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les enfants du passé

Série : Torchwood
Création : 13.11.2009 à 20h42
Auteur : takisys 
Statut : Terminée

« histoires en douze chapitres terminée » takisys 

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Titre : les enfants du passé
Personnages : jack et mention de beaucoup d’autres
Résumé : A la fin du 44 siècle, Jack voit le passé lui revenir sous une drôle de forme
Rating: PG-13 si vous regardez Torchwood vous pouvez lire
Spoilers: pas vraiment, mais des allusions à l’ensemble des deux séries (Doctor Who &Torchwood)
Disclaimer: bien sûr je me contente  d’emprunter des personnages qui appartiennent à la BBC

 

Les enfants du passé

 

Chapitre 1

 

Autrefois, il avait un nom. Il aimait bien ce nom, même si ce n’était pas le sien. Cela faisait longtemps qu’il avait fait une croix dessus. Aujourd’hui à chaque port un nouveau nom, une nouvelle histoire, d’autres rencontres… Mais depuis le temps qu’il écumait l’espace habité, se faisant un devoir d’aller au devant des embrouilles, de mettre son nez où il ne fallait pas ; inévitablement, des rumeurs couraient, elles parlaient d’un « capitaine » qui se faisait un malin plaisir à arnaquer les méchants et donner un petit coup de pouce aux plus faibles. Rien de bien fantastique, rien qui dans le fond puisse changer l’ordre des choses : juste le satané grain de sable, l’empêcheur de tourner en rond voilà ce qu’il était devenu, et aux yeux de Torchwood une énorme perte de potentiel et une source constante d’ennuis en tous genres. De toute façon, même lorsqu’il était à la tête du dit institut, le Capitaine Jack Harkness n’avait jamais fait dans le politiquement correct. Et dire qu’à l’époque on le croyait américain.

Autrefois, il était un voyageur spatio-temporel, aujourd’hui il se contentait d’être un voyageur intergalactique. Non pas qu’il ne pouvait plus. Cela faisait déjà plusieurs siècles qu’il avait réussit à réparer son manipulateur de vortex temporel. Mais à quoi bon ? Quand on est un point fixe dans l’univers, et que le temps tourbillonne autour de vous comme un torrent fou ? Son vaisseau lui suffisait, rien avoir avec le minuscule mais puissant chasseur de guerre Chula avec lequel il avait débarqué à Londres en 1941. Non, c’était un vieux cargo de contrebandier, auquel il avait apporté de très nombreuses modifications et améliorations de toutes sortes aux cours des siècles. Quand on ne dort pas il faut bien s’occuper. Et le bricolage a l’avantage d’occuper autant l’esprit que les mains. Son bouclier était d’une rare efficacité, même si il n’avait eu que peu d’occasions de le tester. En effet son filtre de perception était lui à toute épreuve, le rendant indétectable en toute circonstance. Et comme il l’avait couplé avec un bouclier répulsif le risque de se faire heurter accidentellement était quasiment nul. Il pouvait ainsi rester en orbite, totalement incognito, évitant les tracasseries douanières des spatiaux ports, ainsi  que les inévitables taxes de séjours. Son manipulateur de vortex faisant office de téléporteur.

Il s’était positionné en orbite basse. Beta Gemma 12 était un port avancé de la Grande Echarpe de Diamants. Colonie multiraciale, bien située, à la fois retirée des grands axes commerciaux mais stratégiquement placée sur les grandes routes migratoires. C’était un grand Bazard, où colons et voyageurs de tous poils pouvaient trouver leur bonheur, de l’improbable boulon de 12, au réacteur photovoltaïque, en passant par les fruits et légumes et biensur le sexe bon marché ainsi que les drogues licites et illicites. Pas vraiment le genre d’endroit ou vous auriez laissé votre petite sœur s’aventurer toute seule. Ce n’était pas non plus un coupe gorge sans nom de la Constellation de Garp. Juste un grand marché aux puces, vivant et animé, lui rappelant les bazars d’Afrique ou des Indes. Il aimait bien ce genre d’endroit, bruyant, coloré, plein d’opportunités. Surtout après plusieurs semaines passées dans la solitude de son navire.

 

 Non pas qu’il regrettait cette solitude, il l’avait recherché, il l’entretenait. Il ne pouvait plus se permettre de s’attacher, ils étaient comme des papillons, des roses d’un printemps, à peine épanouies, ils devenaient poussières. Oh biensur il avait aimé. Amants, maitresses, maris, femmes, il avait eu des enfants, des petits enfants et des arrières-arrières …à la fin, il n’y avait plus que des larmes, ses larmes, son chagrins, son désespoir, et pour finir la solitude. Autrefois, il plaisantait le Docteur, lui reprochait sa façon de fuir toute véritable relation, de passer volontairement à coté de l’amour. Il n’était alors à peine plus qu’un gamin, le Docteur, lui, avait plus de 9 siècles. Plus de 20 siècles s’étaient écoulés depuis. Il n’avait jamais revu le Docteur. Pourtant partageant la même capacité à se fourrer dans des embrouilles pas possibles, il aurait du... Non, il ne l’avait jamais revu. Il n’avait jamais eu, ainsi, l’occasion de lui demander, pourquoi il n’était pas venu… Qu’avait-il de si important qui l’ai retenu … Avec le temps la colère s’était tue, resté le sentiment d’avoir était abandonner une fois de plus.

 

Il observait les allées et venues. Il avait repéré des Carionites, il tacherait de les éviter. Il préférait ne pas se faire remarquer, ici, tout au moins. Beta Gemma était un de ses points de ravitaillement favoris, il trouvait toujours ce qu’il était venu chercher. Et Lotha et Khann lui faisait toujours bon accueil. Avant eux il avait eu Kadoc, et encore avant Gritt et Swan, et encore avant… Lotha et Khann n’allaient pas en rajeunissant non plus… mais il avait appris à prendre sans rechigner la tendresse et la chaleur qui lui était offerte. Surtout quand, tout ce qu’on lui demandait en contre partie s’était son inaltérable bonne humeur et ses histoires à dormir debout, qu’il partageait toujours avec la même allégresse. Sa trop longue vie, était une source inépuisable d’anecdotes fabuleuses, de rencontres improbables et de situations cocasses. De toute façon, c’était un conteur né, avec un talent rare, il pouvait transformer les drames de sa vie en véritable farce. Mais sa vie n’était elle pas une farce : la Rose qui avait fait de lui un immortel, était depuis longtemps fanée. Elle était passée, fulgurante comme la foudre, et avait laissée cette marque indélébile.  Il avait, depuis longtemps, cessé de s’apitoyer sur son sort. Après tout, vu d’un simple mortel pour qui les lendemains pouvaient être très incertains, il y avait pire malédiction. Et après tout, même si quelque fois, il aurait bien donné son âme pour que tout s’arrête, au bout du compte il aimait bien la vie. Ce soir, il tromperait sa solitude dans les bras et les mandibules de Lotha et Khann, il y avait deux ou trois trucs qu’il aimerait bien essayer avec ces deux là. Il comptait rester une petite semaine, profiter des derniers beaux jours pour faire le plein et s’aérer un peu.

 

Beta Gemma n’était pas sous la juridiction de Torchwood,  même si elle était dans sa zone d’influence. Après son départ, Gwen avait rebâti Torchwood sur de nouvelles bases, plus saines, plus humaines, tourné résolument vers l’avenir : défense et préservation de la race humaine, mais aussi respect de l’individu et des autres formes de vies. Torchwood avait ainsi favorisé les contacts intergalactiques, jouant un rôle d’intermédiaire entre les gouvernants. Et lorsque finalement, à l’aube du troisième millénaire l’évacuation de la terre, était devenue inévitable, Torchwood avait pris les choses en mains, disséminant les émigrants sur différentes planètes pour la plus part inhabitées ou abandonnées, qu’on avait dû quelque fois préalablement terra-former. Une vingtaine de colonies humaines avaient ainsi vu le jour, certaines avaient complètement disparues, d’autres prospéraient au delà de toute espoir. New Cardiff était de celle-là, et faisait sa fierté même si il aurait avalé sa langue bien pendue, plutôt que de le reconnaitre.

 

New Cardiff était cher à son cœur. Elle se trouvait hors des sentiers battus, il l’avait découverte par hasard, répondant à un signal de détresse automatique. A peine plus petite que la terre avec ses deux lunes, elle avait dû abriter une civilisation prospère. Mais il n’avait trouvé qu’un désert de cendre, aucun signe de vie, tout au moins en surface. Une faille spatio-temporelle s’étirait sur plusieurs kilomètres. Rien d’exceptionnel, ce genre de déchirures étaient fréquentes, et lorsqu’elles ne couraient pas au beau milieu d’une ville, elles étaient relativement facile à gérer.  Cela, n’expliquait pas la destruction totale d’une civilisation. Avant d’inscrire cette planète sur la liste des candidates au terra-formage, il s’était dit qu’il serait sage de prendre le temps de trouver un début d’explication. Inutile d’installer des pionniers dans une zone à risques, si on pouvait l’éviter. Un scan plus approfondit, lui avait permit de découvrir une cité, enfouie à plusieurs kilomètres sous la surface. Une ville, une forte source énergétique et des survivants, juste une poignée, deux cent trente huit exactement, il dû s’occuper lui-même de les évacuer avant le terra-formage… Ils étaient plus nombreux dans les égouts de Cardiff : des wheevils, il avait trouvait la planète des wheevils… Les deux failles étaient directement reliées entre elles. Les archéologues de Torchwood avaient étudié durant plus de deux ans les vestiges de l’ancienne civilisation, et en étaient arrivé à la conclusion que sa destruction avait été causée, par un abus, jusqu'à l’épuisement de toutes les sources d’énergie. Seul restait encore actif, un vieux réacteur qui s’autoalimenté sur la faille. Après le terra-formage, il avait relâché ses invités agressifs dans une jolie vallée verdoyante très éloignée de la faille et des futures colonies humaines. Les autochtones n’étaient en effet pas plus sociables que les copains d’Owen, les spécialistes avaient parlé de régression sociale. Il avait baptisé cette planète New Cardiff. Torchwood avait pris note et y  avait installé son quartier général.

 

Il s’était téléporté discrètement, en fin d’après midi dans une petite rue peu fréquenté. Puis, après s’être assuré, qu’il n’avait attiré aucune attention particulière, il avait pris tranquillement le chemin de l’auberge tenue par ses amis, le Tareffs bleu, elle se trouvait dans une rue donnant sur la Grand Place des Echanges Libres, curieux nom pour une place où la plupart des étals proposaient des esclaves. Ici l’esclavage était toléré, et aller à l’encontre, aurait été aussi à propos, qu’en  des temps plus anciens à la Nouvelles Orléans. Il était toléré, mais il n’était pas bien vu, avec le temps il disparaitrait de lui-même. Ici, il était une conséquence, pas une cause. Les causes étaient ailleurs, il le savait bien, c’était devenu sa petite guerre privé, constituée d’un nombre incroyable d’escarmouches. Mais à force de harcèlement il avait fragilisé l’organisation tentaculaire qui vivait de ce trafic : la Canda’al. La Canda’al s’était depuis longtemps spécialisé dans le trafic d’êtres vivants de toutes origines et à toutes fins, aussi surprenant que cela puisse paraitre l’esclavage n’était pas la pire chose, qui pouvait arriver à ceux qui avait le malheur de tomber entre leurs mains, ou pinces ? La première fois qu’il avait eu à faire à des représentants de l’organisation, ils avaient entrepris de collecter des enfants humains pour les transformer en une sorte de pipe à opium vivante. Prenant la planète en otage, ils exigeaient qu’on leur livre dix pour cent des enfants de la Terre. Rien que ça…Il ne savait pas à l’époque à quoi il avait à faire. Oh ! Il les avait mis en déroute. Oui, mais à quel prix ! Aujourd’hui, il savait.  Il montait seul au front, après avoir soigneusement choisit sa cible et il disparaissait sans laisser de trace. Ainsi, avec le temps il s’était avéré plus efficace que Torchwood ou la Proclamation de l’Ombre et son armée de Rhino mal embouchés.

