HypnoFanfics

Contre tous principes...

Série : Torchwood
Création : 08.06.2010 à 12h34
Auteur : evalyre 
Statut : Terminée

« Après COE... Crossover TW et DW. Et merci à ma superbêta Chris... Sans toi... bref...^^ » evalyre 

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  PROLOGUE

Jack éteignit le moniteur qui le reliait aux vidéos satellites de la Terre. Il se demandait encore pourquoi il continuait à espionner la vie humaine du 21ème siècle. Et plus encore celle de la petite famille Williams-Cooper. Depuis de longues années, il avait laissé la Terre derrière lui. Et, avec elle, son cortège de souffrances qui lui faisaient encore faire des cauchemars.

Seul à bord de son vaisseau amiral récupéré par de vieilles méthodes peu orthodoxes, (mais qui avaient fait leurs preuves) le Capitaine Jack Harkness n'avait de compte à rendre à personne. Plus personne... Ni pour s'attacher, ni pour en souffrir. Plus personne à perdre. Le Capitaine Jack, désespérément immortel, était aussi désespérément seul.

Peut-être était-ce à cause de cela qu'il continuait à prendre des nouvelles de Gwen, et Rhys. Avec un petit sourire triste, il repensa à la mine radieuse de Gwen, berçant son petit Ewen, de tout juste un mois. Aujourd'hui, Ewen apprenait à faire du vélo avec son père.

En quittant la Terre, Jack avait embarqué sur un support alien toutes les données de Torchwood, de peur que d'autres s'en servent à mauvais escient. Mais il se rendait compte qu'il avait surtout voulu faire perdurer ce lien étrange qui le ramenait encore à la Terre-mère. A l'époque où il était le Capitaine Jack Harkness, chef de Torchwood 3, Cardiff. Pour preuve, il n'avait, depuis, pas si souvent changé de lieu ou d'époque. Ne serait-ce que pour voir Ewen grandir, et Gwen, devenir une maman organisée et responsable, plus resplendissante que jamais.

Et son cœur se serrait toujours, car les souvenirs revenaient inévitablement.

En tant que chef de Torchwood, il s'était senti enfin utile. Enfin à sa place. Il avait aimé être Jack Harkness, dirigeant sa petite équipe avec efficacité. Partageant avec eux quelques aspects des mystères du vaste univers comme les petits mystères de la vie. Sa vie d'alors était exaltante. Elle avait enfin pris un sens. Et puis, tout s'était écroulé.

D'abord le retour de Gray, la mort de Owen et Tosh. Ensuite, celle, stupide et injuste de Ianto. Ianto, qui avait attendu son dernier soupir pour lui avouer ses sentiments. Jack n'avait jamais essayé de brusquer le jeune homme, s'étant toujours refusé à croire qu'un garçon sensé comme Ianto ait pu avoir de vrais sentiments pour lui. Ianto avait aimé Lisa. Et Jack s'était plu à penser que leur histoire n'était que le résultat de deux solitudes à combler. Un petit jeu entre eux, sans conséquences. Et lorsque Ianto lui avait soufflé ce « Je t'aime » tout simple au moment de s'éteindre, Jack avait pris conscience des dégâts qu'il avait pu causer par son silence, et le gâchis qu'avait été sa longue et triste vie. Il aurait dû savoir que Ianto ne jouait pas. Que ses dernières remarques sur leur couple était une tentative de lui dire la vérité, une façon de tester ses propres sentiments. Jack avait botté en touche, embarrassé. Parce qu'il s'était mis à l'aimer. Vraiment. Sans le vouloir. Parce qu'il s'était mis à aimer le fait que les autres le voit en couple avec son jeune ami. Et il s'en voulait aujourd'hui de ne jamais avoir réussi à le lui faire comprendre. Même dans ces derniers instants. Le « Tu vas m'oublier » de son amant le poursuivait encore. Oh! Non! Il ne pouvait oublier. Ni son amour, ni le silence qui avait suivi l'aveu de Ianto. Il avait été incapable de faire face à ce trop plein d'émotions. C'était aussi pour cela qu'il était parti. Laissant lâchement Gwen pleurer son départ. Il avait cru avoir besoin de temps.

Le temps était passé. Certes. Mais la blessure, même endormie, restait à vif. Elle s'éveillait parfois, dans une douleur plus terrible encore. Oui... Il avait toujours mal.

Et pour ne rien arranger, le regard indéchiffrable de Alice, entre mépris et chagrin, devenue aujourd'hui folle d'avoir perdu Steven, lui transperçait encore l'âme. La culpabilité, les pleurs de Gwen à son départ, la disparition définitive de Gray dans l'explosion, et le souvenir de Ianto, tout cela lui arrachaient encore des larmes.

Oh! Non. Sa place n'était plus sur Terre. Et d'abord, pour y faire quoi? S'attacher à nouveau? Souffrir à nouveau? La sauver? De quoi? De toute manière, l'humanité courait à sa propre perte. Il était bien placé pour le savoir. Les hommes n'auraient pas besoin de lui pour retarder une échéance inéluctable.

Il but une gorgée d'alcool fort placé près de lui. L'alcool... Lui, qui, sur Terre, ne buvait pratiquement que de l'eau. Sans être devenu alcoolique, il trouvait dans ces breuvages alcoolisés un certain réconfort. Seul au beau milieu de l'univers, il vivotait de petits boulots en petits boulots. Échangeant parfois certaines informations contre le gîte et le couvert. En général, il passait inaperçu. Ce qui n'était pas dans son habitude. Sans illusions, il acceptait quelques propositions indécentes de créatures de préférence non humaine pour ne pas faire resurgir les souvenirs.

En somme, il ne voulait pas le reconnaître, mais l'éternel Capitaine Jack Harkness, n'avait plus le goût de vivre. Tout simplement.


evalyre  (08.06.2010 à 12:39)

*********

Un voyant se mit à clignoter sur le tableau de bord. Un signal entrant. Il l'ignora. Qui que ce fut, il n'avait aucune envie de discuter ou de parlementer.

L'appel se fit insistant. D'habitude, le voyant s'éteignait vite. Il enclencha la reception différée de l'appel, sorte de répondeur en direct. Très pratique quand on ne voulait pas parler. L'écran devant lui fit apparaître une image un peu brouillée.

Jack? Eh ben? Qu'est-ce que vous fabriquez? Vous croyez que je n'ai que ça à faire,moi? Attendre que vous daigniez me répondre?

Cette voix! Il l'aurait reconnue entre mille. Au-delà de toutes les galaxies. La seule qui pouvait le sortir de son état léthargique. Jack prit l'appel.

Docteur? C'est vous?

Le signal visuel s'améliora légèrement pour faire apparaître la silhouette du 10ème Docteur dans le Tardis.

Évidemment! Qui cela peut-il être d'autre?

Où êtes-vous?

Je vous envoie les coordonnées du Tardis et je vous attends. Ah! J'oubliais! C'est plutôt urgent!

Jack eut tout juste le temps de lancer un « d'accord! » que la communication fut coupée.

Il ne prit pas le temps de réfléchir. Quelques secondes plus tard, son vaisseau traversait l'espace-temps. A la rencontre du Docteur.

*********

Quelques jours plus tard, après une bataille échevelée, quelque part dans le temps et l'espace. Sur une des planètes colonisée par des humains.

 L'air ravi, le Docteur referma la porte du Tardis en se frottant les mains.

