HypnoFanfics

Un bruit de porcelaine brisée résonna dans la nuit. Les lumières s'allumèrent rapidement, tandis que Paige enfilait son peignoir et courait vers la chambre d'ami.

- Maman ? Geignit son petit garçon, pied nu dans le chambranle de la porte.
- Ce n'est rien, je m'en occupe, retourne te coucher, fit la jeune mère en l'embrassant sur le front.

Elle entra dans la pièce et appuya sur l'interrupteur. Walter la fixa, un peu paumé debout à coté du lit. Feue la lampe de chevet gisait sur le sol, ainsi que la poche de perfusion, que le génie avait arraché en se mettant debout. Le jeune homme avait l'air penaud et perdu au milieu des éclats.

Il s'avança en tentant de s'excuser … mais trop tard, il grimaça en marchant dans un tesson qui se logea profondément dans sa plante de pied.

- Stop, assieds-toi. Que s'est-il passé ? ordonna la femme aux cheveux châtains, en le repoussant sur le lit.

Elle observa la coupure, et lui intima de ne pas bouger le temps de revenir de la salle de bain avec la trousse de soin. La jeune femme prépara soigneusement de quoi recouvrir la plaie, de quoi la désinfecter et une pince à épiler au cas où de plus petits morceaux s'y seraient aussi logés. Elle retira alors le plus délicatement possible l'éclat, provoquant un méchant saignement qu'elle compressa avant de désinfecter et de panser la blessure avec adresse.

- 'Solé … tenta Walter, après quelques grimaces fort à propos.
- Ce n'est pas grave. Que s'est-il passé ?

Le jeune homme secoua la tête, avant de soupirer.

- 'Chemar.
- Oh, Collins ? interrogea la jeune femme, soucieuse.

Walter se contenta de baisser la tête, préférant ignorer le sujet.

- Tu ne veux pas en parler, je comprends. Donc tu t'es réveillé en sursaut et tu a fait basculer la lampe. Eh bien, la prochaine fois je mettrai une lampe en plastique, sourit la jeune femme en lui caressant la joue. Je vais nettoyer pour éviter que quelqu'un d'autre ne se blesse. Et je te laisserai te reposer, proposa Paige.

Le génie au Qui de 197 attrapa son bras, anxieux à l'idée de se retrouver de nouveau seul.

- À moins que … hésita Paige, essayant de comprendre ce que désirait le jeune homme à la peau mate.

Il la fixait intensément de son regard foncé, comme s'il l'implorait de ne pas partir.

- Tu sais quoi, je suis trop fatiguée pour m'occuper de ça maintenant, tu accepterais de dormir avec moi dans ma chambre ? En tout bien, tout honneur, bien sûr, proposa-t-elle, enveloppant l'idée comme un service à lui rendre, consciente que Walt n'était pas du genre à demander de l'aide et encore moins de reconnaître qu'il avait peur de rester seul.

Le jeune homme hocha la tête en déglutissant, cherchant à se lever.

- Non ! Attends, je vais chercher de quoi balayer et une paire de chaussette. Inutile de remarcher dans ses débris.

Le génie sourit faiblement, laissant la magnifique jeune femme partir. Elle revint rapidement néanmoins, lui enfilant les chaussettes avec la dextérité d'une mère qui avait été habituée à habiller son enfant lunatique devant les choses les plus triviales.

Elle réunit le plus gros des tessons sur le coté, tandis que Walter se levait, clauquediquant un peu pour éviter d'appuyer sur la blessure. Paige le laissa se débrouiller pour la suivre, sentant qu'il avait besoin de le faire tout seul. Elle laissa la porte de sa chambre ouverte, rangeant la trousse de soin dans la salle de bain pendant que le jeune homme se traînait vers le lit. Il s'installa instinctivement vers le coté droit du lit, le plus proche de la porte, ignorant que Paige dormait toujours de l'autre coté, plus proche de la salle de bain.

La jeune femme sourit, éteignant les derniers luminaires et rejoignant le lit où Walter s'était installé avec peine, s'étant débattu avec ses plâtres et la couette. Il se recroquevilla en direction de la porte, comme il l'avait fait la veille, pendant que la jeune femme remettait correctement la couette et la couverture en patchwork sur les épaules du jeune homme, avant de se coucher elle-même de son coté.

