HypnoFanfics

Astrid servit deux tasses de thé qu'elle venait de préparer, pour elle et pour le commandant Coste. Il allait leur falloir du temps pour discuter, elles avaient toutes les deux des choses à se dire. Les deux femmes prirent une gorgée de thé. Chacune attendait que l'autre prenne la parole.

- Raphaëlle, débuta Astrid. Je dois vous dire quelque chose.

- Je vous écoute Astrid. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je suis allée voir madame Anne Langlais au poste.

- Oui je sais Astrid, je suis venue au poste avec vous.

- Madame Anne Langlais m'a dit qu'elle avait un enfant de sept ans. 

Raphaëlle haussa les sourcils, surprise par la situation.

- C'est l'enfant de papa. Elle dit que c'est l'enfant de papa.

- Oh wow, réagit Raphaëlle.

- J'ai un petit frère. Elle a dit que j'avais un petit frère. Je ne sais pas ce que ça veut dire.

- Je ne sais pas moi. Est-ce que vous voulez le rencontrer ?

- Pour quoi faire ? s'interrogea la documentaliste.

- Je ne sais pas, pour lui parler de votre père ? Lui expliquer qui il était et comment il était avec vous ?

- Pour quoi faire ? Je ne comprends pas.

- Ce petit garçon, commença Raphaëlle.

- Mon petit frère.

- Votre petit frère, il n'a jamais eu l'occasion de connaître votre père et il ne pourra jamais le connaître.

- Parce que papa est mort.

- Oui. Et puis c'est votre famille.

- Ah. 

- Je sais que c'est un concept compliqué pour vous.

- Oui. Et je ne saurais pas quoi dire à un enfant de sept ans, énonça la documentaliste en faisant bouger ses doigts.

- Oui, ça je peux comprendre, répondit Raphaëlle en réfléchissant.

Astrid se saisit de sa tasse avant de boire doucement.

- Les puzzles ! Vous pouvez lui parler de puzzles !

- Ah.

- Ça avait bien marché avec Théo.

- Oui. Théo aime bien les puzzles.

- Et peut-être que ça fonctionnera avec votre frère. Et si ce n'est pas le cas, on trouvera autre chose.

- On ? remarqua Astrid

- Oui, je pourrais peut-être venir avec vous, si vous voulez.

- J'aimerais beaucoup. Oui. Merci.

Astrid souriait à la proposition de Raphaëlle qui se mit également à sourire. Les deux femmes sirotèrent leur thé en silence.

- Raphaëlle. 

- Oui ? 

- Vous avez dit avoir quelque chose à me raconter, quand nous sommes arrivées à la documentation criminelle.

- Oui c'est vrai. 

- Qu'avez-vous à me raconter, Raphaëlle ?

- Eh bien... pendant que vous parliez avec madame Langlais, j'ai demandé à Nico de me rejoindre sur le toit pour discuter.

- Cela n'a rien d'extraordinaire, vous et le capitaine Perran vous retrouvez régulièrement sur le toit pour discuter et fumer une cigarette.

- Quoi ? Comment vous...

- L'odeur Raphaëlle. Vous sentez le tabac certains jours.

Raphaëlle hocha la tête, forcément qu'Astrid l'aurait remarqué ! Mais elle remarqua, elle, qu'Astrid n'avait rien dit, malgré le fait que l'odeur lui était probablement désagréable.

- Bref, oui, c'est régulier mais ce soir, c'était différent.

- Ah.

- J'ai dit à Nico que j'étais amoureuse de lui.

- Vous. Vous êtes amoureuse du capitaine Perran ?

- Ouais... 

- Et le capitaine Perran a dit à Tetsuo qu'il avait été amoureux de vous pendant des années.

- Oui...

Le visage de Raphaëlle était triste et perdu.

- Mais le capitaine Perran est en couple. Il est avec la sœur du lieutenant Enguien, Emma.

- Je sais Astrid, je sais. 

- Qu'est-ce qu'il a répondu ? demanda Astrid.

- Qui ça ? demanda Raphaëlle, perdue.

- Le capitaine Perran, quand vous lui avez dit que vous êtes amoureuse de lui. Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Il m'a engueulé ! Vous y croyez, vous ?

- Oui je le crois, puisque vous me le dites, je n'ai aucune raison de douter de votre parole.

- Oui bien sûr, c'était une façon de parler. Nico a cru que je lui faisais une blague alors que... Raphaëlle souffla.

- Alors que vous êtes amoureuse de lui et que ça n'était pas une blague.

- Exactement Astrid. Exactement... souffla le commandant de police.

- Je ne comprends pas ce qui vous chagrine, Raphaëlle.

- Nico et moi on s'est embrassé, c'était... c'était... pas du tout comme je l'avais imaginé !

- Ah.

- C'était bien hein ! Mais... Il était tellement énervé !

- Pourquoi ça ? Pourquoi était-il énervé, le capitaine Perran ?

- Je sais pas... Parce qu'il pensait que je lui faisais une blague ? Parce qu'il est avec quelqu'un en ce moment ? J'en sais rien...

- Pourquoi ne lui avez-vous pas demandé ?

- C'est compliqué pour moi vous savez Astrid. J'ai déjà dû prendre mon courage à deux mains pour lui dire ce que je ressentais alors...

- Votre courage à deux mains, répéta Astrid en regardant ses mains. C'est une expression imagée.

- Oui Astrid. Pardon.

- C'est pas grave.

Astrid regarda l'heure à sa montre.

- Il est tard. Je devrais rentrer chez moi.

- Oui, moi aussi. Je vous raccompagne ?

- D'accord. 

Les deux femmes rangèrent le nécessaire à thé avant de prendre leurs affaires et de quitter la documentation criminelle. Cette discussion leur avait fait du bien à toutes les deux.

FIN