HypnoFanfics

Prologue

 

L'équipe se trouvait dans le hub, occupée comme à son habitude. Tosh pianotait sur son clavier, classant les dernières données étudiées concernant la faille; Gwen travaillait sur un programme d'étude des différents aliens qu'ils avaient déjà croisé; Owen étudiait des échantillons de pierres ramenées par la faille tandis que Ianto préparait son fameux café qui revigorait les troupes. Quant à Jack, les mains dans les poches, il observait ses collaborateurs. Souriant, il se dit qu'il profitait peut-être de son rôle de chef et du professionnalisme de ses employés. Se rapprochant d'eux, il s'adressa à toute la bande.

- Eh, ça vous dit d'aller boire un verre quelque part ?

Owen leva la tête de son travail, le regard pétillant de malice.

- Si c'est la tournée du patron, c'est ok pour moi.

Gwen hocha la tête, soulagée de faire une pause.

- Ça marche pour moi aussi.

Jack sourit.

- Alors on est partis. Tosh, arrête ta machine, ma belle et toi, Ianto, pose ces tasses. On y va.

Mais avant que les membres ne puissent seulement enfiler leur veste, l'alarme résonna dans tout le hub. Une lumière blanche aveuglante éclata tel un flash et, une seconde plus tard, le hub était silencieux. Gwen se releva, la tête lui tournait.

- Mais que s'est-il... commença-t-elle, avant de s'apercevoir qu'il ne restait plus qu'elle et Ianto dans la pièce.

Elle s'approcha du jeune homme, hébété.

- Ianto, tu vas bien ? Où sont passés les autres ?

Son équipier leva vers elle un regard qui montrait combien il était dépassé par les évènements. Il répondit d'une voix blanche.

- Je n'en sais rien, Gwen. On dirait que la faille a encore fait des siennes. Ils ont dû être emportés ailleurs, reste à savoir où.

La jeune femme se ressaisit rapidement. Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose leur arrivait, ils allaient s'en sortir. Elle reprit un contrôle faisant illusion et se dirigea d'un pas rapide vers les ordinateurs.

- D'accord, pas de panique. Je vais étudier ce qui vient de se passer. Toi, essaye de retrouver leur trace en localisant le bracelet de Jack ou leurs oreillettes. Après tout, si elles sont équipées d'un traceur, il y a bien une raison. C'est le moment de vérifier. Allez, au travail ! Ils seront rentrés pour le dîner.

 

 Chapitre 1

 

Jack reprit conscience au milieu de nulle part. Ouvrant les yeux, il regarda autour de lui cherchant à localiser leur position. Owen et Tosh se réveillaient à ses côtés, aussi intrigués que lui. Ils se relevèrent presque en même temps, regardant l'endroit où ils avaient atterri. Ils se trouvaient apparemment dans une immense forêt touffue, une jungle même. La végétation était variée et dense et ne semblait pas ouvrir de chemin à nos aventuriers. Jack, en bon chef, s'approcha de ses équipiers, s'assurant dans un premier temps qu'ils n'étaient pas blessés.

- Ok. Je ne sais pas où nous sommes tombés donc soyons sur nos gardes et restons groupés. Owen, Tosh, je propose que nous partions à la découverte de notre nouvel environnement. Nous devons découvrir ce qui nous a fait arriver ici et pourquoi. Ainsi nous pourrons rentrer chez nous.

Le sourire ravageur du Capitaine eut l'effet escompté et ses collègues retrouvèrent un peu le moral. Le médecin y alla même d'une boutade, fidèle à lui-même.

- Chouette, depuis le temps que je voulais partir en vacances. Ici, dépaysement garanti. Alors, on y va, mon Capitaine ?

C'est ainsi que la petite troupe se mit en marche au hasard, droit devant elle. Après de longues minutes passées à se frayer un chemin pour avancer au milieu des arbres et des plantes de toutes sortes, ils arrivèrent à une petite cascade qui se jetait dans un lac. Heureux mais toujours méfiants, ils purent étancher leur soif avant de continuer leur route. Owen s'arrêta soudainement.

- Regardez de ce côté, on dirait une plantation. Il y a des arbres fruitiers. Qui a faim ? S'enquit-il d'une voix joyeuse.

Le jeune homme s'élançait déjà vers les fruits lorsque Jack l'arrêta d'un geste.

- Arrête, Owen, attends. S'il y a des fruits cultivés ici, cela veut dire que des gens vivent dans les parages. Nous devons nous montrer prudents, le terrain est peut-être piégé. Ce n'est pas le moment de nous prendre une balle.

- Mais j'ai faim, moi, grogna le médecin, boudeur.

Cependant tous trois avancèrent à couvert, scrutant les environs avec attention mais ils n'aperçurent rien de suspect et n'entendirent aucun bruit. Alors ils se rapprochèrent de la tentation et, surveillant toujours les alentours, ils avalèrent rapidement quelques fruits après les avoir examinés. Ceux-ci étaient succulents et juteux et la petite équipe se trouva vite rassasiée et réconfortée. Jack sourit à nouveau.

- Bien, allons étudier le reste de ce charmant endroit mais prenons quelques fruits avec nous, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver.

Une heure plus tard environ, exténués, ils arrivèrent au pied d'une petite montagne. Ils en savaient désormais un peu plus sur le lieu où ils se trouvaient mais cela ne les aidait pas vraiment. Ils avaient apparemment été transportés sur une île éloignée de tout car aucun rivage n'était en vue, du moins pas du côté qu'ils avaient pu observer. Mais de nombreux arbres fruitiers garnissaient le sol, des fleurs colorées parfumaient l'air et charmaient la vue, des oiseaux volaient ou chantaient, posés sur de longues branches et quelques animaux encore inconnus mais à priori pacifiques batifolaient, cachés dans les buissons.

- Que faisons-nous, Jack ?

Tosh était perdue au milieu de toute cette végétation, cette nature qu'elle ne connaissait pas et Owen, bien qu'il fit de son mieux pour le cacher, n'était guère plus à l'aise que la jeune femme, étant citadin dans l'âme.

- Avançons encore, il doit bien y avoir quelqu'un sur cette île, quelqu'un qui pourra nous renseigner et nous aider à rentrer chez nous. Jack sourit. Allez, mauvaise troupe, en route.

Le jour commençait à décliner mais l'équipe ne savait pas quelle heure il pouvait être réellement, leur montre n'indiquant peut-être pas l'heure de ces lieux, mais, si la nuit tombait, une chose était sûre, ils devraient trouver un abri.

Deux ou trois kilomètres plus loin, derrière la végétation, une clairière s'ouvrait, donnant sur une petite montagne avec, à sa base, une ouverture, certainement une grotte. Intrigués, les membres de l'équipe se regardèrent avant de s'en approcher d'un seul mouvement sans même se concerter. Ils arrivèrent ainsi devant l'entrée de ce qui était effectivement une grotte d'où aucun son ne sortait. L'entrée en était faiblement éclairée mais il était impossible de savoir ce qui pouvait se cacher à l'intérieur. Owen s'avança un peu plus.

- Ça me parle pas trop, cet endroit, Jack. Que fait-on ? On cherche ailleurs ou on entre ?

Le médecin savait qu'il était inutile de poser cette question car il connaissait trop bien son chef pour ne pas savoir ce qu'il allait faire. Jack le regarda, un petit sourire en coin.

- Voyons, Owen, une grotte mystérieuse sur une île inconnue, une seule chose à faire : on y va.

Et tous entrèrent dans un lieu où les découvertes allaient se succéder.

Ils s'aperçurent que de petites caches avaient été percées dans les parois sur une distance qu'ils ne pouvaient estimer et que chacune abritait une torche allumée. L'équipe pouvait ainsi voir où elle mettait les pieds sans problème d'autant plus que le sol était assez régulier. Avançant toujours, ils finirent par entendre de faibles bruits sans parvenir toutefois à les identifier. Jack s'arrêta et fit signes à ses coéquipiers de faire de même. Scrutant le chemin devant eux, le Capitaine fronça les sourcils.

- On dirait... commença-t-il sans continuer.

- Quoi, Jack, qu'y a-t-il ? Tosh était nerveuse.

Leur chef reprit, toujours pour lui-même.

- Non, c'est impossible. Il se retourna vers le reste de la troupe. Continuons d'avancer, je pense que nous ne craignons rien.

L'équipe, qui avait foi en son Capitaine, fit ce qu'il avait dit et, au bout de quelques minutes, ils débouchèrent sur ce qui pouvait être qualifié d'immense salle. De nombreuses torches en éclairaient les différents niveaux car de nombreuses roches en parsemaient les flancs. Cette grotte n'avait rien de particulièrement intéressant, elle n'était pas spécialement belle mais ce qu'ils y virent les laissèrent sans voix. Seul Jack murmura.

- J'avais raison.

owhar  (12.06.2010 à 14:16)

Chapitre 2

 

L'immense salle était donc éclairée de part et d'autre par de nombreuses torches et la raison de l'étonnement de la fine équipe était devant eux, dans tous les coins. Des dizaines d'enfants leur faisaient face, immobiles et silencieux. Owen rompit le silence pesant qui s'était installé.

- C'est quoi, ce bordel, Jack ? Qui sont tous ces gamins ? Où sont leurs parents ?

Jack lui fit un signe de la main pour lui dire de se calmer avant d'avancer lentement en direction des enfants qui n'avaient pas bougé. Il leur sourit gentiment, levant les mains en un geste qu'il voulait pacifique.

- Bonjour. Nous sommes perdus et nous avons besoin d'aide. Pouvez-vous nous aider ?

