Percy Jackson (voix-off) : Croyez-moi, je n'ai jamais souhaité être un sang-mêlé. Naître de sang-mêlé c'est dangereux, c’est angoissant et bien souvent on finit par se faire tuer. Et mourir dans d’atroces souffrances. Si vous pensez être l'un des nôtres, suivez mon conseil : fuyez avant qu'il ne soit trop tard, parce que dès l'instant où vous saurez qui vous êtes, ils le sauront aussi, et ils se lanceront à vos trousses. Et ne dites pas que je ne vous avais pas prévenu.
[Générique.]
Percy Jackson (voix-off) : Je m'appelle Percy Jackson, j'ai 12 ans. Ma vie est compliquée. Oui, on peut dire ça. J'ai des mauvaises notes, je me fais harceler. Normal quoi. Mais, c'est pas tout. Il y a certaines choses qui sortent un peu de l'ordinaire. (Percy est en haut d’un immeuble, sur le rebord) Ça, c'est moi quand j'avais 8 ans. Qu’est-ce que je faisais sur le toit ? J'avais vu quelque chose, enfin, j'étais persuadé d'avoir vu quelque chose. Quand on dit avoir vu quelque chose de bizarre, on finit dans le bureau de ce monsieur (Percy est chez un psychologue). Bonne nouvelle, il dit qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter : tout ça c'est dans mon imagination, si ça se reproduit, il faudra que je prévienne quelqu'un. Ça s'est reproduit, toutes ces choses impossibles qui semblaient tout droit sorties des histoires que ma mère me racontait, elles avaient l'air si réelles jusqu’à ce que d’un coup… (Des camarades de classe passent à côté de Percy qui regarde dehors) « Et les gars vous voulez que je vous parle des trucs imaginaires que je vois ? » On peut pas dire ça, à personne. Alors j'ai rien dit mais un jour quelque chose a changé. J’ai rencontré Grover. On avait plein de points communs. Et pas seulement le fait d'être tous les deux des proies faciles. Vous savez quoi, ça me faisait du bien de parler de tout ça à Grover, j'arrivais presque à croire que c'était dans ma tête, que c'était bizarre mais inoffensif. Jusqu’au jour où ça n’a plus été inoffensif. Ce jour-là, l'un d'entre eux a décidé de s'en prendre à moi.
[Percy Jackson et ses camarades de classe sont en train de visiter le MET.]
Mr. Brunner : Ce que vous voyez ici ce ne sont pas des histoires, ce ne sont pas des légendes. Ce que vous voyez ici, c'est le reflet le plus fidèle, et le plus profond de notre existence. Les humains, les divinités, les monstres, les héros, tout ce que vous voyez dans cette pièce sont un rappel de ce que l'humanité est capable de faire. Bon, sur votre feuille je voudrais que vous choisissiez l'une des sculptures exposées ici et que vous la décriviez. Ne notez pas seulement ce à quoi elle ressemble mais ce qu'elle provoque en vous. D'accord ? Bien, au travail !
Percy Jackson commence à dessiner, lorsqu’il a un flashback de lui étant enfant, en train de visiter le musée avec sa mère.
Sally Jackson : Qu’est-ce que tu vois ?
Percy Jackson : Persée. C’est moi.
Sally Jackson : Hmm, hmm, c'est de lui que tu tiens ton nom.
Percy Jackson : C'est pour ça que tu m'as appelé comme lui, parce que c'était un héros.
Sally Jackson : Qu'est-ce qui te fait croire que c'était un héros ?
Percy Jackson : C'est lui qui tue les méchants monstres.
Sally Jackson : Qui te dit que c'était un méchant monstre Méduse ?
Percy Jackson : Maman…
Sally Jackson : Ce n'est pas parce qu’on ressemble à un héros qu’on en est et ça n’est pas parce qu’on ressemble à un monstre qu’on en est un au fond de nous. Si je t’ai donné son nom c'est parce que quand il était tout petit, il s’est fait enfermer dans un coffre en bois avec sa mère et ils ont été jetés dans l'océan par un roi très en colère. Ils étaient morts de peur et la nuit, sa mère lui murmurait à l'oreille : « Sois sans crainte Persée, brave la tempête que les dieux ont envoyée pour nous abattre car je te garantis que nous sommes imbattables tant que nous sommes tous les deux ». Et, contre toute attente Persée a trouvé le moyen d'avoir une fin heureuse.
