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Série : Astrid et Raphaëlle
Création : 08.03.2023 à 10h34
Auteur : serieserie
Statut : Terminée
« Un mois après les événements de la fin de la saison 3, l'équipe est de retour sur le terrain mais l'affaire ne semble pas si évidente à résoudre. » serieserie
Cette fanfic compte déjà 35 paragraphes
Le lendemain, Raphaëlle commença sa journée par se rendre à la documentation criminelle.
- Astrid ? Appela Raphaëlle en arrivant.
- Raphaëlle.
- J'ai une question pour vous !
- Ah.
- Est-ce que vous viendriez dîner à la maison avec Tetsuo ce soir ?
- Ce soir ? C'est le lundi que je viens dîner chez vous Raphaëlle.
- Oui mais j'ai besoin de vous. Et de Tetsuo.
- Besoin de nous. Pour quoi faire ?
Raphaëlle baissa les yeux et mit les mains dans ses poches.
- J'ai envie d'inviter Nico à dîner, de lui donner une chance mais je veux qu'on dîne tous les quatre avant de parler à Nico.
- Je ne comprends pas bien.
- C'est ce que vous m'avez dit hier, ça m'a fait réfléchir et tout ça, ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour Nico. Quand je suis perdue, vous me montrez toujours la bonne direction Astrid. J'ai besoin de ma boussole ce soir.
- D'accord Raphaëlle. Mais je dois demander à Tetsuo.
- Merci Astrid, vous me tenez au courant et je demanderai à Nicolas ensuite.
- D'accord.
Raphaëlle quitta la documentation criminelle, elle devait retourner à la crim' pour la journée.
Raphaëlle arriva à la brigade criminelle où Nicolas et Arthur étaient déjà au travail, concentrés sur les nouveaux éléments qui leur avaient été fournis par David ainsi que dans la grotte. Arthur accueillit son commandant avec un café.
- Merci Arthur ! Lança-t-elle en le saisissant.
- Vous restez ici aujourd'hui commandant ? Demanda le jeune OPJ.
- Oui oui. Répondit-elle.
Nicolas esquissa un discret sourire qui n'échappa pas à Raphaëlle.
- Du nouveau ? Demanda-t-elle en s'installant à son bureau.
- Pas grand-chose. La PTS a fait des prélèvements tout autour de l'endroit où on a découvert David, mais ils n'ont rien trouvé d'anormal pour le moment. Répondit Nicolas.
- Moi j'essaye de trouver d'où sortent les vêtements que portait David quand on l'a retrouvé, parce qu'à moins qu'il ne dorme en jean avec un pull et des baskets, ça paraît étrange. Expliqua Arthur
Cette remarque fit rire Raphaëlle.
- C'est du neuf ? Demanda le commandant de police.
- Non mais David nous a dit qu'il ne possédait aucun élément de cette tenue. Et les chaussures étaient une pointure trop grande.
- Peut-être en friperie ou de la seconde main ? Tu as regardé les annonces en ligne ? Proposa Raphaëlle.
- Commandant, il doit y avoir des milliers d'annonces par jour ! C'est chercher une aiguille dans une meule de foin ! Souffla le lieutenant.
- Renseigne-toi auprès du service info, ils ont sûrement des méthodes pour trouver ce type d’éléments ! Tu n'auras plus qu'à identifier les acheteurs.
- Si ça a été acheté en ligne ! Précisa Arthur.
- Désolée Arthur, il faut tenter toutes les pistes.
L'homme hocha la tête et prit sa veste pour se rendre directement dans les locaux de l'équipe informatique.
- Nico ? Dit Raphaëlle.
- Oui ?
- Astrid et Tetsuo viennent dîner à la maison ce soir, tu viens aussi ? Proposa-t-elle.
- T'es sûre ? Demanda-t-il, voulant s'assurer qu'elle l'invitait parce qu'elle en avait envie.
- Oui. J'aimerais beaucoup que tu viennes.
- D'accord alors !
Le visage de Raphaëlle s'éclaira d'un grand sourire qui n'échappa pas à Nicolas qui se mit à sourire également.
- Et Théo ? Il sera là ? Demanda Nicolas.
- Il va chez un copain ce soir, ça va lui faire du bien après cette semaine !
- Tu m’étonnes !
Le soir venu, Raphaëlle avait tout préparé pour le dîner, la commande arriva quelques minutes avant les invités : timing parfait.
- Bonjour Raphaëlle. Merci de cette invitation ! Dit Tetsuo en passant le pas de la porte.
- Bonsoir Tetsuo ! Ça me fait plaisir de vous avoir à dîner tous les deux. Répondit Raphaëlle enjouée.
- Le capitaine Perran n'est pas encore arrivé. Indiqua Astrid.
- Non mais il ne devrait pas tarder ! Installez-vous à table !
Astrid et Tetsuo étaient à peine assis que l'on frappait à la porte : Nicolas.
- Salut. Dit-il.
- Hey ! Lui répondit Raphaëlle en le laissant entrer.
- Bonsoir Astrid ! Tetsuo ! Lança-t-il en saluant le couple déjà installé.
Nicolas s'installa et Raphaëlle apporta le repas et tout le monde se mit à manger tranquillement.
- Je suis contente que l'on ait retrouvé David. Indiqua Raphaëlle.
- C'est clair ! J'ose même pas imaginer ce que tu devais ressentir ! Lui répondit Nicolas.
Raphaëlle sourit rapidement, un peu crispée.
- Cependant, il nous faut encore retrouver Alain Lamarck. Expliqua Astrid.
- Son portrait est affiché dans tous les commissariats et toutes les gendarmeries de France. Les hôpitaux ont aussi été prévenus dans la région, on va le trouver. Positiva Raphaëlle.
- Sauf s’il ne veut pas être retrouvé. Continua Astrid, plus réaliste.
- Oui... Souffla Raphaëlle.
- Mais il n'est pas dangereux en liberté ? Questionna Tetsuo.
- Alain Lamarck est un amateur de puzzles, d'énigmes et de jeux. Il joue avec nous. Expliqua Astrid.
- Mais l’ex-compagnon de Raphaëlle a été enlevé, il a tué un homme, tout ça pour un jeu ? S'étonna le jeune homme.
- Il joue principalement avec Astrid mais il est trop malin pour s'en prendre directement à elle ou à un de ses proches, enfin je pense. Il préfère la torture psychologique. Comme mettre entre ses mains le fait de retrouver ou non David. Répondit Raphaëlle.
- C'est un sociopathe alors. Astrid est en sécurité ? Demanda-il.
- Comme Raphaëlle l'a dit, il ne peut pas s'en prendre à moi, sinon il n'aura plus d'adversaire à sa hauteur, donc je ne risque rien. Cependant, je ne pense pas que Lamarck ait les compétences pour hypnotiser des gens comme les protagonistes de cette affaire l'ont été. Réalisa la documentaliste.
- Nico, Astrid a raison. Dit Raphaëlle en regardant Nicolas.
- On va tout faire pour essayer de trouver son complice dès demain, je m'en occupe. Dit le capitaine de police.
Un silence tomba autour de la table avant que des discussions bien plus informelles ne reprennent, parlant de la météo, des études de Tetsuo et de poésie, entre autres chose.
Une fois le repas terminé, tout le monde passa au salon pour terminer la soirée. Nicolas et Tetsuo reprirent leurs discussions autour des mathématiques et de la poésie tandis qu'Astrid et Raphaëlle les observaient.
- Je trouve ça fascinant. Indiqua Astrid à Raphaëlle.
- Qu'est-ce qui est fascinant Astrid ? Demanda Raphaëlle à son amie tandis qu'elles regardaient toujours les garçons échanger.
- Ils peuvent parler des heures du même sujet alors qu'à première vue, ils n'ont rien en commun.
- C'est comme nous Astrid, on est amie et pourtant, on n'a pas tant de choses en commun que ça à première vue.
- Vous avez raison. Mais nous sommes amies. Vous êtes ma meilleure amie.
- Et vous êtes la mienne. Lui répondit Raphaëlle avec un grand sourire. Dites-moi Astrid, je ne vous avais jamais vu donner un puzzle à quelqu'un !
- De quoi parlez-vous ? S'interrogea la documentaliste.
- Hier, vous avez donné votre Rubiks Cube à Niels.
- Ah. Oui. Il s'amusait beaucoup avec. C'est un des premiers puzzles mécaniques que papa m'a offert. Expliqua Astrid.
- Oh ! Et vous l'avez dit à Niels ? Demanda Raphaëlle.
- Oui. Quand il m'a demandé si je pourrais lui en acheter un, je lui ai dit de garder celui-ci, si je dois aller en acheter un nouveau dans tous les cas, il était plus facile que je lui donne celui-ci. Mais je lui ai effectivement dit que c'était un cadeau de papa et qu'il devait y faire attention. Indiqua-t-elle.
- Il avait l'air content en tout cas !
- Oui. Dit la documentaliste en souriant.
Aux alentours de minuit, Astrid et Tetsuo quittèrent le domicile de Raphaëlle. Tetsuo raccompagna Astrid jusqu'à la porte de son appartement.
- Bonne nuit Tetsuo. Lui dit Astrid en passant le pas de sa porte.
- Bonne nuit Astrid. Répondit-il.
Astrid commença à refermer la porte avant d'être interrompue.
- Astrid ? L'interrompit Tetsuo.
- Qu'y a-t-il ?
