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Un Capitaine à la dérive

Série : Torchwood
Création : 17.03.2010 à 12h52
Auteur : chrismaz66 
Statut : Terminée

« Suite de ma fic 1, mais vous pouvez lire sans avoir lue la 1. Suite des réflexions amoureuses de Jack. Début scène du baiser "soldat Thomas", hum. » chrismaz66 

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CHAPITRE ONE

Le jeune soldat Tommy Brockless , allait prendre un billet retour hélas définitif vers son époque révolue, verrouillant par la même le craquellement du temps qui s’était ouvert entre 1918 et aujourd’hui. Le pauvre homme se sacrifiait pour le bien de l’humanité, et Jack ne pouvait rien qui puisse empêcher ce nouveau drame, pour le jeune homme mais aussi pour la douce Tosh, qui partageait en ce moment même le lit et les dernières heures du brave garçon.

Minuit déjà, et Jack était toujours à son bureau, lisant et relisant la lettre qu’ils avaient « reçue » de la part de leurs prédécesseurs à Torchwood, et qui imposait, sans contestation possible, le retour de Tommy dans son époque, ainsi que l’exécution de ce dernier pour manquement militaire et couardise.

Jack ne dormirait pas cette nuit, pas plus que les autres nuits. Le courage du jeune homme et son sacrifice imminent lui brisaient le cœur. Cet homme allait se comporter en véritable héros et la seule réponse à son acte de bravoure serait la mort, la peine capitale, car la guerre n’aime pas les soldats dépressifs, sensibles, humains. La guerre est inhumaine, mais elle est le fait de l’Homme depuis la nuit des temps, quel comble du paradoxe, pensa Jack.

Jack entendit des pas dans l’escalier. Sans lever les yeux de ses dossiers poussiéreux, il savait à qui ces pas appartenaient. Ianto. Celui-ci était resté au Hub, car la nuit serait courte, le Capitaine avait remarqué une certaine euphorie, une allégresse dans les manières du jeune homme, qu’il avait mis sur le compte de la fatigue, Ianto était vraiment fatigué ces derniers jours, car il restait souvent passer la nuit au Hub. Non pas que les deux hommes, à présent intimes et complices, et relativement « joueurs », se surmenaient au-delà du raisonnable, durant ces nuits brèves mais agitées. Non. L’explication était professionnelle, car Jack le lui avait promis, et Jack avait tenu sa promesse: Ianto faisait désormais partie de l’équipe même à l’extérieur. Ce qui semblait parfaitement plaire au jeune homme. Cependant, Jack lui octroyait un certain temps d’adaptation pour trouver son rythme de croisière et ne plus être aussi déphasé comme il lui arrivait encore de l’être, et en particulier aujourd’hui.

Ianto décidait de son propre chef de rester au Hub ou bien de rentrer dormir chez lui. Jack était un patron de plus en plus permissif avec lui, mais aussi avec le reste de son équipe. Et personne ne s’en plaignait. Surtout pas le jeune Gallois, qui avait gagné en assurance, en confiance et dont la nature affable et un rien caustique semblait calmer les humeurs de chacun. L’équipe travaillait en synergie totale dès que Ianto ajoutait son petit grain de sel, avec humour ou au contraire le plus sérieusement du monde, Jack adorait ses piques. Même quand elles le concernaient.

Ianto avait dû s’épancher auprès de Gwen ou de Tosh, voire même devant Owen car visiblement toute l’équipe avait eu vent des manières quelque peu « cavalières » du Capitaine lors de ses exploits sexuels. Le jeune effronté avait eu le culot d’y faire allusion face à la jeune Beth Halloran, encouragé par l’impétueuse Gwen, et ce n’était ni le moment ni l’endroit pour de telles révélations intimes. Ils étaient sur le point de faire souffrir une jeune femme innocente mais dangereuse, un agent dormant qu’il leur fallait démasquer à l’aide d’une machine intrusive et infernale, et qui, lui aussi avait choisi de se sacrifier. Que de braves âmes et de vies gâchées.

Ianto gravit les dernières marches, puis resta à distance de Jack, dans la pénombre du bureau. Le jeune homme avait les mains dans les poches de son pantalon et attendait. Jack brisa le silence, sans le regarder.

- A la même heure demain, il sera revenu en 1918.

Ianto resta près de la rampe de l’escalier.

- Dans son époque. Est-ce que tu retournerais dans la tienne, si tu le pouvais? Demanda le jeune homme.

- Pourquoi? Est-ce que je te manquerais? Plaisanta Jack, qui brûlait d’envie de savoir.

- Ouais.

Ianto s’avança lentement.

- J’ai quitté mon époque il y a si longtemps, je ne sais plus vraiment où est ma place. Peut-être que cela n’a plus d’importance au fond.
- Je… tu ne te sens pas seul?

Ianto s’assit sur le bord du bureau. Pour la première fois leurs regards se croisent.

- Retourner dans mon époque n’y changerait rien. En étant ici, j’ai vu des choses que je n’aurais jamais imaginées, j’ai aimé des personnes que je n’aurais jamais rencontrées si j’étais resté là où j’étais.

Ianto relève son visage et croise à nouveau le regard affectueux de son chef.

- Et je ne changerais ça pour rien au monde.

Le jeune homme se pencha vers Jack et l’embrassa, avec fougue. Si Jack aimait les petites phrases acerbes et délicieusement pince-sans-rire de Ianto, il aimait encore plus ses réponses physiques, où sa langue sucrée optait pour un langage bien plus sensuel, où ses lèvres répondaient aux siennes avec un goût de reviens-y.

La nuit fut courte. Effectivement.

Jack s’était confié à Ianto, trop heureux de répondre enfin aux questions de son amant, sur sa vie, sur ses vies passées. Le jeune homme savait désormais à quel point la solitude du Capitaine lui pesait. La litanie de ses confidences tout aussi incroyables qu’effroyables, Ianto l’avait écoutée, de toutes ses oreilles et de tout son corps, fébrile, secoué, parfois même sidéré. Mais rien de ce que Jack lui confia ne vint durcir le visage doux et indolent du jeune homme. Pas plus que son amour pour Jack ne s’évapora. Chaque geste de Ianto envers lui, chaque mot qu’il lui adressait, étaient autant de preuves d’amour qu’il lui envoyait. Et malgré cela, Jack demeurait réticent, indécis, il ne voulait pas faire souffrir son amant, il éprouvait des sentiments forts pour lui, il l’aimait sans doute aussi.

Cependant, il ne manquait jamais une occasion de faire comprendre à Ianto que leur relation resterait stérile, que l’intensité de leur désir mutuel ne pourrait jamais venir contrecarrer la précarité intrinsèque de leur histoire pourtant fusionnelle et de plus en plus forte. Ianto taisait son désarroi, par timidité, ou en signe d’impuissance, car il trouvait toujours une argumentation solide et sans failles à opposer aux mises en garde de Jack. É videmment, plaisantait le jeune homme, leur histoire resterait stérile car en ce bas monde, et à sa connaissance, aucun couple masculin n’avait encore pu enfanter. Jack se délectait de ses répliques frappées de bon sens, mais il était certain de trouver un jour la parade imparable qui ferait flancher Ianto. Il comptait sur son immense Sens du relationnel, mais aussi un peu sur le destin, qui mettrait une jolie fille en travers de leur chemin. Mais il n’était pas pressé que ce jour arrive. Il avait toute l’éternité pour espérer. Qui sait, si dans une autre dimension, le sort de Ianto ne serait-il pas définitivement scellé au sien? Jack avait été le témoin de tant de choses extraordinaires, démentes, insoupçonnables. Le 21ème siècle allait peut-être vraiment changé du tout au tout. L’accord informel qu’il avait passé avec Ianto, celui de veiller l’un sur l’autre jusqu’à ce que la mort les sépare, Jack l’honorerait jusqu’au bout. Par amitié pour le jeune homme. Par compassion. Par amour…

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chrismaz66  (17.03.2010 à 12:53)

Après le « départ » du jeune Tommy, l’équipe, réunie autour d’un verre, dans un bar du centre de la ville, le Buffalo Bar, s’octroyait un moment de détente. Mais rien ni personne autour de la table n’était détendu. Surtout pas la malheureuse Tosh. Jack avait tenu à ce qu’elle les accompagne, malgré les protestations de la jeune femme et sa demande expresse à vouloir rentrer chez elle. Jack lui avait refusé le droit d’être affligée par la perte de son jeune amant. Lui reprochant même son manque d’objectivité et de professionnalisme lors de cette mission. Sa dureté le surprit lui-même. Mais au cours de cette escapade en ville, et sous le lourd silence qui s’était abattu au dessus d‘eux, il commença à réfléchir, et comprit assez vite la raison de cette réaction des plus rudes, des plus cruelles, envers la douce Tosh, ce qui ne lui ressemblait pas.

