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Série : Merlin (2008)
Création : 12.01.2011 à 17h57
Auteur : Nenya 
Statut : Terminée

« Cet épisode virtuel se situe entre les saisons 2 et 3. Il contient donc des spoilers sur la fin de la saison 2 et le début de la saison 3. L'histoire est centrée sur le personnage de Morgane. » Nenya 

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      Morgane poussa la porte de la chambre. Très rapidement, ses craintes furent confirmées. Non seulement la pièce était vide de toute présence humaine, mais elle était complètement à sac : les tables étaient renversées, le plancher défoncé, les entourages de fenêtres comportaient des traces de brûlures, les draps étaient déchirés. Clairement, on s'était battu ici.

     — Es-tu sûre que c'était ici qu'ils logeaient ? S'enquit Morgause qui pénétra dans la chambre d'auberge juste derrière elle.

     La sorcière avait troqué sa longue robe rouge sang contre une armure plus adaptée aux circonstances. De même, sa jeune soeur avait abandonné ses tenues de princesse au profit d'une cotte de mailles.

     — Certaine, répondit Morgane d'un ton glacial, serrant les dents.

      La jeune sorcière fit quelques pas dans la pièce, regardant autour d'elle. Désespérément, elle espérait trouver un indice, une information quelconque qui pourrait l'aider à comprendre ce qui avait bien pu se passer. Crispée, elle serra son poing.

     — Nous devrions commencer par interroger l'aubergiste, suggéra Morgause.

     Elle désigna du doigt les deux fenêtres de la chambre.

     — Elles ne sont pas brisées, donc ils ne sont pas entrés par là. L'aubergiste les aura forcément vus.

 

     Suivant son conseil, Morgane redescendit au rez de chaussée et se dirigea d'un pas décidé vers le comptoir, où un homme au ventre rebondi par l'excès de bière et au cheveu rare discutait avec un client.

     — Excusez-moi, les interrompit la jeune femme, pourriez-vous me dire...

     — Un peu d'patience ma p'tite dame, chacun son tour, répondit l'aubergiste d'un ton bourru.

     Il reprit sa conversation comme si de rien n'étant, ignorant superbement Morgane. Elle fronça les sourcils, agacée. Au moins, il ne devait pas l'avoir reconnue, sinon jamais il ne se serait permis de la traiter de la sorte.

     — Je n'en ai pas pour longtemps, reprit-elle en haussant le ton, je voudrais savoir où sont allés les occupants de la dernière chambre à l'étage. Ou qui leur a rendu visite.

     Cette fois-ci, l'aubergiste se désintéressa brutalement de son client et se tourna vers la jeune femme, l'air beaucoup plus agressif.

     — Mamzelle, j'vous conseille fortement de n'pas vous mêler de c'qui vous regarde pas. R'tournez à vos ouvrages et fichez-moi l'camp.

     La jeune femme serra les dents et s'avança vers l'aubergiste, bien décidée à lui tirer les vers du nez. A quelques pas de là, Morgause souriait discrètement. Les choses semblaient se dérouler encore mieux que prévu, un peu de résistance supplémentaire ne ferait qu'accroître les effets désirés.

     — C'est les soldats, marmonna quelqu'un.

     Morgane se détourna un instant de l'aubergiste pour se tourner vers l'origine de la voix. Il s'agissait d'un homme visiblement à moitié ivre, le nez plongé dans sa choppe de bière, affalé à une table dans le coin de l'auberge.

     — J'l'ai ai vus moi les soldats d'Uther. Ils ont pris l'gamin, reprit-il.

La jeune femme se retourna vers l'aubergiste et s'écria :

     — Est-ce que ce qu'il dit est vrai ? Répondez-moi !

     Las de devoir supporter les caprices de cette furie, l'homme se décida à lui répondre d'un ton sec :

     — Oui, le jeune garçon a été emmené par les soldats de la garnison.

     — Pourquoi ? S'emporta la jeune femme.

     — On le soupçonne de pratiquer la magie et d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement de la pupille du roi, répondit l'aubergiste qui n'avait plus qu'une hâte : se débarrasser de cette encombrante jeune femme.

     — Vous avez laissé des soldats enlever un petit garçon ! S'insurgea Morgane, comment osez-vous ? Je suis sûre que vous n'aviez aucune preuve ! Vous n'avez donc aucun coeur ? Vous pensez réellement qu'un si jeune enfant puisse être mauvais à ce point ?