Et voilà! Si nous allions dîner pour célébrer notre belle victoire? Qu'en pensez-vous, Jack? Je vous invite!

La mine sombre, Jack semblait occupé à régler l'écran du Tardis, ne répondit pas. Le Docteur soupira, désolé, en venant vers lui.

Capitaine! Vous devriez être content! Nous avons encore contribué à sauver la race humaine.

Jack acquiesça tristement.

C'est vrai.

Le docteur s'approcha encore de lui, gentiment.

Bon, allez, racontez-moi.

Jack s'éloigna.

Oh! Il n'y a rien à raconter, Docteur.

Oh! Que si! Depuis nos retrouvailles, je vous trouve une petite mine. Et puis, vous avez oublié de dire « bonjour » à certaines personnes séduisantes que nous avons rencontrées. Cela ne vous ressemble pas... Je n'ai pas eu le temps de vous le demander plus tôt, Jack... Mais maintenant que tout s'est calmé, en partie grâce à vous, racontez.

C'est trop long et trop compliqué...

Ça tombe bien, le temps... C'est ce que je maîtrise le mieux. Alors?

Jack poussa un soupir, avant de capituler.

J'ai quitté Torchwood.

Oh!

Définitivement.

Il m'avait semblé comprendre pourtant que...

J'ai perdu tous les membres de mon équipe. Sauf Gwen. Ils sont morts à cause de moi. Mon frère a disparu dans l'attentat qui a détruit notre base. Et j'ai tué mon petit-fils.

Très sérieux, le Docteur croisa les bras, fronça les sourcils avant de déclarer:

D'accord... Et si vous me racontiez tout ça autour d'un bon verre de new cherry? Hm? Je crois que l'on va avoir besoin d'un peu de chaleur humaine. Non?

Jack haussa les épaules et finit pas suivre le Docteur dans la nuit calme, quelque part dans une rue rappelant vaguement celle d'une ville européenne au temps de la Terre-mère.

*******

Au bout d'un long moment, et quelques verres de différentes boissons laissés sur la table, le Docteur resta un instant silencieux.

Puis:

Le problème, dans ce que vous me racontez, c'est que ce n'était pas censé arriver.

Quoi?

Allons, Jack. Vous étiez agent du temps. Ne vous a-t-on jamais parlé des Sunivalegus?

Bien évidemment! Mais...

Jack s'arrêta soudain, stupéfait.

Oh! Mais 456, j'avoue que c'est tellement plus simple. Ça risque de leur rester...

Mais... Enfin, docteur... Leur peuple n'est-il pas sensé être enfermé au fin fond d'un vortex bidimensionnel? Ils figurent parmi les pires créatures de l'univers.

Et la Terre en a fait les frais... deux fois... vous avez raison, Jack. Je suis désolé.

Mais comment seraient-ils parvenus à...

A s'échapper? Heu... Un petit dérèglement dans le cortex spacio-temporel dû à une explosion neutro-nucléaire. Je crains que ce ne soit de ma faute à bien y réfléchir... Mais les dates collent. J'ignorais que cela les libèrerait.

Pourquoi n'ai-je pas pu les identifier dans la salle de Thames House?

Je les connais plutôt bien... Et leurs manières n'ont pas beaucoup changées... Et je suppose que depuis 1965, lorsqu'ils sont venus en éclaireurs, ils ont pu développer une capacité d'auto transformation pour être indétectables. Pour tous, et surtout, pour les polices de l'univers qui ne pouvaient pas se douter qu'ils s'étaient échappés. On ne les cherchaient pas et ils parvenaient à se cacher. Impossible de les identifier... Mais leur manière d'agir comme les plus grands toxicomanes de la Galaxie les trahit aujourd'hui. C'est dire...

Incroyable.

Leur arrivée sur la Terre est une violation au code 954 ou 955, je ne sais plus, du Pacte de Londres 7734. Ils n'auraient jamais dû échapper à leur prison. Cet accident n'aurait jamais dû arriver. D'ailleurs, vous savez comme moi, que les humains ne devraient découvrir officiellement les Extra-terrestres qu'avec les envoyés de Gama 9C3.

Jack serra les dents.

Alors pourquoi n'êtes-vous pas intervenu? Si vous saviez que c'était une anomalie dans l'espace-temps, pourquoi les avoir laissé faire du mal aux enfants? A Steven?

Je ne savais pas qu'ils étaient libérés, Jack. N'avez-vous pas entendu ce que je vous ai dit?

Le Tardis aurait dû repérer les anomalies...

Jack, je suis désolé... Entre deux dangers, le Tardis choisi toujours le plus grave... Me croiriez-vous si à ce moment-là, il m'a fallu éviter l'explosion d'une bombe hydroactive fabriquée par un savant fou. Menaçant l'équilibre de l'univers. J'ai été pas mal occupé, croyez-moi... Ce qui vous est arrivé est injuste, Jack... Surtout que si votre gouvernement vous en avait laissé le temps, vous auriez trouvé le moyen d'émettre les ondes destructrices sans tuer un enfant. A plus fortes raisons, votre petit-fils...

Mais on ne peut pas changer le passé à notre profit, n'est-ce pas Docteur...

C'est ce que je répète souvent, oui. Mais dans ce cas, il suffirait de quelques minutes... Et votre vie reprendrait son cours normal. Si tant est qu'il y ait un cours normal à votre vie, Jack.

La boutade arracha un sourire à Jack, songeur.

Que devrait-on faire?

Oh! Vous empêcher d'exploser comme un ballon de baudruche devrait être un bon début...

Vous feriez ça? Demanda soudain Jack semblant comprendre que le Docteur parlait sérieusement.

Après tout, je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter votre QG, Jack.

Jack, qu'un espoir insensé semblait soudain transformer, esquissa un sourire.

Oh! Vous ne ratez rien, croyez-moi.

Le Docteur se leva aussitôt pour rejoindre le Tardis.

Bien! Allons changer l'histoire, Capitaine!

*********


evalyre  (09.06.2010 à 20:27)

  Peu après, dans le Tardis...  

Tandis que le Docteur effectuait quelques réglages, Jack paraissait préoccupé. Le Docteur le remarqua.

– Quelque chose ne va pas?

– Si vous changez le cours des choses... Je ne pourrais pas vous aider à battre les...

– Et vous-même, vous disparaîtrez? Oui, c'est vrai. J'y ai pensé. C'est pour cela que vous resterez dans le Tardis afin d'éviter toutes collusions sur votre propre ligne de vie. Et je laisserai un message à l'autre vous. D'accord? Vous êtes assez intelligent pour comprendre ce genre de subtilités... J'ai confiance.

– Et votre explosion hydro truc?

– Oh! Vous oubliez que l'autre moi s'en occupe! Pratique, les voyages dans le temps, hein? J'adore ce système d'ubiquité. Être là, et là-bas en même temps, l'un ignorant que l'autre est là... C'est fascinant. Mais il ne faut pas en abuser.

Le Docteur soupira, rêveur.

– Mais vous savez quoi?

– Quoi?

– Pour un agent du temps, vous posez des questions stupides, Jack.

Souriant, le Docteur mit le moteur du Tardis en marche.

– Mais je mets ça sur le compte du chagrin. J'espère vous retrouver aussi insolent et séducteur qu'avant.

– Je ferais de mon mieux, Docteur.

