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Série : Without A Trace
Création : 23.06.2007 à 20h49
Auteur : SarahDanny
Statut : Terminée
« En voici une autre, plus courte, mais j'espère qu'elle vous plaira. Elle n'est pas J/S mais pas tellement M/S (sauf à un passage). Voila, bonne lecture. » SarahDanny
Cette fanfic compte déjà 10 paragraphes
Solange Grow était adossée au mur de sa chambre, la tête posée sur le carreau de la fenêtre. Elle contemplait le soleil se lever sur Manhattan, une larme perlant au coin de son œil droit. Elle se tourna vers le lit, son mari, Gail, dormait paisiblement. Il allait être 6 heures du matin. Solange s’approcha du grand miroir de sa penderie et se contempla. Ses yeux étaient cernés mais leurs verts éclataient. On lui aurait donné à peine 45 ans alors qu’elle en avait 58. Elle eut un sourire forcé et quitta la pièce, regardant son mari en passant la porte.
Elena et Martin sortirent de leur voiture, au loin, les lumières des habitations transperçaient la nuit. Sam les attendait sur le perron tandis que Vivian et Danny étaient entrain de faire du porte à porte.
-Qui a disparu ? Demanda Martin.
-Solange Grow, 58 ans, femme de race blanche, marié depuis 30 ans.
Elle n’a pas donné signe de vie depuis 15 heures.
-Qui l’a vu en dernier ? S’enquit Elena
-Le portier, Joss Wayne. Vers 6 heures du matin.
-Le mari est là ?
-Oui, je vous attendais pour lui parler.
Ils entrèrent et allèrent s’installer au salon sur l’invitation du mari.
-Bonsoir, Mr Grow. Agent Spade et voici les agents Delgado et Fitzgerald.
-Bonsoir.
-Quand avez-vous vu votre femme pour la dernière fois ?
-Hier soir. Nous nous sommes couché ensemble à 23 heures.
-Solange a-t-elle paru étrange ?
-Un peu distante, mais ce n’était pas la première fois.
-Pourquoi l’était-elle ?
-Je ne sais pas, vous savez, ça arrive.
-Vous n’avez pas de problème de couple ? Demanda Elena
-Non. On ne s’est pratiquement jamais disputé en 30 ans de mariage.
-Lui connaissez vous des ennemis ?
-Non plus. Vous savez, elle ne travail pas, ne sort pratiquement jamais et n’a pas d’autre amis que les miens.
-Elle n’est pas très sociable ? S’enquit Martin
-Très renfermée.
Samantha jeta un regard autour d’elle. Il y avait pleins de cadres photos. On y voyait Gail et Solange dans leurs jeunesses, mais il y avait également des clichés d’une jeune femme.
-C’est votre fille ? S’informa-t-elle
-Non, nous n’avons pas d’enfant…c’est Carolina. C’était le modèle préféré de Solange quand elle étudiait la photographie à l’université.
-Oh, d’accord.
Le vieux monsieur avait le regard troublé, contemplant ce cadre photo.
Vivian sonna chez un voisin de pallier. Un homme baraqué vint lui ouvrir :
-Ouais ?
-Bonsoir, agent Johnson du FBI, puis-je vous poser quelques questions ?
-Allez-y.
-Connaissez vous Solange Grow ?
-Oui, c’est une femme charmante.
-L’avez-vous trouvé étrange, ces temps ci ?
-Non, pas du tout. Elle a toujours un sourire triste mais ce n’est pas inhabituel.
-Elle s’entend bien avec son mari ?
-Oh que oui. Je ne les ai jamais vu se disputer depuis que je les connais, en 16 ans. Le couple model de personnes d’âges mure.
-Vraiment ?
-Vraiment. Gail a même réussit à me faire me réconcilier avec ma femme. Ils sont adorables.
-Merci Mr Berg.
-De rien, mais pourquoi vous intéressez vous à eux ?
-Solange a disparu.
-Merde…vous voulez que j’aide à la chercher ?
-Je vous conseille d’aller soutenir Mr Grow.
-Bien sur. Le pauvre, il doit être anéantit.
Danny rejoignit sa collègue, après avoir interrogé sa moitié de l’immeuble.
-Qu’as-tu appris ? Demanda-t-elle
-Tous les connaissent. Le couple model, sans histoire. Ils font des fêtes d’anniversaires pour les enfants, organisent un club de lecture le mardi soir et aident à résoudre les problèmes conjugaux.
-J’ai eu les même réponses, deux Saints. Surtout lui.
-Je pensais aller interroger la sœur de Solange.
-Bonne idée, vas-y avec Jack.
-Pas de problème. A plus Viv.
-Ouf !! S’exclama Jack.
-J’ai cru que l’on sortirait jamais des bouchons.
