Fiction n°1

Cela ne faisait que quelques semaines que Joan était de retour chez elle, sa rééducation avait été longue et dure, et les médecins étaient convaincus que Joan n’avait plus besoin d’être hospitalisée. Mais pour la jeune femme ce n’était pas aussi évident, elle avait retrouvé ses capacités physiques mais pas sa confiance en elle. Roland de son côté s’occupait de sa fille et de sa femme avec un dévouement certain, il se montrait fort et confiant en l’avenir, essayant de faire abstraction de ce qu’il voyait dans les yeux de Joan… Du découragement.

 

Une cousine de Joan avait proposé de garder la petite Sara Elizabeth pour une semaine, et le couple avait accepté. Roland espérait pouvoir aider Joan à reprendre le dessus, tandis que celle-ci, toujours pleine de doutes, redoutait cette semaine juste tous les deux…

La veille de la saint Valentin, Joan se réveilla doucement, tâtonnant près d’elle … mais Roland n’étais pas à ses côté. 

-Il a dû aller courir un peu. Se dit-elle

Elle se leva, pris une bonne douche et en se maquillant  elle se figea devant le miroir, cette cicatrice était la seule marque visible de cet attentat  dont elle était ressortie vivante. Elle avait eu de la chance, et la vie devait reprendre son cours, Joan le savait… mais pourquoi n’y arrivait elle pas ??

La porte d’entrée s’ouvrit et elle entendit Roland monter l’escalier, il était en tenue de sport et tout transpirant.

-          Salut ma puce, bien dormie ? lui dit-il en lui faisant un doux baiser sur le front

-          Bien, et toi ? Tu t’es levé tôt ce matin dis donc…

-          Oui, je n’arrivais plus à dormir alors j’ai été courir un peu.

Roland alla prendre une bonne douche, puis il retrouva Joan devant un bon café et des toasts.

-Dis-moi mon cœur, je peux te poser une question ? Commença Roland

-Bien sûr, je t ‘écoute.

-Tu sais quel jour on est demain ?

-Huu, le 14 fév… La saint Valentin !!! Oh j’avais complètement zappé !

-Pas grave, on a été un peu bousculé ces derniers temps… Tu aurais envie de faire quelque chose en particulier, on devrait en profiter pendant que Sara Elizabeth est chez ta cousine.

-C’est vrai… tu as raison mais …

-Non Joan, ne commence pas ta phrase par un mais, s’il te plait… Tu es de retour à la maison, physiquement, mais j’ai l’impression que tu t ‘éloignes toujours un peu plus de moi…

-Comprends moi mon amour, je reviens de loin et je ne suis plus la même qu’avant… Je ne suis plus capable de faire tout ce que je faisais avant…

-Tu as fait des progrès merveilleux depuis ta rééducation, même les médecins le disent Joan… Bien sûr, rien ne sera comme avant, mais ce n’est pas pour cela que je t’aime moins… Bien au contraire.

-Je vais y réfléchir, d’accord ? Promis Joan, avant de quitter la table du petit déjeuner.

Dans l’après-midi, alors que Roland était absent, Joan trouva la motivation pour faire quelques exercices, comme les médecins lui avaient conseillé. Elle alla chercher ses affaires et avant de commencer appuya machinalement sur le bouton on de sa chaine hifi.

A la radio, l’animatrice annonça que cet après-midi était un avant-goût de la Saint Valentin et que par conséquent elle passerait les plus belles chansons d’amour… Les musiques passaient quand soudain l’animatrice annonça le titre « What a wonderful Love » une dédiasse d ‘un auditeur pour sa femme adorée… Joan lâcha ses poids et sous le coup de l’émotion se mit à pleurer, cette chanson était celle de leur mariage.

Tout un flot de souvenir vint refaire surface dans la tête de Joan, sa première rencontre avec Roland, la naissance de leur fille, leurs disputes et leurs réconciliations…

Ce fut l’électro choc dont Joan avait besoin pour reprendre espoir. Joan eu envie de surprendre Roland, de le remercier pour tout le soutien et l’amour qu’il lui apporte.

Elle appela quelques amies pour l’aider…

Le soir même, Joan annonça à Roland qu’elle avait eu une idée pour le 14 février… Roland fut surpris  mais ravi de voir comme des étoiles dans les yeux de sa femme.

-Au fait chéri ? Je peux te poser une question ? demanda Joan alors qu’ils étaient tous les deux lovés dans le canapé

-Bien sur mon amour,

-Cet après-midi, j’ai entendu notre chanson à la radio, et c’était une dédiasse d’un auditeur pour sa femme… Est-ce que c’était toi ?

-Heuuu, oui… Mais je ne pensais pas, enfin je ne savais pas que tu écouterais la radio. Dit Roland étonné. J’avais d’entendre cette chanson, j’aime tellement ma vie avec toi…

Le lendemain, Roland fut prié de prendre congé de la maison durant l’après-midi… Joan l’attendait pour 19h et pas avant !

Quand il rentra chez lui, la lumière était tamisée et Joan l’attendait dans le salon avec une coupe de  champagne à la main…

Il embrassa sa femme tendrement, ne sachant pas du tout ce que cette soirée lui réservait…

Joan avait préparé des petits plats savoureux… à manger devant la télé.

-Mais je ne comprends pas chérie ? … On va regarder la télé ?

-Oui mon cœur, mais pas n’importe quoi… Je te propose de voir le film de notre vie… notre mariage, notre bébé… nos plus beaux souvenirs. En espérant qu’il y en aura encore bien d’autres…

A la fin du film, Roland vit apparaître sur l’écran de la télé un dernier message de Joan :

« Mon Amour, serais tu d’accord pour avoir un autre enfant avec moi ? »

La première réponse de Roland fut, un baiser langoureux à sa femme, et une petite larme coula sur son visage, il répondit que oui, bien sûr il était prêt à agrandir la famille… Cette Saint Valentin resterait gravée dans leur mémoire… Joan avait retrouvé la joie de vivre

 

Ayerin