 *************

Day ONE

 Le Tardis arriva dans les couloirs de l'hôpital. Jack vérifia les coordonnées sur son manipulateur temporel.

– Nous sommes au moment, et sur le lieu où les envoyés du gouvernement me tuent et me place la bombe dans le ventre.

– Parfait! A moi de jouer!

Au moment où le Docteur allait quitter le Tardis, Jack le rappela. Il se retourna.

– Merci.

Le docteur fit un grand sourire affectueux et malicieux.

– A charge de revanche! A tout à l'heure Capitaine.

Et il sortit.

***************


evalyre  (12.06.2010 à 11:48)

        Le Docteur ne mit pas très longtemps à se retrouver proche de la salle où l'on avait allongé le corps de Jack, tué par Rupesh Patanjali. Il passa le barrage déjà mis en place grâce à son passeport psychique et un grand sourire tranquille.

Il entra dans la pièce, la démarche assurée de celui qui a un rôle à jouer. Rupesh, qui attendait Johnson, le vit, et sursauta.

– Qui êtes-vous? Que faites-vous ici? Comment êtes-vous rentré?

Les mains dans les poches, le Docteur vint observer Jack, allongé.

– Oh! Cest une longue histoire! Vous ne me croiriez pas. Je suis le Docteur. Et vous?

– Heu... Docteur Rupesh Patanjali.

– Enchanté.

– Que faites-vous, ici?

– Eh bien, le même chose que vous... J'attends la suite des évènements. Mais, l'ennui, avec le Capitaine Harkness, c'est que l'on ne peut jamais prendre la mort au sérieux.

A peine Rupesh revenu de sa surprise, Johnson entra, étonnée de trouver le Docteur.

– Oh! Bonjour! Avant que vous me demandiez ce que je fais là, sachez que c'est le gouvernement qui m'envoie, pour disons, une expérience.

Il sortit son tournevis.

– Je dois essayer un nouveau type d'arme à ultrason nano-nucléaire. Sur un homme qui ne peut pas mourir, c'est parfait.

– Qu'est-ce que c'est que ces sornettes!

Le Docteur sortit son passeport psychique.

– J'ai oublié de me présenter. John Smith, Docteur ès Sciences. Évidemment, je travaille en collaboration avec l'UNIT sous les ordres directs du Premier Ministre.

Impressionnée, malgré elle, Johnson capitula et s'adressa à Rupesh.

– Vous êtes prêt à l'opérer?

Peu après, le Docteur assista à la mise en place de la bombe dans les entrailles de Jack. Puis, au moment ou Rupesh refermait, il intervint.

– Si je peux me permettre, l'idéal serait de distiller les ondes empoisonnées directement à l'intérieur de sa chair. Je peux refermer?

Johnson hésita deux secondes, puis fit signe à Rupesh de laisser le laser au Docteur.

Alors qu'il refermait la plaie, le Docteur, l'air concentré, activa son tournevis et le pointa vers la bombe.

– Et voilà! Du grand art! Bravo. Et maintenant? Que fait-on de l'individu?

– Nous le relâchons. Nous déclencherons la bombe à l'intérieur de sa base.

– Hm... En ce cas, je pense que j'obtiendrai quelques détails sur mon expérience, plus tard... Harkness survivra à la bombe. Ravi de vous avoir rencontré, Madame.

Le Docteur prit d'autorité le bras de Patanjali.

– Venez cher confrère, allons savourer notre nouvelle amitié autour d'un bon café. Qu'en pensez-vous?

Johnson tenta de ne pas faire paraître sa contrariété à l'idée de laisser partir Patanjali, mais choisit de ne rien dire. Le Docteur la salua poliment.

– Madame, c'est un plaisir d'avoir affaire à vous.

Et il s'éloigna presque aussitôt avec le jeune docteur. Dépitée, Johnson fit signe aux soldats dans le couloir pour lever l'interdiction de passer. Les deux hommes s'éloignèrent. Elle s'approcha d'un de ses hommes.

– Suivez-les. Et ne les perdez pas de vue.

– Bien, Madame.

Johnson observa un temps Jack allongé. Puis elle intima à tout le monde de quitter les lieux, une fois rassurée que le mouchard de la bombe fonctionnait.

Peu après, dans l'hôpital silencieux, il ne resta plus que Jack allongé. Le Docteur entraînait Rupesh vers le Tardis en discutant d'une chose et d'autre. Devant la cabine de police, le jeune docteur s'arrêta.

– Qu'est-ce que cette cabine fait ici?

– Oh! Ce serait un peu trop long à expliquer... Par contre, à l'intérieur, il y a quelqu'un qui aurait très envie de vous parler. Et, au passage, si vous vous demandez toujours qui je suis, vous pouvez dire que je suis celui qui vous a sauvé la vie.

– Vous racontez n'importe quoi!

– Oh non! En vous entraînant tout à l'heure, j'ai empêché votre assassinat. Et en glissant une clef comme celle-ci dans votre poche, je nous ai rendu transparent à ceux qui nous suivaient tout à l'heure. C'est génial, non?

– Vous êtes fou! Et puis, comment allons-nous rentrer là-dedans?

– Je vous en prie, voyez donc par vous-même.

Rupesh esquissa un sourire ironique.

– Non, non... je ne suis pas stupide ! Entrez vous-même.

– Hm... La confiance vous fait défaut... Je vois.

Le Docteur ouvrit la porte du Tardis et entra sans hésiter.

– Capitaine, voici quelqu'un à qui vous allez tout raconter.

Surpris, Jack vit entrer Rupesh effaré.

– Bonjour, Dr Patanjali. (Au Docteur) Alors comme ça, vous avez réussi à éviter sa mort.

– Exact... Un jeu d'enfant.

– Où ça en est, dehors?

– Eh bien, vous allez vous réveiller, retourner à Torchwood et découvrir une bombe désactivée dans votre ventre. Vous avez de la chance de cicatriser vite!

– Que fichez-vous ici?

Surpris, le Docteur, les mains dans les poches, se tourna vers Patanjali.

– Tiens, la première chose que font les gens, en général, c'est de ressortir et dire: « C'est plus grand à l'intérieur! »

Jack sourit, amusé.

– Laissez-le se remettre... Après tout, il vient de me quitter mort sur une table d'opération. Il y a de quoi faire perdre tous les usages...

– Eh bien, je vous laisse. (A Rupesh) Vous, ne quittez pas le Tardis sans l'autorisation expresse de Jack, compris!

– Pourquoi?

Jack ajouta:

– Si vous sortez en ce moment, vous signez votre arrêt de mort.

– Absurde.

Le Docteur soupira et haussa les épaules en s'adressant à Jack, avant de quitter le Tardis.

– Au revoir, Capitaine. Essayez de le rendre plus accommodant... »

Il se dirigea droit vers la sortie du bâtiment. Il eut tout juste le temps d'apercevoir la silhouette d'un homme grand, avec un long manteau militaire tourner à l'angle d'une rue. L'air tranquille, il prit la même direction.


evalyre  (16.06.2010 à 19:19)

Au Hub, quelques instants plus tard. Gwen découvrit qu'elle est enceinte et lorsque Jack posa la main sur la sienne, le scanner mit en évidence la bombe au fond de son ventre.

 Inquiet, Ianto vérifia les données sur ordinateur.

– Elle n'est pas activée.

– Oh! Tu me rassures! Lança Jack ironique.

