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Série : Bones
Création : 18.09.2013 à 15h50
Auteur : Dijon
Statut : Terminée
« L'histoire débute peu de temps après la sortie du coma de Booth » Dijon
Cette fanfic compte déjà 24 paragraphes
Cela faisait maintenant quatre mois que Booth était sortis du coma, quatre mois d’affaires résolues, quatre mois qu’il savait que son amitié pour Bones s’était transformée en amour malgré ce qu’avait pu dire Sweets. Booth ne savait pas quoi faire : avouer ses sentiments à Bones ce qui pourrait la bouleverser ou lui cacher et attendre qu’un autre vienne l’enlever.
Booth était venu chercher Bones à l’institut pour une nouvelle affaire : un squelette avait été retrouvé dans un parc public.
A la sortie de l’institut toujours la même querelle :
« Non Bones ! Je ne vous laisserais pas conduire un point c’est tout !
- Mais pourquoi ?! Vous n’avez pas confiance en moi, c’est ça ?! Hein ?
- ….
- Mais répondez !
- Si, j’ai pleinement confiance en vous mais pas pour conduire voilà tout.
- Le Dr. Sweets dirait que vous ne voulez pas me laisser le volant car vous voulez tout contrôler…
- Vous voyez le gamin quelque part ?! Non ?! Bon, alors laissez sa psychologie à deux balles au placard ! »
C’est ainsi que Booth prit le volant et les conduisit sur les lieux du crime.
Bones, dans sa tenue du Jeffersonien, étudiait le corps tout en étant plongée dans ses pensées :
« Je ne comprends pas la réaction de Booth, je n’ai pourtant rien dit de mal…il s’agissait simplement de prendre le volant, c’est une sorte de rituel entre nous… Non je ne comprends pas ! Ou alors… J’ai compris ! J’ai parlé de psychologie ! Je pensais pourtant que les choses s’étaient arrangées entre Sweets et Booth… Bien que depuis la sortie du coma de Booth, on pouvait voir une certaine rancœur dans ses yeux à chaque fois qu’il croisait le psychologue… »
Sa réflexion s’arrêta là car l’agent du FBI venait de lui effleurer le bras pour la sortir de ses pensées.
« Bones… Bones ! Vous m’écoutez ? demanda Booth, en ayant l’air gêné.
En effet il avait senti une sorte de courant électrique le parcourir en effleurant le bras de sa partenaire, d’autant plus lorsque son regard se plongea dans celui de la jeune femme…
- Oui...enfin non… Booth vous pouvez répétez s’il vous plaît ?
- Je vous demandais quelles étaient vos premières constatations ?
- La victime est une jeune femme d’environ 25 ans de type caucasien… Elle souffre d’une fracture du crâne, il n’y a pas de plaies par balle ni aucun autre orifice permettant d’émettre l’hypothèse d’un crime par arme blanche ou arme à feu. Par contre, il faudrait demander à vos agents de faire des prélèvements tout autour du corps pour qu’Hodgins fasse ses analyses.
- Bien, je m’occupe du rapatriement des preuves, vous n’avez qu’à retourner dans la voiture, je vous y rejoins dans cinq minutes. »
De retour au SUV de Booth, tout en observant son partenaire, Bones replongea dans ses pensées, elle se disait que depuis quelques temps, Booth n’avait plus cette petite lueur dans ses yeux noisettes, cette petite étincelle de joie ni son sourire malicieux qu’il affichait en permanence avant son coma. L’anthropologue se demandait bien pourquoi son ami, oui il l’était devenu au fil des années, avait l’air si triste et elle se promit alors de faire part de cette interrogation à sa meilleure amie.
En effet, qui pouvait mieux qu’Angela décrypter les sentiments des gens ?
C’est donc tout naturellement, lorsque Booth eut déposé Brennan à l’institut, que celle-ci se dirigea vers le bureau de sa meilleure amie.
« Bonjour Angela !
- Salut Temp’ ! Alors tu as à nouveau besoin de mes talents d’artiste ?! interrogea la dessinatrice avec un grand sourire.
- De tes talents, oui, mais pas de dessinatrice… j’ai besoin de tes connaissances en la nature humaine… enfin c’est plutôt pour comprendre le changement de Booth. - Hum, te serais-tu enfin rendu compte de quelque chose… ».
C’est à ce moment-là que le téléphone se mit à sonner et qu’Angela décrocha, laissant l’anthropologue dans une grande perplexité. Elle écouta d’une oreille distraite la conversation téléphonique :
« …revenu !
- ...
- …magnifique
- …
- …elle va être contente…
- …
- Oui ne t’inquiètes pas je lui dis, attends là dans son bureau. Bisous. »
Angela se tourna alors vers Tempérance avec un sourire éclatant et lui dit :
« Ma chérie, je crois qu’il va falloir que tu ailles dans ton bureau. Quelqu’un t’attend là-bas !
- Mais qui ça ?
- C’est une surprise ! »
Brennan prit donc la direction de son « antre » en oubliant complètement qu’elle devait toujours parler avec Angela.
Elle aperçut un jeune homme assis face à son bureau sur un des sièges réservés aux visiteurs. Elle reconnu sa tignasse brune et sa façon si nonchalante de se tenir.
« Sully !!
- Tempérance ! Qu’est ce que je suis content de te revoir, dit-il en la prenant dans ses bras. »
La joie qu’affichait la jeune femme n’était pas factice mais confuse : Brennan était ravie de revoir son ancien amant, celui avec qui elle avait faillit faire le tour du monde en voilier, mais ne pouvait s’empêcher de songer que les étreintes avec son partenaire étaient plus fortes, plus remplies d’émotions…
Elle se rappela la fois où elle avait cru le perdre dans ce bateau rempli d’explosifs et où elle l’avait pris dans ses bras quand il était entré dans l’hélicoptère, elle l’avait serré fort contre elle comme si sa vie en dépendait…
D’ailleurs que penserait-il du retour de son ancien collègue ? Lorsqu’elle sortait à l’époque avec Sully, Booth avait semblé jaloux…non pas jaloux… mais vexé qu’elle passe moins de temps avec lui… L’anthropologue décida alors de ne rien dire à Booth quant au retour de Sully et donna rendez-vous à ce dernier le soir même chez elle pour discuter du temps passé.