Il avait à nouveau dû sacrifier une vie , et en meurtrir une autre, une qui comptait vraiment à ses yeux. Celle de Tosh. Et comme si cela n‘avait pas suffi, il avait ignoré les suppliques de la jeune femme. Il l’avait forcée à venir traîner sa tristesse devant les autres. Jack se sentait lamentable. Et quand Jack se sentait minable, piteux, et que cette sensation désagréable lui pesait trop, eh bien , il se comportait d’une façon viscéralement humaine : il vidait son excès de ressentiments sur la première personne à lui tenir tête. Ce coup-ci, ce fut Tosh.

Jack buvait son verre d’eau par petites gorgées. Owen et Gwen vidèrent leurs bières plus d’une fois. Ianto avait commandé un café serré mais n’y avait pas encore touché. Il était assis en face de Jack, lequel était assis à la gauche d’Owen et de Gwen. Personne n’avait voulu s’installer à sa gauche, le banc resta vide. Quant à la pauvre informaticienne, elle s’était enfoncée dans sa banquette, assise à côté de Ianto. Jack ne voyait d’elle que le dessus de son crâne, elle pleurait, en silence, avec la retenue typique et séculaire des Orientaux. Ianto passa son bras autour de ses épaules, sans quitter Jack de son regard noir. Jack se sentit encore plus méprisable. Mais il n’abdiquerait pas, du moins pas dans l’instant, alors que tous, sans même parler, le désignaient comme seul et unique responsable de ce qui était arrivé à Tommy, et par ricochet, ce qui arrivait à Tosh. Jack ne partageait pas ce point de vue, s’il s’était effectivement comporté en despote avec Tosh, il n’avait eu en revanche aucune incidence directe sur la faille que le jeune soldat Tommy Brockless avait involontairement perturbée.

A sa gauche les deux éléments les plus dissipés de son équipe commençaient à se dérider. Ils se chuchotaient des vannes, ou des anecdotes coquines, qui les faisaient rire bruyamment. Face à lui, Ianto le fixait toujours, Tosh pleurait encore. Jack regretta que celle-ci n’ait rien voulu commander, l’alcool s’avère être parfois un allié solide contre les chagrins trop lourds. Il avait lui-même hésité à commander une bonne vodka, mais il s’était ravisé au dernier moment. Le Capitaine avait besoin de toute sa cervelle pour remettre à flot son navire nommé Torchwood.

Quand la drôle de séance relaxante dura assez longtemps pour prouver son inefficacité, que Gwen et Owen étaient à présent saouls comme des tonneaux, et que la pauvre Tosh était à court de mouchoirs en papier, Jack paya l’addition et ils sortirent tous sous la brise glacée mais agréable. Il donna congé aux deux comparses imbibés, leur conseillant d’appeler un taxi. Owen ergota un peu, il voulait que Jack les reconduise chez eux avec le SUV. Mais, une fois de plus, celui-ci refusa. Il devait s’entretenir avec Tosh. Elle lui répliqua entre deux sanglots qu’elle n’avait rien à lui dire, et que Ianto s’était proposé de la raccompagner. D’une voix posée mais ferme Jack lui ordonna de le suivre. Ianto eut un coup de sang.

- Pas question , tu lui as assez fait de mal, je vais la ramener chez elle!

- C’est un ordre Tosh, glapit Jack, fatigué de ces mutineries un peu trop fréquentes à son goût. Il n’eut pas un seul regard pour Ianto et saisit le bras de Tosh, l’entraînant avec lui vers le véhicule. Il entendit Owen derrière lui crier une insulte, mais ne prit pas la peine d’y répondre. Il règlerait son compte au médecin demain.

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Une fois dans la voiture, Jack attendit que les trois jeunes gens furent partis pour parler à Tosh, qui ne pleurait plus. Les larmes avaient cédé leur place à la rage. Le visage hermétique, les yeux mi-clos, elle était en colère.

- Tosh…

- Pourquoi me faire subir ça, Jack, pourquoi ne me laisse-tu pas rentrer chez moi? Dit-elle d’une voix creuse.

- Tosh, regarde-moi, je t’en prie.

- Laisse-moi partir, s’il te plait.

Jack lui prit le menton et l’obligea à le regarder.

- Je sais ce que tu ressens, crois-moi.

- Comment oses-tu dire une chose pareille, as-tu déjà aimé quelque un ?

- Tout le monde a aimé au moins une fois dans sa vie, pourquoi serais-je une exception?

- Car tu ne penses qu’à t’amuser, tu te fous des sentiments des autres!

- Qui es-tu pour affirmer une telle connerie? Tu ne sais rien de moi!

- Justement. Quelqu’un qui garde ses distances aussi farouchement que toi n’a aucune considération pour les autres. Mais tu oublies Ianto, lui il parle, et je le plains de le savoir sous ton emprise, tu ne le mérites pas, Jack, tu le fais souffrir…

- C’est lui qui t’a dit ça? Demanda Jack, choqué.

- Il n’a pas besoin de le dire, tu ne fais que t’amuser avec lui, tu joues avec ses sentiments, il t’aime Jack, et tu le sais.

- Tosh, je n’ai pas envie de parler de Ianto, c’est de toi dont je veux parler.

Tosh ne répondit pas, elle ferma les yeux.

- Je sais que c’est douloureux de perdre celui qu’on aime, Tosh, mais si je t’ai ordonné de venir avec nous c’est pour que tu saches que nous sommes toujours ensemble, et que tout ce qui arrive à l’un de nous afflige aussi tous les autres de l’équipe. Tu as envie de rester seule mais ce n’est pas ce dont tu as besoin.

- Je ne comprends pas.

- Tu as besoin de savoir que nous sommes là pour toi, te laisser retourner seule chez toi est la solution de facilité, et je ne conçois pas de te laisser seule après ce que tu as vécu. Je connais la solitude…

Tosh le regarda dans les yeux.

- Elle n’est jamais la meilleure compagne dans ces moments-là, crois-moi. Je suis vraiment désolé pour Tommy, pour toi, et mon impuissance me terrifie, que puis-je faire de plus sinon t’offrir mon soutien, mon amitié et mon écoute, Tosh?

La jeune femme pleurait à nouveau. Elle savait que Jack souffrait pour elle. La douleur l’avait submergée, et elle réalisa les mots durs qu’elle venait de lui asséner.

- Tu n’aurais pas dû t’attacher à Tommy, Tosh, tu savais qu’il n’était pas de notre monde, qu’un jour il retournerait dans son époque, continua Jack.

- C’est plus facile à dire qu’à faire. Soupira Tosh, en baissant les yeux. Tu te souviens de Jack, du véritable Jack Harkness?

Jack hocha la tête.

- Tu l’as aimé si vite, si fort, je l’ai vu dans tes yeux.

- Bien plus que tu ne peux l’imaginer, Tosh, fit-il en souriant, je sais aimer moi aussi.

- Tu as pris son identité pour le faire vivre avec toi. C’est…, Tosh hésita.

- C’est quoi, Tosh?

- C’est une vraie preuve d’amour, avoua-t-elle en le regardant à nouveau.

Jack essuya le visage de la jeune femme, sans répondre, l’émotion et le souvenir le gagnaient. Autant que la honte, car c’est avant tout par roublardise qu’il avait usurpé l’identité du soldat.

- Excuse-moi, Jack.

- Non, non, tu n’as pas à t’excuser.

Jack mit le contact.

- Je te ramène chez toi, mais j’aurai besoin de toi pour le rapport demain. Tu commenceras à 13 heures, ça te convient?

- Oui.

Jack reconduisit Tosh chez elle, en silence. Puis il retourna à Torchwood.

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chrismaz66  (17.03.2010 à 12:55)

L’atmosphère délétère de cette fin de soirée enfin dissipée, le Capitaine se languissait de cet unique instant de solitude qui l‘attendait. Chose qui se faisait de plus en plus rare depuis que Ianto venait partager sa couche. Il ne détestait pas le fait d’être parfois seul avec lui-même. La solitude n’est peut-être pas la plus sombre des compagnes après tout. La journée avait été éprouvante pour tous, à des degrés différents, mais c’était le lot de toute personne qui travaillait pour Torchwood, et Jack n’était pas épargné, ses employés aggravaient souvent cette situation pesante, usante, en lui mettant les pires désastres sur le dos, immanquablement. Jack en avait marre.

Il se déshabillait pour aller se détendre un peu, dans son refuge, lorsque son portable sonna. Pas une seconde répit, c’est bien ça? le Capitaine Jack Harkness n’avait donc droit à aucune once d’intimité. Il reboucla sa ceinture et répondit à l’appel. Sa colère s’envola comme un fétu de paille quand il entendit la voix de son interlocuteur. Il eut du mal à réaliser qui était en train de lui parler à l’autre bout de la ligne. Torse nu, les bretelles tombantes, il passa une main dans ses cheveux, intrigué mais revigoré d’entendre à nouveau, après des mois, l’accent affriolant de l’expert É cossais.

- Alec?

- Je suis désolé de vous déranger à une heure aussi indue, mais il fallait que je vous parle, disait l’homme.

Jack sourit, le vocabulaire châtié d’Alec l’avait toujours séduit.

