HypnoFanfics

Souvenirs perdus

Série : Torchwood
Création : 01.06.2009 à 18h34
Auteur : Rhea01 
Statut : Terminée

« Comme promis, la suite d'Etranges connections. L'histoire commence immédiatement après la fin de celle-ci. Je l'écris seule.  » Rhea01 

COMMENTER CETTE FANFIC

Cette fanfic compte déjà 27 paragraphes

Afficher la fanfic

Au Réunion Bar, l'ambiance était d'enfer et les serveurs étaient tous jeunes , beaux et vêtus à la dernière mode, cheveux enduits de gel, boucle d'oreille et clous aux sourcils. La clientèle était tout aussi fashion-victime mais en plus imbibée. A l'extérieur du bar, des fumeurs trépignaient au rythme de la musique tonitruante, secouant leur cendre au-dessus de leur verre sans que cela ne les gène. A l'intérieur, éclataient des rires et des cris de joie. Jack sourit en s'approchant à pas rapide de la porte d'entrée. Quelque chose lui disait que John était là. Quelque chose dans l'air, renifla-t-il qui n'était pas d'ici.

John Hart lui aussi venait du 51ème siècle et dégageait cette incroyable senteur qui faisait littéralement tourner les têtes. Cette caractéristique n'était pas si commune au 21ème siècle. Il devait surement être ici. Jack passa entre les fêtards qui ne se privèrent pas de le détailler de façon ouverte et très amicale. L'un d'eux lui glissa même dans la main son numéro de téléphone en lui caressant le cou.

A l'intérieur le brouhaha était quasiment insoutenable. Les visages se tournèrent vers lui. Il prit une pose avantageuse qui lui laissa le temps de détailler toute la salle. Il aperçut John au fond de la salle, celui-ci le dévorait des yeux. Une femme lui proposa un verre qu'il déclina d'un sourire. Il se dirigea vers John qui l'attendait en charmante compagnie, un couple énamouré et fortement imbibé, dont l'homme portait un manteau militaire des années 40.

- Jack, s'écria John, je ne te demande pas comment tu m'as trouvé. Ça fait quatre jours que je t'attends ! Mais ça va, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer, dit-il en jetant un regard vers le couple. Tu savais qu'il existait des chambres à l'étage ?

- Non, mais tu vas venir avec moi, on a plein de chose à se dire.

- Ah non, non, je ne bouge pas. Ici, je suis en sécurité. Bois, terre et fer, cet endroit est protégé, dit John en montrant le sol de terre battue, les murs en bois et la structure métallique.

- Tu crois à ces conneries de magie blanche ?

- Non, je crois à la technologie, dit John en lui montrant des fils qui partaient des structures métalliques pour rejoindre un boitier noir, étincelant d'énergie, calé contre son flanc.

- Oh, ça, c'est malin. Un générateur anti-psarvique. C'est ainsi que tu te cache des Psarv, hein ? ça confirme ce que je pensais. Tu sais au moins que ce n'est pas bon pour les humains de rester trop longtemps dans ce genre de champ. Ils perdent tout contrôle d'eux-mêmes puis leur état physique change. Ça commence par les cheveux, dit-il en touchant la ligne de cheveux de John, puis ça descend beaucoup plus bas. Il descendit son regard jusqu'à son entrejambe. Et c'est très douloureux.

- Ok, tu propose quoi ? demanda John en éteignant le générateur de champ immédiatement.

- Tu viens avec moi. Tu as deux, trois choses à expliquer. Vendre Cardiff à des aliens, à quoi tu pensais ?

- Un bon moyen de me faire de l'argent. Ça coute cher de vivre sur cette planète lorsqu'on n'a pas de travail ni de fortune.

- Y a quand même d'autres moyens, surtout pour une belle gueule comme toi.

- Pas aussi rémunérateur, je le crains. Et normalement, il n'y aurait pas du avoir de problème. L'arnaque aurait dû marcher !

- Mais tu t'es fait doubler. Tu ne savais vraiment pas à qui tu vendais des morceaux de la Terre ?

- Au début, non, c'était par des intermédiaires, c'est vrai que j'aurais du me méfier et m'arrêter à la troisième transaction, mais tu me connais...

- Tu n'as jamais pu laisser un pigeon ne pas se faire pigeonner, sauf que c'est toi le pigeon maintenant. Y- en a combien ? Combien de fois as-tu vendu la ville ?

- 22. je suis désolé. J'ai fait des recherches sur Terre quand j'ai vu que je n'étais plus payé. J'ai donc découvert que c'étaient des Psarv. Au début, je te jure que je croyais qu'ils étaient inoffensifs mais quand j'ai voulu me plaindre, ils ont failli me bouffer ! J'ai essayé de te contacter tout de suite mais tu avais disparu. J'ai alors envoyé un message aux instances de la Terre. Cette armée,  UNIT, je me doutais qu'ils pouvaient te contacter, eux, et j'avais raison. Je me suis alors installé ici. D'ailleurs Jack, dis bonjour à Jack. Tu as vu, je lui ai même acheté un manteau comme le tien.

- Non, il n'est pas authentique, ça se voit tout de suite.

- Mum, c'est vrai, rien ne vaut le vrai, dit John d'un ton rêveur, caressant du regard le visage de Jack. Tu m'as manqué.

- Moi, je ne dirais pas ça, répondit rageur Jack, où que tu passe, tu laisse un sacré bordel ! Tu crois que je n'ai que cela à faire que de nettoyer derrière toi ! Tu vas me donner un coup de main cette fois-ci. Je vais avoir besoin de toi.

