Entrez dans la grande bibliothèque d'Hypnoweb. De très nombreuses fanfics vous attendent. Bonne lecture ! - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Série : Castle
Création : 25.09.2019 à 11h34
Auteur : ArthurRrr
Statut : Terminée
Pour vivre heureux, vivons cachés… Comment être sûr qu’on ne s’oubliera pas et qu’on ne se perdra pas en cours de route ? Car tout n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît…
Cette fanfic compte déjà 16 paragraphes
Pour vivre heureux, vivons cachés… Comment être sur qu’on ne s’oubliera pas et qu’on ne se perdra pas en cours de route ? Car tout n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît…
L’histoire commence quelques mois après le week-end dans les Hamptons (5*04), seule exception faite que Ryan n’est pas au courant pour le nouvelle relation qui unie Castle et Beckett.
Chapitre I
Alors que le soleil glissait déjà depuis plusieurs heures à travers les rideaux du loft, Beckett s’étira dans un dernier bâillement, savourant la caresse des rayons de soleil sur son dos nu.
Blottie contre le corps à moitié dénudé de son homme, elle ne put s’empêcher de sourire, forcée d’avouer que la nuit passée avait été merveilleuse. Après s’être longuement aimés, ils s’étaient endormis enlacés et loin d’elle l’envie de quitter la douce prison qu’étaient devenus ses bras.
Cet homme accaparait ses pensées jours et nuits depuis plus de quatre ans et depuis peu, il accaparait désormais son lit. Elle laissa ses doigts effleurer le flanc de Castle lui tirant un grognement plus qu’adorable. Cette journée de repos débutait de la meilleure des manières…
Beckett mesurait le chemin parcouru et prétendre que ce fut simple serait un pur mensonge. Entre les occasions ratées et les non-dits, le sentiment de plénitude qu’elle éprouvait ce matin-là avait longtemps été inespéré. Cependant, elle ne changerait absolument rien à tout ce qu’ils avaient pu vivre. Seraient-ils aussi bien dans leur couple s’ils avaient cédé à la passion dès le premier soir ? Seraient-ils ne serait-ce qu’un couple ?
Elle posa son regard sur ce visage qu’elle aimait tant et comme s’il avait senti ses yeux tomber sur lui, Rick remua. Instinctivement, il raffermit son emprise autour de sa taille. Surprise, elle se redressa, rapprochant ainsi ses lèvres de celles entrouvertes de son amant qui étaient un véritable appel à la luxure.
Sa main caressa alors tendrement sa joue où sa barbe naissante reprenait ses droits. Elle le rendait diablement sexy, du moins plus qu’à l’accoutumé. Elle déposa sa bouche sur la sienne pour un baiser tout en délicatesse. Elle ne s’y attarda pas, elle n’approfondit pas l’échange et pourtant, ce simple contact l’électrisa.
Il s’étira langoureusement, frottant son corps contre le sien, un sourire conquérant sur les lèvres.
Prise à son propre jeu, Kate perdit toute notion de réalité lorsque le souffle chaud de son homme caressa son cou. Ses lèvres retrouvèrent celles qu’elles avaient quitté quelques instants plutôt. D’abord doux et prévenant, le baiser changea du tout au tout, quand Castle mordilla sa lèvre inférieure souhaitant approfondir l’échange.
Se laissant porter par ce baiser devenu fougueux, Kate laissa vagabonder ses mains dans les cheveux courts de son amant, le rapprochant ainsi au plus près d’elle. De leur côté, celles de l’écrivain se furent coquines, redécouvrant le corps de la jeune femme qui ne put retenir un gémissement. Mon dieu qu’il était doué !
Cependant, ce moment d’allégresse fut sabordé par la sonnerie du téléphone de Beckett.
Castle posa alors amoureusement les yeux sur le dos de sa compagne que le drap ne couvrait plus. Il en approcha délicatement ses lèvres. D’abord sur le haut de sa nuque puis descendit langoureusement le long de sa colonne vertébrale jusqu’au creux de ses reins. Un soupir de plaisir échappa à la jeune femme et même si Rick était conscient que cela devait être une véritable torture de ne rien laisser paraître au téléphone, il n’arrêta pas pour autant.
Castle leva brusquement la tête, délaissant son dos, pour lui faire face. Il ouvrit la bouche mais rien n’en sortit. Elle lui sourit et déposa un baiser au coin de ses lèvres souhaitant obtenir son pardon mais l’écrivain se laissa retomber sur son oreiller en bougonnant.
Après avoir sauté du lit, il enfila son boxer qui jonchait le sol aux côtés des dessous de la jeune femme et quitta, à son tour, la chambre.
Les mains autour de sa tasse, il observait les ondulations de son café sans vraiment les voir, perdu dans les souvenirs de la nuit passée.
…Flashback…
La réunion avec Black Pawn s’était éternisée, Castle n’était rentré que tard dans la nuit. Il entrouvrit doucement la porte de sa chambre, espérant secrètement y trouver Kate. La jeune femme était endormie de son coté du lit en serrant fortement son oreille contre sa poitrine.
Heureux comme un pape, il passa rapidement sous la douche et enfila un boxer propre. Attendri devant le gros câlin qu’elle offrait à son oreiller, il regagna son lit sur la pointe des pieds et se glissa sous les draps sans un bruit. Comme si elle avait senti la chaleur de son corps, Beckett roula vers lui et se blottit dans le creux de son épaule.
…Flashback…
Loin d’être tumultueux et sauvage, ils s’étaient montrés doux et attentionnés cette nuit-là et ce n’était pas pour lui déplaire.
A l’image de cette nuit, la matinée avait commencé de la meilleure des manières. Un réveil sous les baisers de celle dont il était fou, qu’est qu’un homme pourrait demander de plus ? Si ce n’est, pouvoir l’aimer pendant des heures.
~~~~~~~~~
Nue face un miroir encore recouvert de buée, Beckett passait un coup de brosse dans ses cheveux mouillés. Adossé dans l’encadrement de la porte, Rick détaillait son corps comme pour la première fois. Elle était encore plus belle que tout ce que son imagination fertile de romancier lui avait laissé espérer. Jamais il ne se lasserait de l’admirer ainsi.
Beckett se hissa sur la pointe des pieds et approcha doucement ses lèvres des siennes.
Elle l’aimait pour ça aussi, il lisait en elle et ce, dès le premier jour de ce partenariat peu académique. Dès qu’il posait ses yeux bleus sur elle, elle ne pouvait plus tricher. Un sourire un peu faux, ou un geste mal assuré ne trompait pas l’écrivain. La sensation était étrange, elle se sentait vulnérable et en même temps, elle trouvait cela tellement grisant.
Alors qu’elle savourait ce doux baiser et les légères caresses de son amant, Castle s’écarta vivement.
Kate ouvrit la bouche et rien n’en sortit, elle se contenta de rouler des yeux. Elle ne put cependant retenir un éclat de rire, en le voyant se tortiller dans l’encadrement de la porte de la salle de bain. Elle était tombée sous le charme d’un homme encore enfant à ses heures perdues, mais elle l’aimait comme ça et pour rien au monde, elle ne le changerait.
~~~~~~~~~~
Beckett était appuyée contre le métal froid de l’ascenseur d’un vieil immeuble de Manhattan. Le sac d’un restaurant chinois dans une main, une bouteille de Bordeaux dans l’autre, elle attendait le sixième étage.
Elle frappa à la porte mais devant l’absence de réponse, elle décida d’ouvrir avec sa clef.