Ils sonnèrent à une grande maison. Une femme d’une cinquantaine d’années vint leur ouvrir. Ses yeux exprimaient une peur sans limite.
-Dites moi que vous l’avez retrouvée ! Pleura t-elle.
-Pas encore, désolé.
Elle leur fit signe d’entrer. Ils pénétrèrent dans la cuisine, un adolescent faisait ses devoirs.
-David, va dans ta chambre.
-Ouais, m’man.
Elle se tourna ensuite vers les deux inspecteurs.
-Que voulez vous savoir ?
-Quand avez-vous vu votre sœur pour la dernière fois ?
-Il y a quatre jours.
-Pour quoi ?
-Pour organiser l’anniversaire de mon mari, Paul.
A ce moment, celui-ci entra dans la pièce.
-Annette, qui sont ces gens ?
-Des agents du FBI.
-Oh.
-Bonsoir monsieur, désolé de vous déranger si tard, déclara Jack.
-Ce n’est rien. C’est à propos de Solange ?
-Oui.
Pendant que son chef parlait avec la sœur et son mari, Danny observa le couloir. Une photo attira son attention.
-Qui est-ce ? Demanda t-il en la désignant.
-Carolina…cette photo date de l’université.
Annette s’en approcha et passa ses doigts sur le cadre.
-Solange avait un véritable talent pour la photo.
Samantha était à son bureau faisant des recherches sur tout l’entourage de Solange Grow.
-Gail n’a pas de casier, même pas un excès de vitesse, lança Martin.
-Ca ne m’étonne pas plus que ça.
Pour sa part, il examinait les relevés bancaires des Grow. Il cliqua et parcourut la liste.
-Ouaw, ils sont réglé comme des horloges, s’exclama t-il. Exactement la même chose tout les mois.
Elena vint se pencher par-dessus son épaule.
-A quoi correspondent ces retraits là ? Demanda t-elle, en pointant son doigt sur certains.
Son collègue envoya la recherche.
-A des billets de train, pour San Francisco.
-Ils ont de la famille ? S’informa la belle latino.
Samantha fut plus rapide pour répondre.
-Jusqu'à il y a trios ans, la mère de Gail y habitait, mais elle s’est installé à New York.
-Pourquoi continuent-ils a y aller alors ?
-Je ne sais pas, mais je vais le savoir.
-Je vais aller chez la mère de Gail, déclara Elena, Samantha, tu m’accompagnes ?
-Ok, Martin, tu nous préviens si il y a du nouveau ?
-Pas de problème !
-Madame Grow, demanda l’agent Spade, quand avez-vous vu votre belle-fille pour la dernière fois ?
-Récemment.
La vieille dame avait 85 ans mais avait une forme extraordinaire.
-Cette semaine.
-Elle est venue avec Gail ?
-Non, toute seule.
-Pourquoi ?
-Je voulais lui parler, rien de plus. Elle n’est restée qu’une heure.
-Vous avez parlé de quoi ?
-De Gail. Je voulais des nouvelles de mon fils.
-Quand vous habitiez à San Francisco, ils venaient souvent vous voir ?
La femme se rembrunit soudain. Son regard se fit plus dure, froid comme la glace.
-Oui, Gail venait une fois par mois.
-Et pourquoi continuent-ils à y aller ? Ils ont des amis là-bas ? Demanda Elena.
-Peut-être !
Voyant qu’elle n’était plus disposée à leur répondre, elles repartirent.
-Pourquoi s’est-elle braquée soudainement ? S’étonna Samantha
-Ca a un rapport avec San Francisco.
-Hey, vous êtes du FBI, demanda quelqu’un derrière elles.
-Oui.
L’interlocuteur était un homme d’âge mur, très grand.
-J’ai appris pour la belle fille de Grâce Grow.
-Ah.
-Vous savez, elles se sont disputées récemment.
-Vraiment ? Pour quelle raison.
-A propos de Gail. Grâce n’était pas contente. J’ai pas tout compris mais elles ont parlé de «mort»
-Des menaces ?
-Ca y ressemblait.
-Laquelle menaçait l’autre ? Demanda Elena
-Grâce.
Les deux femmes se jetèrent un regard entendu.
-Mme Grow n’aimait pas sa belle fille, déclara Sam à Jack.
-Oui, mais de là à lui faire du mal.
-Elle l’a menacé, d’après un voisin.
-Des menaces en l’air, peut-être ? Ca arrive.
Martin les appela.
-Gail et Solange ont étudié à l’Université de San Francisco. Mais elle a abandonné en mai 1971. Ce n’est pas impossible qu’ils y aient des amis.
-Je suis sure qu’il s’y ait passé quelque chose, assura-t-elle en posant ses mains sur les épaules du jeune homme.
-Comme quoi ?
