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Série : Doctor Who (2005)
Création : 20.06.2022 à 00h55
Auteur : ShanInXYZ
Statut : Terminée
« Clara nous raconte sa rencontre avec Jane Austen qui a changé sa vision de la vie » ShanInXYZ
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Cet OS a été écrit dans le cadre du défi HypnoFanfics 3
Un instant hors du temps
Quand on connaît le Docteur on a l’opportunité de faire des rencontres hors du commun. Il avait déjà accepté de m’emmener voir Robin des Bois alors qu’il était persuadé qu’il n’existait pas et que c’était une légende, alors quand il m’a fait rencontrer Jane Austen, non seulement cela a été une surprise mais ça a changé ma vie.
Avec le recul, je le soupçonne d’avoir voulu me changer les idées, il connaissait mon amour pour cette auteure dont j’avais toujours admiré l’œuvre et pensait sans doute que ça me ferait du bien après avoir perdu Danny.
C’est ainsi qu’un beau matin du mois de juin, je l’avais rejoint dans le Tardis comme je le faisais régulièrement et nous voilà parti pour l’Angleterre de la fin du 18ème siècle.
Moi qui aimais les tenues d’époque, j’étais ravie et c’est vêtue d’une exquise petite robe à la mode que je me suis retrouvée à flâner dans la campagne anglaise, quand par un curieux hasard, nous avons rencontré une jeune femme tout à fait charmante, que je n’ai pas identifiée tout de suite car le Docteur ne m’avait pas vraiment révélé le but de ce voyage et je dois avouer que je m’en moquais un peu. Soudain, il prétexta une chose importante à faire puis demanda à cette demoiselle si elle voulait bien me tenir compagnie, ce qu’elle accepta avec la plus grande gentillesse, alors que je voyais le Docteur s’éclipser en me laissant avec cette inconnue sans comprendre à quoi il jouait.
Elle me proposa de faire une promenade et tout en faisant la conversation, elle me parla de sa famille, de son père, de ses frères mais surtout de sa sœur, Cassandra. C’est là qu’un doute m’envahit. Il ne m’avait quand même pas laissé avec mon auteur préféré sans me le dire. J’orientais adroitement la conversation sur la littérature et elle me confia qu’elle s’essayait un peu à l’écriture, qu’elle avait déjà plusieurs textes à son actif mais qu’elle n’était pas vraiment un écrivain, qu’elle aimait raconter ce qu’elle voyait dans son entourage et s’amuser à décrire la société autour d’elle mais sans n’avoir réellement d’autre but que de divertir sa famille.
Nous avons discuté longuement puis avons trouvé un endroit tranquille, sous un arbre près de la rivière, on parlait comme deux amies, de la liberté des hommes, des devoirs des femmes et elle trouvait ça aberrant. Toutefois, elle s’estimait chanceuse d’avoir un père et des frères qui ne l’avait pas cantonnée dans la culture seulement réservée aux femmes, contrairement à d’autres jeunes femmes de son âge. Elle m’avoua que bien qu’elle se moque des histoires d’amour décrites dans les romans, elle espérait secrètement trouver l’amour qui lui conviendrait même si elle ne se faisait pas d’illusions, avec ses idées, elle doutait sérieusement de trouver un parti qui l’accepte comme elle était.
Je tentais de la rassurer, tout en sachant, au fond de moi qu’elle avait malheureusement raison. Elle me demanda si j’avais déjà été amoureuse, s’excusant aussitôt de sa curiosité mais elle aimait avoir des avis différents sur le sujet. Je ne sais pas si c’est sa sincérité ou tout simplement le fait que j’avais besoin de parler, mais je lui fis le récit de mon histoire avec Danny sans entrer dans les détails, bien sûr, et arrivant à la fin, une larme coula le long de ma joue sans que j’aie pu l’empêcher.
Elle prit son mouchoir et essuya ce signe de ma tristesse face à mon amour perdu et s’excusa de m’avoir fait évoquer des souvenirs douloureux. Elle trouvait mon histoire très belle mais tellement triste et trouvait injuste de souffrir comme cela. Après réflexion, elle se demandait même si elle avait vraiment envie de connaître l’amour si ça faisait souffrir à ce point.