 

Il prenait son temps, rien ne pressait, il flânait, humait l’air rempli d’une multitude d’aromes, goutait un fruit proposé par un vendeur, retournait un sourire enjôleur, écoutait en connaisseur le bagout d’un marchand à l’encan, le Makoch aurait intérêt à ne pas trop trainer dans le coin une fois sa vente empochée, ou il risquait de découvrir quel sort on réservait aux escrocs sur cette planète… Pas, son problème, juste l’avis d’un expert de l’arnaque de haut vol. Des rires, des cris, de la musique, un va et viens continuel et multicolore, en rupture totale avec le calme ronron de son vieux faucon. Il l’appelait ainsi quelque fois, il l’avait gagné au binto, à l’époque, il ressemblait plus à une casserole qu’à un croiseur de classe A. Cela dit, cela faisait très longtemps que personne, n’avait pu faire de commentaire sur son look extérieur, petit rappel pour ceux qui ne suivraient pas : filtre de perception. Et pour l’intérieur, rare était ceux qui avait eu le privilège de monter à bord et en encore plus rare ceux à qui il offrait le grand tour.

 

Lotha et Khann ne l’attendaient pas, il ne prévenait jamais, il était toujours le bien venu. Il arriva au soleil couchant, fut accueilli par un torrent de cris, d’applaudissements, de caresses et de baisés. On lui offrit un tabouret, à boire, à manger, on le pressa de questions. Il offrit à Lotha la superbe robe rouge qu’il avait achetée pour elle sur Vegga 4 et quelques délicatesses concoctées par un chef pâtissier du Croissant argenté pour Khann. Puis, il se plia au rituel que sa présence impliquait : d’abord une petite anecdote coquine pour chauffer son auditoire, puis il se laisserait porter par la vague de son imagination et des ses souvenirs. L’auberge ne fermerait pas avant le petit matin, et les clients repartiraient ravis,  avec des rêves plein la tête, et demain soir, ils reviendraient avec des amis, et il aurait autant d’aventures aussi incroyables dans sa besace. A l’aube, il monterait avec ses hôtes, partagerait leur lit et leur ébats, il leur raconterait d’autres histoires beaucoup plus cochonnes. Il dormirait peut-être un peu, et même si Morphée ne lui accordait pas sa grâce, il profiterait jusqu’au levé de la tendre compagnie de ses amants.

 

Après un petit déjeuner tardif, Khann l’avait gentiment poussé vers la sortie, ils avaient du travail, et avec lui dans les pattes il y avait peu de chance qu’ils soient en mesure d’accueillir l’afflux de clients supplémentaires, que ceux de la veille ne manqueraient pas de rameuter. De plus il avait des emplettes à faire, une liste qui ressemblait à un inventaire de Prévert. Sans le raton-laveur, non pas que se serait un problème ici. Il était presque sur qu’il pourrait trouver un raton-laveur, si il s’en donner la peine, il ne garantissait pas qu’il ressemblerait au raton-laveur auquel se référait Prévert, mais à cheval donné, on ne regarde pas les dents. Il trouverait sans difficulté le convertisseur thermique, et même le thermostat pour la centrifugeuse. Le boulon de douze en acier trempé c’était une autre histoire. Bon ! Il y avait toujours la solution de la soudure, mais il n’aimait le coté permanent qu’elle comportait. Souder de l’acier, il allait faire chaud ! Me direz-vous ? Pas quand on dispose d’un tournevis sonique… voilà bien quelque chose qu’il ne s’était pas attendu à trouver sur ce marché, dans une boite à chaussure, au milieu d’un assortiment de porte-clefs promotionnels, il l’avait payé deux sous. Il lui avait fallu trois ans pour le réparer, ou plus exactement trois ans pour trouver le pourquoi du comment et deux jours pour le rafistoler. Après quoi,  il lui avait fallu que quelques semaines pour trouver comment l’utiliser pour débloquer son manipulateur de vortex temporel. Il avait alors passé un temps interminable sur le toit de son navire à contempler la Cascade de la Méduse, à écouter la mélodie cosmique du temps, fasciné  par la façon dont le simple cours de ses pensées influençait les fluctuations du vortex temporel. Il était une aberration cosmique, c’est ce qu’avait dit le Docteur. Il en avait pris alors pleinement conscience, comme il avait pris conscience que changer le passé n’était vraiment  pas une option. Il aurait provoqué un paradoxe temporel qui aurait déchiré le tissu de la réalité aussi surement que la machine infernale de Davros. Ianto n’aurait pas voulu ça, Alice, non plus.

 

En, fin de journée il avait rayé la plupart des articles surlignés de sa liste : les indispensables, et une partie des optionnels en quantité raisonnable. S’il n’avait toujours pas trouvé son boulon, il était tombé sur un tarot de Marseille et deux savonnettes de même provenance, et il y avait aussi le babyfoot ! Prévert aurait définitivement adoré cet endroit.  Il avait chargé le tout à bord très discrètement, pas le babyfoot, de toute façon que ferait-il d’un babyfoot ? Et il  était retourné à l’Auberge, où on lui avait préparé une surprise : des catannes vertes grillées à la sauce au bleu. Rien avoir avec le fromage…

 

Le Lendemain, il était reparti en chasse. Il lui fallait ce satané boulon. Il lui manquait encore quelques pièces détachées pour réparer le recycleur d’eau. Depuis trois semaines, il devait se contenter de la douche sonique. Il préférait, de loin, la sensation de l’eau courant sur sa peau. Il aimait bien son confort, même s’il pouvait s’en passer. Il avait connu les sols humides et glacés des cachots du dix-neuvième siècle, la boue et la puanteur des tranchées de la guerre de 14-18, la chaleur étouffante des soutes du Vaillant… Il pourrait continuer cet inventaire pendant des heures…Ca faisait un bail qu’il n’était pas mort. Ca devait remonter à … Non, bien sur ! Il avait presque oublié l’incident du galduic : bon c’était de sa faute : il aurait du lire les recommandations de cuisson. Il était pourtant de notoriété que le galduic pouvait dans certaines circonstances être toxique pour les humains. Trois bouchées… heureusement qu’il n’avait pas d’invité. Finalement, ça ne faisait que trois mois.

 

Après quelques heures de recherches infructueuses, il avait fini par trouver un paquet de douze boulons en acier galvanisé. Il avait fait le plein de denrées alimentaires, de composants électroniques et autres fournitures périssables.  Il avait aussi, trouvé quelques livres, un jeu vidéo datant de Mathusalem et aussi deux boules de billard, il finirait bien par avoir un set complet. Non pas que cela l’empêchait de jouer. Même alors qu’il n’avait que trois boules et un tapis élimé, il trouvait le moyen de jouer. Bon les trajectoires étaient difficiles à anticiper… Ses pas l’avaient ramené vers la Grand Place des Echanges Libres, on pouvait y trouver des poissons et des viandes séchées. Alors qu’il négocier le prix d’un assortiment de différentes viandes, une bousculade attira son attention. Le marchand d’un étal voisin, un Carionite, essayait de maitriser un esclave, un Gadon, une sorte de grosse brute sans cervelle et sans véritable malice. Le Gadon allait prendre des coups de teaser s’il ne se calmait pas rapidement. Il était probablement affamé. Putain d’ordures… Il y avait là une douzaine d’esclaves de toutes races, dans un état vraiment pitoyable. L’humanoïde, enchainé à la gauche du Gadon, avait l’air d’un rescapé des camps de la mort et dans ses efforts pour se libérer le Gadon le secouer comme un prunier. Le Carionite sortit son teaser,  manqua sa cible et atteint le garçon.

 

« Combien, pour le gamin ? » Sa voix forte et autoritaire, figea tout le monde… mais, qu’est-ce qui lui prenait ? Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à ce genre de scène. Tout les yeux étaient maintenant braqués sur lui, il ne pouvait pas faire machine arrière : 

« J’en donne 50 billets »

C’était un prix plus qu’honnête vu l’état du garçon :

« Pas un sous de plus, à prendre ou à laisser, au poids de viande je doute qu’il les fasse » ajouta-t-il.

Le Carionite, protesta pour le principe, mais se dépêcha de valider la vente avant que son client n’ai le temps d’inspecter la marchandise de plus prés.

 

Seigneur ! Le voilà propriétaire d’un esclave ! Mais quelle mouche l’avait piqué ? Il ne pouvait pas restait là, il attirait l’attention. Il ne pouvait pas retourner à l’auberge, Therra et Khann ne comprendraient pas. Non pas qu’il comprenait… Il entraina le garçon à l’écart et pris le temps de l’observer. Définitivement humain, la peau et les os, difficile de déterminer l’âge vu l’état, un adolescent, probablement 15 à 17 ans. Le garçon se tenait ramassé sur lui-même, tête baissée, soumis, il tremblait légèrement. Il lui prit gentiment le menton, le garçon releva la tête et le fixa un bref instant de ses yeux d’un bleu très pale, pour les rebaisser immédiatement en signe de soumission. Le Capitaine renouvela son invitation à lever le regard.

« Tu n’as aucune raisons d’avoir peur de moi, je t’assure. » « As-tu un nom ? » « Celui, qui vous plaira, maitre. » 

« Ne m’appelle pas maitre ! S’il te plait, surtout ne m’appelle pas comme ça. » « … »

« On m’appelle Capitaine. Et toi ? »

« Je ne sais pas…17 maitres, 17 noms différents »

« Alors choisit en un qui te plais. »

Le garçon fronça les sourcils, dubitatif :

« Ethan »

« Ethan, ok, Ethan… ravis de faire ta connaissance Ethan »

 

Mais sur quoi je suis encore tombé ! Dans sa courte vie Ethan avait cumulé les maitres. De toutes espèces, dont deux seulement étaient humains, ils n’avaient pas été les plus faciles. Il avait toujours été esclave, ou tout au moins il le présumait. Il n’avait aucune mémoire avant son premier maitre. C’est comme si sa vie avait commencé à l’âge de six ans. Il savait déjà tout ce qu’il y avait à savoir pour bien servir un maitre et ne pas lui faire honte. Il ne se rappelait pourtant pas avoir appris. Il avait assisté à des « dressages » mais n’avait aucun souvenir d’avoir subi ce genre épreuve. Il connaissait sa place, son rôle, il était intelligent et avec le temps il avait appris à anticiper les désirs de ses maitres et à gérer leurs colères et leurs caprices. Il avait été un bel enfant éduqué et obéissant. Et puis il avait grandi, trop grandi. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas partagé la couche d’un maitre. Ce n’est pas que cela lui manquait. Mais il y avait quelques compensations, ne serait-ce que l’hygiène et la nourriture. Le « Tu n’as aucune raisons d’avoir peur de moi » cela faisait longtemps qu’on ne le lui avait pas sorti.

Et s’il préférait Capitaine à Maitre, grand bien lui fasse, ca ne changerait pas la donne. Mais, il lui faudrait faire attention à ses réflexes. Après plus de douze ans à finir toutes ses phrases par maitre, il n’avait pas fini de se mordre la langue. Peut-être, est-ce là une nouvelle forme de perversion ? Il était tombé sur un vicieux !