La semaine passa très vite pour la jeune anthropologue : entre le retour de Tim et la résolution de l’affaire qui était beaucoup plus simple qu’elle ne le laissait présager.
En effet, en allant fouiller l’appartement de la victime, les agents du FBI avaient découvert son journal intime dans lequel il était marqué que la jeune femme, Theresa Awesome, avait découvert que son petit ami la trompait et avait donc décidé de le quitter. Seulement son petit ami n’en avait pas décidé ainsi et dans un moment de colère lui avait asséné un violent coup à la tête. C’est ce qu’avait découvert le Dr. Brennan en examinant les os de Theresa. Il ne manquait plus que l’arme du crime. Vu la marque laissée sur le crâne, cela n’allait pas être une partie de plaisir… Ils ne se doutaient pas à quel point… Et plus particulièrement la jeune anthropologue…
En effet, lorsque les deux coéquipiers se rendirent chez le petit ami de la victime, pour l’interroger, les choses tournèrent mal : en fouillant l’appartement, le petit ami, Kevin, avait pris Brennan en otage. L’agent du FBI croyait vivre un véritable cauchemar : la femme qu’il aimait était menacée !
En voyant Kevin maintenir un couteau sur la gorge de la jeune femme, le sang de Booth n’avait fait qu’un tour ! Il prit la parole :
« Ecoutes –moi bien espèce d’abruti !! Tu vas relâcher ma coéquipière sur le champ ou je te jure que ton corps va ressembler à une vraie passoire dans quelques minutes !!
- Cause toujours mec, tu me fais pas peur avec ton flingue. »
En parlant, le criminel ne s’était pas rendu compte que les deux coéquipiers communiquaient silencieusement. Brennan essayait de convaincre Booth de tirer mais celui-ci avait peur de la blesser, elle lui fit comprendre qu’elle lui faisait pleinement confiance.
L’agent du FBI pouvait voir la même lueur dans les yeux de la jeune femme que la fois où ils étaient infiltrés dans un cirque et que Booth était lanceur de couteaux, Booth visa alors la jambe de Kevin et tira. Le genou du jeune homme explosa sous l’impact de la balle et il s’effondra par terre. Bones se précipita alors dans les bras de son collègue.
Le FBI avait donc coffré le jeune homme pour agression sur agent. Puis la chance avait pointé le bout de son nez : en passant l’appartement de la jeune femme avec une lampe UV, les agents du FBI avaient découverts une importante tâche de sang dans la cuisine, ce qui avait réduit la liste des armes du crime aux ustensiles de cuisine, puis ils avaient finalement trouvé : une poêle ! Qui pourrait deviner qu’au-delà de sa fonction première en cuisine, une poêle pouvait servir d’arme du crime ? Personne ! Si bien sûr, le petit ami de Theresa… Celui-ci, en apprenant que le FBI avait découvert le mobile, le lieu et l’arme du crime passa aux aveux.
De son côté la jeune anthropologue avait passé toutes ses soirées avec Tim mais n’en avait toujours pas touché un mot à Booth.
Elle prit sa décision : elle invita Sully à venir fêter la fin de l’affaire avec eux au Founding Father afin de remédier à cette situation, elle n’aimait pas mentir à son partenaire.
C’est donc le vendredi soir que les « fouines » et l’agent du FBI se réunirent autour d’un verre, il ne manquait que Bones, son absence n’était d’ailleurs pas passée inaperçue aux yeux de Booth mais il plaisantait quand même avec le théoricien de la conspiration :
«… Je suis certain Booth que le gouvernement américain nous cache des choses ! Comment expliquez-vous sinon les incohérences dans l’enquête sur l’assassinat de Kennedy ?! Hein ?!
- Et vous ? Quelle est votre théorie ? Ce sont sans doute les petits hommes verts qui ont… »
La phrase de l’agent resta en suspend lorsqu’il vit sa coéquipière arriver… au bras de l’agent Sullivan…
« Booth ! Vous m’écoutez ?! Je vous ai déjà dit que les extraterrestres ne sont pas verts mais gris ! ».
L’entomologiste comprit pourquoi son interlocuteur ne l’écoutait absolument plus en voyant le petit ami de Brennan.
Oui, Sully était à nouveau le petit ami de Bones, Jack l’avait appris par l’intermédiaire d’Angela. La jeune femme et lui recommençait à se fréquenter mais cette fois ci en prenant leur temps. Il savait d’ailleurs, toujours par la même personne, que Booth était fou amoureux de Brennan ce qui expliquait sa réaction face à cette vision, il avait eu la même lorsqu’il avait appris pour Angela et Roxie. Il ne fit donc aucun commentaire, se contentant de poser sa main sur l’épaule de l’agent du FBI pour lui faire comprendre qui le soutenait.
C’est à ce moment que Bones arriva au bar pour les saluer :
« Hey Booth ! Vous avez vu qui est revenu ?!
- Oui !! Je suis content pour vous, je sais que vous l’appréciez beaucoup !
- Merci Booth ! Attendez-là, je vais vous le chercher !
- Non, non, ce n’est pas la peine, je viens avec vous. »
Devant le regard interrogateur de la jeune femme, il ajouta :
« Oui, il faut que je rentre tôt, il faut que je passe voir Parker.
- Ah d’accord, répondit Bones visiblement déçue ».
Ils arrivèrent au niveau de Tim, Booth le salua :
« Sully ! Je suis content de te revoir ! Alors comme ça tu es de retour au pays ! C’est cool.
