HypnoFanfics

What Prophecy Did Not Reveal

Série : Merlin (2008)
Création : 10.09.2012 à 16h47
Auteur : Aeirlin 
Statut : Terminée

« A Camelot, le retour d’un jeune homme va créer la surprise. Mais alors que celui-ci tente de réaliser son destin, il va se retrouver confronté à quelque chose qu’il n’aurait jamais pu imaginer... » Aeirlin 

COMMENTER CETTE FANFIC

Cette fanfic compte déjà 13 paragraphes

Afficher la fanfic

A l'intention des lecteurs...

L’ensemble de l’univers et les personnages de Merlin ne m’appartiennent malheureusement pas et sont la propriété exclusive de la BBC.

Attention ! Cette histoire se situe au moment de la saison 5, et contient donc des spoilers (ainsi que de la saison 4).

 

******

Notes : -  Pour bien comprendre, les dialogues sont en gras et ceux qui sont également en italiques sont les pensées des personnages, partagées ou non.

-  Pitié ne m’envoyez pas au pilori ! Mes choix n’étaient pas faciles (inventer une partie de la saison 5, écrire un EV de la série Merlin sans beaucoup de Merlin !) mais j’espère que vous allez aimer lire cette histoire avec autant de plaisir que j’ai eu à l’écrire. J 

-  Si cela vous intéresse, j’ai souvent écouté la musique Two Steps From Hell – Strengh of Thousand Men, (particulièrement pour écrire les moments d’actions), After the Fall (qui m'a inspiré pour imaginer cette histoire et également dans l'écriture de l’épilogue et des derniers chapitres) et Florence + The Machine - Breath Of Life  (qui va tellement bien au personnage principal de cet EV je trouve)

 

Remerciements : à choup’ bien sûr, la Grande Prêtresse des EV de Merlin ;), qui m’a soutenue, encouragée, suportée mes petites crises d’angoisses, corrigée, donnée des conseils… mais aussi aux Merlinois et Merlinoises qui ont discuté sur le forum des Spoilers et Hypothèses du quartier !

 

******

Prologue

Le voile obscur de la nuit était tombé depuis de longues heures sur le royaume du roi Arthur. Le ciel d’hiver était clair, laissant paraître la lune et les étoiles. Cela aurait pu être une très belle nuit.

Sur une des collines entourant la ville de Camelot se tenait un jeune homme aux yeux aussi bleus et profonds que l’océan, aux cheveux aussi sombres que le bois d’ébène, aussi sombres que son âme.

Tandis qu’il respirait, un nuage se forma près de ses lèvres qui tremblaient. A mesure qu’il se souvenait, ses yeux s’embuèrent et des larmes vinrent mordre ses joues rougies par le froid. Un vent glacial s’insinua dans la forêt derrière lui et le frappa au dos comme un poignard. Ce choc le fit tomber sur les genoux, mains au sol. Et tandis que la douleur se propageait dans son corps, il ferma les yeux et se souvint.

 

Chapitre 1

Il se souvint du stratagème grâce auquel il avait retrouvé le chemin de Camelot, tout cela avec l’aide Arthur. Le piège était parfait, ils l’avaient préparé pendant des mois, Morgane et lui.

Le roi et ses chevaliers traversaient la forêt quand des cris interrompirent leur progression. Ils galopèrent à vive allure vers eux. Arrivés dans la petite clairière, ils virent un jeune homme mal en point au centre d’un cercle d’hommes armés qui se rapprochaient dangereusement de lui. Arthur n’y réfléchit pas deux fois et sortit Excalibur de son fourreau. Il galopa jusqu’à la masse, suivi de très près par ses chevaliers et Merlin. Le temps incroyablement long qu’il prit aux mercenaires pour faire volte-face fut funeste pour le plus grand nombre. Ceux qui étaient encore debout détournèrent leurs lames du jeune garçon et parèrent les attaques dirigés contre eux.

Un homme, qui ressemblait davantage à une montagne, parvint, au prix d’une lutte acharnée, à faire basculer Arthur hors de sa monture. Sonné, le jeune roi ne se releva pas immédiatement. Le géant en profita pour brandir sa hache au dessus de sa tête, prêt à frapper le souverain. Merlin, apercevant cela, se préparait à jeter un sort, quand il vit le monstre s’effondrer, paralysé par la mort. Arthur se releva sur les coudes pour apercevoir qui lui avait ainsi sauvé la vie. Face à lui se tenait le jeune homme brun qu’il avait secouru, la main droite levée au niveau de son buste. Un bref instant, le roi crut apercevoir de l’or dans ses yeux. Il allait le remercier quand un bruit d’arbalète décochant sa flèche l’immobilisa. Son regard chercha qui était la cible de cette attaque, et surtout si elle avait été atteinte.

En réponse, le garçon qui lui faisait face s’écroula, la flèche plantée dans son flanc droit. Arthur courut vers lui, prit son buste entre ses bras et entreprit de la retirer. Le dernier mercenaire venait de succomber et les chevaliers se hâtèrent de rejoindre Merlin, le roi et le jeune homme agonisant.

Un instant avant qu’Arthur ne retira la flèche, à travers ses pensées, il l’avait appelé, hurlé son nom « Emrys ! ». Puis il avait ressenti une douleur si horrible qu’il avait eu l’impression que son corps tout entier était brûlé, qu’il n’était plus lui, juste la douleur.

 

******

 

Lorsqu’il reprit conscience, il faisait nuit et des bougies scintillaient dans toute la pièce. Tandis que le brouillard se dissipait dans son esprit, il aperçut un vieil homme qui discutait avec Merlin. Il les entendit prononcer plusieurs fois son nom. Ils se souvenaient donc de lui, le petit druide qu’ils n’auraient jamais dû sauver.

Et alors qu’il s’apprêtait à parler, il sentit ses paupières s’alourdir, le plongeant à nouveau dans l’obscurité.

Tandis que le soleil se levait, ses rayons percèrent à travers ses paupières. Il n’ouvrit pas immédiatement les yeux, il savoura un instant la chaleur qu’il appréciait tant mais qui n’atteignait que son corps, jamais son cœur. Toujours les paupières closes, il entendit des voix derrière la porte, qui s’ouvrit rapidement. Il reconnut la voix excédée d’Arthur et celle inquiète de Merlin.

 

-  Ce n’est pas possible !

-  Je vous assure que c’est lui. Le tatouage et la cicatrice sur son bras le prouvent.

 -  Voyons Merlin ! Est-ce la chaleur qui t’a engourdi ainsi le cerveau ?

 

Il les sentit se rapprocher du lit où il était allongé, et avant qu’ils ne parlent davantage, il ouvrit les yeux et fixa Arthur. Ce dernier sentit son regard et se retourna, éberlué.

 

-  Arthur…, commença-t-il avant de grimacer.

-  Mordred ?, murmura le jeune roi entre interrogation et surprise.

 

Prenant conscience de la vérité que lui avait dite Merlin, Arthur s’agenouilla près du druide et lui tint la main.

 

-  Ne bouge pas. Tu as perdu beaucoup de sang…

-  Je suis tellement heureux de vous revoir après toutes ces années…

 

Il vit Arthur ne pouvant s’empêcher de lui sourire. Son regard se posa ensuite sur Merlin qui restait à l’écart, n’éprouvant visiblement pas la même joie que son ami.

 

Ne crains rien Emrys… Tout a changé… J’ai pardonné, murmura-t-il dans son esprit.

 

Il ne lui répondit rien mais ses yeux laissaient paraître une once de soulagement à peine perceptible. Le jeune druide s’apprêtait à parler lorsqu’Arthur l’interrompit.

 

-  Nous parlerons plus tard. Pour l’instant tu dois te reposer.

 

Le jeune homme acquiesça avec un sourire et ferma les yeux.


Aeirlin  (10.09.2012 à 16:57)

Chapitre 2


Il ne sut si c’était la fièvre ou les potions de Gaius mais ses rêves se transformèrent rapidement en cauchemars. Il rêva de son père, tué par Uther*, il rêva de Morgane et du dragon blanc. Puis il vit une jeune femme pleurant et l’implorant. Le déchirement que cela provoqua en lui le réveilla en sursaut. 

Ses vêtements lui collaient à la peau et sa blessure l’obligea à serrer les dents pour retenir son cri. Ce déchirement était toujours présent et l’empêchait de respirer, il lui fallait de l’air, il suffoquait. Par la fenêtre, il aperçut la lune cachée par quelques nuages. Il se leva péniblement sans faire de bruit. Il scruta la pièce mais personne n’était là, Gaius et Merlin étaient sortis. 