L'un des petits s'avança tranquillement.

- On peut vous donner à boire et à manger mais d'où venez-vous ? Personne ne vient jamais ici. Vous êtes les premiers étrangers que nous voyons.

Jack haussa les épaules.

- Le problème est là, nous ne savons pas. Mes amis et moi, nous étions... chez nous et brusquement nous sommes arrivés ici.

Jack essayait de peser ses mots face à ces petits inconnus et de ne pas se laisser déstabiliser par leur apparence mais ce n'était pas facile.

En effet, les enfants avaient l'air calme et docile, ce qui était, d'un certain côté, rassurant. Leur aspect physique, en revanche, l'était moins. Tous les enfants présents avaient les cheveux longs et ébouriffés et n'étaient vêtus que d'un léger tissu recouvrant leur torse et leur ceignant la taille. Pour ce qu'il pouvait en juger, ils paraissaient avoir entre six et douze ans environ et il était extrêmement difficile de distinguer un garçon d'une fille car ils se ressemblaient tous. Ces enfants étaient fins et musclés, leurs corps paraissaient souples et déliés et les traits de leurs visages étaient parfaits. Oui, ces gamins semblaient parfaits, du moins physiquement; trop parfaits.

Jack regarda Owen et Tosh qui s'étaient avancés à ses côtés. A voir leur tête, les mêmes pensées les traversaient.

- Que fait-on, Jack, demanda une nouvelle fois la jeune femme qui n'avait pas l'air très à l'aise en ces lieux.

Son patron lui prit la main gentiment, la serrant légèrement pour lui donner du courage.

- Ma belle, on va le savoir. Nous sommes invités par ces petits, profitons-en. Et Jack se retourna vers celui qui leur avait parlé.

- Si tu es toujours d'accord, on aimerait bien manger un morceau et nous reposer.

L'enfant hocha la tête avant de se détourner et de partir.

- Suivez-moi, étrangers.

Leur guide passait d'un rocher à l'autre sans aucun souci, ne marchant sur les surfaces plates et lisses du chemin que par intermittence. L'équipe de Torchwood lui emboîta le pas, suivie par tous les gamins. C'était comme s'ils ne faisaient qu'un.

Arrivés au fond de la grotte, ils prirent sur la gauche car une large ouverture avait été pratiquée dans la roche, conduisant à une autre pièce qui devait être la salle à manger; du moins ce qui pouvait s'en rapprocher le plus. De gros cailloux plats se trouvaient sur les côtés, avec sur chacun d'eux divers fruits et légumes et même de la viande et du fromage. Il y avait aussi de nombreux plats en bois. Assiettes, bols, cuillères... rien ne manquait. D'autres rochers, beaucoup plus petits, devaient servir de sièges.

L'enfant invita les visiteurs à s'asseoir tandis que d'autres leur apportaient de quoi se restaurer. Jack, Owen et Tosh étaient enchantés et en oublièrent momentanément leur situation délicate.

Cette nourriture et l'eau qu'ils consommèrent leur fit un bien fou. Jack reprit quand même ses esprits et, en tant que chef, partit à la pêche aux informations même si la fatigue commençait à se faire sentir.

- Donc c'est ici que vous vivez. Très chouette. Mais où dormez-vous et où sont vos parents ?

Le même enfant prit la parole d'une voix douce. Il devait s'agir du chef.

- Nous dormons dans une autre pièce, je vous la montrerais quand vous irez vous reposer. Mais nous n'avons pas de... parents. Il sourit avant de reprendre. Vous employez des mots étranges que nous ne connaissons pas.

L'équipe était surprise. Tosh enchaîna.

- Mais avec qui vivez-vous ? Qui s'occupe de vous tous ?

L'enfant regarda la jeune femme, un air étonné se dessinant sur son visage.

- Nous vivons avec nous, nous tous ici. Nous nous occupons chacun de nous. Enfin, tant que nous vivons dans la grotte.

- Que veux-tu dire ? Où vivez-vous mis à part ici ? Il y a d'autres enfants ailleurs ?

Owen semblait sincèrement choqué. Pour lui, il était impensable qu'autant de gamins soient livrés à eux-mêmes ainsi, même s'ils étaient orphelins. Il devait bien y avoir quelques adultes sur cette île. Mais, si c'était le cas, que faisaient-ils en laissant ces gamins vivre dans ces conditions ?

L'enfant continua patiemment de leur expliquer les choses.

- Lorsqu'on est trop petits, on vit dans une partie de la Grande Maison où les dames s'occupent de nous et lorsque nous devenons trop grands pour rester dans la grotte, nous retournons dans la Grande Maison.

Jack l'interrompit à ce moment, intrigué.

- Qu'est-ce-que la Grande Maison?

Pour la première fois, l'enfant sembla indécis, troublé, comme réticent à continuer ses explications.

Il enchaîna quand même d'un ton moins assuré.

- C'est là que vit notre Maître. Venez, je vais vous montrer l'endroit où nous dormons. Vous pourrez vous reposer.

Et il se leva, comme les autres enfants et l'équipe fut contrainte de les suivre.

Ils arrivèrent effectivement dans une autre salle dotée de peaux tannées posées à même le sol. Celle-ci était beaucoup moins éclairée mais alimentée par une petite source intérieure sur les bords de laquelle quelques vêtements séchaient. L'endroit était agréable, comme le reste de la caverne mais il fallait bien le reconnaître, le tout manquait de confort même si l'indispensable à la survie des enfants était présent.

L'enfant proposa à l'équipe de s'allonger et de se reposer s'ils le désiraient, la nuit étant venue, ce qu'ils firent sans attendre, imité par leurs hôtes. Il faisait bon comme dans le reste de la grotte et tout était calme. Avant de s'endormir, Jack tint à remercier le garçon.

- Je te remercie pour ton accueil... Au fait, quel est ton nom ? Moi, c'est Jack et voici Owen et Toshiko.

L'enfant fronça les sourcils, déconcerté.

- Un... nom ? Je ne sais pas ce que c'est, nous n'en avons pas.

Ce fut trop pour la fine équipe. Mais qui étaient ces gamins et d'où venaient-ils ? L'endroit où les membres de Torchwood avaient atterri était-il donc si différent de chez eux ? Le Capitaine essaya de ne pas montrer sa surprise. Il reprit, tentant de s'expliquer.

- Un nom, c'est quelque chose qui sert à nous désigner. Chaque individu doit en avoir un pour se différencier des autres. Si quelqu'un veut te parler à toi seul, comment t'appelle-t-il ? Et entre vous, comment vous appelez-vous ?

L'enfant était décidément bien perplexe.

- On va juste vers la personne à qui on veut parler, c'est simple.

Owen intervint malgré ses yeux qui se fermaient tout seuls.

- Et à la Grande Maison, comment vous appelle-t-on ?

- Comme ça, c'est tout. On vient vers nous et on nous désigne. Bon, dormez maintenant.

Et l'enfant alla se coucher. Malgré les multiples questions qu'elle se posait, l'équipe ne mit pas longtemps à sombrer dans les bras de Morphée.

owhar  (13.06.2010 à 11:49)

Chapitre 3

Toshiko se réveilla la première. Doucement elle se redressa sur sa couche, regardant autour d'elle, ne sachant plus très bien où elle se trouvait puis tout lui revint en mémoire. Ses deux amis dormaient encore ainsi que plusieurs gamins et tout était toujours calme. Elle regarda sa montre qui fonctionnait parfaitement comme ils avaient pu s'en apercevoir et se rendit compte qu'elle avait dormi au moins sept heures. Après la longue marche que ses compagnons et elle avaient faits et le stress d'avoir été transportés au milieu de nulle part, tout cela était normal. Mais ils n'étaient pas là en vacances, ils devaient rentrer chez eux aussi décida-t-elle de réveiller Owen et Jack.

La jeune femme se laissa aller quelques secondes à contempler le charismatique docteur, encore plus beau endormi. Elle soupira. Jamais Owen ne s'intéresserait à elle, il fallait se rendre à l'évidence. Elle secoua doucement le jeune homme et le Capitaine qui se réveillèrent comme un seul homme.

- Allez, les garçons, il faut se remettre en marche.

Jack se leva d'un seul mouvement, reprenant les rênes.

- Tu as raison, nous devons chercher comment repartir mais nous devons aussi découvrir le secret qui se cache derrière ces enfants.

- Et voilà, j'en étais sûr, ronchonna Owen. Tu peux pas les laisser tranquilles, Jack. Après tout, ils n'ont pas l'air de se porter mal ni d'être malheureux mais nous, nous avons un sérieux problème.

- L'un n'empêche pas l'autre, cher ami, on peut faire les deux. Et ces gosses peuvent peut-être nous aider. Allons les rejoindre.

 

 Très loin de là, au hub

 

- Alors, Ianto, tu as trouvé quelque chose ?

Le ton était angoissé. Gwen leva la tête de la machine qu'elle venait d'utiliser à travers toutes les pièces sans succès. Le jeune homme la regarda, toujours inquiet.

Non, pas grand chose pour le moment si ce n'est un pic de la faille au moment de leur disparition mais ce n'est pas étonnant. Et toi, avec ton détecteur de particules spatio-temporelles, qu'as tu trouvé ?

La jeune femme haussa les épaules, découragée mais ne voulant pas se laisser aller.

- Pas grand chose de plus que toi, hélas. Il y a des résidus partout dans la pièce, ce qui confirme une disparition liée à la faille. Mais pourquoi ont-ils disparu et pas nous ? Qu'allons-nous faire, Ianto ?