Mr. Brunner surprend Percy Jackson qui est dans ses pensées, se remémorant cette scène de son enfance.
Mr. Brunner : Percy ?
Percy Jackson : Maman ?
Nancy Bobofit : Je suis là mon petit poussin. Maman est là (Ses camardes rigolent).
Mme. Dodds : Monsieur Jackson, il va falloir apprendre à vous contrôler. Me suis-je bien fait comprendre ?
Percy Jackson : Moi ? C’est elle !
Mme. Dodds : Me suis-je bien fait comprendre ?
Nancy Bobofit : C’est pas de sa faute madame Dodds, Percy est pas comme les autres.
Mr. Brunner : (Il hausse le ton) Ça suffit maintenant ! (Il s’adresse calmement à Percy) Ne t'occupe pas d'elle. Quand tu seras prêt à entendre ce que les dieux gardent en réserve pour toi, ils te le diront. Je crois en toi et je crois aussi que ceci pourra te servir (Il lui tend un stylo). Prends-en bien soin. C'est un instrument très puissant.
[Percy Jackson et Grover sont en train de diner en extérieur devant le musée.]
Grover Underwood : Il y a plusieurs hypothèses concernant les causes du harcèlement scolaire : traumatisme infantile, sentiment de décalage.
Percy Jackson : Écoute, je peux comprendre que Nancy ait des problèmes mais je commence à en avoir marre qu’elle s’en prenne à moi. Pour tout te dire, je crois qu'il est temps de mettre un terme à tout ça.
Grover Underwood : Tu devrais demander à voir monsieur Kane il est super doué pour régler ce genre… (Il est coupé par Percy).
Percy Jackson : Je pensais plutôt à pousser Nancy dans la benne à ordure la plus proche.
Grover Underwood : Ah… ouais. Euh, non, non, non, non, non, non, s'il y a une chose que je sais sur les petites brutes c'est que la pire chose à faire c'est d'essayer de répliquer.
Percy Jackson : Je trouve pas ça normal.
Grover Underwood : Percy, je sais que c’est dur de vivre ici pour les gens comme nous mais on ne va pas rester là toute notre vie. Il y a de meilleurs endroits dans ce monde.
Les garçons sont coupés par Nancy qui a jeté de la nourriture au visage de Grover. Furieux, Percy se lève.
Nancy Bobofit : Oups ! (Elle a jeté de la nourriture au visage de Grover).
Grover Underwood : (Percy se lève furieux) Percy ! Arrête ! (Sans même toucher Nancy, Percy parvient à la jeter dans la fontaine).
Nancy Bobofit : Percy m’a fait tomber (En criant).
Percy Jackson entend un bruit sourd, le stylo que Mr. Brunner lui a offert se met à vibrer.
Alecto : Te voilà. Nous ne sommes pas des imbéciles Percy Jackson (Il comprend que c’est Mme. Dodds).
Percy Jackson : Madame Dodds, vous êtes sûr que ça va ?
Alecto : Ce n'était qu'une question de temps avant que nous ne te trouvions (Elle déploie des ailes). Où est-il sang-mêlé ? Où est-il ? (Demande-t-elle gravement).
Alecto se met à voler, saute sur Percy Jackson. Le stylo de ce dernier se transforme en une épée qui traverse Alecto. Elle disparait en hurlant.
Cette scène étant invisible pour tous les mortels, les camarades de Percy Jackson le retrouvent couché au sol dans une certaine incompréhension.
Camarade I : Qu’est-ce qu’il a ?
Camarade II : Il est mort ?
Mr Brunner : S'il vous plaît laissez-le respirer.
Percy Jackson (Il se lève) : Qu’est-ce qui s'est passé ? Où est Mme Dodds ?
Un peu plus loin, Nancy Bobofit crie son innocence : « Je vous jure que lui ai rien fait, c’est lui qui m’a poussée ».
