HypnoFanfics

Le langage des fleurs

• Heeeeeeey !

Laurel roula des yeux en entendant la voix surexcitée de Tommy s’élever du canapé. Soupirant, elle laissa tomber son sac à main sur le sol, avant de se débarrasser de son manteau, l’accrochant avec fatigue au porte-manteau usé sur le mur.

Un autre jour, et d’autres combats.

Toujours se battre, constamment, pour défendre les plus faibles.

C’était la voie qu’elle avait empruntée, et pour rien au monde elle ne la regrettait.

Mais parfois, elle était si usée.

Un léger sourire apparut sur ses lèvres lorsque son petit-ami apparut dans le couloir, vêtu d’un vieux jean et d’une chemise verte aux manches négligemment remontées sur ses coudes.

Tommy s’était musclé, depuis qu’il travaillait à l’ouverture du club avec Oliver.

Ahum.

La jeune femme secoua la tête, repoussant son train de pensées, avant de sourire de nouveau lorsqu’elle se retrouva enveloppée dans une étreinte d’ours.

• Salut, toi, murmura le brun en l’embrassant gentiment. Longue journée ?
• Hum .. Tu n’as pas idée..
• A vrai dire, si.. Un massage conviendrait-il à madame l’avocate ?
• Oooh, tu me parles amour, marmonna l’intéressée, en se laissant tomber mollement contre lui.
• Ah ouiiiiiiii ? la taquina Tommy. Hey, rit-il quand elle le frappa.
• Dehors, sagouin ! Oh, j’ai besoin d’un verre, soupira-t-elle.
• Bières ? interrogea gentiment son compagnon en frottant son dos.
• Huuuuuuuum …
• Allez, viens, rit le jeune homme en enveloppant son bras autour de sa taille, avant de l’entrainer dans le salon, où l’attendait le canapé.

Laurel se laissa tomber sans distinction sur celui-ci, fermant les yeux avec satisfaction en même temps qu’elle entendait Tommy fouiller dans la cuisine. Le son satisfaisant de deux bouchons sautant la fit sourire. Quand elle rouvrit les yeux, ce fut pour découvrir une bière posée sur la petite table basse, accompagnée d’une barre chocolatée.

• Oh mon amour, grogna-t-elle en se jetant avec sauvagerie sur la nourriture.
• Je serais plus faible, je le prendrai mal, commenta Tommy en la rejoignant, un saucisson et un couteau en main.
• Hum, la paix, grogna la jeune femme en dévorant avec satisfaction. Toi, Tommy Merlyn, est un séducteur invétéré, grogna-t-elle en le pointant de sa bière, la bouche pleine de chocolat.
• Yep, sourit grivoisement le brun. Et tu m’aimes ainsi.
• Mes kilos en trop à venir ne t’aiment pas !
• Quels kilos ? Ceux de ton orgueil surdémesuré ? la taquina Tommy, avant de reculer devant son expression menaçante. Doucement !

Laurel le fixa de son regard noir, la bouche toujours pleine, et il sentit son cœur manquer un battement.

Si belle. Si assurée. Si .. Parfaite.

Maintenant ou jamais, pensa-t-il, sa gorge s’asséchant en même temps que sa confiance en lui-même disparaissait soudainement.

• Je … Heu … J’ai quelque chose pour toi, marmonna-t-il en se frottant l’arrière du crâne.

Laurel haussa un sourcil, et reposa sa bière.

• Oui ?
• Oui.. C’est pas grand-chose, mais…
• La jeune femme l’interrompit, son expression se faisant gentille. C’est ok. Quoique ce soit, ce sera génial. Son compagnon se mordit la lèvre, gêné. Montre ! insista-t-elle, et il sourit enfin, se levant.
• Ferme les yeux ! Ferme les yeux ! insista-t-elle, et elle obéit, amusée.

Si elle avait cru voir un jour Tommy Merlyn se montrer timide en offrant un cadeau à une fille.

Mais elle n’était pas n’importe quelle fille, n’est-ce pas ?

Elle était sa petite-amie.

Et si ce n’était pas la preuve d’à quel point il avait évolué, alors rien d’autre ne fonctionnerait.

• Tu as les yeux fermés ? Tu es prête ? Vas-y, ouvre-les !
• Je...Oooh, Tommy !

Ses yeux s’écarquillèrent un peu plus alors qu’elle découvrait l’immense bouquet de fleurs. Face à elle, les roses rouges étincelaient, le bouquet si large que Tommy le tenait des deux mains. Des roses blanches composaient le centre, leur couleur vive contrastant avec la chaleur rouge.

• Elles sont magnifiques ! Oh, Tommy ! Combien est-ce que tu les as payées ? Tu n’aurais jamais dû ! s’exclama-t-elle en se levant pour les sentir, son regard ivre de plaisir.
• Ce n’est rien.. Et cela fait longtemps que j’en avais envie, admit son petit-ami, ses joues légèrement rouges.

Laurel se redressa, un sourire immense aux lèvres. D’un geste ferme, elle saisit son col, l’attirant à lui pour un baiser passionné. Le jeune homme le lui rendit avec enthousiasme, le couple échangeant un regard enivré lorsqu’ils reculèrent enfin pour respirer.

• Vous, Monsieur Merlyn, allez passer à la casserole ce soir, murmura l’avocate en caressant son torse. Dès que j’ai trouvé un vase suffisamment grand pour contenir cette folie que vous n’auriez jamais dû vous permettre.
• Ce n’est jamais une folie quand c’est pour toi, souffla le jeune homme, son souffle rauque. Tiens, murmura-t-il en les lui tendant avec précaution.

Laurel se mordit la lèvre, le fixant de côté. Ce n’était pas qu’elle n’appréciait pas la gentillesse, mais elle s’habituait toujours à la nouvelle attitude de Tommy, et son évolution de dragueur impénitent à un compagnon sincère et sérieux.

Elle avait toujours su qu’un homme bien se dissimulait sous l’arrogance et l’apparente immaturité du fils Merlyn, mais elle n’aurait jamais pensé être celle permettant cette évolution.

Souriant, elle saisit les fleurs avec délicatesse, avant d’embrasser une seconde fois le jeune homme, et se diriger vers la cuisine, son pas léger. Tommy la suivit à la trace, ouvrant les placards pour trouver un vase suffisamment grand. Une fois ce dernier choisi, Tommy le remplit d’eau, alors que Laurel s’affairait à couper les tiges pour permettre aux fleurs de rentrer. Hochant la tête avec satisfaction, elle les glissa dans le vase, avant de s’emparer de ce dernier pour le placer sur la table du salon, à la vue de tous.

• Là ! Parfait !
• Tu es sure ? Ce ne serait pas mieux dans la cuisine ?
• Parfait, répéta-t-elle, avant de se tourner vers lui, un immense sourire aux lèvres. Tout le monde doit le voir, affirma-t-elle, le faisant rougir.
• Je ne suis pas sûr..
• Moi si, répliqua-t-elle, avant de saisir son cou, l’attirant à elle pour l’embrasser avec passion.

Tommy humma, satisfait, et la rapprocha de lui, enveloppant son dos de ses larges mains.

• Merci, murmura finalement Laurel, en caressant son visage. C’était adorable. Et tu n’aurais vraiment pas dû dépenser autant.
• C’était pour toi, protesta-t-il.

Elle lui sourit gentiment, son regard tendre.

Elle était si fière de lui.

Tommy n’était pas toujours doué, mais il faisait d’énormes efforts pour apprendre et s’améliorer.

Et cela valait tout l’or du monde.

choup37  (23.11.2021 à 19:04)