– Mais pourquoi mettre une bombe en toi, Jack? Demanda Gwen, intriguée.

– Si elle n'est pas activée, c'est qu'ils attendent quelque chose, ou qu'ils veulent marchander.

– Mais qui? Ils? fit Gwen agacée.

– Je l'ignore, pour le moment. Mais je ne suis qu'en sursis. Et vous, en danger. Tant que cette bombe restera en moi...

Gwen le regarda, effarée.

– Tu veux que... que...

– Il le faudra bien. Nous n'avons plus de medecin. Et celui que l'on pensait recruter est probablement celui qui m'a aussi mis cette chose dans le ventre. Alors, à moins d'aller le supplier...

Ianto retint un sourire amusé. Un écran de vidéo surveillance s'alluma soudain devant lui.

– Jack! Viens voir! C'est bizarre.

– Quoi?

Lui apparut alors l'image du Docteur, mains dans les poches, attendant patiemment que quelqu'un le fasse entrer. Étonné et presque soulagé, Jack poussa un grand soupir.

– Que fait-on, Jack?

– On le laisse entrer, évidemment!

Tandis que Jack déverrouillait l'entrée, Gwen demanda:

– Mais! Qui est-ce?

Peu après, le Docteur passant la porte du hub fut reçu par un joyeux:

– Docteur! Ça alors! Quel plaisir de vous revoir! Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous tombez bien!

Le Docteur sourit, légèrement attendri de retrouver la version de Jack qu'il connaissait si bien.

– Ravi de vous retrouver, Jack... Cependant, je sais ce que vous êtes en train de vivre, Jack. Je suis là pour ça.

– Bienvenue à Torchwood, Docteur!

Ils se serrèrent la main chaleureusement.

– Et voilà mon équipe: Gwen Cooper et Ianto Jones. Gwen, Ianto, voici le Docteur.

Ianto se sentit un peu intimidé, et Gwen tomba aussitôt sous le charme.

– Je vous aurais reconnu, Docteur, lança-t-elle, ravie.

– Oh! Mais c'est parce que vous n'avez pas affaire à mes régénérations.

Gwen fit semblant d'avoir compris. Après avoir salué Ianto, le Seigneur du Temps sortit son tournevis sonique.

– Bien. Avant toute chose, je vais avoir besoin d'un scalpel-laser. Il faudrait vous débarrasser d'un cadeau plutôt encombrant, n'est-ce pas, Jack?

– Comment vous savez ça?

– Ce serait trop long à expliquer... Au moment où nous parlons, vous servez de détecteur et l'on se demande pourquoi votre QG n'a pas volé en éclats. D'ailleurs, au passage, il vous faudra certainement déménager pour un temps. Vous êtes un peu trop demandé en ce moment, Capitaine.

Sans laisser à personne l'occasion de répliquer, le Docteur demanda:

– Alors? La salle d'opération?

Jack se reprit, puis précèda son ami vers la salle d'autopsie.

– Par là, Docteur.

Avant de les quitter, Jack se retourna vers ses deux coéquipiers:

– Gwen, préviens Rhys. Puis tente de recontacter Clem. S'il le faut, amène-le nous. Et Ianto, trouve les données qui pourraient nous mener à nos espions. Je reviens, ok?

– D'accord.

Les deux jeunes gens se mirent aussitôt au travail.

 

        Peu après, Jack se retrouva allongé sur la table d'autopsie.

– Il va me falloir vous tuer à nouveau, Jack. L'opération sera plus sûre.

– Je sais. Faites ce que vous avez à faire. Promettez-moi seulement des explications à tout ceci.

– Aucun problème.

Le Docteur, qui venait de trouver une seringue et un produit qui sembla le satisfaire, vint faire un garrot à Jack pour lui injecter le produit dans le bras. Jack ferma aussitôt les yeux.

– A tout à l'heure, Jack.

Un moment plus tard, le Docteur vérifia le pouls de Jack. Satisfait, il lui entrouvrit le ventre pour la seconde fois en moins de deux heures. Il récupèra la bombe avec précaution, puis referma le trou béant.

– Et voilà! Murmura-t-il. Maintenant, reste à déconnecter les émetteurs.

Il passa son tournevis sonique sur la bombe, puis un grand sourire illumina son visage.

– C'est parfois agréable de changer le cours de l'histoire. Je me demande pourquoi je ne le fais pas plus souvent. Maintenant, c'est sûr, votre histoire est réécrite, Jack...

Comme s'il avait entendu, Jack se réveilla brusquement.

– Alors?

Le Docteur lui montra la bombe.

– Un simple mécanisme de détection tout bête. Je l'ai brouillé. Au fond, ils sont si prévisibles...

– Bien... Maintenant, comment saviez-vous que... ?

– J'ai empêché que la bombe n'explose, Jack.

Le capitaine réajusta la chemise qu'il avait enlevée.

– Ok! Racontez-moi tout depuis le début.


evalyre  (23.06.2010 à 20:53)

     Un moment plus tard, Jack écoutait, fasciné, le récit du Docteur qui se garda pourtant de donner trop de détails précis et rien sur ce qu'il savait des évènements tragiques qu'il voulait pourtant éviter.

– Donc, si je comprends bien, le moi du futur est actuellement dans le Tardis, en train de discuter avec le Dr Patanjali qui vient de me tuer.

– D'une certaine façon, oui...

– Mais n'aviez-vous pas dit qu'il ne fallait, en aucune manière, changer le cours du temps?

– Exact! Et je le dis toujours.

Devant le regard sceptique et amusé de Jack, le Docteur ajouta:

– Je vous assure! Je suis là uniquement parce que quelque chose s'est produit et ne devait pas se produire. Et que les conséquences d'une de mes actions sont plus que désastreuses. Particulièrement sur votre propre vie, Jack.

– Eh bien, je ne sais pas ce que je suis devenu, mais quoiqu'il advienne à présent, merci d'être venu, Docteur...

– Mais de rien, Capitaine.

Après un court silence, Jack soupira, puis déclara, l'air décidé.

– Bon! Maintenant, que doit-on faire, Docteur?

Ce dernier sourit, heureux de retrouver le Jack prêt à passer à l'action qu'il connaissait si bien.

– Il serait judicieux de chasser ou de capturer les 456 avant qu'ils n'arrivent sur terre. Pas de chantage odieux, pas de blessés. Seulement des parents à rassurer.

– Parfait! Et vous disiez que j'avais trouvé le moyen pour les détruire?

– Oui... Mais ça ne va pas vous plaire, Jack...

– Pourquoi ça?

 **********

– On trouvera une autre solution.

– Je n'en doute pas, affirma le Docteur, l'air parfaitement calme.

– J'ai vraiment... fait... ça?

Après un court silence, le Docteur déclara doucement.

– Pourquoi croyez-vous que je sois là, Jack?

Le Capitaine ferma les yeux un instant pour masquer son émotion.

– Avec les renseignements que vous m'avez fournis, nous avons assez d'éléments pour trouver le lieu où les 456 comptent arriver.

Tout en discutant, ils sortirent de la salle de réunion. Ianto était toujours devant l'ordinateur.

– Ianto? Ça donne quoi?

– J'ai trouvé l'origine du signal de la bombe. Une camionnette, garée devant le monument.

– Hm... ça tombe plutôt bien... On avait besoin d'un véhicule...

Ianto acquiesça avec un petit sourire satisfait et prépara une arme.