Elle sentit son cœur s’écraser à ses pieds face à la scène qui se jouait devant elle. La Lanie pétillante qui avait toujours un mot pour détendre l’atmosphère était prostrée dans l’angle gauche de son canapé. Ses jambes repliées sous ses fesses et adossée contre l’accoudoir, elle serait contre sa poitrine l’un des coussins et sa main droite maltraitait un mouchoir.
Beckett s’avança dans l’appartement de sa meilleure amie et elle referma la porte derrière elle. Elle retira ses chaussures, sa veste, déposa le sac du chinois et la bouteille sur le plan de travail et rejoignit à son tour le canapé.
Chapitre II
Toujours prostrée dans l’angle de son canapé, la métisse ne leva pas les yeux. Beckett attrapa la boîte de mouchoirs posée sur la table basse et la lui tendit. Elle s’assit et attendit que les quelques sanglots qui subsistaient encore cessent.
Assise sur des coussins de part et d’autre de la table basse, elles piochaient à tour de rôle dans les différentes petites boîtes en cartons.
D’ordinaire, c’était Lanie qui reprochait à Kate d’ignorer ses sentiments et de feindre l’indifférence pour un homme dont elle était follement amoureuse. Ce retournement de situation amusait beaucoup le jeune lieutenant, car c’était évident qu’ils voulaient tous les deux être ensemble mais qu’aucun des deux ne semblait décidé à l’admettre.
Dire que Lanie était étonnée que Kate se livre ainsi serait un euphémisme. Evidement, leurs soirées entre filles portaient en grande partie sur leurs relations sexuelles mais Kate restait une femme réservée. A vrai dire, la jeune métisse s’attendait à devoir batailler d’avantage et ne pas gagner la bataille sur ce sujet là. En aucun cas, elle pensait que Beckett lui raconterait ses exploits de la veille aussi aisément.
Lanie était subitement devenue livide. Elle connaissait Kate et son attachement à la fidélité, alors elle ne comprenait pas comment sa meilleure amie avait pu ainsi déraper.
Lanie se contenta de lui tirer la langue.
Kate se remémora son départ du poste. Vers 18h30, elle avait raccompagné Castle jusqu’au parking. A ce moment là, elle devait être devant sa voiture en train d’embrasser langoureusement son homme lui rappelant qu’il était elle. Il l’abandonnait pour rejoindre son ex-femme qui ne rêvait que d’une seule chose, une nuit torride entre ses draps.
Elle regarda sa meilleure amie et elle s’en voulut. Si elle n’était pas descendue avec Rick, Lanie n’aurait pas le cœur en miettes cet après-midi. Elle l’aurait sans doute dans quelques jours mais pas aujourd’hui.
Heureuse que Lanie n’insiste pas, Kate relança la discussion sur Javier.
…Flashback…
La semaine avait été un véritable supplice pour Kate. Elle ne supportait plus ces murmures ou ces regards qui transpiraient la compassion. Oui, il était parti, oui avec une autre et alors ?
Elle attendait désespérément le vendredi soir. En vérité, elle n’attendait qu’une seule chose, pouvoir s’affaler pendant deux jours sur son canapé. Elle voulait s’évader devant un épisode de Temptation Lane, un pot de glace à la main, dans un tee-shirt beaucoup trop grand pour elle.
Lorsqu’elle quittait le poste le soir, lorsqu’elle se retrouvait face aux portes de l’ascenseur, elle le revoyait s’éloigner au bras de Gina dans les couloirs du 12th. Elle les avait accompagnés du regard jusqu’à ce que les portes ne se referment sur un Castle tout sourire s’apprêtant à embrasser son ex-femme à pleine bouche. Rien que d’y penser, elle en avait la nausée.
Le pot de glace était à présent vide sur la table basse, le générique du troisième épisode défilait sur l’écran, son nez n’avait pas quitté le col du tee-shirt où le parfum de Castle subsistait encore, mais sa soirée déprime fut écourtée par les éclats de voix de sa meilleure amie derrière sa porte.
Non sans un grognement, elle avait finalement ouvert pour laisser entrer une tornade dans son appartement. Postée aux pieds des escaliers, Lanie ne la lâchait pas du regard.
Beckett baissa les yeux sur le tee-shirt de Castle. Depuis l’explosion de son appartenant et sa nuit dans la chambre d’ami de son écrivain, ce tee-shirt bleu marine lui servait de pyjama.
Un sourire étira les lèvres de la jeune légiste face à cette révélation ou bien était-ce face aux joues rougissantes de sa meilleure amie ?
Finalement accoudée dans un bar de Manhattan, un verre de vin rouge entre les mains, Kate était forcée de reconnaître que cette soirée n’était pas si mal.
Même si le contact avait été un peu rude au départ, ils avaient échangé des banalités se souciant peu des autres ou des heures qui s’égrainaient. Au milieu de la soirée, ils avaient délaissés les tabourets hauts du bar pour l’une des banquettes.
Du coin de l’œil, Lanie n’en perdait pas une miette. Après une semaine de sourire tantôt faux tantôt mornes, elle redécouvrait sa meilleure amie. Alors même si elle ne connaissait pas cet homme, elle l’aimait déjà.
~~~~~~~~
Les nuits newyorkaises étaient quelque peu fraîches ces temps-ci, alors quand ils eurent à peine passé la porte du bar, Josh se hâta de retirer sa veste. Il la déposa délicatement sur les épaules de Kate qui lui offrit un « merci » dans un murmure et un sourire à damner un Saint alors que ses joues s’empourpraient.
L’un en face de l’autre sur un trottoir de Manhattan, comme deux adolescents, ils ne savaient quoi faire. Josh mourait d’envie de la revoir mais espérait-elle la même chose ? Quand elle plongea ses yeux verts dans les siens tout en se mordillant la lèvre inférieure avec une sensualité folle, il osa.
Ils se regardèrent un instant, puis elle ouvrit son sac à main. Elle attrapa l’une de ses cartes de visites mais le « Lieutenant Kate Beckett, police criminelle de New York » en avait déjà effrayé plus d’un. Donc finalement, elle prit un stylo et sur la main de ce grand brun ténébreux, elle inscrit son numéro de téléphone et alors qu’elle s’éloignait déjà, elle lui lança :
Adossée contre sa porte, Kate souriait comme une adolescente après son bal de promo. Mais son sourire se fana soudainement, comment pouvait-elle envisager de passer le weekend dans les Hamptons en bikini au bord de la piscine de Castle et le vendredi suivant aguicher le premier homme qu’elle croisait ?
Torturée, elle passa une main dans ses cheveux. Mais après tout, l’écrivain était parti au bras de son ex-femme, alors pourquoi aurait-elle des scrupules ?
Chapitre III
Josh attendait nerveusement devant le petit restaurant où ils s’étaient donnés rendez-vous. Les yeux rivés sur son portable pour consulter son planning surchargé des prochains jours, il sentit une main se poser sur son avant-bras. Il leva les yeux et son souffle se coupa.
La soirée avait été fabuleuse et souhaitant qu’elle s’éternise encore quelques minutes, Josh l’avait raccompagnée une nouvelle jusque chez elle.
Il acquiesça d’un mouvement de tête et la suivit dans l’ascenseur sachant pertinemment que sa question était loin d’être innocente.
Josh décapsula les deux bouteilles et quand Kate attrapa la sienne, il laissa ses doigts effleurer les siens. Les yeux rivaient sur lèvres, il mourrait d’envie de l’embrasser.
Alors qu’ils n’étaient plus séparés que par quelques centimètres, le cardiologue s’arrêta et attendit. Il ne voulait pas la pousser dans ses retranchements, il rêvait de gouter à ses lèvres mais il souhaitait surtout la laisser choisir la suite des événements. Elle était loin d’être l’une de ces femmes qui attend sagement que l’on lui dicte sa conduite, alors il espérait qu’elle se laisse aller et s’abandonne un instant.