- Je sais que le contact physique est quelque chose de compliqué pour toi mais je me demandais si tu pouvais réfléchir au fait de me laisser poser ma main sur ta joue, juste la poser.
- Pour quoi faire ? Demanda Astrid.
- C'est un geste d'affection. Bien-sûr, je ne ferais jamais rien sans te demander avant si tu es d'accord.
- D'accord. Je vais y réfléchir. Bonne nuit Tetsuo Tanaka.
- Bonne nuit Astrid.
Cette fois, Astrid ferma la porte avant de se figer. Elle n'avait pas anticipé cette demande de Tetsuo.
Raphaëlle était assise sur son canapé, à côté de Nicolas, un verre de vin à la main.
- Raph, tu devais arrêter de boire pour ce soir, je pense que tu en as eu assez.
- Hey ! Je sais ce que je fais ne t'en fais pas.
- Comme tu voudras.
Un silence tomba avant qu'ils ne prennent tous les deux la parole en même temps.
- Raph.
- Tu sais Nico je voulais te dire. Lança Raphaëlle en même temps que Nicolas.
Ils se regardèrent n'osant plus parler. Raphaëlle fit signe à Nicolas d'y aller en premier.
- Raph, je suis vraiment désolé pour toute cette histoire avec Emma. Je n'aurais jamais dû te mentir. Notre amitié compte beaucoup trop à mes yeux pour la mettre en danger comme ça.
- Je sais Nico, je sais. Répondit Raphaëlle en souriant.
- Je ne veux plus mettre en péril notre relation.
- Je sais Nico. J'ai beaucoup réfléchi hier et j'ai discuté avec Astrid aussi. Je ne veux pas non plus perdre notre relation pour cette histoire, je tiens beaucoup trop à toi pour ça. Tout ça, ça n'a rien changé pour moi. Bien sûr que j'ai été blessée que tu m'aies menti comme ça mais je n'arrive même pas à t'en vouloir Nico.
Nicolas posa sa main sur la joue de Raphaëlle.
- Raph, tu sais que je t'aime bordel.
Raphaëlle se mit à rire.
- Je t'aime aussi, et pas comme un pote enfin... Tu seras toujours mon meilleur pote mais c'est différent, je ne vois plus les choses de la même manière maintenant.
Nicolas esquissa un sourire et s'approcha de Raphaëlle pour l'embrasser mais il n'eut pas le temps de le faire avant que la porte de l'appartement s'ouvre. Les deux amis s'éloignèrent l'un de l'autre en voyant Théo entrer dans l'appartement, frustrés de ne pas avoir pu aller au bout de leur action.
- Théo ? Tu ne devais pas dormir chez Elliot ? Demanda Raphaëlle surprise.
- Si mais il est malade donc j'ai préféré rentrer. Salut Nico !
- Salut Théo.
- Mais vous occupez pas de moi, je vais monter jouer avec les gars ! Bonne soirée !
- Ne te couche pas trop tard Théo.
Théo fit un signe de la main à sa mère en montant les escaliers. Raphaëlle et Nicolas restèrent silencieux jusqu'à ce qu'ils entendent la porte de la chambre de Théo se fermer.
- Je vais y aller. Dit Nicolas.
- Tu peux rester, si tu veux. Proposa Raphaëlle en lui prenant la main alors qu'il se levait.
- Une prochaine fois, quand on sera juste tous les deux.
- D'accord. Répondit-elle déçue mais comprenant cette décision.
- Bonne nuit ma Raph. Lança Nicolas en passant la porte.
- Bonne nuit Nico.
Raphaëlle se laissa tomber sur son canapé. Même si la soirée ne s'était pas terminée exactement comme elle l'avait imaginé, elle était plutôt contente de sa dernière discussion avec Nicolas. Elle se redressa quand elle entendit son téléphone sonné. Elle regarda l'écran qui affichait le prénom d'Astrid.
- Astrid ? Décrocha-t-elle.
- Raphaëlle. Je crois savoir comment retrouver Lamarck et son complice. Pouvez-vous venir me chercher et m'accompagner à la documentation criminelle ? Demanda la documentaliste à l'autre bout du fil.
- Quoi ? Maintenant ? Vous avez vu l'heure Astrid ?
- Oui. Il est précisément une heure passée de cinq minutes.
- J'arrive alors.
- Merci Raphaëlle.
Raphaëlle raccrocha.
Une vingtaine de minutes plus tard, le commandant de police se trouvait devant chez Astrid qui l'attendait sur le trottoir.
- Raphaëlle, merci d'être venue.
- Pas de soucis Astrid, tout va bien ? S'inquiéta tout de même Raphaëlle.
- Oui. J'ai besoin de retourner étudier le tapuscrit et les livres d'Erik Ernest.
- On y va alors !
En arrivant à la documentation criminelle, Astrid salua le vigile de nuit avant de descendre à son bureau. Elle alluma les lumières, déposa ses affaires et se rendit directement dans la salle du papier. Raphaëlle l'y suivit, se demandant bien pourquoi Astrid lui avait demandé de l'accompagner.
- Raphaëlle. Dit Astrid en s'arrêtant net.
- Oui ?
- Ai-je interrompu votre soirée avec le capitaine Perran ? Je réalise seulement que vous deviez être avec lui quand je vous ai appelée.
- Non Astrid, vous n'avez rien interrompu ! La rassura Raphaëlle. Théo s'est chargé de cette partie. Il est arrivé pile au moment où Nico et moi on allait s'embrasser.
- Ah. C'est une situation embarrassante.
- Il n'a rien vu je pense mais c'était plutôt frustrant oui. Du coup Nico est rentré chez lui. Il n'était déjà plus là quand vous m'avez appelée.
- Bien. Je n'aurais pas voulu interrompre quelque chose entre vous, puisque vous avez prévu cette soirée justement pour parler au capitaine Perran.
- C'est gentil Astrid.
Astrid se remit au travail tandis que Raphaëlle avait pris un des livres d'Erik Ernest et commençait à le lire pour passer le temps. A peine quelques minutes plus tard, Astrid s'arrêta de nouveau.
- Raphaëlle. Puis-je vous poser une question ? Demanda Astrid.
- Bien sûr. C'est à propos de l’affaire ? Répondit Raphaëlle.
- Pas du tout. C'est à propos de Tetsuo.
- Ah ! C'est ce genre de question alors ! Dites-moi !
- Tetsuo m'a fait une demande en me raccompagnant ce soir.
- Quel genre de demande ? Interrogea Raphaëlle, piquée dans sa curiosité.
- Il m'a demandé si je pouvais considérer le fait de le laisser poser sa main sur ma joue. Il m'a expliqué qu'il s'agissait d'un signe d'affection mais je ne comprends pas bien la finalité de ce mouvement.
- Je vois. Déjà, si vous ne voulez pas, il n'y a pas de problème pour lui dire, d’accord ? Commença par expliquer Raphaëlle.
- D'accord.
- Ensuite, oui c'est un geste d'affection entre deux personnes proches, un peu comme un baiser mais différent.
- Oui puisqu'ici les lèvres ne se touchent pas.
- Oui déjà. Et c'est un autre type de geste, c'est doux, c'est personnel, c'est un geste tendre entre deux personnes qui tiennent l'une à l'autre. Continua Raphaëlle, repensant à la main de Nicolas sur sa joue quelques heures plus tôt.
- Tetsuo m'a également indiqué qu'il ne ferait jamais ce geste sans me prévenir si j'acceptais, ce qui est nécessaire dans mon cas.
- Je sais Astrid. Dit Raphaëlle tout en sachant très bien qu'elle était spontanée et qu'elle oubliait souvent de demander à Astrid son autorisation.
- Pensez-vous que je devrais accepter ? Demanda Astrid à son amie.
- Je ne sais pas Astrid. Peut-être que vous pouvez lui en parler à lui directement ? Peut-être faire ce geste vous-même avant de décider si vous êtes confortable sur le fait que Tetsuo pose sa main sur votre visage.
- D'accord. Merci. Répondit Astrid en souriant, ravie d'avoir pu demander de l'aide à son amie.
- Nico avait sa main juste sur ma joue tout à l'heure et c'était parfait. Continua Raphaëlle, repartant dans ses pensées.
- Raphaëlle ? Vous et le capitaine Perran, êtes-vous en couple ?
- Je... Je ne sais pas Astrid, je pense qu'on peut dire que oui mais on n’en a pas parlé.
- D'accord. Répondit simplement Astrid avant de reprendre son travail. Raphaëlle la regarda se replonger dans ses dossiers et reprit sa lecture, toujours adossée contre l'un des murs de la salle du papier.
Les heures passèrent et Raphaëlle s'endormit sur le sol de la salle du papier. Astrid alla chercher une couverture pour couvrir son amie tandis qu'elle continuait à rassembler tous les éléments qu'elle pouvait trouver dans le tapuscrit, les croisant avec des éléments similaires qu'elle avait déjà pu lire dans d'autres romans à énigmes d'Erik Ernest.
Au petit matin, Astrid déposa sa main hésitante sur l'épaule de Raphaëlle pour la réveiller en douceur.
- Raphaëlle. Dit-elle doucement.
- Mhh.
- Raphaëlle, il faudrait vous réveiller.
Raphaëlle se redressa, réalisant qu'elle s'était endormie dans la salle du papier.
- Je me suis endormie ! Désolée Astrid !