– C'est comme si c'était fait, Patron!

Au même moment, Gwen refit son apparition dans le Hub, essoufflée.

– J'ai eu Andy. Ils ont arrêté Clem. On va devoir aller le chercher. Je pense qu'il sait plus de choses que ce que je croyais.

– Ok! Tu sais qui est derrière cette arrestation?

– Le gouvernement! Je ne vois pas qui d'autre pourrait arrêter un pauvre homme qui perd la tête. Si ce n'est qu'il parle comme les enfants... Par contre, je ne comprends pas pourquoi ils nous empêcheraient de suivre notre propre enquête...

Le Docteur intervint tranquillement:

– Parce qu'ils souhaitent éliminer les témoins de la première rencontre...

Jack ferma les yeux, désolé.

– D'accord! J'ai compris...

– Quelle première rencontre? Jack?

– On en reparlera, Gwen. Pour l'instant, il faut faire venir Clem ici. Le mettre à l'abri.

– D'accord! Je rappelle Andy...

– Super!

Gwen s'éloigna.

– Vous ne leur en avez pas parlé, Jack?

– Ce n'est pas un aspect de mon passé dont je peux être fier, Docteur.

– Je comprends. Je suis désolé. Mais si je peux me permettre un conseil, dîtes-leur tout avant que le survivant ne vous reconnaisse...

– Bien, soupira Jack. Maintenant, essayons de croiser les données du Tardis avec celles de Torchwood. Nous trouverons sûrement le moyen de les empêcher d'arriver sur Terre.

Le Docteur sourit.

– Pas de problème. Je vous donne ça tout de suite.

Il sortit un petit bout de plastique de sa poche qu'il tendit à Jack très surpris.

– J'avais une copie des données sur moi. Vous me les aviez confiés, avant de partir... Heu... Le « vous » qui n'existe plus... Je ne vous l'avais pas dit? Désolé...

Jack sourit devant la mine faussement naïve du Seigneur du Temps. Il ne changerait donc jamais?

Jack intégra la pièce du Docteur dans les ordinateurs de Torchwood.

– Il doit bien y avoir un moyen de les localiser et de les renvoyer d'où ils viennent.

– Eh bien, je dirais qu'ils ne sont pas tellement plus loin que les satellites les plus éloignés de la Terre. En général, ils ne s'éloignent jamais de leur proie.

– Les satellites! Mais oui! Voilà comment ils parviennent à émettre leurs ondes sur toute la surface de la planète. Docteur! Vous êtes génial!

– On me le dit souvent...

– Eh! Ne me piquez pas mes répliques, vous!

Ianto revint au milieu de leurs éclats de rire.

– Ianto! Alors?

Le grand sourire spontané que lui adressa Jack lui réchauffa le cœur et le rassura bêtement. L'air de rien, mais les yeux pétillants de malice, il lui présenta un trousseau de clefs.

– C'est réglé, Capitaine.

Jack se frotta les mains.

– Parfait! Maintenant, il va falloir retrouver nos voleurs. Il est probable que ce soit un coup monté lié à la tentative d'attentat contre la base.

– J'ai déjà activé le radar du SUV, Jack. Mais les données sont incohérentes. Le SUV est partout et nulle part.

– OK... Ils ont brouillé les émetteurs. Ils sont plus retors que je ne le pensais. Ianto?

– Capitaine?

– Je te laisse t'occuper de ça... Je termine avec le Docteur.

– Pas de problème. Où est Gwen? Il me semblait l'avoir vue revenir tout à l'heure.

– Elle met en place un plan avec Andy pour sauver Clem.

Pendant leur conversation, Le Docteur avait manipulé les commandes de l'ordinateur.

– Jack, regardez ça! Les enfants ont parlé de nouveau!

Ianto se rapprocha, suivi de Jack. Sur les vidéos, les enfants du monde entier déclaraient « We are coming... Back »

Jack hocha la tête et posa les mains sur les hanches.

– Cette fois, c'est évident. Ce sont eux.

Ianto ajouta:

– Le problème, c'est que la population va se demander « Qui » doit revenir.

– C'est pour ça que l'on veut m'éliminer. Je sais de qui il s'agit. Et ce qui est déjà arrivé.

– La Terre a déjà eu affaire à ces aliens?

– Oui.

– Et? Que veulent-ils? Enfin, qu'est-ce qu'ils voulaient?

Jack prit une grande inspiration. Il n'avait aucune envie de mentir. Surtout pas à Ianto. Et tant pis pour les conséquences...

– Des enfants... Ils voulaient des enfants.

Ianto encaissa la nouvelle avec flegme.

– A l'époque... Treize.

La voix de Jack s'était faite plus faible, douloureuse.

– Pour quoi faire?

– On ne sait pas.

– Et vous les leur avez donnés?

– Qui? Enfin, comment les avez-vous choisi pour...

– C'étaient des orphelins... En échange d'un antidote contre certaines maladies chroniques.

Toujours sur les ordinateurs, le Docteur prit le relais d'une explication douloureuse pour son ami.

– Et maintenant, nous avons tout lieu de croire qu'ils voudront plus. Et il s'agit de les empêcher de remettre leurs sales pattes ici... Ils n'auront aucune pitié.

– Alors, on va se battre! On va leur montrer de quel bois on se chauffe. N'est-ce pas, Jack?

Les bras croisés, les yeux dans le vague, Jack sembla se réveiller de pensées plutôt moroses. A la question de Ianto, il se contenta d'abord d'acquiescer. Puis, devant le regard assuré et déterminé de son ami, il sourit.

– Bien évidemment.

Le Docteur, agréablement surpris par l'attitude décidé du jeune gallois, se tourna vers Jack.

– Je crois que je comprends mieux pourquoi il est votre partenaire, Jack.

Il se tourna ensuite vers Ianto, très sérieux.

– Et c'est un compliment, M. Jones. Croyez-le bien!

Sans transition, il reprit sa place devant l'ordinateur.

– Allons! Au boulot! Nous avons du pain sur la planche et plus beaucoup de temps pour trouver une solution.

A ces paroles, Ianto regarda Jack, l'air inquiet, presque vexé.

Jack lui sourit, rassurant. Puis il haussa les épaules, comme pour signifier: « Ma foi, c'est comme ça... Accepte-le... »

Ianto lui rendit son sourire, celui qui le rendait si craquant. Jack lui lança alors un clin d'œil entendu. Petit manège qui échappa complètement au Docteur.


evalyre  (26.06.2010 à 11:56)

        Un bon moment plus tard, Jack et le Docteur discutaient à voix basse de certains détails. Notamment sur la manière de mener la suite des opérations. Ianto, monté faire du café, passa devant les moniteurs avec un plateau, s'arrêta, surpris. Puis il tapota sur le clavier, l'air préoccupé.

– Jack! Viens voir!

Jack le rejoignit aussitôt, suivi du Docteur.

– Cette femme, là, dehors. Cela fait trois fois qu'elle passe devant l'accès à l'ascenseur. On dirait qu'elle le cherche.

– C'est la femme qui vous a mis la bombe dans le ventre... et croyez-moi, c'est une coriace...

Jack se retint de jurer.

– Gwen est encore dehors...

Ianto prit un téléphone pour composer un numéro. Le Docteur l'arrêta immédiatement.

– Que faites-vous donc?

– Eh bien, mais j'appelle Gwen, pour la prévenir.