Il vit une petite étincelle dans son regard et elle posa ses lèvres sur les siennes. La baiser était électrique si bien qu’ils ne se séparèrent que lorsque l’air vint à leur manquer.
Il fit délicatement glisser ses mains de ses hanches à ses cuisses et la souleva sans effort. Il monta lentement les marches et la déposa sur le parquet de sa chambre sans quitter ses lèvres pour autant. Il caressa de sa langue sa lèvre inférieure espérant pouvoir approfondir ce baiser qui mettait déjà tous ses sens en émoi. Beckett entrouvrit légèrement les lèvres et le jeune homme ne se fit pas prier pour s’y engouffrer. Il passa ses mains sur ses épaules faisant ainsi glisser avec elles, la veste de la jeune femme.
Beckett s’attaquait aux boutons de sa chemise. Elle en écarta les pans et put appréciait son corps sculpté à la perfection. Elle laissa le bout de ses doigts s’égarer sur ses pectoraux, heureuse de le sentir frémir sous ses caresses.
Josh quitta sa bouche pour son cou, il suçotait et mordillait chaque parcelle de sa peau. Il éloigna rapidement sa robe du tableau, la laissant en sous-vêtements sous son regard assombri.
Une fois que les mains expertes de Beckett soient passées sur son corps, il ne lui restait plus que son boxer où il se trouvait à présent à l’étroit. Il la fit reculer et l’allongea délicatement sur son lit. La nuit s’annonçait tendre et torride…
…Flashback…
Les deux verres en main, Kate tendit l’un deux à sa meilleure amie avant de se rasseoir sur le canapé.
Oh non, tu ne vas pas t’y mettre, toi aussi !
Même avec les yeux rouges et le nez qui coule, Lanie Parish reste inévitablement Lanie Parish !
Toujours assise sur son canapé, Lanie regarda la porte de son appartement se refermer. Si sa relation avec Josh était purement physique, pourquoi s’obstinait-elle ? Pourquoi s’abandonner dans les bras d’un autre alors que celui dont vous rêvez jour et nuit n’attend qu’un geste de votre part pour vous combler ?
~~~~~~~~~
Après avoir flâné dans les rues newyorkaises pendant quelques heures, Kate arriva finalement face à la porte close de l’appartement de Castle. L’espace d’un instant, elle regretta de ne pas avoir accepté la clef que Rick lui avait offerte quelques semaines auparavant mais avoir sa propre clef du loft, c’était… C’était beaucoup plus que ce qu’elle avait déjà vécu avec un autre… C’était une marche immense… C’était un pas vers l’emménagement… Vers le mariage et les enfants, et elle n’était pas prête pour tout cela… Elle avait toujours été cette femme indépendante, et même si elle l’aimait, aujourd’hui, elle voulait simplement savourer et prendre son temps.
Après être tombée à plusieurs reprises sur le répondeur de son écrivain, elle appela l’ascenseur. Elle aurait pu s’asseoir sur le palier mais le nonagénaire d’en face aurait été capable d’appeler la police. Lorsque les portes s’ouvrirent, elle tomba sur le sourire Martha.
L’appartement était d’un calme olympien. Alors qu’elle ressassait encore sa conversation avec Lanie, elle délaissa son sac à main et ses chaussures dans l’entrée. Pourquoi n’arrivait-elle pas à annoncer à sa meilleure amie que depuis quelques mois déjà, elle laissait parler ses sentiments et s’abandonnait dans les bras de Castle ?
Beckett savait pertinemment qu’il n’était pas là, et pourtant quand elle poussa la porte du bureau de Rick, elle ne put s’empêcher d’être déçue. Elle espérait le voir taper frénétiquement sur les touches de son ordinateur mais ne trouva que des feuilles noircies éparpillées dans la pièce. Un sourire étira ses lèvres, Gina allait enfin arrêter de le harceler.
Un verre de vin et le premier Nikki Hard en mains, elle se laissa glisser dans un bain chaud. Nikki Hard… Malgré les années passées, elle ne s’y ferait jamais… Elle se demandait combien de temps Rick aurait gardé le secret si Martha n’avait pas lancé le sujet au détour d’une conversation.
Perdues dans les souvenirs de leurs débuts pour le moins chaotiques, elle n’entendit pas la porte de la salle de bain s’ouvrir.
Kate se contenta de lever un sourcil et s’enroula dans sa serviette.
Elle se souvenait de chaque instant de cette fusillade. Elle pouvait encore ressentir la peur qui l’avait saisie lorsque Rick avait fait sauter le bouchon de cette bouteille de champagne… Elle ne le connaissait que depuis quelques temps et pourtant, elle avait eu peur de le perdre ce jour-là. Quelle sensation éprouverait-elle si elle le perdait à présent ?
Kate retint sa respiration en sentant le souffle chaud de son amant caresser sa bouche. Les cheveux en bataille, un sourire carnassier accroché aux lèvres, sa chemise légèrement ouverte, Rick affichait un charme fou. Elle frissonnait d’envie de sentir ses mains se perdre sur sa peau. Elle adorait leurs joutes verbales mais elle préférait, et de loin, se laisser envouter par les lèvres de son amant.
Il s’écarta alors doucement de la jeune femme, plongea son regard dans le sien et quitta la pièce. Alors qu’il passait la porte, Rick déglutit, aucun doute que Kate le fusiller du regard à cet instant et qu’il n’allait pas tarder à recevoir la foudre sur la tête.
Les jambes sciées par tant d’audace, Beckett était médusée au centre de la salle de bain. Elle n’arrivait pas à croire qu’il osait l’allumer comme ça pour finalement la laisser en plan.
Encouragé par les souffles de la jeune femme, il fit courir ses lèvres sur nuque. D’une pression sur ses hanches, il lui intima de se retourner et il fondit sur sa bouche. Il glissa sensuellement ses mains sous sa serviette et caressa ses cuisses. Il la souleva et la déposa délicatement sur la commode derrière eux. Kate entoura sans hésiter son corps de ses longues jambes, et mordilla sa lèvre inférieure souhaitant approfondir cet échange bien trop chaste à son goût.
Alors qu’une fine pellicule de sueur recouvrait son corps, Kate retomba épuisée sur son oreiller. Comparer les performances des hommes qui étaient passés dans son lit n’avait que peu d’intérêt mais Castle était un amant sans égal. Il anticipait le moindre de ses désirs, il connaissait le moindre de ses points sensibles, et les sensations n’en étaient que décuplées.
L’écrivain esquissa un large sourire en la sentant venir se blottir contre lui.
Assise sur l’un des tabourets hauts de la cuisine dans un tanga et l’une des chemises de son amant, Kate contemplait son homme uniquement vêtu d’un caleçon Titi et Grosminets’affairer devant des pancakes.
Un sourire provocateur et tendre sur les lèvres, Kate enlaça son homme. Mon dieu, qu’il aimait cette femme.
~~~~~~~~~~~~
Beckett déboutonnait à regret la chemise de Rick pour la déposer sur la commode. Elle ramassa ses vêtements dans la salle de bain et commença à se rhabiller. Alors qu’elle rattachait son soutien-gorge, elle sentit les doigts de son homme caresser délicatement le haut de son dos.
Elle se retourna et passa amoureusement une main sur sa nuque. Elle combla l’espace entre leurs corps puis celui entre leurs lèvres. L’écrivain s’écarta d’elle délicatement avant de murmurer :
Chapitre IV
Malgré toutes les excuses qu’elle aurait pu trouver, Kate était forcée de reconnaître que les bras de son homme autour de sa taille et la chaleur de son corps contre le sien lui avait horriblement manqué cette nuit. Alors quand Esposito la réveilla à 5h, elle sauta du lit sans hésiter.
