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Série : Broadchurch
Création : 09.01.2023 à 21h11
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Post s1. Alec décrocha son téléphone sans réfléchir. « Allo ? ». A l’autre bout du fil, un silence. « Papa ? ». Après toutes ces années, Daisy recontacte enfin son père. » choup37
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La sonnerie de son téléphone portable tira brutalement Alec de ses pensées. Roulant des yeux, l’Ecossais plongea la main dans la poche de son costume, en tirant son téléphone qu’il ouvrit d’un geste sec. Face à lui, les vagues allaient et venaient, danseuses éternelles le provoquant de leur écume mortelle.
La plage, toujours.
Alec avait l’impression d’y passer sa vie, depuis son arrivée à Broadchurch.
Putain de ville.
Putain d’enquête.
Ah. Au moins un point positif à la résolution de toute cette histoire : il serait libre de partir dès la nomination d’un nouveau capitaine.
Aucune raison de rester plus longtemps que nécessaire dans cette putain de ville.
A l’autre bout du fil, un silence.
Alec sentit son rythme cardiaque s’accélérer brutalement. Sa gorge s’assécha en même temps que ses mains devenaient moites. Avec fébrilité, il baissa les yeux, vérifiant le nom inscrit sur l’écran de son téléphone.
Aucun doute.
La panique l’envahit. Pourquoi est-ce que sa fille l’appellerait après toutes ces années ? A moins que …
Un long silence gêné retomba, sans qu’aucun d’eux ne sache comment le rompre. Daisy ne lui avait quasiment plus adressé la parole depuis son divorce avec sa mère, trois ans auparavant. Alec n’avait pas été un père modèle avant le désastre de Sandbrook, mais il était depuis devenu un étranger complet.
Le capitaine sentit sa gorge s’assécher un peu plus.
Sa fille.
Sa petite fille.
Sa petite fille l’avait appelé.
Après tout ce temps, Daisy l’avait enfin recontacté.
Pourquoi …
Un reniflement résonna à l’autre bout de la ligne. Alec renifla à son tour.
Stupide, si stupide, il n’avait jamais su lui parler, sa faute, toujours.
Le capitaine sentit le peu de couleurs toujours présentes sur son visage disparaitre brutalement. Il expira brusquement, avant de fermer les yeux.
L’article.
Evidemment.
L’article.
Alec déglutit, son cœur battant la chamade sans contrôle.
Un sanglot résonna à l’autre bout du téléphone. Le brun sentit une vague de haine envers lui-même le traverser.
Il n’avait pas voulu la faire pleurer.
Deux minutes au téléphone ensemble et il faisait pleurer sa fille.
Il était vraiment une tâche.
Malgré lui, Alec sentit une vague de fierté le traverser face à la déduction immédiate de sa fille.
Vous ne grandissiez pas fille de flics sans développer quelques dons.
La fierté laissa immédiatement place à la tristesse et la rancœur, en même temps que tous les terribles souvenirs de Sandbrook et de son divorce remontaient à la surface, et parmi eux, la raison même de son mensonge.
Comme prévu, Daisy n’y fut pas exactement réceptive.
Seigneur, elle avait la même voix que Tess lorsqu’elle lui criait dessus. La familiarité était si forte qu’Alec sentit la nausée l’envahir, les souvenirs de leurs disputes remontant un peu plus à la surface.
Alec se passa de nouveau la main sur le visage.
Alec renifla, avant d’essuyer les nouvelles larmes qui avaient coulé sur son visage fatigué.
Un nouveau sanglot. Alec sentit sa panique augmenter. Il n’avait jamais été doué avec les sentiments, ceux de sa fille compris. L’entendre pleurer, après toutes ces années séparés… C’était trop. Le capitaine ferma les yeux, inspirant profondément, en même temps que les prémices d’une nouvelle crise commençaient à l’envahir. Déjà, il pouvait sentit sa tête tourner, en même temps que son rythme cardiaque augmentait.
D’une main tremblante, il sortit sa boite de la poche de son manteau, l’ouvrant pour avaler deux pilules. Fermant les yeux, il se laissa tomber en avant, sa main désespérément accrochée à son portable.
Daisy.
Il allait l’abandonner, encore une fois …
Il fallait qu’il lui dise…
Alec sursauta, ses yeux s’ouvrant brutalement pour révéler les contours flous de la plage. Il se passa la main sur le visage, avant de reposer son téléphone sur son oreille.
Daisy roula des yeux.
Alec sentit son cœur se serrer.
Un long silence suivit, seulement brisé par le son de leurs reniflements (qu’ils ignorèrent d’un commun accord silencieux) et des vagues au loin (elles en étaient presque apaisantes, bien que hantantes, comparé au chagrin de sa fille, et la colère qui les rongeait tous les deux).
Finalement, ce fut Daisy qui rompit le silence, sa voix usée par les larmes lorsqu’elle murmura :
Alec sentit une vague de bile remonter sa gorge.
Daisy renifla.
Il pouvait l’entendre se mordiller la lèvre nerveusement. Elle avait hérité cela de lui. Cela avait toujours irrité Tess (« Pourquoi tu te mords la lèvre comme ça ? C’est crade ! »).
Certaines choses ne changeaient pas.
Alec entendit son cœur manquer un nouveau battement.
Alec laissa s’échapper un rire désespéré. Daisy frémit, en même temps qu’une vague de culpabilité l’envahissait.
Daisy renifla, avant de rouler des yeux dans une parfaite imitation de son père.
Sa voix mourut, en même temps que chacun prenait conscience du fossé les séparant, et tous les souvenirs manqués.
Daisy roula des yeux.
Alec fronça les sourcils.
Tess laissait leur fille seule ?
Alec sortit brutalement de sa torpeur.
Evidemment, Daisy n’allait pas rendre les choses faciles.
A l’autre bout du fil, Daisy renifla, avant de sourire.
Alec sentit son cœur se gonfler d’amour. Le sentiment était si fort que sa vision se troubla un instant, et quand il se passa la main sur le visage, ce fut pour le découvrir couvert de larmes.
Ce n’était pas une réconciliation, mais c’était un début. Tout n’était pas réparé, et il était probable que certaines choses ne le seraient jamais.
Mais pendant un instant, au milieu de la plage et du sable, l’ombre de la falaise protectrice derrière lui, les oreilles pleines de la voix de sa fille et le cœur plus léger qu’il ne l’avait été en plusieurs années, Alec sentit un sentiment de paix l’envahir.
Pendant un instant, son cœur se remplit d’espoir.
Daisy.