Mr. Brunner : Que tout le monde retourne à son déjeuner, allez. Percy a besoin de reprendre ses esprits c'est tout.
Percy Jackson : Je comprends rien du tout, je suis le seul à avoir vu ça ? Où est Madame Dodds ? Mr Brunner : Percy, il n'y a aucune Madame Dodds parmi nous. (Il s’adresse aux élèves) Allez, circulez, y a rien à voir, c'est fini, retournez déjeuner.
[Grover et Percy sont tous les deux entendus dans le bureau du principal pour l’altercation avec Nancy.]
Principal : Il arrive qu'il soit difficile de démêler le vrai du faux mais en l'occurrence la vérité semble difficile à nier. Monsieur Jackson, un grand nombre de vos camarades vous a vu vous et Monsieur Underwood vous disputez avec Mademoiselle Bobofit, pourtant vous n'avez toujours pas fourni d'explications valables à sa chute dans la fontaine si ce n'est je cite : « Je n'ai pas touché Nancy ». Alors, vous n'avez vraiment rien d'autre à dire pour votre défense ?
Percy Jackson : J'ai pas touché Nancy.
Principal : Très bien. Monsieur Underwood, quelque chose à ajouter ?
Grover Underwood : Bah… en fait, oui.
Principal : Allez-y.
Grover Underwood : Plus tôt dans la journée Percy m'a dit qu'il avait l'intention de faire payer à Nancy ce qu'elle nous avait fait subir.
Percy Jackson : Grover ?
Grover Underwood : Et il vous a pas tout dit sur ce qui s'est passé près de la fontaine.
Percy Jackson : Grover ?
Principal : Attendez, vous dites que vous avez vu monsieur Jackson agresser Mademoiselle Bobofit ?
Grover Underwood : C'est ça, oui.
[Percy Jackson est assis seul sur un banc, l’air triste et interrogatif avec son bagage.]
Mr. Brunner : C'est une situation délicate que ce soit pour toi ou pour les autres. Je me fais beaucoup de soucis pour toi Percy. J'ai vu ce qui s'est passé au musée.
Percy Jackson : Je n'ai pas touché Nancy.
Mr. Brunner : Je sais que tu ne l'as pas touché ou du moins je sais que tu crois ne pas l'avoir touchée. Tu pourrais peut-être me donner ta version des faits. Tu peux tout me dire, peut-être que je pourrais comprendre.
Percy Jackson : Vous voulez parier ? (Mr. Brunner rigole).
Mr. Brunner : Percy, si tu savais le nombre de jeunes gens que j'ai vu affronter la même chose que toi tout au long de ma carrière, mais de tous ceux que j'ai croisés au fil des années, tu es sûrement celui qui a été le moins épargné, ce qui me fait croire que tu n'es pas comme les autres. Tu es bien plus exceptionnel que tu ne le crois.
Percy Jackson : Monsieur, laissez tomber. S'il y a bien un truc dont j'ai pas besoin c'est qu'on me dise que je suis encore plus différent des autres que ce que je pensais. Ça me rassure pas du tout. Il faut que j'y aille, je rentre chez moi (Il monte en voiture et quitte l’école).
[Percy arrive chez lui, et il entend un homme à tout faire, Eddie, se disputer avec son beau-père Gabe Ugliano.]
Gabe et Eddy sont en train de s’échanger quelques mots à propos du régime alimentaire de Gabe, quand il sort de l’appartement et tombe sur Percy.
Eddie : Oh, salut Percy.
Percy Jackson : Salut Eddie, désolé pour tout ça.
Eddie : Moi je m'en vais, toi t’arrives. T’es largement plus à plaindre que moi.
D’un pas lent et hésitant Percy prend la poignée en main et finit par pousser la porte de l’appartement familial.
Gabe Ugliano : Oh, bonjour. Bienvenue au bercail Einstein.
Percy Jackson : Maman est rentrée du boulot ?
Gabe Ugliano : Ah et c'est tout ce que t'as à me dire ? Hein ? Après t’être fait virer comme un malpropre.