Paige mit quelques minutes à s'endormir, luttant contre l'envie de vérifier que le jeune homme dormait. Pourtant c'est soulagée et souriante que le sommeil l'emporta, en sentant le bout des doigts libres du plâtre effleurer sa main. Il cherchait toujours sa main lorsqu'il avait besoin de sa force ou de son réconfort.

-0-0-0-

- Maman ? souffla une petite voix qui venait d'entrebâiller la porte de la chambre de sa mère.

Ralph aperçut la masse bouclée des cheveux de Walter qui émergeait du lit et l'enfant sourit. Il entra doucement et contourna le lit pour rejoindre sa mère, profondément endormie.

- Maman … appela l'enfant en la secouant un peu par l'épaule.
- Mmh… Ralph ?
- Il est 7h45. Je me suis habillé et j'ai pris mon petit déjeuner. Mais il faut me conduire à l'école.
- QUOI ? s'étrangla la jeune mère. Oh Ralph, je suis désolée, j'ai oublié de mettre en route le réveil.
- Chuuut, maman, il faut pas réveiller Walter.
- Hein … euh … je me lève et … commença la mère en se redressant tandis que la sonnerie de l'entrée retentissait.
- Je vais ouvrir, courut le petit garçon vers le couloir.

Walter grogna en tentant de se retourner dans le lit, pendant que la jeune femme se levait rapidement entendant la voix grave de Drew.

- Drew ? s'étonna la jeune mère.
- Je viens chercher Ralph, comme convenu … pour le conduire à l'école, rappela le joueur de base-ball, se rendant compte de la confusion de Paige.
- Oh, oui c'est vrai, se souvint la jeune femme.
- Tu m'as même laissé un message hier soir pour que j'apporte un vieux training et quelques sous-vêtements. Tu te rends compte que ta demande est … plus qu'étrange ? s'amusa le père de Ralph.
- C'est pour Walter, coupa son fils.
- Walter ? sourcilla le jeune homme.

C'était peu dire qu'il n'était pas fan du génie. D'une part à cause de la jalousie insidieuse qu'il ressentait chaque fois que son fils parlait avec admiration du génie, d'autre part parce qu'il était évident que le patron de Scorpion en pinçait pour Paige et qu'il était fort probable que ce soit réciproque.

Bien qu'il aurait adoré reformer la famille qu'il avait abandonné en suivant sa passion pour le base-ball, il avait conscience de ne pas avoir le droit de l'exiger. Il voulait le bonheur de la mère de son fils, même si ce n'était pas avec lui, ce dernier point le gênait donc moins que le premier mais il était irritant de se dire que son rival en tant que père risquait de devenir le beau-père de Ralph. Drew avait peur de perdre complètement son fils. Walter était un homme étrange et à l'esprit bien trop brillant pour qu'il puisse rivaliser.

- Nous l'hébergeons … le temps qu'il se remette sur pied et qu'il retrouve un appart.
- Se remettre sur pied et retrouver un appart ? Je croyais qu'il logeait au garage ? devint suspicieux le joueur de base-ball.
- Le garage a explosé, répondit Ralph. Alors il n'a plus d'appartement, ni de vêtements, ni d'ordinateur.
- D'ordina… ? s'étrangla Drew, perplexe devant ce qui semblait le plus grave pour l'enfant.
- Walter s'est blessé en essayant d'y entrer. Il voulait venir me sauver … mais j'étais partie chercher Ralph.
- Tu veux dire que tu aurais dû être dans ce bâtiment ? s'énerva le père du petit génie.
- Non … le poseur voulait que Walter le croie. Je n'ai jamais été en danger, précisa la jeune femme, consciente que c'était ça qui le dérangeait.
- Tu te rends compte que Ralph a failli être arrêté par sa faute et que tu aurais pu mourir dans cette explosion … et en réalité tu pourrais mourir dans n'importe quelle de ces fichues missions ! explosa Drew.
- Walter ne nous mettrait jamais en danger, Ralph et moi, et tu le sais, conclut Paige, mettant court aux revendications de son ancien compagnon. Il devenait évident que Drew se sentait en insécurité dès que le patron de Scorpion apparaissait dans l'équation. Il était peut-être temps de remettre les choses au point.

langedu74  (22.11.2020 à 22:19)

La jeune femme jeta un coup d'oeil à Ralph.