Les couloirs du château étaient déserts lorsqu’il s’arrêta un instant, dos contre un mur. Les pierres froides apaisèrent tant son physique que son mental. Cette souffrance était nécessaire, il le savait mais il espérait seulement que tout se déroulerait selon ses plans. 

Il continua de se trainer jusqu’à la grande-porte du château, puis s’assit sur une des marches. 

La cour intérieure était elle aussi déserte, il n’y avait pas un garde, ce qui le satisfaisait. Il respira profondément et le froid des premières nuits d’automne vint calmer sa fièvre.  Le jeune homme brun releva la tête et regarda les étoiles. Autrefois, lui et son père les observaient ensemble tandis ce dernier lui racontait les histoires du temps d’avant la Grande Purge. A cette pensée, il ne put rejeter la haine qui l’avait toujours guidé, il la laissa s’infiltrer dans ses veines et dans son cœur - il serra ses mains pour la contenir. 

Brusquement un bruit le ramena à la réalité. Il plissa les yeux en scrutant la cour et finit par apercevoir quelqu’un près du puits. C’était une jeune fille qui tirait sur la corde afin de ramener le seau rempli d’eau. Il ne lui aurait sans doute pas prêté davantage d’attention si quelques instants plus tard elle n’était pas venue l’aider à se relever après qu’il soit tombé.

 

-  Monseigneur, est-ce que vous allez bien ?


Mordred hocha la tête et désigna sa blessure.


- Je… je vais … euh… je dois retourner dans les appartements du médecin…

-  Attendez. Je vais vous y aider.

-  Non je… peux y arriver seul.

-  Oui vous pouvez, surtout si vous cherchez à vous vider de votre sang. Tenez-vous à moi.


Le jeune homme finit par obtempérer. 

Dans les escaliers en colimaçon, il ne lui simplifia pas la tâche, ses jambes se dérobaient sous lui, imposant ainsi tout son poids sur les épaules de la jeune fille.

Ils parvinrent finalement dans les appartements de Gaius où ce dernier les accueillit, visiblement très surpris.


-  Grands dieux ! Melwyn ! Que s’est-il passé ?

 

Il parlait tout en allongeant le druide sur le lit.


-  Je l’ai trouvé dans la cour du château…


Merlin arriva derrière elle, très essoufflé.


-  Gaius je ne l’ai pas trouvé ! Je … 


-  Melwyn vient de me le ramener. J’ai peur que sa fièvre ne l’ait affaibli, je vais devoir préparer un remède plus fort. Merlin, apporte-moi la fleur de digitale…


Le sorcier s’exécuta, rapportant également les divers ustensiles qu’il jugeait nécessaire à la préparation. Tandis que tout deux s’affairaient autour du jeune homme inconscient, Melwyn restait immobile là où elle l’avait lâché.


-  Est-ce qu’il va s’en sortir ?

-  Ne t’inquiète pas pour ça. Il ira beaucoup mieux d’ici un ou deux jours, la rassura le médecin.

-  Malheureusement …

-  Merlin ! 


Le physicien avait durci son regard et le sommait de se taire. Il rassura ensuite la jeune femme et la pria de regagner sa maison. Une fois seuls, un silence s’installa. Le vieil homme finit par le briser.


-  Ne recommence jamais ça tant que nous ne sommes pas seuls.

 

Son ton était sec.

 

-  Désolé ça m’a échappé…. 


-  Tu ne crois pas à sa rédemption ? 


Ses yeux montraient qu’il s’était radouci.

 

J’aimerai tellement Gaius. Sincèrement. Je suis fatigué d’avoir à me battre. Mais…


-  C’est le Grand Dragon qui te l’a dit.

-  Pourtant je ne lui fais pas toujours confiance. A cause de lui, ma mère a failli mourir* et vous aussi*. Et… avec mon expérience du cristal de Neahtid* je me dis que rien n’est écrit à l’avance… Ai-je raison de le croire ?

-  Tu as raison en effet. Mais pour le moment nous devons nous concentrer sur ce dont nous sommes sûrs.

-  Comme ?

-  Qu’il a besoin d’être sauvé, à nouveau.


Les voix semblaient être étouffées mais le jeune druide avait suivi toute la conversation dans sa semi-inconscience, avant de basculer à nouveau dans les ténèbres...

 

*Episodes 108, 113 et 207


Aeirlin  (14.09.2012 à 15:18)

Chapitre 3

Un jour, peut-être plus, Mordred ne parvint pas à savoir combien de temps il était resté allongé là mais il sentait qu’il recouvrait ses forces. Sa fièvre était tombée et sa respiration était régulière.

C’était le grand jour de sa première sortie hors des murs des appartements du médecin et Arthur était là. Il lui avait donné des vêtements et l’avait soutenu tandis qu’il faisait ses premiers pas dans la salle du trône. Une réception était donnée et c’était l’occasion de présenter à tous le nouveau venu.

Rapidement, le jeune homme se trouva entouré de toutes les plus belles courtisanes et se sentit un instant comme un nouveau jouet que des enfants se disputaient.

Il les laissa à leurs bavardages futiles de femmes ordinaires mais qui se croyaient extraordinaires et se rapprocha des chevaliers. A peine les avait-il rejoints que Gauvain lui tendit un verre de vin.

 - Voilà enfin notre jeune rescapé ! Dis-moi… La mort aurait-elle un attrait quelconque ?

 - Euh…

 - Il veut parler de l’intérêt soudain des dames pour ta personne, lui expliqua Sir Léon.

 

Il leur sourit. Ils firent de même. Oui, il serait très simple de s’introduire parmi eux. Mordred se mit à rire.

Durant la soirée, il aperçut Guenièvre. Elle lui fit penser à Morgane et à son plan. La jeune reine avait raison de savourer ces moments, car ce qu’il l’attendait ne prêtait pas au bonheur. Alors qu’il s’égarait à ses sombres pensées, il fut rejoint par Arthur.

Ils passèrent ensemble la nuit à parler. Le jeune blond voulait comprendre ce que faisait le druide entouré de ces hommes dans la clairière.

- J’étais au mauvais endroit au mauvais moment, soupira-t-il, un sourire triste sur le visage.

 

Et ce n 'était pas entièrement faux...

Il avait passé des jours entiers à marcher pour atteindre Camelot le plus rapidement possible, mais cela impliquait de ne dormir que très peu voir pas du tout. Après quelque jours, à bout de force et sans provisions il avait aperçu un camp de brigands qui avaient presque l'air aussi misérable que lui. A l'exception faite que ceux-ci avaient des chevaux. Rassemblant ce qui lui restait de conviction, Mordred avait tenté de s'emparer de l'un deux, mais sa fatigue l'avait fait trébucher et renverser les armes des hommes qui se ruèrent sur lui. Avec toute l'énergie qui lui restait, c'est à dire très peu, il courut en espérant se mettre hors de portée des brigands, mais il arriva dans une clairière et tous l'encerclèrent. Atteindre Camelot sans encombres était sa seule pensée depuis quelques temps, maintenant il espérait simplement rester en vie. La tête lui tournait et il n'arrivait pas à utiliser ses pouvoirs pour se défaire de ce cercle de malfaisants, qui commencèrent à vociférer si fort que les oiseaux perchés sur les arbres alentours s'envolèrent. Il cru être perdu lorsqu'il entendit au loin une cavalcade de chevaux. En apercevant l'homme qui était à la tête de la troupe, le jeune homme poussa un soupir de soulagement. S'il ne pouvait atteindre Arthur, alors c'est le jeune roi qui venait à lui. Tout semblait désigner les chevaliers de Camelot comme grands vainqueurs, lorsque le souverain fut mis en danger, quand le plus grand des brigands vint le menacer de sa hache. Non ! Ce n'est pas comme ça que ça doit se faire. Mordred avait puisé dans tout ce qui pouvait l'aider, sa haine et sa détermination, et avait utilisé la magie pour tuer le géant. Mais ne ressentant plus rien d'autre que son cœur qui battait dans sa poitrine, il n'avait pas sentit qu'on allait l'attaquer. Et ce n'est que lorsque la flèche l'atteignit que le jeune homme, épuisé, s'effondra...

Les bruits de la musique ramenèrent Mordred de ses pensées, et il sourit à nouveau au roi qui ne chercha pas davantage de détails.