- C'est mieux que rien, se rembrunit John, Mais si tu veux me faire un peu de place auprès de toi, je pourrais me rendre très utile, de beaucoup de manières...

- On verra, pour l'instant, j'ai besoin de ton manipulateur de vortex. Il fonctionne encore ?

- Bien sur pourquoi pas le tien ? Oh c'est pour ça que tu ne quitte pas la Terre, c'est parce que tu ne le peux pas.

- Non, ce n'est pas pour ça. Maintenant viens.

- Okay, Okay, laisse moi seulement le temps de dire au revoir et ... que fais-tu ?

- Je te connais, je t'attache -Jack avait sorti de son manteau des menottes de kevlar et avait attaché le poignet de Jack au sien, empochant son bracelet par la même occasion. -  Maintenant dis bonsoir, John.

John abandonna le combat. Il voyait bien au regard de Jack et à la ligne sévère de sa mâchoire, qu'il valait mieux pour lui de le suivre. Il savait que Jack ne s'embarrassait pas de détails, encore moins avec lui. Vieilles histoires.

Le couple qui l'accompagnait s'était levé lui aussi, prêt à le suivre, titubant sur leurs jambes.

- Jack, non l'autre Jack, Lila, je pars, peut-être que je reviendrais un jour, alors que vous ne m'attendrez plus. Je penserais toujours à vous avec chaleur et satisfaction. Le plaisir de votre compagnie ....Hé Jack Harkness. ...

Jack n'avait pas attendu qu'il finisse ses adieux. Il le connaissait. Cela pouvait durer des heures, se terminer dans les étages et être encore là demain matin. Il avait saisi la menotte et l'avait tracté jusqu'à la porte.

Les vigiles se levèrent, considérant que le client régulier et bon payeur qu'était John n'avait pas à subir un tel traitement. Ils tentèrent d'intervenir. Jack n'y réfléchit pas à deux fois. Il balança son poing contre la tempe du premier et frappa le second avec sa chaussure militaire. Les deux s'effondrèrent, l'un hurlant de douleur, l'autre assommé pour le compte. Les consommateurs abasourdis par une telle violence s'écartèrent d'eux. Ils purent sortir sans que Jack n'ait à menacer personne pour sortir John du Réunion Bar. Il le jeta à l'avant du SUV, le libéra et enclencha la fermeture centralisée des portes.

- Maintenant, dit-il en découvrant ses dents en un sourire qui n'avait rien de chaleureux, allons rangez ton bordel !


Rhea01  (08.06.2009 à 18:49)

Ianto se sentait  fébrile. Jack lui avait raccroché au nez. Ce n’était pas ça le plus dur, c’était le ton qu’il avait envoyé pour lui parler. Il avait cru retourner dans les premiers temps de sa période d’essai, quand Jack lui avait fait payer le fait de lui avoir forcé la main. Le travail qu’il avait du abattre pour se rendre indispensable. Tout connaître, s’investir entièrement à l’institut, cacher Lisa, la soustraire à la curiosité, planquer sa vie privée sous des dehors normaux, puis à nouveau se battre pour rester. Il soupira. Jack lui faisait payer sa boutade de ce matin. A moins qu’il fut trop inquiet pour lui parler plus doucement. Son regard glissa vers l’infirmerie. Emma s’était réveillée et tournait en rond dans la salle de soin, perdue dans ses pensées.

Il sentait comme un fil ténu le lien qui les raccrochait l’un à l’autre. Il comprenait sa détresse, son chagrin. Alors qu’elle avait cru retrouver une vie qui valait la peine d’être vécu, tout cela lui été arraché. Apprendre qu’elle avait volontairement cherché à oublier une vie détruite, et qu’elle avait servi de cobaye à cette expérience avait de quoi déstabiliser le plus équilibré des moines zen.

Ianto lui-même ressentait sa détresse, faisant vibrer ses propres désespoirs. Tosh, Owen, Lisa… Il arrivait à nouveau à penser à elle sans que la tragédie de sa mort ne l’atteigne autant qu’auparavant. Vivre auprès du Capitaine Jack Harkness avait redonné du sens à sa vie, dans différents domaines. Peut-être qu’il pourrait avoir cet effet sur Emma. Il ne pouvait s’empêcher d’avoir des sentiments pour elle, comme pour une sœur ou une amie, longtemps côtoyée. Il savait que Jack ne tolérait pas cela, non parce qu’il se voulait le seul maitre du cœur de Ianto, mais parce que cela lui semblait anormal. Pourtant cela semblait naturel à Ianto, cela lui rappelait son enfance avec sa sœur, quand ils partageaient les mêmes secrets et les mêmes joies. C’étaient des souvenirs ténus, parcellaires, mais auréolés de la beauté de l’enfance. Yaona, sa petite sœur…

Il avait du rester longtemps plongé dans ses pensées. Jack venait d’arriver à la porte de la réception sans qu'il ne s'en rende compte, tenant un John Hart à l’air mortifié par le bras.

- Ianto, lui demanda-t-il, peux-tu le débarrasser de ses armes ?

- Ouaipe, Jack, dit-il en reprenant immédiatement  contact avec la terre, scanner. Ok. Tourne-toi vers moi, ‘’Capitaine Hurt’’ sept seulement. Que se passe-t-il ? tu en as vendu pour t’acheter des cheveux ? Tu peux aussi sortir le couteau qui est dans ta main. Merci.

Il repartit, le dos droit, l’air figé, les mains pleines des armes de John, sans plus lui parler.

- Il ne m’apprécie pas beaucoup, ton garçon de course.