- Je propose d'étudier les ondes de la faille avec le programme que Tosh a mis au point il y a peu. Son but est de relier les ondes et les résidus de l'ouverture pour trouver les points de départ et d'arrivée de ce qui a été transporté. A vrai dire, je ne connais pas vraiment le fonctionnement de ce programme. C'est Tosh, le génie, pas moi, mais je pense qu'en travaillant dessus, je pourrais y arriver. Il me faut juste du temps.

Du temps... mais en avaient-ils seulement ? Gwen ne le savait pas. Mieux valait éviter de penser à ça et travailler dur pour retrouver leurs camarades mais elle lui répondit quand même.

- D'accord, Ianto, fais ce qu'il faut. J'espère juste que nous en aurons suffisamment.

La jeune femme leva les yeux, pensive.

- Oh, Jack, où êtes-vous ?

 

 Sur l'île

 

L'équipe de Torchwood était retournée auprès des enfants occupés à différentes tâches. Certains se réunissaient pour le petit déjeuner tandis que d'autres travaillaient déjà. Ils sculptaient des plats, tannaient des peaux ou bien encore tissaient des vêtements. L'enfant, qui avait été le porte-parole de ses congénères depuis le début restait auprès des visiteurs car leur discussion avait repris. Jack tentait d'analyser ces enfants, fort de son expérience, et d'obtenir un maximum d'informations sans les heurter ou les effrayer. Sourire toujours aux lèvres, il continuait la discussion commencée la veille.

- Alors vous vivez ici, vous, les enfants, pendant une certaine période. Vous n'avez pas de nom et vous travaillez. Et il y a aussi la Grande Maison où vous vivez avant et dans laquelle vous retournez après... après quoi, au fait ? A quel âge retournez-vous dans la Grande Maison ?

L'enfant regarda à nouveau Jack d'un air étrange. Une expression perplexe s'était à nouveau peinte sur son visage.

- Je ne sais pas.

Jack l'encouragea.

- Toi, par exemple, quel âge as-tu ?

L'enfant reprit, de plus en plus désemparé.

- Je ne sais pas.

Ce fut au tour du Capitaine et de ses camarades d'être surpris. Il lui demanda :

- Tu ne sais pas quel âge tu as ? Ce n'est pas possible, voyons. Quand es-tu né ?

- Je ne sais pas.

L'enfant commençait à être tendu, inquiet. Jack pensa qu'il fallait relâcher la pression.

- Dis-moi, comment va-t-on à la Grande Maison ?

- Vous n'avez pas le droit d'y aller, personne ne se rend là-bas sans permission ou sans invitation.

- Mais que faîtes-vous si l'un de vous tombe malade ou se blesse ?

- Je ne sais pas, ça n'arrive jamais.

L'instinct de médecin d'Owen reprit le dessus.

- Aucun de vous n'est jamais malade ? Ni les garçons, ni les filles ?

L'enfant le regarda dans les yeux, confus, dérouté.

- Non, jamais, mais... il hésita et Owen lui sourit pour l'encourager.

- Oui, qu'y a-t-il ? Vas-y, tu peux parler.

- Vous avez dit... « garçons » et « filles »... qu'est-ce-que c'est ?

Owen regarda Jack et Tosh, incrédule.

- Mais c'est quoi, ça ? Une caméra cachée ou quoi ? On est tombé où, là ? Jack, ça sent pas bon tout ça. Je suis d'avis qu'on se barre vite fait.

L'enfant durant cet échange eut l'air complètement perdu et même terrifié. Jack le dévisagea tout en s'adressant au docteur.

- Je ne crois pas que ce soit une plaisanterie, Owen. Ces enfants sont réellement maintenus à l'écart de tout, volontairement. Ils sont coupés du monde et de toute forme d'éducation, même la plus sommaire. Pourtant, ils n'ont pas l'air malheureux. Nous devons percer ce mystère. Qui est derrière tout ça et pourquoi quelqu'un maintient-il des enfants dans l'ignorance la plus totale.

Jack se tourna vers ses amis, un sourire rayonnant illuminant ses traits.

- Les enfants, je propose de partir à la recherche de la Grande Maison et de ce mystérieux Maître. En route !

La fine équipe prit congé des enfants, les remerciant chaleureusement de leur accueil. Ils se remirent donc en marche en contournant la grotte, traversant de nouveau une zone où la végétation était dense, marchant de longues heures sans s'arrêter jusqu'à ce que la lumière du jour baisse et qu'ils soient trop fatigués pour continuer d'avancer. N'ayant pas à craindre une attaque d'animaux sauvages, les trois compagnons s'arrêtèrent au pied d'un grand arbre et s'installèrent du mieux qu'ils purent.

Tout en mangeant les provisions que leur avaient donné les enfants, ils firent le point sur leur situation. Owen exposa ce que tous les trois pensaient.

- Tu crois que nous allons bientôt arriver, Jack, puisque les gamins n'ont pas voulu nous dire où trouver cette fameuse maison. Si ça se trouve, il va nous falloir encore plusieurs jours de marche avant de l'atteindre.

- Je ne crois pas, Owen. Cette île n'est pas si grande que ça, tu sais. Je pense que nous y serons demain matin. Nous avançons lentement parce que nous ne pouvons pas nous diriger et que la densité de la végétation nous retarde. Il doit y avoir un chemin plus court. Enfin, pour le moment, dormons. Nous devons récupérer des forces. Après tout, nous ne savons pas ce qui nous attend même si rien de mal ne nous est arrivé jusqu'à présent.

Et les trois amis s'endormirent les uns après les autres sans que rien ne vienne troubler leur sommeil.

Le matin les accueillit, frais et reposés. Une belle matinée ensoleillée. Après un rapide petit déjeuner et une toilette sommaire grâce à l'eau d'une petite source qui s'écoulait non loin, Jack en tête, l'équipe reprit sa marche. Le Capitaine n'avait pas eu tort, la veille, car sur le coup de midi, ils débouchèrent dans une vaste clairière au fond de laquelle se dressait une montagne. Les deux hommes et la jeune femme se regardèrent. Toshiko s'adressa au Capitaine.

- Tu crois que c'est là, Jack ? On dirait que l'île s'arrête derrière cette montagne car les côtes sont plus proches et j'entends le bruit de l'eau.

- C'est possible, Tosh. Grimpons et nous verrons bien mais restez vigilants et préparez vos armes, on ne sait jamais.

Et l'ascension commença.

A vrai dire, après deux ou trois mètres seulement, un chemin praticable avait été tracé permettant ainsi de monter jusqu'au sommet sans rien escalader. Il fallut encore une quarantaine de minutes à l'équipe avant d'arriver sur un plateau dégagé. Ils s'arrêtèrent afin d'observer ce qu'ils avaient devant les yeux.

Une enceinte en pierre, fermée par un haut portail en fer forgé, entourait une propriété. Trop haute pour être escaladée, elle ne semblait posséder aucune autre ouverture. A l'intérieur, un grand parc fleuri et ombragé agrémenté de fontaines et de bancs en marbre offrait une vision paradisiaque de ces lieux. Quant à la maison en elle-même... pouvait-on parler de maison devant ce qui ressemblait à un manoir de style victorien, riche et majestueux ? De chaque côté s'élevaient des dépendances ou plutôt deux bâtiments plus bas, tout en longueur, différents de la maison principale. Tout semblait calme et tranquille mais il ne fallait pas se fier aux apparences.

- Qu'est-ce-qu'on fait, Jack ? On fonce ou on cherche une entrée masquée ?

Sur le visage du Capitaine jouait un sourire canaille.

- Et si on se faisait simplement inviter ?

- Que veux-tu dire ? Tosh était intriguée.

- C'est simple, les petits, regardez au niveau du portail, il y a une caméra et je pense qu'il y a aussi un système de surveillance sophistiqué. Allons nous annoncer.

Et le Capitaine, sourire aux lèvres, s'avança dans la lumière, suivi par ses compagnons moins rassurés que lui. Arrivés devant l'entrée, Jack aperçut une sonnette. Il appuya sur le bouton.

 

owhar  (14.06.2010 à 16:58)

Chapitre 4

 

Une voix de femme se fit entendre.

- Oui, qui êtes-vous ?

- Bonjour, désolé de vous déranger, je suis le Capitaine Jack Harkness et voici mes amis, Owen Harper et Toshiko Sato. Nous nous sommes perdus sur votre île. Pourrions-nous voir le maître des lieux, s'il-vous- plaît ?

Il y eut un instant de silence et la voix, jeune, reprit.

- Vous pouvez entrer.

Le portail s'ouvrit et l'équipe avança jusqu'à l'entrée principale.

Cet endroit était vraiment paradisiaque. De magnifiques plantes et fleurs en tout genre inondaient l'air de parfums subtils. Des arbres fruitiers offraient délicatement leurs fruits à qui les voulait et l'eau douce des fontaines coulait en un son cristallin. Tout cela donnait envie de s'asseoir sur les bancs à l'ombre des arbres pour se laisser aller à rêver et ne plus jamais repartir. Bien vite, cependant, l'équipe se reprit et se dirigea droit sur la fameuse Grande Maison dont la porte était largement ouverte.

Une jeune femme très belle les attendait sur le seuil, un timide sourire aux lèvres.

- Messieurs, Madame, soyez les bienvenus sur l'île de Mahalo. Entrez, je vous prie, le Maître vous attend.