- Mais durant toutes ces années où nous ne nous sommes pas vus, qu’est-il advenu ? Qu’es-tu devenu ?

- Je suis resté assez longtemps avec les miens. Mais un jour j’ai décidé de partir de mon côté… J’ai parcouru les terres de nombreux royaumes pour finalement me retrouver là où vous m’avez sauvé.

- Mais que faisais-tu dans tes voyages ?

- Je cherchais quelqu’un.

- L’as-tu trouvé ?, demanda le souverain dont l’intérêt croissait.

- Oui, répondit-il avec un sourire.

- Mmmmh…. A la façon que tu as de me répondre cela doit être une femme, je me trompe ?

- Vous avez deviné Arthur.

- Incroyable ! Les femmes ont le pouvoir de faire faire des choses aux hommes qu’eux même ne réaliseraient jamais de leur plein gré… Mais où est-elle à présent ?

- Nos chemins se sont séparés alors que je revenais dans le royaume…

- J’en suis désolé, répondit le jeune roi en effaçant son sourire de ses lèvres.

- Ne le soyez pas. Je sais que nous nous retrouverons.

 

Arthur lui fit un large sourire. Comprenant qu’il n’avait pas envie de s’étendre sur ce sujet, il aborda un autre point, tout aussi important.

- Vas-tu retourner chez les druides rapidement ?

- Pour ne rien vous cacher… j’aurais une faveur à formuler, commença le jeune brun.

- J’espérais que tu me le demande. Tu es le bienvenu à Camelot Mordred, le coupa le jeune blond en souriant.

 

Et tandis qu’il lui disait ces mots, une étincelle de mal brilla dans les yeux du jeune druide...


Aeirlin  (17.09.2012 à 12:05)

Chapitre 4

Pendant les jours qui suivirent, le jeune homme fut au centre de toutes les discussions et attentions. Si cela n’avait pas été son but, il aurait détesté ça.

Pour y échapper, et surtout ne pas penser à ces regards, il ne trouva meilleur moyen que de suivre les chevaliers partout où il le pouvait.

Le jeune Mordred eut l’autorisation d’assister chaque jour à leur entraînement. Il était fasciné par ces manières de combattre sans avoir recours à la magie. Un jour qu’Arthur et ses chevaliers étaient en retard, il saisit une épée et répéta les mouvements qu’il avait vu de nombreuses fois. Le jeune homme paraît le coup d’un ennemi invisible, genou au sol, lorsqu’il se retourna vivement en entendant le bruit d’une lame. Il avait réussi à bloquer l’épée de Gauvain alors que celui-ci l’attaquait par derrière.

- Impressionnant ! Je me demandais si la pratique avait réussi à prendre le pas sur la théorie…

- Avec toi, même un sourd aurait conscience de ta présence !, le railla Perceval.

- Ce n’est pas le bruit mais mon charme qui fait cet effet là.

 

Tous les chevaliers partirent à rire, et Mordred ne se força pas pour les rejoindre.

A partir de ce jour là, le jeune homme brun eut le loisir d’exercer ses talents d’épéiste avec Elyan et Gauvain, à l’abri des regards d’Arthur.

******

Une des ces même journées d’automne, alors qu’il se baladait dans la ville basse, il la vit. Sans qu’il ne comprenne comment, il se retrouva à ses côtés, lui souriant.

- Bonjour.

 

Elle se retourna vivement au son de cette voix.

- Vous ? Je suis très heureuse de vous voir en meilleure forme.

- J’ai voulu vous remercier de m’avoir aidé pour cette nuit-là mais… vous aviez disparu. J’ai cru avoir rêvé.

- Moi je vous ai vu. Je vous vois tous les jours en réalité et je ne peux que vous féliciter pour l’émoi que vous suscitez chez tout le monde.

- Ce n’est malheureusement pas quelque chose qui me plait… Ainsi vous me voyez tous les jours ?

- Je suis servante à la Cour. Je suis d’ailleurs sur ce marché pour vous.

- Pour moi ?

- Gaius m’a chargé de lui ramener des herbes pour votre blessure. Merlin est visiblement très occupé pour le moment…

 

Le jeune brun se rappela alors les regards suspicieux du sorcier à chaque fois que le druide s’approchait du roi. Mais qui se ravisait en sentant le regard du druide sur lui. Il lui semblait néanmoins que sa méfiance diminuait à mesure que les jours s’écoulaient.

- Vous êtes donc responsable de ma vie, poursuivit-il.

- N’exagérons rien. Disons que je contribue à sa sauvegarde.

 

Ils s’échangèrent un sourire. Il la regarda attentivement. Elle avait des yeux verts, les cheveux pareils à l’écorce des arbres et le soleil avait fait sur sa peau un hâle délicat. Et tandis qu’il la détaillait, il sentit en lui une chaleur qu’il n’avait alors sentie que sur sa peau. Pris au dépourvu par cette sensation nouvelle, il déclara précipitamment :

- Je dois vous laisser. Le roi m’attend.

 

Il se retourna rapidement et n’entendit pas son au revoir. Il courut presque jusqu’à la salle du trône où s’étaient installés les chevaliers et le souverain, ainsi que Merlin. Ils allaient pour s’asseoir autour de la Table Ronde quand Mordred fit irruption.

- Un ours te court il après pour que tu sois ainsi essoufflé ? , s’esclaffa Gauvain.

- Je dirais plutôt…, commença Elyan.

- Il suffit ! Commencez à prendre connaissance de l’ordre du jour, j’ai un mot à lui dire, ordonna Arthur.

 

Il saisit le jeune homme par l’épaule et l’emmena aux portes de la salle.

- Y a-t-il quelque chose d’important dont tu voudrais me parler ?

- Non… en réalité… Arthur laissez-moi assister au conseil, demanda-t-il précipitemment.

- Je ne peux pas. Seuls les chevaliers peuvent y assister.

- Mais… vous savez que je pourrais vous aider. Mes voyages m’ont beaucoup appris sur ce qui se passe dans les autres royaumes, l'implora-t-il

- Je suis désolé mais je ne ferai pas d’exception pour toi.

- Pourtant vous laissez Merlin y assister.

- C’est mon serviteur et…

 

Il hésita un moment pour finalement couper.

- La discussion est close. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

 

Il le laissa ainsi seul dans l’entrée du château. Le druide ne comprit pas pourquoi il avait eu cette envie soudaine d’assister au conseil, ou peut-être, supposa-t-il, était-ce cette jeune femme qui lui avait rappelé la raison de sa véritable venue à Camelot.

Une idée lui traversa alors l’esprit et il entreprit de la tenter de la même manière.

- Emrys ?

 

Pas de réponse.

- Emrys je t’en prie répond-moi.

- Pourquoi le ferai-je ?

 

A cette réponse, il sentit leurs esprits se lier, comme autrefois.

- Je sais que tu continues de me soupçonner mais il faut que tu me fasses confiance.

- Connais-tu seulement la signification de ce mot ?

- Trop bien peut-être. Cela a été la perte de mon père., répondit-il une pointe d'amertume dans la voix.

- Tu comptes me persuader en parlant de vengeance ?

- Non… écoute… J’ai conscience du destin d’Arthur et du rôle qu’il pourrait jouer pour le retour de la magie. C’est ce que je veux. Crois-tu que j’essaierai d’empêcher ce pourquoi mon peuple a tant souffert ?

 

Silence. Il crut un instant que Merlin avait cessé de communiquer avec lui lorsqu’il entendit à nouveau sa voix.

- Qu’attends-tu de moi ?

- J’aimerai seulement connaître l’ordre du jour, Arthur avait l’air inquiet.

- Pourtant il n’y a rien que de très banal. Un groupe d’hommes a été aperçu dans les terres, et nous ignorons qui ils sont.

- Est-il fait mention de plus de détails ? Leurs vêtements, leurs armes…

- Un des éclaireurs dit qu’ils portent des marques sur leurs corps…

- Des blessures ?

- Non. Quelque chose de plus… délibéré.

 

Le jeune druide ferma un instant les yeux, tentant de se remémorer un des royaumes où il avait aperçu quelque chose de semblable. Ses yeux se rouvrirent en même temps qu’il prononçait les mots.

- Des druides !

- Quoi ?