- Et oui de retour ! L’Amérique me manquait et surtout les femmes belles et intelligentes qu’on trouve ici, dit-il en lançant un regard amoureux en direction de l’anthropologue
- Je suis ravi de ton retour parmi nous mais je dois partir voir mon fils. On se reverra peut être un autre jour…
- Ne t’inquiètes pas Booth, j’ai été voir le directeur et je vais bientôt reprendre le service, on se verra plus souvent comme ça ! Annonça Sully avec un grand sourire
- Oh super ! Je suis content de retravailler avec toi ! Sur ce à plus ! ».
Seules deux personnes autour de cette table, et cela sans se concerter, n’étaient pas dupes et avaient remarqué que cette joie affichée était factice mais elles ne firent cependant aucun commentaire et n’essayèrent pas de retenir Booth, elles savaient que cela aurait été en vain.
En effet devant la scène qui s’était offerte à ses yeux l’agent du FBI avait préféré couper court à ces retrouvailles, surtout quand il avait vu le regard que portait Sully sur la femme qu’il aimait, cela l’écœurait ; le désespoir et la colère se mélangeaient en lui comme si ces deux sentiments étaient indivisibles …
Trahison et illusion étaient les deux seuls mots qui lui vennaient à l’esprit… Oui ! Elle l’avait trahi ! Elle avait osé l’amener dans LEUR bar, le lieu où il arrivait à la faire sourire… Et illusion… Oui illusion ! Qu’avait-il cru ?! Que la sauver une nouvelle fois des mains d’un criminel pourrait faire apparaître des sentiments pour lui ? Qu’elle allait se jeter dans ses bras en voyant qu’il serait toujours là pour la protéger….
Tout ceci était impossible, il s’en rendait compte maintenant… Il avait oublié la muraille qu’elle avait élevée autour d’elle, une muraille de la hauteur et de l’épaisseur de la muraille de Chine… Mais qu’est-ce qu’il pouvait être stupide ?!
La nuit qui suivit fut pénible pour l’agent de FBI, ses rêves se terminaient à chaque fois en cauchemar : il se retrouvait dans le rêve qu’il avait fait dans le coma mais au fur et à mesure soit Bones se faisait tuer soit elle le quittait pour un autre, en l’occurrence pour Sully…
C’est donc de guerre lasse que Booth se leva et décida d’aller courir, son iPod collé à ses oreilles. D’ordinaire cela l’aidait à faire le vide dans sa tête mais ce jour-là… c’était impossible.
Il essayait de se concentrer sur sa course mais à chaque minute, à chaque seconde son esprit le renvoyait à la jeune femme : il se focalisait sur la douleur qu’il ressentait dans ses muscles, sur sa respiration, augmentant toujours plus le volume de sa musique mais il revivait en boucle les moments complices passés ensemble : la bataille d’argile lors du cours de poterie avec Sweets, la soirée à la patinoire, les verres après la résolution d’une enquête, les discussions autour d’une part de tarte aux pommes…. mais aussi les nombreuses fois où il avait failli la perdre…
Mais maintenant il n’était plus question d’avoir « failli » la perdre puisqu’il l’avait définitivement perdue ; c’est en pensant cela que Seeley prit sa décision.
L’agent du FBI rentra chez lui, prit une douche, passa son costume habituel et prit la direction du bureau du FBI.
Dans le bureau du directeur :
« Vous êtes sûr de ce que vous faîtes, agent Booth ?
- Parfaitement, Monsieur.
- Bien. Je passe un coup de fil au bureau de Los Angeles pour les informer de votre arrivée dans leur service.
J’ai cependant une question : que faîtes-vous de votre partenariat avec le Dr. Brennan ? Vous formiez un duo solide avec des statistiques de résolutions d’affaires assez élevées…
- Ne vous inquiétez pas monsieur. Etant donné que l’agent Sully reprend du service et qu’il a déjà collaboré avec l’institut, je pense que cela ne posera pas de problèmes…
- Bien, si votre décision est murement réfléchie…
- Par contre, monsieur, j’aurais une requête…
- Je vous écoute agent Booth.
- J’aimerais quitter la ville dès demain si vous le permettez.
- Je n’y vois pas d’inconvénient.
- Merci Monsieur !
- Au revoir agent Booth et bonne chance ! »
En s’installant dans sa voiture, Booth enleva sa cravate tout en pensant que de tout de façon ce costume ne lui serait plus d’une grande utilité une fois infiltré dans le cartel de la Roja. Avant de partir, il se devait tout de même de passer faire ses adieux non pas à Bones, il n’en aurait pas le courage, mais à Cam.
Cela faisait trop longtemps qu’ils se connaissaient pour qu’il parte sans explication.
Arrivé devant chez Camille, il frappa à la porte. C’est Michelle qui lui ouvrit :
« Bonjour Mr. Booth !
- Appelle-moi Seeley, s’il te plaît.
- D’accord Mr…Heu…Seeley… Cam ! Appela Michelle, tu as de la visite !
- Qui est-ce ? Interrogea la voix de Camille
- C’est Seeley !
- J’arrive ! »
Cette scène familiale fit sourire Booth alors que Camille daignait enfin apparaître et que sa fille adoptive regagnait sa chambre.
« Salut Seeley !
- Salut Cam !
- Mais que fais-tu chez moi aussi tard ? Questionna Camille, curieuse.
- Je viens te faire mes adieux… Non pas mes adieux… mais plutôt un au revoir…
- Pardon ?!
- Heu… C’est-à-dire que… enfin… Tu ne voudrais pas que je t’explique les raisons de mon départ devant une tasse de café ? Je sens que je vais en avoir besoin.
- D’accord, je prépare ça. En attendant, commence à m’expliquer car je suis dans l’incompréhension la plus totale…
- Bon tu es au courant puisque tu as été la première personne à qui je l’ai dis mais j’aime le Dr. Brennan…
- Oui je m’en rappelle. D’ailleurs je pense que ce n’est pas à moi qu’il fallait le dire mais à Brennan… Angela pense également la même chose.