- Que me vaut ce coup de fil, rien de grave, j’espère? S’inquiéta-t-il, plus par politesse que par véritable crainte. Il était trop heureux d’avoir des nouvelles de son amant venu du froid. Tommy, Tosh, Ianto, tous désertèrent l’esprit de Jack pour faire place nette à celui qui avait apporté avec lui ses poissons électriques échappés de la faille, son oreille attentive, mais surtout son art de la caresse et …son corps de braise.

- Jack, je me trouve actuellement à Cardiff, je suis descendu au même hôtel, il faut que je vous voie au plus vite. Non, rien de grave, je vous rassure mais il faut vraiment que je vous parle.

Les souvenirs se bousculaient dans la tête de Jack, l’expert voulait le voir, lui parler, au plus vite. Pourquoi? Il chercha sa chemise du regard, et un point de chute à donner à Alec, mais ce dernier le devança.

- Vous êtes au Hub? Vous êtes…seul? Demanda Alec, avec empressement.

- Oui, Alec, je suis seul.

- Je peux venir?

- Maintenant? Fit Jack, de plus en plus intrigué.

- Oui, c’est …assez important.

- Très bien , je vous attends, à moins que vous vouliez que je vienne vous chercher?

- Non, je suis déjà en chemin. A tout de suite, Jack.

Et l’expert raccrocha. Jack se rhabilla en vitesse, le bougre devait sans doute déjà être à la porte de l’Institut, quelle mauvaise nouvelle allait-il encore lui annoncer? Jack en avait eu bien assez pour une seule journée. Il eut à peine le temps de finir de boutonner sa chemise lorsqu’il aperçut via les vidéos de surveillance la silhouette d’Alec. Il actionna le verrou central et autorisa l’homme à entrer par l’office du tourisme. Il prit quelques secondes pour l’observer. Alec n’avait pas changé, il était toujours aussi élégant. Un sourire radieux illumina le visage de Jack. Il descendit en trombe pour l’accueillir. Quand la porte du passage souterrain s’ouvrit, il prit un air sérieux et détaché.

Mais Alec McNeil n’était pas dupe. Le sourire qu’il lui décocha fut sans équivoque possible, un sourire magnifique, déjà rassasié. Les deux hommes se rendirent leur sourires niais, pendant quelques belles secondes, se jaugeant mutuellement avec impudence. Puis Jack l’invita pour une accolade virile et ponctuée de rires.

- Ah, Alec, que je suis heureux de vous revoir, claironna Jack, emprisonnant le corps de l’autre de ses grands bras. Il recula légèrement pour le regarder de près. Rien de grave? Ajouta-t-il, soudain soucieux.

- Non, Jack, aucune nouvelle mission pour le grand Capitaine que vous êtes…le rassura Alec, qui se rendit compte qu’il tenait encore Jack par la taille. Il le lâcha et fit un pas en arrière, visiblement happé par le spectacle qui s’offrait à lui. Un Capitaine grand, élégant, fort et encore plus beau que dans ses souvenirs. Jack partageait le même état de béatitude car il resta silencieux, ne trouvant rien de bien constructif à dire. Pour la bonne raison qu’il ne chercha rien de bien constructif à dire. Le visage fin et séduisant de l’expert le vampirisait déjà sauvagement.

- Vous n’avez pas changé, Jack. Vous n’avez pas changé?

Jack rit aux éclats, Alec n’avait apparemment pas changé non plus.

- Allons nous installer plus confortablement, proposa Jack en guidant Alec vers le passage souterrain, une main sur son épaule.


chrismaz66  (17.03.2010 à 12:58)

Jack demanda à Alec ce qu’il voulait boire. Alec répondit qu’il n’avait pas soif. Ils s’installèrent donc au bureau de Jack dans le hub central, face à face. Mille questions le titillèrent, mais Jack avait du mal à parler d’une voix claire, comme si un seau de charbon s’était subitement déversé dans sa gorge.

Il manipula le stylo qui se trouvait sur son bureau, et chassa les pensées salaces qui envahissaient peu à peu son esprit.

- Quel bon vent vous ramène à Cardiff ? Demanda Jack, d’une voix cotonneuse. Il appréhendait d’entendre une motivation professionnelle sortir de la bouche de l’expert. Ce dernier esquissa un sourire compassé, et Jack désira subitement être frappé de surdité sélective. Il ne voulait entendre qu’un seul mot « vous », qu’un seul prénom « Jack ». Rien de tout cela, il en était persuadé, n‘allait faire écho à ses oreilles.

- C’est un peu délicat, lui répondit enfin l’expert. Je…je vais être franc avec vous, comme je l’ai toujours été.

Jack lui sourit, mais ses mains tremblantes le trahirent. Il les camoufla fissa sous la table, stylo inclus.

- Vous pouvez tout me dire, Alec, l’encouragea-t-il, dans un murmure.

- Je ne suis pas ici en tant que chef en second de Torchwood Glasgow…Alec tapotait nerveusement sur la table. Le regard clair rivé sur un point invisible en face de lui, le rouge venant empourprer son beau visage. En même temps que le cœur de Jack s’emballait. Allait-il entendre ce qu’il désirait le plus à cet instant précis? Le Capitaine détestait prodigieusement être ainsi condamné à l’ignorance.

- Je vous écoute, Alec, dit-il, insistant.

L’É cossais inspira profondément et le regarda, intensément.

- Je voulais vous voir, lâcha-t-il, du bout des lèvres.

Jack, toujours dans l’expectative, l’interrogea du regard. La hardiesse de l’homme reprit finalement son règne dans l’esprit de celui-ci.

- J’avais envie de vous revoir, Jack, et j’ai tout fait pour résister, je vous le jure sur ce que j’ai de plus cher au monde.

- Sur votre femme et votre fille? S’entendit-il répondre, à sa grande stupeur. L’homme avait prononcé la seule phrase que Jack voulait entendre. Et Jack lui renvoyait sa faiblesse en pleine figure. Drôle de réaction qui tétanisa l’expert. Avant que la situation ne tourne au vinaigre, Jack s’empressa d’ajouter, en se penchant vers Alec.

- Je vous demande pardon. Ce n’est pas ce que je voulais dire.

- Mais c’est-ce que vous avez dit. Je crois que tout est clair, fit Alec en se levant. Jack posa une main sur celle de l’homme, et l’autre sur son épaule, pour l’inciter à se rasseoir.

- Vous savez comment je suis, restez, je vous en prie, je suis content de vous revoir, moi aussi.

Alec hésita un court instant avant de reprendre place en face de Jack. Mais son regard se promena, vide, presque apeuré, tout autour du Hub, esquivant celui du Capitaine.

- J’ai beaucoup pensé à vous, Alec, plus souvent que je ne l’aurais dû, fit-il, et voyant l’homme se détendre un peu, il ajouta, taquin: Vous avez dû mangé beaucoup de poissons depuis qu’on s’est quittés, non?

Alec sourit, soulagé, amusé. Jack n’avait pas oublié leur dernière conversation. Lui non plus, visiblement. Il hocha la tête. Jack se pencha à nouveau vers lui, ses mains caressant celles de son homologue.

- Je suis vraiment content de vous revoir, lui chuchota-t-il, séducteur. Mais Alec n’avait pas besoin d’artifice pour être sous le charme. Il se pencha lui aussi vers Jack, et leurs lèvres se retrouvèrent comme si elles ne s’étaient jamais quittées. Alec embrassait toujours aussi divinement, sa langue curieuse, quémandeuse, fourmillante de caresses, experte en douceur et volupté, en tout, le faisait frémir de mille désirs. Ce baiser durait une éternité, la main d’Alec vint lui frôler la joue, et alla se perdre dans ses cheveux courts. Jack saisit la nuque de l’homme de ses deux mains pour le garder contre lui le plus longtemps possible. L’É cossais retira sa langue fouineuse, mais ses lèvres continuèrent de goûter celles de Jack, langoureusement, le mordillant parfois avec force. Puis il se leva, doucement, ne lâchant pas une seule fois les lèvres du Capitaine, et vint s’agenouiller devant lui. Après un nouveau baiser passionné, Alec abandonna ses lèvres pour son cou. Des souvenirs exquis refirent surface dans l’esprit de Jack. Alec n’avait plus rien à prouver. Ni personne à posséder. Jack se leva, invitant l’autre à faire de même et entreprit de débarrasser Alec de ses vêtements, derniers obstacles, qui tomberaient bien vite, à l’assouvissement de son désir.

- Je comprends mieux l’urgence de la situation, fit Jack, avec malice.

- En effet, cela doit être réglé au plus vite.

Alec s’accrochait à lui avec la faim d’un nouveau-né.

- Dites-moi quelque chose de grossier, de vraiment dégueulasse, soupira Jack, en venant à bout de la chemise encombrante de l’autre. Alec cessa ses baisers voraces, et le dévisagea, interloqué, mais le sourire aux lèvres.

- Comme quoi? Demanda-t-il, en faisant glisser ces bretelles qui lui avaient tant manqué.