- Cela fait plus de quatre heures que vous dormez, vous aviez besoin de repos après les évènements stressants de cette semaine. Dit Astrid de façon très formelle.
- Tout de même. Reprit Raphaëlle en replaçant la couverture sur ses épaules, réalisant au passage qu'Astrid avait dû la couvrir. Merci pour la couverture.
- Je ne voulais pas que vous ayez froid. Le sol de la salle du papier est très froid déjà.
- Je ne me souviens même pas m'être allongée !
- Parce que ce n'est pas le cas. Vous vous êtes endormie assise mais j'ai eu besoin du livre que vous teniez, j'en ai profité pour vous allonger pour que vous soyez mieux installée et je vous ai mis la couverture.
- Merci Astrid. La remercia sincèrement Raphaëlle. Quelle heure est-il ?
- Il est sept heures et demie. Et je suis allée vous chercher un café. Indiqua Astrid en lui montrant la tasse.
- Merci Astrid ! Vous n'avez pas à faire tout ça ! Vous m'avez demandé de vous accompagner et c'est vous qui vous êtes occupée de moi !
- Je vous ai demandé de m'accompagner parce que c'était le plus simple pour venir ici mais surtout parce que j'avais besoin de vous parler, à propos de Tetsuo.
Raphaëlle sourit et but son café.
- Vous avez trouvé quelque chose ? Demanda le commandant de police réalisant que le mur de la salle s'était énormément rempli pendant son sommeil.
- Je ne sais pas encore. Lorsqu'un auteur écrit, il a tendance à toujours ramener les éléments à quelque chose qu'il connaît ou quelque chose qu'il a sous les yeux. Expliqua Astrid
- Il n'invente rien en somme. Synthétisa Raphaëlle.
- On peut voir ça comme cela oui. Dans ces livres, on peut retrouver des éléments de la maison d'Alain Lamarck.
- Et dans "La Montagne d'Adam", ce sont des éléments du chalet et de la mort de la fille qu'il aimait qu'on retrouve, c'est ça ?
- Oui, c'est exactement ça. J'ai donc pris les différents éléments contextuels que l'on a dans ce nouveau tapuscrit pour les relier à des éléments présents dans les autres livres d'Erik Ernest et surtout, dans le dernier tapuscrit qu'il m'a envoyé en s'évadant de prison, celui qui s'appelle "La chambre ouverte". A partir de tout ça, j'ai réussi à retrouver des points communs.
- Et ça nous mène à quoi ? Demanda Raphaëlle en examinant le mur rempli de photocopies de pages avec des passages surlignés, rassemblés en groupe.
- J'ai pu isoler des éléments dans plusieurs de ses livres qui ne correspondent pas à la maison où il vivait avant d'être incarcéré ni aux lieux qu'il pouvait fréquenter à ce moment-là.
- Et tout ça réuni, ça pourrait nous donner l'endroit où il se cache ? Demanda Raphaëlle un peu sceptique mais ayant toute confiance dans les raisonnements de son amie.
- Oui. Cependant, ce ne sont que des petits éléments, par exemple, on retrouve dans le tapuscrit, dans "La chambre ouverte" ainsi que dans deux autres livres, "Le Labyrinthe" et "Les maudits", la même description. Ils parlent tous de la maison d'en face, un volet rouge cassé frappant le mur à chaque coup de vent.
- Mais "Le Labyrinthe" est un livre qui est sorti il y a plus de vingt ans, vous pensez qu'aujourd'hui cette maison d'en face aurait toujours un volet rouge cassé ? S'étonna Raphaëlle.
- Vous connaissez les livres d'Erik Ernest ? S'arrêta net Astrid.
- Non, mais vous m'avez dit que vous avez lu ce livre quand vous aviez été... mise en institution quand vous étiez adolescente.
Astrid sourit nerveuse, Raphaëlle se souvenait de ça.
- Concernant ce volet, je ne peux pas savoir s’il est toujours cassé, mais je pense qu'il est toujours rouge et que le simple fait de voir cette maison au volet rouge évoque à Alain Lamarck des souvenirs passés de ce volet qui claque contre le mur.
- Donc on fait quoi ? On cherche toutes les maisons avec des volets rouges de la région ?
- Non, il doit en exister des milliers, toutes les rechercher n'aurait aucun intérêt. Je dois recouper les autres éléments et en les assemblant, on pourrait réussir à avoir plus de critères pour retrouver Lamarck.
- Merci Astrid ! Je vais filer à la brigade pour communiquer ces nouveaux éléments à l'équipe. Lança le commandant en se dirigeant vers la porte
- Raphaëlle, vous allez y aller ainsi ? L'arrêta Astrid.
Raphaëlle s'arrêta quelques instants, effectivement, une douche serait la bienvenue.
- Je vais repasser chez moi ! Merci Astrid. A plus tard. Répondit Raphaëlle en partant.
- A plus tard, commandant Coste. Dit Astrid.
En arrivant à la brigade, Raphaëlle trouva les bureaux d'Arthur et de Nicolas vides. Elle tourna la tête et les vit à la machine à café. Elle déposa son arme dans son tiroir, prit sa tasse et alla les rejoindre.
- Salut ! Lança Raphaëlle.
- Salut ! Un café ? Demanda Nicolas
- Je veux bien oui, merci. Lui répondit-elle sans le lâcher des yeux.
Raphaëlle déposa sa tasse.
- Je t'ai appelée, on a eu le retour des analyses de David par la PTS. Indiqua Nicolas alors que le café coulait dans la tasse de Raphaëlle.
- Désolée, je n'avais plus de batterie. J'ai passé la nuit à la doc avec Astrid et je n'ai pas branché mon téléphone.
- Pas de soucis.
- Qu'est-ce que ça donne ? Répondit Raphaëlle en saisissant sa tasse.
- Ils ont trouvé des traces de drogue, je ne me souviens plus du nom, c'est ce qui l'a mis KO. Par contre, au vu des taux qu'il avait dans son système, il n'a pas pu être drogué depuis qu'il a été enlevé. Expliqua Nicolas.
- De l'hypnose peut-être ? Dit Raphaëlle, soumettant l'idée à ses coéquipiers.
- Peut-être. Mais on n'aura aucune trace de ça. Lui répondit Nicolas.
- Je sais bien... Arthur, ça donne quoi la recherche du partenaire de Lamarck ?
- C'est compliqué commandant ! Ce n'est pas comme si les hypnotiseurs avaient tous leurs noms dans un fichier.
- Parmi les détenus avec qui a été Lamarck, tu as vérifié si il y en avait qui ont ce genre de compétence ? Demanda Raphaëlle.
- J'étais dessus et j'y retourne tout de suite. Répondit Arthur en quittant la salle de repos.
Nicolas se mit juste à côté de Raphaëlle et posa sa main sur celle du commandant de police en toute discrétion.
- T'as passé la nuit à la doc alors ? Demanda Nicolas curieux.
- Bah oui, t'es pas restée avec moi ! Le charia Raphaëlle après avoir vérifié que personne ne pourrait l'entendre.
- Raph... Tu sais que. Commença à expliquer Nicolas
- Je sais Nico, je te charrie ! Astrid m'a appelée un peu après que tu es parti. Elle avait une idée pour retrouver Lamarck et peut-être son complice mais elle devait se rendre à la doc.
- Vous avez bossé toute la nuit ? S'étonna Nicolas.
- Astrid oui. Moi j'étais plutôt là pour lui tenir compagnie, j'ai commencé à lire un des bouquins d'Erik Ernest et je me suis endormie. Avoua-t-elle.
- Ça te ressemble bien ça ! Dit Nicolas, moqueur.
- Le béton froid de la salle du papier, c'est quand même pas fou pour le dos, j'ai l'impression d'être rouillée de partout. Dit-elle en roulant les épaules tout en maintenant sa main collée à celle de Nicolas.
- C'est du béton, Raph. Se moqua gentiment Nicolas.
- David doit sortir de l'hôpital aujourd'hui, Théo va aller chez son père ce soir, tu passes à la maison ? Proposa Raphaëlle.
- Bien sûr.
- Cool ! Lança Raphaëlle en le regardant avant de quitter la salle de pause et de retourner à son bureau.
A la documentation criminelle, Astrid n'avait pas arrêté. Elle croisait toutes les informations qui pouvaient avoir des liens pour essayer de trouver un potentiel lieu où se trouverait Alain Lamarck. Elle faisait des groupes, des tas, des regroupements, chaque détail était important. Elle fût interrompue quand Gilles, le petit monsieur, frappa à la porte de la salle du papier en l'appelant.
- Astrid ? Appela-t-il.
Astrid se leva et ouvrit la porte de la salle du papier.
- Oui ? Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle.
- Vous avez de la visite.
- Ah. Merci.
- Je vous laisse.
L'homme partit et Astrid se dirigea vers son bureau où l'attendaient ses visiteurs.
- Astrid ! Cria Niels en voyant Astrid apparaître.
- Pas crier, pas pas crier. Dit la documentaliste.
- Pardon. Bonjour Astrid.
- Bonjour Niels. Bonjour madame Ergo.
- Vous pouvez m'appeler Laurence, je vous l'ai déjà dit.
- Vous me l'avez effectivement déjà dit.
- L'institutrice de Niels est absente aujourd'hui et il m'a demandé si nous pouvions aller acheter un nouveau Rubiks Cube afin de pouvoir vous rendre celui que vous lui avez prêté.