Percy Jackson : Je me suis pas fait virer.
Gabe Ugliano : Pourtant c'est ce que le directeur a dit au téléphone. Apparemment tu t'es fait renvoyer.
Percy Jackson : C’est maman qu’ils ont appelée. Tu réponds à son portable maintenant ?
Gabe Ugliano : Je réponds à tout ce qui sonne. Bon tu t'es fait virer pourquoi alors, hmm ?
Percy Jackson : Ils disent que j'ai agressé une fille en sortie scolaire.
Gabe Ugliano : Hmm. Oh je vois, d'accord. Toujours est-il que si tu veux vivre sous mon toit, il va falloir que tu suives mes règles de conduite (Il est coupé par Percy).
Percy Jackson : Sous ton toit ? Ma mère c'est la seule à bosser ici.
Gabe Ugliano : Je te demande pardon, je te signale que j'ai un job. Tu crois que je suis en train de faire quoi ici là ?
Percy Jackson : J'en sais rien, perdre à une partie de poker virtuelle.
Gabe Ugliano : Tu n’es pas encore assez grand pour comprendre et tu ne vois pas le monde comme …
Percy Jackson : Où est ma mère ?
Gabe Ugliano : J'en sais rien, comment veux-tu que je le sache, je m'appelle pas Nostradamus. Qu’est-ce qu’on va faire de toi Percy ? C’est toujours pareil. (Il quitte la pièce) C'est ça tire-toi.
Sally Jackson est en train de prendre un bol d’air frais dehors sur l’escalier de secours quand Percy arrive derrière elle.
Percy Jackson : Maman ? (Elle se retourne et s’approche de lui) Je suis vraiment désolé, j’ai essayé de faire des efforts pour m’intégrer mais c’est vraiment pas ma faute cette fois. (Elle le prend dans ses bras) C’est pas ma faute, je te jure. (En murmurant) C’est malin, je suis trempé.
Sally Jackson : Oh je suis désolée, mais je suis tellement contente de te voir. J’ai surpris Gabe au téléphone avec le directeur. Il m'a dit ce qu’il s'est passé avec Nancy Bobofit. Je lui ai dit que je croyais mon fils. L’appel a été bref. Tout ce qui compte c'est que tu sois rentré, d'accord ? Et ce qui compte surtout c'est que ça m'a laissé le temps de passer chercher de quoi fêter ton retour (Elle lui tend des sucreries). Mr. Brunner m'a appelé aussi et il m'a dit pour Grover. Tu veux en parler ? (Il ne répond pas) Il n'y aurait pas autre chose que tu voudrais me dire ?
Percy Jackson : En fait, il s'est passé quelque chose, enfin ça fait des années qu’il m’arrive des choses. C'est pas seulement mon imagination qui me joue des tours, là c'est encore pire et ça me fait peur.
Sally Jackson (Hurlant) : Gabe ?
Percy Jackson : Maman ?
Gabe Ugliano : Qu’est-ce qu’il y a ? Comment voulez-vous que je bosse si je me fais interrompre toutes les cinq… (Il est coupé par Sally).
Sally Jackson : Avec Percy, on va passer le week-end à Montauk. T’en fais pas je ramènerai la voiture dimanche matin.
Gabe Ugliano : Euh, attends, depuis quand vous allez à Montauk ?
Sally Jackson : J'ai appelé pour réserver un bungalow juste après l'appel de Yancy.
Gabe Ugliano : C’est qui Yancy ?
Sally Jackson (Exaspérée) : Le collège.
Gabe Ugliano : Ah, je vois. Et je peux savoir pour quelle raison je vous laisserais partir comme ça ?
Sally Jackson : Parce qu'en rentrant dimanche matin, je m'arrêterai prendre des sandwichs chez D’Angelo pour qu'on les mange toi et moi devant le match et si ça te plaît pas, ça me posera aucun problème de les manger toute seule en écoutant le match dans la voiture.
Gabe Ugliano : Tu sais que je déteste regarder le basket tout seul.
Sally Jackson : Moi aussi figure-toi.
Gabe Ugliano : Mais oublie pas de leur dire de mettre des piments dans mon sandwich s'il te plaît.