- Enfin… c’est plus compliqué. C’est un groupe d’hommes qui faisait autrefois parti d’un clan de druides mais leur désir grandissant de pouvoir et d’or ne pouvait être accepté par les autres. C’est quelque chose contre notre mode de vie…. Si je me souviens bien, les druides les plus puissants ont réussi à arracher de leur esprit les connaissances en faisant disparaitre leurs triskèles puis les ont chassés.

- Mais tout ça a suffi ? Je veux dire… Et leurs pouvoirs ?

- Tous les druides n’ont pas de pouvoir inné comme toi et moi. Certains n’en acquièrent que lorsqu’ils sont en contact permanent avec la magie, et encore, cela n’arrive pas toujours. Donc en étant exclus du clan, ils ne peuvent pas en avoir.

- En suivant ton raisonnement tout le monde pourrait en avoir un ?

- Mais tout le monde n’a pas le désir et surtout la force d’accepter la magie.

- Puisqu’ils ne sont que « mortels », nous ne craignons rien…, répondit-il après quelques instants.

- Ne pense pas cela… Leur obsession du pouvoir est un poids non négligeable dans la balance, surtout si on considère que leurs marques influent sur leurs pensées plus que n’importe quoi.

- Ils les ont faits dans ce but ?

- Disons que le peuple Catha* les y a aidés. C’étaient autrefois des magiciens de l’Ancienne Religion, pratiquant davantage la magie noire que la blanche. Aujourd’hui je crois qu’ils sont passés de l’autre côté, mais je ne peux rien affirmer…

- Oh non…, coupa Merlin.

- Que se passe-t-il ?

- Arthur a décidé d’aller à la frontière.

- Tu dois l’en empêcher !

- Comment ? Je ne peux pas dire que je t’ai parlé !

- Dans ce cas, c’est moi qui lui parlerais…, trancha le jeune druide.

 

Ils cessèrent de se parler jusqu’à la fin du conseil, lui faisait les cent pas dans l’entrée. Quand les portes s’ouvrirent enfin, les regards des deux jeunes hommes se croisèrent. Merlin abandonna un instant le roi et s’approcha de Mordred.

- Comment comptes-tu t’y prendre ? Tu n’es pas censé être au courant de ce qui se passe.

- Aurais-tu oublié qu’Arthur sait que je suis un druide ? Je pense pouvoir le convaincre que je suis parvenu seul à comprendre ce qui se passe.

 

Il laissa le sorcier et s’avança vers le souverain. Il s’apprêtait à parler lorsque Melwyn traversa le couloir. Il se figea et sentit ses joues s’empourprer. Le voyant, Gauvain se mit à rire.

- C’est ce que j’allais dire tout à l’heure. Ce n’est pas un ours mais l’amour qui lui court après !, s’amusa Elyan.

 

De l’amour ? Non c’était impossible. Il ne connaissait qu’une seule émotion et c’était l’opposée de celle-ci. Vexé et décontenancé, il se détourna de sa première intention et rejoignit ses appartements, récemment donnés par Arthur...

 

Cf Episode 407


Aeirlin  (21.09.2012 à 10:45)

Chapitre 5

Allongé sur son lit, fixant de ses yeux bleus le plafond, l’esprit du jeune homme se mit à vagabonder. Et des questions essentielles se posèrent à lui.

Pourquoi tuer Arthur ? Après tout, le jeune prince lui avait sauvé la vie la première fois… Mais une bonne action suffisait-elle à racheter tout le reste ? Le massacre des femmes et des enfants druides dans la forêt*, la mort de son mentor Aglain*, la souffrance de Morgane et surtout la fin qui attendait Albion si Arthur continuait de régner…

Pourquoi tuer Emrys ? Il l’avait trahi à de nombreuses reprises… Et pour la simple et bonne raison que leurs destins étaient liés mais aussi différents que le jour et la nuit.

Pourquoi trahir Morgane ? Parce qu’elle était faible. Et que malgré ses dires, son cœur l’emporterait toujours sur sa raison, il le savait… Mais il continuait d’espérer que cela changerait.

 

Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas immédiatement Melwyn qui se tenait au pied de son lit.

Ce n’est que lorsqu’elle s’éclaircit la voix qu’il prit conscience qu’il n’était plus seul dans la pièce. Il se releva lentement, s’assit sur le bord du lit et tourna la tête.

- Oui ?

- Oh je… désolée je ne voulais pas vous déranger…

- Vous êtes venue me dire quelque chose ?

Le ton glacial qu’il employait la troubla et il lui fallut un instant avant de parler à nouveau.

- Eh bien… j’étais venu vous apporter votre potion. Pour votre blessure...

- Vous remercierez Gaius pour ça, coupa-t-il sèchement.

- Je…

- Maintenant je désire rester seul.

 Elle n’ajouta rien et sortit rapidement de la chambre.

Il ne pouvait pas la laisser recommencer ce qu’elle avait suscité chez lui sur le marché ou dans l’entrée du château… Et pourtant… Mordred sentit quelque chose au creux de sa poitrine qui lui fit du bien.

******

Après avoir dîné dans sa chambre, il s’était assis près de la fenêtre et avait regardé le jour décliner lentement et la nuit lui succéder. Il somnolait lorsqu’il entendit une voix dans sa tête. Il lui semblait que c’était Merlin qui l’appelait. Mais sa voix semblait perdue dans le silence et seuls les échos lui parvinrent. Le sorcier ne l’appellerait jamais de son plein gré... Il soupira et s’endormit.

 ******

Le soleil était déjà bien haut lorsque le jeune homme se réveilla en sursaut, alors qu’on frappait à sa porte. C’était Melwyn. Son esprit s'apaisa en la voyant et il tenta d’être poli. Il fut surpris par son propre revirement lorsqu'il ouvrit la bouche.

- Euh… Bonjour.

- Merlin m’a chargé de vous remettre ceci, lui dit-elle simplement et lui tendant un papier.

Au regard interrogateur du jeune homme, elle continua.

- Il est parti très tard dans la nuit. Il accompagnait le roi et les chevaliers près de la frontière.

- Quoi ? répondit-il entre surprise et colère.

- Je n’en sais pas plus… 

Il ouvrit la lettre tout en fulminant contre lui même. Merlin l'avait prit au dépourvu, il avait été à l'encontre de ce que le druide avait pu imaginer... Quel imbécile ! Il aurait dû le voir venir avec ce qu'il s'était passé la veille.

 

Partis rapidement pour la frontière pour stopper les intrus. Je n’ai pas réussi à le convaincre de faire autrement.

Merlin

 

Il entreprit de s’habiller mais se préparant dans la précipitation, il lui manquait la moitié de sa tenue. Elle s’approcha de lui et ajusta, mit et remit de l’ordre dans ses vêtements.

- Je vais vous conduire à l’armurerie et aux écuries, dit-elle finalement en serrant la dernière attache de sa veste.

 

Une fois armé et scellé, le jeune garçon demanda la direction qu’avait prise le groupe aux gardes qui lui indiquèrent le Nord.

Il s’apprêtait à partir lorsqu’il se stoppa et se retourna. Melwyn était toujours là et lui fit un sourire d’encouragement.

- Merci … je suis désolé pour… commença-t-il.

- Si vous continuez, vous ne les rattraperez jamais, le coupa-t-elle avec un regard entendu.

Le druide partit à vive allure et ne s’arrêta qu’à la nuit tombée, sans avoir pu rattraper Arthur...

 

*Episodes 410 et 203


Aeirlin  (24.09.2012 à 12:03)

Chapitre 6

Il avait préparé un feu de camp et s’était mis face à lui lorsqu’il entendit des brindilles se briser derrière lui. Il n’eut pas à tourner la tête pour savoir à qui il avait affaire.

- Morgane !

Mordred se leva et la prit dans ses bras. Tout deux restèrent ainsi pendant un long moment avant qu’elle ne prenne son visage dans ses mains. La sorcière vit une grimace sur le sourire du jeune garçon tandis qu’il se tenait les côtes à l’endroit de sa blessure.

- J'ai appris ce qui t'es arrivé. Je suis désolée d’avoir à t’infliger ça…

- Ce n’est rien. J’ai fait mon choix depuis longtemps, ce n’est pas cela qui m’arrêtera.

Le jeune brun sourit avant de froncer les sourcils.

- Vous m'avez retrouvé grâce au collier ?

- Tout à fait, sourit-t-elle en touchant l'objet du bout de ses doigts. J'étais en route vers une de mes missions quand une vision de toi, chevauchant à travers les bois, s'est imposée à moi. J'ai décidé de m'arrêter pour venir te voir, j'ai été trop longtemps sans nouvelles et cela m'inquiétais...