     L'aubergiste se pencha vers la jeune femme avec un air mauvais sur le visage :

     — Vous voulez que j'vous dise ma p'tite dame ? J'pense que vous d'vez pas être bien nette vous non plus pour vous intéresser tellement à ce sorcier. Et moi j'veux pas d'ennuis. Alors j'vous conseille de déguerpir bien vite de c'village sinon j'en connais deux trois qu'hésiteront pas à vous dénoncer. Et vous subirez le même sort qu'votre ami.

     Morgane lui lança un regard glacial. Alors c'était cela, c'était ainsi que raisonnait le peuple : dénoncer quiconque lui semblait suspect pour éviter de s'attirer les foudres d'Uther. Commettre des injustices et des atrocités plutôt que de risquer de mettre en péril son misérable petit confort. Ils étaient lamentables, méprisables.


Nenya  (01.02.2011 à 14:44)

      Morgause agrippa sa soeur par le bras et la força à sortir de l'auberge. Une fois dehors, celle-ci laissa exploser sa colère :

     — C'est répugnant. Je connais Mordred, je sais qu'il n'a certainement pratiqué aucune forme de magie dans ce village. Ils n'avaient aucune preuve !

     — Je sais Morgane, je sais, tenta de la calmer sa soeur, j'ai tenté de te prévenir...

     Morgane respira un bon coup et ferma les yeux, tout en essayant de retrouver des idées plus claires.

     — Nous devons nous rendre à cette garnison, nous devons aller le chercher avant qu'il ne soit livré à Uther et pendu !

     — Oui, c'est ce que nous allons faire, lui assura sa soeur, mais d'abord, pourquoi ne pas faire payer à ces paysans leur effronterie ?

     Morgane la regarda, mi intriguée mi choquée :

     — Je ne veux pas leur faire de mal, je refuse de m'abaisser à leur niveau. Ils ne méritent pas que je perde leur temps avec eux.

     Morgause lui sourit :

     — Je n'ai jamais parlé de leur faire du mal... Juste de leur donner une bonne leçon. Ils nous croient leurs ennemis ? Fort bien, ne les détrompons-pas et faisons leur voir qu'ils devraient plus nous craindre qu'Uther.

     Les villageois, affolés, se relayaient pour amener des seaux d'eau du petit puits au centre de Stormbridge jusqu'à un énorme brasier. Des flammes titanesques montaient jusqu'à la cime des arbres alentour et le panache de fumée qui s'élevait se voyait à des lieues à la ronde. Bientôt, il ne resterait plus qu'un tas de cendres de ce qui était il y a peu le seul moulin de la région. Il faudrait des mois pour le rebâtir, et il serait impossible d'exploiter le blé des récoltes pendant tout ce temps ! Quelle malédiction qui les frappait !

     Ce qui intriguait le plus un jeune garçon qui aidait à lutter contre l'incendie, c'était qu'il ne se répandait pas. Même l'arbre qui était planté juste à côté du moulin était intact. Pourtant un tel brasier aurait pu réduire à néant tout le village. Mais un seul bâtiment était touché, comme par enchantement... Il pourrait y voir de la chance dans leur malheur, mais il y voyait surtout de la sorcellerie et cette simple pensée le fit frémir.

     A quelques pas d'ici, deux cavalières observaient la colonne de fumée noire avec un léger sourire. La première était fière de son oeuvre, et avait le sentiment de commencer véritablement à maîtriser son don. Qui plus était, elle devait bien reconnaître qu'une douce vengeance pouvait se révéler extrêmement agréable. Quant à la seconde, elle voyait ses efforts enfin récompensés... Et ce n'était que le début.


Nenya  (01.02.2011 à 14:46)

 

      Les hauts pics de la crête d'Ascetir masquaient l'horizon. Il s'agissait de la barrière naturelle avec le royaume du Roi Cenred. Entre deux de ces épieux rocheux se trouvait un épais bâtiment de pierre. Ses murs n'étaient percés que de rares meurtrières. Nulle ouverture ne s'y faisait voir, sinon une énorme porte renforcée en son centre. Deux tours encadraient l'entrée principale et deux autres étaient situées en arrière derrière les remparts. L'imposante garnison d'Ascetir faisait désormais face aux deux sorcières.