– Non! Le Docteur a raison. Si cette femme est ici, c'est qu'ils ne leur reste plus grand chose pour nous localiser et investir la base qu'ils ne sont pas parvenus à faire exploser.

Jack manipula le clavier un instant, tombant sur des vidéos prouvant la présence d'agents des services spéciaux autour des entrées du Hub.

– Vous pensiez que l'on aurait le temps de partir, Docteur? A présent, la moindre démarche de notre part, et ils nous sauterons dessus...

Ianto compléta en soupirant:

– Et vu où ils sont postés, nous ne pourrons pas sortir sans nous faire repérer. Au fait! J'ai garé la camionnette dans une rue un peu plus loin. Je crois que j'ai bien fait...

Le Docteur sourit.

– Vous oubliez un petit détail... Je suis là...

Tout en parlant, il sortit une clef de sa poche.

– Le Tardis? Vous l'avez ramené ici?

– Oh non... Il est resté à l'hôpital. Mais il peut se programmer pour venir à moi. Et comme la faille est active sous nos pieds, le Tardis va venir jusqu'ici, comme attiré par un aimant. Et ensuite, à nous la liberté!

Il se plaça devant les ordinateurs.

– Juste quelques petits réglages à effectuer avant... Vous permettez?

Tandis que Ianto le regardait faire, bouche bée, Jack essaya de visualiser un peu mieux la femme qui les surveillait.

– D'accord! Ils veulent jouer au chat et à la souris? On va leur donner de quoi réfléchir... Ianto, lance la copie de cette vidéo. On plie bagages. Tout de suite!

– Ok!

Méthodique, efficace, Ianto récupèra les fichiers nécessaires sur un portable, puis prépara deux armes qu'il plaça à côté d'une mallette. Il enfila sa veste et prit le manteau de Jack.

– Tout est là, Jack.

– Parfait! Docteur? Vous en êtes où? Demanda Jack en train de tapoter sur le clavier.

– Hm? Oh! Le Tardis ne devrait pas tarder...

– Ianto! Je ne trouve pas le code pour accéder au programme de protection des données élaboré par Tosh.

Ianto, en train de préparer les armes, fit une pause, puis déclara le plus naturellement qu'il le put:

– Oh! C'est 'Tommy'.

Pendant un bref instant, une certaine émotion plana entre les deux hommes. Puis Jack tapa le code, activant une alerte lumineuse sur tous les ordinateurs allumés.

– Et voilà!

Au même moment, le Tardis fit son apparition à l'intérieur de la base. Jack appuya sur « entrée » pour lancer la sécurité. Tous les éléments électroniques du hub s'éteignirent d'un seul coup.

– Parfait! Au moins, ils n'auront pas accès à nos données, ni aux codes de verrouillages des cellules.

Le Docteur, était prêt à entrer dans le Tardis. Jack l'arrêta aussitôt.

– Hé! Docteur! Attendez une minute!

– Quoi donc?

– D'après ce que vous m'avez dit... Je ne devrais pas entrer là-dedans...

D'abord surpris, le Docteur comprit subitement.

– Oh non! Non! Normalement, il n'y a plus personne. J'ai suffisamment changé les choses pour que votre futur ait disparu. Et le jeune médecin aussi... Entrez donc!

       Une fois à l'intérieur, Ianto en resta sans voix même s'il tentait de ne pas trop montrer son étonnement. Jack lui, avait l'impression de retrouver un endroit familier. Une sorte de refuge.

Bien sûr, le Tardis était vide. Mais le Docteur trouva, près de la console de pilotage, une lettre qui lui était adressée et qu'il fit disparaître discrètement dans sa poche.

– Bien! Allons retrouver Gwen et Clem. Ensuite, nous passerons à l'offensive.

Le Docteur lança les moteurs de son vaisseau en lançant joyeusement:

– Etes-vous prêts? Allons-y!


evalyre  (29.06.2010 à 19:48)

"Le Docteur lança les moteurs de son vaisseau en lançant joyeusement:

– Etes-vous prêts? Allons-y!"

        Sur la place, Johnson entendit un bruit étrange. Elle brancha son micro.

– Vous avez entendu? C'était quoi?

Un de ses hommes, planqué dans un coin de la baie, surveillant l'autre entrée probable de la base, lui répondit:

– Je ne sais pas... Mais ici... Rien à signaler. Vous êtes certaine qu'il y a quelque chose là-dedans?

– Quand vous aurez fini de raconter des âneries, vous me préviendrez, Northman. Je vous rappelle que les dernières données de la puce indiquaient quelques dizaines de mètres dans le sous-sol. Pour l'instant, restez en faction. Ils ne pourront pas ressortir sans nous échapper.

– Bien reçu!

***

Day TWO

     De longues heures plus tard, dans le Tardis. Après une courte nuit agitée. Gwen tentait encore de calmer Clem qui avait reconnu Jack. Le Capitaine avait été contraint finalement de raconter la première rencontre avec les 456.

Au petit matin, le Docteur effectuait certains réglages avec Ianto. Jack regarda autour de lui, pensif, les mains sur les hanches.

– Il va nous falloir tout de même une base pour y établir notre QG.

– Nous pourrions utiliser celle de Torchwood Londres. L'entrepôt est désaffecté depuis la bataille... Et les dossiers pouvant relier le lieu à Torchwood ont mystérieusement disparus, complèta Ianto, visiblement très satisfait de lui-même.

Jack sourit, l'air entendu.

– Je te crois sur parole... Alors va pour Torchwood Londres.

– Super! Londres en ce moment est rellativement calme, déclara le Docteur en relançant le Tardis qui quitta le parc de Cardiff pour atterrir directement dans le hangar londonien.

– Aucune présence humaine dans les environs, affirma le Docteur une fois le Tardis stabilisé. C'est parfait! Nous allons pouvoir mettre en place nos émetteurs d'ondes.

Le Docteur s'arnacha de câbles, de ferrailles en tout genre et sortit du Tardis suivi par un Ianto souriant.

Le téléphone de Gwen sonna. Elle répondit après avoir échangé un regard entendu avec Jack.

– Ah! C'est toi, mon chéri? Non... Non... ça va... Je ne peux pas te dire... Nous pouvons être sur écoute... Oui... oui... Je te promets... Moi aussi, mon ange... A bientôt...

– Tu as bien fait de ne rien dire, Gwen... Par contre, il faudrait que tu contactes Loïs Habiba, avec le brouilleur de ligne. Il faudra qu'elle nous aide à ralentir Frobisher.

Gwen acquiesça aussitôt et Jack sortit à son tour, tout harnaché.

– Clem, vous devriez dormir un peu...

– Mais vous ne comprenez pas? Ils arrivent... Ils arrivent! Répèta-t-il, terrifié.

– On va les empêcher... Nous sommes avec le Docteur... Même Jack se repose sur lui. Et c'est peu dire, je vous assure... Allez, dormez un peu, Clem... Ici, vous êtes en parfaite sécurité.

Elle se montra encore plus persuasive et parvint à calmer un peu le vieil homme qui s'allongea sur un petit canapé et ferma les yeux.

Gwen composa aussitôt le numéro de Loïs, mémorisé sur les ordinateurs de Torchwood, branchés temporairement sur le Tardis.

*** 

         Dans les bureaux des représentants du gouvernement, Loïs était en train de se renseigner sur Torchwood à l'insu de ses chefs, lorsque son téléphone sonna. Elle décrocha, éteignant fébrilement la fenêtre d'informations.