Sally Jackson : Pas si tu me le demandes comme ça.
Gabe Ugliano : J'ai dit s'il te plaît. (Elle lui fait comprendre qu’elle attend quelque chose) Ma chérie … peux-tu leur demander de mettre des piments dans mon sandwich s'il te plaît ?
Sally Jackson : Bah voilà.
Gabe Ugliano (Il pointe son doigt en direction de Percy) : Et toi enlèves tes chaussures avant de monter dans ma voiture, c’est bien compris ?
Gabe Ugliano finit par se décider à quitter la pièce, Sally Jackson et Percy Jackson se retrouvent tous les deux.
Sally Jackson : On a beaucoup de choses à se dire, mais la tempête a pas l'air de se calmer alors faut pas tarder. On parlera à la plage, d’accord ? Prépare tes affaires et on y va.
[Mère et fils Jackson sont tous les deux sur la route pour se rendre à Montauk.]
Percy est en train de rêver. Il se retrouve dans un endroit sombre où le tonnerre frappe fortement. Une créature qui brille dans la sombreur lui parle.
Voix : Qui es-tu ? Si faible, si apeuré, si triste. Ne reste pas là petit héros, tu risques de te faire mal.
Percy se réveille aux côtés de sa mère dans la voiture en sursaut après avoir rêvé de cette créature. Il pleut fortement.
Sally Jackson : On y est.
Percy Jackson : A trois ?
Sally Jackson : Prêt ? Un, deux, trois !
[Sally et Percy sont dans leur bungalow, il se lave les mains puis rejoint sa mère dans la cuisine.]
Sally Jackson (Sourit après que Percy lui a tapé l’épaule) : J’ai trouvé les bons chamallows, ceux qui finissent pas carbonisés.
Percy Jackson : Le problème c’était pas les chamallows, c’est plutôt que je faisais pas attention. (Il y a un blanc, et puis elle se retourne vers lui). Maman, il faut te dise un truc important.
Sally et Percy s’installent tous les deux confortablement aux coins d’un feu de cheminée dans le salon de leur logement.
Percy Jackson : J'ai l'habitude de me sentir différent, de pas me sentir à ma place, comme si j'étais un puzzle avec de mauvaises pièces. J’essaye d’être attentif, je fais vraiment des efforts mais je finis par me perdre dans mes pensées, je ne peux pas m'en empêcher. Mais, en ce moment j'ai pas l'impression que toutes ces choses sortent de mon imagination, ça, ça a l'air plus réel, plus vrai et quand on était devant le musée…
Sally Jackson : Tu as vu quelque chose, quelque chose qui avait l'air vrai à tes yeux mais que personne d'autre ne voyait. (Il reste silencieux) Et elle t’a parlé.
Percy Jackson : T’as dit « elle » ? Comment t'as deviné que c'était une femme ?
Sally Jackson : Tu sais pourquoi on vient dans ce bungalow tous les ans ?
Percy Jackson : Parce que c'est pas cher vu que c'est près d'une fosse septique mais maman comment tu peux savoir ce que j’ai vu ? (Il est coupé par sa mère).
Sally Jackson : Si on vient au même endroit tous les ans c'est parce que c’est ici que j'ai rencontré ton père.
Percy Jackson : Mon père ? C'est quoi le rapport entre lui et ce qui m'arrive ?
Sally Jackson (Elle prend une bonne respiration) : Il y a longtemps je, j'ai rencontré un homme ici sur la plage, c'était quelqu'un de courageux, brillant, gentil, bienveillant. Dès l’instant où nos regards se sont croisés, j'ai su … que … je n'avais jamais rencontré un homme comme lui auparavant. En fait, je me suis rendu compte que s'il était si différent des autres hommes que j'avais connus avant lui c'est parce que ton père n'était pas un homme. En réalité ton père était un dieu.
Percy Jackson : T'es tombée amoureuse de dieu ? Attends, c’était genre quoi Jésus ?
Sally Jackson : Pas dieu, euh, un dieu. Percy (Elle se racle la gorge), il faut que tu saches une chose : ces histoires que je t'ai racontées sur les dieux grecs, celles avec des héros et des monstres, elles sont bien réelles.