Les gyrophares des voitures de polices éclairaient la rue, où la foule curieuse s’entassait déjà. Les mains dans les poches de sa veste en cuir, Beckett s’avança entre les officiers qui avaient assailli le hall du Bentley hôtel. Elle s’arrêta face à l’ascenseur découvrant Lanie, accroupie au dessus du corps d’une jeune femme d’une vingtaine d’années. Elle était assise d’un l’angle gauche de la cabine dans une robe de soirée noire qui en aurait fait rêver plus d’une.
Les yeux rivés sur la poitrine de la jeune femme, Kate passa inconsciemment ses doigts sur sa cicatrice.
Kate lui lança un regard noir. Le latino déglutit difficilement et se dépêcha d’enchainer.
~~~~~~~~~~
Assises sur le rebord de son bureau, Beckett mordillait le bout de son marqueur face au tableau blanc. Dans la salle de conférence, Esposito visionnait les bandes de vidéo surveillance, Ryan s’occupait des relevés bancaires et des derniers appels passés par Victoria Thompson.
Beckett s’approcha d’une des photos de la scène de crime dans l’espoir de remarquer un détail, un bouton qui serait tombé ou ne serait-ce qu’une trace sur le miroir de l’ascenseur. Elle détestait déjà cette affaire, tout semblait si impersonnel dans ce meurtre, ce pourrait-il que la victime ait été choisie au hasard ?
Kate passa l’une de ses mains dans ses cheveux en fermant les yeux, l’espace d’un instant. Elle expira bruyamment et lorsqu’elle les rouvrit, un café fumant était posé sur son bureau et Castle était sagement assis sur sa chaise.
La légiste marqua un temps d’arrêt en percevant le parfum mentholé et poivrée de l’écrivain. Elle connaissait ce parfum, Kate portait pratiquement le même la veille. Il était plus subtil, moins prononcé, plus léger mais elle pourrait presque parier qu’il s’agissait du même parfum. Se pourrait-il que… Non ! Kate lui en aurait parlé, s’il y avait désormais plus entre elle et son écrivain. Du moins, elle l’espérait... Beckett était secrète et encore plus au sujet de Castle mais pourquoi lui aurait-elle menti ? A bien y réfléchir, elle ne lui avait pas menti, elle n’avait simplement pas nié sa relation avec Josh alors peut-être que finalement, cette histoire de parfum n’était qu’une coïncidence, la menthe est un parfum répandu chez les hommes après tout. Dire qu’elle était convaincue par sa théorie serait un mensonge mais pour l’instant, elle voulait bien lui laisser le bénéfice du doute, pour autant, elle les garderait à l’œil ces deux là.
Lanie adressa un sourire et un regard à la jeune femme qui voulait sensiblement dire « Tu devrais sauter sur l’occasion, Girl ! ».
Kate lui lança un regard noir, tout en se pinçant les lèvres pour ne pas sourire.
Javier regarda Lanie quitter l’étage du 12th sans un mot. Il adressa un sourire de façade à Castle avant de retourner bosser.
Elle prit les escaliers mais sa meilleure amie s’était déjà réfugiée dans son bureau.
Lanie s’approcha du drap blanc sous lequel reposait le corps sans vie de la jeune Victoria Thompson.
~~~~~~~~
Les parents de Victoria Thompson quittaient l’étage des homicides le cœur lourd, rongés par la colère et l’incompréhension.
Assis dans l’un des fauteuils, Rick avait l’impression de revivre ses années de collégien. Les bras croisés sur la poitrine, Victoria Gates ne l’avait pas quitté du regard. La visite dans le bureau du proviseur après l’épisode de la vache sur le toit du lycée n’était rien comparée à ce qu’il était en train de vivre.
Il frotta entre elles, ses mains devenues moites prenant conscience que Gates pouvait mettre fin à son partenariat en un claquement de doigts.
Gates écarquilla les yeux. Elle souffla en se pinçant l’arrête du nez avant de s’écrier :
Castle sursauta en entendant la voix du Capitaine s’élever dans le bureau. Il était stressé, et dans ce genre de situation, ses mots lui échappaient. Il comblait les blancs, en oubliant jusqu’au sens de ses propos.
Il sursauta à nouveau en s’enfonçant davantage dans son fauteuil.
Kate et les Gars étaient toujours autour du bureau de l’irlandais et la jeune femme commençait à s’impatienter. Elle jeta un coup d’œil en direction du bureau de sa supérieure. Castle avait tout chamboulé sur son passage, jamais elle ne pourrait retrouver la vie qu’elle menait avant lui. Que se passerait-il si Gates devinait la véritable nature de sa relation avec son partenaire ? Réussirait-elle à redevenir ce flic froid qu’elle était si Rick finissait par quitter le poste ? Un frisson la traversa.
Le second éclat de voix écourta ses pensées. Recroquevillé dans l’un des fauteuils en cuir, Castle ne bougeait plus d’un pouce.
Parfait.. Parfait.. Il ne restait plus qu’à l’annoncer à Beckett maintenant. Après tout, c’était pour la bonne cause, non ? Ce n’était rien de plus qu’un ou deux déhanchés sur une scène, une danse et un diner. Mon dieu, dans quel pétrin s’était-il encore fourré ?
Serein, il s’avança vers Beckett et les Bros.
Une fois seuls, Castle répéta sa question.
Chapitre V
Contrariée par cette journée, Beckett souffla en lançant son dernier dossier sur la pile des précédents. Esposito eut tout juste le temps de tendre la main pour lui éviter de finir sa course sur le sol.
Kate détestait de plus en plus cette affaire. Enervée, elle prit la direction de la salle de sport. Elle ne s’imaginait pas tourner en rond comme un lion en cage dans son appartement jusqu’à ce que Castle daigne se montrer.
Comment Rick pouvait-il lui reprocher de ne pas dévoiler leur relation alors que la veille, il prétendait comprendre ses peurs ? Elle ne comprenait même pas la rancœur de son homme. Lanie avait supposé que Josh et elle s’abandonnaient à nouveau dans les bras l’un de l’autre, et alors ? Ce n’était qu’une supposition. Il laissait parler sa jalousie alors que lui venait d’accepter de se pavaner devant des femmes rêvant d’une nuit dans son lit. Il aussi avait une part de responsabilité dans cette situation inconfortable, qu’était la leur.
Un short et son débardeur noir sur le dos, The final countdown d’Europe dans les oreilles, elle s’acharnait sur l’un des sacs de sable de la salle de sport du 12th.
Dans le calme olympien de la pièce, seuls sa respiration erratique et ses poings s’écrasant contre le cuir se faisaient entendre. Essuyant la sueur de son front d’un revers de main, ne quittant pas sa cible des yeux, elle arma une nouvelle frappe lorsque deux mains vinrent stabiliser le sac de sable.
Son regard se troubla, elle souffla pour reprendre contenance sans croiser les yeux de son ex-amant. Elle se revoyait trois ans auparavant, adossée dans l’un des couloirs du poste. A l’époque, elle n’était pas prête à assumer ses sentiments, l’était-elle davantage aujourd’hui ? Le départ de Castle aux bras de Gina lui avait tordu l’estomac, mais impuissante, elle l’avait laissé s’échapper… Elle aurait pu finir sa phrase et lui avouer ses sentiments… Elle aurait pu l’embrasser… Mais face au regard carnassier de l’éditrice, elle avait abdiqué.