Leur hôtesse les invita à la suivre. Ils traversèrent un long corridor où tout était richement décoré du sol au plafond. Des tableaux de maîtres, des lustres en cristal... l'équipe n'en croyait pas ses yeux et ils n'étaient pas au bout de leurs surprises.

Ils arrivèrent à l'étage, traversèrent un couloir flanqué de part et d'autre de portes en bois et arrivèrent devant une lourde double porte en bois d'ébène sculpté. La jeune femme frappa doucement trois coups et ouvrit les portes. Owen écarquilla les yeux, incrédule.

- Ouah, je veux vivre ici, Jack, tu m'entends. Je reste. T'en dis quoi, Tosh ?

L'informaticienne se tourna légèrement vers le jeune homme.

- C'est vrai que tout est magnifique ici, trop peut-être, mais je serais bien tentée de vivre dans un endroit pareil.

Jack gardait le silence, observant les lieux d'un air circonspect. Il n'y avait pas de mots pour décrire le luxe qui s'étalait sous leur regard ébloui. On aurait dit un palais des mille et une nuits avec ses larges et moelleux tapis persans, ses fauteuils bombés recouverts de soie colorée, l'argenterie et les couverts dorés qui traînaient de-ci, de-là, le large lit à baldaquins et tous les autres meubles également en bois sculpté. C'était un appartement où tout invitait à la paresse et à la luxure et dans lequel flottait un je ne sais quoi de... dangereux.

Jack et ses compagnons n'eurent pas le temps de faire de nouveaux commentaires qu'une porte dérobée s'ouvrit sur un côté pour livrer passage à un homme d'une cinquantaine d'années. Il marcha lentement jusqu'à un fauteuil qui faisait penser à un trône dressé au centre de la pièce. Il s'assit sans un mot puis daigna enfin observer les nouveaux venus. Ceux-ci faisaient de même et se posaient intérieurement la même question : mais qui était cet homme ?

De taille moyenne, plutôt corpulent, il avait un rien de nonchalant dans sa façon d'être. Il portait des draperies rouges brodées de fils d'or ainsi que des sandales en cuir et semblait à son aise. Toussotant pour s'éclaircir la gorge, l'homme prit enfin la parole d'une voix grave et basse.

- Bienvenus dans mon domaine. Qu'en pensez-vous ?

Owen réagit plutôt vivement.

- J'en pense qu'il est scandaleux de voir un tel luxe alors que de pauvres gamins vivent misérablement dans une grotte, loin de tout.

L'homme rit de bon cœur.

- Allons, allons, mon cher, ne vous énervez pas. Ainsi donc vous avez fait connaissance avec mes enfants. Bien, très bien. Voulez-vous boire ou manger quelque chose ? Ne vous gênez pas. Comme vous l'avez sûrement remarqué, nous ne manquons de rien.

Il tapa dans ses mains et plusieurs jeunes femmes entrèrent, les bras chargés de mets délicats. Elles s'agenouillèrent, les yeux baissés, et les présentèrent aux invités.

- Nous vous remercions mais nous sommes rassasiés. Nous n'avons besoin que d'une chose : rentrer chez nous. Pouvez-vous nous aider ?

Jack s'était approché de l'homme, sûr de lui et de son charisme. Leur hôte haussa un sourcil sceptique.

- Hélas, je crains que non. Notre île est généralement difficile d'accès. Je ne sais même pas comment vous avez pu arriver jusqu'ici et nous n'avons aucun moyen de la quitter.

Owen ricana.

- Quoi, vous êtes prisonniers, peut-être.

L'homme sourit.

- Vous me plaisez, jeune homme. Non, nous ne sommes pas prisonniers, seulement nous n'avons aucune raison de quitter ce Paradis. Nous sommes heureux ici, pourquoi aller ailleurs ?

Tosh osa alors intervenir d'une voix basse mais ferme.

- Si je puis me permettre, monsieur, qui êtes-vous et que faîtes-vous ici exactement ?

Leur hôte se leva et s'approcha d'elle, lui prenant la main pour la baiser.

- Très chère, laissez-moi me présenter. Je me nomme Archibald Anderson. Je suis... je crois qu'on peut dire que je suis rentier. J'ai découvert cet endroit lorsque j'avais vingt-cinq ans et j'en ai fait ce qu'il est aujourd'hui. Il a fallu six ans à mon équipe pour que tout devienne conforme à mes souhaits et je me suis installé dans mon domaine le jour de mes trente-et-un ans. Que rêver de mieux pour un anniversaire ? Depuis ce jour lointain d'il y a vingt-trois ans, je vis une vie merveilleuse. Mais pour répondre à votre seconde question, le plus simple est de vous faire visiter les lieux. Vous me direz ce que vous en pensez. Layssa va nous accompagner.

A ce nom la jeune femme qui les avait accueillis se leva et se joignit au groupe. Ensuite, la visite commença.

 

owhar  (14.06.2010 à 17:00)

Chapitre 5

Ils sortirent de la pièce dans laquelle ils se trouvaient par une autre porte et en traversèrent plusieurs autres du même style, ne voyant ici et là que des employés de maison, des femmes essentiellement. Tous les saluaient, baissant les yeux à leur approche. L'équipe leur rendait gentiment leur salut à chaque fois jusqu'à ce qu'Archibald Anderson leur lance cette petite phrase :

- Ce n'est pas la peine, ce ne sont que des domestiques.

Owen regarda Jack, haussant les sourcils d'un air interrogatif mais le Capitaine haussa, lui, les épaules et ne dit rien. Ils arrivèrent ainsi dans l'un des autres bâtiments, celui de droite, qui était très différent du manoir. Tout en briques rouges, il s'étirait sur deux étages et faisait plutôt penser à un établissement scolaire. Jack regarda leur hôte.

- Que faîtes-vous ici ?

Archibald lui rendit son regard, un petit sourire au coin des lèvres.

- Disons que nous sommes dans notre pouponnière. C'est ici que nos nourrices élèvent et éduquent nos jeunes enfants jusqu'à ce qu'ils deviennent autonomes. Je vous propose de sortir du bâtiment par cette porte ainsi nous passerons derrière nos locaux et vous pourrez observer l'autre partie du parc.

Jack, Tosh et Owen suivirent donc l'homme et Layssa qui leur jetait de furtifs coups d’œil. Le Capitaine lui fit un sourire charmeur auquel la jeune femme répondit en piquant un fard. Owen, en voyant cela, sourit de la même manière à Toshiko. L'informaticienne, gênée, lui sourit timidement avant de détourner les yeux.

Le petit groupe se retrouva donc dans un nouveau parc, plus petit et sombre du fait d'un grand nombre d'arbres touffus. Ici aussi, des bancs ornaient un chemin dallé conduisant à une grande et belle fontaine représentant des dauphins. Ce lieu était étrangement calme et invitait à la méditation. Les membres de Torchwood eurent soudain une envie irrésistible de s'asseoir au pied de l'un de ces arbres et de se laisser aller à rêver. Jack se reprit pourtant le premier et avança d'un pas décidé en entraînant ses camarades derrière lui. Ils arrivèrent ainsi à leur destination, entrant par une petite porte en bois.

L'équipe ne fut pas plus étonnée que ça, les lieux ne différant pas de la pouponnière. La seule différence résidait dans la présence de plusieurs adolescents, garçons et filles, ressemblant aux enfants de la grotte et qui allaient et venaient, certains avec des livres entre les mains, d'autres discutant simplement entre eux. Archibald Anderson s'arrêta dans le couloir.

- C'est ici que vivent et étudient ces jeunes gens, comme vous pouvez le constater. Si je voulais résumer, je pourrais dire que notre île, Mahalo, est une utopie dans laquelle nous vivons en paix sans aucune contrainte. Nous subvenons à nos propres besoins loin d'un monde que nous rejetons.

Toshiko regarda l'homme qui se trouvait devant elle, sceptique.

- Si je puis me permettre, monsieur Anderson, j'ai l'impression qu'il n'y a que des enfants ou des jeunes femmes, ici. Où sont les hommes ? Et pourquoi exilez-vous les enfants ?

Archibald Anderson sourit sans se laisser démonter.

- Belle et intelligente, tout ce que j'aime chez une femme. Ma chère, vous avez vu une bonne partie de l'île mais il y a encore des endroits que vous n'avez pas explorés. Nos hommes cultivent la terre dans les champs, prenant soin des fruits et légumes ou travaillent dans nos serres, par exemple. Il nous est indispensable de toujours avoir une longueur d'avance en cas de coup dur. Par chance, le climat sur cette île est prodigieux et sert nos projets. En ce qui concerne les enfants de la grotte, disons que c'est notre façon de vivre. Une fois la pouponnière quittée, les petits sont conduits là-bas pour apprendre à vivre par leurs propres moyens. Mais ils ne sont pas laissés pour compte. Nous les surveillons régulièrement de loin sans qu'ils le sachent pour ne pas fausser l'expérience. Passé une certaine période, ils sont autorisés à revenir et à vivre dans notre communauté, comme vous l'avez observé de vos propres yeux. Tout le monde est heureux ainsi.

Leur hôte leur sourit à nouveau, d'un sourire qui avait quelque chose d'artificiel.

- Vous êtes mes invités jusqu'à ce que vous trouviez le moyen de rentrer chez vous. Mi casa es su casa. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Layssa s'en chargera. Quant à moi, je me retire dans mes appartements. Messieurs-dames, je vous dis à bientôt.

Et leur hôte s'en alla. La jeune femme esquissa une révérence.

- Je vais vous montrer vos appartements. Si vous voulez boire ou manger, vous n'aurez qu'à sonner.