Percy Jackson : Maman…
Sally Jackson : Dans ces histoires je t'ai dit qu’il pouvait arriver que des dieux et des mortels aient des enfants ensemble.
Percy Jackson : Maman… arrête s’il-te-plait (Il est coupé par sa mère).
Sally Jackson : Des enfants qu'on appelle des demi-dieux mais d'autres préfèrent leur donner le nom de sangs-mêlés.
Percy Jackson : C'est comme ça que le monstre m'a appelé. Maman qu’est-ce qui se passe ?
Sally Jackson : Percy, tu es un sang-mêlé. Et les sangs-mêlés ne sont pas en sécurité dans ce monde. Lorsqu'ils arrivent à un certain âge et qu’ils commencent à se rendre compte de qui ils sont, ils se mettent à attirer les forces malfaisantes déterminées à leur faire du mal avant qu'ils ne soient assez forts pour se défendre. C'est ça que tu dois ressentir depuis quelque temps, ça a toujours fait partie de ce que tu es. Je savais que ça finirait par arriver. Mais…
Percy Jackson : Pourquoi tu me racontes ça maintenant ?
Sally Jackson : Percy, crois-moi, je sais que c'est difficile à comprendre mais il faut que tu me fasses confiance, c'est bien réel.
Percy Jackson (Il se lève en colère) : Non, arrête, c'est n'importe quoi, je suis pas un dieu, je sais qu'il y a quelque chose qui cloche dans ma tête. Je sais que je suis bizarre, t’inquiète, ça je l’ai parfaitement bien compris, mais là je crois qu’il y a quelque chose qui va vraiment pas chez moi.
Sally Jackson : Oh, mon amour, non (Elle est coupée par son fils).
Percy Jackson : Et franchement tu crois vraiment que ça va arranger les choses de me raconter des histoires. Je suis plus un bébé maman, je suis assez grand pour ne plus croire à tes histoires de monstres et de dieux et je suis assez grand pour savoir que ça n'existe pas les demi-dieux.
La discussion est coupée par une personne qui frappe intensément à la porte de leur bungalow.
Sally Jackson : Qui est là ?
Grover Underwood : Madame Jackson ? C’est Grover.
Percy Jackson : Grover ?
Grover Underwood : Il y a une petite urgence là, quelqu'un peut venir m'ouvrir ?
Percy Jackson : Qu’est-ce qu'il fait là ? J'ai pas envie de le voir. (Elle ouvre la porte) Maman, attends.
Sally Jackson : Je t'avais demandé du temps, tu disais qu'on partirait demain matin.
Grover Underwood : Désolé d'être en avance mais j'avais pas le choix, les choses ont changé, la situation évolue beaucoup plus vite que ce qu'on avait prévu.
Percy Jackson (Il est quelque peu perdu) : En avance ?
Grover Underwood (Il entre) : Tu aurais dû me demander avant de venir.
Percy Jackson : Je sais pas ce que tu tiens à me dire, mais je m'en fiche. (Percy remarque que Grover n’a pas des jambes mais des pattes) Grover ?
Grover Underwood : Percy ? (Il s’adresse à Sally) Bon alors il y a un gros problème en vue (Il est coupé par Percy qui insiste, « Grover ? ») et je sais que ça fait peur dit comme ça… (Il est coupé par Percy).
Percy Jackson : Grover ?
Grover Underwood : Mais l'important c'est de pas paniquer.
Sally Jackson : Je panique pas du tout.
Percy Jackson (Il hausse la voix) : Grover ?
Grover Underwood : Tant mieux parce que moi non plus je panique pas du tout, d'ailleurs je trouve même qu'on s'en sort super bien pour l’instant (Il est coupé par Percy).
Percy Jackson (Il crie) : Grover !
Grover Underwood (Il crie) : Quoi ?
Percy Jackson : Grover, tu peux m'expliquer pourquoi t'as des pattes de chèvre ?
Grover Underwood : Ah, ça c'est… Oh… T'es pas encore au courant pour… (Il s’adresse à Sally) Vous lui avez pas dit pour moi ?