– Allô?

– Loïs? Loïs Habiba?

– Oui...

– Surtout gardez votre calme et contentez-vous de répondre « oui » ou « non » à mes questions. Je m'appelle Gwen Cooper, de Torchwood. Et j'ai besoin de vous.

Surprise, Loïs préféra obéir à Gwen.

– Nous savons que l'ordre de nous supprimer vient de votre patron, Frobisher. Mais surtout, nous avons la solution... Nous savons qui... Et pourquoi... Mais il nous faut quelqu'un dans la place, pour savoir comment vous comptez agir face à une éventuelle attaque. Si vous souhaitez vous joindre à nous, je vous attends au café *** dans *** Street. Dans exactement trente minutes.

Loïs hésita un quart de seconde, puis accepta en raccrochant. Au moment où Mme Spears entra dans la pièce, elle demanda:

– Puis-je prendre une pause, Madame? Je n'arrive pas à me concentrer quand je reste trop longtemps confinée dans une pièce...

– Eh bien, sortez cinq minutes...

– A vrai dire, Madame, je ne me sens pas très bien... peut-être vais-je devoir consulter un médecin. Je serais plus tranquille si j'allais à l'hôpital. Pour être sûre...

Mme Spears, peu amène, l'observa attentivement.

– Si vous le dites... Mais si je ne vous revoie pas, considérez notre collaboration comme du passé... Avec ses conséquences... Est-ce compris?

– Bien entendu, Madame... Merci.

Loïs récupéra ses affaires et se précipita vers la sortie, avant que Mme Spears ne change d'avis.


evalyre  (03.07.2010 à 23:16)

    Dans le hangar. Ianto était parti ravitailler l'équipe. Après avoir tourné un bon moment, Clem avait fini par s'endormir sur l'unique canapé laissé dans le hangar. Le sommeil parfois agité. Jack et le Docteur mettaient en place les derniers éléments d'un émetteur d'ondes, qui ressemblait plutôt à une cabine de douche rudimentaire faite de métal et de fils électriques reliée aux ordinateurs de Torchwood, eux-mêmes posés sur des bidons en métal vides. Préoccupé, Jack finit par rompre le silence concentré qui régnait jusque-là dans le hangar.

« – J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, Docteur, mais je reste convaincu que ce qui a dû m'arriver devait être terrible pour que vous décidiez d'intervenir et de rester m'aider à détruire ces aliens.

– Vous voulez vraiment une réponse, Jack?

Le Capitaine, qui regardait le Docteur, baissa les yeux, un peu déçu. Le Docteur poussa un léger soupir.

– Je ne vous ai raconté qu'une infime partie de ce qui s'est passé.

– Comment ça? Vous m'avez parlé de la destruction complète de la base de Torchwood 3, de la folie frappant Londres et la population mondiale, de millions d'enfants arrachés à leurs familles pour être livrés à des trafiquants de drogue intergalactiques, du sacrifice que j'aurais fait de mon propre petit-fils et de la haine que ma fille aurait pour moi... Ce n'est rien d'après vous?

– Croyez-moi... Moins vous en saurez, mieux ce sera...

Jack émit un petit rire ironique.

– Ah tiens! C'est moi qui dit ça d'habitude...

Frappé par une idée déplaisante il reprit:

– Et... Mon équipe... Vous avez dit qu'ils étaient sortis de l'attentat sains et saufs... Mais...

Il hésita, puis ajouta:

– Enfin... Gwen est enceinte, et...

– Oh! Quelle bonne nouvelle! Vous devez être très content, n'est-ce pas?

Avec un petit air soudain attristé, Jack murmura alors:

– Encore un enfant qui grandira sans me voir vieillir...

– Je suis désolé, Jack.

– Je sais... Vous me l'avez déjà dit... Le point fixe. L'aberration. Je dois m'y faire... C'est tout... Mais ne changez pas de sujet, je vous prie... Répondez à ma question. Qu'est-il arrivé à mon équipe?

– Écoutez, Jack, quoiqu'il ait pu se passer, tout a disparu... Le futur que j'ai connu a été modifié. Concentrons nos efforts afin d'éviter la panique de la population et la mort injuste de nombreuses personnes. Et quand tout sera terminé, vous retrouverez votre base à Cardiff. Gwen aura un beau bébé et M. Jones sera à vos côtés.

Pensif, Jack hocha la tête, puis murmura, comme pour lui-même:

– Alors... Si ce n'est pas Gwen... C'est...

La peur brilla soudain dans ses yeux, lorsqu'il demanda:

– Qu'arrivait-il à Ianto, si...

Croisant le regard navré du Docteur, Jack s'arrêta subitement. Le Seigneur du Temps déclara alors gravement:

– Si vous tenez à lui, Capitaine, n'attendez pas trop longtemps...

– Pour quoi faire?

Le Docteur prit un air entendu:

– Croyez-moi sur parole. C'est tout. Et je ne rajouterai qu'une chose: je suis vraiment ravi de vous retrouver, Jack. »

La tendresse inédite que le Docteur mit dans ces mots interpella Jack soudain très ému.

 ********************

Bien plus tard, alors que les préparatifs de l'émetteur semblaient bien avancés, Gwen refit son apparition dans le hangar.

« – C'est bon, Jack! Loïs est morte de peur, mais elle accepte de nous aider.

Sur ces mots, elle brancha son ordinateur portable sur le réseau de fortune. Une image animée apparut. Triomphante, Gwen, la montre à Jack.

– Et voilà! Grâce au lentilles spéciales de Torchwood, nous avons accès au cœur même du QG du gouvernement. Nous saurons pas à pas ce que Frobisher et le Premier Ministre décideront. Surtout si les 456 entrent en contact avec la Terre.

– Ce que nous tenterons d'éviter! Eh bien, c'est parfait! S'exclama Jack en se frottant les mains.

– Ah! Gwen! Tu as pu trouver des infos concernant la femme qui surveillait le hub?

Tout sourire, à la manière d'un magicien, Gwen fit apparaître un dossier qu'elle tendit au Capitaine.

– Oh oui! Il s'agit du Commandant Johnson .Une dure à cuire. Mais avec ce que l'on tient d'elle, on ne devrait pas avoir trop de problèmes pour la localiser et la neutraliser avant qu'elle ne nous trouve...

Impressionné, Jack parcourut rapidement le dossier.

– Mais où as-tu pêché ces informations?

– J'étais flic dans une autre vie, rappelle-toi.. Et je n'étais pas trop mauvaise... C'est d'ailleurs pour ça que tu m'as engagée, non?

Sur cette réplique malicieuse, Ianto arriva, surchargé de sacs à provisions divers.

– Mais où étais-tu passé? Interrogea Jack, vaguement inquiet.

– Eh bien, figure-toi que traverser Londres en bus et en métro, ce n'est pas de tout repos. J'en ai profité pour renouer avec de vieux contacts qui pourraient nous être utiles...

– Ah oui? Ils sont fiables?

Ianto arbora un petit sourire.

– Eh bien... Autant que moi... Sinon, je n'aurais pas pris la peine de les revoir...

Le Docteur se mit à sourire en voyant la moue dubitative du Capitaine et le calme tranquille de son équipier.

– Ah! J'ai justement trouvé des chambres libres chez un de ces anciens amis... De quoi nous reposer si nécessaire... Et j'ai de quoi faire à manger, du café, et puis, je me suis permis de prendre un nécessaire de toilette chacun...