- Quoi ?! Tu en as parlé à Angela !! Mais enfin si je me confie à toi ce n’est pas…
- Stop ! Je t’arrête là Seeley ! Tu connais Angela, elle n’a pas besoin qu’on lui dise pour deviner ce que les autres ressentent.
- Oui, c’est vrai… désolé Camille, de m’être emporté …
- Ce n’est pas grave, continue ce que tu disais.
- Donc j’aime Brennan mais je n’ai pas osé lui avouer…J’ai peur de la perdre… Mais maintenant que Sully est revenu… mes chances de pouvoir lui dire se sont évanouies. Il l’a déjà récupéré….
- Je te croyais plus combatif Seeley ! Grâce à toi le Dr. Brennan s’ouvre plus aux gens, elle est capable de plus d’empathie. Tu as réussi à fissurer cette barrière qu’elle a dressée autour d’elle ! Bats-toi pour elle !!
- Non il est trop tard... Sully l’a fait sourire et cela me suffit. Seulement la voir heureuse avec un autre m’est insupportable, c’est pourquoi j’ai décidé de partir à Los Angeles dès demain. Je voulais juste te dire au revoir …
- Mais Seeley tu ne peux pas partir ! Et ton boulot ?!
- Ne t’inquiètes pas : j’ai été voir le directeur et je suis muté au service des infiltrations...
- Je vois que tu as déjà tout prévu… Que pourrais-je te dire de plus ?
- ….
- Tu vas me manquer Seeley. »
Sur ces mots Camille prit son collègue et ami dans ses bras. Ne voulant pas la quitter sur une note si triste, Booth desserra l’étreinte et tenta une blague :
« Tu sais qu’en cas de blues, tu peux passer me voir et abuser de mon magnifique corps !
- Oh voilà qui me rassure grandement ! Continua la jeune femme entrant dans le même jeu que son ami. Fais attention à toi, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde !
- Bon je vais te laisser, il se fait tard. Je t’appelle dès que j’arrive là-bas.
- Oui d’accord. Au revoir Booth.
- Au revoir Camille. »
Booth s’apprêta à sortir lorsqu’il se rappella de LA lettre :
« Ah oui Camille, est-ce que tu peux me rendre un service s’il te plaît ?
- Oui.
- Pourrais-tu donner cette lettre à Bones ? Merci.
- Oui je la lui donnerais. »
En disant ces mots elle embrassa Seeley sur la joue avant de le regarder partir.
Pendant ce temps, Tempérance Brennan ne se doutait en aucun cas de ce qu’il se tramait, elle passait une agréable soirée avec Sully. Elle saurait bien assez tôt que celui grâce à qui elle avait enfin commencé à ouvrir son cœur s’apprêtait à l’abandonner comme tous les autres.
Le lendemain matin, Bones arriva au Jeffersonian vers huit heures comme tous les matins mais ce matin-là quelque chose clochait dans le tableau…
Quelle ne fut pas sa surprise quand elle se rendit compte que tous ses collègues avaient le visage fermé alors qu’elle-même venait juste de comprendre la signification « d’être sur un petit nuage ». Le pire fut quand sa meilleure amie tourna la tête vers elle et qu’elle vit ses yeux rougis.
Elle se dirigea alors vers Angela et posa sa main sur son épaule, Booth lui avait appris qu’un contact physique était parfois bien plus efficace que de simples mots. L’anthropologue obtint comme seule réponse :
« Vas voir Camille, elle t’expliquera. »
Tempérance se dirigea alors vers le bureau de cette dernière. Elle y trouva la jeune femme, les traits tirés et plus aucune trace du sourire qui éclairait habituellement son visage…
Brennan tira sa collègue de ses pensées :
« Bonjour Camille, Angela m’a dit de passer vous voir, il semblerait qu’il y a quelque chose dont il faudrait que vous me parliez…
- Oui… Enfin non, ce serait plutôt quelque chose à vous donner… Annonça la légiste en tendant la lettre de Booth à Brennan.
Elle la saisit, y reconnu l’écriture de Booth, l’ouvrit et commença à la lire silencieusement.
Flash – back
Booth assis sur son canapé, une lettre et un stylo posé sur la table basse devant lui, attendait de trouver les mots justes, ceux qui conviendraient le mieux.
Il se rappela alors que sur ce même canapé, Bones lui avait avoué être jalouse de tous, Angela, Hodgins, Camille et lui, elle enviait ces gens qui n’avait qu’une volonté : celle de se perdre en une autre personne. Aujourd’hui, Booth y était parvenu mais à quel prix… La souffrance…
« Chère Tempérance,
J’ai préféré vous écrire, je n’aurais pas eu le courage de vous le dire en vous regardant dans les yeux, le simple fait de plonger mon regard dans le vôtre m’aurait fait instantanément revenir sur ma décision…
Je sais que ce jour-là sur la glace de la patinoire, vous accrochée à mon bras, je vous avais fais une promesse : celle de ne jamais vous abandonner. Aujourd’hui rester auprès de vous, si resplendissante grâce à un autre que moi me détruit à petit feu. J’aurais tellement voulu être à sa place et ne pas rompre cette promesse…
Je sais dès à présent que mon choix formera un précipice entre nous tel qu’il n’y en jamais eu… Je suis vraiment désolé … Adieu Bones, Booth »
Fin flash-back
Cela faisait maintenant cinq fois que Brennan relisait cette lettre et c’est lors de cette cinquième relecture qu’elle remarqua que sa vision s’était troublée, elle comprit qu’elle pleurait silencieusement.
Son monde s’écroulait un peu plus à chaque fois qu’elle repensait aux mots qu’Il lui avait écrits…
Il avait donc raison : le muscle n’était pas seulement un muscle que l’on pouvait écraser, il pouvait également se briser. Elle en prenait maintenant pleinement conscience, mais à quelle prix ? Jamais une telle souffrance ne l’avait submergée… Elle se sentait complètement oppressée, une bouffée de panique la gagna en se demandant qui allait bien pouvoir prendre soin d’elle à l’avenir.