-Je ne sais pas, mais Solange faisait des études de photographies, elle avait du talent. Pourquoi abandonner ?
-Je vais chercher.
-Merci Martin.
Vivian et Danny étaient chez les Grow, ils observaient les photos, pendues aux murs.
-Cette Carolina est partout, objecta la jeune femme.
-C’était le model de Solange. Tous les clichés sont de la même époque, on dirait.
-De 1970 et 1971, déclara la voix de Gail dans leur dos.
-Ces photos sont magnifiques.
-Je trouve aussi. Pourquoi êtes vous revenus ?
-Votre mère aimait-elle Solange ? Demanda Danny
-Pas vraiment, mais elle la supportait.
-Il semblerait qu’elle ait menacé votre femme, il y a quelques jours.
-Solange ne m’a rien dit, sinon je serais allé en parler à ma mère.
-Apparemment, c’était à votre sujet.
Gail se tourna vers le mur, passant une main sur une photo de Carolina.
-Vraiment ?
-Oui. Vous n’avez pas une idée de pourquoi ?
-Non.
Ses yeux étaient troublés.
-Je suis persuadé que ma mère ne ferais jamais de mal à ma femme.
-Madame Grow n’a pas pu faire de mal à sa belle fille. Son infirmière vient tous les matins à 6h15, elle n’avait pas le temps d’aller jusqu’à l’immeuble de son fils et de revenir, déclara Jack.
-Samantha, appela Martin, viens voir.
-Quoi ?
-En mai 1971, une étudiante a été assassinée par erreur. Et devine comment elle s’appelait !
-Carolina Machin Chose ?
-Exact, Carolina Benson. Le tueur lui a tiré dessus en la prenant pour quelqu’un d’autre. Elle est morte dans les bras de Solange.
-Elle se connaissait, ça a du la secouer.
-Et si elle voulait venger son amie ?
-36 ans après ? S’étonna Samantha.
-Une vengeance préparée dans les moindres détailles, proposa t-il
-Fais des recherches sur le meurtrier, je préviens Vivian et Danny.
-D’accord, merci Sam, dit le beau latino avant de raccrocher.
Il se tourna vers Gail :
-Carolina est morte, n’est ce pas ?
-Que savez vous sur Carolina ? Demanda t-il
-Elle a été assassinée et est morte dans les bras de votre femme.
-Elles s’aimaient.
-Qui ?
-Carolina et Solange. Elles étaient ensemble.
-Vous étiez jaloux de Carolina ?
-Non, jamais. J’ai connu Solange en juin 1971, elle était déjà morte. J’ai été la pour Solange.
Il marqua une pause.
-Ma femme n’est jamais passée à autre chose, elle l’aime encore.
-Ca a du être dure pour vous.
-Oui, Solange ne m’aime pas…ou pas comme elle aimait Carolina. Mais je l’ai toujours encouragé à se confier à moi, même si elle parlait d’elle. J’ai même accepté qu’elle affiche les photos de Carolina.
-Pourquoi êtes vous resté avec une femme que ne vous aime pas ? S’enquit Vivian
-Car moi je l’aime. Je suis son confident, son meilleur ami. Et j’ai cru qu’elle finirait par passer à autre chose, mais j’ai eu tord. J’ai renoncé à avoir des enfants pour Solange, je ne me suis jamais fâché avec elle, j’ai tout accepté, sans me plaindre, juste pour être auprès d’elle. Je l’aime sans limite.
-Mais elle, pas.
Le vieux monsieur baissa la tête, les larmes perçant dans ses yeux :
-Ma femme a cessé de vivre le 21 mai 1971 !
Vivian posa une main sur celle de Gail et regarda Danny.
-Pauvre Mr Grow, déclara Samantha, il atout fait pour la rendre heureuse, mais rien n’y a fait.
-Solange est restée bloquée sur la mort de Carolina et l’a fait souffrir.
-Elle n’a pas fait exprès, Jack. On l’a privé de l’amour de sa vie. Gail a toujours été là mais il n’a pas réussit à récupérer son cœur, observa Martin, il savait ce qui l’attendait en l’épousant.
-Je pense qu’il est la personne la plus patiente de cette terre, répondit-il.
-Qu’est ce que l’on ne fait pas quand on aime, commenta la jeune femme en frôlant la main de Martin.
Il lui sourit.
-Qu’as-tu trouvé sur le meurtrier de Carolina ? Demanda Jack
-Il est mort il y a 16 ans, tuer en prison.
-La thèse de la vengeance tombe à l’eau.
-Et si elle était à San Francisco, près de la tombe ? Proposa Samantha.
-Possible, je vais prévenir les autorités locales.
Vivian et Danny informèrent Gail de leurs recherches.
