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Série : Kaamelott
Création : 08.11.2021 à 15h08
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Ils étaient de retour. Il était en vie. Elle était en vie. Leur fille était en vie. Et il la leur avait ramenée. Pour la première fois en dix ans, Léodagan et Séli sentirent leur cœur s'envoler (KV1) » choup37
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Cette fic se déroule pendant Kaamelott: Premier volet, le film. Des spoilers sont donc possibles, même légers.
*-*
Le bruit était monté progressivement.
Un murmure parmi tant d’autres, un son unique, perdu au milieu du vrombissement du camp et de sa vie quotidienne.
Un son, qui n’avait qu’augmenter.
Cela avait d’abord été un mot.
Assis sous une tente, Léodagan n’y avait pas prêté attention, trop occupé à essayer de communiquer avec l’autre abruti de Burgondes.
Il avait des tourelles à récupérer, merci bien.
Mais le bruit n’avait fait qu’augmenter, jusqu’à devenir insupportable.
Irrité, il s’était redressé, prêt à pousser une bonne beuglante, avant de se figer aux côtés du roi Burgonde.
Arthur.
Arthur.
Le prénom était inimitable.
Léodagan l’avait entendu tous les jours pendant quinze ans.
Arthur.
Un grognement lui échappa lorsqu’il se retrouva pris dans la marée humaine paniquée qu’était soudainement devenu le camp. Partout, la foule courrait, échangeant des cris et autres sons incompréhensibles.
Le souk.
La définition même du souk.
Jamais à court de mots tendres, le roi de Carmélide lâcha une série d’insultes promptes à bruler les oreilles des plus sauvages, avant de se tourner vers son château.
Comme si les autres débiles allaient l’entendre d’où ils se trouvaient, réalisa-t-il la seconde suivante. Bon, cela aurait au moins eu le mérite de le défouler. Fronçant les sourcils, Léodagan se prépara à remonter le chemin vers la masse de pierres, mais s’arrêta net en voyant plusieurs personnes s’agiter en haut des remparts.
Son périple fut une nouvelle fois interrompu net par le son distinctif de l’énorme porte de bois s’ouvrant dans un immense crissement, avant que l’ombre reconnaissable parmi toutes de sa femme en émerge.
Il n’eut pas le temps de l’appeler que déjà elle courrait, dévalant à toute vitesse la distance la séparant du camp.
La gorge du roi de Carmélide s’assécha brutalement.
La voix de Séli mourut.
Les dix années n’avaient pas été tendres avec elle, en particulier depuis l’enlèvement de Guenièvre et sa disparition.
Mais Léodagan n’avait aucun doute qu’elle avait conservé tout son esprit.
Alors oui, Séli avait toujours été plus prompte à l’espoir que lui. Elle analyserait avec fureur chaque rumeur, chaque murmure, chaque bribe d’information qui leur parviendraient de tout le royaume de Logres, ou plutôt ce qu’il en restait.
Et son mari n’avait pas exactement été un véritable soutien, le niveau des disputes augmentant au point qu’ils faisaient à présent chambre séparée.
Chacun vivait son deuil de manière différente.
La peur, la rage, l’impuissance étaient capables de dévaster n’importe qui.
En cet instant, cependant, Léodagan sentit quelque chose s’éveiller en lui.
Sa femme était peut-être plus ouverte d’esprit que lui, mais elle n’était pas une naïve.
Et elle avait toujours eu d’excellents yeux.
Si elle avait l’impression d’avoir reconnu la femme sur le chemin..
Sans un mot, le couple remonta le camp, repoussant brutalement les Burgondes sur son passage avant de s’arrêter à son extrémité. Autour d’eux, le silence tomba peu à peu au fur à mesure que les voyageurs se rapprochaient du château.
Bientôt, plus aucun doute ne fut possible.
Les années ne l’avaient pas épargnée, mais c’était bel et bien elle.
La robe blanche était plus luxueuse que tout ce qu’elle n’avait jamais pu porter, et elle était totalement engoncée dedans, rendant sa démarche difficile, mais ses pas étaient fermes et assurés alors qu’elle marchait en direction du château.
Son visage était fatigué, et ses traits tirés, mais une joie particulière brulait dans son regard lorsqu’elle se tourna vers son compagnon le plus proche, leurs bras liés.
L’ombre d’un sourire traversa le visage de celui-ci alors qu’il hochait la tête, le soulagement évident dans ses yeux au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient.
Malgré tout, Léodagan et Séli ne purent manquer la manière dont il tournait sans arrêt la tête, son angoisse évidente.
Ils ne pouvaient pas tellement le blâmer.
Après dix ans de fuite, qui ne serait pas terrifié ?
La main de l’homme se referma davantage autour du bras de sa compagne, et Léodagan et Séli comprirent qu’ils s’étaient trompés.
Arthur ne s’inquiétait pas pour lui, mais pour ses compagnons, et en particulier, sa femme.
Sa femme.
Guenièvre.
Arthur.
Ils étaient en vie.
Il l’avait ramenée.
Il la leur avait ramenée.
Après toutes ces années sans nouvelle, et sans espoir, tout ce temps passé en vain à chercher un indice, un détail, quelque chose pour la retrouver, le désespoir augmentant en même temps que tout leur était pris, tout leur était volé, leur fille en premier, leur enfant, leur ainée…
Après tout ce temps, passé à attendre la nouvelle fatidique...
Toutes ces années, à se déchirer, brisés...
Elle était de retour.
En vie, et souriante.
Il la leur avait ramenée.
Pour la première fois en dix ans, Léodagan et Séli sentirent leur cœur s’envoler.