- A quoi tu t’attendais ? à chaque fois, que tu te pointes ici, on en pâtit tous. Je dois te rafraichir la mémoire ?

- Ce n’est pas moi, c’était Gray.

- Pour eux, tu es aussi responsable que Gray, peut être plus. Ne t’attends pas à un meilleur accueil de la part de Gwen.

- Si vous n’aviez pas besoin de moi, je ne t’aurais pas revu ?

- Non, définitivement non, fit Jack d’un ton amer, tu fais partie d’une page tournée de ma vie. Une des plus douloureuses.

- Je suis désolé. Je n’ai jamais voulu cela. Comment t’en persuader ?

- En disparaissant de nos vies et ne venant plus jamais croiser mon chemin, dit le capitaine les dents serrées, le nez à quelque centimètre du visage de John. C’est le mieux que je puisse t’offrir, une fois débarrassé des Psarv. Martha ?

- Je suis ici avec Gwen, Jack, dans la salle d’autopsie. J’ai préparé ce qu’il nous faut. J’espère que ça va suffire.

- Et il nous faut maintenant, un champ de contention. John, tu vas pouvoir nous fabriquer ça avec ton bouclier anti-psarvique, dit Jack avec une nuance interrogatrice dans la voix.

- Je vais essayer, mais je suis loin d’égaler ton ancienne collaboratrice.

 Il s’attira les regards noirs de l’équipe. Il s’empourpra et gagna la place de Toshiko Sato, crucifié par quatre regards enflammés. Tosh leur manquait tellement et la présence de celui-ci appuyait sur la blessure encore fraiche de son absence.

Emma sortit de l’infirmerie et s’approcha de Jack. «  Je peux aider, dit-elle, j’avais l’habitude de l’électronique. J’étais responsable des projets adaptant la technologie alien à celle des humains, ironique, non ? ajouta-t-elle en se touchant le crâne. J’ai vraiment besoin de me plonger dans le travail. »

Jack plissa les yeux en la regardant, mais elle avait l’air de savoir ce dont elle parlait.

- Pourquoi pas, dit-il, mais ne fais pas confiance à ce gars-là.

- Je sais, Capitaine, dit-elle simplement. Elle passa près de Ianto et lui serra l’épaule, approchant sa bouche de son oreille pour lui souffler « vas lui parler, vous en avez besoin »

- Je ne sais pas s’il est prêt à m’écouter.

- Qu’est-ce que tu as à perdre, voyons ? Dis lui que je ne suis pas une menace pour vous deux. Dis lui ce que tu ressens.

Elle s’approcha de John, qui désassemblait le boitier des champs anti-psarvique.

- Oh, une nouvelle tête, dit John, émoustillé à la vue d’Emma, et plutôt jolie. Mademoiselle, dit-il galamment en lui cédant son siège. Votre arrivée est une vraie bouffée d’air frais. Vous êtes drôlement bandante avec tout ce qu’il faut là où il faut. On voit tout de suite que vous n’êtes pas d’ici.

 Il tenta de glisser ses mains sous la chemise ample d’Emma. Elle riposta aussitôt en lui assénant une violente gifle.

- A titre d’avertissement, dit-elle à mi-voix, les mains toujours dans mon champ de vision. Et au travail !

- Humm, fit John, ses yeux s’étrécissant dangereusement, je crois qu’on va s’entendre, toi et moi.

- Travaille et on en reparlera, Joli Coeur, dit-elle sans sourire, mais ne viens pas dire que je ne t’ai pas prévenue.

Elle se pencha sur le boitier qu’il venait de démonter, ignorant le regard appréciateur qu’il posa sur son corps. Elle montra du doigt à Jack un appareil qui reposait sur une table derrière elle. Il acquiesça, lui  faisant signe qu’elle pouvait se servir. Elle commença à travailler rapidement. Ses mains savaient exactement ce qu’elles faisaient. Telle un Macgyver au féminin, elle retira des espèces de fusibles et les raccorda ailleurs, dérouta des fils et les rebrancha, elle connaissait réellement l’électronique de précision. John abandonna bientôt la vision de ses seins vibrants sous sa respiration pour admirer son travail.

En quelques minutes, elle avait terminé. Il vérifia. Le champ anti-psarvique qu’il utilisait depuis plusieurs jours avait été transformé en champ de contention. Une bulle composée d’atomes qui se repoussaient les uns les autres et qui devrait permettre de contenir les Xanketa qui seront attirés dans ce champ.


Rhea01  (08.06.2009 à 23:12)

Pendant ce temps, Jack inspecta le travail de Martha et Gwen. Elles avaient rempli cinq seaux d’une bouillie noirâtre, qui exhalait une odeur nauséabonde, qui montait jusque dans les hauteurs du Hub. Ianto fronçait le nez de dégout, tandis que les deux femmes mélangeaient la mixture avec des bâtons. Elles portaient toutes les deux des masques qui n’arrivaient pas à les protéger de l’odeur méphitique.

- Qu’est-ce que c’est ?  demanda Ianto, s’approchant du Capitaine, accoudé à la rembarde de la plate-forme au-dessus de la salle d'autopsie.

- Une reconstitution de l’habitat naturel des psarvs, répondit-il, du bois, des nutriments en putréfaction (viande, œuf, végétaux…), ça explique l’odeur. Il va falloir mettre ça dans le SUV et attendre qu’ils nous trouvent.

- Evitez de renverser, je viens de passer la toile, murmura Ianto en aparté.

- As-tu trouvé un endroit pour leur départ ? demanda Jack en se tournant vers lui.

- Oui, les friches industrielles, au Nord de la ville, on retrouve beaucoup de parcs de ce côté-là. Il y aura certainement beaucoup d’essaims, par là-bas.  