~~~~~~~~~~~
Resserrant les pans de son pull, Kate passa lentement une main dans ses cheveux sachant pertinemment qui attendait dans le couloir de son immeuble.
Délicatement, il glissa l’une de ses mains sur sa nuque sans quitter sa bouche. La seconde caressa le creux de ses reins, la rapprochant légèrement de son corps. Castle tortura sa lèvre inférieure et ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle lui accorda l’approfondissement de ce baiser. Tantôt doux, tantôt exigent, cet échange semblait s’éterniser.
Finalement, il s’écarta d’elle pour ajouter un sourire aux lèvres :
Elle l’interrogea en haussant un sourcil, ce baiser était sensationnel et il les avait interrompus pour ça !
Son regard accrocha celui de l’écrivain. Elle adorait sa faculté à savoir lire en elle comme dans un livre ouvert mais d’un autre coté, elle trouvait cela terrifiant. Elle n’avait jamais autant douté dans une relation, puisqu’en général, elle s’efforçait de garder un pied en dehors. Pour la première fois, elle se sentait jalouse et possessive à l’égard de son homme.
Kate détestait lui mentir mais visiblement, ce n’était pas le moment idéal pour lui parler de son verre avec Tom. Elle attendrait la bonne opportunité pour cela, et puis ce n’était pas un mensonge en soi, simplement une petite omission.
~~~~~~~~~
Kate retombait essoufflée et en sueur sur son oreiller. Elle remonta la couette sur leur corps et se blotti aux creux de l’épaule de son amant. Elle dessina des arabesques du bout des doigts sur son torse avant de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis le diner.
Beckett approcha doucement ses lèvres des siennes. Elle s’humecta les lèvres à quelques centimètres des siennes sans quitter ses yeux et fondit sur son écrivain avec tout l’amour qu’elle éprouvait pour lui. Elle rompit le baiser et reprit doucement sa place au creux de son cou.
Elle ne tenait pas à précipiter les choses entre eux. Mais elle sentait que c’était le bon moment pour cela. Elle s’abandonnait un peu plus chaque jour et l’étape suivante était de le montrer aux autres, en commençant par son père.
~~~~~~~~~~
Ryan était arrivé de bonne heure ce matin là et s’attela directement sur la carte de visite. Dans toutes les enquêtes, le lieutenant avait à cœur de coincer le tueur mais dans celle celle-ci, l’arrogance d’Adams lui donnait une motivation supplémentaire.
Après quelques recherches dans la banque de données, il tomba sur des cafés, une agence de pub et enfin une agence d’escortes de luxe. Lorsque le dernier site lui demanda de taper un mot de passe personnel, il opta pour les quelques lettres griffonnées sur la carte mais son téléphone sonna avant qu’il n’ait pu terminer.
L’irlandais soupira en reposant son portable. Il leva les yeux et vit Esposito s’approcher un sourire aux lèvres.
Sur le compte d’Adams, Ryan ne mit pas longtemps pour tomber sur le profil de Victoria Thompson. Rangée parmi les favorites du trader, il trouva la jeune femme dans des dessous en satin noir dans une pose plus que suggestive.
Chapitre VI
Ce matin là, dans l’ascenseur du 12th, l’écrivain laissa sa main vagabonder dans le creux des reins de Beckett. Il savourait les dernières secondes qui leur restaient avant qu’elle ne s’éloigne de lui pour redevenir de simples collègues aux yeux du monde extérieur.
Kate s’approcha lentement de ses lèvres mais s’arrêta à quelques millimètres de sa bouche. L’écart fut rapidement comblé par l’auteur et quand il sentit la jeune femme jouer avec sa lèvre inférieure, il n’opposa aucune résistance.
Les gémissements de la jeune femme encouragèrent grandement l’écrivain qui donna une toute autre tournure au baiser quelque peu chaste initialement. Ses mains ne tardèrent pas à passer sous les pans du manteau de Beckett pour venir caresser sensuellement ses hanches.
Finalement, Kate délaissa ses lèvres pour descendre dans son cou offert par les premiers boutons défaits de sa chemise. Elle mordilla et suçota la peau sensible au dessus de sa clavicule.
Elle s’écarta doucement de lui peu avant que les portes de l’ascenseur ne s’ouvrent. Elle s’avança à l’étage des homicides avec son écrivain sur les talons. Elle sourit en l’entendant haleter derrière elle pour reprendre contenance avant d’affronter l’œil inquisiteur des Bros.
Rick bafouilla, tentant de trouver une chose intelligente à dire s’en trop en dire pour autant. Il plaqua nerveusement sa main à l’endroit où quelques minutes plus tôt Kate avait apposé ses lèvres. Elle lui adressa l’un de ses plus beaux regards noirs en retour.
~~~~~~~~~
Marchant dans les allées de l’université d’économie de New York, Kate était perdue dans ses souvenirs de Stanford. Il y a plus de dix ans, elle était à la place de ses étudiants, assise sur les marches du grand amphithéâtre entourée par un groupe d’amis, un café à la main en attendant le cours suivant.
Malgré des années difficiles, elle adorait sa vie. Traquer le meurtrier jusqu’à obtenir justice et être présente pour les familles, elle était certaine d’être faite pour ça. Mais parfois, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’elle serait devenue si la vie en avait décidé autrement…
Elle ne regrettait absolument rien, elle était simplement un brin nostalgique. Son changement d’attitude n’échappa pas à son homme.
Se confier… Voilà la première difficulté pour Kate dans cette nouvelle relation. Elle sourit, attendrie par la mine boudeuse de Castle mais elle savait que derrière cela se cachaient des doutes. Alors, elle caressa tendrement sa joue avant d’ajouter.
Kate frappa quatre fois sur la porte rouge du 7E. Des pas se précipitèrent à l’intérieur, et une jeune femme vêtue d’un jean noir et d’un large pull aux couleurs de l’université ouvrit la porte.
~~~~~~~~~~
Après un appel de sa fille, Rick s’était éclipsé en fin d’après-midi. Les heures défilaient et pourtant, Beckett avait toujours la sensation de piétiner dans cette affaire. Frustrée, elle quitta seule le 12th, ce soir là.
Elle traversa le parking souterrain, et lorsqu’elle regagna sa voiture, la sonnerie de son téléphone indiqua l’arrivée d’un message. Ryan cherchait à savoir si elle était libre pour la soirée et si elle pouvait passer. Intriguée, la jeune femme fronça les sourcils.
Assis dans le canapé, les coudes en appui sur les genoux, et la tête dans les mains, Ryan semblait démuni.
Kate se sentait quelque peu mal à l’aise pour le conseiller alors que le mariage lui était encore inconnu. Elle inspira, comment se débrouillerait-elle si elle avait la sensation que Rick et elle s’éloignaient et s’égaraient dans le quotidien ?
Beckett ne quitta la maison des Ryan que tard dans la nuit. La tête emmitouflée dans son écharpe, la jeune femme sortit son téléphone et ses clefs de voiture de sa poche. Kate fut tenter de rejoindre Castle mais aux vues de l’heure qui était, elle renonça.
Elle se coucha finalement dans son grand lit froid, dans un appartement trop vide en imaginant se blottir contre le corps chaud de son nouvel amant se laissant bercer par le doux rythme de sa respiration. Elle se cala dans son oreiller et prit son portable.
« Hey, j’espère que ta soirée avec Nikki s’est bien passée. On se voit au poste demain matin, tu m’as manqué ce soir. Bonne nuit mon amour ».
Elle le posa mais elle n’eut pas le temps d’éteindre la lumière de sa lampe de chevet qu’une photo de Castle apparaissait à l’écran.