Se retrouvant dans la Grande Maison, sur la partie droite du premier étage, Jack, Tosh et Owen découvrirent leurs appartements. Ils en furent ébahis. Trois grandes pièces attenantes comprenant une chambre, un salon et une salle de bain chacune, dignes des suites d'un hôtel de luxe.

Layssa, après une nouvelle révérence, se retira discrètement tandis que l'équipe se réunissait dans la première pièce.

- On aurait pu tomber plus mal, Jack. Je prendrais bien une retraite anticipée, moi.

- Ne crois pas ça, Owen. Nous ne savons toujours pas où nous sommes et je pense qu'on nous cache des choses. Cet homme est trop courtois pour être honnête. A nous de trouver quoi. Une petite chasse au trésor vous tente, les enfants ?

- Tu penses à quoi, Jack ?

Eh bien, Tosh, si nous faisions une nouvelle visite des lieux, à notre rythme cette fois-ci. Dans un autre cas, je vous aurais proposé de nous séparer mais là, je ne le sens pas donc restons groupés. Commençons par les extrémités, ce qu'ils appellent la pouponnière et le... pensionnat. On reviendra dans la Grande Maison après. Les enfants, c'est parti.

owhar  (15.06.2010 à 13:32)

Chapitre 6

 

Au hub

 

- J'ai une piste Gwen, ça y est. Le programme de Tosh est génial. Cette fille est géniale.

Gwen hocha la tête d'un air convaincu.

- Je l'ai toujours dit. Dommage qu'Owen ne s'en rende pas compte. Qu'as-tu trouvé ?

- Et bien, si on étudie les ondes et les résidus de la faille, on trouve quelque chose de singulier. Tu sais qu'à chaque événement étrange, la faille s'active, ce qui provoque un pic d'énergie. C'est ce qui s'est passé quand ils ont disparu mais je viens de voir une chose qui m'avait échappé. Le pic est inhabituel. Il y a comme de petites fourches que l'on ne retrouve pas d'habitude, comme si l'énergie était... attirée par une autre source d'énergie. J'ai étudié les relevés et j'ai trouvé le même phénomène il y a tout juste un an. D'après ce que j'ai pu en juger, ça doit être dans un autre monde plutôt que sur une autre planète.

- Bien joué. C'est un bon début. Tu penses que ça peut nous aider ?

- Je crois, oui. Si on arrive à trouver le point d'origine de cette autre énergie, on pourra la faire converger jusqu'ici et récupérer tout le monde. Mais ce n'est pas tout, je suis remonté dans le temps et j'ai trouvé la même chose tous les ans à la même date depuis... tiens-toi bien... vingt-trois ans. Je ne sais pas encore ce que ça signifie ni même s'il y a eu d'autres disparitions mais je vais creuser de ce côté-là.

Ianto se sentait mieux. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour faire revenir Jack et ses amis et il touchait au but. Bientôt, il n'en doutait pas, il pourrait serrer son Capitaine dans ses bras. Gwen aussi allait mieux. Elle ne savait pas pourquoi elle n'avait pas été avalée par la faille comme ses amis mais ils allaient les retrouver sains et saufs. Ce n'était plus qu'une question de minutes, quelques heures tout au plus. Elle se dirigea d'un pas alerte vers les autres postes de travail.

- Je vais t'aider. A nous deux on va les ramener avant qu'il ne soit trop tard.

Gwen s'installa devant l'écran et les recherches continuèrent.

 

Sur l'île

 

L'équipe n'eut aucun mal à entrer dans la pouponnière qui, contre toute attente, n'était pas verrouillée. Ils entrèrent en silence, la nuit battant son plein. Tout était calme et sombre, hormis une lune pleine donnant un peu de lumière ainsi que de faibles veilleuses éclairant à peine les longs couloirs.

Jack, Owen et Tosh avancèrent le long des portes fermées. Aucune n’était verrouillée et ils en ouvrirent quelques unes pour découvrir essentiellement des salles de jeux pour tout-petits ainsi que des salles à manger. Rien d'extraordinaire. Cependant, arrivés au bout du bâtiment, là où des escaliers conduisaient à l'étage, ils découvrirent une porte renforcée et close, celle-ci. Intrigués, ils essayèrent de l'ouvrir sans succès car elle était munie d'une serrure spéciale. Comprenant qu'il ne leur servait à rien d'insister, ils montèrent donc à l'étage où rien ne venait troubler le silence tranquille de la nuit.

Ouvrant quelques portes, ils s'aperçurent qu'il s'agissait de dortoirs où les petits dormaient paisiblement. Ne voulant pas les déranger ni s'attarder, Jack et ses compères ne purent cependant s'empêcher de remarquer, avant de repartir, que tous avaient des cheveux longs et présentaient le même profil que les enfants de la grotte. Cela était décidément très étrange. Refermant derrière eux, ils redescendirent au rez-de-chaussée, sortirent et contournèrent les bâtiments par derrière.

L'équipe se sentit une nouvelle fois inexplicablement attirée par le mystérieux parc mais elle ne céda toujours pas à la tentation. Arrivés devant ce que Jack avait nommé le pensionnat, le Capitaine et ses compagnons ne furent pas étonnés de retrouver la même atmosphère et la même disposition des lieux que dans la pouponnière. Ouvrant quelques portes au rez-de-chaussée, ils découvrirent ce qui semblait être de banales salles de classes. Au bout du couloir, le même scénario se reproduisit. Une porte était fermée à clef. A l'étage, de jeunes gens et de jeunes filles dormaient à poings fermés. Une fois encore, ces adolescents ressemblaient à tous les autres pensionnaires de l'île.

- Jack, c'est quoi cet endroit ? Ces gosses se ressemblent tous et les garçons sont mélangés avec les filles. Qu'est-ce-qu'il fabrique, ce gros plein de soupe d'Anderson? Il parle d'eux comme de ses enfants mais même en admettant qu'il soit polygame, ils sont un peu trop nombreux pour être tous de lui, non ? Mais ça expliquerait la ressemblance. En tout cas, t'as raison sur un point : ça sent pas bon du tout, ici. Que fait-on ?

Cette question revenait fréquemment dans la bouche des collègues du Capitaine, bien plus que dans la plupart de leurs enquêtes mais il fallait avouer que cette île mystérieuse regorgeait de secrets et qu'ils se retrouvaient perdus face à cette situation. Alors, tout naturellement, Owen et Tosh se tournaient vers leur chef tant pour se rassurer que pour savoir quelle attitude adopter.

Jack, le regard dur, répondit fermement à son collègue.

- On doit découvrir la vérité. Ces gosses sont en danger, je le sens. Pour le moment, rentrons nous coucher. Demain matin, nous explorerons la maison principale et nous essayerons de faire parler Layssa. Je crois qu'elle veut nous raconter quelque chose. Et il y a ce parc, aussi. Passons par devant, c'est plus sûr.

Réintégrant leurs chambres, ils réussirent tant bien que mal à dormir quelques heures. Au petit matin, Layssa vint les réveiller et leur apporter un copieux petit déjeuner. Ensuite ils descendirent tous dans la pièce principale où s'affairaient plusieurs jeunes femmes. Interpellant l'une d'elles, Jack lui sourit.

- Bonjour, comment allez-vous ?

La jeune femme s'arrêta de travailler et baissa la tête en signe de soumission.

- Bien, monsieur, je vous remercie.

Le Capitaine reprit, essayant de la faire parler.

- Dites-moi, vous êtes sur l'île depuis longtemps ?

- Oh, depuis toujours, monsieur.

La jeune femme gardait les yeux baissés mais il était facile de voir qu'elle aussi ressemblait aux autres.

- Depuis toujours ? Vous êtes donc née ici. Il y a combien d'années ? Je sais que ça ne se fait pas de demander l'âge d'une jeune femme mais vous faîtes si jeune.

Son interlocutrice parut troublée comme si Jack parlait une langue inconnue.

- Et bien... c'est-à-dire...

- Laissez-moi deviner, vous ne savez pas.

- Je dois y aller, monsieur, désolée.

Et la jeune femme s'enfuit presque sous le regard étonné du Capitaine. Owen et Tosh revenaient vers lui l'air incrédule. Chacun avait discuté avec une domestique et obtenu le même résultat.

- Le mystère s'épaissit, Jack. Allons trouver Layssa.

Justement celle-ci sortait des appartements privés d'Archibald. Ils l'abordèrent.

- Layssa, nous voudrions vous parler en privé.

- C'est-à-dire que je n'ai pas trop le temps. Monsieur...

- Monsieur ne vous dira rien.

Jack lui adressa un sourire ravageur et la jeune femme se laissa fléchir. Tous ensemble ils se rendirent au rez-de-chaussée, dans un petit salon.

- C'est le moment de tout nous dire, Layssa. Que se passe-t-il vraiment sur cette île ? On a remarqué qu'il y a quelque chose d'étrange avec tous les enfants. Racontez-nous. Nous ne sommes pas n'importe qui. Nous appartenons à une organisation chargée d'aider les personnes en danger. Vous pouvez nous parler sans crainte.

La jeune femme hésita un long moment avant de se lancer.

- Nous sommes au service de monsieur Anderson. Nos vies dépendent de lui.

- Comment ça ? Que voulez-vous dire, demanda Tosh.

- Je ne sais pas exactement même si je suis la personne la plus proche de monsieur Anderson. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je n'ai jamais vu d'hommes ici et que les enfants n'étudient pas. Sur notre île, seul le Maître sait lire et écrire. Il est même extrêmement cultivé et instruit. Pas nous.