- Emma, John, vous en êtes où avec votre champ de contention ? c’est urgent, j’ai besoin de vous le dire ? Avez-vous fini ? Jack bondit vers les stations d'ordinateurs, incapable de rester en place plus longtemps. 

- Affirmatif, répondit Emma, le champ de contention devrait tenir et je t’ai bricolé un truc qui devrait les attirer, ça reproduit la fréquence du champ Psarvique. Mais j’ai besoin de sacs pour les emporter facilement.

- Ianto, cria Jack, alors que le jeune homme se trouvait à ses côtés, juste pour le plaisir de le voir sursauter. Trouve lui des sacs à dos. Merci, Emma, c’est une bonne idée de les attirer aussi avec ce genre de champ, ça devrait les intriguer suffisamment pour qu’ils suivent la voiture vers les friches.

- Que comptes-tu faire après ? demanda Emma, en vérifiant une dernière fois que les appareils fonctionnaient avant de les ranger dans les sacs que lui tendaient Ianto.

-  Ouvrir un passage avec le manipulateur de vortex de John – Martha et John se figèrent-  les renvoyer dans leur monde. Et Bon voyage !

- Mais, qui se tiendra dans le champ pour les accompagner ?demanda John, perturbé.

Un silence de mort tomba dans le Hub, cette simple question les plongeait dans un abime de perplexité. Ils n’avaient pas pensé à ce qu’impliquait le plan de Jack. Il fallait que quelqu’un se sacrifie.

- J’irais, dit Jack, je suis le seul à pouvoir résister à ces bestioles et puis une fois sur leur planète, leur folie destructrice devrait se calmer.

Ianto le regarda avec horreur. Il se doutait qu’il avait eu une idée de ce genre à l’esprit. Tout le monde le regardait avec incrédulité. Seul Jack avait pu penser à une idée pareille et seul Jack pouvait survivre à une telle situation. S’il pouvait vraiment survivre à ça.

Emma le regardait et subissait les émotions qui bouillonnaient à l’intérieur du Gallois : un mélange rare de rage, d’amour et d’impuissance. Elle serra les dents et ferma toutes les portes qui les reliaient, se coupant de son chagrin.

- Bon, on y va. On va charger les seaux. John, tu viens avec moi. Martha, Gwen et Ianto – qui avaient les larmes aux yeux-, vous restez ici. Je ne veux pas que vous vous trouviez en danger. Vous savez bien que je reviendrais. Rien ne pourra m’en empêcher. J’ai trop de raisons de revenir.

Il s’approcha de Ianto. «  Que pourrais-je dire qui te prouve que je reviendrais ? » lui demanda-t-il doucement. Ianto ne répondit rien mais il l’embrassa si farouchement que leurs dents s’entrechoquèrent, promesses d’un futur plus intense. « Oh, rien que pour ça, je reviens ! » dit en essayant de rire le Capitaine. Puis il serra le jeune homme dans ses bras, le visage enfoui dans son épaule, cachant son émotion.

- Emma, merci pour ton travail, reprit-il en se tournant vers la jeune femme, troublée, je te dis à bientôt.

- Non, je viens, Capitaine, dit-elle, alors que Jack s’éloignait d’elle, les champs nécessitent un ajustement constant, et sans doute un réglage sur place. John est incapable de le faire seul. Désolée, John, mais je connais mon travail. Je vous accompagne. Jack la regarda attentivement, mais elle semblait avoir pris une décision définitive. Elle lui paraissait plus têtue que Gwen, qui pourtant était acharnée dans son genre.

- Je peux rester ici, si je n’ai aucune utilité ? demanda John, blanc comme un linge.

- Non, tu as commencé tout ce bordel ici, alors tu vas le terminer. Allons-y.


Rhea01  (09.06.2009 à 20:10)

Jack conduisait silencieusement, les yeux rivés sur les rues désertées de Cardiff qui défilaient à toute vitesse, une larme coulait le long de sa joue. Cela n’échappa à John, monté derrière lui, qui se sentait consumé par la culpabilité. Il tenta de le réconforter en posant une main amicale sur son épaule. Le regard de dégout qu’il lui décocha à travers le miroir de courtoisie lui fit regrettait immédiatement son geste. Il se détourna et se rencogna le long de la portière.

Emma était montée aussi à l’arrière et finissait de manipuler les appareils en murmurant à elle-même. Elle avait découvert les ordinateurs et les différents appareils qui étaient conservé dans le SUV, balises magnétiques, spectrogrammes, et certains appareils dont elle devinait à peine l’utilité. Elle s’était empressée de connecter les ordinateurs aux appareils qu’elle avait amélioré. Avant de partir, Jack lui avait montré les balises en lui demandant de les préparer pour fabriquer une extension au champ de contention.

Elle essayait de travailler le plus rapidement possible en faisant abstraction des coups de volant rageurs de Jack et de l’odeur. Les seaux qui avaient été installés à l’arrière à coté d’elle dégageaient une odeur pestilentielle, digne d’un égout bouché, un jour de grande chaleur. Elle déchira le bas de sa chemise afin de se confectionner un masque destiné à atténuer l’odeur. Les deux hommes s’en inspirèrent. Ils ressemblaient à un étrange commando ainsi masqués.