 

Le capitaine n’avait pas le choix, il devait partir, sans dire au revoir à ses amis. Il ne pouvait retourner à l’auberge avec Ethan et il ne pouvait laisser le garçon seul  à bord de son vaisseau. Il aurait dû l’enfermer, et ça pas question. Le garçon n’avait eu aucune réaction de recul lorsqu’il l’avait enveloppé de ses bras pour activer son téléporteur. A l’arrivée, il avait levé vers lui un regard intrigué, et puis avait pris la pleine mesure de son nouvel environnement.

 

Un pirate, ce type est un pirate. Pas de douane, un téléporteur portatif caché dans un simple bracelet de cuirs, ingénieux… et ce vaisseau… jamais rien vu de semblable ! D’abord est-ce bien un vaisseau ? Ce n’est pas possible ! Cette vibration : pas de doute ! Et regardez-moi ça ! Il est content de lui, comme un gamin qui a fait une bonne blague. Il n’avait pas besoin de s’éterniser à contempler le foutoir sans nom qui l’entourait maintenant. Il était doté d’une mémoire prodigieuse et avait déjà noté mentalement la place occupé par chaque objet. Plutôt pratique, cela lui permettait, de reprendre son attitude de soumission résigné immédiatement en toute circonstance. Quelques coups d’œil furtifs lui suffisaient pour enregistrer  une somme fabuleuse de renseignements. Il s’était toujours bien gardé de laisser ses différents maitres  découvrir ce talent. L’équipage ? Il y avait forcement un équipage dans cette caverne d’Ali baba. Pourquoi caverne d’Ali baba ? Il s’était toujours posé la question, encore une expression à la con. Bon, manifestement pas d’équipage. Génial ! Me voilà seul, aux prises avec un pirate vicieux et bordélique. Bon, cela pourrait être pire, il pourrait être vieux sale et laid… Non, c’est un bel homme, même un très bel homme dans la force de l’âge, avec de grands yeux bleus de gamin facétieux et avec ça… il sent bon… Mais qu’est-ce que ce type attendait de lui ?

 

« Par ici » Le Capitaine entraina le jeune homme gentiment vers une des chambres :

« Voilà, pour commencer une bonne douche semble s’imposer, par ici »

« Le bouton d’ouverture de la cabine, celui de fermeture, le circuit à eau ne fonctionne pas, il faudra te contenter d’une douche sonique, ce bouton pour mettre en route et pour arrêter, la sécurité est réglée sur 5 minutes, prend ton temps… je vais te chercher des vêtements propres »

Et il avait disparu laissant Ethan seul devant la porte de la cabine de toilette. L’eau ne fonctionnait pas c’était bien sa chance, il mourrait de soif… bon…douche. Il s’était déshabillé, pliant soigneusement ses frusques dans un coin et était entré dans la cabine. Une bonne douche… une longue douche… il allait se délecter de ces 5 minutes… Toc ! Toc ! C’était trop beau !

«  Prend-ton temps, les vêtements sont sur le lit, je vais préparer le repas, tu dois être mort de faim » avait lancé le capitaine, puis il avait enchainé :

« La cuisine est … il faut retourner dans la salle-à-vivre, la porte juste en face, derrière le billard… derrière la drôle de table…au fond du couloir à droite » « prend ton temps »

 « ca va ? » S’était-il inquité

« Euh… oui mai…oui Capitaine ! Merci Capitaine ! »

Ethan était presque resté sans voix, frappé de stupeur. Il allait forcément se réveiller, et ça allait faire mal.

 

 Finalement il avait arrête la douche avant que la sécurité ne se déclenche. Il sortit de la cabine. Elle se trouvait dans une petite pièce qui semblait entièrement dévolue à l’hygiène, il y avait là tout le nécessaire, plus quelques curiosités qu’il ne réussit pas à identifier. Il trouva une brosse et entrepris de démêler sa longue chevelure bouclée, cela fait, il s’ébroua un grand coup et avisa le miroir. Seigneur ! Même ses cheveux n’avaient plus l’air de rien. 50 billets c’était cher payer pour le fantôme qu’il était devenu. Les deux dernières années avaient été dures avec lui.

 

 Il y avait un temps où le Carionite ne l’aurait pas laissé partir à moins de 500. Non, seulement il s’était mi à pousser comme une herbe folle, malgré qu’on lui diminua de plus en plus ses portions, mais des poils s’étaient mis à lui pousser de partout, pas seulement où il était naturel d’en prendre à l’âge adulte, mais aussi sur le torse, le dos des bras,  sur les jambes et sur le visage… une horreur ! De gros poils noirs couvraient presque toute ses joues, et jusque sous son nez. Bon, là, évidement le Carionite l’avait passé au laser, mais d’ici deux ou trois jours cela repousserait… Il ne semblait pas y avoir de laser… Il lui restait à espérer que le Capitaine ne réagirait pas trop violement lorsqu’il se rendrait compte qu’il avait été trompé sur la marchandise. Bon, cela dit poils ou pas, il n’était pas sur de valoir encore 5 sous…

 

La salle d’hygiène s’ouvrait dans une vaste chambre à coucher avec un grand lit sur lequel le Capitaine avait posé des vêtements. C’était propre et bien rangé, rien avoir le bric-à-brac amassé dans la pièce-à-vivre. Il se dépêcha de s’habiller : le capitaine avait raison, il était affamé et aurait donné son âme pour un morceau de pain. Il n’aurait aucun problème pour trouver la cuisine.

 

La chambre donnait sur un corridor circulaire, coté intérieur du cercle. Il prit à droite en sortant, compta une dizaine de mètres, et retrouva sur sa gauche, l’ascenseur par lequel ils étaient arrivés. La porte s’ouvrit automatiquement, il entra, elle se referma toute seule derrière lui, l’engin démarra  immédiatement. Il était impossible de dire s’il montait ou descendait, il ne semblait desservir que le corridor et la pièce-à-vivre dans laquelle il s’ouvrit. C’était la grande pièce circulaire dans laquelle ils s’étaient matérialisés. Elle faisait bien 25 mètres de diamètre. Douze portes en ponctuaient le bord, dont celle de l’ascenseur, entre chacune d’elle, une sorte d’arche de soutènement s’avançait vers le centre, condamnant l’utilisation des parois de la pièce. Un chaos de mobilier hétéroclite était organisé tant bien que mal autour de l’aire centrale, d’environ trois mètres de diamètre, laissé vide : un sas à ouverture hélicoïdale se dessinait à cet emplacement, et sur le sol et sur le plafond. Directement en face de l’autre coté de la pièce trônait une étrange table : elle était bien trop massive, et cinq pieds sculptés soutenaient un plateau d’une épaisseur délirante. En se rapprochant, il se rendit compte que le plateau formé une sorte de cuvette recouverte d’un revêtement bleu constellé de petite étoiles roses… :

« Pas très conventionnel, je te l’accorde ! » « Mais c’est ce que j’ai trouvé de plus approchant » « le repas est prêt ! Par ici, si tu veux bien.»

 

La cuisine, elle aussi circulaire était aussi vaste que celle de la demeure d’été de son cinquième maitre où une vingtaine d’esclaves s’affairaient sans cesse. Elle était organisée en différents espaces… Mais, plus que tout, ce qui frappa Ethan ce sont les effluves de nourriture qui l’assaillirent dés qu’il fut entré. Avant d’avoir compris ce qui se passait, il se retrouva installé dans une large chaise, soutenu par un capitaine confus :

« Bouge pas ! »

Le capitaine se dépêcha de servir un étrange liquide bleuté dans  verre :

« Bois… doucement… voilà… comme ça… ça va aller mieux… c’est du méké, une boisson énergétique, une vieille recette… »

Ethan tenta en vain de protester de son indignité, mais le capitaine le fit taire en pressant le verre sur ses lèvres. Le liquide quoiqu’épais était frais et étonnamment désaltérant.

« Je suis vraiment désolé, j’aurais du commencer par là »

 

Le capitaine avait dressé deux couverts, mais c’est seulement lorsqu’il poussa le siège sur lequel il avait installé Ethan après son léger malaise, devant l’un d’eux, que ce dernier réalisa que le capitaine entendait partager son repas avec lui. Et quel repas, il n’avait jamais rien mangé de si bon. Le capitaine lui avait servit un morceau de viande de gal gorée mais aussi un assortiment de petit légumes et une poignée d’une sorte de graine. Il avait insisté pour qu’Ethan prenne de petite bouchée et mâche longuement. Il avait dit que son estomac avait besoin de temps, pour réapprendre à travailler, et que s’il mangeait trop ou trop vite, il serait malade. Ethan se demanda un instant si c’était une nouvelle forme de perversion, mais après trois bouchées il décida qu’il voulait bien être torturé ainsi aussi souvent qu’il plairait à son nouveau maitre.

 

 Le garçon mangeait son repas avec beaucoup d’application. Le capitaine, lui ne comprenait toujours pas quelle mouche avait bien pu le piquer. Il ramènerait ce gamin chez lui, dés qu’il aurait repris des forces… en espérant qu’il ait toujours un chez lui. Les pirates qui vivaient de la traite d’êtres vivants ne faisaient généralement pas dans le détail. Ils s’attaquaient à de petites colonies, prenaient tout ce qui pouvait être revendu ou consommé et détruisaient le reste, ne laissant aucun témoin.


takisys  (13.11.2009 à 20:43)

Chapitre 2

Après deux mois passé en sa compagnie, le capitaine restait décidément un mystère pour Ethan… actuellement le premier était absorbé depuis trois jours par la réparation d’une pendule. Le capitaine ne faisait pas les choses à moitié, il avait recouvert sa table de jeu favorite, la fameuse table de billard, d’un grand drap blanc. Et avait entrepris de démonter la pauvre chose jusqu’à la dernière vis. Puis il avait mis de coté certaines pièces trop endommagées. Depuis plusieurs heures il s’affairait à fabriquer une roue dentelée de rechange, l’originale s’étant fendue. Ethan lui était royalement installé dans son fauteuil de lecture préféré, de là il pouvait contempler son maitre à loisir par-dessus son livre.

Dés le premier jour, le capitaine s’était enquis de savoir s’il savait lire et quelle langue il maitrisait. Le Commun évidement, le dach’an, le kr’ttt, et l’anglais lui avait dit Ethan, il avait passé sous silence les autres dialectes qu’il maitrisait moins bien et qui étaient moins courant. Un esclave instruit flatte l’égo de son maitre, mais Ethan savait aussi qu’une trop vive intelligence était rarement souhaitée chez un esclave. Il n’avait mentionné l’anglais que parce qu’il avait remarqué qu’une grande partie des livres qui jonchaient la pièce à vivre étaient dans cette langue. Il ne pensait pas alors que le maitre avait l’intention de le laisser lire ses ouvrages, mais qu’il préférerait peut-être s’exprimer dans cette langue qu’en Commun. En fait le capitaine lui collait un livre dans les mains, dés qu’il avait à faire ailleurs.

 

Du vaisseau, Ethan ne connaissait que la cuisine, l’infirmerie, la pièce à vivre et sa chambre… Sa chambre. Il avait une chambre pour lui tout seul, il n’en revenait toujours pas. Et avec un grand lit confortable et propre. Le premier jour, après ce fantastique repas qui avait depuis été suivit de nombreux autres tout aussi délicieux, le maitre l’avait renvoyé dans « sa » chambre pour se reposer. Ethan avait attendu un moment puis s’était étendu sur la carpette au pied du lit, le maitre n’était jamais venu...

Plus tard, le maitre avait débarqué, les bras chargés de vêtements de rechange et l’avait trouvé ainsi. Il lui avait alors dit que c’était sa chambre à lui et que c’était son lit. Le capitaine ajouta alors qu’il ne l’avait pas enregistré, ce qui faisait de lui un homme libre. Ethan ne se faisait pas trop d’illusion sur ce dernier point : si le capitaine ne l’avait pas enregistré c’était simplement parce qu’il était manifestement fâché avec l’ordre et la loi. Un point c’est tout.