     Mais ce qui les inquiétait pour le moment, ce n'était ni les tours ni la hauteur des murailles. Non, leurs pensées étaient tournées vers l'immense gouffre béant qui s'étendait au pied de l'édifice. Seul un unique pont-levis semblait permettre de le franchir. Mais il était exclus pour les jeunes femmes de l'emprunter. Leur but demeurait d'être discrètes : dans une population de soldats, il était plus que probable que l'on connaisse bien le visage de Morgane car nombreux étaient ceux à avoir servi un jour à Camelot. Il leur fallait donc contourner l'entrée qu'elles refusaient de forcer et trouver un autre passage.

     Dissimulées derrière l'une des dernières rangées d'arbres qui s'étendaient avant la garnison, Morgane et sa soeur observaient les alentours en espérant trouver un chemin praticable. Après quelques instants de réflexion, Morgause se tourna vers sa jeune soeur :

     — Je pense avoir ce qu'il nous faut.

     Fronçant les sourcils, Morgane observa sa soeur plonger les mains dans une besace accrochée au flanc de sa monture et en sortir deux longues cordes.

     — Tu te promènes souvent avec ça ? S'étonna-t-elle, perplexe.

     — Oh disons que cela peut-être utile, si jamais tu souhaites qu'une personne se tienne tranquille, répondit très évasivement Morgause.

     Morgane n'était pas totalement convaincue, mais elle cessa bientôt de se poser des questions pour observer les agissements de sa soeur. Fascinée, elle l'entendit prononcer une incantation dans une langue étrange et mystérieuse, aux sonorités exotiques. L'une des cordes se mit à onduler et à flotter dans les airs. Son extrémité franchit la crevasse pour serpenter le long de la montagne. La corde s'enroula alors autour d'un rocher qui surplombait les murailles et s'y noua.

     Morgause se saisit de l'autre extrémité de la corde et l'attacha autour de sa taille. Elle tendit alors la seconde à Morgane :

     — Bien, à ton tour à présent.

     Élève studieuse et brillante, Morgane imita le sortilège de sa soeur avec brio. Puis, en faisant des mouvements circulaires du bras, Morgause fit s'enrouler les cordes autour des rochers de plus en plus, ceci ayant pour effet de hisser les deux jeunes femmes jusqu'au flanc de la montagne, juste au dessus du chemin de ronde de la garnison.

 

     Morgane observa l'édifice en contrebas, à demi masquée par le rocher derrière lequel elle se trouvait. Trois soldats faisaient les cent pas en haut des murailles.

     Étant donné la longueur du mur, réfléchit-elle à haute voix, nous devrions avoir le temps de descendre pour peu que nous nous y prenions au bon moment.

     — Certes, cependant ils ne sont pas aveugles et risquent de nous repérer de loin. Je vais nous donner davantage de temps...

     Morgause récita une nouvelle formule. Assez lentement pour que le phénomène semble naturel à un oeil non averti, une brume légère se leva, et se transforma par la suite en un épais brouillard. Aucune réaction perceptible de la part des soldats : ils ne se méfiaient donc pas. Morgause défit le noeud autour de sa taille et enjoignit Morgane d'en faire de même. Il leur suffit alors de se laisser descendre le long pour arriver dans la cour intérieure. N'entendant aucun bruit inhabituel, elles en déduisirent que le brouillard avait joué son rôle et que nul n'avait conscience de leur présence. Pour éviter de se trahir bêtement, elles pensèrent à récupérer les cordes qui, balançant dans la cour auraient certainement paru suspectes. L'endroit étant particulièrement exposé à la vue de tous, elles n'y restèrent pas longtemps et traversèrent la première porte venue, s'enfonçant à l'intérieur de la garnison.


Nenya  (09.02.2011 à 17:41)

      Elles avançaient à présent dans un long couloir sombre. Longeant la montagne, il n'était percé d'aucune fenêtre et la seule lumière perceptible provenait de rares torches accrochées aux murs. Régulièrement, des couloirs partaient sur les côtés : l'endroit était nettement plus grand qu'il y paraissait à première vue. Une grande partie du complexe avait en réalité été bâtie sous la montagne et était donc totalement invisible de l'extérieur. Les sorcières supposaient que Mordred était enfermé dans les cachots et que ces derniers devaient se trouver au plus profond de la garnison, afin que l'évasion en soit la plus difficile possible. Hélas, ces seules intuitions ne leur permettaient pas de déterminer quelle direction emprunter.