Malgré les fenêtres et le coffre ouvert, ils roulaient à vive allure. John aspergeait la route toutes les minutes avec la mixture dégoutante tandis que Jack se concentrait sur la conduite, évitant de penser. Emma, près de la porte du coffre, regardait sur les écrans d’ordinateurs. Elle avait réussi à connecter le spectrogramme au PC et elle pouvait voir que la bouillie fonctionnait.  Elle tourna la tête et vit un nuage sombre qui s’amassait comme des nuages annonçant l’orage. Une nuée de Psarv  remontaient leur piste. La pluie qui ruisselait dans les rues ne les gênaient pas, ils virevoltaient, soutenu par leur champs psarvique entre les poteaux de lampadaires, se rapprochant de plus en plus du 4X4.  
- ça marche, dit-elle, je les voie. Continue de rouler, Capitaine, je n’ai pas envie de leur servir de diner. Il faut que j’adapte le champ anti-psarvique à la voiture. Il y aura juste une petite modification à faire pour le remettre en position pour contenir ces bestioles.


- On va essayer de passer devant tous les parcs de Cardiff, lui répondit Jack, Prête pour faire le grand tour. Préparez vos appareils photos, la visite commence.
- Heureusement qu’il fait nuit et qu’il pleut, dit-elle, en plein jour, on risquerait d’avoir des  morts.
- Oui, Mais, Andy et Gwen ont fait diffuser un appel invitant les gens à rester confinés chez eux. C’est fou comme la peur de l’atome peut être efficace pour contenir une population !
- Vous n’avez jamais de problème avec les habitants de Cardiff, avec tout ce qui s’y passe ? demanda Emma en continuant de pianoter fiévreusement sur l’ordinateur.
- Non, hum, à part un ou deux soulèvements dans les années 70, les gens sont plutôt calmes.
- On n’aurait jamais pu faire ça à Nantes, ça serait l’émeute tout de suite. Bon, j’ai réussi à fixer le champ anti-psarvique autour de la voiture. Il était temps, regardez derrière…

Derrière eux, voguaient des nuées grisâtres et noir, dont les volutes accrochaient langoureusement les obstacles derrière eux, lampadaires, voitures, poteaux signalétiques. Les brèves lumières qu’émettaient les fenêtres des habitations faisaient miroiter les corps des psarv, innombrables dans ces nuages d’une taille impressionnante. Le vacarme qu’ils faisaient en sifflant et s’entrechoquant les uns les autres faisait hérisser les cheveux des trois humains, conscients de leurs vulnérabilité face à ce monstrueux essaim.


-Et les habitants, ils sont en sécurité chez eux ? demanda Emma, en aidant John à verser de la bouillie puante sur la route.
- Normalement oui, cria Jack, à l’avant, accélérant encore, la bouillie agit comme une drogue sur leur réceptacle  de gout ou d’odeur. Ils vont totalement ignorer les habitants tant qu’ils sentiront cette odeur. Je me demande bien ce qu’ils lui trouvent.
- Capitaine, vaudrait mieux qu’on arrive vite à l’endroit choisi par Ianto, hurla Emma par-dessus les sifflements stridents, y’en a presque plus.

La proximité des bestioles la faisait frémir, elle voyait distinctement les pinces des Psarv qui claquaient dans le vide, à la limite du champ qu’elle avait actionné.


- On arrive, répondit calmement Jack.


Rhea01  (10.06.2009 à 19:11)

En dérapant, il arrêta le SUV au beau milieu de la friche industrielle de Cardiff. C’était un endroit où l’herbe rase essayait de reprendre possession des lieux. Des briques éparses, des restes de charpentes métalliques rongés par la rouille, des gravats et de la terre, voila tout ce qui restait d’une des zones industrielles les plus actives des années 60. Jack avait bien aimé cette époque : claire, jeune, bruyante et imbécile.

- Bon, il nous reste la partie la plus difficile, contenir ces bestioles. Emma, tu as réussi à connecter les balises au champ de contention.

- Oui, Capitaine, tu veux construire une sorte de cage de Faraday, c’est ça ?

- Tout à fait, tu t’y prendrais comment ? demanda le capitaine en se tournant vers elle, ignorant délibérément John.

- Il faudrait un endroit avec beaucoup de métal, une maison ou un bâtiment, un bâtiment, comme celui-ci, ajouta-t-elle en pointant du doigt un des rares bâtiments encore debout. Il faudrait que tu passe autour, je jetterais les balises au fur et à mesure de ton passage. Une fois les balises activées par le champ de contention, l’acier fera relais pour créer un sorte de cage d’énergie, empêchant les bestioles de sortir. A condition qu’elles soient bien sûr à l’intérieur.

Le bâtiment qu’elle regardait ressemblait à une sorte de grande grange métallique, ouverte à tout les courants d’air, prête à s’écrouler. Elle espéra qu’elle tiendrait encore un peu, le temps qu’ils mettent leur plan à exécution.  

- Je passerais à travers le batiment, ils nous suivront et on abandonnera les seaux au centre avec le générateur de fréquence psarv, dit Jack, puis tu attendras qu’ils se ruent sur la soupe pour enclencher la cage de Faraday. On fera des cercles à partir de là-bas, dit-il en montrant un endroit derrière eux, plus clair, là où la nuée est moins épaisse, pour ramener tout ce petit monde à l’intérieur.

- Okay, Capitaine, dit Emma, j’espère aussi qu’on aura suffisamment de jus pour faire fonctionner le bouclier anti-psarvique et le champ de contention, en même temps que la fréquence psarvique. Espérons que ça tienne, que les champs ne provoquent pas une catastrophe. En plus ce bâtiment semble vraiment instable et il faudra passer dessous pour que l’essaim se trouve bien piégé à l’intérieur.

- Tu es toujours aussi négative ou c’est un effet secondaire de ta beauté, dit John en plaisantant.