Derrière la porte, l’écrivain passa une main dans ses cheveux. Il sourit lorsqu’il entendit les pas précipités de la jeune femme dévaler les escaliers. Kate finit par ouvrir la porte, Rick s’apprêta à lui faire remarquer son impatience de le retrouver mais aucun son ne put sortir. Pieds nus, dans un short indécemment trop court et un pull en laine sur les épaules qui laissait entrapercevoir son débardeur bleu nuit, Kate était belle à damner un saint.
Chapitre VII
Rick l’allongea délicatement sur son lit et recouvra son corps du sien. Il passa sa main sous son débardeur et caressa sensuellement son flanc. Il suçota et tirailla gentiment sa lèvre inférieure la laissant gémissante dans ses bras. Puis il ralentit doucement ce baiser sous les protestations de la jeune femme.
D’un mouvement de tête, elle plaça ses cheveux sur le côté avant de fondre sur sa bouche. Elle l’effleura et l’embrassa à la commissure des lèvres. Les paumes de mains appuyées sur le torse de Castle, elle laissait ses ongles caresser sensuellement ses pectoraux. Ses lèvres glissèrent quelque peu sur la bouche de son amant. Loin d’être précipité, ce baiser était simplement doux. Elle sourit en sentant la langue de Rick venir chatouiller ses lèvres.
Les mains posées sur les hanches de la jeune femme, Rick savourerait ce baiser. Il adorait ce moment où Beckett prenait les choses en mains dans leurs instants intimes. Sentant ses sensations s’emballer, il tenta de reprendre le dessus dans cet échange mais loin d’être de cet avis, Kate raffermie sa prise.
Assise sur ses cuisses, Beckett n’avait plus aucun doute sur l’effet qu’elle faisait à son homme. Elle quitta ses lèvres pour cette zone qu’elle savait sensible sous son oreille et les gémissements ne se firent pas attendre. Elle joua des hanches sur sa virilité et il n’en fallut pas plus pour que Castle la supplie de le laisser bouger.
Castle sourit face à cette répartie, il était heureux que leur relation n’ait rien changé à leurs joutes verbales électriques. Il profita du relâchement de la jeune femme pour inverser leurs places et se positionner sur son corps.
A plat dos sur son lit, Beckett ancra son regard dans celui de son amant. Elle était fascinée par le bleu azur de ses yeux en temps normal mais cette teinte assombrie lui allait à merveille. Elle était ravie d’être la seule à pouvoir le constater à présent, un sourire étira ses lèvres à cette pensée.
Dans une caresse sensuelle sur ses côtes, Rick lui retira son caraco gris. Elle rit lorsqu’il l’envoya valser au travers de la pièce, mais ses rires s’étouffèrent dès que son amant titilla l’un de ses tétons du bout de sa langue. La sensation de son érection contre son bas ventre la rendait folle. Elle ondulait du bassin espérant dissiper les papillons qui l’envahissaient.
Castle délaissa ses seins pour embrasser la cicatrice entre ses monts. Il l’effleura puis remonta à ses lèvres pour un baiser enflammé. Les mouvements de hanches de Beckett sur sa virilité en disaient long sur les envies de la jeune femme. Il sourit face à son impatience et laissa une ligne de baisers jusqu’à la bordure de son sous-vêtement.
Avant même qu’elle ne s’en rende compte, son string était sorti de l’équation et Rick posa ses lèvres sur son intimité. Elle redressa la tête et rougit face à la vision de son homme entre ses cuisses. Jamais elle ne se lasserait de sentir ses doigts sur sa peau frémissante. Ne pouvant plus résister aux vagues de plaisir, elle exulta. Les yeux fermés, la lèvre inférieure encore coincée entre ses dents et les joues légèrement rougies, Kate Beckett reprenait son souffle. Ouvrant finalement les yeux, elle tomba sur ceux amoureux de Rick. Elle passa une main sur sa nuque, se redressa quelque peu et l’embrassa.
Alors que le baiser s’éternisait, Rick sursauta en sentant une main se glisser dans son boxer. Sans la moindre hésitation, elle referma ses doigts autour de son érection entamant un va et vient lascif. Lorsqu’elle remonta son pied froid contre son mollet, il compris qu’elle souhaitait prendre les choses en main et l’attira avec lui alors qu’il s’étendait sur le dos.
Sans interrompre son va et vient, Kate descendit sur son corps. Langoureusement, peut-être trop pour les nerfs de Castle, elle fit glisser son boxer. Elle caressa l’intérieur de sa cuisse droite et posa ses lèvres sur sa virilité prête à le posséder sur toute sa longueur mais Rick la stoppa d’une main sur l’épaule. Surprise, elle redressa la tête et l’interrogea du regard.
Elle remonta sur son corps pour happer sa lèvre inférieure. Elle s’agenouilla au dessus de ses cuisses et le guida doucement en elle. Lorsque Rick caressa ses hanches, elle imposa son rythme.
Leurs préliminaires avaient sérieusement mis à mal la résistance de l’écrivain. Souhaitant la combler avant de céder lui-même à la pression, il bascula la jeune femme sur le matelas. Il changea l’angle de pénétration s’immisçant davantage en elle et accéléra la cadence. Les cris que tentait de contenir Beckett confirmaient qu’il s’approchait du but, et dans un dernier coup de reins, ils exultèrent.
~~~~~~~~
Kate s’étira pour éteindre son réveil et chercha du bout des orteils, le pied de son amant mais Rick n’était plus là. Elle se redressa brusquement mais ce fut l’odeur des pancakes chauds qui la rassura.
Elle ramassa et enfila la chemise de Castle. Dans l’encadrement de sa porte, elle s’arrêta pour le regarder déambuler dans sa cuisine comme si c’était la sienne. Ils ne dormaient jamais ensemble plus de deux nuits consécutives, c’était sa règle mais elle était forcée d’admettre qu’emménager avec lui la dérangeait de moins en moins.
~~~~~~~~~
Peu avant midi dans un bureau de Manhattan
La lourde porte en chêne du bureau s’ouvrit laissant apparaître un homme d’une cinquantaine d’années en costume satiné noir. Le trader leva les yeux sur le nouvel arrivant pour finalement hocher la tête et annoncer froidement en direction de la jeune femme.
Carl quitta la pièce laissant Paul Adams face aux photographies de Ryan et Beckett.
Au 12th district, Beckett et les Gars tentaient d’y voir plus clairs. Ils avaient une victime tuée par balle dans une cage d’ascenseur, une carte d’agence d’escortes de luxe et le suspect parfait sans la moindre preuve à son égard.
Toute la matinée, Ryan avait épluché les comptes d’Adams.
Kevin attrapa son manteau sur le dossier de sa chaise, il monta dans l’ascenseur en ressassant la liste de choses à faire avant que Jenny n’atterrisse à JFK. Il y avait réfléchi toute la nuit et avait décidé d’appliquer les conseils de Beckett à la lettre. Sa pause déjeuner était l’occasion rêvée pour tout mettre en place.
Par conséquent, ce fut avec un bouquet d’œillets rouges et un sac de pétales de rose rouge que le jeune homme passa la porte de chez lui ce midi là.
Il commença par changer les draps, il disposa des bougies parfumées sur les tables de nuit et sur le rebord de la baignoire avant de jeter une poignée de pétales de rose sur le lit. Il trouvait ça plus gênant qu’autre chose mais tous les films romantiques comptaient au moins une scène avec un lit recouvert de pétales de roses dans l’heure et demi de pellicule donc ce détail devait forcément avoir son importance.