- Mon chéri, veux-tu bien aller réveiller Walter ? L'infirmier ne devrait pas tarder à arriver. Prends ton temps, ne le bouscule pas, précisa-t-elle.

Le garçon hocha la tête en lançant une moue désapprobatrice vers son père … Ils allaient encore parler de lui.

- Drew …, fit-elle de son ton : 'Maintenant tu te tais et tu m'écoutes'. Je pense que ce n'est pas une bonne idée de te comparer sans arrêt avec Walter. Je reconnais que Ralph et lui ont une relation particulière, mais sans lui, Ralph serait encore en train de jouer aux échecs avec des salières ou à éviter l'école. J'ignorerais sans doute encore à que point mon fils est spécial. Je n'avais jamais été aussi proche de Ralph avant que Walter ne m'explique comment communiquer avec lui et toi aussi. Sans lui tu serais toujours assis dans ce stade à essayer de l'intéresser au base ball tandis que ton fils se contenterait de serrer les lèvres. J'ai été dépassée et toi aussi. Eh bien que ce soit dur d'admettre qu'un parfait inconnu soit plus à même de comprendre mon fils, je l'accepte. Walter est arrivé au bon moment pour Ralph. Imagine la vie qu'on aurait eu sans cela. Je ne veux pas que Ralph ait de mauvaises relations avec son père. Pas comme Toby, ou Sylvester ou encore Walter. Ils supportent à peine de se retrouver dans la même pièce que leur père. C'est tellement triste. Si tu continues de chercher à être plus cool que Walter ou à faire mieux que lui, d'une part tu vas te casser les dents parce que ni toi ni moi n'avons les moyens intellectuels de le faire et d'autres parts, tu risques de perdre l'admiration que Ralph a pour toi.
- Ralph ne m'admire pas. Je suis son père raté qui joue encore à un sport idiot … se plaignit le brun.
- Bien sûr que non, soupira Paige.
- C'est ce que pense Walter, non ? Alors pourquoi Ralph ne le penserait pas ! rappela Drew.
- Walter ne te prend pas pour un raté et oui il considère que c'est idiot de gagner sa vie en jouant à un sport … mais c'est parce qu'il n'aime pas le sport et qu'il ne comprend pas le plaisir que ça peut apporter. C'est justement ça que tu offres à Ralph. Un autre point de vue. Cela dit, dis-toi que Walter peut à peine lancer une balle sans avoir l'air idiot, contre-argumenta la mère de Ralh
- Vraiment ? s'amusa-t-il.
- Tu n'as pas idée … sourit la jeune femme.
- Alors je dois faire quoi ? demanda le jeune homme.
- Essaie de t'entendre avec Walter ou au pire … d'être aimable. Grâce à lui, je suis devenue hyper cool aux yeux de Ralph.
- Hyper cool hein ?
- Oui je suis sa maman super cool, répéta Paige. Et quoi qu'il se passe, tu seras toujours le charmant père de Ralph.
- Charmant ? demanda-t-il en souriant amusé.
- Oui, même si je ne succombe plus à ton charme, précisa-t-elle.
- Tu préfères celui de '197', plaisanta-t-il.
- Très drôle, fit Paige en serrant les dents, et le regard lourd. Il n'allait pas être aussi jaloux de Walter sur ce plan-là ?
- Je n'ai rien contre l'idée, je ne suis même pas jaloux que vous puissiez … enfin, c'est juste … il n'a pas l'air de te traiter aussi bien qu'il le faudrait, reconnut Drew.
- Pour le moment, il n'y a rien à en dire, fit la mère de Ralph en secouant la tête. Il ne me maltraite pas, il est … pas doué avec les relations humaines. C'est pour ça qu'il m'a engagée, je te le rappelle. Mais pour en revenir à Ralph, tu vas faire un effort pour t'entendre avec Walter alors ?
- Ce que tu me demandes est difficile, j'ai le sentiment d'être un crétin chaque fois que je lui parle, grimaça Drew
- Et tu l'es, confirma la jeune femme, non je veux dire qu'on est tous crétin quand il nous parle, précisa-t-elle quand elle remarqua le regard choqué de son ex-mari.
- C'est rassurant, grogna Drew en levant les yeux au ciel.
- Mmh' Surant ? coupa une voix rocailleuse au fond du couloir.

Paige fit un sourire à Drew et un signe de tête pour l'inciter à aller parler au génie.