- Je pensais à vous, c'est pour cela que le lien a pu être fait, répondit-il avec un large sourire.

Puis il lui raconta la raison de sa présence dans cette forêt.

- Il est trop tôt…, murmura-t-elle. Ce n’est pas ainsi que ça doit se passer.

- Je le sais, c’est pour cela que je suis ici.

- Ils ne doivent pas être loin… Ils sont proches de la frontière et ne devraient pas tarder à arriver. Peut-être dans la journée de demain, ou dans un jour au maximum si les Bannis n’ont pas pris de l’avance…

- Aux premières lueurs du jour je serai sur leurs pas…

- Je ne vais pas pouvoir rester avec toi. On m’attend. Aithusa n’est pas loin.

- Je sais… je… Non rien, termina-t-il finalement.

Il aurait voulu lui parler de Melwyn, essayer de comprendre, mais il jugea que ce n’était qu’un élément mineur dans sa mission.

Ils se quittèrent après de longs au revoir et le jeune druide se retrouva seul dans cette obscurité si familière.

Le soleil ne s’était pas encore levé qu’il parti à vive allure sur son cheval.

Alors que le jour déclinait, il avait perdu leurs traces et avait l’impression de tourner en rond. Il jura, avant d’apercevoir des braises éteintes mais encore chaudes. Il passait sa main au dessus lorsqu’il entendit des armes s’entrechoquer un peu plus loin. Il sortit son épée de son fourreau et courut vers le vacarme.

Mordred arriva et pila devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les chevaliers de Camelot étaient en prise avec plusieurs ennemis chacun, devant batailler sur plus de deux fronts à la fois. Et Arthur ne faisait pas exception à la règle, néanmoins Excalibur semblait lui donner davantage d’aisance dans chacun de ses mouvements.

- Emrys ?

- Ici !

Merlin était en proie avec un des druides bannis. Le jeune druide arriva derrière l’homme et le transperça de sa lame.

- Content de me voir ?

- Plutôt surpris Attention !

Merlin arrêta un Banni qui arrivait derrière Mordred avec ses pouvoirs.

- Étonnant qu’Arthur n’ait toujours rien compris te concernant. Si tu mens aussi bien que tu te sers d’une épée …

- Je me passe de tes commentaires pour le moment !

Ils se mirent dos à dos et parèrent les coups qui leur étaient portés. La situation était improbable pour tous les deux : le druide et le sorcier ensemble, se battant contre le même ennemi. Aucun n’utilisa la magie. Ils se battirent en simples mortels.

Quand le dernier Banni eut pris la fuite, le souverain de Camelot prit soin d’appeler chacun de ses hommes. Quelqu’un qu’il n’avait pas appelé lui adressa la parole.

- Arthur !

Mordred ? Que fais-tu ici ?

Il avait l'air très ébranlé par la présence du jeune homme.

- J’espérais davantage de gratitude…, répondit le jeune brun surpris.

- C’était dangereux, tu n’aurais pas dû venir !

- C’est pour cela que vous êtes partis au milieu de la nuit ? Heureusement que Merlin m’a prévenu.

- Pardon ? Merlin ? Merlin !

- Je lui ai simplement dit que nous partions…, répondit ce dernier visiblement plus gêné que lui par la présence du druide.

- Ce n’est en rien sa faute… Je lui avais demandé.

- Il t’écoute toi quand tu lui demandes quelque chose ?

Il y eut un moment de flottement où personne ne se décida à parler. Mais finalement son visage passa de la colère à la joie en un instant.

- Tu t’es battu ?

- J’ai fait mon possible.

Arthur regarda attentivement Mordred, hésita un instant puis ajouta avec sérieux :

- J’aurai à te parler à notre retour à Camelot.


Aeirlin  (28.09.2012 à 08:49)

Chapitre 7

Ils partirent du lieu du combat et décidèrent de commencer à entreprendre le voyage de retour vers Camelot. Sans qu'un mot ne soit dit, Mordred se retrouva aux côtés d'Arthur, encadré par les chevaliers et Merlin. Etaient-ils surpris, heureux, en colère de sa venue ? Le jeune homme ressentait un curieux mélange de tout cela...

Il n'y eut que peu d'échange dans le groupe, hormis Gauvain, qui essayait de détendre l'atmosphère. Mais lorsqu’Arthur se résolu à se tourner vers lui, son regard le fit taire.

Quand le ciel devint rouge sang, le groupe commença à mettre en place le campement. Ce serait à nouveau une nuit à la belle étoile pour Mordred, mais cette fois-ci l'obscurité ne serait pas sa seule compagnie.

Le jeune brun rejoignit Merlin qui commençait à ramasser le bois pour faire le feu, qui était bien nécessaire pour réchauffer les hommes et tenter de manger.

Il essaya de « l'aider » mais en se penchant une douleur aiguë lui rappela que sa blessure s'était ré ouverte pendant le combat. Son pansement était maintenant imbibé de sang mais il avait fait en sorte que personne ne le remarque.

C'était une erreur de ma part..., commença Merlin.

- De quoi est-ce que tu parles ?, bredouilla Mordred

- Le mot que j'ai laissé à Melwyn... Je suis vraiment trop bête, sourit le sorcier

- Même si tu ne l'avais pas fait je serais venu vous retrouver, déclara le druide en haussant les épaules.

- C'est ce que je me suis dit... Même si j’espérais que tu ne le ferais.

- Et pourquoi donc ?

Merlin ouvrit la bouche pour répliquer lorsque Perceval arriva derrière eux.

Vous y arriver tout les deux ?

- J'ai terminé, répondit Merlin avec un sourire.

Il passa devant Mordred et murmura avec un regard sombre:

Tu sais très bien de quoi je veux parler.

Le druide baissa la tête et sourit. Décidément, sur certains points, ils n'étaient pas si différents... Et pendant qu'il se faisait cette réflexion, le regard du jeune homme s'arrêta sur la partie droite de sa chemise, qui laissait apparaître une légère tâche pourpre.

Tout va bien Mordred ?

Le son de la voix du l'imposant chevalier le surpris, il avait oublié qu'il était toujours là.

Oui... Juste un peu fatigué. Je pense qu'un bon feu me fera du bien.

Ils retournèrent tout les deux vers les autres, qui s'étaient assis sur des troncs et commençaient à déballer leurs quelques vivres.

Le jeune brun se dirigea vers sa propre sacoche, et se mit, sans grande conviction, à la recherche d'un linge propre qui pourrait remplacer celui qui lui servait de pansement pour sa blessure. A sa grande surprise il en trouva un, et à l'intérieur la potion et l'onguent que lui avait prescrit Gaïus. Il n'eut pas à chercher longtemps pour comprendre que c'était Melwyn qui avait préparé son sac, et qu'elle avait clairement décidé de veiller sur lui.

Il se mit discrètement à l'écart et entreprit de se soigner seul. Il bu d'abord le liquide, pour éviter d'avoir mal, puis passa l'onguent, non sans serrer les dents, et enfin y apposa le tissu blanc en faisant le tour de son abdomen.

Alors qu'il remettait sa chemise en place, il entendit la voix d'Arthur derrière lui.

Je savais bien que ça n'allait pas... , soupira le souverain.

- Au contraire tout va bien..., répliqua Mordred avec un sourire en se levant et en lui faisant face.

- Je continue de penser que ta place n'est pas ici. Ta blessure n'est pas encore guérie et tu es trop jeune pour participer à ce genre de mission.

- Certains de vos chevaliers sont plus jeune que moi et ça ne les empêche pas de vous protéger.

Arthur se renfrogna, et commença à perdre patience.

Tu ne penses pas que tu m'as assez protégé pour le moment ?

Le jeune brun ouvrit la bouche mais le roi ne lui laissa pas le temps de répondre.

Ton intervention aurait pu à tous nous coûter la vie !

- Mais…

- Te savoir en danger m’aurait déstabilisé et je n’aurais pas été concentré sur mes adversaires, trop occupé à me soucier de toi, coupa le jeune roi.

Le regard du souverain était emprunt de colère et d'autorité. Pourtant Mordred sentit une pointe de retenue, comme si Arthur n'osait pas aller trop loin, et surtout ne pouvait pas.

Tant que je peux vous protéger, comme vous le faites pour moi, je continuerai à le faire.