De l’autre côté du bureau, Camille Saroyan ne savait comment agir au vu de la réaction de sa collègue, elle ne l’avait jamais vu ainsi : le Dr. Brennan était complètement engloutie par son chagrin. Elle qui était d’ordinaire si stoïque, ne se laissant jamais gagnée par ses sentiments, craquait. Camille prit la parole :
« Tempérance ?
- ….
- Est-ce que ça va aller ? interrogea la légiste. »
Sa seule réponse fut un courant d’air : l’anthropologue était en train de prendre la fuite.
Pendant ce temps, une autre personne était en train d’observer la scène depuis le poste d’Hodgins. Lorsqu’elle vit sa meilleure amie se précipiter dans son bureau, un papier à la main et bouleversée, Angela se dit que la reconstruction faciale d’un mort pouvait attendre, il fallait d’abord s’occuper des vivants.
Angela retrouva Brennan en sanglot appuyée contre l’Angelator et cela lui brisa le cœur.
«Qu’est-ce que Booth t’a écrit ma chérie ? »
L’anthropologue lâcha la lettre pour que son amie puisse la lire. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps et lorsqu’elle eu terminé, elle ne trouva rien d’autre à faire que de prendre Tempérance dans ses bras, ici les mots ne seraient d’aucune utilité, l’intensité de la douleur était trop forte.
Un an plus tard
« Je suis papa !! Booth !! Je suis papa !! »
C’est le message que l’agent du FBI, Seeley Booth, reçut de la part de son ancien “collègue” Jack Hodgins à trois heures du matin.
A la simple idée qu’un être innocent, une personne encore pure, qui n’avait pas encore côtoyé le mal, puisse avoir vu le jour, faisait étrangement surgir un peu de chaleur dans son cœur.
C’est ainsi qu’il décida de prendre le premier vol pour Washington afin de féliciter les nouveaux parents. Il savait ce que cela faisait d’être père ; lorsque Parker était né, il s’était d’abord étonné qu’un être aussi minuscule, aussi fragile, puisse être son fils puis un nouveau sentiment l’avait gagné : il s’agissait d’un nouvel amour, celui que porte un parent à son enfant, un amour inconditionnel.
Encore aujourd’hui, c’est cet amour qui sauvait Booth de lui-même, de la part d’obscurité que chacun possède en soi… Cet appel au mal… Il est si facile d’y répondre surtout lorsque son cœur ne semble pas vouloir rebattre un jour…
Oui. Heureusement que Rebecca laissait Parker aller voir son père sinon Dieu seul sait ce qu’il serait advenu de l’agent du FBI. Lorsque Booth voyait son fils, lorsqu’il jouait avec lui, la vitalité du petit garçon semblait le gagner lui permettant ainsi d’avoir quelques instants de répits.
C’était aussi pour cela qu’il avait infiltré le cartel de La Roja : pour oublier. Cette incursion dans le royaume du mal avec tous les risques que cela entraînait, lui avait permis de sortir Bones de sa tête. Etre sur ses gardes vingt quatre heures sur vingt quatre, ne pas commettre l’erreur de montrer son appartenance aux forces de l’ordre, quoi de mieux pour oublier.
Seulement au bout de quelques semaines, cela ne suffisait plus. Il fallait trouver autre chose, quelque chose pour se sentir vivant ou au contraire le faire quitter ce monde… Non il ne voulait pas mourir, il ne pourrait jamais abandonner son fils… Mais se doper ou se plonger dans l’alcool afin de se retrouver dans une sorte de dimension parallèle où Brennan serait avec lui, bien sûr il y avait pensé… Ce serait tellement facile pour lui de prendre une dose… Cependant l’idée de finir alcoolique comme son père ou de devenir junkie avait mis un frein à ces tentations…
Il avait finalement trouvé : la boxe. Quoi de mieux que la douleur physique pour se sentir bel et bien vivant ? Lors de ses victoires, cela le réconfortait un peu de voir qu’il pouvait encore dominer, encore contrôler certaines choses, se faire une place dans le monde. Ce monde-là était tellement cruel et c’est pour cela qu’il fallait vivre : pour le rendre meilleur.
A environ 2700 km de Los Angeles, une jeune femme prenait son petit déjeuner avant de se rendre à l’institut Jefferson lorsque son portable se mit à vibrer. Elle décrocha.
« Ma chérie ! Ma chérie ! Je viens d’avoir mon petit bout de chou !
- Mais c’est fantastique Angela !! Je prends mes affaires et j’arrive !!
- D’accord ! A tout de suite ! »
Temperance Brennan prit les clés de sa voiture et son sac, et s’apprêtait à sortir mais se ravisa pour aller griffonner un petit mot qu’elle laissa sur le frigo.
En entendant une porte se fermer, un jeune homme se réveilla.
« Temp’ c’est toi ? »
Aucune réponse ne parvint à ses oreilles, il décida alors de se lever et d’aller prendre un café en espérant que la jeune anthropologue en ait laissé. En prenant son lait dans le réfrigérateur, il trouva une note laissée à son attention :
« Tim,
Ne passe pas à l’institut ce matin, je suis partie à l’hôpital. Ne t’inquiète pas. Angela vient d’avoir son bébé ! Je suis allée la féliciter.
On déjeune toujours ensemble.
Je t’embrasse, à tout à l’heure. »
L’agent du FBI était heureux pour les nouveaux parents, il n’irait cependant pas les féliciter. D’une part, il avait énormément de travail ces temps-ci ainsi qu’une demande en mariage à préparer, et d’autre part Hodgins ne semblait pas particulièrement l’apprécier, il n’avait d’ailleurs jamais compris pourquoi…
A l’hôpital, un autre agent du FBI venait d’entrer dans une chambre et s’adressa joyeusement aux nouveaux parents :
« Hé hé ! Mais serait-ce un mini-Hodgins que j’aperçois dans les bras de sa maman !!
