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Série : The Pretender
Création : 18.06.2022 à 19h43
Auteur : sanct08
Statut : Terminée
« Sydney est bien plus que le mentor de Jarod, il est presque un père pour lui mais comment s'est forgée cette personnalité et quel impact ont eues les premières années de Jarod au Centre? » sanct08
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Cet OS a été écrit dans le cadre du défi HypnoFanfics 3
Sydney regardait avec attention le petit garçon d'environ 4 ans qui bâtissait une gigantesque structure avec une dextérité et une facilité déconcertantes pour un enfant de son âge. Le Centre avait de nombreux patients parmi lesquels figuraient des enfants, sensationnels pour la majorité, mais jamais Sydney n'en avait vu un comme Jarod. Le petit garçon était brillant, exceptionnel, un génie. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il faisait désormais partie du "projet caméléon" ; ce projet avec lequel le Centre ambitionnait de révolutionner le monde. Et Sydney était enchanté d'en faire partie. Lorsque Mr Parker en personne était venu le trouver et lui demander de collaborer au programme, il avait été flatté. Aujourd'hui il rencontrait son protégé.
"Bonjour Jarod, je m'appelle Sydney, je vais m'occuper de toi un moment.
- Pourquoi ? Où sont papa et maman ?"
Le jeune psychiatre ne s'étonna pas, sur l'instant, de cette question. Le Centre recueillait de nombreux enfants orphelins et il pensa que le garçonnet ne s'était encore tout simplement pas habitué à l'idée de ne plus avoir de figure parentale. Il fut tout à coup saisi d'une bouffée d'affection immense pour ce petit bout de chou. Il ne pourrait jamais remplacer sa mère, il n'en avait ni le physique ni l'envie, mais il pourrait essayer de lui donner une certaine stabilité paternelle ou, tout au moins, masculine.
Les premières semaines de Jarod au Centre furent éprouvantes pour le mentor et son protégé. L'enfant réclamait régulièrement après ses parents et Sydney, malgré tout son savoir et toutes ses compétences de psychologie, n'avait jamais eu à affronter une telle situation par le passé. C'était d'autant plus difficile que le petit garçon devait passer la grande majorité de ses journées à simuler tout un tas d'événements pour faire avancer la recherche médicale, scientifique ou encore technologique. Jarod était souvent effrayé par ce qu'on lui demandait de faire et prenait la fuite. Son mentor lui courait alors après pour l'empêcher de quitter la salle de simulations ou, s'il n'était pas assez rapide pour l'arrêter, errait à sa recherche dans les couloirs en priant pour qu'un Nettoyeur le lui ramène ou le reconduise à sa chambre. Là, il prenait du temps pour expliquer à Jarod qu'il ne devait pas avoir peur, qu'il ne laisserait rien lui arriver puis il le consolait en le prenant doucement contre lui ou en lui tapotant gentiment l'épaule comme le faisait son propre père. Il avait même mis au point un code secret entre l'enfant et lui pour faire cesser une simulation si le petit avait trop peur ! Il se débrouillait donc comme il le pouvait et estimait ne pas s'en tirer trop mal compte tenu du fait que son enfance commençait à dater un peu et qu'il n'était pas père.
Il fallut au psychiatre de longs mois pour établir une relation de confiance entre Jarod et lui et, peu à peu, il commença à éprouver de la honte et de la culpabilité à l'idée de le priver ainsi de son enfance. Il avait bien conscience de l'importance que revêtait Jarod aux yeux du Centre parce qu'il le voyait agir au quotidien cependant... Jarod n'était plus un enfant comme les autres. Il ne sortait jamais de l'enceinte du complexe, ne faisait jamais de la balançoire, ne mangeait que des aliments riches en nutriments ou en vitamines, ne s'amusait pas à sauter dans les flaques d'eau après une averse, n'allait pas à l'école et ne pouvait même pas lire les contes de fées ! Sydney se demandait ce qui adviendrait du petit garçon quand il serait plus âgé et relâché dans le monde. Serait-il là pour le guider et l'épauler ? Tel un père conduisant son fils sur le chemin de la vie ? D'ailleurs qu'était-il pour Jarod ? Un mentor, un tuteur, un père ? Le Centre désapprouvait la relation qu'il avait tissée entre eux. Elle était jugée trop fusionnelle et risquait de compromettre le projet. Il savait que Mr Raines, son collègue, faisait tout pour lui retirer la garde de Jarod mais que la Tour ne cédait pas. Il se demandait d'ailleurs bien pourquoi compte tenu de l'influence que le médecin avait au sein de l'entreprise. La plupart du temps, Sydney faisait au mieux pour éloigner ces pensées cependant une petite voix qui, étrangement lui rappelait celle de Catherine Parker, lui susurrait que c'était du temps perdu. Du temps utilisé à mauvais escient. Il avait quelque fois l'horrible impression d'être un bourreau.
Oh bien sûr il éprouvait de la fierté en voyant ce qu'accomplissait son fils, enfin celui qu'il considérait comme tel, mais il savait également qu'il se rapprochait assez dangereusement de ce nazi, le Dr Krieg, qui les avait enfermés et étudiés dans les camps pendant la Guerre son frère et lui. Cette simple réflexion le faisait frémir d'horreur et pourtant il restait muet et inactif sachant pertinemment que s'il faisait le moindre geste ou levait la voix il perdrait l'opportunité de sa carrière. Jamais il n'aurait une autre opportunité d'accomplir l'œuvre de sa vie. Agirait-il de même si Jarod était de son sang ? Ou s'il n'était pas aussi extraordinaire ? Ou si son ambition ne prenait pas si souvent le dessus sur sa raison ? Que diraient ses parents ou les GI qui avaient libéré leur camp en le voyant reproduire les erreurs du passé ? Que dirait-il à ses enfants plus tard ? Qu'il avait participé à des expériences sur un bambin innocent et qui avait pour seul tort d'avoir un QI cent fois supérieur à la norme comme lui-même avait été un enfant abusé et dont le seul crime était d'avoir un frère jumeau ? Était-ce possible de concilier ses envies et son ambition professionnelles avec son amour et ses regrets vis-à-vis de Jarod ? Ne pouvait-il pas tout simplement cesser d'être torturé par sa conscience ? Était-ce donc si dur d'être père?