Elle lui balança une botte en caoutchouc qui trainait à la figure.

- Tu sais que sur certains mondes, cela signifie que tu crève de désir pour moi.  Hé, arrête… Jack venait de lui flanquer une claque derrière le crâne.

- Ce n’est pas le moment de plaisanter, dit-il, il faut plutôt se concentrer.

- Et si c’est ma façon à moi de me concentrer…

- NON, firent ensemble Jack et Emma. John se renfrogna.

 Jack commençait à apprécier de travailler avec Emma. A présent qu’elle possédait tous ses souvenirs, il lui semblait qu’elle assumait beaucoup mieux qui elle était et appréhendait mieux la situation. Sans compter ses talents d’ingénieur en électro-mécanique. Il aurait bien sûr été capable de faire le travail lui-même. Mais sans doute pas aussi rapidement et cela lui permettait de voir ce qu'elle valait réellement sur le terrain.

Seul son lien avec Ianto le gênait encore quelque part. Il n’aimait pas trop cette idée de se partager entièrement avec une autre personne. Cela dérangeait son concept de liberté individuelle.  Mais il se sentait capable de passer outre. Pour l’instant, travailler auprès d’elle était agréable, plus qu’être à nouveau à coté de John. Il envisagea de l’embaucher, elle avait déjà de l’expérience et connaissait bien le boulot pour l’avoir exercer. Il nota intérieurement de lui proposer une fois cette affaire terminée.

- Capitaine, on y va, demanda Emma, avec de l’angoisse dans la voix,  je n’aime pas trop quand on est trop longtemps immobile.

- Moi non plus, on y va. Accrochez-vous !


Rhea01  (10.06.2009 à 22:26)

Dans le Hub, régnait le silence. Ianto, Martha et Gwen avaient aidé Jack à charger le SUV et s’étaient résolus à ne pas craquer devant lui. Ils avaient regardé le Capitaine et ses deux compagnons partir pour une dernière course mortelle, sans savoir comment ce qu’il résulterait de cette histoire. Ne pas se trouver auprès de lui à ce moment-là les mortifiaient, les tuaient littéralement. Mais Jack avait semblé si résolu, si sûr de lui, volontaire pour ce sacrifice.

Ianto était resté près de l’écran qui montrait le parking, se passant et repassant les images où Jack montait dans le SUV et décochait un dernier coup d’œil à la caméra. Une image qui le hanterait toujours s’il ne revenait pas comme promis.

Martha et Gwen s’étaient assise dans le canapé  et essayaient de ne pas penser au sort du Capitaine. Peine perdue, elles n’arrivaient pas à l’imaginer, faire face seul à ces créatures d’un autre monde. Martha se tenait la tête entre les mains, retenant ses larmes à grand peine, tandis que Gwen avait les yeux dans le vague, pensant à tout ce que Jack avait apporté dans sa vie. La joie, le danger, l’enthousiasme pour un boulot échevelant, la douleur de perdre ceux qu’ils aimaient. Elle tenta de se secouer, de penser à Rhys, sa famille mais elle n’avait qu’une envie, se tenir aux cotés de son Capitaine. Rester ici à attendre avait quelque chose d’anormal, de totalement étranger à cette équipe.

Elle entendit un grand bruit, comme quelque chose se fracassant contre le sol. Aussitôt alertées, les deux femmes se levèrent et partirent en direction de l’origine du bruit.

Ianto était debout, frémissant, les points serrés, devant l’ordinateur qu’il venait de jeter au sol. Rouge, il les regardait sans les voir. Puis sans se retourner, sans rien dire, il gagna la réception et claqua la porte.

Martha et Gwen se regardèrent. Elles le comprenaient, elles aussi n’acceptaient pas de laisser le Capitaine se sacrifier ainsi. Elles s’élancèrent à la poursuite de Ianto. Elles le virent alors qu’il hélait un des rares taxis, qui attendait près de la place Roald Dahl. Celui-ci avança vers eux, heureux de se découvrir des clients alors que toute la ville semblait s’être couchée de bonne heure. Maudite centrale nucléaire, se disait le chauffeur de taxi, tout le monde avait peur de Blaidd Drwg, du grand méchant loup, ricana-t-il, mais pas lui.

Martha et Gwen rattrapèrent le Gallois, qui semblait hors de lui. Avant qu’elles puissent dire quelque chose, il avait ouvert la porte et jeté le chauffeur hors de son véhicule. L’autre gesticula mais Ianto le repoussa et il tomba rudement sur le sol. Il s’engouffra dans le véhicule. Martha s’excusa brièvement auprès du chauffeur mais il lui répondit par des insultes. Elle le laissa et grimpa à la suite de Gwen dans le taxi. Ianto, dents serrées, accéléra aussitôt faisant gicler l’eau sous les pneus. Il roula à tombeau ouvert, à la poursuite du SUV Torchwood.

Martha et Gwen n’osaient rien dire. Ianto était en colère, comme il ne l’avait jamais été. Plus que lorsqu’il avait compris que jamais il ne reverrait Lisa, plus que lorsque Gray s’était vengé de Jack, plus que lorsque il avait du accepter la disparition d’Owen et Toshiko. Il se sentait dans une rage noire, puissante, dévastatrice. Il passa la 5ème et accéléra encore.