- Booth !! S’écria Angela
- Doucement Ange’ tu vas réveiller ce petit bout de chou ! dit Booth.
- Si tu savais comme cela nous fait plaisir que tu ais fait tout ce chemin pour voir Gabriel, dit Hodgins en serrant Booth dans ses bras. »
Seeley n’avait jamais vu Hodgins et Angela aussi heureux, leurs yeux scintillaient de bonheur comme jamais ! Lui-même sentait une vague de chaleur remonter en lui, une vague de sentiments que seule la naissance d’un être pur et innocent pouvait provoquer.
L’agent du FBI prit la parole :
« Il se trouve que justement j’ai une petite surprise pour ce petit ange, attendez une seconde, je l’ai laissée dans le couloir. »
Il disparut par la porte et laissa la place à un ours brun en peluche qui faisait à peu près la même taille que Booth.
« Oh ! Seeley ! Il ne fallait pas ! Ce petit vient juste de naître et il commence déjà à être gâter ! »
Cette remarque fit rigoler tout le monde. Jack arrêta de rigoler, prit un air solennel et parla :
« Booth, Angela et moi voudrions savoir si tu accepterais d’être le parrain du petit ?
- Moi ?!
- Non, l’ours en peluche ! Se moqua la jeune mère. Bien sûr toi !
- Je ne sais pas quoi dire…
- Commence par dire « oui » peut être ! »
Booth, tellement ému par cette demande, se trouvait dans l’incapacité de parler, il se contenta de serrer Jack dans ses bras et de déposer un bisou sur la joue du bébé et sur celle de sa mère.
Au bout de quelques minutes il retrouva enfin l’usage de la parole :
« J’accepte ! Je ne sais pas si je serais un bon parrain mais je ferais de mon mieux, je le promets !
- Oh, doucement Seeley ! Nous ne comptons pas mourir tout de suite, plaisanta Angela.
- Oui je sais, mais je tenais à ce que vous le sachiez, c’est tout.
- Ne t’inquiètes pas, nous avons confiance en toi.
- Ecoutez, je vais vous laisser, je vais aller voir Parker. Je passe la semaine à Washington, donc je repasserais vous voir.
- D’accord, alors à bientôt, répondirent en chœur le couple de nouveaux parents. »
Sur ces derniers mots, l’agent du FBI quitta la chambre et se dirigea vers l’ascenseur. Arrivé devant, il décida de prendre plutôt les escaliers : un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal. Au moment où la porte des escaliers se referma, celle de l’ascenseur s’ouvrit. Une jeune femme en sortit et prit le chemin inverse que venait d’effectuer Booth. Elle s’arrêta sur le seuil de la porte et observa la scène qui se déroulait sous ses yeux : un jeune couple de parents amoureux et totalement subjugués par le bébé qu’ils tenaient dans leurs bras. Elle pensa qu’elle donnerait tout ce qu’elle avait pour pouvoir vivre le même bonheur qu’eux, elle s’imaginait dans un lit d’hôpital avec son enfant dans les bras et … Booth…
Sur ces pensées, elle pénétra dans la chambre.
« Temp’ ma chérie ! Comment vas-tu ?
- Ange’, il serait plus logique que ce soit moi qui te demande comment tu vas, vu que je ne viens pas d’enfanter. Alors comment tu te sens ?
- Je ne me suis jamais sentie aussi heureuse, aussi comblée !
- C’est un état normal, la plupart des gens trouvent un accomplissement personnel dans le fait de donner la vie, c’est un fait anthropologique. Je tiens à vous féliciter tous les deux.
- Merci ma chérie… Est-ce que tu voudrais prendre Gabriel dans tes bras ?
- Est-ce que le prénom que vous avez choisi est en rapport avec… »
Le regard que lui lança Angela l’arrêta net et dit simplement :
« D’accord ».
Angela lui donna Gabriel qu’elle prit dans ses bras. Tout en le berçant, elle fit le tour de la chambre et remarqua pour la première fois l’ours en peluche géant. Elle rendit le nouveau né à son père, puis avança vers l’ours et le caressa avec ses doigts. Elle dit alors :
« C’est Booth qui lui a offert. »
Ce n’était pas une question, c’était une évidence. La jeune maman lui demanda comment elle le savait.
L’anthropologue ne se risqua pas à lui répondre qu’elle avait reconnu l’odeur de Booth, cela aurait plu à Angela et elle aurait vu son sourire malicieux s’afficher. Elle répondit simplement :
« C’est moi qui est informé le personnel du Jeffersonian de la naissance de Gabriel, c’est une simple déduction.
- Hum… Hum. »
La jeune mère semblait septique quant à la réponse de son amie et cela s’accentua lorsqu’elle la vit plonger dans ses pensées. En effet, Brennan se souvenait de la dernière fois qu’il avait été question de son ancien coéquipier.