Arthur eut un regard presque paternel à cette dernière phrase de Mordred et ne pu s'empêcher de se radoucir, malgré son inquiétude.

Ne peux-tu pas... Euh... Utiliser la magie pour faire disparaître cela ?, demanda-t-il en désignant le flanc du jeune homme.

Il avait prononcé le mot « magie » avec hésitation et gêne.

Je n'ai pas cette capacité malheureusement, soupira le jeune brun avec un sourire désolé.

Ils s' échangèrent un sourire puis le jeune roi saisit le druide par l'épaule et l'accompagna jusqu'à une place assise près de lui. Le feu était déjà allumé et la chaleur apaisait tout le monde.

Une fois les estomacs remplis, les langues se délièrent et même Arthur fut réceptif aux blagues vaseuses de Gauvain. Et pendant qu'il les regardait rire, le jeune druide se prit à penser qu'il était l'un d'entre eux...

******

Le lendemain, ils partirent tôt afin de pouvoir atteindre Camelot avant la tombée du jour. Perceval aida Mordred à monter sur son cheval sans difficultés, et surtout pour que la douleur soit supportable pour le reste du voyage. Ils parvinrent a arriver sans encombres à la fin de la journée et tous furent soulagés de les revoir en vie.

A peine avait-il mis un pied à terre que le jeune homme brun se retrouva dans les bras de Melwyn. Il ne la repoussa pas, contrairement à ce qu’il eut pensé. Il se prit même à l’enlacer également.

- Je suis désolée je… j’ai eu tellement peur qu’il ne vous arrive quelque chose. Si j'avais su dans quel état vous reviendriez je vous en aurais empêché, lui dit-elle en se dégageant doucement de son étreinte.

- Merci, répondit-il simplement, un sourire contrastant avec la fatigue qui se lisait sur son visage.

Faisait-il cela parce que le mensonge était comme une seconde nature pour lui, ou bien était-il réellement heureux de la revoir ? Il ne put se poser la question très longtemps.

- Mordred, l’interpella Arthur. J’ai besoin de te parler. Maintenant.

- La journée a été éprouvante et je pense que vous avez besoin de sommeil autant que moi…

- Je veux le faire tout de suite tant que je considère ma décision raisonnable. Suis-moi.

Arrivé dans la salle du conseil, le jeune roi s’assit sur son trône et joignit ses mains sous son menton. Mordred vint lui faire face.

Nous n'allons pas revenir sur notre conversation de la nuit dernière. Je pense que tu as compris ma position concernant ton cas...

- C'est assez clair en effet.

- Néanmoins la nuit portant conseil, j'ai un peu approfondie la question et je me suis rendu compte que je n'avais prit en compte toutes les données.

- C'est à dire ?

- D'abord je suis au courant pour tes séances d’entraînements clandestines. D'après ce que j'ai pu entendre des conversations entre Gauvain et Elyan tu te débrouilles plutôt bien, voir très bien... J'en ai d'ailleurs eu la confirmation.

Mordred inspira et acquiesça, pas peu fière.

Ensuite ton audace et ton culot... Cela ressemble assez à ce que je pouvais faire, dit-il avec un léger sourire. Et cela me pousse à te poser la question suivante…

Arthur inspira un grand coup avant de déclarer :

- Accepterais-tu de rejoindre les rangs de mes chevaliers, ici à Camelot ?

Le jeune brun fut prit de court et ne sut que répondre. Un immense sourire passa sur son visage.

Je vais prendre cela pour un oui.

- Vous faites tant pour moi. Je ne pourrai jamais assez vous remercier…

- En attendant, le mieux que tu ais à faire serait de te reposer.

Mordred s’inclina aussi bas qu’il le put et sortit de la pièce. Sa mission pouvait enfin commencer…

 


Aeirlin  (01.10.2012 à 07:29)

Chapitre 8

Le lendemain, la nouvelle s’était répandue dans toute la ville et la simple apparition de Mordred faisait s’exclamer les félicitations. Mais à lui, peu lui importait ce que les autres disaient, tant qu’elle ne lui aurait rien dit.

Il se dirigeait vers la ville basse quand il l’aperçut dans la cour du château. Il fit de grandes enjambées pour la rejoindre, et quand il fut assez près, il la saisit par la main.

 - Melwyn ! s'exclama-t-il heureux, même s'il ignorait sincèrement pourquoi.

Elle se retourna et il sembla au jeune homme qu'elle était gênée lorsqu'elle déclara, avec les yeux baissés :

 - Monseigneur ?

Il fut très surpris de la manière très « officielle » avec laquelle elle s'adressait à lui. Cela ne lui plaisait pas du tout et il lâcha sa main.

 - Tu n’es pas obligée de m’appeler ainsi..., déclara-t-il déçu.

- Je tiens à m’excuser pour mon comportement d’hier, commença-t-elle, visiblement très gênée à cette pensée. Il me semble que vous êtes voué à devenir chevalier d’ici ce soir. Ainsi vous comprendrez que je ne peux plus me permettre des familiarités avec vous, monseigneur.

Le ton qu’elle employait le blessa.

- Mais si je ne me trompe pas, Arthur a fait de Guenièvre sa reine alors qu’elle n’était qu’une servante, riposta-t-il en contenant ses émotions.

Le roi a tous les droits…, commença-t-elle en le regardant.

Ses yeux brillaient et cela troubla Mordred qui sentit qu'elle faisait cela envers ce que pouvait lui commander son cœur. Il inspira longuement avant de reprendre énergiquement.

Eh bien moi aussi ! En faisant d’hommes du peuple des chevaliers et en épousant une fille de ce même peuple, je pense qu’Arthur a voulu faire disparaître la ligne qui séparait tous les hommes. La Table Ronde en est une preuve. Chaque homme qui y siège est l’égal des autres.

Il reprit sa main et la serra entre les siennes.

C’est en suivant les traces d'Arthur que je veux continuer à t’adresser la parole.

Melwyn lui sourit enfin. La manière qu’il avait eu de s’exprimer avait tout d’Arthur et cela contrastait tellement avec ses véritables convictions... Il se trouva pathétique et ne sut pourquoi il avait dit tout cela. Après tout, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire si elle ne lui parlait plus ?

Il y eut un instant de silence, avant que Mordred ne se décide à reprendre.

Vas-tu assister à la cérémonie ?

- Je ne peux pas. Seul le roi et les chevaliers peuvent y prendre part... Mais vous pourrez me voir dans la soirée, car il me semble qu’une fête aura lieu afin de célébrer votre nouvelle condition, termina-t-elle en voyant la moue qu'il faisait.

J’espère alors avoir cette joie.

Il lui fit un baisemain et croisa son regard, ce qui lui soutira un sourire.

 ******

Le jeune homme allait rejoindre sa chambre lorsqu’il croisa Merlin.

Mordred, un instant, lui dit-il en le saisissant par le bras.

Dans les yeux du sorcier, il pouvait percevoir la colère. Leur petite alliance dans la forêt n'avait vraiment pas réussi à le convaincre. Dommage...

Je viens d’apprendre pour la décision d’Arthur. Félicitations.

- J’ignore pourquoi mais je sens que ce n’est pas sincère.

 - Et ça t’étonne ?

- Pas vraiment. Je sais bien que malgré mes efforts tu ne veux pas me faire confiance.

- A qui la faute ?

- Si j’avais voulu me venger, j’aurai pu le faire à de nombreuses reprises. Je connais ton point faible et je sais comment faire mal.

Une ombre passa dans les yeux de Merlin, tandis que Mordred s’apaisait.

Mais comme tu as pu le remarquer je n’ai rien fait, puisque je n’ai rien à faire. J’ai l’impression que ce n’est pas ça qui te gêne. Tu ne supportes pas de voir Arthur aussi proche de moi, le voir annoncer publiquement que je suis digne de le protéger et de protéger Camelot te dérange.

- Crois-tu que je t’ai attendu pour réaliser ces deux choses ?

- Non. Mais contrairement à toi il a conscience de ce que je peux faire. N’est-ce pas fatigant de se cacher ? Sauver sans jamais être remercié ?

- C’est le prix que j’ai décidé de payer pour lui permettre d’accomplir son destin. Et si tu étais de mon côté tu le comprendrais.

- Je ne te blâme pas pour ça. Alors fais de même pour moi. Je n’ai rien demandé, c’est Arthur qui a pris la décision.