- Je ne sais pas, soyez ordurier, juste une fois, pour voir l’effet que ça me fait, fit Jack, serrant dans ses bras le corps musclé d’Alec, le caressant , traçant du bout de ses ongles un sillon nerveux le long de sa colonne vertébrale, ce qui eut sur l‘homme l‘effet attendu. Il tressaillit faiblement et déboutonna la chemise de Jack, frémissant à chaque passage électrique de ses doigts sur son dos, puis lui souffla à l’oreille.

- Je veux baiser avec vous, je ne pense plus qu’à ça, vous sentir en moi, vous faire jouir, Jack. Prenez-moi comme une bête!

Le Capitaine éclata de rire, un rire charmeur, enivrant.

- Ce n’est pas assez ordurier pour moi, je suis désolé.

- C’est mon maximum, je suis aussi désolé. Avoua Alec en le fixant avec envie, sans sourire. Il se colla à lui, et répéta en criant presque.

- Jack, prenez-moi!

Jack décida que les préliminaires avaient assez duré, le désir de l’autre contre le sien le rappela à l’ordre.

- Inutile de répéter, je suis d’accord.

- Vous êtes bien urbain, Jack, minauda Alec, souriant enfin.

- Tout compte fait, je vous préfère comme ça.

- Comment? Dit l’autre en lui léchant l’épaule.

- Un peu guindé, et faussement rigide. Enfin, je parle de vos manières…


chrismaz66  (17.03.2010 à 12:59)

Les deux amants se mirent à rire. Après cet échange verbal insolite, ils laissèrent enfin leurs corps parler. Mais à mesure que leurs hormones prenaient le dessus, alors que les deux hommes allaient s’unir, une nouvelle fois, Alec, le souffle court, attrapa le visage de Jack pour le regarder droit dans les yeux, insidieusement.

- Jack, pourquoi faîtes-vous ça?

- Quoi? Fit Jack en s’accoudant sur le sofa, lâchant presque les hanches d’Alec.

- Pourquoi êtes-vous avec moi? Vous aimez Ianto? hasarda Alec, sous lui.

Les mains de l’expert restaient agrippées aux reins de Jack mais la question déstabilisa ce dernier. Pourquoi lui parler de Ianto?

- Et vous aimez votre femme, je suppose? Persifla Jack, en appuyant ses genoux contre le sofa, pour éviter de sentir le désir toujours palpable de l’autre. Alec le ramena à lui en l’enveloppant tout entier de ses bras autour de son dos.

- Oubliez ce que j’ai dit, on y retourne?

Mais la raison était toujours la plus forte, même en plein ébats sexuels. Jack se dégagea de l’emprise d’Alec, qui le regarda avec incompréhension.

- Qu’y a-t-il, Jack? Demanda-t-il, alors que Jack le lâchait complètement et posait un pied au sol pour se relever.

- Vous n’avez pas répondu, que dois-je en conclure?

Alec se rassit, ramassa son pantalon et recouvrit ses cuisses nues. Il trouva le moyen de faire asseoir Jack à côté de lui, en lui tenant le bras.

- C’est une question embarrassante, je veux dire, ce n’est pas le moment pour parler de ces choses, vous ne pensez pas?

- Car vous trouvez que c’est le bon moment de me parler de Ianto?

Alec lui caressa le dos, Alec aimait son dos!

- Non, vous avez raison, je ne sais pas ce qui m’a pris, oubliez ça, Jack, s’il vous plait.

Jack se laissa faire, la main douce sur sa peau lui procurait des sensations plus qu’agréables, mais le désir avait fui son corps et son esprit. Alec déposa un baiser sur son épaule.

- Je suis désolé, Jack, si vous saviez…

- C’est oublié. Mais à présent que le moment est mieux choisi, répondez-moi.

Alec arrêta ses caresses, ses baisers, et même de respirer, pensa Jack, en voyant l’homme se crisper dangereusement.

- Je vous écoute.

Alec croisa ses mains, les serrant assez fort pour faire ressortir les jointures de ses doigts. Puis il les décroisa et les posa sur ses cuisses.

- J’aime Claire. Certainement autant que vous aimez Ianto, lui dit Alec, avec aplomb.

Jack se retint de rire, cet É cossais était décidemment trop perfide pour être détestable. Leur petit jeu du chat et de la souris enchantait le Capitaine bien plus qu’il ne se l’avouait.

- Vous êtes un vrai serpent, Alec, dit-il en souriant.

- Un serpent?

- Et un de la pire espèce : charmeur, obstiné, téméraire et incroyablement pervers.

Alec fut ravi de la comparaison, sa main retrouva aussitôt le contact chaud et charnel du dos si parfait de Jack.

- J’aime assez votre opinion de moi. Fit-il en hochant la tête. Et, laissant vagabonder ses doigts sur la nuque du Capitaine il ajouta, en soupirant fortement.

- Alors, on fait quoi maintenant?

- Un petit café, ça vous dit? Proposa Jack, en se levant. Il remit son pantalon, et fila vers la cuisine. C’est un nouveau nectar que Ianto a acheté hier, vous m’en direz des nouvelles, je le trouve encore plus intense que les autres, Ianto a toujours su devancer mes désirs en matière de café, c’est une de ses armes de séduction massive. Venez donc !

Alec se rhabillait en silence, un rictus aux lèvres mais la mort dans l’âme. Quand il rejoignit Jack, il se traînait tel un chien vaincu par le chef de la meute. Plaquant ses mains sur le plan de travail face à Jack, il gardait la tête baissée, mais le rictus persistait.

- Parfait, Jack, je m’incline.

Le Capitaine se retourna pour lui faire face. Aussi fier d’avoir gagné la manche que déçu de voir l’autre capituler si rapidement.

- Alec, je ne comprends pas très bien votre motivation.

- Ma motivation? A quel sujet?

- A mon sujet. Vous revenez à Cardiff uniquement pour me revoir et vous me découragez en me parlant de Ianto.

- C’est que j’étais en train de penser tout haut, je n’aurais pas dû parler, je parle trop, je n’aurais pas dû revenir, je m’en veux, je suis minable, avoua Alec avec morgue.

Jack vit le visage d’Alec se ternir, il s’en voulut presque d’avoir joué à l’insolent aussi aisément, devant cet homme qui l’excitait tant. Sans doute était-ce sa passion pour lui qui le poussait inconsciemment à réfréner ses ardeurs. Jack n’aimait pas être en proie à des pulsions contradictoires, ce qui était hélas le cas quand il repensait à ce que lui et Alec avaient vécu ensemble, une parenthèse dans la longue vie du Capitaine mais une parenthèse qui était tombée à point nommé et qui l’avait délivré de ses doutes, du moins le temps de leur histoire, ce qui ne minimisait pour autant pas une seconde l’effet bienfaiteur et salvateur d’Alec sur Jack. Cependant, l’osmose entre les deux hommes tenait plus du désir torride et magnétique, que d’une véritable idylle. Alec McNeil, respectable mari et père de famille, haut fonctionnaire de l’Institut Torchwood, s’était égaré. Jack avait été à l’origine de bien des fourvoiements, et fréquemment, il savait comment réparer les errements de ses amants ou amantes. Comment leur faire comprendre que leur place était auprès de leur famille. Un petit coup de canif dans leur contrat de mariage, avec un Apollon mystérieux, tel que Jack, un être hors du temps et des carcans, cela ne portait pas à conséquence. Mais avec Alec, bizarrement, c’était différent, il n’avait jamais pris la peine d’imaginer Claire McNeil, de lui demander à voir une photo d’elle ou même de sa fille, Dot. Il refusait de mettre un visage sur les deux créatures qu’Alec trompait, qu’Alec trahissait avec une audace et un détachement impressionnants. Jack reposa la tasse qu’il tenait dans sa main, prête à être remplie du fameux breuvage acidulé, chose rare pour un bon café digne de ce nom, et s’avança vers Alec qui n’avait changé ni de place, ni d’expression triste.

- Alec, je suis désolé.

- Non, non, répéta Alec en se redressant subitement pour fuir toute proximité avec Jack. Il recula d’un pas.

- C’est ma faute, je n’aurais jamais dû revenir…

Mais Jack avait aussi envie de se faire pardonner, autant, voire plus que l’expert. Il s’approcha encore et l’embrassa, avec sa hargne habituelle, oubliant d’éteindre la cafetière, se concentrant exclusivement sur l’homme qui ne mit pas longtemps à rendre les armes.

- Jack, soupira celui-ci, j’ai tout le temps envie de vous, est-ce normal?

Jack le toisa d’un air conquérant, souverain.

- Absolument, mon ami, vous n’avez aucun souci à vous faire, je m’occupe de tout.

Le Capitaine s’occupa de tout. Il s’occupa d’Alec, de son plaisir, de celui de l’autre. Il n’oublia que la cafetière, qui éructait faiblement derrière eux.

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chrismaz66  (17.03.2010 à 13:01)

Jack raccompagna Alec jusqu’à son hôtel. Il était plus de 5 heures du matin lorsque les deux amants se quittèrent. Jack n’était pas monté dans sa chambre, ils avaient eu leur dose de passion pour la nuit. Dieu que cet É cossais pouvait être gourmand ! Presque aussi insatiable que Jack, ce qui n’était pas fréquent, voire rarissime.