-Elle n’y est, répondit-il
-Comment le savez vous ? S’étonna-t-elle.
-Un ami est allé voir sur ma demande. Elle n’est nulle part…à moins que…
Il fit un bond hors de son fauteuil et alla comme une fusée dans sa chambre.
-Mr Grow, que cherchez vous ? S’enquit Danny
Il continua à tout renverser, fouillant les étagères.
-La berge nord du fleuve de Montréal. Sur le vieux pont, murmura Gail.
-Quoi ?
-Eté 1969…
-Hein ?
L’homme trouva l’album qu’il cherchait.
-C’était son meilleur souvenir avec Carolina.
-Danny, préviens Jack, s’exclama Vivian en regardant les clichés.
Martin et Samantha arrivèrent au vieux pont, au loin se découpait une silhouette fine :
-Mme Grow, appela la jeune femme
Elle ne répondit pas, ses yeux étaient rivés sur les rochés escarpés. Ses longs cheveux flottaient au vent, comme un foulard.
-Solange, nous sommes du FBI !
Deux autres véhicules se garèrent derrière les deux agents.
-Alors ? Demanda la voix de Vivian.
-Je vais m’approcher, déclara Samantha.
-Tu veux que je t’accompagne ? Proposa Martin
-Non, il ne vaut mieux pas, mais merci.
La jolie blonde avança sur le ponton, retirant son arme, son badge et son blouson FBI.
-Solange, je m’appelle Samantha, je viens vers vous. Ne bougez pas, s’il vous plait.
-Partez, répondit-elle
-Solange, ne faites pas de bêtise.
-La bêtise est de rester dans ce monde.
-Non, pensez à Gail. Il vous aime…
-…j’aimais Carolina, la coupa-t-elle
-Et elle ne voudrait pas que vous mouriez.
-Comment osez vous prétendre savoir ce qu’elle voudrait ?!
-Parce que quand on aime quelqu’un, on veut qu’il vive.
-Mais mon cœur a cessé de battre depuis 36 ans.
-Ne sautez pas, Solange, je vous en prie.
Au loin, Gail sortit d’une voiture de police banalisée.
-Que ce passe t-il ?
-Votre femme veut se suicider. Un agent est allé la raisonner.
-Vous pensez qu’elle y arrivera, demanda t-il d’un air septique.
-L’agent Spade est très douée, déclara Martin.
La jeune femme tendit la main à Mme Grow qui pleurait sans pouvoir se contrôler.
-Je veux être avec Carolina, par pitié…
-Si nous pouvions, nous le ferions, assura Sam.
Solange eut un reniflement et contempla la main tendue.
-Allez, prenez là, l’encouragea l’agent du FBI.
La pauvre femme était tiraillée, désarçonnée. Soudainement, elle faisait ses 58 ans. Soufflant profondément, elle saisit la main de la jeune femme.
-C’est le bon choix.
Solange la regarda droit dans les yeux, à travers ses larmes :
-Non, je ne peux pas !
Elle lâcha sa main et s’approcha du bord :
-Vous direz à Gail qu’il est la personne la plus formidable que j’ai connu, murmura-t-elle, et que je m’excuse de ce que je lui ai fait.
-Vous lui direz vous-même.
-Non, je ne peux plus…
A peine eut-elle fini de dire ces mots qu’elle saute.
-Non, Solange, cria Samantha en tentant de la rattraper.
Gail porta ses mains à son cœur et hurla le nom de sa femme.
Samantha était en congé, tout comme Martin. Elle alla chez Mr Grow.
-Excusez moi, murmura-t-elle dès qu’il vint ouvrir.
-Entrez, lui proposa t-il.
A l’intérieur, elle préféra rester debout.
-J’aurais du…, commença la jeune femme.
-Stop, agent Spade, vous n’y êtes pour rien. Le vrai coupable est l’assassin de Carolina.
Un silence s’installa, Sam finit par poser une question pour le rompre :
-Vous allez l’enterrer bientôt ?
-Oui, mais il faut le temps que le cercueil arrive à San Francisco.
-San Francisco ?
-Oui, je vais l’enterrer à côté de Carolina. Je suis sur qu’elle l’aurait voulut.
-Vous êtes un ange sans ailes, Mr Grow.
-Merci.
Il alla à la cuisine et revint avec une plaque en marbre :
-Qu’en pensez-vous ?
Elle lut l’inscription :
« Séparée il y a longtemps, réunies aujourd’hui.
Pour toujours : Carolina et Solange »
-C’est magnifique.
-Merci, je l’ai fait faire par un ami.
Samantha en avait les larmes aux yeux. Cet homme avait toujours accepté l’amour que sa femme portait à Carolina. Quand ses larmes percèrent, il la serra dans ses bras :
-Allons, allons, lui murmura t-il.