- Walter ! Bonjour, répondit le père de Ralph, essayant d'avoir l'air enjoué.
- 'Jour, fit le génie en avançant lentement, essayant de ne pas appuyer sur les parties blessées par les tessons de la veille
- Qu'est-ce que tu as au cou ? s'étonna le père de Ralph.

Paige lui fit signe de ne pas poser de questions là-dessus, tandis que Walter se contentait de secouer la tête et de faire demi-tour.

- Euh … peut-être que je pourrais me rendre utile ? proposa le joueur de base ball en sortant les vêtements qu'il avait apporté.
- L'infirmier doit arriver à 8h, ne t'inquiètes pas.
- Paige, il est 8h10.
- Quoi ! Ralph a être en retard à l'école !
- Oui … Donc soit tu vas conduire Ralph en pyjama pendant que j'aide Walter à s'habiller ou je vais conduire Ralph et tu aides Walter à s'habiller, lâcha mesquinement le père du garçon.
- Ralph ? Prends ton cartable, on file, répondit la jeune femme en prenant ses clés après une légère pause, les yeux agrandis parce que Drew avait sous-entendu.

Le petit garçon fit un large sourire en direction de Walter et de son père avant de suivre rapidement sa mère qui avait juste enfilé sa veste par dessus sa nuisette.

- On a dû l'effrayer, plaisanta Drew en se tournant vers le génie qui semblait surtout surpris et indécis.

Le joueur resta silencieux quelques secondes avant de reprendre.

- Je suppose que ça te gêne pour parler. On va rester sur du oui ou non. Euh … tu veux t'habiller ?

197 hocha la tête avant de finalement faire non de la tête.

- Ah ? C'est pas que la chemise d'hôpital ne soit pas seyante mais …
- 'lette … grimaça le patron de Scorpion.
- Lette ? s'interrogea Drew avant d'écarquiller les yeux, oh ! Toilettes ! Euh oui … effectivement, ça va être difficile … mmmh ok. Je suppose que tu es dans la chambre d'ami.

Le jeune homme avança dans le couloir pour ouvrir le bouton de porte.

- Il va falloir qu'on pense à remplacer ses boutons par des poignées, ce sera plus simple à ouvrir pour toi. Oh …pu …rée. fit Drew en voyant la lampe de chevet éclatée sur le sol.
- M' Faut'… fit Walter d'un air gêné.
- Et tu es vivant ?

Le génie écarquilla les yeux un peu perplexe.

- Bon tu arrêtes de parler parce que tu as l'air de te faire du mal et je t'explique. Tu vois, fit-il en désignant l'autre lampe de chevet, clairement d'un autre modèle, j'ai cassé sa jumelle lorsque Paige était enceinte de Ralph. Elle tenait ces lampes de sa grand-mère, c'était la dernière chose qui lui restait d'elle, alors je me suis fait engueulé comme jamais je n'avais été engueulé et j'ai fini la nuit sur le paillasson de la porte d'entrée. Mais bon c'était peut-être les hormones de grossesse.

Walter était estomaqué. Elle avait dit que c'était pas grave. Maintenant il s'en voulait.

- Hey ! Faut pas culpabiliser. Si elle dit que c'est ok, c'est ok. J'ai dû avoir moins de chance, fit Drew en faisant un clin d'oeil au génie.

Le père de Ralph avisa que la salle de bain attenante à la chambre d'ami portait aussi des boutons de porte, avant de ressortir vers la salle de bain principale, qui communiquait avec la chambre de Paige.

- Ah, super, c'est une poignée. Tu veux essayer ?

Walter leva le bras, et posant son plâtre sur la poignée, elle descendit sans difficulté, le bout de ses doigts arrivant à tirer la porte sans souci.

- Ben c'est déjà ça que tu peux faire seul.

Drew entra dans la salle de bain, rabattant le siège que Ralph avait laissé levé.

- Je pense que le plus simple va être la position assise. Quand je m'étais cassé le bras, il y a quatre ans, c'est ce que le médecin m'avait conseillé. Le seul truc gênant va être l'essuyage … Heureusement je me souviens comment je faisais pour Ralph. Je te laisse tranquille, j'attends à coté.

Walter eut un hoquet de compréhension … ça allait être long quatre semaines les poignets dans le plâtre !

langedu74  (22.11.2020 à 22:21)