- Que je le veuille ou non tu deviendras chevalier. Mais cela ne m’empêchera pas de garder un œil sur toi.

- Fais ce que tu veux. Tu perds ton temps, mais cela ne regarde que toi.

Mordred poussa l’épaule de Merlin qui l’empêchait de partir et lui jeta un dernier coup d’œil avant de monter les escaliers.

Arrivé près de sa chambre, il fut surpris de trouver Sir Léon et Gauvain qui semblaient l'attendre.

Te voilà enfin, s’exclama ce dernier.

Le jeune brun l'interrogea du regard.

- Nous devons « t’escorter » jusqu’à la salle du trône pour ton adoubement, lui répondit-il sous le ton de la confidence.

- Maintenant ?, demanda-t-il surpris en fronçant les sourcils.

- Surpris hein ? Il n’aura pas lieu tout de suite mais il faut que tu restes dans une pièce juste à côté avant qu’Arthur ne t’appelle. C’est le protocole…, dit Gauvain navré.

- Dans ce cas, je vous suis, répondit-il en hochant la tête avec un léger sourire.

******

Un genou au sol et la tête baissée, Mordred écoutait Arthur.

- … Levez-vous Messire Mordred. Chevalier de Camelot. A partir de ce jour et de ceux qui lui succèderont, lorsque vous combattrez vous pourrez être fier en sachant que vous appartenez à la plus noble armée que le monde ait jamais connue.

Le jeune homme se releva et un tonnerre d’applaudissement emplit la salle. Doucement, le piège se refermait...

 


Aeirlin  (05.10.2012 à 08:33)

Chapitre 9

Mordred portait à présent le blason de Camelot et l’uniforme des chevaliers du royaume.

Cette nouvelle position lui procurait de nombreux avantages. Il pouvait assister aux conseils, du moins ceux qui ne nécessitaient pas des décisions importantes, et pouvait participer à l’entraînement quotidien aux côtés des plus expérimentés.

Le jeune homme se révéla très doué dans le combat rapproché et pour le maniement de l’épée. Il réussit à mettre Arthur à terre plus d’une fois. Le tenir ainsi sous son emprise, même quelques instants, le faisait intérieurement exulter.

Un jour qu’il revenait vers la cour du château, il bouscula malencontreusement Melwyn qui portait un panier rempli de linge. Comme toujours elle était magnifique…

- Je suis désolé. J’étais dans mes pensées, dit le druide en l’aidant à ramasser.

- Comme moi. Ne t’excuse pas je suis aussi en tort, sourit la servante.

- J’espère que cela ne va pas t’obliger à le relaver ?

- Cela ne fera que la deuxième fois…

Son visage était sérieux et Mordred ne sut si elle était sincère, son visage se troubla.

- Je plaisante ! Ne t’inquiète pas, s’amusa-t-elle.

Il lui rendit son sourire.

- Tu as vu ? , dit-il en désignant ses vêtements. Il me semble que tu n’as pas pu les voir le soir de la cérémonie, je ne t’ai pas aperçu…

- Non c’est vrai, j’en suis désolée. J’ai dû aider en cuisine et on ne m’a pas laissé accéder à la Grande Salle… Après cela, j’ai pris quelques jours de repos car j’étais trop fatiguée pour faire mon travail, cela n’aurait provoqué que de l’embêtement.

- Tu es très prévenante envers les autres… Et envers moi. Tu t’inquiètes du fait que tu n’ai pas tenue ta promesse mais tu ne m’as rien dit concernant ton état.

- Je n’allais pas t’embarrasser avec mes problèmes…

- Pourtant tu t’embarrasses bien des miens. Tu peux me parler, j’en suis toujours très heureux.

Mordred vit les joues de Melwyn se colorer.

- Tu n’as pas trop de travail ?, demanda-t-il finalement, un petit sourire sur les lèvres.

- Je ne me plains pas. C’est pour moi un plaisir de travailler ici. Mais cela va devenir compliqué d’ici quelques semaines…

- Ah oui ?

- Une délégation venant du royaume de Mercie va venir afin de parler avec le roi, concernant les différents traités de paix, d’après ce que j’ai entendu.

- Intéressant…, souffla le druide en commençant à réfléchir.

- Cela va me faire deux fois plus de travail que d’habitude…

Il y eu un moment où aucun des deux ne parla et Melwyn regarda Mordred perplexe, non sans un sourire.

- J’en suis navré pour toi, finit-il par dire en reprenant ses esprits.

- Je devrais y arriver. Seulement j’ai peur de ne pouvoir m’occuper de toi…

Elle se ravisa rapidement.

- Euh… Je voulais dire que je ne pourrai peut-être pas venir t’apporter la potion de Gaïus le soir ou encore…

- Tu recommences ! Ne t’inquiète pas pour ça. Je me débrouillerai, affirma-t-il, la même expression réjouie sur le visage.

- Bien… Je vais ramener ça, dit-elle d’une voix gênée.

Il lui fit un signe de la main tandis qu’elle s’éloignait.

Le jeune homme sentit quelqu’un s’approcher de lui.

- C’est vraiment une fille gentille et courageuse…, affirma Gauvain.

- Courageuse ?

- Elle a perdu son père au printemps dernier. Arthur a voulu lui donner le temps de se remettre mais elle a déclaré que rien ne l’empêcherait d’accomplir son devoir auprès du roi.

- Elle n’a pas été bouleversée ?

- Bien au contraire ! En apprenant la nouvelle, elle a fait un malaise et je l’ai surpris plus d’une fois les yeux rouges durant les mois qui ont suivi. Mais elle est restée très douce et ne s’est jamais plainte…

- En effet… elle a du courage, murmura le jeune homme en tournant la tête pour apercevoir la silhouette disparaître.

******

En fin d’après-midi, tous les chevaliers entrèrent dans la salle du trône. Mordred entra au même moment qu’Arthur et ils surprirent les hommes à parler de vive voix.

- Que se passe-t-il ici ?, questionna le souverain en élevant la voix pour se faire entendre.

Les chevaliers cessèrent de parler.

- Sire ! Des rumeurs circulent dans la Ville Basse et nous sommes inquiets, lui répondit Elyan.

- Des rumeurs ?

- Morgane aurait été aperçue à la taverne du Rising Sun, intervint Perceval.

Le druide eut le souffle coupé, tout comme Arthur. Les murmures reprirent de plus belle.

- C’est impossible…Je pensais en avoir finit avec elle… Après toutes ces années…, commença doucement le souverain.

- Pourtant c’est ce qu’affirment le propriétaire et les habitués…

- Les habitués ? Vous vous fiez aux dires d’ivrognes ?, reprit-il énervé.

- J’étais également présent au moment dit, déclara Gauvain.

- Hier au soir ? Lors de votre permission ? Pourquoi ne m’avoir rien dit à ce moment-là ?

- Je pensais avoir trop bu pour que ma parole ne soit pas remise en cause… avoua le chevalier. J’ai cru avoir rêvé, mais comme je ne suis pas le seul…

- En effet vous n’êtes pas le seul à boire dans cette ville Gauvain !, vociféra le jeune roi. Je n’accorde aucun crédit à ces rumeurs !

Il se tourna vers Gaius.

- Qu’en pensez-vous ?

- Je trouverai étrange que Morgane revienne ici après tout ce temps ! Mais ce qui m’étonnerai encore plus c’est le fait qu’elle soit venue jusqu’à Camelot dans le seul but de boire à la taverne, sire. De plus, si c’était bien elle, elle aurait fait en sorte que personne ne se rappelle de son passage. Il serait trop risqué pour elle de se montrer… J’approuve donc votre position.

- Ajoutez à cela que toute personne entrant ou sortant est contrôlée à la sortie de la ville. Elle n’aurait jamais pu nous échapper.

- Pourtant…, commença Gauvain.

- Il n’y a rien à ajouter, le coupa Arthur. Maintenant commençons, il y a beaucoup à traiter aujourd’hui.

Mordred s’assit près du roi et demeura silencieux pendant tout le conseil, toujours sous le coup de cette nouvelle.

******

Le jeune homme était debout près de son lit lorsque Melwyn entra, son dîner dans les mains. Il ne tourna pas la tête pour la voir, trop occupé à réfléchir.

- Je suis fatigué… déclara-t-il.

- Dans ce cas, tu ferais mieux de te coucher tout de suite.

- Non… Pas fatigué ici…

Il désigna son corps par un mouvement rapide de la main.