 

Le vaisseau était réglé sur un cycle artificiel de 24 heures, dont 6 de repos. Cela convenait tout à fait à Ethan, d’autan que le capitaine insistait pour qu’il se tienne à ces 6 heures de sommeil. Lui pourtant ne semblait pas dormir beaucoup.

 

C’était le milieu de l’après midi et le capitaine, absorbé qu’il était, avait oublié la collation rituelle constitué d’une boisson chaude et de petites douceurs. Il avait fini son livre, alors il s’était levé, et avait annoncé au capitaine, qui avait approuvé distraitement qu’il s’occupait de la collation.

Il lui avait fallu un certain temps pour comprendre où était sa place. Au début le capitaine voulait toujours tout faire et le traitait comme un vieillard malade ou un enfant de maitre. Et puis, petit à petit, il avait invité Ethan à se joindre à lui et ils avaient ainsi pris l’habitude de faire la cuisine ensemble. Ethan s’était rendu compte que le maitre appréciait qu’il prenne de temps en temps ce genre d’initiative.

 

Il avait préparé un plateau qu’il rapporta dans la grande salle. Le capitaine avait acceuilli avec un large sourire, déposant délicatement la petite roue qu’il venait juste de terminée à coté de sa jumelle ou fausse jumelle ?

« Est-ce normale qu’elle ait une dent de moins ? » s’enquit Ethan.

Le capitaine se décomposa littéralement sous ses yeux.

Ethan se dit qu’il venait faire une énorme bourde, l’animal d’homme avait fini par endormir sa méfiance… il décida de jouer l’innocence, cela lui avait réussit dans le passé : très délicatement il fit glisser la pièce finement ouvragée sur son model.

Il manquait bien une dent !

Il feignit de ne pas remarquer le regard interloqué de son maitre et reporta son intérêt sur le plateau qu’il avait posé sur la table d’échecs.

 

Ce garçon était décidément plein de surprises et il ne jouait pas francs jeux. Le vieil escroc qu’il était ne pouvait pas lui en vouloir sur ce point, il était intelligent et ne lui faisait pas confiance et c’était réciproque.

On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, et il était un très, très vieux singe. Quand à Ethan cela relevait certainement de l’instinct de survie.

Beaucoup de choses n’étaient pas claires  chez ce garçon : d’abord il prétendait n’avoir aucun souvenir d’avant la vente aux enchères à laquelle son premier maitre l’avait acquit. Mais, le capitaine connaissait trop bien les dangers et les difficultés d’effacer la mémoire d’un si jeune enfant, 6 ans d’après ses dires.

L’autre problème étant ses connaissances, il avait de l’instruction, mais ne savait ni comment ni où il avait appris…

Il y avait  aussi cette pilosité incongrue…

Rien de plus normal chez un humain de première génération, mais, au vingt troisième siècle, avec la grande mutation qui devait améliorer l’adaptabilité de la race humaine à de nouveaux mondes, les hommes avaient perdu progressivement cette pilosité.

Le capitaine avait procédé à un test, mais Ethan était bien un humain de seconde génération… et même un pur-sang ce qui devenait de plus en plus rare lorsqu’on s’éloignait des très grandes colonies.

Lui-même avait un peu de sang kr’ttt, d’où les fameuses phéromones qui parfumaient sa peau.

Et, maintenant çà ! Il y avait, ou du moins devrait y avoir 288 dents sur cette roue… Il avait suffisamment voyagé dans le temps, pour savoir que ce genre « d’intelligence » resterait rarissime chez les humains de pure souche.

 

 Il resta un moment à considérer le jeune homme, Ethan était plus âgé qu’il lui avait d’abord semblé, dix sept ans avait-il avoué, dix neuf avait alors renchéri le capitaine et Ethan avait acquiescé. Il s’était étoffé, il restait encore maigre, mais avait perdu ce coté mort-vivant des premier jours, il faudrait commencer à lui faire faire un peu d’exercice.

 

Ethan sentait le regard du maitre posé sur lui, cela le mettait toujours mal à l’aise. Il se concentra sur son muffin et commença à regarder distraitement les livres qui s’empilaient à coté de son fauteuil, le quel aurait sa faveur ? Le capitaine lui en proposa alors un qu’il était allé chercher sur une commode prés de la cinquième porte : « le tour du monde en 80 jours » 

 

Le capitaine parlait peu en général ou alors c’était pour dire des trucs incohérents, comme lorsqu’au sujet de sa pilosité, il avait raconté qu’au dix neuvième siècle, il était tombé sur un type qui était tellement velu qu’on avait du mal à discerner la couleur de sa peau, puis, quand il avait remarquer son regard perplexe, il était partis à la recherche d’un rasoir et lui avait appris à s’en servir. 

« Et, ne t’en sert que pour ton visage ou tu vas aggraver ton cas » avait-il ajouté

« Pour le reste, si cela te contrarie, je t’achèterais un laser à la première occasion. »

 

 Mais sous cet air goguenard, quelque chose contrariait son maitre sans qu’Ethan puisse vraiment mettre le doigt dessus. Tout les deux s’observaient mutuellement du coin de l’œil, se jaugeaient.

Avec son air de grand gamin étourdi, le capitaine était certainement le maitre le plus difficile à cerner qu’il ait eu jusqu’alors. Il était toujours d’humeur égale, plutôt joyeuse, il plaisantait facilement, se moquait de lui-même, et lorsque sont regard s’attardait sur lui, il était le plus souvent ou bien veillant ou amusé.

Le capitaine semblait vraiment n’avoir aucune attirance pour lui. En tout cas pour le moment…  et il y avait cette ombre qui passait quelque fois sur son regard… une ombre de mort… ou d’une infinie tristesse…

 

Quelques jours plus tard, alors qu’ils étaient plongés dans une interminable partie d’échecs, le vaisseau encaissa un choc violent.

Il avait presque oublié qu’ils se trouvaient à bord d’un navire. Il ignorait d’ailleurs complètement où les conduisait leur course, ou même s’ils étaient toujours en orbite autour de Beta Gemma.

Le capitaine sembla aussi surpris que lui, mais le rassura immédiatement d’un sourire, avant de se ruer sur la troisième porte, devant le regard inquiet d’Ethan il l’invita à le suivre.

L’ascenseur de trois heures donnait sur le pont. A peine moins grand que la cuisine, il était lui aussi circulaire, la console centrale était traversé par un étrange tube transparent qui montait jusqu’au plafond. Il y avait  une sorte d’énergie lumineuse qui dansait à l’intérieur. Le capitaine s’affairait déjà sur ses écrans de contrôle.

 

Une météorite ! C’était bien sa chance… non, il n’y avait aucun nuage d’astéroïdes sur sa course et les chances de percuter une mété… non quelque chose avait rebondis sur le bouclier, mais quoi ?

Génial ! Ils étaient pris dans un feu croisé !

Ethan qui laissait de plus en plus libre cour à sa curiosité et regardait par-dessus son épaule regretta immédiatement son effronterie.

Le capitaine ne se départit pas de sa bonne humeur, et se mit en devoir d’identifier les forces en présence.

Trois cargos, dont les enregistrements étaient manifestement des faux et une petite corvette, très probablement des pirates, aux prises avec cinq croiseurs armés jusqu’aux défenses.

Des Judoon : la fière police de la Proclamation de l’Ombre.

Le Vieux Faucon protégé, qu’il était, par son filtre de perception, continuait sa course bravement, se faufilant au milieu des hostilités sans attirer l’attention des différents protagonistes.

Problème : les tirs n’étaient pas sensibles au dit filtre, mais heureusement le bouclier les dévirait. D’un autre coté, si d’autres tirs venaient à être dévié de leur course cela risquait d’attirer l’attention des Judoon  qui en déduiraient la présence d’un vaisseau invisible.

Ils étaient plutôt obtus mais quand même…

Le capitaine reprit donc les commandes et choisit le chemin le plus sûr et le plus rapide pour sortir de la zone de combat. Puis il s’installa en position d’observation.

 

Ce n’était pas qu’il ne faisait pas confiance aux Judoon… en fait, il ne faisait absolument pas confiance à ces rhino trop zélés. Pour eux, si un chat n’était pas blanc, il était forcément noir, et leur justice était expéditive…

Il identifia deux des trois cargos, comme appartenant à un Fejden qui se faisait appelé « le commodore » ce n’était pas un gros poisson, mais il avait pris depuis peu la désagréable habitude d’accepter des « commandes » de La Canda’al.

Son scan n’enregistrait qu’une vingtaines de signes de vie abord de ces vaisseaux. Quelque soit leur cargaison, il ne s’agissait pas d’esclaves.

Pour le troisième, en revanche, le capitaine ne pouvait être aussi affirmatif, le scan était plus « flou » et hésitait entre 60 et 80 signes de vie.

Soit, il s’agissait d’un petit groupe d’esclaves en mauvais état ou alors il y avait à bord des Décny avec leurs malheureux petits esclaves humains…

Une ombre de haine et de colère passa dans ses yeux. Il régla son scan pour analyser l’atmosphère du dit vaisseau… Son sang se figea…

Il resterait jusqu’à la mise à mort. Et vérifierait lui-même qu’il n’y ait pas de survivant.

 

« Pourquoi restons nous-là ? » interrogea alors Ethan visiblement mal à l’aise.

Ce n’était pas tant la proximité des combats, que l’ombre qui c’était abattu sur le regard du capitaine qui lui glaçait le sang. Le visage du capitaine se radoucit lorsqu’il vit la pâleur du jeune homme.

« Pour une fois qu’il se passe quelque chose… » « Profitons du spectacle » fit-il d’un ton qui se voulait léger.

Mais Ethan n’était pas dupe, ce qui se passait, n’était certainement pas juste une distraction pour son maitre…

 

Mais l’attention du capitaine se reporta sur la corvette, beaucoup plus légère que les cargos, elle ne résisterait pas si elle prenait un tir direct. Pour le moment son pilote déployait des trésors d’agilités, mais à moins de beaucoup de chance…

Il identifia alors le petit vaisseau : c’était L’Oiseau de Proie de Caldargo, un demi-sang kr’ttt. L’homme vivait de petits trafics, pas un mauvais bougre, juste un type qui essayait de survivre dans un monde qui ne voulait pas de lui.

Pas vraiment un ami, mais un type qui s’était montré digne de confiance, et c’était suffisant pour le capitaine.

 

Il remit les moteurs, s’identifia auprès de L’Oiseau de Proie, juste un code pour se faire reconnaitre, et les coordonnées d’une course de sortie. Il laissa à Caldargo quelques secondes  pour réaliser et alla s’interposé entre lui et le vaisseau Judoon qui lui posait le plus de problèmes.

Il étendit son filtre de perception et accompagna le demi-sang  hors de la zone de combat où ce dernier remit les gaz sans demander son reste.

Le capitaine ne traina pas non plus, les Judoon chercheraient à comprendre comment leur proie avait pu leur échapper.

Il avait retrouvé son sourire espiègle au grand soulagement d’Ethan.

Ils restèrent encore un moment sur le pont. Le temps de programmer une nouvelle course pour Dagobat, un fan de Lucas avait probablement nommée cette  planète.

 

Dagobat portait cependant, très mal son nom : la planète était une immense agglomération et les rare « points de nature » étaient des parcs et des jardins soigneusement entretenus.

C’était un immense port intergalactique et un grand centre universitaire. Non seulement elle se trouvait sous la juridiction de Torchwood, mais l’institut y avait son propre centre universitaire, ainsi qu’un centre de communication.