Le Capitaine se promena ensuite longuement le long des quais, faisant confiance au froid matinal pour le réveiller totalement.

De retour au Hub, il tomba sur Ianto, qui s’agitait dans tous les sens comme une furie, courrant, passant devant lui sans le voir, pour enfin se mettre à genoux sous la machine à café, un chiffon impeccable dans les mains.

- Qu’est-ce qui se passe? Demanda Jack en enlevant son manteau pour l’accrocher à la patère.

Ianto sursauta en entendant la voix de son maître, (^^) il ne l’avait vraiment pas vu !

- Je ne comprends pas, un court-jus sans doute, répondit le jeune homme en retournant à son nettoyage de sol. Je l’éteins toujours avant de partir.

Jack se rapprocha, et constata l’ampleur des dégâts. La machine avait pris feu, déversant son liquide noir sur le sol de la cuisine, éclaboussant plan de travail, vaisselle et placards attenants. Il y en avait partout.

- Hey, hey, hey, Ianto, relève-toi! Ordonna Jack en le prenant par le bras. Ce n’est pas à toi de nettoyer.

Ianto se releva, incrédule.

- Comment ça?

Jack lui prit le chiffon, bien moins immaculé que tout à l’heure, et, réprimant une grimace de dégoût, il lui fit signe de se pousser pour le laisser prendre sa place sous la table. Ianto le regarda se baisser à quatre pattes, médusé, la bouche ouverte.

- C’est moi le fautif, c’est à moi de récurer, avoua Jack en alliant le geste à la parole.

- Jack, dis-moi que je rêve, c’est encore un de tes fantasmes, c’est ça?

Jack sortit sa tête de sous la table, souriant exagérément, l’œil gai.

- Pourquoi? Tu trouves la situation aguichante?

Ianto secoua la tête énergiquement, mais ses yeux disaient oui.

- C’est mon boulot, Jack, laisse-moi faire. Rétorqua le jeune homme en se baissant. Jack le saisit par le col de sa veste et lui arracha un baiser.

- C’est vrai que c’est excitant, sur la table c’est du déjà vu, mais sous la table, j’avoue que c’est cocasse, admit le Capitaine.

- Mouais, ça n’a rien de révolutionnaire non plus, renâcla Ianto, en faisant la moue.

Jack se senti l‘âme d‘un sans-culotte.

- Alors viens m’initier à l’art du nettoyage en profondeur, fit-il en l’entraînant avec lui sous la table.

- dès que tu auras lâché ce chiffon dégueulasse.

Jack obéit poliment et la leçon pédagogique put commencer.

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- Je trouve ça vraiment cocasse, pas toi? Demanda Jack en se rhabillant. Ianto leva les yeux au ciel, et son sens de l’organisation le rattrapa.

- Comment as-tu pu oublier de l’éteindre?

Jack se renfrogna, la honte et la culpabilité se lisaient dans son regard fuyant.

- C’est ma faute, c’est ma très grande faute, je ne recommencerai plus, juré. Fit-il, une pointe d’ironie dans la voix pour masquer son malaise.

- Tu as mis le feu!

- Oui, je fais toujours cet effet, plaisanta Jack, égal à lui-même.

Ianto lui décocha un regard de reproche mêlé de fourberie.

- Regarde-moi ça, il faut que je nettoie tout et j’espère pour toi que c’est réparable, tu sais combien coûte un percolateur pareil? Se plaignit Ianto. Il avait déjà retroussé ses manches et s’attaquait à la vaisselle.

- Tu as l’intention de payer? Lui lança Jack en s’éloignant. Il se courba en arrière pour étirer ses lombaires. Pas pratique ni confortable comme cachette, pensa-t-il. Où est-ce qu’on pourrait trouver un endroit plus cocasse pour les galipettes?

Il ne vit pas Ianto qui pouffait de rire, et ne sut pas non plus que ce dernier activa aussitôt ses méninges à la recherche d’un endroit plus saugrenu. Jack vérifia les vidéos de surveillance, et, dans le dos de Ianto, il effaça les enregistrements de la veille au soir. Il ne voulait pas que quiconque sache qu’Alec était revenu. Ni Ianto ni personne. Secret défense. Il se sentit minable. Il avait trahi Ianto, une fois de plus, il avait aussi bafoué l’honneur et trompé la fidélité de Claire McNeil, sans même la connaître. L’esprit retors de l’expert l’embarquait malgré lui dans des situations malsaines, quoique terriblement excitantes. Que cherchait-il, que voulait Alec au juste? Faire tout ce long voyage pour une simple coucherie adultère, Jack ne le comprenait pas. Il redoutait plus que tout que l’homme ne s’attache un peu trop à lui, il avait assez d’un Ianto pour se torturer les synapses. Pas besoin de surenchère dans ce domaine. Jack vérifia à nouveau que tout était en place, avant l’arrivée des autres, et se promit de mettre les choses au clair avec Alec dès ce soir. Il était déterminé à lui imposer ses conditions, et, le cas échéant, à le renvoyer dans son pays de bruyère et de tartans.

Ianto s’était approché de lui, en silence, regardant par-dessus son épaule l’écran d’ordinateur, heureusement mis en veille.

- Jack.

Ce dernier se retourna vers lui.

- Ianto?

- Tu avais besoin d’être aussi dur avec Tosh? Lui demanda le jeune homme, le visage soudain grave.

- Je n’ai pas été dur…On s’est expliqués, tout va bien.

- Que tu crois, quoique tu aies pu lui dire, elle ne te pardonnera pas de sitôt.

Jack s’assit devant lui, il croisa les bras et le fixa, calmement.

- Je n’ai rien à me faire pardonner, Ianto. Ce n’est pas de ma faute ce qui est arrivé à son chéri.

Ianto se raidit. Jack avait prononcé la fin de cette phrase sur un ton volontairement narquois.

- Des choses à te faire pardonner, mais tu en as tout le tour du ventre, fit Ianto, sèchement.

Jack fut piqué à vif. Il se leva et colla son nez sur celui du jeune insolent.

- Pas aujourd‘hui , Ianto, je ne suis pas d‘une humeur très sociable, je préfère te prévenir.

Il tourna les talons et planta Ianto au milieu du hub central. Son intégrité venait d’en prendre un sacré coup car Ianto avait raison, une fois n’est pas coutume. Mais il n’avait de compte à rendre à personne, pas même à son jeune amant. Il avait une longue vie à combler, et une équipe chevronnée mais fortement indisciplinée à gérer. Le pardon attendrait. Il n’était pas le Christ. Seulement un être égaré, livré à lui-même, et traînant derrière lui un cortège interminable de bassesses, de trahisons, de remords, de remises en question…

Son fardeau pesait mille fois plus lourd sur ses épaules que celui de tous les personnages bibliques réunis. Pas le temps pour une pénitence. Une bonne douche, un café, si les saintes mains de Ianto s’avéraient être aussi adroites en bricolage électrique qu’en fricotage anatomique, et le reste attendrait.

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chrismaz66  (17.03.2010 à 13:02)

Lorsque Gwen et Owen arrivèrent enfin, vers 8 heures du matin, les yeux cernés, les traits tirés, le teint gris, vestiges d’une soirée par trop arrosée, Jack avait regagné son bureau.

La voix criarde du médecin fit trembler les baies vitrées du bâtiment. Il ne tarda pas à voir débouler dan son bureau le jeune homme furieux.

- Où est Tosh? Tu l’as achevée, j’imagine, vu ce que tu lui as fait subir hier ! Rugit-il, en ouvrant la porte d’un claquement sec.

- Tu te calmes Owen. Lui répondit Jack sans même le regarder. Je lui ai donné la matinée pour se reposer.

- Toute une matinée, ironisa Owen mais je ne te savais pas aussi grand Seigneur. Autant pour moi.

Et il sortit du bureau en claironnant.

- Jack a donné sa matinée à Tosh, quelle classe!

Le Capitaine n’était vraiment pas d’humeur, Ianto le savait, mais pas Owen. Il rattrapa ce dernier dans l’escalier.

- Tu as un problème, Owen, quelque chose à me dire? Lui demanda-t-il en lui prenant le bras. Le jeune homme, ulcéré, saisit la perche que Jack lui lançait.

- Oui, oui, j’ai un problème. Et il s’appelle Jack Harkness, mon problème. Tu as été odieux, infâme, tu te dis pétri des meilleures intentions à notre égard mais tu ne peux pas t’empêcher de faire ton chef !!! Sans aucun état d’âme, car tu n’en as pas, Jack, je te parie mon diplôme de médecin que tu n’as pas d’âme!

Jack avait épuisé son capital patience et la journée n’avait pas encore commencé.

- Ton diplôme de médecin à la gomme, je te suggère d’aller le présenter ailleurs qu’ici. Tu es viré!

Il lâcha le bras d’Owen et remonta les marches.

- Tu déconnes? Gueula Owen derrière lui. Jack continua de monter, sans répondre.