- Ah. D'accord.
Niels tendit son Rubiks Cube à Astrid et prit le sien dans ses mains.
- Comme ça, on a tous les deux le même.
- Merci. Ce n'est pas le même puisque nous en avons chacun un, mais ils sont effectivement identiques.
- Tu pourras me montrer encore la prochaine fois comment on fait ? Demanda le petit garçon.
- Oui d'accord. La prochaine fois. Là j'ai du travail. Expliqua Astrid.
- C'est ici ton travail ? Demanda-t-il.
- Oui. Répondit Astrid
- Allez Niels, on ne va pas embêter Astrid plus longtemps, elle a beaucoup de choses à faire. Indiqua madame Ergo à son neveu.
Astrid hésita quelques instants, basculant sa tête de gauche à droite avant de regarder sa montre.
- Niels ? Voudrais-tu visiter mon lieu de travail ? Proposa Astrid.
- Pour de vrai ? S'étonna le petit garçon.
- Oui. Si vous êtes d'accord. Dit-elle en s'adressant à la tante.
- Bien sûr ! Tu fais attention Niels et tu ne touches à rien.
- Oui pas toucher, faut pas toucher.
Le petit garçon mit les mains dans ses poches pour être sûr de ne toucher à rien. Astrid lui fit visiter, essayant de répondre à chacune des questions du petit garçon qui avait bien du mal à comprendre tout ce qu'expliquait sa sœur.
- Voilà. Tu as tout vu. Conclut-elle à la fin de la visite.
- C'est trop cool ici.
- Cool, c'est trop cool. D'accord. Tu pourras peut-être revenir un jour mais là, j'ai du travail. Indiqua Astrid de façon très factuelle.
- Oui bien sûr Astrid, désolée pour le dérangement, on va vous laisser. Niels tu dis au revoir.
- Au revoir Astrid. Dit le petit garçon. Je peux te faire un câlin ? Demanda-t-il doucement.
- Un câlin. D'accord, doucement.
Niels fit un câlin tout doucement à Astrid avant de repartir avec sa tante. Astrid sourit, elle avait réussi à tisser un lien avec ce petit frère inattendu et si petit. Raphaëlle avait raison, il comprenait les choses si elle lui expliquait.
A la brigade criminelle, Raphaëlle se surprenait à regarder Nicolas en étant perdue dans ses pensées. La journée était longue, peu de nouveautés dans l'affaire.
- Raph ? Lança Nicolas.
- Ouais ?
- On peut se parler ? Demanda-t-il en lui faisant signe pour lui indiquer qu'il voulait aller sur le toit.
- Je te suis.
Raphaëlle et Nicolas se retrouvèrent tous les deux sur le toit.
- De quoi est-ce que tu voulais parler ? Demanda Raphaëlle à Nicolas.
- Je n’ai pas vraiment envie de parler. Répondit Nicolas en s'approchant d'elle.
- Qu'est-ce qu'on fait là alors ?
- Ce soir, c'est dans longtemps, et si Théo rentre finalement, comme hier... J'ai plus envie d'attendre. On a trop attendu.
Raphaëlle sourit et se rapprocha de Nicolas. Ils étaient maintenant l'un contre l'autre. Nicolas posa sa main sur la joue de Raphaëlle avant de la faire glisser dans sa nuque pour l'embrasser. Raphaëlle prolongea ce contacte et ce premier vrai baiser entre eux. Leurs lèvres se séparèrent mais Nicolas serrait Raphaëlle contre lui et Raphaëlle profitait de ce contact avant de laisser échapper un petit rire.
- Pourquoi tu ris ? Demanda Nicolas, le visage souriant.
- Je repensais à une question qu'Astrid m'a posée cette nuit. Dit-elle.
- Ah oui ? Et j'ai le droit de savoir ?
Raphaëlle se retira pour voir la réaction de Nicolas lorsqu'elle expliquerait ce qui l'avait fait rire.
- Cette nuit, Astrid m'a demandé si toi et moi, on était un couple, je lui ai dit que j'en savais rien, on n’en a jamais parlé mais que pour moi, oui, on est un couple.
- Bien sûr qu'on est un couple Raph. Lui répondit Nicolas sans même réfléchir une seule seconde.
Raphaëlle sourit et embrassa tendrement Nicolas.
- On devrait y retourner non ? Dit Raphaëlle en soufflant.
- Ouais...
- Mais ce soir tu viens à la maison. Et on sera tranquille et on aura tout le temps que l'on veut.
Nicolas sourit. Raphaëlle commença à partir mais Nicolas la retint par le bras avant de l'attirer à lui pour l'embrasser une dernière fois avant de retourner travailler. La fin de journée s'annonçait encore longue pour les enquêteurs.
Raphaëlle se rendit à la documentation criminelle où elle retrouva Astrid exactement où elle l'avait laissée le matin même.
- Astrid ? Vous êtes restée ici toute la journée ? Questionna Raphaëlle en arrivant.
- Non. Je me suis déplacée Raphaëlle, je ne suis pas restée enfermée dans cette même pièce toute la journée. Lui répondit la documentaliste en tournant les éléments du Rubiks Cube qu'elle tenait entre ses mains.
- Ah ! Niels est passé de ce que je vois. Dit Raphaëlle en désignant le cube.
- Oui. Il est venu ce matin, avec madame Ergo. Ils sont passés en acheter un nouveau pour Niels puis ils sont venus me rendre le mien.
- C'est gentil ça !
- Oui. Dit Astrid en souriant, se remémorant le moment avec Niels. J'ai fait visiter la documentation criminelle à Niels.
- Génial ! Il a dû être content de voir où vous travaillez.
- Oui il semblait content, il a posé beaucoup de questions. Indiqua Astrid.
- Les enfants sont comme ça, ils posent beaucoup de questions sur tous les sujets. Lui répondit Raphaëlle.
- Oui. Et en partant, il m'a demandé s’il pouvait me faire un câlin. Expliqua Astrid.
- Oh ! Et vous lui avez dit quoi ? Demanda Raphaëlle, curieuse de savoir comment Astrid avait géré cette situation.
- J'ai accepté. Il a été très doux.
Raphaëlle sourit, elle était contente qu'Astrid réussisse à créer un lien avec son petit frère malgré tout ce qui les séparait tous les deux.
- Et concernant l’affaire ? Vous avez quelque chose de nouveau ? Reprit Raphaëlle.
- J'ai réussi à réunir quelques éléments qui pourraient tous provenir du même lieu, même s’il n'y aucune certitude que cela nous mène à Alain Lamarck, je pense que si nous réussissons à l'identifier, cela pourrait nous aider à en savoir plus sur ce dernier.
- Super ! Vous avez transmis tous les éléments à Nicolas et Arthur ?
- Pas encore, j'ai terminé seulement quelques instants avant que vous arriviez. Je vérifiais mes recoupements avant de vous transmettre tout cela. J'ai également commencé à lancer une recherche pour identifier un lieu correspondant à partir des bases de données auxquelles j'ai accès, pour le moment, il semble qu'aucune correspondance n'ait été trouvée.
- Tous les éléments ne proviennent peut-être pas d'un même lieu.
- Exactement. Il pourrait s'agir de plusieurs lieux ou même simplement d'éléments vus sur une photographie ou un tableau, cette méthode ne garantit aucun résultat mais certains éléments sont plus probants que d'autres.
- Comme le volet rouge cassé qui claque contre le mur ? Demande Raphaëlle.
- Exactement. L'association de l'objet avec une couleur, un état et un bruit indique plutôt une situation vécue qu'une situation observée. Expliqua Astrid en rassemblant les différents éléments avant de prendre la direction de son bureau.
Astrid s'installa à son bureau pour transmettre les différents éléments par email à la brigade criminelle. Raphaëlle attendait silencieusement à côté d'elle. Au bout de quelques minutes Astrid releva la tête et regarda Raphaëlle.
- Raphaëlle. Vous vouliez quelque chose ? Demanda Astrid.
- Quoi ? Moi ? Non enfin oui, enfin non. Balbutia le commandant de police.
- Oui ou non, je ne comprends pas. Soit vous voulez quelque chose, soit vous ne voulez rien.
- Non non je veux rien. Répondit Raphaëlle
- D'accord. Dit Astrid, se remettant sur sa tâche.
- Mais j'ai quelque chose à vous dire. Indiqua Raphaëlle.
- D'accord. Je vous écoute. Que souhaitez-vous me dire ?
Raphaëlle prit une grande respiration.
- Alors voilà, Nico et moi, on est ensemble.
- Ah. C'est tout. Je m'attendais à quelque chose de plus surprenant. Dit Astrid.
- Super ça fait plaisir.
- Raphaëlle, nous en avons parlé il y a quelques heures, ce n'est pas surprenant. Vous avez vu le capitaine Perran, vous lui avez sûrement parlé et donc maintenant vous savez que vous formez un couple.
- Oui oui c'est sûr que vu comme ça... Balbutia de nouveau Raphaëlle.
- Raphaëlle, je suis contente pour vous. Je sais que vous êtes amoureuse du capitaine Perran et que c'est ce que vous souhaitiez.
Raphaëlle sourit. Astrid la regarda.
- Et vous semblez heureuse. Indiqua Astrid.
- Je crois que je le suis. Nico et moi on s'est embrassé pour la première fois et c'était... c'était comme magique. Expliqua Raphaëlle en levant la tête, repensant à ce moment.