     Soudain, un bruit de pas les tira de leurs réflexions. Probablement un soldat qui patrouillait. Morgane regarda autour d'elle et aperçut un chemin. Elle prit sa soeur par la main et l'y entraîna. Plaquées contre le mur, elles attendirent. Bientôt elles virent passer un homme en armure qui portait les armoiries de Camelot. Il ne sembla pas les remarquer. Il fallait dire que l'endroit était suffisamment sombre pour les dissimuler.

     Un chemin en valant un autre, Morgane et Morgause poursuivirent l'exploration de celui-ci. Décidément, cette expédition durerait plus longtemps que prévu. Régulièrement, elles durent changer de direction pour ne pas se faire remarquer par un garde qui passait par là. Pour des étrangers, cet endroit était un véritable labyrinthe.

 

     Des pas résonnaient à nouveau, semblant se rapprocher de l'endroit où se trouvaient les deux sorcières. Comme les fois précédentes, elles se hâtèrent de rejoindre l'intersection la plus proche. Mais cette fois-ci, elles ne furent pas assez rapides.

     — Hé vous ! S'écria l'homme.

     Morgane se figea, tétanisée. Fort heureusement, sa soeur, plus expérimentée, avait davantage de réflexes. Elle se retourna et tendit la main vers l'homme qui n'était plus qu'à quelques pas devant. Ses yeux rougirent d'une lueur malfaisante. Le garde plaqua ses mains à sa gorge et ouvrit la bouche à plusieurs reprises. Morgane comprit alors qu'il essayait de parler, en vain. Morgause lui avait coupé la voix pour éviter qu'il ne sonne l'alerte. La pupille d'Uther sourit, soulagée. Mais son répit fut de courte durée, car le soldat se rua vers elle, l'épée dégainée. Visiblement saisi par la panique, il espérait probablement dissiper le charme en neutralisant ce qui lui apparaissait comme deux frêles demoiselles. Grave erreur. Par réflexe, Morgane eut un mouvement de recul et se protégea du bras, marmonnant quelques mots dans l'ancien langage. Le garde eut à peine le temps de sentir son bouclier lui échapper des mains et foncer vers lui avant de perdre connaissance. Morgane venait de l'assommer à l'aide de son propre bouclier.

     Morgause applaudit doucement :

     — Hé bien ma chère soeur, tes progrès ne cessent de m'étonner. Tu réagis de plus en plus vite.

     Puis, le ton de sa voix se durcit :

     — Cependant nous avons maintenant un problème. Tôt ou tard, cet homme se réveillera ou sera retrouvé inconscient. Dans les deux cas, l'alerte sera donnée et notre présence démasquée.

     — Peut-être pourrions-nous dissimuler son corps au maximum, suggéra Morgane sans grande conviction, dans un recoin peu visible.

     — Bien sûr, approuva Morgause, mais ça ne nous fera que gagner un peu de temps. Et je crains qu'à partir de maintenant, il ne nous soit compté.


Nenya  (09.02.2011 à 17:43)

 

     Les jeunes femmes avaient pressé le pas. Progressant dans les méandres de l'édifice, elles se trouvaient à présent devant un escalier qui semblait s'enfoncer dans les profondeurs du sol. Et pour la première fois depuis qu'elle était arrivée, Morgane avait un drôle de sentiment.

     — C'est ici, j'en suis sûre. Je ressens sa présence. Elle est faible, très faible... Mais il est par ici.

     Elle était très inquiète, car depuis son appel à l'aide, Mordred ne l'avait plus recontactée mentalement. Peut-être qu'il n'y pensait tout simplement pas, persuadé que la jeune femme ne pourrait pas l'entendre. Mais elle craignait surtout qu'il ne soit trop affaibli par de mauvais traitements. Son coeur se serra à la pensée qu'on ait pu faire du mal au jeune druide.

     Au moment où Morgane et sa soeur s'apprêtaient à descendre, une voix se fit entendre.

     — Vous là-bas, plus un geste !