Ethan n’y avait jamais mis les pieds, l’esclavage y était interdit et tout esclave identifié aurait été confisqué. Il se demanda un instant ce que Torchwood pouvait bien faire de ces esclaves.

 L’Autre question était pourquoi le maitre prenait-il le risque de s’aventurer dans un endroit où il avait toutes les chances de se faire arrêter. Il avait bien compris que le vaisseau était resté invisible aux scans des Judoon, mais Torchwood c’était autre chose…

 

Ifan ouvrit un œil, sans même essayer de lever le nez de l'oreiller, il repéra l'origine du bip qui l'avait tiré de son sommeil : ce n'était pas le sien. Il grogna  et se mit en devoir de réveiller la femme dont il partager le lit.

Johanne pesta après les incapables qui ne pouvaient s'empêcher de l'appeler à toute heure du jour ou de la nuit, comme si le monde ne pouvait tourner sans elle... tandis qu’Ifan se dirigeait déjà vers la douche.

Désormais bien réveillé, l'insectoïde ne trainerait pas, il étira son long corps finement musclé... il savait qu'elle le matait du coin de l’œil, et il lui faisait son show... il était le digne fils de son père après tout et même si Johanne s'en défendait, ce n'était pas pour son QI qu'il était dans son lit.

« Un macchabé a déclenché une alerte ADN 217 dans une morgue de Dagobat » dit-elle. « Dagobat ? Il aura disparu avant que j’ai fini de m’habiller » avait-il répondu

« Le problème, c’est que ça fait trois jours qu’il est dans un tiroir : c’est l’autopsie qui a déclenché l’alerte… »

« Trois jour ? Ce n’est pas possible… ils se sont planté quelque part… »

 

 

Ils venaient juste d’attaquer un nouveau Jules Verne quand l’ordinateur de bord annonça d’une voix monocorde que l’on était arrivé à destination. Le capitaine qui était en train d’astiquer avec amour la pendule, qu’il avait fini par remonter et qui semblait marcher correctement, pris la direction de la troisième porte en lui faisant signe de continuer. Ethan soupira et reprit sa lecture.

Quand l’heure de la collation sonna, (il y avait dix sept pendules et horloges de toutes sortes dans la pièce à vivre, heureusement toutes ne sonnaient pas) il se rendit dans la cuisine. Il prépara le Thé comme le maitre lui avait appris, et commença à préparer le plateau…

Devait-il monter rejoindre le maitre sur le pont ?

Ou devait-il attendre… le thé refroidirait, si le maitre avait oublié l’heure…

Mais le capitaine était-il toujours à bord ?

Après tout, avec son téléporteur qu’il ne quittait jamais… l’idée qu’il pourrait être tout seul à bord… et si le capitaine se faisait arrêter…

 

Ethan réalisa alors qu’il serait peiné, s’il arrivait quelque chose à cet homme…

Voilà qui était nouveau ! Il s’inquiétait pour un maitre ?

D’un autre coté, même s’il était bizarre, le capitaine était… charmant ?

Et il commençait à gouter cette nouvelle vie… Il ne voulait pas retourner en arrière…

Il ne pourrait pas… plutôt… ? Il se dépêcha de finir de préparer son plateau : il fallait qu’il voie le capitaine…

Il ne fallait pas qu’il descende sur cette planète…

 

Il prit une grande bouffé d’air et s’engouffra avec son plateau dans l’ascenseur, il en prit une autre, quand la porte s’ouvrit sur le pont.

Le capitaine était assis sur ce drôle de fauteuil, qu’il faisait glisser sur le sol en s’aidant de ses pieds, allant ainsi d’une console à l’autre.

Il ne sembla même pas surpris de le voir débarquer avec le thé, et l’accueillit avec un large sourire.

Ethan, soulagé réalisa alors qu’il retenait sa respiration. Le capitaine sortit un autre de ces fauteuils de dessous une console, en déplia le dossier et l’invita à s’assoir après avoir posé le plateau sur la seule surface vide qu’il avait pu trouver.

Comme d’habitude le capitaine affichait son sourire espiègle.

Ethan n’avait jamais vu ce genre de sourire que sur de très jeunes enfants, ou alors de très grands vieillards. Il y avait aussi ce simple d’esprit…

Que faisait-il là depuis des heures ?

On était en orbite. Et seigneur ! Il y avait foule ! Il avait déjà été dans des spatiaux ports… mais là… des milliers de vaisseaux de toutes formes et de toute tailles…

« C’est la rentrée » soupira le capitaine en guise d’explication.

« La rentrée ? » Avait-il demandé

« Oui, la rentrée… la reprise des classes, des écoles… ils arrivent de tout les systèmes environnant » Avait expliqué le capitaine avant d’ajouter avec un air malicieux :

« Bon, ce n’est pas comme si j’avais l’intention de louer un emplacement »

« Vous voulez rester en orbite sauvage au milieu de tout-ça… ? » 

« C’est l’idée ! Excitant ! Non ? » 

« Euh… n’est-ce pas un peu… téméraire ? » Ethan prit son courage à deux mains et ajouta

« Pourquoi venir ici ? C’est dangereux ! Vous… vous risquez d’être arrêter »

 

La réaction du capitaine ne fut absolument pas celle escomptée : non seulement l’insolence d’Ethan ne le fâcha pas, mais il explosa littéralement de rire projetant un mélange de thé et de muffin un peu partout...

Le rire du capitaine était… communicatif ?

Ethan se retrouva entrainer dans ce fou-rire qui n’en finissait plus, il n’avait jamais ris comme cela, jamais… à part, peut-être, la fois où son cinquième maitre s’était pris les pieds dans un tapis lors d’une cérémonie… mais, il se souvenait aussi de la morsure du fouet…

Le capitaine, lui s’était contenté de poser un baiser sur son front, lorsqu’il eut enfin repris ses esprits et lui dit de ne pas s’inquiéter : il n’y avait pas de planète plus sûre que Dagobat, sur ce, il le renvoya « en bas » lui… avait encore à faire…

Le maitre ne descendit que pour le diner, félicita Ethan de l’avoir préparé tout seul, puis l’invita à aller dormir sans tarder : demain « ils feraient du tourisme » avait dit le capitaine.

 

Il se rendit dans sa chambre, un peu préoccupé, puis se dit qu’il était ridicule : le capitaine semblait savoir ce qu’il faisait. Il examina distraitement son front dans le miroir, presque surprit de ne pas trouver de marque à la place du baiser… ses lèvres étaient de feu… elles étaient douces… Il sentait si bon…

Il était complètement malade : pour une fois qu’un maitre lui fichait la paix…

 

Le lendemain, Ethan se rasa  avec soin et attacha ses longs cheveux en catogan, il avait meilleur allure qu’à son arrivé. Même s’il n’avait plus rien d’un enfant, pour ne rien arranger son dernier maitre, n’hésiter pas  à le frappait au visage, laissant des marques ; son nez avait pris un drôle de pli et une balafre barrait son sourcil droit.

Il laissait une petite touffe de poil pousser sur son menton et autour de sa bouche. Le capitaine trouvait que cela lui donnait un air méphitique, cela avait l’air de lui plaire et Ethan commençait à s’y habituer. Comme il commençait à s’habituer à ses autres poils, probablement influencé par tous ses vieux livres terriens qu’il avait lus depuis.

Il se demanda comment il devait s’habiller pour « faire du tourisme »

Il opta pour le confort, et se rendit compte qu’il n’avait aucune idée du temps qu’il pouvait faire… un pantalon, une chemise et il verrait avec le capitaine…

 

Le capitaine l’accueillit avec son éternel sourire et lui passa un bracelet autour du poignet qui se clipsa avec un petit bruit sec, faisant courir un frisson désagréable le long de sa colonne vertébrale.

Le maitre vérifia que le bracelet tenait bien, puis lui demanda de le retirer. A sa grande surprise le bracelet n’offrit aucune résistance.

Il se rendit compte, alors qu’il ressemblait au sien : un téléporteur ?

« Sécurité ADN, il n’y a que toi qui peux l’enlever » Avait expliqué le capitaine

« Ce bouton, en cas d’urgence absolue, t’assure un retour automatique ici, il est aussi verrouillé sur ton ADN » avait-il ajouté

« basiquement, cela signifie que toi et toi seul sera téléporté. Cela peut être très pratique en cas d’agression, ton agresseur se retrouverait avec tes vêtements pour lot de  consolation… »

Ethan l’avait regardé avec yeux effarés

« Si tu préfères éviter le striptease, tu presses en même temps ce bouton, il étend  le champ de téléportation à ce qui est en contact immédiat avec toi »

« Ne t’inquiètes pas ! Il y a une sécurité ! Tu ne risques pas d’arriver ici avec le bras d’un pickpocket qui se serait aventuré dans tes poches au mauvais moment » Il reclipsa le bracelet et alla chercher deux grandes vestes pleine de poches, il en tendit une au garçon

«On petit déjeune en ville, ce matin »

 

« Oh, et voilà tes papiers ! » Avait annoncé le capitaine en lui remettant un simple morceau de papier

« Mais… c’est juste… un papier vierge… ? »

« Vraiment ? » dit le capitaine en feignant l’étonnement

« Très, très intéressant… je dirais même plus… » Avait-il continué en regardant Ethan d’un air suspicieux

« Papier psychique… la personne à qui il est présenté, est supposé voir ce que tu veux… » Avait-il expliqué :

«  En principe, à moins d’être familiarisé avec le concept, ca marche à tous les coups… » « Il est peut être périmé ? » Suggéra Ethan,

« Pas moyen… Il marche, mais pas sur toi… les chances sont probablement de un sur trois millions »

« Et, comment je fais si je tombe justement sur... »

« Tu ne serais pas gallois, des fois ??? »

« ??? »

« C’est une blague ! Laisse tomber ! » Soupira le capitaine faussement désabusé.

 

Il semblait parfois à Ethan que pour le capitaine la vie était une énorme plaisanterie, cela l’exaspérait et l’inquiétait, et puis il se rappelait les ombres : dans ces moments le maitre lui faisait vraiment peur.

Comme le premier jour, il enroula ses bras autour de lui et ils se matérialisèrent au beau milieu d’une large avenue… mais personne ne semblait leur prêter la moindre attention. Une certaine frénésie semblait régner dans l’air. Des familles entières se hâtaient, des groupes de jeunes déambulaient certain joyeusement, d’autre plus inquiets.

La ville d’acier et de verre montait gracieusement vers le ciel et… le capitaine le tira de sa rêverie, quand un transport s’arrêta tout prêt d’eux.

Ils s’engouffrèrent dedans, le maitre présentant son « papier » à un détecteur, qui le valida…

Ce truc pouvait tromper un détecteur ! Mais pas lui… ?

Cette fois-ci, c’est le capitaine qui fit semblant d’être intéressé ailleurs.

Le transport se déplaçait comme un serpent dans la ville, s’arrêtant, repartant, des passagers montaient tandis que d’autre descendaient dans l’indifférence la plus totale. Il y avait une musique douce… les gens parlaient peu et lorsqu’ils le faisaient, c’était presque à voix basse… avaient-ils peur d’être écouté ?

Ethan repéra une camera, ça il connaissait, il en avait aussi à bord du vaisseau

« Il y en a partout, sécurité, mais le trop est l’ennemi du bien… très difficile de traiter toutes ces images en temps réel… on descend au prochain arrêt »

 

C’était un carrefour, ici la ville était plus humble, moins lisse, plus humaine ?

Ils s’installèrent à une terrasse, le maitre commanda un assortiment de tout, pour lui faire gouter…

Il y avait une grande fontaine au beau milieu du carrefour forçant les transports, des trams, à onduler autour. La plus part étaient constitué de cinq wagon, d’autres étaient plus petits.