- Hum hum. Fit Astrid.
- Quoi ?
- Ce n'était pas la première fois. Dit simplement Astrid.
- Comment ça ? De quoi vous parlez ?
- Vous, et le capitaine Perran. Ce n'était pas la première fois que vous vous embrassiez. Vous vous êtes déjà embrassé.
- Oui c'est vrai. Vous avez raison Astrid. Confirma Raphaëlle.
- Je sais.
Raphaëlle se leva et prit la direction de la sortie.
- Astrid ? Dit-elle en s'arrêtant.
- Oui ?
- Ne restez pas ici toute la nuit. Lui indiqua Raphaëlle avec un grand sourire.
Astrid sourit.
- Non. Je dois encore ranger les dossiers et ensuite je pourrais rentrer chez moi.
- D'accord. Passez une bonne soirée Astrid.
- Vous aussi Raphaëlle.
Raphaëlle avait pris une douche et s'était changée, enfilant un sweat et jean avant de se coiffer rapidement. Elle s'occupa en déplaçant quelques coussins en les tapant, attendant impatiemment l'arrivée de Nicolas bien qu'elle ne savait pas trop à quoi s'attendre. Elle s'arrêta net, analysant de visu son appartement quand on frappa à la porte. Elle replaça ses cheveux rapidement avant d'ouvrir la porte.
- Salut maman ! Lança Théo, surprenant sa mère.
- Salut Théo. David. Dit Raphaëlle, surprise de les voir devant sa porte.
- J'espère qu'on ne te dérange pas. Indiqua l’ex-compagnon de la policière.
- Euh non non, juste Nico qui doit passer. Dit-elle.
- Théo n'avait pas pris ses affaires et je voulais passer te parler. Répondit l'homme à son ex. Théo, va faire ton sac. Indiqua-t-il à son fils.
Théo fit un signe de la main et monta dans sa chambre prendre ses affaires.
- Je voulais te remercier Raph. Merci de nous avoir sauvés, Camille et moi. Les médecins lui ont dit qu'une heure plus tard, elle n'aurait probablement pas pu survivre à ses blessures. Et moi... on sait très bien que quelques heures de plus et je n'étais probablement plus de ce monde non plus.
- C'est mon job David. Lui répondit simplement Raphaëlle.
- Quand même.
- C'est surtout Astrid qu'il faut remercier. C'est grâce à elle qu'on a pu vous retrouver tous les deux à temps !
- Tu la remercieras de ma part.
- Sans problème.
- Et je suis désolé que tu aies rencontré Camille dans cette situation. S'excusa-t-il.
- C'est clair que c'était un peu... brusque comme situation. Mais elle a l'air d'être quelqu'un de bien et Théo l'aime bien, donc tout va bien. Indiqua Raphaëlle.
- Du coup... J'imagine que vous avez su qu'on va emménager ensemble. Dit-il
- Oui. J'avoue que j'aurais bien aimé la rencontrer avant, puisque Théo va vivre avec vous deux la moitié du temps mais pas de soucis.
- Je prévoyais d'essayer d'organiser ça avant de déménager réellement chez elle. Je sais que j'aimerais rencontrer la personne avant si tu t'installais avec quelqu'un. Dit-il à Raphaëlle.
Raphaëlle sourit, elle était loin d'envisager de s'installer avec quelqu'un, même avec Nicolas qu'elle connaissait depuis des années.
La sonnerie de l'interphone retentit, Raphaëlle se dirigea vers l'interphone.
- Oui Nico, je t'ouvre. Dit-elle.
Raphaëlle ouvrit la porte et la tira derrière elle pour aller à la rencontre de Nicolas qui l'embrassa sur la joue.
- Y a un souci ? Demanda-t-il, surpris qu'elle soit sortie pour l'accueillir.
- David et Théo sont là. Lui dit-elle.
- Oh. Euh d'accord. Tu veux que je repasse plus tard ? Proposa-t-il.
- Non non, mais...
- Je sais Raph et je suis toujours ton meilleur ami. Lui dit-il en lui faisant un clin d'œil.
Raphaëlle et Nicolas entèrent dans l'appartement.
- Nicolas ! Ça fait longtemps ! Dit David.
- David, bonsoir ! Oui ça fait longtemps, quelques années je dirais, non ?
- Oh oui, au moins.
Raphaëlle les regardait interagir. David et Nicolas avaient passé pas mal de temps ensemble quand Raphaëlle était encore avec David.
- Content de voir que tu vas bien. Lui lança Nicolas.
- Content d'être en vie surtout ! Merci à toi aussi d'ailleurs. C'est grâce à votre boulot tout ça, alors merci, sincèrement.
- C'est normal !
Théo descendit les escaliers avec son sac sur l'épaule.
- C'est bon j'ai mes affaires. Annonça-t-il. Ah Nico ! Salut !
- Salut Théo !
- Allez, on y va Théo ! Dit David.
Théo rejoignit son père.
- Bonne soirée ! Lança-t-il à Nicolas et Raphaëlle.
- Merci, à vous aussi ! Et Théo, tu me tiens au courant pour que je passe te prendre pour la semaine si tu veux.
- Ça marche, merci maman !
Théo fit un rapide câlin à sa mère qui l'embrassa. Théo et David passèrent la porte qu'ils refermèrent derrière eux.
Astrid avait pris la direction de la sortie dès qu'elle eut fini de ranger tous les dossiers qu'elle avait sortis pour l'affaire. On était vendredi et depuis quelques semaines, le vendredi était une soirée spéciale pour Astrid, elle allait dîner chez Tetsuo qui lui faisait découvrir des spécialités japonaises qu'elle ne connaissait pas toujours. Elle sonna à l'interphone de l'immeuble, attendant d'entendre le bruit typique du combiné décroché.
- Astrid Nielsen. Indiqua-t-elle.
La porte de l'immeuble émit un buzz qui indiquait son ouverture. Astrid monta l'escalier et trouva la porte de l'appartement de Tetsuo ouverte, comme chaque vendredi, le jeune homme se tenait dans l'encadrement de la porte.
- Bonsoir Astrid.
- Bonsoir Tetsuo Tanaka.
Tetsuo fit entrer Astrid avant de refermer la porte derrière elle.
- Je ne pensais pas que tu viendrais ce soir avec cette affaire. Indiqua Tetsuo.
- Le vendredi, je dîne ici, nous sommes vendredi alors je viens dîner ici. De plus, passer du temps ensemble ne me demande pas le même type d'attention qu'une affaire, c'est quelque chose de bénéfique pour moi.
- Si c'est bénéfique pour toi alors c'est une bonne chose que nous ayons décidé de mettre notre dîner le vendredi.
- Pourquoi cela ? Demanda-t-elle en retirant sa veste et la déposant délicatement sur le dossier de la chaise.
- Parce que ça te permet de te changer les idées après la semaine, que ça ait été compliqué ou non au cours de cette semaine.
- Si une affaire est compliquée et comporte une énigme, je ne pourrais pas me concentrer sur autre chose tant que je ne l'aurais pas résolue. Expliqua Astrid.
- Comme pour cette affaire, avec l'énigme de cet auteur, Alain Lamarck.
- Oui. Exactement.
Tetsuo sourit, Astrid était fascinante à ses yeux.
- Tetsuo. Lui dit Astrid.
- Qu'y a-t-il ?
- Accepteriez-vous de fermer les yeux ? Demanda-t-elle à son petit ami.
- Bien sûr. Répondit-il en fermant les yeux.
Astrid regarda le visage de Tetsuo : ses lèvres, ses joues, ses yeux. Son regard se focalisa sur la joue de Tetsuo, en partie couverte d'une petite barbe de quelques jours. Elle approcha sa main, hésitante, du visage du jeune homme. Elle prit une grande inspiration et déposa délicatement le bout de ses doigts puis la paume de sa main sur la joue de Tetsuo qui se mit immédiatement à sourire. Astrid sourit en retour, laissant tout de même sa main sur le visage de l'homme quelques instants avant de la retirer.
- Merci. Dit Astrid.
- Je pense que j'ai compris. Dit-il.
- Compris ? Que pensez-vous avoir compris ?
- Tu voulais te rendre compte du contact et des sensations avant de considérer le fait de me laisser poser ma main.
- Oui. Répondit-elle.
Tetsuo sourit.
- Veux-tu dîner ? Proposa Tetsuo à sa petite amie.
- Oui.
Tetsuo fit signe à Astrid de s'installer pour le dîner.
Du côté de Raphaëlle, elle s'était adossée contre la porte dès que Théo et David avaient quitté les lieux. Nicolas s'approcha d'elle et passa ses mains autour de la taille de Raphaëlle.
- Ton fils a le chic pour nous interrompre. Dit Nicolas.
- Tu as vu ça ! C'est à croire qu'il ne veut pas nous voir ensemble ! Et pourtant !
- Et pourtant ? S'étonna Nicolas. Il voudrait que l'on se mette ensemble, toi et moi ?
- Il m'a déjà demandé pourquoi on avait rompu, Nico.
- Mais on n'a jamais été ensemble. Où est-ce qu'il est allé chercher ça ? Demanda Nicolas, surpris.
- J'en sais rien du tout ! J'étais aussi surprise que toi quand il m'a posé la question en tout cas !
- Mais maintenant, on est ensemble.
- Oui ! Répondit Raphaëlle en souriant.