- Mais alors, que font les enfants dans les salles de classe ? Demanda Owen, intrigué.

- Et pourquoi n'ont-ils aucune identité et se ressemblent-ils tous ? Ajouta Jack.

Layssa semblait apeurée, comme si en trahissant les secrets de l'île, la punition allait être terrible.

- C'est ce que veux le Maître. Ils ne savent absolument rien alors ils sont en son pouvoir. Et ils se ressemblent parce que...

La jeune femme s'interrompit, de plus en plus tendue.

- Parce que... l'encouragea Jack.

- Ce sont les désirs du Maître.

- Mais il ne peut pas contrôler les naissances ni les gênes.

Tosh était perplexe. Layssa les regarda, gênée.

- Je vous en ai trop dit, je dois partir.

- Attendez ! Une dernière question. Owen s'approcha doucement d'elle. Vous êtes la seule à avoir un nom. Pourquoi ?

- Je ne suis pas née sur l'île...

- Comment ça ?

- Je suis arrivée ici avec monsieur Anderson quand j'étais bébé, il y a vingt-trois ans.

- Mais pourquoi vous a-t-il emmené avec lui ?

Owen avait l'air sincèrement surpris. La jeune femme piqua un fard et détourna le regard.

- Monsieur Anderson... C'est mon père, avoua-t-elle dans un souffle.

- Quoi ! Les trois amis avaient répliqué en même temps, abasourdis. Ils n'en revenaient pas.

- Votre père ! Mais il vous traite comme une domestique.

Tosh ne comprenait plus rien. Layssa osa enfin sourire timidement.

- Ce n'est pas grave, je vis bien, vous savez. Ça ne me dérange pas.

- Et votre mère ? Jack parla d'une voix douce même s'il commençait à avoir une furieuse envie de tabasser ce type.

- Elle est morte en me mettant au monde. Mon père ne s'en est jamais remis. C'est l'une des raisons qui l'ont poussé à se retrancher loin du monde. Je dois vraiment partir maintenant, excusez-moi.

Et la jeune femme s'en alla loin d'eux.

- Que fait-on maintenant, Jack ?

- On fouille cette maison, le parc et les pièces verrouillées. La plaisanterie a assez duré.

Et toute l'équipe se remit en action, déterminée à découvrir la vérité et à remettre de l'ordre sur cette île.

owhar  (16.06.2010 à 13:39)

Attention, ce chapitre comporte certains passages pouvant être jugés "choquants" mais il apporte la plupart des réponses à l'intrigue.

 

Chapitre 7

 

Les trois équipiers avaient commencé par explorer les sous-sols de la Grande Maison. Ils arrivèrent dans un lieu sombre et frais, des lumières rouges en éclairant les moindres recoins. Plusieurs pièces ouvertes les unes sur les autres s'offraient à eux. Il n'y avait personne mais tout un fatras de matériel divers et de documents en occupaient l'espace. On aurait dit le laboratoire d'un savant fou.

Dans un espace plus reculé, un reflet attira leur attention. Ils s'y dirigèrent et découvrirent des sortes de caissons d'isolation sensorielle reliés à d'autres machines par plusieurs tuyaux.

- C'est quoi ces trucs ?

Owen s'approcha pour en ouvrir un : il était vide. Tosh, quant à elle, regardait certains documents, essayant d'en comprendre le sens.

- Tu trouves quelque chose, Tosh ?

La jeune femme hocha la tête.

- Non, Jack, tout est crypté. Il n'y a rien à en tirer mais une chose est sûre, on a raison. Il se passe quelque chose de grave ici. Allons voir les pièces verrouillées.

Arrivés devant la première, celle de la pouponnière, ils essayèrent de la forcer. C'est alors qu'Owen intervint.

- Jack, je viens de penser à une chose. J'ai compter les mètres à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment, il y a une sacrée différence et il n'y a pas de fenêtres sur cette partie. Quelque chose est caché ici et je pense que c'est pareil dans l'autre bâtiment. Ouvres vite, Jack.

- Je fais ce que je peux, Owen, mais cette satanée serrure...

Un léger déclic se fit entendre.

- Enfin, je commençais à m'impatienter.

Jack entra le premier, prudemment, ses collègues à sa suite. La pièce était dans la pénombre et tout était silencieux. Ils allumèrent leurs torches et découvrirent une vaste salle, annexe du précédent laboratoire. Une partie de l'horrible vérité se fit jour dans leur esprit. De partout, des espèces de bocaux remplis de liquide jaunâtre et de différentes tailles étaient rangés sur des étagères métalliques et dans chacun se trouvait un fœtus à différents stades de son évolution. Tosh poussa un cri horrifié et, sur le point de défaillir, serra le bras de son Capitaine.

- Jack, c'est horrible ! Ils créent des bébés ! Ça explique tout. C'est pour ça qu'ils se ressemblent tous. Jack, que fait-on maintenant. On ne peut pas les laisser continuer.

La jeune femme avait la nausée et les deux hommes ne se sentaient guère mieux. Le Capitaine prit son amie dans ses bras.

- Calme-toi, ma belle. On va intervenir mais il faut tout découvrir avant d'arrêter ce monstre. Il n'a pas agit seul, c'est impossible, il lui faut une équipe. On doit être prudents. Allons voir de l'autre côté.

La jeune femme hocha la tête. Owen s'approcha d'elle et lui mit la main sur l'épaule.

- Ça va aller ? Tu veux t’asseoir un instant ?

- Non, merci. Je vais bien. C'est juste que je ne m'attendais pas à ça. J'ai été surprise.

Le médecin soupira.

- C'est vrai que ça fait un choc même si on est habitué à voir des horreurs. Il faut quand même continuer.

La même scène se produisit dans l'autre bâtiment. Une grande salle équipée de matériel divers. En fait, il s'agissait plutôt... d'une morgue. Une dizaine de corps sans vie était allongée sur des tables en métal. L'équipe souleva les draps qui les recouvraient et découvrirent de jeunes adultes, hommes et femmes.

- Mais pourquoi sont-ils morts. Ils ne semblent pas blessés. Owen s'interrogeait, le professionnalisme du médecin reprenant le dessus. Ils n'ont pas de signe apparent de maladie... Peut-être un effet secondaire de leur fabrication en série. Mais où les enterrent-ils ? Je n'ai vu aucun cimetière, aucune tombe non plus.

Tosh, qui s'était éloignée, revint sur ses pas et osa dire, d'une voix timide :

- Je crois que les réponses à nos questions se trouvent dans le parc. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment.

- Alors allons-y mais redoublons de prudence.

Arrivés dans le parc, l'aura mystérieuse qui en émanait sembla agir une fois de plus, un charme étrange les entourant, comme une odeur, une atmosphère particulière. Mais, utilisant toute leur volonté, Jack, Owen et Tosh réussirent à s'en arracher et à traverser le parc. Plus ils avançaient, plus l'endroit devenait sombre et étouffant. Les arbres touffus de plus en plus rapprochés de chaque côté du chemin se resserraient de manière à ce que leurs branches s'emmêlent, formant une sorte de prison inextricable. L'air devenait irrespirable, saturé d'une odeur particulière et oppressante qu'ils ne pouvaient identifier. Enfin, l'équipe aperçut ce qu'elle cherchait.

Un autre bâtiment en pierre, couvert de tuiles en ardoise noires et dominé par une grande cheminée qui fumait. Pas de fenêtres, une seule porte en fer. Pas de caméra de surveillance ni de système de sécurité apparent.

- C'est pas normal, Jack. Tout ces trucs étranges et pas de surveillance, pas de gardes armés, rien. Où est le piège ?

Jack le regarda.

- Je ne crois pas qu'il y ait un piège. Ou cet homme est stupide voire fou, ou il a vraiment confiance en lui. Ou tout ça à la fois. Cette île semble protégée, personne ne vient jamais. Il n'a aucune raison de se méfier. Tout ces... gens sont ses esclaves. Ils sont totalement soumis et dépendants de lui. Il ne craint rien. Il a créé son vivier, sa réserve personnelle sans douter un seul instant d'être à l'abri. A nous de lui prouver le contraire. Entrons. Nous aurons une dernière preuve contre ce monstre et nous pourrons l'arrêter sans oublier ses complices. Après nous aviserons en ce qui concerne tous les enfants et les autres personnes.

La serrure n'opposa pas une grande résistance. Ils entrèrent et découvrirent une scène insoutenable. Des hommes s'activaient, le bruit qu'ils faisaient couvrant l'entrée de l'équipe. Ce n'était pas le mouvement et l'apparition d'individus mâles de plus de quinze ans qui révulsa les membres de Torchwood mais la tâche qu'ils accomplissaient.

Dans le fond de la pièce où ils se trouvaient, des corps étaient posés sur d'autres tables en métal et ces hommes les incinéraient. L'horreur se peignit sur les visages des trois amis et Tosh retint une vague de nausée qui monta en elle en un instant. Reculant dans l'ombre de l'entrée, ils se regardèrent, livides.

- Que fait-on, Jack, murmura Owen d'une voix blanche.

En d'autres temps, ils auraient ri de cette question qui ne faisait que revenir mais la scène morbide qu'ils venaient de voir leur avait ôté toute envie de rire pour longtemps.

Le médecin reprit :

- Ils ne sont que six, on peut les arrêter, on est armés après tout.

Le ton était devenu beaucoup plus dur, rempli d'une rage sourde qui ne demandait qu'à s'exprimer.