Sally Jackson : T'es arrivé trop tôt.
Grover Underwood : Bon… l'important c'est de pas paniquer.
Sally Jackson : On continuera dans la voiture, venez.
[Percy, Sally et Grover montent en voiture alors que la nuit est tombée et qu’il pleut abondement.]
Grover Underwood : Ma mission c’était de te guider jusqu'à ce moment. C'est un ascenseur émotionnel pour un jeune demi-dieu alors il a besoin de quelqu'un pour le soutenir.
Percy Jackson : T’es qui au juste ?
Grover Underwood : Je suis Grover, ton meilleur ami.
Percy Jackson : Et qu’est-ce que tu es ?
Grover Underwood : Un satyre (Il enlève son bonnet et laisse apparaitre des petites cornes). Et je suis aussi ton protecteur.
Percy Jackson : C’est toi mon protecteur ?
Grover Underwood : Si j'avais pas fait en sorte de te faire virer du collège, t'aurais même pas passé la nuit. La créature qui nous traque t'aurait retrouvé en moins de deux. Je suis désolé, d'habitude je repère le danger à 1 km à la ronde mais cette fois Madame Dodds nous a pris par surprise.
Percy Jackson : T’étais au courant ? Toi aussi t'as vu Madame Dodds se transformer en monstre. Pourquoi t'as rien dit ?
Grover Underwood : J’ai pas vu tout ce qui s'est passé, elle se cachait derrière la brume jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
Percy Jackson : Hein ? De quelle brume tu parles ?
Grover Underwood : De la brume, c'est le voile qui dissimule les éléments du monde magique aux yeux des humains : mes pattes, les ailes de Dodds, elle a même camouflé la disparition de Dodds, mais elle est pas censée me cacher des choses à moi, ça n’arrive jamais. Quelqu'un se sert d’un pouvoir très puissant. Plus vite tu seras à la Colonie, mieux ce sera. (Il s’adresse à Sally) Vous lui avez dit pour la Colonie hein ?
Sally Jackson : Pas encore, non Grover.
Grover Underwood : La Colonie, c'est un refuge pour les sang-mêlés, un abri où ils peuvent découvrir leur vraie nature et voir le monde de l'autre côté de la brune. D'ailleurs c'est pas très loin c'est juste après le virage là-bas.
Percy Jackson : Maman il y a autre chose que t'as oublié de me dire ? Qu'est-ce que tu me caches encore ?
Derrière eux retentit un énorme bruit et une bête approche à grande vitesse de la voiture dans laquelle ils sont.
Percy Jackson : C'est le Minotaure ?
Grover Underwood : Quand il lance l’assaut rien ne l'arrête, Madame Dodds c'était que le début, maintenant c'est à son tour. Il est redoutable, il a aucune pitié.
Percy Jackson : C’est moi où il porte un slip ? (Le Minotaure avance et se rapproche).
Grover Underwood : Les cartes mythomagiques c'était de l'entraînement, j'ai tout fait pour te préparer à ce qui t'attend.
Percy Jackson : Et je peux savoir ce qui m'attend ?
Sally Jackson : Les garçons ?
Percy Jackson : Quoi ?
Grover Underwood : J'ai 24 ans en vrai
Sally Jackson : Je vous conseille de vous accrocher.
Pour tenter de semer le Minotaure, Sally donne un coup de volant mais il parvient à les dégager de la route. Leur voiture fait une sortie de route et elle s’écrase. La voiture est en feu. Ils parviennent toutefois à en sortir.
Sally Jackson : Tout le monde va bien ?
Percy Jackson : Ouais, moi ça va.
Sally Jackson : C’est par là ! (Elle avance dans la nuit).
[Sous la pluie battante, avec une lampe de poche à la main, les trois héros sont dehors à côté de leur voiture en feu.]
Grover Underwood : On y est, c’est la frontière. Les monstres peuvent pas la franchir, Percy sera en sécurité de l’autre côté.
Percy Jackson : Pourquoi Percy ? On sera tous en sécurité, non ?