La circulation était intense mais presque silencieuse… le calme… La ville était immense, peuplée, active, vivante mais il avait ce silence… alors Ethan ferma les yeux et écouta la ville… : à la table d’à coté, trois garçons parlaient de filles, le serveur prenait une commande un peu plus loin, il y avait des oiseaux qui s’ébattaient dans l’arbre tout proche…

« La ville idéale par excellence : minimum de pollutions… Conçu par l’homme, pour l’homme… cent pour cent Torchwood ! » Récita le capitaine, il n’avait pas l’air d’être convaincu par le boniment et Ethan le lui fit remarquer

« la perfection n’est pas de ce monde, la misère et la corruption existent ici comme ailleurs, elles sont seulement moins visible, plus insidieuses, plus pernicieuses… et plus difficile à combattre. »

Ethan se demandait où le capitaine se positionnait dans ce « combat » quand il le vit tendre au serveur le papier psychique en guise de carte de paiement… le serveur repartis satisfait…

Un homme surgit de nulle part, il s’emblait nerveux :

« Phelps ? Jim Phelps ? »

En guise de réponse le capitaine fit glisser discrètement son papier magique sur la table.

L’homme jeta un bref coup d’œil, puis vérifia que personne ne regardait avant de passer une micro carte au capitaine. Et disparu comme il était venu…

Le capitaine sourit, sortit un lecteur d’une de ses poches, introduisit la carte et consulta les informations qu’elle contenait…

«  Le grand bâtiment, là, c’est la Bibliothèque Universitaire, tu peux y accéder grâce au papier… et si tu es fatigué des livres, il y a le parc, et de l’autre coté, tu trouveras un grand centre commercial, tu peux utiliser le papier pour payer, comme tu as pu le constater, mais reste raisonnable, n’attire pas l’attention… » Il s’arrêta et reprit

« Et si la grande aventure te tente…Tu vois l’enseigne bleu de l’autre coté de la rue, c’est une annexe de Torchwood… tu demande Melanie Graffan, tu lui dis que tu es un esclave en fuite, ils te prendront sous leur protection, te trouverons un travail décent, un logement et tu pourras te bâtir une vie bien à toi… te trouver une gentille petite femme qui te donnera des enfants… enlève ton bracelet avant, non, pas qu’ils risquent de repérer mon vaisseau avec… mais bon, il contient un localisateur, tant que tu l’as sur toi je peux te retrouver… »

La dessus il quitta la table pour se précipiter dans un transport qui repartait déjà « amuse toi bien ! » Avait-il lancé avec ce grand sourire…

 

Ethan était seul, livré à lui-même pour la première fois de sa vie…

A suivre...


takisys  (17.12.2009 à 07:32)

Titre : les enfants du passé 03/12

Chapitre : Promenade en ville

Auteur : Takisys

Beta : Black59
Personnages : jack et mention de beaucoup d’autres
Résumé : A la fin du 44 siècle, Jack voit le passé lui revenir sous une drôle de forme :
Rating: PG-13 si vous regardez Torchwood vous pouvez lire
Spoilers: pas vraiment, mais des allusions à l’ensemble des deux séries (Doctor Who &Torchwood)
Disclaimer: bien sûr je me contente  d’emprunter des personnages qui appartiennent à la BBC

 

Chapitre 3

Il avait eu un moment de panique… combien de temps s’était passé avant que le serveur vienne lui demander s’il y avait autre chose que Monsieur désirait… Monsieur… ? Il avait mis un moment à réaliser que ce « Monsieur » c’était lui… Non, c’était tout et il s’était excusé avant de quitter la table…

Il était alors resté planté un moment au milieu du trottoir, fixant l’enseigne bleu : juste un grand T stylisé… serait-ce si simple ? Était-ce un test ?  Pourquoi… ?

Puis une autre question était venue s’imposer dans son esprit : En avait-il envie ? Il s’était rendu compte qu’il ne pouvait pas vraiment répondre à cette question… Y-avait-il urgence ? Non ! Définitivement, non.

Il décida de se donner le temps de la réflexion, après tout si l’homme était sincère… aujourd‘hui ou demain… bon, bien sûr, il ne savait pas très bien où il allait avec le Capitaine, mais… il avait bien envie de le savoir…

Le parc était très agréable, de nombreuses allées serpentaient entre des arbres immenses et des parterres fleuris, pour déboucher sur des bassins reliés entre eux par des effets de jeux d’eau. Il n’avait jamais rien vu de tel.

Il avait parcouru toutes les allées en long en large et en travers, puis s’était écroulé de fatigue sur un banc… devant lui courait un étroit chemin d’eau qui reliait deux bassins. Des petites pompes, placées à intervalles réguliers, renvoyaient de petits jets d’eau à contre courant, le résultat était des plus charmant, il faisait beau, l’air embaumait des multiples essences qui l’entouraient, des oiseaux chantaient, des enfants jouaient sous les yeux de leurs mères…

Une fille avec d’incroyables yeux noirs lui avait décoché un sourire enjôleur, avant de continuer sa route. Il était… bien ! Il aurait voulu que le temps s’arrête sur cet endroit, sur ce moment… Il attendrait le capitaine ici…

Ifan était arrivé par le terminal trois en plein quartier français. Les quatre premiers contingents de colons qui avaient fondé Dagobat étaient d’origines très diverses : des chinois de San Francisco, des Italiens, des Polonais et des Français.

C’était de la folie, malgré son laisser-passer il lui avait fallu cinq heures avant de débarquer, les autres passagers du ferry devraient patienter encore plusieurs heures.

Le Vieux Faucon était là, en orbite basse, mais il n’y avait personne abord, c’était la première chose qu’il avait vérifiée en arrivant. Il avait remonté le col de son long manteau d’officier de Torchwood et pris la direction de la Salpêtrière. Il avait rendez-vous avec un mort…

Pas n’importe quel mort, c’était plutôt le genre qui n’attendait pas d’habitude… Il n’avait pas eu besoin de se présenter.

« Vous êtes là pour l’alerte ADN ! » avait dit l’interne de service.

Ce n’était pas une question et on lui avait indiqué la morgue où il avait été accueilli par le Docteur Deschamps.

« Ce n’est pas trop tôt ! Votre client squatte un tiroir depuis plus de huit jours maintenant, le rapport d’autopsie est à votre disposition » Avait dit le médecin légiste en indiquant un écran au passage. Il avait ajouté en entraînant Ifan vers le frigo.

« Je vous préviens : c’est vraiment pas joli » et il avait ouvert le tiroir…

Ifan s’attendait à tout sauf à cela, le pensionnaire était effectivement dans un sale état, mais surtout : c’était tout juste un adolescent

« Il a été heurté par un tram ? » s’enquit-il tout en faisant un contrôle de l’ADN du garçon.

« J’ai refait un contrôle moi-même après le déclenchement de l’alerte, qu’est-ce qu’il a de spécial ce gosse ? Les autres n’ont pas déclenché d’alerte… » Avait dit Deschamps.

Ce n’était pas possible : l’ADN coïncidait bien : « Les autres ??? » s’était enquis Ifan.

« C’est le septième, et aussi le plus âgé à ce jour, regardez son iris droit »

Ifan avait soulevé délicatement la paupière : un numéro de série était gravé là.

« Tous des enfants et tous victimes de mauvais traitement ? » Avait dit l’insectoïde, c’était plus une constatation qu’une véritable question.

«  Vous appelez cela mauvais traitement ? Moi j’appelle cela de la barbarie ! » Avait répondu le docteur Deschamps qui commençait à s’énerver. Ce cas le touchait pour une raison ou une autre ou est-ce parce que Torchwood avait envoyé un demi-sang… ?

Il avait consulté rapidement le rapport : oui… cela relevait bien de la barbarie… « Vous avez déjà vu cela ? Qu’est-ce que ça veut dire… ces numéro…on dirait des numéros de série ! » S’était radouci un peu Deschamps.

« Probablement, en tous cas c’est ce que je pense… pouvez vous faire une recherche pour des résidus de TBH58 ? » Avait demandé Ifan un peu désorienté par ce nouveau retournement.

« TBH58, des clones… ? Vous pensez que ces gamins sont des clones ? »

Ifan avait soupiré :

« Jusqu’à présent, l’idée ne m’avait même pas effleurée… Je ne sais pas pour les autres, mais pour celui-là… Je n’ai pas d’autre explication… En tous cas, ce dont je suis certain c’est que ce n’est pas mon père !» Avait-il dit à un Deschamps médusé. Il s’était ravisé et avait ajouté :

« Les autres, qu’est-ce que vous en avez fait ? Je veux que tous les dossiers soient transférés immédiatement sur Cardiff et si vous avez des échantillons ADN, je les veux aussi, quand à lui, vous me faites un paquet cadeau je l’embarque… »

« Et, pour… les autres… je veux dire, les rescapés ? » Avait demandé le légiste.

« Vous en avez ??? » S’était étonné Ifan.

« Ben, pas personnellement, moi je ne m’occupe que des morts… Demandez le Docteur Laurent »

Le soleil avait continué sa course, son estomac commençait à protester et aucun signe de son maître. Cela faisait des heures, devait-il s’inquiéter ? Retourner à bord ? Oui, et supposons que le capitaine se  soit fait arrêter : que ferait-il  tout seul dans un vaisseau invisible ? Bon, il ne mourrait pas de faim, en tout cas pas avant plusieurs mois, mais il serait coincé, le capitaine lui avait montré comment retourner à bord mais pas comment en partir… et il avait dans l’idée que, même sous la torture, l’homme ne donnerait pas son vaisseau…

Il ne pouvait pas rester là éternellement : il avait faim… Un centre commercial ? Il y aurait certainement de la nourriture. De l’autre coté du parc, avait-dit le capitaine…

De l’extérieur c’était un immense immeuble d’acier comme ceux du quartier où ils s’étaient matérialisés, mais plus large et moins haut. L’intérieur était surprenant : un dédale d’escaliers roulants montait à l’assaut des différents étages organisés en larges coursives, le long desquelles se succédaient des boutiques.

Ici aussi l’ambiance restait calme et douce, rien à voir avec les marchés bruyants de la Grande Echarpe de Diamants. Ici tout était propre, ordonné, arrangé avec harmonie, rien n’était dû au hasard… Il s’était joint à la foule et mis en devoir de découvrir ce nouveau monde…

Regarder, toucher… sentir, des boutiques proposaient des vêtements, des pièces détachées, des appareils de toutes sortes, des meubles. Il y en avait même une qui vendait des poissons multicolores vivants, bien trop petits pour être manger.

Et il y avait ceux qui proposaient de la nourriture. Il allait de l’un à l’autre sans pouvoir se décider à utiliser le fameux papier…

Non seulement cela lui semblait malhonnête, mais il avait encore plus peur que cela ne marche pas… et de se faire prendre…

« Ne te fais pas remarquer » avait-dit le capitaine : c’était raté ! A force de tergiverser, il avait attiré l’attention de deux hommes en uniformes, qui l’observaient depuis un petit moment.

Eux ne cherchaient pas à se fondre dans le décor. C’était tout le contraire, ils paradaient ostensiblement, au milieu de la foule, imposant leur présence comme des oiseaux de bassecours vaniteux.

Il s’était dit qu’il ferait bien d’aller voir ailleurs…

Mais la fille était là ! Elle lui avait souri puis avait disparu dans la foule… Il lui avait emboîté le pas…ou tout au moins avait essayé…de quel coté… ?