Flash Back
En rentrant chez elle, le Dr. Brennan alluma la télévision que Sully lui avait acheté puis se rendit dans sa cuisine pour se préparer un café lorsqu’elle entendit aux informations une nouvelle qui la glaça sur place :
« Bonjour à tous, nous allons débuter ce journal par un flash spécial. En effet, nous venons juste d’être informés par notre antenne à Los Angeles qu’un agent spécial du FBI, ex-sniper dans les Rangers, vient de permettre le démantèlement du très connu cartel de La Roja et cela au péril de sa vie puisqu’au cours des arrestations, il a été blessé. Au nom de toute la population je tiens à féliciter cet agent pour cette victoire contre le mal et je lui souhaite de tout cœur un bon rétablissement. Nous pouvons passer à des nouvelles, disons un peu plus frivole, comme la garde à vue de cette star que vous connaissez tous…. »
Une statue. C’est ce à quoi ressemblait Brennan pour le moment… D’innombrables pensées traversaient son esprit:
« Non… Non… NON ! Il est parti à Los Angeles, il ne peut pas en plus m’abandonner ! Qu’est-ce qu’il m’a pris de le laisser entrer dans ma vie à ce point ?! J’avais pourtant promis de ne plus jamais faire confiance à ce point ! Il a failli mourir, mais qu’est-ce qu’il lui a pris d’infiltrer un gang ?! Il faut que je sache comment il va ! »
Elle saisit son sac, prit ses clefs et quitta son appartement dans une totale précipitation. Elle savait qui aller voir ; elle était au courant qu’Angela avait gardé le contact avec Booth, cela l’avait même étonnée, elle ne les pensait pas si proches. Elle aurait du s’en douter vu qu’ils étaient les deux seules personnes de « l’équipe » à avoir un vrai regard sur le monde et sur les sentiments.
Sur ces pensées, Brennan arriva devant la maison d’Hodgins, enfin si on pouvait vraiment appeler cela une maison puisqu’il s’agissait plutôt d’une sorte de manoir.
Avec la même rapidité avec laquelle elle était sortie de son appartement, elle se rua hors de sa voiture et alla sonner à la porte. Hodgins lui ouvrit.
Sans préambule:
« Où est Angela ?! Il faut absolument que je lui parle !!
- Heu… Je ne sais pas, elle est peut être dans le salon ou alors…
- Hodgins !! Où est –elle ?!
- Je suis là ma chérie ! Calme-toi ! Je ne t’ai jamais vu aussi énervé.
- Booth… Les informations télévisées… Blessé… Je veux savoir comment il va !
- Ne t’inquiètes pas, il va bien. Il a pris une balle dans le bras gauche mais tu connais Booth ce n’est pas ça qui va l’arrêter ! répondit calmement Angela avec un petit sourire ironique au vu de la situation.
- …
- Dis-moi Temp’ ce ne serait pas toi qui par hasard, depuis le départ de Booth ne voulait plus entendre parler de lui et aurait même interdit de prononcer son nom à l’institut ? Parce que vu ton état actuel, il doit s’agir de ta sœur jumelle ou de ton clone… se moqua la jeune femme.
- Non…mais… enfin… heu. Je m’inquiétais pour Parker, imagine la réaction que pourrait avoir un petit garçon apprenant que son père a été grièvement blessé ! Voilà et d’ailleurs je ne veux toujours pas entendre parler de lui ! Merci, je m’en vais, je suis désolée de vous avoir dérangés.
- Mais bien sûr ma chérie je vais te croire, répondit Angela en voyant sa meilleure amie tourner les talons. »
L’anthropologue retourna dans sa voiture. Une fois à l’intérieur, des flots de sentiments, de souvenirs la submergèrent. La colère, la tristesse et le manque se mélangeaient. Elle voulait à nouveau se plonger dans ses bras musculeux, ne plus jamais les quitter et elle aurait voulu qu’il la serre si fort pour la réconforter…
Elle se souvenait de la fois où il s’était précipité à La Nouvelle Orléans lorsqu’il avait su qu’elle avait des problèmes, la fois où il l’avait tirée des mains de Kenton, l’agent véreux du FBI, celle où il l’avait sortie de la terre lorsque le fossoyeur s’en était pris à elle, celle où il l’avait aidée à enterrer un chien, et tant d’autres choses…
Fin du Flash Back
Les pleures du petit Gabriel sortit Tempérance de ses pensées. Elle félicita à nouveau les parents et leur annonça qu’elle devait partir à l’institut, elle devait finir son travail.
Lorsqu’elle fut partie, le jeune couple se regarda, et Hodgins interrogea sa femme :
« Tu crois qu’on aurait du lui dire que Booth reste une semaine à Washington ?
- Non… Enfin je ne sais pas… Je connais Tempérance, je sais qu’elle s’est façonnée un masque. Elle fait comme si toute cette situation l’indifférait. Et Booth… Il a souffert de la voir avec Sully, il a alors préféré s’éloigner, mais Temp’ a souffert… Je suis certaine qu’ils sont faits pour être ensemble mais cela semble tellement compliqué ! Je ne vois pas comment faire !
- Ne t’inquiètes pas chérie, nous allons réfléchir ensemble !
- Tu sais que je t’aime toi !
- Oui je sais, moi aussi je t’aime. »
Le couple s’embrassa mais fut interrompu par Gabriel qui gigotait comme un forcené.
A quelques kilomètres de cette scène de bonheur, un homme préparait sa vengeance. Cela faisait maintenant presque six mois qu’il avait réussi à s’évader de prison. Six mois pendant lesquels il avait planifié toute une opération de kidnapping, de torture et enfin de meurtre. Cela avait nécessité l’achat de matériel, d’un bâtiment isolé, d’un véhicule et une petite filature qui lui avait permis de récupérer des informations.
Heureusement que certains de ses anciens contacts lui devaient des services sinon il n’aurait pas pu s’organiser. Il s’imaginait déjà toutes les tortures qu’il pourrait infliger à sa victime en affutant son couteau à crans. Il releva la tête, observa le tableau rempli de photos qui se trouvait devant lui et dans un ricanement dit :
« Ne vous inquiétez pas Dr. Brennan, bientôt nous serons réunis. »
La semaine de congé de Booth passa très rapidement et le temps des « au revoir » arriva. L’agent de FBI se rendit donc au domaine des Hodgins car Angela et le bébé avaient quitté la maternité. Les jeunes parents avaient les trais tirés, cela faisait sourire Booth car il se souvenait les premières nuits avec Parker, il n’avait pas eu beaucoup de répit.
Il ne put donc s’empêcher de se moquer de Jack et Angela :
« Mais c’est que vous avez mauvaise mine ! Manqueriez-vous par hasard de sommeil ?