- Tu as raison, Owen. Même s'ils ne font plus de mal à ces pauvres petits, mieux vaut les arrêter maintenant. Qui sait, on pourrait les perdre et c'est hors de question. Et puis, sous la menace, ils nous donneront le fin mot de cette sale histoire. A trois, on y va. Un... Deux... Trois.

Ils entrèrent dans la pièce.

- Haut les mains, cria Jack ! Vous êtes faits !

Les hommes, âgés d'une quarantaine d'années, sursautèrent et se retournèrent. En voyant des armes pointées sur eux, ils n'hésitèrent pas et levèrent les mains.

- Attaches-les, Owen.

Le médecin trouva des rouleaux de corde et s'en servit pour attacher solidement tous les hommes qui grimacèrent sous la force du médecin, certains les implorant de ne pas les tuer. Jack s'approcha tout près d'eux d'un air terrifiant et prit une voix dure.

- Fini de jouer. Racontez-nous ce qui se passe sur cette île et que fait Archibald Anderson. N'essayez pas de nous mentir ou de fuir ou je vous jure que je vous abats sans la moindre hésitation.

Morts de peur, les hommes leur racontèrent tout ce qui se passait sur cette île et les membres de Torchwood comprirent qu'ils n'avaient pas atteint le comble de l'horreur.

owhar  (17.06.2010 à 16:30)

Attention: Ce chapitre peut encore contenir quelques passages "choquants".

Chapitre 8

 

Le jour se levait lorsque les membres de Torchwood regagnèrent la Grande Maison. Épuisés tant physiquement que moralement après tout ce qu'ils venaient de vivre, ils ne savaient plus quoi faire. Les hommes étaient toujours attachés et enfermés au fond du parc, inoffensifs. Ils ne semblaient pas éprouver le moindre remords pour ce qu'ils avaient fait et Jack avait été tenté de les faire souffrir comme ils le méritaient mais le Capitaine s'était retenu à temps. Quand viendrait l'heure de punir ces individus, le châtiment serait à la hauteur de leurs fautes.

Archibald Anderson devait être dans ses appartements en train d'assouvir l'un de ses innombrables et répugnants fantasmes. L'équipe décida d'aller le trouver sans plus attendre pour le mettre au pied du mur afin de lui faire avouer ses crimes. Ils approchaient lorsque Layssa vint à leur rencontre.

-Le Maître ne peut pas vous recevoir maintenant. Il est... occupé.

- Et bien nous allons le déranger.

Jack, d'instinct, avait repris le ton qui faisait son autorité aux commandes de Torchwood. Layssa hésitait, affolée, alors Owen la poussa légèrement sur le côté, histoire de pouvoir passer.

- Ne vous inquiétez pas, laissez-nous faire.

Et le jeune homme ouvrit la porte d'un geste vif jouant sur l'effet de surprise.

Ils ne virent rien dans le grand salon mais des voix étouffées les conduisirent du côté de la chambre. Les trois collègues entrèrent sans se faire annoncer et la scène qu'ils découvrirent, même s'ils avaient été avertis et s'y étaient préparés, leur donna une nouvelle fois la nausée. L'homme était étendu sur son lit, entouré de jeunes garçons et leur attitude était sans ambiguïté. Hors de lui, Owen se rua sur le pervers.

- Sale ordure, je vais te tuer ! Jack le retint fermement pendant que Tosh faisait sortir les enfants. Le Capitaine ordonna durement à l'homme de se lever et de s'habiller d'un ton sans réplique, ce qu'il fit, une lueur d'angoisse dans le regard.

- Nous savons tout, nous voulons juste entendre cette histoire de votre bouche. Pourquoi avoir fait ça ? C'est monstrueux. Nous voulons comprendre. Vous méritez d'être puni et nous sommes là pour ça. Nous sommes Torchwood ! Nous arrêtons les ordures de votre genre. Archibald Anderson regarda tour à tour les trois accusateurs qui lui faisaient face. Il soupira, se sachant perdu.

- Bien, je vais tout vous raconter mais allons dans le salon nous serons mieux pour parler.

Une fois installé, l'homme reprit d'un air résigné.

- Je vais tout vous dire depuis le début, vous ne pourrez pas comprendre autrement. Je suis issu d'une famille qui a toujours été riche, du moins depuis de nombreuses générations. J'ai été élevé dans le luxe, obtenant toujours ce que je désirais sans jamais faire d'efforts ni être inquiété par personne. J'ai beaucoup étudié afin d'être toujours plus cultivé. J'ai beaucoup voyagé aussi mais j'ai fini par découvrir qu'il y avait des lois et qu'un jour, je devrais finir par m'y plier ou je me ferais enfermer. Et puis un matin, j'ai trouvé un objet qui s'est révélé être un appareil permettant de voyager dans le temps et l'espace. Autant vous dire que je l'ai utilisé de nombreuses fois jusqu'à ce que je découvre cette île.

Archibald souriait doucement, ne regrettant apparemment aucune de ses frasques passées et présentes. Il reprit sur le ton d'un professeur qui explique une histoire à des élèves attentifs.

- Soit dit en passant, nous sommes sur une planète nommée Isola, constituée uniquement d'îles toutes très éloignées les unes des autres. Mais il y a largement de quoi survivre sans jamais repartir. Air, eau, nourriture, abris. Bref, j'ai décidé de m'installer ici car mon monde m'ennuyait. J'avais vingt-cinq ans et une idée bien précise en tête. Je me suis entouré d'une équipe, tous de grands scientifiques méconnus et un peu fous. Nous avons mis six ans pour tout mettre au point et je me suis installé sur l'île. Plus rien ne me retenait dans mon monde. Mes parents sont décédés quand j'avais vingt-deux ans dans un accident d'avion et je me suis retrouvé seul. Un jour j'ai rencontré Marie, l'amour de ma vie. J'aurais tout donné pour elle. Nous nous sommes mariés, j'avais vingt-neuf ans, elle vingt-quatre. Elle est tombée enceinte un peu plus d'un an plus tard. J'étais le plus heureux des hommes mais elle est morte en donnant le jour à ma fille. J'étais effondré et c'est là que j'ai vraiment pris ma décision. Je me suis installé ici avec ma fille pour tout oublier. Je ne pouvais pas l'abandonner même si elle me rappelle ma femme.

- Comme c'est touchant ! Vous l'emmenez avec vous mais vous la traitez en domestique.

Le ton mordant d'Owen fit sursauter Archibald. - Vous n'êtes pas le seul à souffrir ou à avoir perdu un être cher. Ce n'est pas une raison pour justifier vos actes pervers.

- Mes actes n'ont rien de pervers, jeune homme, puisque ces... créatures ne sont pas humaines.

- Pas humaines ! Mais je vais le tuer. Non, Jack, lâche-moi !

Owen tenta de se calmer, se retournant une nouvelle fois vers l'objet de sa fureur.

- Ils ne sont peut-être pas nés comme naissent tous les humains mais ce sont des êtres vivants ! Ils ont une conscience, ils ressentent des choses même s'ils ne savent pas les exprimer.

Jack l'interrompit.

- Il sera puni, Owen, ne t'en fais pas pour ça. Vous, racontez-nous la suite.

- La suite, c'est simple. Mon projet était de créer une communauté idéale qui n’appartiendrait qu’à moi. En utilisant entre autre l'ADN de Layssa, nous avons créé un embryon parfait selon mes critères. Pas besoin de vous les décrire, vous les connaissez. Je les maintiens volontairement dans l'ignorance de ce qu'ils sont, de ce qui existe autour d'eux ainsi ils m'obéissent en tout point sans savoir ce qui est bien ou mal. Ils me servent et exécutent tous mes ordres. Je ne leur fais pas de mal, ils sont créés pour ça.

Owen s'approcha encore, hors de lui, difficilement retenu par Jack.

- Mais retenez-moi ou j'en fais de la charpie de ce...

- J'ai une question.

Jack regardait Archibald d'un air glacial. En interrompant le médecin, il espérait autant le calmer que ne pas effrayer leur ignoble hôte, du moins pas avant d'avoir obtenu toutes les réponses à leurs questions.

- Les plus vieux de ces êtres n'ont guère plus de vingt ans. Pourquoi ?

- C'est simple, reprit l'homme sans se démonter, en les créant, disons que nous avons intégré une date limite de validité. Les adultes ne me plaisent pas, alors ils... s'éteignent simplement. Le bâtiment au fond du parc sert à nous débarrasser des choses encombrantes, c'est tout. Vous avez sûrement remarqué l'atmosphère particulière des lieux. Elle est liée à eux. Au tout début, l'endroit était comme le parc de devant, clair et gai mais il s'est transformé au fur et à mesure des disparitions comme s'ils hantaient les lieux. C'est pour ça que je n'y vais jamais. Voilà, vous savez tout. Qu'allez-vous faire à présent, m'arrêter ? Vous n'êtes même pas de ce monde et vous ne savez pas comment repartir. Vous ne pouvez rien faire.

Archibald ricana, sûr de lui.

- Croyez-moi, nous allons trouver. Mais il y a encore une chose que vous ne nous avez pas dite. J'ai vu de nombreuses expériences de clonage ou de manipulation génétique au cours de ma longue vie et vos appareils différent de ceux que j'ai pu observer. Où trouvez-vous l'énergie nécessaire à vos expériences ?

Anderson observa le Capitaine et ses acolytes avant de revenir sur Jack.

- Vous avez oubliez d'être bête, vous. Au cours de mes pérégrinations, j'ai découvert quelque chose. Une sorte de lien entre mon monde et les autres.

L'équipe se regarda.

- La faille, murmura Tosh.

L'homme reprit.