Il avait opté pour la droite, pressant le pas lorsqu’il avait cru reconnaître sa silhouette, mais elle avait à nouveau disparu… Il lui semblait que les vigiles le suivaient, ou était-ce son imagination ? Il cherchait toujours la fille, puis se demanda ce qu’il ferait s’il la retrouvait… c’était stupide…

Alors, il avait repris sa promenade sans but dans la grande galerie marchande, pour se retrouver nez à nez  avec un des vigiles, il tenta un repli stratégique… pour se retrouver littéralement dans les bras de l’autre.

« Oh, doucement mon garçon ! Où tu vas comme ça ? Tu n’as pas la conscience tranquille on dirait… ? Tes papiers ! »

Ses papiers, Seigneur ! Il avait tendu le papier psychique avec quelques hésitations : l’heure de vérité…

« Phelps ? Jim Phelps ? » Avait demandé le colosse.

« Où est-ce que tu courais comme ça, Jim ? » Avait-il continué.

« Euh… il y avait cette fille… » Avait balbutié Ethan.

« Quelle fille ? » avait demandé le vigile suspicieux.

« Juste une fille avec des yeux… » Avait dit Ethan.

« Généralement, elles ont des yeux » se moqua le policier.

« Tu es étudiant ? » avait-il ajouté.

« Littérature Terrienne » s’empressa de préciser Ethan.

Le papier marchait… en tous cas sur celui-ci… parce que l’autre semblait beaucoup moins convaincu… il protesta, qu’il n’avait rien fait de mal… il avait juste essayé  de retrouver la fille...

Finalement les policiers avaient admis qu’il était en règle et pouvait circuler. Il avait récupéré le précieux bout de papier soulagé et rassuré : il allait pouvoir s’acheter à manger…

Ifan faisait le planton devant la sortie de la FAC de sciences appliquées. Il attendait sa petite-fille qu’il n’avait pas vue depuis qu’elle et son compagnon avaient quitté New Cardiff. Il s’était demandé un instant s’il la reconnaîtrait au milieu de cette foule bigarrée. Quand une adorable jeune femme se pendit à son cou

« Il n’y a décidément plus que toi pour porter ce genre de manteau, Gran’Tad » l’avait-elle plaisanté.

« Il m’évite bien des tracasseries ! » Avait-il répondu.

« Je t’invite ? »

« Je préviens Chris et je suis toute à toi ! » Avait-elle dit.

 Ethan avait repéré un petit self, avec un choix impressionnant de plats inconnus et attractifs. Au contact de son nouveau maître, il s’était découvert incroyablement gourmand. Il avait pris  de tout un peu : il voulait goûter… quand il s’était enfin dirigé vers la caisse, il avait eu droit à un regard interrogateur

« Ce sera tout ? T’as pas mangé depuis un siècle ou tu te prépares pour l’hiver ?» Lui avait dit la caissière.

Il lui avait décoché un grand sourire digne du capitaine, et lui avait tendu son papier magique en guise de réponse. Puis il s’était choisi une petite table et s’était installé.

« Tu attends quelqu’un ? » La fille aux yeux noirs !

Mais elle n’avait pas attendu de réponse pour s’installer en face.

Immédiatement elle s’était mis en devoir de picorer dans ses plats :

« Tu ne vas pas manger tout ça ? »

Ethan n’avait effectivement pas mangé grand-chose, occupé qu’il était à regarder la fille. En fait il n’aurait probablement rien avalé du tout si elle n’avait eu pitié de lui et n’avait profité qu’il restait bouche bée pour lui donner la becquée de temps à autre.

 

Sylphide avait indiqué un « bouchon Lyonnais » à son grand-père, c’était un petit restaurant de quartier qui ne payait pas de mine, mais la cuisine était bonne. Ifan avait ignoré le regard méprisant du serveur, il avait l’habitude, mais ses enfants et petits-enfants avaient beaucoup de mal avec cela.

Il avait choisi son camp avant que la guerre ne tourne en faveur des humains et avait largement contribué à la victoire… Ils l’aimaient et étaient fiers de lui, il le savait, aussi, il ne laissa pas à Sylphide le temps d’exploser.

« Tu n’aurais pas vu ton arrière grand-père récemment ? » Avait-il demandé.

Un lien spécial semblait unir ces deux là, à moins évidement que le capitaine ait d’autres raisons de revenir régulièrement ici.

« Il est passé manger à la maison, il y six ou sept mois… il a régalé les enfants de ses histoires à dormir debout et piufff… il est reparti comme il est venu !»

« Et…plus récemment… comme ces jours-ci… ? » Avait-il précisé.

« Non ! Sérieusement ! Je t’assure, pourquoi te mentirais-je… à toi ? » 

« Je ne sais pas… il aurait pu te le demander ? Le Vieux Faucon est en orbite… mais pas de signe de lui »

« Non… rien…nada ! S’il est ici, il ne m’a pas contacté, cela dit, tu sais comment il est : il débarque et prévient après… Tu crois qu’il a des ennuis ?»

« Non, pas forcément, il est probablement juste sur un coup, comment s’appelle-t-il ici ? »

« Phelps, Jim Phelps » Avait-elle dit.

 

La fille était étudiante et avait une chambre dans le vieux quartier. Ethan s’était laissé guider. Son cerveau s’étant mit aux abonnés absents… une autre partie de son anatomie, beaucoup moins perspicace, avait pris le relais, aussi n’avait-il pas vu le coup d’œil entendu que la fille avait lancé à son concierge.

C’était nouveau pour lui… et totalement imprévu…les esclaves n’étaient pas libre de … et certainement le genre d’esclave qu’il était… il lui était bien arrivé de pouvoir regarder… mais certainement pas de toucher…

Et la fille était belle, sa peau était douce, elle sentait bon : une note florale et fruité. Oh, Seigneur ! Il ne savait pas par où commencer : il fallait qu’il touche, qu’il goûte, qu’il explore : il l’avait effeuillée et était parti à la découverte  de ce corps voluptueux, s’aidant de ses mains et de sa bouche pour en définir tous les contours, toutes les saveurs, toutes les textures…

La fille n’était pas en reste non plus et s’était montré aussi gourmande que lui… ce fut… un ouragan… un raz de marée… un feu d’artifice…

 

C’est le concierge qui l’avait ramené brutalement à la triste réalité deux heures plus tard. Il tambourinait à la porte de la chambre : s’il voulait rester il lui faudrait payer.

La fille n’avait loué la chambre que pour deux heures, il en devait donc déjà une… Ethan était sorti de sa torpeur, pour découvrir qu’elle lui avait fait les poches et avait disparue avec le précieux papier du capitaine…

Devant son air ébahi, le tenancier avait eu pitié, et haussant les épaules s’était contenté de le mettre dehors en lui disant que cela lui servirait de leçon…

La nuit était tombée et avec elle une étrange faune avait pris possession de la rue. Il n’avait plus de moyen de paiement, ni de papiers, et le capitaine serait probablement furieux…

Il avait voulu retourner dans le parc, s’allonger sur son banc, mais il avait trouvé les grilles fermées… il ne savait plus où aller, c’est alors qu’il remarqua le vigile, celui qui s’était montré plus suspicieux, flanqué d’un nouveau partenaire.

Il avait tenté de l’esquiver mais une fois de plus cela avait été peine perdue :

« Tiens donc ! Monsieur Phelps ! On a perdu son chemin ? J’aimerais bien, moi aussi, jeter un coup d’œil à tes papiers si tu veux bien… »

C’était bien sa chance :

« Ben, ce serait volontiers, mais la fille… la fille aux yeux noirs, elle m’a tout pris… » Avait-il soupiré, fatigué et désemparé.

Les deux policiers s’étaient consultés du regard :

« Alors, il va falloir venir avec nous au poste » 

« Pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal » Avait-il protesté.

« Si cette fille t’a effectivement volé, il faut que tu portes plainte, c’est probablement une professionnelle, on te montrera des photos, peut-être, pourras-tu l’identifier »

Ethan n’était pas vraiment rassuré, il avait retrouvé son bon sens, et son instinct lui criait que le policier avait autre chose derrière la tête, mais il avait obtempéré quand même docilement.

Une fois au poste on l’avait installé dans une pièce à l’écart avec une table. On lui avait apporté un thé et des muffins. Il ne lui semblait pas que c’était l’usage…

Puis une jeune femme lui avait demandé des précisions sur sa mésaventure, mais il était resté vague, il ne pouvait dire d’où il venait, il n’avait pas d’adresse, et manifestement le nom de Phelps leur posait problème…

Il avait été pris de cours lors de ce premier contrôle et maintenant il ne pouvait plus faire machine arrière. Plutôt que de s’enferrer dans des mensonges, il avait opté pour le silence, priant silencieusement que le capitaine le sorte rapidement de là.

Il était évident qu’il cachait quelque chose, mais malgré cela les policiers se montraient gentils avec lui. Étrangement, cela ne le rassurait pas et quand on lui dit qu’il devrait passer la nuit dans une cellule, pour sa propre sécurité : la panique l’envahie un instant, puis, il se rappela qu’en cas d’urgence absolue, il y avait toujours le téléporteur, et retrouva son calme.

Ils l’avaient installé dans une cellule dont ils ne verrouillèrent pas la porte, mais il y avait des caméras et un gardien de faction au bout du couloir…  à bout de force, il avait fini par trouver le sommeil.

 

« Il prétend être étudiant et s’appeler Jim Phelps, une fille lui aurait volé ses papiers mais, à mon avis c’est l’un d’eux, il est plus âgé que les autres mais… » Disait le gardien.

L’homme qu’il accompagnait lui avait intimé l’ordre de se taire d’un simple regard. C’était un insectoïde ! Mais chose plus surprenante : il portait un de ces grands manteaux qui étaient l’apanage des officiers de Torchwood.

Ethan s’était redressé, l’odeur forte et musquée du demi-sang agressa son odorat. L’homme l’avait dévisagé un moment.

« Je suis le Docteur Ifan Harkness, Torchwood… et toi tu es ? »

Ethan n’avait pas répondu. Il était clair que maintenir s’appeler Phelps, n’était pas une bonne idée, alors…

Il avait poussé un profond soupir et s’était enfermé dans son silence. L’homme avait continué à le dévisager un instant, et fini par conclure qu’il n’obtiendrait rien d’Ethan.

Il avait sorti un petit instrument et lui avait demandé de regarder vers le gardien. Un flash l’avait aveuglé alors un instant :

« 19-788-b4 » Avait énoncé l’officier, tandis que le gardien avait échappé un : 

« Je le savais ! », qui lui avait valu un regard glacial de la part d’Ifan.

Ethan était resté abasourdi, il connaissait trop bien ce numéro, c’était son numéro… son immatriculation d’esclave.

Des larmes lui était montées aux yeux, sa gorge se serra…

« Dernière cession, il y a quatre mois sur Beta Gemma 12, mais l’acheteur n’a pas fait enregistrer la vente, donc techniquement : tu es un homme libre » avait continué Ifan, lisant les informations que le matricule avait déclenché sur son lecteur.

« Alors pourquoi me retient-on ici ? »

« Vagabondage ? » avait proposé le demi-sang, puis il avait ajouté :

« Cela dit ce n’est pas à proprement parlé un crime, donc tu es libre… tu as un endroit où aller ? »

« Si j’ai bien compris, je ne suis pas tenu de répondre ? »

« Non, mais la question reste posée… tu n’as pas d’argent, pas de papier… et tu devrais te choisir un autre nom, je ne sais pas où tu as pris celui-là, mais ce n’est définitivement pas une bonne idée… »

L’insectoïde aperçu alors le bracelet de cuir, il avait froncé les sourcils et lancé :

« Que dirais-tu d’un bon petit déjeuner ? Il y a une jolie petite brasserie de l’autre coté de la rue… c’est moi qui paye… »

Ethan avait accepté, il voulait sortir de là.