     Curieusement, Morgause obtempéra et se retourna calmement vers son interlocuteur. Perplexe, Morgane l'imita et n'opposa aucune forme de résistance. Elle vit alors que l'homme n'était pas seul. Il y avait en face d'elle un épéiste, qui avançait l'épée dégainée, et un arbalétrier qui restait en retrait, les gardant en joue. Les deux soldats restaient sur leurs gardes malgré l'attitude apparemment conciliante des jeunes femmes. Ils avaient d'ailleurs raison car quelques instants plus tard, les yeux de Morgause s'illuminèrent d'un éclat brillant.

     Avant même d'avoir pu analyser la situation, les deux hommes étaient aux prises avec d'étranges créatures. Elles semblaient immatérielles, sombres et éthérées, sorties du sol par enchantement. On aurait dit des ombres. Elles avaient la forme de longs serpents, et commençaient à s'enrouler autour des jambes des soldats. L'épéiste abattit son épée mais c'était comme s'il se battait contre de la fumée. Impossible de leur faire quoi que ce soit. Hélas, la réciproque n'était pas vraie. Les serpents s'enroulèrent autour du cou des deux hommes et commencèrent à les étrangler. Les hommes se débattirent, essayant de se défaire de cette étreinte, mais il leur était impossible de se saisir de cet ennemi intangible. Ils perdirent connaissance, à bout de souffle, et étaient sur le point de périr car les créatures continuaient leur oeuvre.

     — Ça suffit ! Ordonna Morgane.

     Morgause se tourna vers elle, surprise et déstabilisée. Les créatures qu'elle contrôlait se dissipèrent alors aussi brusquement qu'elles étaient apparues. Morgane semblait troublée, voire même choquée et encore plus pâle que d'habitude. Elle portait sa main à sa gorge.

     — Il ne me semble pas nécessaire de les tuer, dit-elle pour seule justification, continuons s'il te plaît, le temps presse.

     Non seulement Morgane ne souhaitait pas commettre un meurtre gratuitement, mais le fait de voir ces hommes étouffer sans pouvoir se défendre l'avait mise extrêmement mal à l'aise. La scène lui rappelait avec douleur son empoisonnement, et elle savait exactement ce qu'avaient pu ressentir ces hommes. Son empathie lui interdisait donc de laisser se poursuivre une telle barbarie.

     — A ta guise, soupira Morgause, mais je doute qu'eux feraient preuve d'autant de clémence à notre égard... On ne te rend jamais ce que tu donnes, méfie-toi.

     Les deux jeunes femmes commencèrent alors à descendre les escaliers, s'éclairant à l'aide d'une petite boule de feu qui brûlait à quelques centimètres de leur paume. Contrairement aux torches, c'était une source de lumière qui ne pouvait pas se tarir...


Nenya  (25.02.2011 à 09:56)

      L'intuition de Morgane était la bonne. L'escalier débouchait sur une vaste salle humide, à l'odeur nauséabonde de paille souillée. Une demi-dizaine de cellules étaient alignées en face de l'entrée, fermées par d'épaisses grilles de fer. Curieusement, il ne semblait pas y avoir de geôlier. La surveillance était probablement assurée par les deux hommes que Morgause venait de neutraliser il y avait quelques instants.

     Toutes les cellules étaient vide, sauf une. On pouvait apercevoir une petite silhouette frêle prostrée dans la pénombre. Morgane se précipita vers la grille et s'écria :

     — Mordred ! Mordred est-ce que ça va ?

     Aucune réaction. Inquiète, la jeune femme s'agita et regarda tout autour d'elle avec frénésie, dans l'espoir d'apercevoir un trousseau de clés. Il fallait faire vite, car le jeune garçon était visiblement en très mauvais état. Qui pouvait savoir quelle forme de torture ces barbares avaient bien pu lui faire endurer ? Agacée de perdre du temps de la sorte, Morgane se tourna vers la grille et marmonna quelques mots. Les gonds de la porte explosèrent dans un fracas étourdissant et assez peu discret. La grille tomba à ses pieds, laissant la cellule grande ouverte. Morgane se jeta à l'intérieur.

     Pendant ce temps, Morgause surveillait l'escalier du coin de l'oeil pour vérifier que personne ne les avait suivies. Un léger sourire en coin, elle était satisfaite de constater que sa soeur avait de moins en moins de scrupules à se servir de la magie. Bientôt, cela lui semblerait aussi naturel que de respirer. Mais il restait un dernier détail à régler pour que la métamorphose de Morgane soit totale...