Gwen poussa un petit cri de surprise ravi en lui sautant au cou:

– Oh! Ianto! Tu es génial!

Le jeune homme, vaguement embarrassé, lui répondit avec le petit sourire modeste et amusé qui n'appartenait qu'à lui. Il avait plutôt l'air de bonne humeur. Londres semblait parfaitement lui convenir.

– Bon! Je vais préparer le repas... Oh! Jack?

Surpris, ce dernier sortit de ses pensées.

– Oui?

– Tu trouves de quoi dresser la table?

Sur cette demande malicieuse, Ianto s'éclipsa avec les victuailles, laissant un Jack tout étonné, et un Docteur plus qu'amusé. Quant à Gwen, elle ne semblait pas avoir tout compris. Après un temps, elle déclara, devant un Jack plus que songeur :

– Bon... Eh bien... Moi, je vais voir comment va Clem. »

*******************


evalyre  (08.07.2010 à 20:45)

    Depuis quelques temps, Ianto ne cessait de lancer de petites remarques anodines sur le couple qu'ils étaient censés former. D'accord, il ne le niait pas... Ils étaient en couple. Mais de là à prendre un engagement définitif. C'était autre chose. Dans un sens, Jack appréciait ce jeu de faux-semblant avec le jeune gallois. Le jeune homme lui offrait sa présence, son admiration et sa loyauté, sans réserve, sans condition... Jack se servait. Sans prendre de gant, usant et abusant avec délectation de sa position de chef et d'amant expérimenté. Ianto était souvent demandeur. Jack insatiable. Ianto lui pardonnait tout et l'admirait sincèrement. L'ego de Jack en savourait la moindre démonstration.

    Mais depuis quelques jours, les remarques sibyllines de Ianto semblaient indiquer que les choses devaient changer. Que le jeune homme était sérieusement en train de revoir les termes de leur contrat implicite. Jack Harkness n'était pas tombé de la dernière pluie. Toutes ces allusions à ce que les autres disaient ou pensaient d'eux, la lueur d'espoir tangible qui éclairait le visage de son amant évoquant leur vie de couple... Tout, Jack le savait, tout portait la marque d'un changement d'état d'esprit. Après avoir tant offert, Ianto voulait savoir désormais ce qu'il pouvait recevoir de la part du Capitaine Jack Harkness. Et lui signifier que le don gratuit et sans retour de lui-même ne lui convenait plus. Ne lui suffisait peut-être plus.

Alors, Jack avait botté en touche. Oui. Soulagé que Ianto ne lui demande pas plus que des remarques acides ou des réflexions lapidaires sur les couples. Le gallois attendait une sorte d'officialisation, un engagement de la part de son amant. Et Jack savait qu'y répondre, impliquerait forcément des sentiments. De dire ce qu'il ressentait à son jeune employé en demande de tout autre chose à présent que sa simple présence. Mais à ce jeu-là, Jack Harkness n'avait jamais été bon.

Pour lui, aimer rimait toujours avec souffrir. Avec Atroce. Avec Perte et Chagrin. Les êtres qu'il avaient réellement chéris avaient disparus. Tous. Ou disparaîtraient. Tous...

Une malédiction qu'il ne pouvait attribuer à sa condition d'immortel seule. Tout n'avait-il pas commencé le jour de la mort de son père? De la disparition de Gray?

     Sous une apparence désinvolte et volage, il s’était forgé une armure contre l'amour inconditionnel par peur de l'abandon. N'avait-il pas reproché au Docteur de l'avoir abandonné ? Surtout depuis qu'il s'était découvert la faculté étrange de revenir d'entre les morts?

Quand il avait vraiment aimé, il s'était souvent contraint au silence. Surtout depuis qu'il se savait condamné à survivre à tout. Il avait alors appris à ne plus rien avouer. A ne plus s'engager, à laisser les êtres aimés libres de leurs choix et de leurs actes. Il l'avait fait avec la mère d'Alice. Considéré comme dangereux pour son enfant, il avait même accepté de s'éloigner. De ne voir grandir sa fille que de loin. De ne découvrir son petit-fils qu'en de rares occasions.

Car oui, il était dangereux. Alice ne venait-elle pas de le lui dire clairement? Justement le jour où il avait essayé de prendre Steven afin de résoudre son enquête sur les 456. Sans se soucier des conséquences? Le Docteur, ne le lui avait-il pas confirmé, en racontant comment il n'avait pas hésité à sacrifier Steven? Parfois, il se faisait peur : s'il devait se trouver dans une situation identique à celle décrite par le Seigneur du Temps, il n'était pas certain d'être capable de prendre une décision différente.

Bref, quand le cœur n'entrait pas en ligne de compte, le Capitaine Jack Harkness s'en portait toujours mieux. Pour sa propre tranquillité d'esprit comme pour ceux qui avaient le malheur de s'attacher à lui. C'était exactement ce qu'il avait apprécié dans sa relation avec Ianto. Au début.

S'il lui fallait une autre preuve, le Docteur ne venait-il pas de sous-entendre que le jeune homme avait pu risquer sa vie contre les 456? À cause de lui...

     Comme il détestait ce mea culpa permanent qui lui vrillait sans cesse les entrailles. A croire qu'il devait porter éternellement cette croix depuis le jour funeste où il avait lâché la main de son frère... A croire qu'il était condamné. Et que malgré le fait d'avoir tenté d'effacer ce souvenir, malgré tout ce qu'il avait pu apprendre, malgré ses nombreux voyages et tant de mondes sauvés, et malgré sa nouvelle façon de vivre, il n'avait pas le droit d'embarquer quelqu'un dans sa galère sous peine de le voir inévitablement chavirer. Ianto était si jeune. Il avait déjà tant souffert... Il ne méritait pas de subir la malédiction de Jack. Parce que s'il réfléchissait un peu, Jack aimait profondément son jeune équipier. Il avait peur des conséquences... Pour Ianto... Dès le début, il avait tenté de se raisonner.

     Et puis, qui n'aimait-il pas, après tout? Jack attirait. Il n'avait qu'à se servir. Et paradoxalement, il se servait. Sans hésiter. Il avait tant besoin d'être aimé, au beau milieu d'une solitude insupportable, qu'il en venait à aimer beaucoup de monde... Rose, le Docteur, Mickey, Martha, Owen, Tosh, Gwen, et même Rhys. Oui... Il n'en fallait pas beaucoup pour faire basculer le respect ou l'admiration en amour. N'avait-il pas aimé Jack Harkness, le vrai, au premier regard? N'avait-il pas engagé Ianto et Gwen pour une attirance étrangère à de quelconques compétences?

   De toute façon, la question n'était pas là... Il aimait Ianto. Il ne pouvait se le cacher. Mais était-il prêt à souffrir? A risquer de le perdre comme il avait déjà perdu tant d'êtres chers?

   Non... Parce qu'il aimait Ianto, Jack se devait de le protéger. Et d'abord de lui-même. Le laisser à distance. Ianto méritait d'être enfin heureux après avoir tant aimé Lisa. Et Jack ne se sentait pas capable de lui offrir ce bonheur. Il le laisserait s'éloigner de lui, s'il le fallait, justement parce qu'il l'aimait sincèrement. Quoique cela lui coûte...

***************


evalyre  (12.07.2010 à 12:04)

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