- Tu peux te moquer Seeley ! Quand tu auras un second enfant, c’est nous qui rigolerons ! Répliqua Angela en souriant.
- Il faudrait déjà trouver la mère !
- Au fait, je ne t’ai pas dit mais Brennan sait que tu es passé nous voir à l’hôpital, elle a vu l’ours en peluche, répondit la jeune mère avec un soupçon de malice dans ses yeux.
- Et qu’a-t’-elle dit ? »
Dans un même temps, Booth se disait qu’il avait tendu le bâton pour se faire battre…
« Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle n’a fait aucun commentaire. Elle s’est plongée dans ses pensées mais elle n’a absolument rien dit.
- Est-ce qu’elle était…
- Avec Sully ? Non, coupa Jack.
- Ils se sont séparés ? Demanda Seeley, surpris.
- Non, non, Sully veut même la demander en mariage, donc non… »
Sur ces mots, quelque chose en Booth se brisa… Un chagrin immense déferla en lui, et comme une vague, cela lui emporta le cœur… Il préféra prendre congé de la famille, il ne voulait pas craquer devant eux…
Une fois dans sa voiture, il posa sa tête sur le volant et se mit à sangloter, une chose qui ne lui était jamais arrivé.
Une jeune femme tapa à sa vitre, il leva la tête et malgré sa vision troublé par ses larmes, il reconnu Angela.
Celle-ci avait vu l’émotion de son ami et avait préféré ne pas le laisser seul pour gérer cela. Seeley descendit de son véhicule, regarda Angela, il ne pu dire un mot : il se contenta de la serrer dans ses bras. La jeune femme pouvait lire la détresse dans ses yeux, elle ne l’avait jamais vu aussi triste… Elle desserra son étreinte et dit à Booth :
« Viens avec moi, tu n’es pas en état de reprendre la route tout de suite… »
Hodgins, son fils dans ses bras, vit entrer sa femme et son ami, du moins ce qu’il restait de son ami… Il s’adressa alors à son fils comme s’il pouvait déjà le comprendre :
« Ecoute Gabriel, je crois qu’il est temps que l’on est une discussion père-fils au sujet des arthropodes ! Qu’est ce que tu en penses ?
-…
- Je vois que tu es d’accord alors allons y !
- Jack !
- Oui, Angela ?
- Ne le transforme pas tout de suite en entomologiste, s’il te plaît, plaisanta-t-elle. »
Hodgins rigola à cette remarque et quitta le salon en direction de son antre, comme il l’appelait.
Une fois son mari parti, Angela prit la parole :
« Bon Seeley reprends –toi ! Je te signale que c’est uniquement de ta faute si Sully s’apprête à faire sa demande. Tu as choisi tout ce qui arrive !
- Je sais Angela, je sais… Répondit Booth. Il était tout de même surpris du ton qu’employait son amie.
- Bon alors pourquoi tu te lamentes si tu sais tout cela ?!
- Je suis parti parce que je voulais qu’elle soit heureuse, si j’étais resté…
- Tu aurais pu te battre ! Coupa la jeune femme.
- A quoi bon me battre si elle ne m’aime pas ? Hein Angela ?! A quoi bon se battre pour un amour non-partagé ?!
- Idiot !! Tu n’es qu’un idiot ! Comment ne peux-tu pas voir qu’elle t’aime ?! Est-ce que tu l’as déjà vu serrer quelqu’un dans ses bras comme elle le fait avec toi ? Crois-tu que si elle ne t’aimait pas, elle aurait retourné ciel et terre pour te sauver du fossoyeur, elle t’aurait demandé de lui donner ton sperme, elle se serait inquiétée autant pour ton opération du cerveau, elle serait restée à ton chevet pendant ton coma ?
- Mais…
- Non ne m’interromps pas ! Quand tu es parti, elle était effondrée ! Et tu la connais, une fois le choc de la nouvelle passée, elle s’est plongée à cœur perdu dans le travail. Elle a interdit à quiconque de prononcer ton nom en sa présence. Mais tu sais le meilleur ? Malgré tout cela, le jour où tu as permis le démantèlement du cartel de La Roja et que tu t’es pris une balle, je l’ai vu arrivée ici comme une furie pour avoir de tes nouvelles, alors laisse-moi douter de ses sentiments pour toi. Et pour ton information, étant sa meilleure amie, je sais des choses qui pourraient t’intéresser, termina Angela. »
Sur ces derniers mots, Booth releva la tête et vit le sourire amusé de son amie. Il dit alors :
« Angela, vu ton sourire légèrement machiavélique, puis-je te demander quelles sont ces informations si utiles à mes yeux ?
- Et bien mon cher, sache que comme je suis la meilleure amie de Tempérance, il arrive qu’elle se confie à moi. Il serait donc possible qu’elle m’ait dit être au courant pour la bague de fiançailles que Sully trimbale en permanence sur lui, et qu’elle m’ait demandé conseil afin d’éviter une demande à laquelle elle sait pertinemment qu’elle répondra non. »
Booth se leva brusquement, embrassa la jeune femme sur les deux joues et sortit. Elle sourit mais resta assise sur le sofa. Deux minutes plus tard, Booth revint, s’assit sur le canapé et annonça :
« Il semblerait que j’ai besoin de tes conseils avisés pour récupérer Tempérance.
- J’en ai bien l’impression. Pour l’instant je te propose de prolonger tes congés. Nous allons avoir besoin de temps pour échafauder un plan. Tu n’as qu’à ramener tes affaires ici, nous avons assez de chambres pour que tu en ais une.
- Je ne sais pas comment te remercier Angela ! Tu es vraiment une amie fantastique. »
Les deux amis entendirent alors :
« Je connais une personne qui aimerait bien voir sa mère, annonça Jack. Gabriel commence à pleurer.
- A ces hommes, soupira Angela. »
Cette remarque fit sourire tout le monde, du moins les adultes.
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