Nicolas se pencha vers Raphaëlle pour l'embrasser tendrement. Cette dernière passa ses bras derrière la nuque de Nicolas et le couple resta un moment à s'embrasser avant de migrer sagement sur le canapé. Raphaëlle se blottit contre Nicolas qui fit tourner une mèche de cheveux entre ses doigts.
Le couple resta un bon moment silencieux, profitant simplement du moment présent. Ils avaient tellement attendu l'un comme l'autre de pouvoir, enfin, être ensemble purement et simplement qu'ils ne voulaient pas faire éclater cette petite bulle qu'ils s'étaient créés.
- Raph ?
- Oui ?
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr ! Qu'est-ce qu'il y a ? Dit-elle, s'inquiétant presque.
- Quand tu m'as avoué que tu m'aimais, tu m'as dit que tu savais que j'avais des sentiments pour toi depuis des années. Je me demandais... Comment tu l'as su ? Demanda-t-il.
Raphaëlle sourit et hocha les sourcils.
- C'est vraiment la seule question que tu as ? Rigola-t-elle.
- Oui, je sais c'est bête mais je me demande toujours... C'est Arthur qui t'en a parlé ?
- Alors non, mais j'ai bien retenu qu'Arthur avait été mis dans la confidence bien avant moi.
- Il l'a deviné tout seul Raph, il y a des années. Je lui avais juste confirmé. Expliqua l'homme. Mais du coup, qui te l'a dit ?
- Astrid.
- Astrid ? Mais... Je sais que c'est ton amie mais jamais je n'en aurais parlé avec elle, Raph.
- Tu l'as dit à Tetsuo. Lui indiqua Raphaëlle.
- Et Tetsuo en a parlé à Astrid.
- Exactement. Et Astrid me l'a dit, elle était perdue. Elle pensait avoir compris qu'être amoureux de quelqu'un c'était aussi le fait de vouloir être en couple avec cette personne. Tu sais, je pense qu'elle n'a même pas compris que ce qu'elle venait de me dire avait eu l'effet d'une bombe dans ma tête.
- J'imagine oui. Donc c'est Tetsuo ! Je crois que je vais devoir faire attention à ce que je lui dis-moi ! Dit Nicolas en plaisantant.
Raphaëlle se redressa et le regarda en hochant les sourcils.
- Parce que tu en as d'autres des choses comme ça ?
- Je peux lui dire que je t'aime mais tu le sais déjà ça, non ?
Raphaëlle sourit et embrassa Nicolas avant de se blottir à nouveau dans les bras de ce dernier.
A la fin de la soirée chez Tetsuo, Astrid s'était levée pour mettre sa veste. Elle s'arrêta cependant au moment de la saisir pour regarder Tetsuo.
- Tetsuo. Commença-t-elle.
- Qu'y a-t-il Astrid ? Demanda le jeune homme qui se demandait ce qu'il avait fait de travers.
- J'ai bien réfléchi. Je pense que nous pouvons essayer. Lui répondit-elle simplement, sans donner plus de contexte.
Tetsuo mit quelques instants à resituer le contexte et à comprendre ce qu'Astrid venait de lui dire et les implications que cela avait.
- D'accord Astrid. Lui répondit-il, un grand sourire sur le visage.
Astrid sourit également, restant debout, immobile face à lui.
- Est-ce que je peux poser ma main sur ta joue, Astrid ? Demanda-t-il, comprenant qu'Astrid attendait probablement qu'il lui demande.
- Oui ! Fit la documentaliste, tout sourire bien que stressée, ne sachant pas exactement à quoi s'attendre.
- D'accord alors.
Tetsuo vérifia qu'il n'avait pas la main froide et l'approcha tout doucement de la joue d'Astrid. Il s'arrêta à quelques centimètres.
- Tu es sûre ? Demanda-t-il avant de faire le dernier mouvement.
- Oui.
Tetsuo posa délicatement sa main sur la joue d'Astrid et la laissa poser quelques instants, profitant de ce nouveau contact qu'Astrid acceptait. Astrid de son côté était submergée par les émotions qu'elle ressentait. A la fois son système nerveux qui était mobilisé avec le contact de la main de Tetsuo mais aussi les papillons dans le ventre, elle ouvrit la bouche, essayant de faire face à toutes ses différentes émotions.
- Merci. Réussit à dire Astrid au bout de quelques minutes, le visage souriant.
- Non, merci à toi, je sais que ce n'est pas quelque chose de facile pour toi. Dit-il simplement, conscient de l'effort qu'il avait fallu à Astrid pour accepter ce geste.
Astrid sourit simplement et prit sa veste et son sac.
- Veux-tu que je te raccompagne ? Proposa Tetsuo.
- Non, je vais marcher, ce n'est pas loin.
- Comme tu voudras, Astrid.
- Au revoir Tetsuo. Dit-elle.
Tetsuo ouvrit la porte.
- Au revoir Astrid, bonne nuit.
- Bonne nuit Tetsuo. Lui répondit-elle en partant.
Le lundi matin, Raphaëlle arriva en retard au bureau, Nicolas l'attendait assis contre son bureau.
- Tu m’attendais ? Lança-t-elle, surprise.
- Raph, t'es en retard.
Raphaëlle regarda sa montre en rangeant son arme.
- Oui ça va, juste de quinze minutes ! Répondit-elle.
Elle s'approcha de lui pour lui murmurer quelque chose.
- Si t'avais dormi à la maison, je me serais réveillée à l'heure. Lui dit-elle.
Nicolas roula les yeux.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Raphaëlle.
- Y a brief aujourd'hui Raph. Le commissaire nous attend depuis un quart d’heure ! Lui rappela-t-il.
- Oh merde ! Lança Raphaëlle.
- Oui comme tu dis. Il nous attend dans son bureau, Arthur lui fait un détail de l'affaire en attendant.
- Merde merde merde ! Jura Raphaëlle en se dirigeant en vitesse vers le bureau du commissaire, suivie par Nicolas.
Raphaëlle frappa et entra lorsqu'elle entendit le commissaire lui dire de le faire.
- Coste ! Merci de nous faire profiter de votre présence.
- Désolée commissaire j'ai eu. Commença-t-elle avant d'être coupée.
- Assez Coste. Le lieutenant Enguien et le lieutenant Nielsen m'ont fait part des éléments que vous avez.
- Astrid ? S'étonna Raphaëlle.
- Bonjour Commandant. Dit Astrid, à travers le téléphone du bureau du commissaire.
- Du coup, on est sûr que votre ex-mari n'est pour rien dans cette histoire ? Demanda le commissaire à Raphaëlle.
- Juste mon ex, on n'a jamais été marié ! Précisa Raphaëlle. Et oui, on est sûr. Il a été drogué et je le connais suffisamment pour savoir que ce n'est pas le genre de personne capable de faire ce genre de choses.
- Bien. J'aimerais que vous et le capitaine Perran retourniez voir Camille Berton, on a besoin de savoir exactement tout ce qu'elle a pu voir et entendre, elle se souvient peut-être de nouveaux éléments.
- D'accord.
- Et le lieutenant Enguien va continuer à essayer de trouver le complice de Lamarck. Et mademoiselle Nielsen m'a expliqué qu'elle continuait à essayer de voir si elle pouvait trouver encore de nouveaux éléments pour identifier l'endroit où se cacherait Alain Lamarck.
Raphaëlle acquiesça d'un signe de tête.
- Bien, vous pouvez disposer. Bon courage. Indiqua le commissaire.
- Au revoir. Dit Astrid à l'autre bout du fil tandis que tout le monde quittait le bureau.
Raphaëlle et Nicolas venaient de se garer devant chez David où se trouvait Camille qui avait obtenue l'autorisation de quitter l'hôpital le matin même. Son appartement étant encore sous scellés pour les besoins de l'affaire, elle s'était donc installée chez son compagnon.
- Nico ? Dit Raphaëlle avant de descendre de la voiture, le visage fermé.
- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je veux qu'on le dise à Théo, je ne veux pas pouvoir te voir seulement une semaine sur deux quand il est chez son père.
Nicolas prit les mains de Raphaëlle dans les siennes.
- Je te suis moi. On le dit à qui tu veux, quand tu veux. Raph, on est deux adultes responsables, on a le droit de faire ce qu'on veut et personne n'a rien à dire là-dessus.
- Je sais... Souffla-t-elle.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Raph, parle-moi. Dit-il en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille de Raphaëlle qui sourit à ce contact.
- Toutes mes histoires ont toujours mal fini... Je n’ai pas envie que notre histoire soit pareille.
- Raph, notre histoire elle a commencé il y a quinze ans, devant les portes du concours de police. Notre histoire elle existera toujours, elle grandit, elle évolue et je sais que rien ne pourra jamais changer les sentiments que j'ai pour toi.
Raphaëlle sourit doucement.
- Je sais que tu as des sentiments pour moi depuis des années mais moi... Je m'en suis rendu compte bien plus récemment. Lui avoua-t-elle.
- Et alors Raph ? On s'en fout. Je t'aime et je sais que toi aussi. Et je te connais assez pour savoir que tu ne peux pas mentir sur tes sentiments. Lui dit-il. Enfin même mentir tout court mais c'est différent ça !
Raphaëlle se mit à rire et Nicolas l'embrassa tendrement.
- On y va ?
Raphaëlle hocha la tête, rassurée par les propos de Nicolas et sa vision sur leur histoire.
