours pas de réponse.

Danny : Je laisse tomber.

L’agent fit demi-tour. Il arrivait dans le hall lorsqu’il vit Elena attendre dans le couloir.

Danny : Qu’est-ce que tu fais là ?

Elena : J’attends Griffin. Et toi ? Ca a donné quoi ?

Danny : Rien, le commissaire était pas là.

Elena : Va falloir les convoquer.

Danny : Ouais.

Elena : Quand même, c’est bizarre qu’ils soient pas là ni l’un, ni l’autre !

Danny : Ils sont peut-être sur le terrain

Elena : On aurait pu nous prévenir.
Danny : Surtout moi, qui ai demandé où était le bureau du commissaire.

Elena : Tu...

Danny : Non.

Ils se turent. Chacun des deux agents guettait l’entrée. Au bout d’un moment, voyant que personne n’entrait, Elena décida de casser le silence pesant qui règnait depuis un long moment.

Elena (hésitante) : Danny, Sam m’a parlé de ta dispute avec Jack.

Danny : Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

Elena (hésitante) : Que tu t’étais disputé avec Jack et que je devais t’en parler si je voulais en savoir plus.

Danny : Et tu veux en savoir plus exact ?

Elena : C’est ça.

Danny : Qu’est-ce que tu veux savoir ?

Elena : La raison de ta dispute.

Danny resta silencieux.

Elena : Hey, tu peux me le dire.

Danny : Non je pense pas.

Elena : S’il te plaît.

Danny : Elena, c’est non.

Les deux agents se regardèrent.

Danny (se levant) : On y va.

Elena le suivit : elle découvrirait ce qui se passait chez Danny depuis le début de cette enquête, et cela d’une façon ou d’une autre.

La jeune femme soupira d’exaspération puis suivit lentement son patron jusqu’au guichet. Une fois devant la vitre, Jack présenta son badge sans avoir ouvert la bouche. Samantha décida de donner quelques précisions à l’homme.

Sam : Agents Spade et Malone, on est de la section des personnes disparues.

L’emloyé : Le FBI... Humph... Qu’est-ce que vous voulez ?

Sam : C’est à propos du décès de Monsieur Dohring. Il était bien employé ici ?

L’employé : Oui, mais je croyais que vous étiez de la section des personnes portées disparues.

Jack : Sa fille, Sarah, a disparue. Et nous pensons que c’est à cause du décès de son père.

L’employé : Et vous voudriez que je vous informe sur son père c’est ça ?

Jack : C’est ça.

L’employé : J’aimerai beaucoup vous aider, mais je ne le connaissais pas beaucoup.

Sam : C’est-à-dire ?

L’employé : Je ne peux pas vous aider moi. Mais, le patron oui.

Sam : Où est le bureau de votre boss ?

L’employé (se levant derrière la vitre) : Je vous y amène.

L’homme derrière la vitre se leva de son siège et rejoignit les agents de l’autre côté du comptoir. Là, il les emmena dans un couloir au murs blanc cassés. Le silence était de plomb et Samantha commençait à ne pas être très rassurée. Elle essayait pourtant de se convaincre qu’elle était en sécurité ici. Elle était dans une banque ! Il n’y avait pas de mal à cela ! L’employé de banque s’arrêta enfin devant une porte. Il frappa à la porte. Une voix répondit de l’intérieur et ordonna d’entrer sur un ton apparemment peu commode.

Sam (bas à Jack, sur un ton ironique) : Charmant et gracieux avec ça.

Jack (bas à Sam, sur un ton ironique) : N’est-ce pas ?

L’employé de banque appuya sur la poignée de métal et la porte s’ouvrit en grinçant. On se serait cru comme dans un mauvais film : un couloir avec un silence pesant, un type désagréable et une porte grinçante qui rompt le silence de façon horrible.