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Série : Doctor Who (2005)
Création : 09.01.2023 à 21h24
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Le temps était donc venu de dire au revoir, à un de de ses plus vieux amis, au fidèle d’entre les fidèles. Celui qu’il aurait été honoré d’avoir eu comme père. Le Docteur se rendait à un enterrement. » choup37
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[fic hommage à Bernard Cribbins, décédé en 2022].
Un cri résonna dans le Tardis.
Un hurlement, comme Amy n’en avait jamais entendu.
Un autre suivit, et puis un autre.
Le son de la douleur, du chagrin et de la rage.
Le son de quelqu’un, qui venait de perdre un proche.
Amy eut à peine le temps de sortir de sa chambre avant que le bruit d’un mur frappé très violemment ne résonne.
Pas dessus elle, le Tardis gémit doucement.
Le vaisseau souffrait.
Sa douleur empestait l’air, le rendant difficilement respirable.
Amy expira brusquement, avant de serrer les poings et courir en direction de la salle des consoles. Rory la rejoignit à mi-chemin, son expression inquiète et tendue.
La pièce était silencieuse à leur arrivée, presque lugubre. La lumière avait été abaissée, distillant une ambiance qu’on aurait aisément pu qualifier de crépusculaire.
Un sanglot résonna.
Le couple échangea un regard, avant de se diriger lentement vers le son. Le Docteur était assis à même le sol, contre la console, ses bras serrant désespérément ses jambes contre lui dans une veine tentative de contenir son chagrin. Ses paupières étaient closes, mais l’on pouvait aisément apercevoir des larmes séchées au coin de ses yeux.
Sans un mot, ses compagnons s’assirent à côté de lui, l’enveloppant de leur présence. Amy inspira profondément, avant de tendre lentement la main vers lui, la posant sur son bras. Le Docteur réagit à peine, serrant plus fort son corps contre lui. Rory soupira, et secoua la tête, avant de regarder autour de lui, à la recherche d’une explication.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour apercevoir le combiné du téléphone installé sur la console, pendant lamentablement.
Le jeune médecin déglutit, avant de baisser la tête. Il n’avait pas besoin de demander pour savoir ce qu’il s’était passé. Son expérience professionnelle, couplée au décès de sa mère, était suffisante.
Certaines choses ne s’oubliaient pas.
Aujourd’hui, le Docteur avait reçu le pire des messages possibles.
Et à en juger par son désespoir, il n’avait pas pu être présent.
Bien sûr que non.
Cela se passait toujours ainsi.
La vie suivait son cours, et vous oubliez. Oublier que vous aviez des amis, des proches, restés derrière, et que certains partiraient plus tôt que d’autres. Oublier que le temps passe vite, et qu’un jour, un maudit jour, vous vous retrouveriez dans un cimetière, au milieu de personnes que vous ne connaitriez pas pour la plupart, mais qui partageraient le même chagrin que vous.
Celui-ci renifla, avant de baisser la tête. Rory se mordit la lèvre, avant de suivre son instinct et le prendre dans ses bras. Le Seigneur du temps sursauta, ses yeux s’ouvrant sous le choc avant qu’il ne lui lance un regard tétanisé. Le cœur de l’humain se serra : est-ce que le Docteur était si peu habitué à des actes de gentillesse ? Avait-il été seul les autres fois ? Y avait-il eu au moins quelqu’un, pour s’assurer qu’il irait bien ?
A côté de lui, Amy suivit son exemple, prenant aussi le Docteur dans ses bras. Les yeux ordinairement enjoués de la rousse étaient emplis d’une tristesse indicible, et Rory sut qu’il n’avait pas besoin d’expliquer.
Amy avait déjà compris.
La voix brisée, épuisée du Docteur venait de résonner, étrangement rocailleuse.
Sans un mot, il se redressa, s’appuyant sur la console pour se relever. Ses pas étaient hésitants, et il trébucha, se rattrapant à un levier.
Par-dessus lui, le Tardis huma tristement.
Amy haussa un sourcil.
Rory hocha la tête, sa voix ferme lorsqu’il ajouta, posant sa main sur l’épaule de son ami :
Il s’interrompit lorsque son compagnon le fusilla du regard. Le Docteur déglutit, détournant la tête. Rory soupira, avant de presser de nouveau son épaule.
L’expression du Seigneur du temps se brisa à ce mot.
Son si vieil ami. Celui qu’il avait appelé Père. Celui pour qui il était décédé, provoquant sa régénération, et la naissance de ce lui.
Celui qui l’avait sauvé, sur tant de niveaux, qu’il ne pouvait même pas commencé à les décrire.
Serait-il donc incapable de lui rendre un dernier hommage ?
Il n’était pas un lâche.
Il ne ferait pas honte à Wilfred.
Il ne ferait pas honte à Donna.
Sa gorge se serra.
Donna.
Donna Noble.
Serait-elle à l’enterrement ?
Sans aucun doute.
Et bien évidemment, elle ne le reconnaitrait pas.
Sa meilleure amie, et il ne pourrait même pas la soutenir, ou pas autant qu’il aurait voulu.
Une nouvelle vague de larmes envahit ses yeux, le faisant vaciller. Avant qu’il n’ait eu le temps de se redresser, cependant, deux paires de bras l’attrapèrent, se refermant fermement autour de lui.
Le Docteur sentit un sanglot monter dans sa gorge.
Sans un mot, il se laissa tomber sur le sol, entrainant les Pond avec lui. Le couple demeura silencieux, le laissant exprimer son chagrin sans intervenir.
Le temps était donc venu. Le temps de dire au revoir, à un de de ses plus vieux amis, au fidèle d’entre les fidèles. Celui qu’il aurait été honoré d’avoir eu comme père, et qui l’avait été, d’une certaine manière. Celui qui l’avait aimé comme un fils, et protégé comme le plus féroce des parents. Celui qui avait veillé sur lui de loin, priant pour lui, à chaque fois qu’il voyait une étoile.
Celui qui avait protégé Donna, pour le reste de sa vie, lorsque le Docteur ne l’avait pas pu.
Celui-ci était tombé.
Celui-ci s’était envolé, rejoignant les étoiles qu’il avait tant aimées.
Aujourd’hui, le Docteur se rendait à un enterrement.
L’enterrement de Wilfred Mott.
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