- Avec l'appareil spatio-temporel entre autre, mes experts ont réussi à s'y connecter pour faire le plein d'énergie. Chaque année, à la date de mon anniversaire, nous créons quelques individus, une vingtaine pour être exact, mais la moitié ne survit pas. Au cours d'une année, nous en perdons quatre ou cinq de plus. A présent, sur l'île il y a une population de presque deux cent créatures, en comptant mon équipe, Layssa et moi bien entendu.

- Nous avons vu plusieurs cadavres dans votre morgue et dans le bâtiment du fond du parc.

- Oui, nous en conservons certains pendant quelque temps pour les étudier.

- Jusqu'où allez-vous pousser l'ignominie de vos actes?

Owen étant à nouveau hors de lui et il faisait des efforts démesurés pour ne pas tirer une balle dans la tête de cet individu. Jack jugea plus sage de le faire sortir de la pièce tandis qu'il finissait ce qu'ils avaient commencé. Ensuite, Tosh et lui attachèrent Archibald afin de l'empêcher d'interférer dans leur intervention. Ils quittèrent la pièce, rejoignirent le médecin qui faisait les cent pas et entreprirent de réunir tout le monde dans le hall d'entrée.

Au bout de deux bonnes heures, leur tâche fut accomplie et l'entrée de la Grande Maison grouillait de monde. Pourtant il n'y avait pas de bruit, les enfants attendant en silence ainsi que les domestiques, certains assis, d'autres debout. Il y avait quelque chose d'irréel dans cette scène. Près de deux cent personnes et pas plus de bruit ou de mouvement que s'ils avaient été une dizaine. Jack reconnaissait que cette discipline leur rendait service en l'état actuel des choses.

La rengaine habituelle fusa des lèvres de Tosh.

- Que fait-on maintenant, Jack ? Tosh regardait son Capitaine, soucieuse.

- On doit quitter cet endroit et ramener tout le monde chez nous.

- Euh, Jack, même si on réussit à utiliser l'énergie de la faille et de l'appareil pour rentrer, on est vraiment très nombreux au cas où tu l'aurais oublié. Comment on va faire ?

- J'ai ma petite idée, Owen. Venez, allons dans leur labo.

Arrivés sur les lieux, Jack regarda ses amis, leur offrant son plus beau sourire.

- Les petits, non seulement nous allons rentrer chez nous mais nous allons ramener tout le monde et donner la leçon qu'ils méritent à ces monstres. Laissez-moi faire.

owhar  (18.06.2010 à 17:14)

Chapitre 9

 

Après quelques heures de recherches acharnées, Jack poussa une exclamation joyeuse.

- Ça y est, j'ai trouvé. Je vais pouvoir utiliser l'énergie de la faille et de l'appareil grâce à ces... bidules pour connecter mon bracelet. En l'activant, je vais contacter Ianto et Gwen. On leur expliquera rapidement toute l'histoire et on leur donnera nos coordonnées. Grâce à l'énergie que nous avons à la base, à notre technologie et à celle de l'île, je pense que nous pourrons tous être transportés dans notre monde et fermer le lien avec celui-ci. Ensuite nous aviserons. Tenez-vous prêts, je vais faire un essai.

- Mais pourquoi il t'a fallu si longtemps pour comprendre comment utiliser tout ça ? Après tout, ces monstres s'en servaient régulièrement.

- Tu as raison, Owen, mais ils l'utilisaient pour créer des individus d'après un schéma précis, pas pour voyager à travers le temps et l'espace en grand nombre. C'est beaucoup plus compliqué à gérer et je ne suis pas encore certain que ça va fonctionner. On peut se faire dématérialiser pendant le voyage et ne jamais reprendre une consistance humaine ou bien seule une partie d'entre nous peut-atteindre notre but. Je ne suis sûr de rien. Bon, allez, on y va.

 

 

Au hub

 

Ianto et Gwen, de plus en plus inquiets, planchaient toujours sur leurs recherches lorsqu'un bruit se fit entendre. Ils levèrent les yeux de leurs écrans et aperçurent Jack devant eux, ou du moins un hologramme du Capitaine qui ne semblait pas se porter trop mal.

- Jack ! Ianto se leva. Où es-tu ? Comment allez-vous tous les trois ?

- Nous allons bien, Ianto, ne vous inquiétez pas. Ecoutez- moi attentivement. Nous avons besoin de vous.

Et Jack fit un bref résumé de ce qui leur était arrivé et de ce qu'il attendait de Gwen et de lui. Ianto, aux anges, ne tenait plus en place, trop heureux d'avoir des nouvelles de son Capitaine. Méticuleusement, il accomplit tout ce que son chef lui disait, étape par étape.

- Ça y est, Jack, tout est prêt.

- Ok, les amis, alors libérez toute l'énergie et faîtes de la place, il va y avoir du monde dans le hub.

- Alors c'est parti !

Et Ianto appuya sur le bouton qui devait lui ramener son amour et ses amis.

 

 

Sur l'île

 

Une lumière de plus en plus intense se forma, illuminant tout autour d'elle. Il y eut un flash et l'île redevint déserte comme des décennies plus tôt.

 

 

Au hub

 

Perdus dans la foule agglutinée, Jack, Owen et Tosh retrouvèrent enfin leurs camarades. Ils durent jouer des coudes pour se rejoindre, l'espace étant complètement saturé par tous les nouveaux venus, tous sains et saufs, seulement un peu étonnés de ce changement de lieu. Il y en avait dans tous les coins du hub, même dans les couloirs et à l'accueil de l'office de tourisme. Gwen riait de joie :

- Enfin, vous voilà ! J'ai eu peur de ne jamais vous revoir. Que faisons-nous d'eux ?

Le Capitaine indiqua Archibald Anderson et ses complices qui n'en menaient pas large.

- Eux, on les met en cellule et ne vous gênez pas pour les rudoyer un peu.

Il montra Layssa qui semblait apeurée, ne sachant pas quelle attitude adopter.

- La jeune demoiselle, là, elle est humaine, de chez nous et de notre côté. On devra l'aider à se construire une nouvelle vie. Quant à tous les autres, leur espérance de vie est, hélas, limitée. A nous de leur trouver un endroit où ils pourront vivre leur courte vie en sécurité.

Le Capitaine sourit.

- Allez, on se bouge. Enfin, on essaye.

Au bout de quelques heures, l'équipe y voyait enfin un peu plus clair. Jack avait contacté deux centres appartenant à Torchwood du genre de celui qui avait accueilli Jonah et tant d'autres lorsque la faille les avait avalés puis rendus à moitié fous. Les jeunes enfants jusqu'à dix-onze ans avaient été placés ensemble, comme ceux de douze à dix-huit ans et les plus âgés. En ces lieux de paix, tous étaient pris en charge par un personnel qualifié. Ils seraient logés, nourris, soignés et même éduqués dans la mesure du possible. Ils connaîtraient ainsi un semblant d'existence agréable jusqu'à leur mort précoce inévitable. Jack et ses équipiers étaient rassurés sur leur sort.

Ianto se rapprocha de lui.

- Dis-moi, qu'avez-vous fait sur l'île en partant ? Tu nous as raconté que leur équipement était très sophistiqué. Quelqu'un pourrait tomber dessus par hasard. Il ne faudrait pas que tout cela recommence.

- Aucun risque, Ianto. Nous avons tout détruit : équipement, documents et pour plus de sécurité, nous avons même mis le feu aux bâtiments. Tout a brûlé, il ne reste rien. Même si quelqu'un atterri sur cette île, il ne pourra rien utiliser et une éventuelle reconstruction serait compliquée. Nous avons bien travaillé.

Owen arrivait, suivi de près par une Layssa timide et tendue. Le médecin prit la parole d'une voix enjouée.

- Ça y est, Jack, c'est fait. J'ai trouvé une famille qui sera ravie d'accueillir cette jeune femme... ses grands-parents maternels. Ils la croyaient morte. Ils sont heureux de l'avoir retrouvée et je pense que tout ira bien pour eux, n'est-ce-pas, Layssa ?

La jeune femme hocha la tête, un petit sourire aux lèvres.

- Oui, je pense que je serai bien chez eux. Ils pourront me parler de ma mère et je ne serai pas seule. Merci à vous tous. Elle hésita. - Et mon père, que va-t-il devenir ?

Jack redevint sérieux.

- Vous savez qu'il mérite d'être puni, ses acolytes aussi. Ils vont être envoyés dans une prison de haute sécurité, tous placés en isolement permanent. Ces hommes ne verront plus jamais personne, ils ne parleront plus jamais à personne. Ils vivront dans une pièce de neuf mètres carrés avec un lit, un lavabo et des toilettes, rien d'autre. Deux repas simples par jour et tout ça jusqu'à la fin de leur vie. Ils ne méritent pas mieux. Au moins, en isolement, ils ne subiront pas les outrages que pourraient leur faire subir les autres prisonniers en apprenant la raison de leur emprisonnement.

Toshiko s'approcha de la jeune femme et posa une main réconfortante sur son bras.

- Vous êtes triste, lui demanda-t-elle ?

Layssa la regarda, un faible sourire éclairant son visage.

- Non, je ne crois pas, non. Je sais que ce que faisaient mon père et ces hommes était très mal. Ils méritent ce qui leur arrive. Vous avez fait ce qui était juste.

Jack regarda la jeune femme, entouré de ses collègues et amis.

- C'est pour ça que nous existons. C'est le travail de Torchwood et jamais nous ne nous arrêterons.

 

 

FIN

owhar  (18.06.2010 à 17:15)