Il entendit Gwen l’appeler mais il l’ignora. Il se réfugia dans son bureau qu’il ferma à clé. Il n’avait pas dormi de la nuit, ni même la nuit d’avant. Il était à bout de force et nullement prêt à essuyer un tel affront de si bonne heure.

A travers la baie, il vit son équipe s’agiter nerveusement. Owen levait les mains au ciel en crachant son fiel sur Gwen et Ianto. Ce dernier croisa son regard, et Jack put y lire toute la haine et l’incompréhension du jeune homme. Une douleur lancinante dans sa poitrine le cloua à son siège, durant une franche minute, mais il respira profondément et se calma. Le téléphone se mit à sonner.

- Jack, c’est moi, Alec.

- Je suis désolé, ce n’est pas le moment, Alec, l’interrompit-il en voyant et entendant Gwen qui tambourinait à sa porte. Il lui fit non de la main, et reprit sa communication téléphonique.

- Je dois gérer une nouvelle mutinerie, j’en ai plein le dos, expliqua-t-il à son interlocuteur.

- Quelle est la raison de cette mutinerie? Demanda l’homme, intéressé.

- C’est une longue histoire, je vous raconterai. Que me vaut ce deuxième coup de fil? Fit-il , plus charmeur.

- Est-ce qu’on peut se voir ce soir?

Jack sourit.

- Oui, je crois que je vais avoir besoin de…vous, oui, lui affirma-t-il, d’une voix douce. Je vous manque déjà?

- Le mot est faible, Jack.

- A ce soir, je passerai vous chercher vers 20 heures, ça vous convient?

- Parfait, à ce soir, Jack, et je vous souhaite de réussir à calmer vos employés.

Jack raccrocha le combiné, guilleret, mais un doute l’assaillit. Alec voulait autre chose que simplement folâtrer avec lui. Pas de sentiments, non, il n’avait pas envisagé leur relation sous cet angle épineux. Pas suffisamment. Il enfouit son visage dans ses mains, en soufflant bruyamment. La journée allait être longue, et compliquée. Bienvenu en enfer, Jack Harkness.


chrismaz66  (18.03.2010 à 11:28)

Harassé par ses remontrances à tout va autant que par ses élucubrations qui n‘aboutissaient à rien, Jack, éreinté, s’assoupit sur son siège. Quand Gwen revint à la charge, environ une heure plus tard, le Capitaine se réveilla pourtant complètement requinqué, alerte, et pris d’une envie soudaine et entêtante. Il alla ouvrir à la jeune femme colère, mais la poussa assez violemment, sans la regarder, sans daigner lui dire un seul mot. Il devait sortir à tout prix, sur le champ, et laisser l’esprit grégaire de ses ouailles se désagréger petit à petit, comme d’habitude. Incapable de trouver les paroles et encore moins les gestes qui lui éviteraient d’envenimer la situation déjà critique, Jack préféra laisser œuvrer le temps, fidèle allié, incontournable, invincible, implacable.

Absorbé dans ses réflexions, il ne vit pas Owen qui le foudroyait du regard, mais il sentit sa présence , le médecin était encore là, Jack ne l’avait-il pas viré? Dépité par sa propre incompétence en qualité de chef, ce qu’Owen lui avait par ailleurs déjà confirmé, Jack poussa un soupir, et, attrapant son manteau, il quitta les lieux par la stèle invisible. Durant la lente remontée vers les pavés de Cardiff, Jack balaya du regard l’emplacement exact de chacun de ses employés. Owen dans son labo, la tête en biais, qui l’observait. Gwen devant son ordinateur, mais dont les yeux lorgnaient dans sa direction. Elle risquait une fluxion de la rétine si elle continuait ce petit exercice. Ianto, quant à lui, avait évidemment déserté le Hub. Jack ne put s’empêcher de pouffer, les souris allaient pouvoir danser d’ici cinq secondes, dès qu’il aurait posé le pied sur le trottoir de la place.

Jack cogna contre la porte de la chambre 18. Non, il n’était pas encore 20 heures. Oui, il avait envie de voir Alec , de lui parler, de le questionner.

L’expert mit un certain temps à lui ouvrir. Son visage froissé et ses cheveux en bataille indiquèrent à Jack qu’il l’avait réveillé. Mais dès qu’il vit celui qui osait le déranger, Alec secoua la tête, un large sourire aux lèvres.

- Je suis désolé, Alec, je vous ai réveillé, s’excusa Jack.

- Oui, mais puisque vous êtes là, je trouverais bien autre chose à faire de plus intéressant que de dormir, entrez, je vous prie.

Jack entra. Ses yeux se posèrent immédiatement sur le lit défait. Alec s’en aperçut, il passa de l’autre côté du lit pour remonter la couette et épousseter les oreillers. C’était un lit d’une place. Jack fit la moue. Alec grimaça, espiègle et complice. Il l’invita à s’asseoir, sur le bord du fameux lit et resserra la ceinture de coton de son peignoir gris anthracite.

- J’ai demandé au room service de me réveiller vers midi, je suis désolé, je n’ai rien à vous offrir à boire.

- Je ne suis pas venu pour boire, j’aimerais vous parler ou plutôt vous poser une question.

Alec se cala contre le mur à la tête du lit, et opina du chef.

- Demandez-moi ce que vous voulez, fit-il, confiant.

Jack hésitait. Partagé entre son envie de batifoler avec Alec et la nécessité de savoir ce que ce dernier ressentait pour lui.

- Vous m’avez l’air préoccupé, Jack, s’inquiéta Alec.

- Comment se porte Sir Allistair Gaynor? Finit-il par demander, la voix légèrement éraillée par l’appréhension et par sa lâcheté.

- Oh c’est bien aimable à vous de vous enquérir de la santé de mon honorable chef, c’est un vieux monsieur, vous savez, un être usé qui s’étiole avec dignité, dont la vie remplie de services rendus à la Nation est en train de se terminer, doucement, fatalement…La voix de l’expert se chargeait en émotion, il vouait un véritable culte à son aîné. Jack se damna d’être le chef du pire Institut que Torchwood ait dû connaître depuis sa création.

- Je suis désolé.

- Mais ne le soyez pas. Cela dit, ajouta Alec en le regardant avec convoitise. Vous aviez une question à me poser?

Jack baissa la tête, mais il souriait.

- C’est exact.

Un silence s’ensuivit. Alec le dévorant des yeux, Jack l’imaginant sous son peignoir. Il éclata de rire, nerveusement.

- Excusez-moi. Je veux savoir ce qui vous a poussé à revenir ici? Dit-il, stoï que.

- Mais vous, je suis revenu pour vous.

- Je sais bien. Je ne suis pas un modèle de vertu, Alec, j’espère seulement que nous sommes sur la même longueur d’onde. J’avoue que je n’en suis plus si sûr…

Alec le fixa, sceptique.

- Je ne comprends pas, que voulez-vous dire?

Jack se leva et tira la chaise de la petite table qui se trouvait dans l’angle de la chambre, et s’y installa. Le lit et la présence d’Alec dessus le distrayaient trop.

- Vous comptez faire combien d’allers-retours pour moi? Demanda-t-il, sérieusement.

Alec assimila parfaitement le sous-entendu. Son visage se contracta sensiblement.

- Je ne sais pas, à vous de me le dire, avoua-t-il.

- Comment ça?

- Dîtes-moi ce qui est préférable pour nous deux, Jack. Je suivrais votre décision.

Jack secoua la tête. Il attendait une réponse, pas une question.

- Non, c’est à vous de me dire.

- Par pitié, essayez de me comprendre. Vous avez plus d’expérience que moi dans ce domaine.

- Quel domaine?

- Je ne sais pas, ce genre de relations entre hommes. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, tout ce que je sais, c’est que je ne réfléchis plus dès que je pense à vous. J’ai horreur de ça, je suis comme vous, j’aime rester maître de mes actes et de mes raisonnements mais c’est impossible avec vous. Vous êtes une vraie plaie , Jack, dit-il en souriant péniblement.

- Je ne peux pas comprendre ce qui vous arrive si vous ne me dîtes pas exactement ce dont il s’agit, affirma Jack, le regard rivé sur ses mains.

Alec se leva, Jack se redressa.

- Restez où vous êtes, je vous en prie, implora-t-il, certain de céder à la tentation si Alec s’approchait de lui. Ce dernier obéit, et s’adossa au mur, plongeant ses mains dans les poches de son peignoir.

- Très bien, je vais vous dire ce que j’éprouve pour vous, dit-il enfin, je crois que je suis tombé amoureux de vous.

Jack leva les yeux vers lui, il s‘y attendait mais l‘aveu le choqua presque. Alec soutenait son regard, sans fléchir.

- Vous êtes sérieux?

- J’en ai bien peur. Mais rassurez-vous, je sais que ce n’est pas réciproque, je ne vous demande rien, dîtes-moi de repartir et je le ferai.

- Vous aimez d’une drôle de façon, fit Jack.