Ils étaient assis à une terrasse. Ce n’était pas très loin du centre commercial. L’homme n’avait pas essayé de tirer quoique ce soit de plus d’Ethan. Il se contentait de le dévisager fixement tandis qu’il mangeait. Jusque là tout au moins, et puis, il avait commencé à enchaîner les questions :

« D’où viens-tu ? Est-ce que tu le sais ? As-tu souvenir de ta famille, de ta mère ? As-tu toujours été esclave ? »

Ethan était resté silencieux, l’homme finirait peut-être par se lasser…

« Je suppose, que le capitaine t’a déjà posé ces questions n’est-ce pas ? »

Ethan avait réussi à cacher sa surprise en se concentrant sur son petit-déjeuner… 

« Tu l’aimes bien… le capitaine ? Il est gentil  avec toi, et je suppose que tu n’as pas l’habitude que l’on soit gentil avec toi, n’est-ce pas ? »

Ethan était resté muré dans son silence, mais l’homme continuait :

« Ce que tu dois comprendre, c’est qu’il est normal d’être gentil, si tu veux je peux te faire mettre sous protection et plus personne ne te fera de mal… plus jamais. »

Ethan l’avait regardé droit dans les yeux, sans répondre.

« Bon, je sais qu’il fera son possible pour te protéger, mais il a beaucoup d’ennemis, voyager avec lui c’est dangereux… fantastique… mais terriblement dangereux… je ne sais pas où il est, ni ce qu’il fabrique, mais tant que tu portes ce bracelet il te retrouvera »

L’homme avait remonté sa manche laissant apparaître un bracelet similaire au sien, et en avait ouvert le boîtier :

« Il semblerait que cette vieille fripouille ait décidé de faire le mort… je ne peux m’éterniser…  c’est dommage ! »

Sur ce, il avait réglé l’addition et avant de sauter dans un tram avait lancé :

«  Embrasse-le pour moi ! »

Ethan s’était retrouvé à nouveau, seul.

Il avait repris la direction du parc, il voulait du calme, il avait besoin de réfléchir ; tout avait été si vite… il avait longé le centre commercial et… était-ce la fille… ?

Il n’était pas vraiment sûr, cela avait été si furtif… juste une image à l’extrême périphérie de son champs de vision… si… il n’allait certainement pas laisser passer la moindre chance de récupérer le précieux papier, et même si ce n’était pas elle qu’il avait entrevue, il aurait peut-être de la chance…

Bip ! Ifan avait consulté le message : du TBH58 sous formes de traces : dilution 1/500 000 ; un clone… si ces enfants étaient des clones... cela impliquerait qu’ils étaient littéralement fabriqué pour l'esclavage, l'asservissement... depuis le départ...

Ils avaient d’abord pensé que les enfants étaient enlevés très jeunes. Mais très vite, ils s'étaient rendus compte que ce n'était pas tant que les enfants ne se souvenaient pas de leur famille, ou d'où ils venaient, mais qu'ils n'avaient aucun souvenir d'avant leur premier maître… Comme si leur vie avait commencé là...

Dans ce cas, la passivité totale de ces gosses pourrait s'expliquer par un conditionnement in vitro, voir des manipulations...

Son père, le capitaine : des marchands d'esclaves  avaient cloné son père...

Savaient-ils, qui il était, ou cela avait-il juste été le fruit du hasard ? Et qui étaient les autres "donneurs" ? Comment étaient-ils choisis, sur quelles bases ?

Et Ethan... ? Il n'était pas très sûr de ce qu'il devait en penser.

Il était beaucoup plus âgé que les autres, il semblait aussi moins soumis et capable d’initiative… du moins s’il accordait quelque crédits aux rapports des policiers qui s'étaient occupés de lui car pour ce que lui-même avait pu voir...

Cela dit, il pourrait être un prototype et dans ce cas cela expliquerait… quoi… ? Ce gamin avait passé les 4 derniers mois avec Tad… ! Il avait certainement eu des instructions et se contentait d’obéir… obéir c’est tout ce que ces mômes savaient faire, jusqu'à anticiper les désirs de leurs maîtres…

Il l’avait constaté… mais Tad ? Est-ce qu’il le savait ? S’en était-il rendu compte… Forcément, s’il avait acheté ce gamin, c’est qu’il était sur le coup…

 

Ethan avait eu de la chance, c’était bien la fille… et cette fois-ci, il ne s’était pas laissé semer. Lui jouant le même tour que les policiers lui avait joué la veille, il apprenait vite… il lui avait laissé croire qu’elle avait gagné et qu’il s’était égaré dans une immense boutique de lingerie, et il l’avait coincée dans un couloir de service.

« Rends-moi ce qui m’appartiens ! » la fille lui avait ri au nez.

« Viens le chercher ! » Mais Ethan avait retrouvé toute sa lucidité et il avait vu le piège : s’il touchait la fille, il lui suffirait de crier et alors… il n’était pas sûr que les policiers seraient aussi prévenant avec lui…

« La police m’a arrêté à cause de toi, ils m’ont montré des photos… je n’ai pas reconnu la fille n° 748 511 gj … mais si tu ne me rends pas… » Il n’avait pas eu besoin de finir, elle lui jeta son précieux papier au visage et disparue…

 

Ifan avait rendez-vous avec le docteur Cathy Laurent, elle dirigeait le service  pédiatrique de la Salpetrière. Elle y avait créé une section orphelinat assisté. Les enfants qui atterrissaient ici, n'étaient pas tous orphelins, mais ils n'avaient plus qu'une véritable famille : l'hôpital et ce service hautement dévoué.

Ce genre d'endroit mettait toujours Ifan mal à l'aise, ils étaient le revers de la médaille, la preuve de leur impuissance face à la fatalité et à la barbarie...

Il se concentra comme toujours sur la tâche à accomplir.

« Le premier, le plus âgé nous l'avons appelé Pierre, il avait 7 ans à son arrivé, il avait été confisqué, après qu'une enquête pour mauvais traitement ait déterminé que l'on avait affaire à un cas d'esclavage. » avait-elle alors commencé d’expliquer.

« Le service qui l'avait pris en charge, a d'abord cru que l'enfant était juste traumatisé et qu'un suivi approprié l'aiderait. Puis un des psys qui le suivait, et qui le pensait déficient, s'est rendu compte qu'il n'en était rien. On a envisagé alors la possibilité d'un cas d'autisme... je sais : l'autisme a disparu avec la mutation, mais bon cela y faisait vraiment penser... »

Ifan avait acquiescé, son équipe avait aussi exploré cette voie...

« C'est lors d'un examen ophtalmologique, sur un enfant qui avait été blessé à l'œil, que le docteur Tian a découvert le marquage. Il est venu me trouver, le numéro était partiellement effacé par la blessure, mais il faisait penser à un numéro de série, à une immatriculation... Alors nous avons fait examiner tous les enfants confisqués dans le cas d'affaires d'esclavages, soit 783 en tous sur les cinq dernières années »

« À l'échelle de la planète toute entière, j'espère... » L’avait coupé Ifan

« Bien sûr, mais en ne tenant compte que des vivants... les morts étant systématiquement incinérés après autopsie... nous avons testé les adultes aussi, mais rien,  Pierre qui n'a certainement pas plus de quatorze ans reste de loin l'aîné »

« Celui qui a déclenché l'alerte devait être un peu plus âgé... 15 ou 16 ans, et j'en ai vu d'autres qui auraient ces âges s'ils avaient survécus... » Avait complété Ifan, piquant la curiosité de Cathy au vif.

« C’est quoi cette histoire d'alerte ADN ? Êtes-vous en train de dire que cet enfant était recherché ? Par  sa famille ? »

« Oui et non, il semblerait que se soit un clone... le clone de quelqu'un que Torchwood surveille de près »

« Vous pensez que les autres pourraient aussi être des clones ... ? »

« Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir... combien en avez vous ? » Avait-il demandé.

« 312 en tout, répartis entre ici, le Einstein Institute et Il Innocenti… je pourrais certainement faire en sorte que tout les enfants soient testés pour que vous ayez les résultats demain matin »

« Merci, mais ce ne sera pas utile, veillez plutôt à organiser leur évacuation : je les ramène sur New Cardiff dès demain... »

« Vous... vous ne pouvez pas faire ça ! » Cathy était outragée, ce type débarquait comme ça ... et il n'était pas question qu'il emmène ces enfants... surtout ces enfants là... pas question, ils étaient trop vulnérables !

« Ces enfants, commencent à faire des progrès, nous avons des résultats... qu'est-ce que vous allez faire d'eux... »

Ifan la regardait de ses grands yeux mauves, il lui faisait l'effet d'un prédateur contemplant sa proie se débattre... elle ne laisserait pas ce... cet animal à sang froid embarquer ces enfants... d'abord qu'est-ce qu'il pouvait y comprendre...

« Mais, si vous le désirez, je serais honoré que vous vous joignez à mon équipe, vous connaissez ces petits, ce transfert risque d'être vécu par eux comme un nouveau traumatisme. Si des membres de votre staff veulent ce joindre à nous, j'obtiendrais les ordres de transfert nécessaires... » Avait-il dit contre toutes attente.

Elle était restée interdite... bluffait-il... ? De toute façon s'il bluffait, il allait le regretter : il était hors de question qu'elle les abandonne.

« Je viens, et je ne serais pas seule »

« Très bien, je m'occupe de faire affréter un navire pour 312 enfants et un staff de... trente adultes ? »

« Trente... sans problème... Monsieur... »

« Docteur Ifan Harkness, je suis sûr que ce sera un plaisir, Docteur Laurent »

Ethan, avait repris la direction du parc le cœur plus léger, il était même de bonne humeur, content de lui, le jardin semblait encore plus accueillant… et assis sur son banc… le capitaine donnait à manger à des oiseaux. Il n’avait pas levé la tête avant qu’Ethan se soit arrêté tout près de lui et avec son inimitable sourire « bien amusé ? » s’était-il enquis.

 

A suivre…


takisys  (05.02.2010 à 20:12)

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Les bracelets rouges (2017), S05E05
Lundi 29 avril à 21:10
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Lundi 29 avril à 21:10
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Actualités
Au programme de ce jeudi

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Quelques nouveautés sont à l'horaire en ce jeudi 2 mai. Malheureusement, quelques séries quittent...

Au programme de ce mercredi

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Si le mois de mai est à l'image de ce mercredi 1er mai, nous n'aurons assurément pas le temps de...

Un nouveau venu et une dixième saison pour la série Grantchester

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Bien avant la diffusion de la 9ème saison attendue en 2025 sur ITV, la série britannique...

Audiences US - Bilan du 20 au 26 avril

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Après des semaines extrêmement compliquées, les comédies dominicales de la FOX sont enfin toutes à...

Une série Scooby-Doo en développement chez Netflix avec un producteur de talent

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Netflix a décidé de s'associer à Greg Berlanti (You, All American, Riverdale, Dead Boy Detectives)...

HypnoRooms

sabby, Hier à 11:08

Hello à tous !! Les calendriers sont arrivées à Yellowstone et au SWAT On vous attend

Sonmi451, Hier à 11:33

2 thèmes Gilmore Girls vous sont proposés, entre eux mon cœur et ma tête balancent, vos votes sont donc décisifs. RDV dans préférence, merci.

Aloha81, Hier à 12:16

Aloha ! Nouvelle PDM et le nouveau calendrier est arrivé sur le quartier Magnum P.I. !

Aloha81, Hier à 12:17

Sachez aussi que vous pouvez toujours voter au sondage !! Bon 1er mai à tous !

ShanInXYZ, Hier à 17:45

Nouveau mois sur le quartier Doctor Who, calendrier, PDM, Sondage, Survivor et toutes les infos sur la saison qui arrive, passez voir le Docteur

Viens chatter !

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