Rhea01  (11.06.2009 à 00:24)

Jack venait de faire trois fois le tour du terrain vague, attirant les Psarv comme le joueur de flute d’Amsterdam jusqu’au bâtiment en acier. Emma avait joué les cascadeuses en installant les balises avec l’aide de John. Elle avait quitté la protection du bouclier anti-psarvique, pour poser les balises du champ de contention. Et il s’en était fallu de peu pour qu’elle se retrouve dévorée vivante. John lui avait sauvé la vie en l’aspergeant de spray au poivre, trouvé dans le coffre, elle et les Psarv qui s’étaient accroché à elle. Il l’avait alors attrapée et jetée dans le SUV, hoquetante, les yeux brulant de larmes.

Les psarvs n’avaient pas eu le temps, heureusement, d’entamer trop profondément la peau. Elle s’en tirait avec des griffures le long du dos et une allergie au poivre qui disparaitrait rapidement. De plus, la bouillie qui leur rappelait leur monde primitif les excitait trop, les rendant moins dangereux. Ils étaient entrés dans une phase, que Jack qualifia pudiquement, de reproduction. La frénésie sexuelle qui les avaient pris, rendaient la chair humaine bien moins attractive tout d’un coup.

Jack arrêta le SUV. Il ne leur restait plus qu’à faire pénêtrer les Psarv au centre du bâtiment et à enclencher la cage de Faraday, qui allait les contenir. Emma augmenta la puissance de la fréquence psarvique qui attirait les bestioles. Ils  virent l'immense nuage qui les suivait se diriger  brutalement vers eux , à une vitesse incroyable. Jack n'attendit pas, il accéléra et entraina la masse tourbillonnante à sa suite. Emma laissa tomber l’appeau et les seaux au milieu de l’immense salle métallique alors qu’ils passaient en trombe dans le bâtiment.

Les Psarv se jetèrent sur ces objets qui les attiraient puissamment. Les humains ressortirent de l’autre coté de l’ancienne usine. Toutes les bestioles se trouvaient à l’intérieur, sifflant et stridulant comme d’immondes sauterelles, se frottant les uns aux autres, frénétiques. Aussitôt, Emma enclencha le champ de contention, transformant le champ anti-psarvique en bouclier énergétique. L’énergie déferla de la boite qu’elle tenait entre les mains, blanche, bleue, crépitante. Le bâtiment s’éclaira complètement, montrant la masse grouillante des Psarv à l’intérieur. Jack arrêta le SUV à quelques mètres à peine de la cage d’énergie.

- Bien, on les voit bien avec ton système. Maintenant, réglons ton bracelet, John.  

- Il ne marche plus le tien, hein? Tu sais ce que cela veut dire, badina-t-il, Ça ne t’embête pas ? Emma, tu devrais rester avec moi. Je suis un agent du temps tout à fait opérationnel, moi, en parfaite possession de mes facultés psychologiques et physiques.

Jack soupira et leva les yeux au ciel, avant de régler le manipulateur de vortex sur les coordonnées du monde des Psarvs. Emma ne répondit pas à l'ex-agent du Temps. Mais le regard fatigué qu’elle lui lança le fit taire, plus que tous les coups qu’elle aurait pu lui décocher. Il sentit son cœur se briser, quelque chose dans son regard, un désespoir noir et profond. Ils entendirent une voiture arriver à toute vitesse et virent les phares qui se braquaient sur eux.

-          Ianto, souffla tristement Emma.

Comme une panthère, elle sauta sur le bracelet que venait de régler Jack et courut vers la cage de Faraday. Elle attrapa son sac à dos au  passage et toujours courant, elle entra dans la cage. Elle appuya sur le bracelet de John et un vortex se créa. Ses cheveux se hérissèrent, se soulevèrent alors que l’énergie coulait le long de sa peau, s’insinuait dans ses os, la faisait vibrer des pieds à la tête. Les bestioles subissaient le même sort, elles vrombissaient et tourbillonnaient haineusement autour d’elle, sans oser la toucher. Puis la puissance des appareils éclata à travers son corps, semblant la déchirer de part et d’autre. Elle hurla silencieusement alors que tous les pics d’énergie convergèrent sur elle.  En une seconde, le bâtiment et tout ce qu’il contenait, avait disparu, avalé par l’éther.

Ianto sortit du taxi en rugissant, les yeux prêts à sortir de leur orbite. Il passa comme une furie devant les deux capitaines abasourdis. Il courut droit devant lui et tomba à genoux devant l’espace vide. Le danger avait disparu, emporté au loin par Emma. Il cria longuement, le cri primal d’un homme blessé à mort, amputé d’une partie de lui-même.

Le choc passé, Jack s’approcha de Ianto, qui sanglotait à genoux dans la boue, tandis que la pluie qui ruisselait toujours, se mêlait à ses larmes. Jack s’accroupit près de lui et le prit dans ses bras. Ianto résista, puis s’accrocha à lui avec violence. Ses épaules tremblaient sous le chagrin qu’il éprouvait. John, la tête baissée, se sentait stupide. Il l’avait pourtant vu, il avait compris, mais trop tard pour intervenir, ce que la jeune femme avait choisie. Il n’oublierait jamais son regard résolu et désespéré. Il alla voir de ses yeux qu’il n’y avait plus de Psarv et s’il n’y avait pas une possibilité pour qu’Emma revienne. Martha et Gwen l’accompagnèrent, laissant de l’intimité à Ianto et Jack.

Après une demi-heure, sous la pluie qui diminuait peu à peu, ses larmes se tarirent. Légèrement calmé, brisé, le jeune homme se releva avec l’aide de Jack, Il tremblait encore. Il n’arrivait pas à parler, son hurlement lui avait provisoirement cassé la voix. Ses amis le firent entrer dans le taxi, s’asseyant à ses cotés. Ils abandonnaient provisoirement le SUV puant. Plus tard, ils le récupéreraient plus tard. John s’assit au volant, n’osant pas démarrer, tandis que les équipiers réconfortaient Ianto.