- Oh, détrompez-vous, je suis lucide c’est tout. Si vous étiez un homme ordinaire, sans lien avec Torchwood, et sans un réceptionniste aussi affolant constamment collé à vos basques, je vous poursuivrais de mes assiduités jusqu’à ce que vous me cédiez, je quitterais même femme et enfant pour vous, mais la réalité est tout autre.

Jack sentit ses membres se geler, Alec parlait sans émoi, mais son regard le pénétrait.

- Vous n’auriez pas dû revenir, Alec, je ne suis pas bon pour vous ni pour personne d’ailleurs.

Alec fit quelques pas vers lui, lentement, comme dans l’attente d’une nouvelle mise ne garde, qui ne vint pas. Le silence de Jack l’encouragea à continuer d’avancer. Un regain d’optimisme illumina ses yeux clairs, Jack le regardait s’approcher dangereusement. Il lui prit les mains et le força à se lever de la chaise.

- Je ne suis pas d’accord. Vous êtes bon comme le pain, vous êtes un joyau scintillant de mille éclats, vous êtes un diamant éternel.

Alec prit ses lèvres, passionnément. Jack ne résista pas une seconde. Malgré ce qu’il venait de lui avouer, Jack se laissa captiver par ce nouveau baiser, sans relâche. Dénouant fébrilement le peignoir, il fut stoppé dans son élan par la main d’Alec qui le repoussa.

- Non, Jack.

- Pourquoi?

- Je vous ai dit mon amour, mais vous ne m’avez rien dit, je vous écoute.

Le Capitaine chancela. Que pouvait-il bien lui dire? Alec renoua sa ceinture, puis le fixa, attentif.

- Je…vous me prenez de court, je ne sais pas quoi vous dire…bredouilla-t-il, étranglé par l’angoisse qui montait en lui.

- Inutile de vous torturer, Jack, je suis un grand garçon maintenant. J’avais espéré que ce moment n’arrive pas aussi vite, mais soit.

Jack n’accepta pas cette résignation, il n’en voulait pas. Pas maintenant, pas si vite, comme venait de le dire Alec. Il l’empoigna sauvagement et l’attira à lui.

- Vous n’êtes pas extralucide mon ami, fit-il charmeur, vous l’avez dit vous-même, vous ignorez tout des relations viriles, et sans vous offenser, vous êtes à côté de la plaque.

Il l’embrassa tout aussi sauvagement.

- Je vous veux, Alec, et je me fiche de vos atermoiements, poursuivez-moi de vos assiduités et vous verrez si je cède ou pas.

Alec redevint le partenaire que Jack aimait le plus. Sensuel, dépravé et fier de l’être. Il se délesta de son peignoir et se colla contre lui, prêt à se livrer en pâture à un Jack déchaîné et pugnace.

- Le gant est jeté? Je relève le défi, et je suis certain de gagner.

Mais avant que Jack ne tente quoi que ce fut, Alec le repoussa encore, rieur.

- Serait-il envisageable de se voir une fois sans se jeter l’un sur l’autre? Sommes-nous des gentlemen oui ou non?

Les deux amants chahuteurs mêlèrent leurs rires à leurs caresses. Puis ils décidèrent d’un commun accord qu’ils se comporteraient en gentlemen un peu plus tard.

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chrismaz66  (18.03.2010 à 11:29)

C’était bien la première fois que Jack partageait un lit aussi exigü ainsi qu’un moment propice aux confidences sur l’oreiller, après l’amour. Les deux hommes s’étaient unis pour la cinquième fois depuis leur rencontre. Car, la veille, l’É cossais voulut amortir son voyage et avait demandé un second service. Mais jamais ils n’étaient restés ensuite, ensemble, enlacés, chuchotant. Jack avait ses bras autour de sa taille, allongé près d’Alec, tout contre lui, pour ne pas tomber, il ne regretta pas que le lit ne fut pas un King size, tout compte fait, cela avait du bon de se blottir ainsi pour éviter une chute certes peu périlleuse mais dégradante pour le solide gaillard qu’il était. Il ne pensait bizarrement à rien, car il savait ce qui allait succéder à cette étreinte fusionnelle, et il n’était pas pressé de le vivre. Alec semblait aussi redouter les premiers mots que lui ou Jack prononcerait, il passa ses bras nus autour de son cou, et plongea son regard ému dans le sien, comme pour lui voler un brin de souvenir et l’emporter avec lui.

- Vous ne m’avez pas raconté la mutinerie de ce matin, dit-il pour reculer l’échéance inéluctable de ce qui serait sans aucun doute leur dernière conversation.

Jack lui caressa le bras.

- Owen m’a réprimandé pour mon attitude d’hier soir envers Tosh, il m’a dit que je n’avais pas d’âme.

- Quelle insolence, comment pouvez-vous tolérer un tel mépris de la part de vos employés, Jack? Vous êtes dépassé par tout ce que vous devez endurer jour après jour, fit Alec.

- Il n’a pas tort vous savez, j’ai été maladroit, incapable de consoler Tosh, Owen a un tempérament bien trempé mais il ne contrôle pas toujours ce qui sort de sa bouche. Je suis parfois trop intransigeant avec eux, j’en suis conscient.

Alec se redressa, et l’embrassa sur la joue.

- Vous êtes bon comme le pain, Jack, répéta-t-il, en se recollant à lui. Et avec Ianto, tout va bien? Ajouta-t-il, fébrile.

- Vous tenez vraiment à savoir? Demanda Jack, une main sur sa joue pour l’obliger à le regarder.

- Oui, même si je sais que ce que vous me direz ne changera rien à notre histoire.

- Que voulez-vous dire?

Alec soupira, il eut un regard vague, perdu.

- Vous savez bien, je ne vais pas m’accrocher à vous comme une coquille à son rocher.

- Je croyais pourtant que vous étiez sûr de gagner, de relever le défi?

- Non, Jack, je ne fais pas le poids, il était là avant moi, je suis un bon perdant, rassurez-vous.

Le Capitaine tenta une dernière esquive.

- Les étoiles étaient là bien avant l’homme et il en meurt chaque jour, alors que l’homme leur survit.

Alec rit. Il ne releva pas l’allusion, il avait pris sa décision.

- Je pars ce soir Jack, je comptais rester jusqu’à demain mais à quoi bon?

Il s’était complètement redressé et fixait Jack de ses beaux yeux clairs. Le silence de ce dernier était des plus éloquents, mais Alec ne s’en ému pas outre mesure, il n’espérait plus que l’autre le retienne.

- En tout cas, j’ai toujours su que le poisson était excellent pour la santé, sans eux, je n’aurais peut-être jamais croisé la route du flamboyant Capitaine Harkness, Dieu m’est témoin si je n’en mange pas à chaque repas, je vous en donne ma parole.

Jack souriait, mais la messe était dite, visiblement, et cela lui arracha un spasme de mélancolie. Il se leva doucement, lâchant le corps qu’il ne toucherait plus, qu’il ne caresserait plus, une fois qu’il aurait franchi la porte de la chambre. Alec ne le retint pas, mais il le fixait pour l’encourager à lui parler, à lui dire quelque chose d’inoubliable, une parole qu’il pourrait aussi embarquer dans sa mince valise et dans sa grande tristesse. Mais rien ne sortit de la bouche de Jack, trop bouleversé, et le regard de l’homme se voila. Alec remonta le drap sur lui, et abrégea les tortures de l’un comme de l’autre. Il se leva, alors que Jack se rhabillait en silence, et remit son peignoir.

- Jack…

- Oui?

- Vous n’avez rien à me dire? Fit Alec en le prenant pas les bretelles pour les lui remettre sur les épaules.

- Je suis désolé , mais vous avez fait votre choix, il me semble, et je le respecte.

Les deux hommes se dévisageaient, humbles dans leur peine, éprouvés, mais résignés. Jack endossa son manteau et baisa une dernière fois, une dernière et délicieuse fois les lèvres d’Alec.

- Au revoir, Alec, avec le temps vous verrez que vous avez fait le meilleur choix possible.

Alec, le cœur aux bords des larmes, se contenta de faire oui de la tête. Il guida Jack vers la porte.

- Je ne vous oublierai pas, ajouta Jack, sur un dernier regard.

- Je sais.

Jack sortit, il entendit la porte se refermer doucement derrière lui.

La parenthèse Alec McNeil venait de se refermer elle aussi, définitivement.