Sally Jackson : Grover, je te confie comme mission de protéger mon enfant, mon fils unique.
Grover Underwood : Vous en faites pas Madame Jackson là-bas, il arrivera jamais rien à Percy (Il est coupé par Sally).
Sally Jackson : Jure-le-moi.
Percy Jackson : Qu’est-ce qui se passe ?
Sally Jackson : Je veux que tu me le jures Grover. Jure-moi de le protéger de toute personne ou tout créature qui s'en prendra à lui ou qui lui lancera un regard de travers. Est-ce que tu comprends ce que je te demande ?
Grover Underwood : Je vous le jure.
Les hurlements du Minotaure se font entendre dans la nuit, il arrive dans leur direction à grande vitesse.
Sally Jackson : Je peux pas rester, il faut que j’y aille mon cœur.
Percy Jackson : Quoi, tu peux pas venir avec nous ?
Sally Jackson : Non désolée, c'est impossible.
Percy Jackson : Pourquoi c’est impossible ?
Grover Underwood : C’est une mortelle
Grover s’écarte un peu plus loin, Sally et son fils, Percy, ont une discussion intimiste alors que la pluie continue de tomber.
Sally Jackson : Il va falloir que tu sois courageux maintenant. Souviens-toi de ce que je t’ai appris, et des histoires que je t'ai racontées, ne les oublie surtout pas elles te diront… (Elle est coupée par son fils).
Percy Jackson : Non … (Il est coupé par sa mère).
Sally Jackson : … tout ce que tu dois savoir (Elle est coupée par son fils).
Percy Jackson : … laisse tomber maman, je peux pas te laisser.
Sally Jackson : Persée Jackson, écoute-moi bien. Il n’y a rien qui cloche dans ta tête, tu es exceptionnel, tu es un miracle, et tu es mon fils. Sois sans crainte, brave la tempête. Je t’aime mon amour (Elle a les larmes aux yeux).
Le Minotaure n’est plus très loin, ses cris laissent entendre qu’il est à quelques pas de leur position.
Grover Underwood : Il faut qu’on y aille.
Sally Jackson (Elle s’adresse à Percy) : Donne-moi ta veste.
Percy Jackson : Pourquoi, qu’est-ce que tu vas en faire ?
Sally Jackson : Il est attiré par l'odeur des sang-mêlés c'est ça ?
Grover Underwood : C'est ça.
Sally Jackson : S'il sent ton odeur dans deux directions à la fois peut-être que je peux l'attirer vers moi pour vous faire gagner du temps.
Percy Jackson : Non maman, fait pas ça.
Sally Jackson : Eh ! Je m'en sortirai.
Alors que les au revoir entre Sally et Percy commencent à durer, le Minotaure fait son apparition devant eux. Ils finissent par s’embrasser.
Sally Jackson : Vas-y, cours ! (Elle s’adresse au Minotaure en lui montrant la veste de Percy) Hé, regarde. (En murmurant) Sale bête, viens là, viens me chercher.
Au loin, Percy Jackson se rend compte que sa mère est dans une situation dangereuse face à cet énorme monstre.
Percy Jackson : Non, non, non, non, non ! (Sa mère est attrapée par le Minotaure) Maman ! (Il la tient face à lui) Maman ! (Il hurle).
Sally Jackson disparait sous les yeux de Percy. Le stylo dans sa poche vibre, il le prend en main et se transforme en une épée. Il fonce sur la bête.
Grover Underwood : Percy ! Percy, non !
Percy Jackson se lance dans un combat acharné avec le Minotaure. Celui-ci est dans un premier temps mis au sol par la bête. Percy ne se laisse pas faire et se relève, après un moment intense où il a été dominé, il parvient à enfoncer son épée à un point névralgique du Minotaure, qui s’évapore.
[Après un blackout, Percy Jackson se retrouve dans la Colonie, en sécurité. Les personnes présentes murmurent face au jeune homme.]
Annabeth Chase : Ça doit être lui.
Chiron : Silence Annabeth. Il se réveille. S’il vous plait, laissez-le respirer. Bienvenue à la Colonie Percy Jackson, nous t’attendions.
[FIN]