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Série : Good Omens
Création : 01.06.2021 à 22h42
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Il l’ignorait alors, mais Crowley venait de subir un état de fait appelé à devenir célèbre – le coup de foudre. » choup37
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Il l’ignorait alors, mais Crowley venait de subir un état de fait appelé à devenir célèbre – le coup de foudre.
Il avait toujours été un innovateur en avance sur son temps, de toute manière.
Était-ce vraiment surprenant, qu’il soit potentiellement le premier à avoir connu cette émotion ?
Parfaitement, oui, tout à fait.
Parce que le principe d’être innovateur, c’était de faire les choses en premier, n’est-ce pas ?
Et Crowley n’aurait voulu déroger à cette règle pour rien au monde.
S’il y en avait bien une qu’il adorait suivre, c’était celle-ci.
Être le premier, en tout.
Tout le temps.
Et particulièrement en génie.
Il existait une raison pour laquelle il était devenu si populaire en Enfer, après tout !
Enfin, populaire, populaire.
Ça, c’était avant.
Avant que ses camarades de bouse ne découvrent l’existence de son coup de foudre.
Et l’identité du principal concerné.
Quelle ironie.
Crowley, qui adorait être le premier en tout, avait été le premier démon condamné pour hérésie.
Il était tombé amoureux d’un ange.
Avouez, c’était plutôt moyen à expliquer à ses comparses.
Mais ce n’était pas sa faute !
Il n’avait pas choisi.
C’était plutôt le principe, en fait.
On ne choisissait pas de qui on tombait amoureux.
De même, on ne choisissait pas quand et où tombait la foudre.
Cette comparaison avait toujours été si drôle, mais aussi si irritante.
Parfois, Crowley aurait aimé ne pas tomber amoureux.
Il existait des jours, où cela lui avait provoqué plus d’ennuis que de bonheur.
Et puis il y en avait d’autres, où il se retrouvait à fixer béatement l’objet de ses pensées.
C’était ce qui était arrivé, ce jour-là.
Ils se trouvaient sur les murailles, en train de fixer le désert entourant le Jardin d’Eden. Aziraphale venait d’admettre avoir donné son épée – son épée, bordel de merde de D.. Non, pas Dieu, Dieu n’entrait pas dans l’équation, mais en fait si, car c’était Elle qui avait fait cadeau de ce fichu bout de métal enflammé à l’angelot, et cet abruti l’avait donné à l’Humain !
Son épée !
Son épée céleste !
Son arme ultime !
Il l’avait donnée, à cette chose faible, stupide et fragile !
Elle est enceinte, qu’il avait couiné, le fixant furieusement, sa moue outrée. Il y a des bêtes sauvages !
Crowley l’avait dévisagé, ébahi.
Sérieusement ?
C’était … adorable.
Et stupide.
Et absurde.
Et éminemment dangereux.
Et tellement … rebelle.
Il l’ignorait, ce jour-là, mais Aziraphale venait de planter les graines d’un sentiment appelé à se développer comme un poison pendant les 6000 années suivantes.
Plus jamais, il ne partirait.
Plus jamais, il ne disparaitrait.
Crowley était condamné.
A cause de lui – ou grâce à lui, tout était une question de point de vue, et vraiment, Crowley était le meilleur à ce petit jeu, la rhétorique était son art, et Platon son élève – à cause de lui, donc, le démon remettrait en cause ses actes pour le reste de sa vie.
Tout ce qu’il ferait, serait influencé par les regards que lui jetterait l’angelot.
Ce fichu, stupide, rondouillet, insupportable, truc à plumes blanches.
Crowley n’avait plus d’ailes.
Elles avaient brulé.
Quand il était tombé.
Mais Aziraphale semblait constamment prêt à lui pardonner, et le réintégrer.
Personne n’avait jamais agi ainsi autour de lui.
Personne n’avait semblé se soucier réellement de ses sentiments.
Personne n’avait l’air de comprendre, ou prendre en compte, sa douleur d’avoir été rejeté.
En un regard, et un sourire, en une moue, et un petit rire, l’ange avait réussi un miracle.
Pour lui, Crowley était prêt à tout.
Pour lui, il aurait tout donné.
Pour lui, il avait tout abandonné.
Mais ce n’était pas comme s’il existait quelque chose à perdre, après tout.
Pas lorsque sa vie s’était construite sur Terre, depuis plus de 6000 ans, aux côtés de l’ange.
Ce fichu ange.
Ce stupide, insupportable, niais, bavard, gourmand, brillant, adorable, passionné …
Oh, Crowley l’avait dans l’os.
Littéralement.
Il était tombé désespérément amoureux, ce jour-là.
Encore fallait-il, qu’il se l’admette à lui-même.
Encore fallait-il, qu’il en ait envie.
Il n’était pas lâche, non.
Il ne voulait juste pas choquer l’autre bouffon.
Mignon.
Bouffon.
Bouffon mignon.
Aaaarg !
Oui, ok, il avait peur.
Peur d’Aziraphale, et de son regard.
Oh, il n’avait aucun doute quant à son amitié à son égard. L’ange ne s’en cachait pas, même s’il la niait constamment – et n’était-ce pas un paradoxe. Mais Crowley savait lire entre les lignes, il était un serpent, après tout, le Serpent, même, le Tentateur, et il savait reconnaitre de la tendresse quand il savait la voir.
Mais davantage ?
Il ne savait pas.
Il n’avait jamais été certain.
Tout demeurait si feutré, entre eux.
Tout était si difficile, et si simple à la fois.
Qu’étaient-ils ?
S’aimaient-ils ?
Depuis combien de temps ?
Pour Crowley, cela avait commencé sur une muraille.
Des murailles, il en avait vu des milliards. Il en avait construit, détruit, décoré, imité. En Europe, et puis en Chine aussi, au Mexique, et partout dans l’univers.
Crowley était familier avec les murailles.
Et pourtant, il en existait une qu’il ignorait comment abattre.
Celle qu’il avait construite, dans le plus intime des bastions possibles.
Celle qu’il souhaitait désespérément faire disparaitre, pour réussir enfin à obtenir son souhait le plus cher.
La plus simple, mais la plus terrible également.
La muraille, entourant son propre cœur.