     Morgane observa son jeune ami avec peine. Il était exténué, sale, probablement affamé et avait le regard vitreux. Aucun mot n'était encore sorti de sa bouche. La jeune femme lui tendit la main. Il leva ses yeux vides vers elle et s'en saisit lentement. Elle l'aida à se relever. Il eut du mal, ses jambes tremblaient. Au moins, il était encore en vie. Malheureusement, Morgane n'avait pas le temps de prendre soin de lui pour le moment. Ils devaient ressortir rapidement, avant que leur intrusion ne soit détectée. La jeune femme fit signe à Morgause qu'ils pouvaient repartir. Elle hissa le jeune druide dans ses bras, non sans mal. Les deux sorcières remontèrent alors par l'unique chemin disponible.


Nenya  (25.02.2011 à 09:57)

      Une fois revenue au rez-de-chaussée, Morgause aperçut un mouvement en périphérie de son champ de vision. Elle comprit que les soldats étaient en train de reprendre doucement conscience. Un sourire peu rassurant se dessina sur ses lèvres à mesure qu'une idée malsaine germait dans son esprit.

     Morgane pressait le pas, portant toujours Mordred serré contre elle, la tête posée à hauteur de son épaule. Soudain elle se figea, sentant les muscles du jeune garçon se détendre brusquement, comme s'il n'avait plus la force de les contrôler. Lentement, tétanisée par un doute terrible, elle baissa le regard et aperçut une tâche rouge se répandre sur son armure. Horrifiée, elle déposa Mordred devant elle et ce qu'elle vit la plongea dans une douleur terrible. Un carreau d'arbalète était planté en travers du cou du jeune druide qui agonisait.

     Morgane se retourna, les yeux embués de larmes. Une colère noire l'envahit lorsqu'elle vit, son arme encore à la main, l'arbalétrier qu'elle avait épargné il y avait juste quelques instants.


Nenya  (25.02.2011 à 09:58)

 

      Le corps tout entier de la jeune femme vibrait de rage. A ses pieds, le sol commençait à trembler. Des fissures apparurent sur les murs et des petits débris tombèrent du plafond. Comme électrisés par toute l'énergie maléfique qui émanait de son corps, les cheveux de Morgane flottaient derrière elle. Ses yeux étaient vides et blancs, totalement inexpressifs. Il lui devenait impossible de se contrôler et de canaliser ses pouvoirs. Elle le sentait bien mais ne ne s'en inquiétait pas. Peu lui importait de perdre le contrôle. Seule comptait sa vengeance. Ils devaient payer, quoi que cela lui en coûte.

     A côté d'elle, Mordred avait cessé de respirer et reposait inerte sur le froid sol de pierre. Morgane s'avança vers l'arbalétrier qui la fixa avec une immense terreur. L'instant d'après, il se sentit projeté contre un mur et maintenu par une poigne invisible. Il tenta de se débattre vainement, et redoutait le sort qui l'attendait. Il poussa un hurlement de douleur et tourna la tête sur sa gauche. Son bras, brisé, pendait mollement le long de son buste. Il ne put retenir un nouveau cri lorsque la sorcière détruisit les os de son autre bras. Lentement, et avec un sourire machiavélique sur le visage, Morgane lui brisait les membres un par un, ce qui lui procurait une intense satisfaction et une soif de cruauté toujours plus grande.

 

     Quelques pas derrière elle, Morgause observait la scène avec une délectation certaine. Cela dépassait ses espérances. Elle avait volontairement omis d'apprendre à sa soeur comment gérer ses pouvoirs en cas d'émotions fortes car elle espérait bien que la perte du petit garçon détruirait les dernières barrières entre Morgane et ses pouvoirs. Mais elle n'avait pas imaginé à quel point cela serait violent. La magie était palpable dans toute la pièce, on en sentait les flux émaner en continu de la jeune femme. Morgane ne tiendrait sans doute pas très longtemps dans cet état, elle allait rapidement se vider de son énergie. Mais en attendant, Morgause comptait bien profiter du spectacle. Elle jeta un regard mauvais à l'arbalétrier toujours plaqué au mur. Le pauvre était bien sûr totalement innocent, enfin, en ce qui concernait Mordred tout du moins. Morgause n'avait eu qu'à prendre temporairement le contrôle de ses membres pour le contraindre à tirer une flèche bien placée. De même, elle n'avait eu qu'à faire courir la rumeur que le petit garçon qui séjournait à l'auberge de Stormbridge était un sorcier pour qu'elle se répande comme une traînée de poudre et qu'il soit dénoncé dans les heures qui suivirent. Les hommes étaient tellement lâches et prévisibles.