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Une nouvelle séparation, une nouvelle écharde dans le cœur de Jack. Une fois installé dans le véhicule, Jack s’effondra, les larmes coulaient, mouillant ses joues puis ses mains jointes sur ses cuisses. Fatigué, désespéré, déchiré. Il pouvait se l’avouer à présent, il aimait Alec, comme il avait aimé tant de fois, sincèrement, éperdument. Il n’avait aucune envie de retourner au Hub, il n’avait plus aucune envie sinon celle de disparaître, corps et âme, car quoiqu’en dise Owen, il avait une âme et elle n’était pas plus laide qu’une autre. Et il souffrait. Il souffrait d’avoir mis un terme à ce bonheur. D’avoir agi aussi chichement. D’avoir cédé à la raison. Il souffrait d’être Jack Harkness, un homme condamné à la solitude, non pas par le fait de son immortalité, après tout même les simples mortels devaient survivre à la perte d’être chers, mais la somme de ses pertes, de ses amours amputées, cette somme était bien trop lourde, trop forte. Personne ne peut endurer une telle procession infinie de douleurs et de déchirements. Alec réaliserait bien plus vite que lui que cette passion , bien que féconde en instants de pur bonheur, de grâce bienvenue et totale, ne le pourchasserait pas jusqu’à son dernier soupir. Et même si ce fut le cas, l’homme avait de quoi y survivre, il aurait la force de vivre avec ce souvenir amoureux, il pourrait tant bien que mal concilier sa vie de mari attentionné et de père attendri avec le corps de Jack dans la peau. Mais lui, Jack, additionnait sans fin les déboires, les chagrins, les détresses affectives sans pouvoir les renier car elles faisaient partie intégrante de sa vie. Elles le poursuivraient à jamais, sans qu’il ne puisse les chasser, elles étaient ses chaînes de malheur pour l’éternité.

Son portable sonna. Retour à la réalité, ou plutôt à la réalité des mortels. Ianto, en l’occurrence. Le jeune homme voulait savoir ce qu’il faisait, où il était, pourquoi il ne revenait pas à la base. Sa voix était calme. Jack lui répondit qu’il était en chemin.

Et Jack démarra, direction le Hub.


chrismaz66  (18.03.2010 à 11:30)

Il redescendit à la base comme il en était sorti, par la stèle invisible. Il voulait prendre le temps de repérer chaque geste, chaque espace occupé, le moindre regard de haine. Mais quelle ne fut pas sa surprise de voir le Hub totalement vide. Arrivé à bon port, il posa un pied sur le sol métallique de la base et fouilla du regard le bâtiment dans son ensemble. Personne. Sa montre indiquait 12h20, Tosh n’arriverait pas avant 13h. Mais où étaient les autres. Il appela Ianto, plusieurs fois de sa voix de ténor. Il jeta un œil au labo d’Owen, vide. Il enleva son manteau et le jeta nerveusement sur le dossier d’une chaise. Ianto finit par apparaître, seulement sur les caméras de surveillance. Il était à l’extérieur, sur les quais, devant l’entrée de l’office du tourisme. Seul, une tasse de café à la main. Jack l’appela via l’intercom.

- Ianto, ramène ton joli petit cul à l’intérieur. Je ne voudrais pas que tu prenne froid.

Le jeune sursauta, se retourna vers la caméra. Il hocha la tête et disparut de son champ de vision. Jack s’étonna lui-même de la désinvolture avec laquelle il avait parlé à Ianto. L’effet de ce Gallois sur lui le surprendrait décidemment toujours. Pourquoi s’adressait-il constamment à lui avec caprice et fantaisie? Certes le jeune homme aimait ce petit jeu sensuel entre eux, il adorait quand son chef se montrait suffisant, pompeux, arrogant, mais il aimait tout autant ses moments de faiblesses et de délicatesses. Jack était tout cela à la fois, surtout lorsqu’ il se retrouvait seul à seul avec lui. Son imagination fertile ne connaissait plus aucune limite, il pouvait tenter tout et surtout n’importe quoi pour charmer son coffee boy. Et il y parvenait sans heurts.

- Alors, tu m’expliques ce qui se passe ici? Demanda Jack quand Ianto entra. Le jeune homme s’avança vers lui, l’air soucieux, préoccupé. Il attendit d’être arrivé à sa hauteur pour enfin parler.

- La faille s’est ouverte sur High Street, Owen et Gwen sont allés voir de plus près. Tu étais où?

Ianto n’eut pas de réponse, Jack s’installa devant l’ordinateur central et consulta les enregistrements.

- Où exactement sur High Street?

- Au croisement avec Sage Street, Jack?

Le Capitaine l’ignora. Sage Street, cela le ramena à des mois en arrière, c’est là que se trouvait le vieux dancing délabré du Ritz. Une boucle était en train de se boucler dans le salmigondis intérieur de Jack.

- Jack, tu étais où? Insista le jeune homme, debout derrière lui.

Jack se retourna, souriant. Une onde de folie traversa son esprit.

- J’étais avec Alec, tu te souviens de lui? Fit-il, impassible.

Ianto s’appuya contre le dossier de sa chaise, le coup porté était des plus cruels, Jack le reconnut. Mais ce qui le ravissait surtout ce fut le rose qui vint orner les joues de son amant. Jack adorait blesser Ianto dan son amour propre, pour mieux le consoler? Et puis Jack tenait à partager sa rancœur, son ras-le-bol avec quelque un, et la malchance s’abattait souvent sur le pauvre jeune homme. Puisque le pauvre Ianto était souvent collé à ses basques, comme l’avait dit si justement Alec. Si Ianto voulait partager plus que son lit, il lui fallait partager ses peines. L’amour n’est-il pas partage, communion, soutien mutuel et dévouement?

- Tu en fais une drôle de tête, le taquina Jack, sans lâcher l’écran, tu as un problème?

- Aucun.

Le jeune homme tourna les talons. Jack le regarda s’éloigner, abasourdi. Son sang ne fit qu’un tour, il avait été beaucoup trop loin dans l’ignominie. Il rattrapa Ianto en un quart de seconde, et le serra dans ses bras.

- Excuse-moi, Ianto, je n’aurais pas dû te le dire comme ça? Fit-il en l’embrassant dans le cou.

- Tu penses que dit autrement je l’aurais mieux pris? Beugla le jeune homme en le repoussant violemment.

- Non, mais il fallait que je te le dise, je te dois de l’honnêteté. Je ne veux pas de secrets entre nous.

- Tu peux te taper qui tu veux ! Pesta Ianto.

- Ah bon? Tu n’es pas jaloux?

- A ton avis?

- Ianto, j’ai bien fait de te le dire, n’est-ce pas? C’est plus correct, plus sain?

- On n’est pas en couple, tu te tapes qui tu veux! Répéta le jeune homme, en lui tournant le dos.

Jack le retint par la veste.

- Je n’en ai pas fini avec toi, fit-il en le ramenant vers lui, avec force. Il faut qu’on parle, tu ne crois pas?

- De quoi?

- De nous. De toi et de moi. De nous deux, quoi!

Ianto sembla s’adoucir. Il n’était pas naï f, il savait qu’il ne pouvait pas garder Jack pour lui seul, de quel droit? Jack fut surpris de ce changement si soudain dans l’attitude de son amant trompé.

- Je t’écoute. Fit Ianto, placidement.

Jack se mit à rire fort, un peu trop fort. Ianto avait le don de lui couper la chique avec ses phrases succinctes déstabilisantes à souhait.

- Ce n’est pas si simple…

- Bordel, Jack, tu me fais chier!

- Hey, sur un autre ton, jeune impertinent, je suis ton patron! Meugla Jack, plus amusé que vraiment énervé.

- Diable, Jack, tu m’enquiquines!

- Tu n’es vraiment pas jaloux? Je suis déçu, moi qui croyais que tu m’aimais…

- Qui t’a dit le contraire?

- Ianto, ne me prends pas pour un con, quand on aime on est jaloux, si tu ne l’es pas, c’est que tu ne m’aimes pas.

- Tu vas le revoir? Depuis quand il est à Cardiff? Combien de fois vous avez…?

- C’est un interrogatoire pour la police ou pour tes archives personnelles? Dit Jack toujours amusé.

- Tu réponds, oui ou non? S’impatienta Ianto.

- Depuis hier, on a… deux fois, et non, je ne vais plus jamais le revoir.

- Pourquoi est-ce que tu me dis tout? Tu veux expier tes pêchés? Demanda Ianto, sournoisement.

- Non, je…crois avoir compris une chose qui m’a semblé floue, imprécise, jusqu’à ce que je le revois. C’est une certitude à présent, avoua Jack, pensif.

- C’est quoi?

Ianto crevait de savoir, tout son visage demandait à savoir, ses yeux imploraient, attentifs à la moindre étincelle de vérité qui jaillirait des lèvres qu’il adorait plus que tout au monde embrasser.

Jack mit fin à son supplice malgré le plaisir qu’il avait de le faire languir ainsi, avec tout le sadisme dont il était capable par amour. Il l’enlaça, l’embrassa sur la joue, avec tendresse.

- J’ai compris que tu ne te débarrasseras pas de moi tant que tu seras en vie. Avoua Jack. Enfin, si tu es d’accord bien entendu…

- Dis-le, Jack, dis-le. Le supplia le jeune homme, les mains dans ses cheveux.

La porte hublot du Hub s’ouvrit dans un tonnerre.

- Dis-le ! Répéta Ianto, indifférent à l’arrivée de ses collègues qui risquaient de les surprendre ainsi enlacés, accrochés l’un à l’autre comme deux coquilles à leur rocher.

- Plus tard, Ianto, on est observés, promit Jack. Le Capitaine lâcha rapidement le corps tremblant, et le repoussa doucement.

 

 FIN DU CHAPITRE 1


chrismaz66  (18.03.2010 à 11:31)

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