Ryan ajustait les bougies dans la salle de bain lorsqu’on frappa à sa porte, il râla quelque peu contre le visiteur mais le couloir était désert, seule une enveloppe kraft l’attendait sur son paillasson. Elle contenait des dizaines de photos de surveillance, elles avaient été prises la veille, on pouvait y voir Kate et lui sur le pas de sa porte ou sur son canapé.
Au dos de celle où la jeune femme posait une main réconfortante sur son épaule, il put y lire « Police et fille de joie… Qu’en penserait votre femme, Lieutenant ? ». Il déglutit bruyamment avant de se ressaisir et de quitter son appartement en quatrième vitesse.
Chapitre VIII
Il ne répondit rien, et tendit simplement les photographies à sa supérieure.
Kate tourna la tête et l’interrogea du regard.
Par moment, elle détestait qu’il sache lire aussi simplement en elle.
Esposito ouvra la bouche mais aucun mot n’en sorti, Beckett et Castle se lançaient des éclairs au milieu du 12th. Il aurait pu intervenir pour les faire revenir à la réalité du poste mais il ne s’y risqua pas aux vues du regard noir de Kate.
Mal à l’aise face à la tension qui régnait, Ryan toussota et dans une synchronisation parfaite, le jeune couple tourna la tête dans leur direction.
Beckett replongea dans les yeux bleus de son amant, elle aurait aimé pouvoir l’embrasser pour le rassurer. Seulement, elle n’était pas prête à s’afficher ainsi au milieu du poste. Loin d’elle, la honte de se montrer au bras de Castle, simplement la peur de donner à Gates un prétexte pour éloigner Rick du 12th.
Elle mordilla sa lèvre inférieure, sachant pertinemment ce que ce simple geste, aussi minime soit-il, provoquait chez son homme. Lorsque ses yeux s’assombrirent, elle sut qu’elle venait de marquer un point mais Castle s’éloigna.
Ryan et Esposito regroupèrent les photographies pour s’intéresser à la marque du papier inscrite en filigrane au dos des clichés. Ils savaient pertinemment que ces photos n’avaient pas pu, entre hier soir et cet après-midi, être développer dans le commerce mais elles étaient l’une des rares pistes exploitables qu’ils avaient.
~~~~~~~~~
De retour de la papeterie, Javier réfléchissait à la meilleure solution d’aborder Lanie. D’ordinaire sûr de lui avec les femmes, la jeune légiste mettait à mal toutes ses certitudes. Il ne comprenait pas sa colère, mais camper sur ses positions et attendre n’était certainement pas la meilleure des solutions.
Devant les portes de la salle d’autopsie, le lieutenant passa nerveusement une main dans ses cheveux puis il s’apprêta à frapper mais il fut arrêté par la voix de la jeune interne.
Il la suivit du regard et sa main pourtant à quelques centimètres de la porte battante tomba dans le vide. Surpris, il tourna la tête et son sourire se fana face au regard noir du docteur Parish.
Un silence envahit soudainement le couloir de la morgue, ils n’osaient pas se regarder de peur que l’autre décide que cette relation, aussi infime soit elle pour le moment, était finie. Finalement, mal à l’aise, Lanie rompit l’instant.
Espo était surpris, surpris que ce soit elle qui engage cette conversation. D’ordinaire, elle s’arrangeait pour que leur relation garde l’apparence d’un petit jeu exceptionnel. Seulement, au bout d’un mois et demi, il espérait que ce soit un peu plus qu’une passade pour elle.
La jeune femme se contenta de froncer les sourcils.
Chapitre IX
Mercredi soir était arrivé un peu trop vite au goût de l’écrivain. Castle fila sous la douche, il connaissait déjà Jim et pourtant, cette rencontre le stressait plus qu’un adolescent.
Il s’agissait d’un pas important dans leur relation, mais Beckett n’aurait jamais cru que le grand Richard Castle serait aussi anxieux à l’idée de rencontrer son père. Depuis Sorenson, elle avait toujours été discrète sur ses relations et si Jim en avait entendu parler, jamais il ne les avait rencontrés. Un sourire naquit sur ses lèvres à cette pensée, et ce dernier s’étira davantage lorsqu’elle trouva Rick uniquement vêtu d’une serviette autour de la taille en train de remuer la ratatouille.
Il ne se fit pas prier et la poussa contre le réfrigérateur. Son corps était blotti contre le sien et ses lèvres s’emparaient de celles qui lui étaient offertes. Encouragé par les gémissements de plaisir de la jeune femme, Rick passa ses mais sous son pull et caressa sensuellement son dos.
Une main posée sur le torse de son amant et l’autre jouant dans les cheveux court de sa nuque, Kate savourait pleinement ce baiser enflammé. Elle se cambra sous ses doigts, elle en voulait encore ! Elle rapprocha leurs bassins, cherchant à calmer la chaleur qui envahissait son corps, seulement elle put sentir que Rick non plus ne restait pas indifférent à cet échange.
Délicatement, il lui ôta son pull. Il descendit dans son cou et sur le galbe de ses seins. Loin de retenir ses râles, Kate se laissa aller. La fraicheur de la porte du réfrigérateur contrastait avec la chaleur de sa peau. Il était tellement doux et viril, elle ne pouvait que fondre sous ses lèvres qui se voulaient de plus en plus possessives.
Kate releva doucement le visage de l’écrivain. Du bout du pouce, elle caressa ses lèvres. Elle défit le nœud de sa serviette et la laisse tomber à ses pieds, elle s’écarta quelque peu de lui pour murmurer dans un souffle :
Rick avait dû attendre quatre ans pour découvrir cette femme taquine jusque dans leurs moments les plus intimes mais plus les jours passaient et plus il était fasciné. Elle était surprenante, inventive et terriblement femme.
Mais avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste, trois coups frappés à la porte stoppèrent ses ardeurs. Beckett déposa un chaste baiser sur ses lèvres et posa son front contre le sien.
Kate roula des yeux en le regardant rejoindre sa chambre en trottinant. Elle remit son pull, passa machinalement une main dans ses cheveux pour les remettre en place et ouvrit sa porte avec son plus beau sourire.
Jim ne put retenir un éclat de rire en la voyant se précipiter dans sa chambre. Il attrapa un verre dans le meuble suspendu de la cuisine et se servit du jus de pomme. Il esquissa un sourire, jamais il n’avait vu sa fille autant stressée à l’idée qu’une soirée ne se passe pas exactement comme elle l’espérait.
Lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir, il leva les yeux sur le propriétaire des fesses blanches. Il ne put réprimer un sourire face au grand Richard Castle tout penaud. Son air contrit ne cachait rien du savon que sa fille venait sans doute de lui passer.
Assis face au couple, son verre entre les mains, Jim découvrait une part de sa fille qu’il n’avait jamais eu l’occasion de voir. Elle semblait épanouie. D’ordinaire réservée, ce soir, Kate ne cachait aucunement ses gestes tendres envers son homme.
Il avait l’impression de se revoir quelques années auparavant lorsqu’il se trouver pour la première fois face aux parents de Johanna. Essayant de paraître le plus naturel possible alors qu’en vérité, il était terrifié. Il devinait aisément le pied de sa fille calait entre ceux de son amant comme sa femme l’avait, elle-même, fait ce soir-là.
Castle recracha sa gorgé de vin dans son verre. Depuis que Kate était montée dans la chambre, il attendait patiemment une remarque de Jim car il était intimement persuadé que cela arriverait tôt ou tard. En tout cas, lui ne se serait pas privé pour mettre mal à l’aise le copain d’Alexis dans une telle situation et un père reste un père après tout.