- …Mais là, dit-il en pointant sa tête avec son index.

Elle s’approcha de lui avec douceur et le regarda dans les yeux.

- Malheureusement je ne peux rien y faire… Veux-tu que je demande à Gaius de quoi t’aider à dormir ?

Son visage… son sourire… La chaleur dans sa poitrine se propagea dans son corps tout entier et il lâcha prise. Il lui prit la main, l’appliqua sur sa joue et ferma les yeux. Elle ne fit aucun mouvement et demeura ainsi, lui caressant le visage de temps à autre.

Mordred se sentait bien. Il aurait voulu rester ainsi et continuer à ressentir éternellement le bonheur d'être elle...


Aeirlin  (08.10.2012 à 07:51)

Chapitre 10

Ils étaient restés ainsi un long moment avant que Mordred ne décida de la laisser partir. Et la nuit, il dormit incroyablement bien, pour la première fois depuis longtemps.

Au petit matin, le jeune homme était tellement heureux que cela lui valut quelques remarques de la part des chevaliers lors de la séance d’entraînement.

- Une nouvelle victime !, s’écria Elyan alors qu'il le voyait arriver.

Tous se mirent à rire, et Arthur également.

Il ne calculait ni ne contrôlait plus ses paroles ou ses gestes. Il ne le voulait plus. Cela ne l’empêcha pas de faire tomber le roi, mais trop distrait, le souverain réussit sans trop de difficultés à le faire basculer à son tour.

Mordred passa sa journée de très bonne humeur et chercha souvent Melwyn.

Ce n’est qu’au soir qu’il la trouva enfin. Elle avait un sac plein de céréales dans ses bras et avait du mal à regarder devant elle, trop occupée à ne rien faire tomber.

- Tu veux peut-être que je t’aide ?, lui dit-il en lui prenant le sac des mains.

- Merci ! J’ai cru que je ne m’en sortirai jamais…

- Où vas-tu ainsi ?

- Chez moi mais… je vais m’en charger. Donne !, dit-elle en tendant les bras.

- J’ai quartier libre ce soir, je peux au moins faire ça pour toi.

- Non je vais me débrouiller !

- C’est par là il me semble, déclara-t-il en commençant à avancer dans la direction qu’il indiquait.

La jeune fille se mit à rire.

- Pas du tout ! C’est la direction opposée.

Ils marchèrent d’un pas lent jusqu’à la demeure de la servante, savourant chacun cet instant. Arrivé dans la pièce principale, Mordred déposa le grain à terre et regarda autour de lui.

De nombreuses plantes étaient disposées dans des paniers, des bocaux ou sur les murs.

- Mon père vendait au marché de la ville les plantes qu’il trouvait et préparait. Il était très apprécié par les marchands…

Melwyn se tenait derrière Mordred.

- Je suis désolé… J’ai appris ce qui qui lui était arrivé…

- Je vais bien. Les premiers temps ont été un peu durs mais j’ai toujours été très entourée. Tout le monde m’a beaucoup soutenu, dit-elle en s’asseyant sur le bord du lit.

Le jeune homme saisit une jacinthe fanée qui se trouvait à sa portée et la fit tourner entre ses doigts. Il rejoignit la jeune fille.

- J’ai quelque chose à t’avouer… Peut-être es-tu déjà au courant car ils sont nombreux à le savoir à la cour, mais je ne sais si…

Était-ce raisonnable de tout lui avouer tout de suite ? Après tout, il n’était là que depuis quelques mois… Il inspira un grand coup et laissa son cœur parler.

- Je suis un druide.

- Je l’ignorais…, murmura la jeune fille non sans surprise.

Mordred effleura de sa main la fleur. Il ne se serait jamais cru capable de créer au lieu de détruire. Sous les yeux ébahis de Melwyn, celle-ci se transforma en une fleur fraîche et ses couleurs resplendirent.

La jeune femme fixa le druide dans les yeux. 

- As-tu peur de moi ?, demanda-t-il avec crainte.

- Jamais, répondit-elle immédiatement.

Son regard était resté emprunt de douceur.

Le cœur de Mordred prit le contrôle tout entier de ses mouvements. Il avança son visage près de celui de Melwyn et sentit son souffle s’accélérer tandis que celui-ci s’approchait. Leurs lèvres allaient se toucher lorsque le regard du jeune homme fut attiré par quelque chose sur la table.

Il se recula précipitamment, se leva, et marcha vers elle. Il saisit une plante qui s’y trouvait et la contempla longuement, complètement ravagé.

De l’ambroisie… C’était pour cela qu’il était venu la première fois avec son père… Il lui avait dit qu’il n’y avait que là qu’il y en avait… Qu’à Camelot… Et ce marchand… Il n’y avait que lui qui en possédait… Il les avait trahis… On avait tué son père pour cette plante… Pour cette ridicule petite chose… Depuis ce jour il haïssait l’ambroisie et tout ce qui lui était lié...

Et tout de suite il comprit : Melwyn était la fille de l’homme qui avait vendu son père.

Rapidement, son esprit et sa haine reprirent le contrôle de ses gestes. Il se raccrocha à la table pour ne pas vaciller.

Inquiète, la jeune femme se leva et se mit à ses cotés.

- Est-ce que tu vas bien ? Tu es très pâle…

Elle allait pour mettre sa main sur son front pour s’assurer qu’il n’était pas fiévreux, lorsqu’il retint son geste.

- Ne me touche pas, dit-il en insistant sur chacun des mots.

Melwyn demeura interdite jusqu’à ce que le druide la lâche. Il la regarda une dernière fois avec haine, avant de quitter la petite maison...


Aeirlin  (12.10.2012 à 09:36)

Ne manque pas...

Rejoins l'équipe HypnoCheck pour vérifier les informations des épisodes de la citadelle.
L'équipe HypnoCheck recrute ! | En savoir plus

L'équipe HypnoDiff, chargée de la saisie des synopsis et des news diffusions, recrute.
L'équipe HypnoDiff recrute ! | Plus d'infos

Le nouveau numéro d'HypnoMag est disponible !
HypnoMag | Lire le nouveau numéro !

Alternative Awards : À vos nominés
Alternative Awards | On compte sur vous !

Activité récente
Dernières audiences
Logo de la chaîne TF1

Mademoiselle Holmes, S01E06
Jeudi 25 avril à 22:00
3.49m / 24.2% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Mademoiselle Holmes, S01E05
Jeudi 25 avril à 21:10
4.21m / 22.0% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E159
Jeudi 25 avril à 20:45
3.20m / 15.9% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E173
Jeudi 25 avril à 19:15
2.40m / 16.0% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E12
Mercredi 24 avril à 22:10
1.61m / 10.8% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E11
Mercredi 24 avril à 21:10
1.88m / 9.5% (Part)

Logo de la chaîne The CW

Sight Unseen, S01E04
Mercredi 24 avril à 21:00
0.35m / 0.1% (18-49)

Logo de la chaîne ABC

Not Dead Yet, S02E10
Mercredi 24 avril à 21:00
2.15m / 0.2% (18-49)

Toutes les audiences

Actualités
Une saison 2 de Shogun est-elle envisageable ?

Une saison 2 de Shogun est-elle envisageable ?
Shogun s'est terminée cette semaine, les 10 épisodes de la saga féodale sont désormais en ligne sur...

Au programme de ce week-end

Au programme de ce week-end
Les diffuseurs ont un programme varié pour cette dernière fin de semaine d'avril.  Ce soir, le...

Justin Hartley, Melissa Roxburgh, Jensen Ackles : la fratrie de Tracker

Justin Hartley, Melissa Roxburgh, Jensen Ackles : la fratrie de Tracker
La fratrie est désormais complète. Melissa Roxburgh (Valor, Manifest) et Jensen Ackles...

La comédie Run the Burbs prend fin après trois saisons sur la chaine CBC

La comédie Run the Burbs prend fin après trois saisons sur la chaine CBC
Dans un post sur Instagram, Andrew Phung a annoncé la décision prise par CBC de mettre un terme à sa...

Une nouvelle comédie de Chuck Lorre avec Leanne Morgan commandée par Netflix

Une nouvelle comédie de Chuck Lorre avec Leanne Morgan commandée par Netflix
Chuck Lorre, producteur à succès ayant à son actif Mon Oncle Charlie, The Big Bang Theory ou encore...

HypnoRooms

CastleBeck, Avant-hier à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

Viens chatter !

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

Sondage