Ianto se sentait mieux auprès de la présence réconfortante de ses amis. Martha lui souriait avec compassion, tandis que Jack et Gwen le tenait serré contre eux. Les deux femmes avaient vu Ianto devenir de plus en plus sombre au volant du taxi. Après son accès de rage, elles l’avaient entendue murmurer des encouragements, des exhortations. Des larmes avaient coulés qu’il avait essuyé rageusement.

Elles avaient cru qu’il était en colère contre Jack, à cause de sa volonté à se sacrifier. Mais pendant tout ce temps, il avait été en contact avec Emma, alors que celle-ci avait pris la décision d’accompagner les Psarv à la place du Capitaine.

Il sortit de sa poche une simple feuille de papier plié en quatre et la tendit à Jack.

- Elle me l’a glissé dans la poche, tout à l’heure avant de partir. Lis, ordonna-t-il en croassant.

« Ianto,

Merci de m’avoir accueillie, de m’avoir soignée et permis de renaitre.  

Mais je n’ai pas ma place ici. Et tous ces souvenirs m’intoxiquent et je ne veux pas qu’ils t’empoisonnent également.

Le Capitaine n’a pas tout dévoilé tout à l’heure, mais il croit qu’il est de son devoir de se sacrifier pour renvoyer ces créatures au monde où ils appartiennent. C’est le rôle de tout capitaine de finalement prendre pour lui les décisions les plus difficiles.

Je ne peux pas le laisser faire. Trop de choses, de gens dépendent de lui et moi, je ne suis plus rien pour personne. Si quelqu’un doit emmener les Psarv avec lui, ce ne sera pas lui.

Quand tu liras ces lignes, je serais déjà partie avec lui et tu comprendras pourquoi je refusais que tu lises dans mon esprit.

Je sais que tu m’as accepté, que tu as accepté mes souvenirs et ce qui a été ma vie, Mais moi, je ne peux pas vivre avec cela. Je comprends enfin pourquoi j’avais accepté de tout oublier. Il aurait mieux valu que je meure moi aussi.

Si je réussis, ne m’oubliez pas.

Emma Fisher. »

- Pauvre Emma, dit Martha, j’ignorais qu’elle éprouvait un tel désespoir.

- Ce métier nous tue parfois, nous meurtrit, nous déchire, dit Gwen, le visage en larme. Mais c’est le prix à payer pour que d’autres vivent une vie normale. Mais c’est injuste Jack.

- Oui, fit le Capitaine, les yeux dans le vague, tenant la lettre dans ses mains, c’est injuste.

 

FIN


Rhea01  (11.06.2009 à 19:12)

Activité récente
Dernières audiences
Logo de la chaîne TF1

Will Trent, S01E03
Mercredi 15 mai à 22:55
2.21m / 21.0% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Will Trent, S01E02
Mercredi 15 mai à 22:00
2.92m / 17.6% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Will Trent, S01E01
Mercredi 15 mai à 21:10
3.37m / 17.2% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E172
Mercredi 15 mai à 20:45
3.25m / 16.1% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E186
Mercredi 15 mai à 19:15
2.71m / 17.5% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E171
Mardi 14 mai à 20:45
3.07m / 15.1% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E185
Mardi 14 mai à 19:15
2.66m / 16.4% (Part)

Logo de la chaîne TF1

La recrue, S01E04
Lundi 13 mai à 22:00
2.96m / 18.9% (Part)

Toutes les audiences

Actualités
La mini-série d'espionnage The Veil sera lancée à la fin du mois de mai sur Disney+

La mini-série d'espionnage The Veil sera lancée à la fin du mois de mai sur Disney+
La nouvelle série d'Elisabeth Moss (Mad Men, The Handmaid's Tale), The Veil, sera prochainement...

Une bande-annonce et une date pour la saison 4 de Only Murders In The Building

Une bande-annonce et une date pour la saison 4 de Only Murders In The Building
C'est le 27 août que Hulu lancera la quatrième saison de sa comédie dramatique Only Murders in The...

Mr. and Mrs. Smith reviendra avec une deuxième saison sur Prime Video

Mr. and Mrs. Smith reviendra avec une deuxième saison sur Prime Video
Prime Video accorde à sa série Mr. and Mrs. Smith une deuxième saison. Il s'agit d'un reboot du film...

Audiences US - Bilan du 4 au 10 mai

Audiences US - Bilan du 4 au 10 mai
Baisse générale sur CBS, ses trois dramatiques du dimanche perdent des téléspectateurs. En plus de...

Au programme de ce mercredi

Au programme de ce mercredi
Beaucoup de séries sont à l'horaire de ce mercredi 15 mai. En France, c'est le lancement de Will...

HypnoRooms

sanct08, 10.05.2024 à 19:43

Venez nombreuses et nombreux chez Star Trek - The X-Files et Le Camélon :=)

Profilage, 11.05.2024 à 13:49

Nouveau sondage international sur FBI. Vous êtes les bienvenus

sossodu42, 12.05.2024 à 12:21

Le quartier HPI attend encore 4 votes positifs à sa bannière pour un futur design merci

Locksley, 13.05.2024 à 19:43

Affichage permis de construire : prochainement, nouveau quartier Fire Country sur la citadelle Plus d'infos à l'Accueil - Morpheus

Locksley, Avant-hier à 19:42

Avalanche de news sur la citadelle en ce moment, merci aux différents rédacteurs ! N'hésitez pas à commenter toutes ces actus. Bonne soirée !

Viens chatter !

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

Sondage