Il la regarda s’éloigner avant de se retourner vers le père de Kate. Ce dernier le fixait sans décrocher un mot. Il n’avait plus ressenti ce sentiment de ne pas être à la hauteur pour une femme depuis ses années lycée.
Le regard de Jim passait de l’un à l’autre. Sa fille était-elle sérieusement jalouse ou bien jouait-elle avec les nerfs de son amant ? Sans doute, un peu des deux. Il étouffa un rire, si elle possédait ne serait-ce qu’une once du pouvoir d’intimidation de sa mère, Rick avait vraiment du souci à se faire.
Tandis qu’un sourire étira soudainement les lèvres de la jeune femme, Castle relâcha sa respiration.
~~~~~~~
La soirée touchait doucement à sa fin, Jim récupérait sa veste dans la penderie lorsque sa fille l’en empêcha.
Alors qu’elle passait un dernier coup d’éponge sur son plan de travail, Kate sentit son amant l’enlacer. Elle se blottit contre son torse, se laissant bercer par les effluves de son parfum et la pluie de baisers qu’il déposait dans son cou.
…Flashback…
Ce soir-là, Martha sortit heureuse du taxi newyorkais. Ces soirées au théâtre lui rappelaient sa jeunesse et ses heures de gloire sur Broadway. Elles étaient simplement magiques ! Elle referma les pans de sa veste et emmitoufla sa tête dans son écharpe, les nuits de printemps étaient plutôt fraîches. Elle poussa la lourde porte de l’immeuble et salua le portier avant de s’engouffrer dans l’ascenseur.
Elle ne put retenir un sourire lorsqu’elle tomba sur la porte du loft ce soir. Castle mettait tout en œuvre pour lui cacher la vérité ces derniers temps mais elle avait été jeune et amoureuse avant lui.
Elle se saisit de son trousseau de clefs et ouvrit. Néanmoins, elle n’entra pas dans l’appartement de son fils, elle s’arrêta sur le pas de la porte face à la scène qui se jouait sous ses yeux. Torse nu, assis sur le canapé, son fils caressait sensuellement une belle brune aux cheveux relevés dans un chignon négligé en sous-vêtements prune installée à califourchon sur ses cuisses.
Elle hésita un court instant entre refermer la porte et faire comme si de rien n’était ou bien les interrompre.
Elle embrassa sa tempe, et se leva. Elle ramassa son jeans et la chemise de Castle, elle avait l’impression de redevenir une étudiante de première année lorsqu’elle enfilait ainsi la chemise de son homme après un échange plutôt torride.
Il posa délicatement ses lèvres sur les siennes avant de la laisser se rhabiller pour quitter son appartement.
…Flashback…
Chapitre X
Assise contre la tête du lit, Kate semblait envouter par le dernier Nikki Hard. Comment pouvait-elle se plonger aussi rapidement dedans alors qu’il y a à peine quelques minutes, ils avaient été scrutés sous toutes les coutures par son père et que lui-même en tremblait encore ? Finalement, appuyé dans l’encadrement de la porte, il osait à peine la déranger dans sa lecture. Mais, comme si elle avait senti son regard tomber sur elle, elle releva les yeux vers lui. Il passa rapidement dans la salle de bain puis s’installa sous la couette.
Beckett incéra le marque page de sa mère dans le roman et le déposa sur sa table de chevet avant d’éteindre la lumière. Elle se blottit contre le corps de son amant et cala sa tête au creux de son épaule.
Le silence envahit soudainement la pièce. En sentant la jeune femme se tendre contre son corps, Rick laissa ses doigts dessiner des arabesques dans la courbure de ses reins.
Kate espérait un réveil sous des baisers brûlants ou par une douce odeur de café et de pancakes. Cependant, loin d’être tendre et câlin, le réveil fut brutal. La sonnerie de son téléphone la tira des bras de Morphée aux alentours de 5h du matin. Elle grogna avant de finalement se caler un peu plus aux creux de l’épaule de Castle. Seulement, la sonnerie ne s’arrêta pas pour autant.
Kate se retourna et lui lança un regard noir.
A ces mots, Castle abandonna son épaule, se redressa et la fixa en attendant sa réponse.
Beckett avait deux options, accepter ou refuser. Un choix binaire. Un choix simple en apparence et pourtant… Une réponse positive créerait des étincelles dans son couple et une réponse négative la pousserait à se remettre en question. En s’engageant dans la police, elle avait prêté serment de rendre justice aux victimes. Alors si cela incluait jouer une escorte de luxe, le temps d’une soirée, elle était prête à le faire.
Elle ferma les yeux en sentant Rick quitter ses draps. Elle l’observa enfiler son boxer et ramasser ses vêtements éparpillés dans la chambre. La voix de Crawford lui paraissait tellement loin à présent. L’écrivain quitta la pièce sans un mot sous le regard larmoyant de la jeune femme.
Kate sauta du lit, enfila son tanga et un pull avant de descendre ses escaliers à la hâte. Elle cherche l’écrivain des yeux mais son appartement semblait désespéramment vide. Castle était parti.
Depuis quelques minutes déjà, debout devant la cafetière, Jim se sentait de trop. Castle venait de quitter l’appartement de sa fille, la tête basse et le visage fermé, en bougonnant fortement. L’écrivain ne semblait même pas avoir remarqué sa présence dans la cuisine.
Songeant alors que Kate risquait d’apparaître dans le même état d’esprit, il jugea judicieux de retourner sagement dans sa chambre. Il prit sa tasse à café et le journal mais n’eut pas le temps de regagner la chambre d’amis.
Impuissant, il regardait sa fille qui aujourd’hui était une femme épanouie sauter rageusement au milieu de son salon contre l’homme dont elle était follement amoureuse. Elle n’était peut-être pas prête à l’avouer mais à présent, Jim en était intimement persuadé.
Sa tasse entre les mains, il s’assit sur l’une des chaises hautes de la cuisine sans quitter sa fille du regard. Il sourit tendrement en pensant que Johanna aurait été la personne parfaite pour la discussion qui allait suivre.
Jim se contenta de hausser les sourcils face à son mensonge.
Elle s’était toujours donnée pour règle de ne jamais parler boulot avec son père. Entre imaginer et savoir, la différence est immense. Si Jim apprenait ne serait-ce que pour les fusillades, nul doute qu’il l’appellerait matins et soirs.
Face au sourire de son père, les joues de la jeune femme s’empourprèrent. Venait-elle d’admettre qu’elle espérait avoir des enfants avec Rick ? Elle sourit à son tour malgré la frousse qui l’envahissait. Était-elle prête pour cela ? Elle l’ignorait encore.
~~~~~~~~~
Tout juste cinq heures passées et pourtant New York était déjà en pleine effervescence. Castle décida de rentrer à pied, en espérant que l’air frais du début de journée le calmerait un tant soit peu.
Il inspira fortement avant de passer la porte de son appartement. Il adorait sa mère et sa fille mais à cet instant, il espérait secrètement que le loft soit vide. Alexis et Martha déjeunaient accoudées au comptoir de la cuisine. Il déposa son manteau sur le dossier du canapé sans un bruit, il embrassa les deux femmes de sa vie et finit par ouvrir le réfrigérateur. Après quelques secondes d’investigation, il trouva finalement la bombe de crème chantilly.
Martha but une gorgée de sa tisane cherchant les mots justes.
L’écrivain s’écroula sur sa chaise, la tête entre ses mains, plus qu’énervé, il était déçu et blessé… Blessé de passer après une enquête dans le cœur de celle qu’il aimait. Lentement, il redressa la tête et tomba sur le regard inquisiteur de sa mère qui attendait patiemment dans l’encadrement de la porte.
Rick regarda sa mère, et il sut que la discussion allait être longue.