Nicolas frappa à la porte de l'appartement de David qui ouvrit la porte quelques secondes plus tard.
- Raphaëlle ? Nicolas ? Tout va bien ? S'inquiéta l'homme.
- Oui oui tout va bien David. On est désolé de passer comme ça. S'excusa Nicolas.
- On a quelques questions à poser à Camille, si c'est possible. Expliqua Raphaëlle.
- Oui bien sûr ! Entrez entrez. Vous voulez quelque chose à boire ? Un café ? Proposa David.
- Je veux bien un café, s'il te plaît. Nico ?
- Pareil si c'est possible bien sûr.
- Oui bien sûr ! Dit-il.
- Bonjour. Dit Camille en arrivant, ayant entendu du monde.
- Bonjour Camille, on est désolé de venir vous déranger, on a quelques questions à vous poser. Dit Raphaëlle.
- Oui bien sûr.
- Bonjour mademoiselle Berton, je suis le capitaine Nicolas Perran, je travaille avec le commandant Coste.
- Ah, vous devez être Nico ! Indiqua la femme qui reprit devant les regards surpris et interrogatifs de Raphaëlle et Nicolas. Théo parle régulièrement de vous.
- Je vois !
David revint avec deux tasses pour Raphaëlle et Nicolas.
- Je vous laisse parler à Camille. Indiqua-t-il.
- Est-ce qu'il peut rester ? Demanda la femme.
Raphaëlle regarda Nicolas, ils étaient d'accord.
- Oui bien sûr. Juste, David tu n'interviens pas et Camille, vous devez tout nous dire. Indiqua Raphaëlle.
- Pas de soucis. Répondit l'homme.
Ils s'assirent tous les quatre autour de la table.
- Bien. Mademoiselle Berton, est-ce que vous pouvez nous raconter une nouvelle fois ce qu'il s'est passé ? Demanda Nicolas.
- Mais je vous l'ai déjà dit. Répondit-elle.
- Oui, mais on a besoin de l'entendre une nouvelle fois, vous vous souviendrez peut-être de nouveaux éléments après quelques jours, chaque élément, même un petit détail peut être vraiment important pour l'affaire. Expliqua Raphaëlle.
- Oui d'accord alors.
La femme prit une grande inspiration et raconta à nouveau la nuit qui avait probablement changé sa vie.
- Je crois que j'ai entendu l'homme dire quelque chose à David.
- Il m'a parlé ? S'interrogea David qui n'en avait aucun souvenir.
Raphaëlle lui fit signe de laisser parler sa compagne.
- Il lui a dit quelque chose comme : il est l'heure de jouer, enfin c'est ce dont je me souviens mais c'est assez flou et confus. Je crois que j'ai entendu du mouvement à ce moment-là mais je n'étais déjà plus très en forme, j'ai repris un peu plus conscience des éléments après et c'est là que je suis allée me cacher dans le placard où vous m'avez trouvée.
- David, tu ne te souviens vraiment de rien ? Demanda Nicolas.
- Non vraiment. Enfin je me souviens avoir entendu Camille se lever pour aller boire et après comme je l'ai dit à Raphaëlle, j'ai la sensation d'être parti sans prendre aucune affaire mais c'est une sensation, je n'ai pas d'image ou de son de ce moment-là dans ma mémoire. Expliqua-t-il.
A ce moment-là, le téléphone de Raphaëlle se mit à sonner : Arthur. Raphaëlle se leva pour s'isoler un petit peu.
- Oui Arthur ? Du nouveau ? Demanda-t-elle.
- Je l'ai commandant. Lui dit-il.
- Tu as quoi ?
- Le maître de l'hypnose qui a aidé Lamarck à organiser tout ça ! Elle s'appelle Eva Leblanc aussi appelée Eva Bloom.
- Pourquoi ce nom me dit quelque chose Arthur ? Demanda Raphaëlle.
- Eva Bloom commandant, elle a été accusée d'avoir réussi à dérober des bijoux et de l'argent dans des tas de maisons. Personne ne se souvenait de rien. Elle a échappé à la prison après avoir rendu tout ce qu'elle avait volé et accepté de former et de faire de la prévention auprès de la police sur ce genre de pratique !
- Merci Arthur.
- J'envoie une patrouille la chercher ? Demanda le jeune OPJ.
- Non. Tu m'envoies deux patrouilles différentes la surveiller et tu les préviens qu'elle est dangereuse ! Tu demandes au procureur pour tracer son portable en temps réel, elle va essayer de se débarrasser des patrouilles si elle les voit.
- Mais pourquoi on l'arrête pas ?
- Parce qu'elle travaille avec Lamarck, Arthur. Elle peut encore nous mener à lui.
- Vous pensez commandant ?
- Fais-le, tu me dis au courant.
- Compris.
Raphaëlle raccrocha et alla retrouver Nicolas ainsi que David et Camille.
- Est-ce que vous connaissez cette personne ? Demanda Raphaëlle en présentant son téléphone au couple.
- Non, je ne l'ai jamais vue. Répondit Camille rapidement.
- Et toi David ? L'interrogea Raphaëlle en le voyant pensif.
- Je... L'homme était hésitant.
- David ? Dit Camille en le regardant.
- Je crois que je l'ai déjà vue. Dit-il toujours perturbé par la vue de cette photo.
- Tu peux nous donner plus d’informations ? Demanda Nicolas.
- Ouais c'était... En fin de semaine dernière, elle m'a demandé son chemin dans la rue, comme c'était dans ma direction on a marché ensemble. Expliqua-t-il.
- Et vous avez parlé de quoi ? Demanda Raphaëlle.
- Je n'arrive pas à m'en souvenir. Impossible de me souvenir de quoi que ce soit ! Je ne me souviens pas de sa voix ni de la destination qu'elle m'a demandée. Avoua-t-il, perdu par la situation.
- C'est pas grave David. Dit Raphaëlle.
- Désolé de ne pas pouvoir vous aider plus! Elle est impliquée dans l'affaire ? Questionna l'homme.
- Peut-être, on ne sait pas encore. Dit Raphaëlle qui ne pouvait vraiment rien dire sur cette nouvelle suspecte.
- Si jamais tu te souviens de quoi que ce soit, tu nous appelles. Dit Nicolas.
- Bien sûr oui.
Ils restèrent encore quelques minutes à échanger sur tout ça avant de quitter les lieux.
En sortant de l'immeuble, Nicolas retint Raphaëlle par le bras.
- Qu'est-ce qu'il a trouvé Arthur ? Demanda le capitaine de police.
- Il a identifié le complice de Lamarck. J'envoie un message à Astrid, on va passer la prendre et on va faire un débrief à la crim'. Indiqua Raphaëlle.
- Ça marche.
Ils montèrent en voiture et quittèrent les lieux.
Dans la salle de réunion de la brigade criminelle, toute l'équipe était réunie, y compris le commissaire.
- Arthur, je te laisse nous redonner l'historique de notre suspecte. Indiqua Raphaëlle.
Arthur se leva et prit le contrôle de l'ordinateur et son dossier pour énoncer les faits.
- Alors. On a trouvé un lien entre Alain Lamarck et cette femme. Dit-il en affichant la photo à l'écran. Elle, c'est Eva Leblanc aussi connue sous le nom d'Eva Bloom, elle a déjà été condamnée pour vol et détournement de fonds. Son mode opératoire c'est l'hypnose et à la fin, ses victimes ne se souviennent absolument de rien du tout et c'est comme ça qu'elle a réussi à faire plusieurs dizaines de victimes connues à ce jour.
- Mais une femme comme ça ne devrait pas être en prison ? S'étonna le commissaire.
- Elle a fait huit mois de préventive avant de passer un accord avec le juge, elle a rendu tout ce qu'elle a dérobé et elle a accepté de former les forces de l'ordre aux risques liés à l'hypnose et aux personnes qui l'utilisent, comme elle. Expliqua le jeune lieutenant.
- Mais elle est retournée vers les travaux pratiques, ça paye bien plus que de donner des cours pour la police. Dit Raphaëlle.
- Et c'est quoi son lien avec Lamarck ? Demanda Nicolas qui ne voyait pas comment une criminelle sans aucun passif de violence pouvait être lié à un criminel comme Alain Lamarck qui a déjà tué seulement pour son propre ego.
- Alors, c'est là que c'était un peu compliqué. Commença Arthur. Astrid ?
- Oui.
Astrid se leva et rejoignit Arthur devant l'écran.
- On vous écoute Astrid. Lui indiqua Arthur.
- J'ai, à la demande du lieutenant Enguien, recherché toutes les affaires faisant mention d'hypnose et dont le coupable pourrait avoir été en contact avec Lamarck.
- Et vous en avez trouvé beaucoup ? Demanda Raphaëlle, inquiète du nombre de criminels possibles.
- Un certain nombre oui. Répondit Arthur.
- Le lieutenant Enguien a fait des recherches sur les différents noms que j'ai trouvés pour savoir lesquels sont en prison et lesquels sont en liberté. Nous en avons trouvé un qui était à la prison de la Santé avec Alain Lamarck.
- Mais il est mort le mois dernier. Indiqua Arthur.
- Exactement. Reprit Astrid. Nous avons ensuite trouvé Eva Leblanc, aussi connue sous le nom de Eva Bloom. Eva Bloom est le nom qu'elle utilisait avec ses différentes victimes, espérant que si l'une d'entre elle se souvenait de son nom, elle ne pourrait pas être identifiée.
