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Martin Luther King Jr (1929-1968) est un pasteur, baptiste et militant pacifiste afro-américain, fondateur du mouvement américain des droits civiques, et militant contre la pauvreté.
C’est le fils d’un pasteur baptiste et d’une organiste d’église. Il hérite du nom de son père. Il a une sœur ainée et un frère cadet. Il grandit dans l'Amérique ségrégationniste, dans un milieu privilégié. Il expérimente le racisme pour la première fois à 6 ans, lorsque deux camarades de jeu blancs sont interdits de jouer avec lui. Elève brillant, il entre à 15 ans seulement au Morehouse College, une université réservée aux garçons noirs. Diplômé en 1948 d’une licence de sociologie, il enchaine avec une licence de théologie, qu'il obtient en 1951. Il obtient ensuite son doctorat en théologie, à l'université de Boston, en 1955. Il devient alors pasteur.
Il est influencé par les écrits de Karl Marx, Gandhi, du pasteur pacifiste et socialiste Norman Thomas et de Reinhold Niebuhr sur le christianisme social. En 1952, il se déclare « socialiste ».
Martin Luther King est devenu célèbre pour avoir organisé et dirigé 
des actions pacifiques pour défendre le droit de vote, la déségrégation et l'emploi des minorités ethniques. Il commence en 1955 avec le boycott des bus de Montgomery, après l’arrestation de Rosa Parks. Le boycott est soutenu massivement par la population noire, qui organise un système de covoiturage. La campagne dure 382 jours et fait face à la violence de ségrégationnistes blancs, qui agressent Martin Luther King et brulent sa maison, celle du pasteur Ralph Abernathy et quatre églises. En 1956, la Cour suprême des États-Unis déclare illégale la ségrégation dans tous les lieux publics (autobus, restaurants, écoles…).
Il participe en 1957 à la fondation de la Conférence du leadership chrétien du Sud, dont il devient président jusqu’à sa mort en 1968. Il soutient le choix de la désobéissance civile non-violente, et rédige plusieurs œuvres pour décrire sa pensée. Il est mis sur écoute par le FBI dès 1961. Les résultats mitigés de la lutte dans la ville d’Albany, en 1961 et 1962, servent de leçon à King et le mouvement des droits civiques : il faut lutter non pas contre la ségrégation en général, mais contre une facette précise et tangible. Leur lutte n’a cependant pas été totalement inutile puisque la ville annule en 1963 toutes ses lois ségrégationnistes.
La violence des évènements de Birmingham, de Pâques à Juin 1963, lors de laquelle la police s’en prend à des enfants, déclenche un scandale international. Le mouvement des droits civiques et la réputation de King en sont renforcés, alors que le maire est forcé à la démission et le chef de police renvoyé. En juin, tous les lieux publics deviennent ouverts à la population noire.
Il participe à l’organisation de la marche à Washington pour l'emploi et la liberté, en 1963 : soutenu par le président Kennedy, qui était déjà intervenu plusieurs fois pour le faire sortir de prison, il prononce le célèbre discours « I have a dream ». La violence subie par les manifestants lors des marches pacifiques, filmés par les reportages, secoue l’opinion américaine et augmente le soutien envers le mouvement, en particulier après le Bloody Sunday à Alabama, en 1965. Le président Lyndon B. Johnson parvient grâce à une lutte féroce à faire voter au Congrès différentes lois fédérales comme le Civil Rights Act de 1964, le Voting Rights Act de 1965 et le Civil Rights Act de 1968, mettant juridiquement fin à toutes les formes de ségrégation raciale aux États-Unis.
Martin Luther King reçoit en 1964 le prix Nobel de la paix pour sa lutte non-violente contre la ségrégation raciale et pour la paix. C’est le plus jeune lauréat d’alors. Il entame alors une campagne contre la guerre du Viêt Nam et la pauvreté, qui est brutalement stoppée en 1968 avec son assassinat, à seulement 39 ans. Celui-ci est officiellement attribué à James Earl Ray, mais sa culpabilité et sa participation à un complot incluant le FBI sont toujours débattues. Le fait est que l’homme n’avait pas le profil d’un tueur, et certainement pas les moyens.
Son décès déclenche une vague d’émeutes dans la moitié des villes du pays, entrainant de nombreux morts et l’intervention de la Garde nationale. Le président Johnson déclare un jour de deuil national, le premier pour un Afro-Américain. 300 000 personnes assistent aux funérailles, en présence du vice-président. De nouvelles émeutes éclatent.
Jimmy Carter lui remet à titre posthume en 1977 la médaille présidentielle de la Liberté. Il reçoit aussi le prix des droits de l'homme des Nations unies en 1978, et la médaille d'or du Congrès en 2004. Il est considéré comme l'un des plus grands orateurs américains.
En 1980, le quartier où il passa sa jeunesse est déclaré monument historique.
Un jour férié en son honneur a été créé en 1986, le Martin Luther King Day. Un mémorial a aussi été inauguré en 2011 par le président Barack Obama. Une statue de lui est aussi présente dans le National Mall de Washington, D.C.
Deux centres Martin Luther King pour l'action non-violente ont été créés, en Suisse et à Atlanta. De nombreux autres monuments portent aussi son nom partout dans le monde.
