Shrill | Série TV

Alors que Shrill sera de retour d'ici quelques jours pour sa seconde saison, revenons ensemble sur cette première salve d'épisodes de cette comédie. À vrai dire, et pour tout dire, la comédie n'a jamais été un genre de série que j'ai l'habitude de regarder, outre quelques exceptions. Et malheureusement, cela a pesé lors de mon visionnage, car je n'ai pas trouvé celle-ci particulièrement drôle et hilarante, bien qu'il est vrai qu'à certains moments, j'ai souri devant ce personnage principal atypique. Mais, ça n'est pas pour autant qu'elle n'a pas d'autres qualités.

Le gros point fort de cette série est bien évidemment son héroïne. Une femme "grosse", Annie (ce sont ses mots, non les miens, je précise !) qui vit toutes sortes d'aventures. Autant dire que le portrait est plutôt simple. Mais il est réaliste. Au cours des épisodes, on apprend à découvrir cette jeune femme, sa famille, ses amis, son travail et ses amours (quelle histoire, j'en suis dépassé, nous y reviendrons plus tard !). Lors du pilot, je me suis réellement demandé où Shrill comptait aller, quel était son but, et à la suite de son final, je n'ai pas réellement de réponse à donner. Néanmoins, je me rends compte que chaque épisode a permis de faire ressortir une leçon sur des thèmes totalement différents : la banalisation de l'avortement, les trolls (ce sont ses mots à nouveau, j'aurais davantage parlé de haters !), l'homosexualité. Le personnage vit en fin de compte une vie simple et c'est un point fort de la comédie puisque tout le monde peut se retrouver en elle, elle vit les aventures quotidiennes de tout chacun. Qui plus est, on assiste d'épisode en épisode à son évolution, et contrairement à ce que j'aurais pu croire, on s'attache à cette jeune femme (et à son actrice, qui parfois doit faire des scènes assez cocasses !), et j'ai hâte de connaitre la suite de son histoire.

Autour d'Annie, il y a bien évidemment Ryan, son grand amour... Ce monsieur peu charmeur et aux airs de Chewbacca (ce sont les mots de Ruthie pour le coup !) a besoin d'une leçon de séduction. Mais c'est peut-être l'élément le plus drôle de la série étant donné le nombre de gaffes qu'il est capable de faire (mais sachez qu'il est également "pffff" !). Entre amour, relations d'un soir, disputes, réconciliations, relation sérieuse, et j'en passe, il est passé par tous les stades avec Annie sous les yeux effarés de Fran, une lesbienne, meilleure amie de Annie qui semble être autant dépassée par les événements que moi-même. À côté, on retrouve également tout un tas de personnages aussi loufoques que fatigants qui donnent autour du personnage principal des petites intrigues secondaires qui permettent de compléter le tableau.

Shrill arbore des décors simples, sa maison, celle de Ryan, le local où elle travaille (je n'ai pas précisé, elle est journaliste !). Et encore une fois, cela se ressent et donne à cette comédie un ton sympathique. Elle ne se prend pas la tête avec des scénarios complexes, des histoires qui vont dans tous les sens. On suit le quotidien d'une femme qui d'un jour à l'autre se sent bien dans sa peau ou non, qui travaille pour devenir une grande journaliste, préférant parler des sujets qui fâchent et qui a côté tente de trouver un équilibre dans sa vie amoureuse et amicale. Un pari plus compliqué que prévu...

Aussi, et c'est peut-être le plus important. Il y a un message assez fort dans celle-ci. On parle de la grosseur. Ca n'est pas la première série ni la dernière à le faire mais ce sujet est clairement au centre de tout. Cette jeune femme doit en effet vivre avec ses rondeurs et ça n'est pas le compliqué pour elle. En effet, ce qu'il est ce sont les remarques désobligeantes de son patron, ou encore les messages des internautes sur ses articles, on découvre le monde semé d'insultes des personnes en surpoids. A travers Annie, on voit comment un sourire peut vite s'effacer par une insulte, comment la confiance en soi est fragile et que briser quelqu'un pour son seul amusement est tout simplement sadique et finalement que mince ou en surpoids, la vie qu'elle quelle soit n'est pas facile et que perdre son temps à se moquer des autres n'aidera en rien personne.

Enfin de compte, je considérerais davantage Shrill comme une comédie dramatique qu'une simple comédie. Peut-être est-ce moi qui n'ait tout simplement pas d'humour ? Cela est également fortement probable (ce sont mes mots pour le coup !). Mais il n'en reste pas moins que j'ai passé un agréable moment devant ces six courts épisodes, c'est frais, étonnant, et pas mal déjanté.