Je lui souris puis lui expliqua qu’aucune de mes larmes, ne pourrait jamais me faire regretter ce que j’avais ressenti, c’était difficile à expliquer mais cet amour était un mélange de sentiments allant du bonheur à la frustration, rougissant comme une gamine avec des papillons dans le ventre rien qu’à l’idée de le voir ou d’avoir le cœur qui s’affolait lorsque je sentais ses lèvres sur les miennes.
Elle s’amusa de mon enthousiasme, voulant bien croire à cet état de grâce mais que jamais elle ne pourrait comprendre puisqu’elle ne saurait jamais ce qu’était un baiser. Sa déclaration était tellement touchante que je lui demandais si elle n’avait jamais eu l’occasion ou l’envie d’essayer d’embrasser quelqu’un. Un homme, grand dieu, bien sûr que non, elle était curieuse mais déjà qu’elle était tolérée avec ses idées bien arrêtées, se jeter au cou d’un de ces messieurs la mettrait pour de bon au banc de la société.
Je m’excusais aussitôt pour mon audace, j’avais oublié que ce qui se fait au 21ème siècle était impossible pour une jeune femme du 18ème. Elle me regarda avec étonnement avant de demander si j’avais déjà fait ce genre de chose. Ne voulant pas étaler tous mes flirts, j’évoquais le temps où plus jeune, avec une amie on s’était demandé ce qu’on pouvait ressentir et que l’idée saugrenue d’essayer ensemble pour s’entraîner ou juste pour voir nous était venu mais qu’on n’avait jamais osé, ce qui la fit rire.
Je souris, heureuse d’au moins avoir réussi à la faire rire avec mes bêtises de gamine, je songeai à ce temps où je ne savais pas ce qu’était un baiser et m’inquiétait de si mon premier baiser serait réussi, si je saurais m’y prendre comme il faut, ce qu’on est bête quand on est jeune et naïve, on fait toute une histoire pour une chose aussi simple. Elle rit de plus belle disant qu’elle s’était souvent posé ce genre de question, mais qu’elle n’avait jamais pensé à chercher un substitut pour s’entraîner.
Ce fut à mon tour de rire tellement c’était drôle en y repensant, effectivement quelle drôle d’idée. Elle pouffa puis se pencha en avant, cachant son visage dans ses mains, j’avais peur de l’avoir choquée, mais elle se redressa vivement et se tourna vers moi et me regarda d’un air sérieux. C’est là que je la regardais plus attentivement et je fus touchée par l’éclat dans ses yeux, elle n’était pas d’une beauté extraordinaire mais elle avait un charme certain qui ne laissait certainement pas indifférent.
Elle approcha son visage, moi aussi, elle posa une main sur ma joue et je fermais les yeux puis elle posa ses lèvres sur les miennes d’abord timidement puis plus audacieuse et si naturellement, j’aimais ce que je ressentais, comme si j’étais à nouveau vivante et je répondis à son baiser avec plus de fougue. Cela ne dura sûrement que quelques secondes, mais pour moi ce fut un instant très beau et très intense. Quand nous nous écartâmes pour nous regarder à nouveau, elle me sourit et je fis de même. Puis elle me dit qu’effectivement, ça valait le coup d’essayer et nous avons éclaté de rire.
Le Docteur n’a jamais su ce qui s’était passé avec Jane, il est revenu quelque temps après, sans doute quand il a estimé que j’avais eu le temps de passer un moment en agréable compagnie mais ne pensais certainement pas à cela.
Je ne vous dirais pas si nous avons prolongé ce doux intermède et encore moins si nous avons fait d’autres essais, mais j’ai découvert que je pouvais aimer à nouveau, que j’avais le droit de vivre et après cette rencontre j’ai vécu ma vie pleinement.
J’ai décidé d’être une femme libre qui ne se refusait rien et surtout pas le droit de profiter de tout ce que la vie avait à m’offrir, j’en ai fait ma fierté et je ne me suis plus jamais mis de barrières. J’ai vécu à cent à l’heure, j’ai joué, j’ai perdu mais je n’ai jamais eu de regrets. Ah si peut-être un, celui d’avoir vendu la mèche à mes élèves en leur parlant de cette femme incroyable qu’était Jane Austen et qui embrassait merveilleusement bien, oups !
FIN