 

     Morgane en finit avec le soldat qu'elle torturait en lui brisant la nuque, toujours par télékinésie. Elle relâcha son étreinte magique sur lui et son corps tomba à terre, inerte, le regard vide. Mais la jeune femme ne comptait pas en rester là. A l'autre bout du couloir, elle voyait l'épéiste qui accompagnait l'assassin de Mordred tenter de s'enfuir. Prononçant quelques mots, une énorme boule de feu, qui remplissait toute la hauteur de la pièce, fonça droit devant elle et heurta l'homme dans le dos. La sorcière s'avança jusqu'à lui, tandis qu'il rampait pour tenter de lui échapper. Le dos en flammes, il n'allait pas tarder à mourir de toute façon. Morgane laissa échapper un rire moqueur et passa par dessus son corps sans lui prêter la moindre attention. Elle reprit le même chemin qu'à l'aller et retourna dans la cour intérieure de l'édifice.

     Naturellement, Morgause la suivit, tout en restant à une distance convenable. Mieux valait rester méfiante, car la rage de Morgane pouvait à tout moment se retourner contre elle sans raison véritable. C'était le risque à courir pour avoir droit à un tel déchaînement de magie. Plus jamais Morgane n'aurait une maîtrise telle de ses pouvoirs. Une fois qu'elle aurait retrouvé ses esprits, elle serait nettement moins performante.

 

     Morgane leva les bras et marmonna une nouvelle incantation. La montagne trembla, des fissures apparurent. L'instant d'après, on entendit un grondement sourd, et un nuage de poussière s'éleva. Toutes les galeries qui passaient sous la montagne s'étaient effondrées, et les hommes qui se trouvaient dedans étaient désormais emmurés. Mordred disposerait d'un tombeau... Un immense tombeau sous la crête.

     Soudain, elle entendit un sifflement. Levant la main, elle arrêta la flèche qui fonçait droit sur elle sans même se retourner, sans même la voir. Et toujours sans bouger, elle la fit faire demi-tour et se diriger droit vers son lanceur : l'un des gardes qui se trouvaient sur le chemin de ronde. La garnison s'agitait, les hommes se préparaient, se rassemblaient, pour contre-attaquer et neutraliser les sorcières. Un petit bataillon de cinq hommes en formation sortit d'un bâtiment et se dirigea vers les jeunes femmes. Mais ils furent arrêtés par un haut mur de pierre qui sortit du sol juste devant eux. Alors qu'ils s'apprêtaient à faire demi-tour, un autre se dressa derrière. Puis à gauche. Et à droite. Ils étaient enfermés. Ils tentèrent d'escalader les parois mais elles étaient bien trop lisses pour cela. Alors les murs commencèrent à se rapprocher. Lentement bien sûr. Il fallait qu'ils aient tout le temps de se rendre compte de ce qui allait leur arriver.

     A l'extérieur, on entendit des hurlements lorsque les soldats furent broyés par la pierre. Puis plus rien. D'autres soldats arrivèrent. Et ils subirent tous plus ou moins le même sort. Sans faillir, Morgane les élimina un par un de façon toujours plus cruelle. Lorsqu'on tenta de l'attaquer avec de l'huile, Morgane y mit le feu. Parallèlement, elle s'attaqua aux bâtiments. Elle transforma le sol en sables mouvants. Les tours s'enfoncèrent puis basculèrent avant de s'effondrer avec fracas. Dans leurs chutes périrent nombre de soldats supplémentaires. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Sa soif de vengeance était sans limites. Ils devaient payer. Tous.


Nenya  (27.02.2011 à 13:04)

      Morgause promena son regard autour d'elle. Il n'y avait plus que cadavres, flammes, débris et désolation. La destruction de la garnison passerait probablement pour une attaque du Roi Cenred aux yeux de Camelot. Cela risquerait de déclencher une guerre ouverte... Mais ça pourrait peut-être servir ses intérêts. Morgause songea alors à se faire de Cenred un allié. Une idée séduisante.