- C'est presque malin, mais ça n'a pas marché. Dit Raphaëlle.
- Oui, puisqu'elle a été identifiée et condamnée pour ces crimes. Répondit Astrid.
Le commissaire regarda Astrid et Raphaëlle.
- Et on peut avoir la suite, s'il vous plaît. Demanda-t-il, impatient.
- Eva Leblanc a grandi dans le quartier où vivait Alain Lamarck. Expliqua Arthur.
- C'est tout ?! S'étonna le commissaire. Vous avouerez que le lien est quand même mince entre les deux.
- On a également découvert que Alain Lamarck avait reçu des lettres d'Eva Bloom pendant qu'il était en prison et qu'il lui répondait. Indiqua Arthur.
- En prison, le courrier des détenus est fouillé et est scanné, surtout pour des détenus comme Alain Lamarck. On a donc pu avoir accès aux différents courriers qu'il a reçus et envoyés ces dernières années. Bien sûr, la correspondance entre Eva Bloom et Alain Lamarck ne parle pas du projet de Lamarck directement, cependant, il évoque des projets de livre et différentes idées qui, si on ne les assemble pas, n'ont aucun lien mais si on les met ensemble, on se rend compte que Lamarck envisage d'hypnotiser différentes personnes pour différents buts.
- Et donc ? Ils ne pourraient pas simplement échanger sur d'autres sujets ? L'hypnose est le mode opératoire d'Eva Leblanc, est-on sûr qu'ils parlaient du plan de Lamarck ? Demanda Nicolas.
- Oui, dans le tapuscrit j'ai pu recouper des éléments avec Eva Leblanc. Je suis sûre qu'Eva Leblanc est la complice d'Alain Lamarck. Et je n'aime pas me tromper, il ne faut pas se tromper.
Le commissaire hocha la tête, il avait toute confiance dans les analyses d'Astrid qu'il savait justes.
Nicolas retrouva Raphaëlle sur le toit. Le commandant de police avait de nouveau une cigarette entre les doigts, encore éteinte mais bien présente.
- Raph, fait pas ça. Lui dit-il.
- Quoi ? De quoi tu parles ? Lui répondit-elle sans comprendre.
D'un geste de la tête, il désigna la cigarette qu'elle tenait entre ses doigts.
- Ah ça. Non non je ne compte pas l'allumer, promis.
- On est de nouveau sorti de cette merde, on ne va pas replonger là- dedans hein ! Lui dit-il en le souriant.
- Je sais. Et je ne vais pas replonger et surtout ne pas te faire replonger non plus.
- Ça me va ! Dit-il en posant sa main sur celle de Raphaëlle.
- On est au boulot Nico. Lui dit-elle en le regardant dans les yeux.
- Oui je sais. Mais je peux juste te prendre la main non ? Ou c'est trop ? Demanda le capitaine de police.
- Tu peux. Mais il serait bien moins correct de vouloir t'embrasser et pourtant qu'est-ce que j'en ai envie ! Tu n'imagines même pas. Expliqua Raphaëlle à son compagnon.
- Et moi dont ! Mais on est au travail Raph, ça ne serait vraiment pas professionnel de notre part.
- Non vraiment pas. Dit Raphaëlle.
- Vraiment pas. Reprit Nicolas.
- Vraiment vraiment pas. Enchaîna Raphaëlle.
- Non, vraiment vraiment pas. Dit Nicolas à nouveau.
Raphaëlle craqua la première et s'approcha pour embrasser Nicolas tendrement. Nicolas ne se fit pas prier pour répondre à se baiser tout en entrelaçant ses doigts dans ceux de Raphaëlle.
Raphaëlle retrouva Astrid, assise devant son bureau, rangeant et réorganisant ce qu'elle pouvait attraper.
- Astrid ! Vous n'êtes pas retournée à la doc ? Demanda Raphaëlle, surprise de la trouver là.
- Non. Je vous attendais.
- D'accord. Vous voulez que je vous ramène alors ? Proposa le commandant de police.
- Oui. S'il vous plaît.
- Pas de soucis, on y va.
Raphaëlle récupéra ces affaires pour ramener Astrid à la documentation criminelle.
Devant la documentation criminelle, Raphaëlle s'arrêta.
- Et voilà. Dit-elle à son amie.
- Raphaëlle ? Lui dit Astrid.
- Oui ? Un problème ? Demanda Raphaëlle.
- Non non, aucun problème. Je voulais juste vous dire quelque chose.
- Je vous écoute Astrid. Dit Raphaëlle en se tournant sur son siège pour faire face à Astrid, toujours sur le siège passager, son sac à dos sur les genoux comme toujours.
- J'ai dîné chez Tetsuo vendredi.
- Oh c'est bien ça.
- C'est tous les vendredis. Je dîne chez vous le lundi et le vendredi, je dîne chez Tetsuo.
- Vous ne me l'aviez pas dit ça ! Petite cachotière ! Dit Raphaëlle en souriant.
- Je suis désolée. Je ne savais pas que je devais vous le dire.
- Ah non pas du tout Astrid, vous avez le droit de garder des informations pour vous, je n'ai pas besoin de savoir, pas du tout !
- D'accord.
- Du coup, à propos de vendredi. Vous avez donc dîné chez Tetsuo. Reprit Raphaëlle.
- Oui. Et je lui ai demandé si je pouvais poser ma main sur sa joue.
- Oh !
- Et il a dit oui. C'était tellement... différent de tout ce que j'avais pu imaginer ! Expliqua la documentaliste.
Raphaëlle lui sourit, elle adorait voir Astrid devenir de plus en plus impliquée dans sa propre relation avec Tetsuo.
- Et attendez de voir ce que c'est si c'est lui qui le fait. Indiqua Raphaëlle. Enfin, si un jour vous l'autorisez à le faire bien-sûr.
- Hum hum. Fit Astrid.
- Quoi ? Non ? Vous l'avez autorisé à le faire ? S'étonna Raphaëlle, tentant tout de même de se contenir.
- Oui. Lui répondit Astrid.
- C'est pas vrai ! Ne put retenir Raphaëlle.
- Si c'est vrai. Répondit Astrid qui ne comprenait pas pourquoi Raphaëlle doutait de ce qu'elle avait dit.
- Et alors ? Comment ça s'est passé ? Demanda Raphaëlle à son amie.
- Je ne sais pas comment expliquer. Indiqua la documentaliste.
- Essayer toujours. Lui dit Raphaëlle pour l'encourager à exprimer ces émotions.
- C'était aussi très différent de ce que j'avais pu imaginer. Tetsuo a été très doux.
- Mais comment ça s'est passé tout ça ? Demanda Raphaëlle qui voulait un peu de contexte.
- Vendredi soir, après le dîner, j'étais prête à rentrer chez moi, j'avais bien réfléchi et j'ai dit à Tetsuo que j'étais d'accord pour qu'il le fasse. Il m'a demandé s'il pouvait le faire et j'ai dit oui.
- Eh beh ! C'est génial ça Astrid !
- Oui ! C'était génial. Dit Astrid en affichant un grand sourire.
- J'espère que ça sera aussi bien les prochaines fois. Lui dit Raphaëlle.
- Je ne sais pas.
- Vous verrez bien.
- Non, je ne sais pas encore s’il y a aura une prochaine fois. Indiqua Astrid.
- Pourquoi il n'y en aurait pas ? Vous n'avez pas envie de revivre ça ? Demanda Raphaëlle, surprise.
- Je ne sais pas si j'ai envie de prendre le risque de recommencer et que la sensation soit différente de celle de vendredi. Expliqua la documentaliste à son amie.
- Mais c'est aussi prendre le risque de passé à côté quelque chose d'encore mieux, vous ne pensez pas ? Tenta de lui expliquer Raphaëlle.
- Mais comment puis-je savoir si ça sera mieux, identique ou moins bien ?
- Vous ne pouvez pas, mais c'est aussi ça l'amour. On ne sait pas de quoi demain sera fait mais on avance ensemble.
- D'accord. A plus tard Raphaëlle.
- A plus tard Astrid. Lui répondit le commandant de police alors qu'Astrid descendait de la voiture.
Toujours stationnée, Raphaëlle bouclait sa ceinture pour repartir quand son téléphone sonna.
- Coste ? Décrocha-t-elle.
- Commandant, je viens d'avoir la patrouille qui suit Eva Bloom. Elle les a repéré. Ils demandent ce qu'ils doivent faire. Indiqua Arthur au bout du fil.
- Qu'ils la ramènent au poste, on va l'interroger et essayer de la faire craquer pour qu'elle nous donne Lamarck. J'arrive.
- Compris commandant.
Raphaëlle raccrocha, se détacha et sortit de la voiture avant de se mettre à courir pour rattraper Astrid.
- Astrid ! Cria Raphaëlle pour la faire ralentir.
La documentaliste s'arrêta et se tourna vers Raphaëlle qui arrivait dans sa direction.
- Raphaëlle. Il y a un problème ? Demanda Astrid, surprise de voir Raphaëlle lui courir après.
- La patrouille ramène Eva Bloom à la crim, je me disais que vous voudriez peut-être participer à l’interrogatoire ? Lui expliqua Raphaëlle.
- Oui. D'accord. Dit Astrid.
Les deux femmes reprirent la direction de la voiture de Raphaëlle.
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