     Morgane reposait dans ses bras. Elle n'avait pas encore perdu connaissance, mais cela n'allait pas tarder. Ses yeux perdirent peu à peu leur éclat blanchâtre pour retrouver leur couleur habituelle. Elle ne disait rien, elle était trop faible pour cela. Mais une larme perla au coin de son oeil gauche. Cette douleur, cette colère... Elle s'atténuerait avec le temps. Mais elle ne disparaîtrait jamais.

     Maudits soient-ils. Tous autant qu'ils étaient. Maudit soit Merlin de les avoir trahis Mordred et elle. Maudits soient ces misérables gueux de Stormbridge pour avoir livré un enfant innocent. Maudits soient ces soldats de l'avoir emmené. Maudit soit ce lâche d'arbalétrier pour avoir abattu un jeune garçon dans le dos !

     ...Maudite soit Camelot.


Nenya  (27.02.2011 à 13:05)

 

      Sur le sol de pierre gelé d'un couloir à demi-effondré reposait le corps d'un jeune garçon. Puis, il changea d'aspect et de taille, surtout. Rapidement, il ne s'agissait plus d'un être humain, mais... d'un rat.

 

     Loin d'ici, dans les montagnes d'Ascetir, du côté du royaume du Roi Cenred, deux personnes cheminaient ensemble. L'une d'elles était un jeune garçon, qui semblait frêle et fatigué, mais en relativement bonne santé. Soudain, il s'arrêta net et se retourna. Entre deux pics, on pouvait apercevoir un panache de fumée noire obscurcir le ciel.

     — La garnison d'Ascetir, devina l'homme qui l'accompagnait.

     Il se tourna vers Mordred :

     — Alors finalement, elle est venue te sauver on dirait.

     Alors que le jeune druide s'était fait capturer par les soldats de Camelot, son mentor avait quant à lui réussi à s'échapper. Il était ensuite venu au secours de son élève, en s'infiltrant dans la garnison d'une façon similaire à ce que Morgane et Morgause avaient fait quelques heures plus tard. Puis il avait métamorphosé un rat pour lui faire prendre l'apparence de Mordred. Le sortilège n'avait pas tenu très longtemps, mais il avait rempli son rôle : Masquer la disparition du prisonnier le temps qu'ils se soient suffisamment éloignés pour ne plus pouvoir être rattrapés.

     Mordred avait confié à son maître qu'il avait appelé Morgane à l'aide et souhaitait l'attendre pour lui dire qu'il allait bien. Il n'avait en effet plus la force de la contacter mentalement. Mais le druide estimait que c'était trop risqué et qu'il leur fallait passer la frontière au plus vite. Ils n'avaient pas le temps d'attendre une personne qui n'était même pas certaine de venir. A contre-coeur, Mordred l'avait donc suivi.

     — Je ne sais pas si c'est elle, murmura-t-il surtout pour lui.

     Son maître eut l'air surpris :

     — Qui aurait fait cela ? Et puis, c'est toi qui m'a assuré qu'elle viendrait.

     — Oui... Tu dois avoir raison, répondit Mordred.

     Ils se remirent en route. Le jeune druide avait certes senti une présence, une présence féminine qui plus était, aux abords de la garnison. Seulement elle ne ressemblait pas à celle dont il avait l'habitude. Cette présence avait quelque chose de différent. Non, définitivement, il ne pouvait pas s'agir de Morgane, il était impossible qu'elle ait changé à ce point en si peu de temps. Cette personne n'était pas la Morgane qu'il avait connue.


Nenya  (27.02.2011 à 13:17)

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Sonmi451, Hier à 12:03

Merci par avance à tout ceux qui voteront dans préférence, j'aimerais changer le design de Gilmore Girls mais ça dépend que de vous.

choup37, Hier à 12:56

Effectivement, beaucoup de designs vous attendent dans préférences, on a besoin de vos votes

sabby, Hier à 16:31

C'est voté pour moi Et en parlant de design, le SWAT a refait sa déco. N'hésitez pas à venir voir

chrismaz66, Aujourd'hui à 10:23

J'ai voté pour tous mais il est vrai que les scores ne montent pas, où sont les gens? Un petit click de rien du tout pliz ^^Bon dimanche pluvieux ^^

Locksley, Aujourd'hui à 10:29

Choisissez votre poster préféré du prochain film MARVEL Deadpool & Wolverine via notre nouveau sondage ! Bon dimanche !

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