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Wait For You

Série : Chicago P.D.
Création : 01.06.2017 à 15h42
Auteur : diana62800 
Statut : Abandonnée

« Un nouveau membre, Alex, arrive dans l’équipe à la demande de Voight, mais Alex n’est pas inconnue pour Jay et Mouse. Vont-ils arriver à travailler ensemble alors que leur passe refait surface ? » diana62800 

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Le bras posé sur les épaules de la petite brune et leurs mains entrelacées, Jay et Alex marchent tranquillement dans le jardin des grands-parents de cette dernière.

- Ça va mieux ? demande-t-il.
- Si on veut. Je suis désolée Jay.
- Pourquoi ? Pour avoir giflé ta cousine ?
- Non, ça, elle le méritait et comme je l’ai dit, je laisserai jamais personne salir la mémoire de notre fille. Si je suis désolée, c’est pour l’attitude de Sasha.
- T’as pas à l’être. Je m’attendais pas à la rencontrer dans cette tenue.
- Moi non plus.
- Elle est toujours comme ça ?

Alex hoche positivement de la tête.

- Malheureusement, et encore là, on a la version soft.
- Tu mentais pas quand tu me parlais d’elle. Elle ressmble beaucoup à Selena.
- Mais au moins, Selena s’habille quand elle ouvre la porte.
- Rassure-toi mon cœur...

Elle s’arrête et se met en face de son mari.

- Tu es la seule femme que j’aime, que je veux et que je désire.

Elle place ses mains derrière la tête du détective avant de l’embrasser tendrement sur les lèvres.

- Je t’aime aussi.
- Je sais, répond le détective en souriant.

Ils reprennent leur baiser que Jay approfondit en la tenant par la taille. Toujours à l’intérieur de la maison, Sasha, encore en colère contre sa cousine, regarde le couple partager un moment de tendresse.

- T’embrasses toujours aussi bien.
- C’est c’que toutes mes conquêtes me disent.
- T’as de la chance que j’ai une confiance aveugle en toi.
- Et t’as raison.
- J’espère que t’as dit à ton harem que t’es un homme marié maintenant.
- Oui, j’ai fait une annonce officielle.

Elle le regarde en fronçant les sourcils.

- Je leur dirai d’aller voir ailleurs.
- Merci, dit-elle avant de l’embrasser sur la joue.
- J’adore ça.
- Quoi ?
- Te voir jalouse.
- Je suis pas jalouse.

Jay la regarde en levant les sourcils.

- Non, je le suis pas.

Il continue de la regarder avec insistance.

- Je t’assure que je l’suis pas. Arrête de me fixer comme ça.
- Allez, avoue-le ma naine que t’es jalouse.
- J’ai des raisons d’être jalouse ?
- Non, aucune. Tu sais bien que je suis très fidèle.
- Bin alors tu vois. Je suis pas jalouse.

Jay lui sourit.

- Je me rappelle d’un moment où une autre femme me faisait du rentre-dedans.
- J’ai horreur de voir d’autres femmes te draguer et je lui ai bien fait comprendre qu’il fallait pas te toucher, ni te draguer devant moi comme elle le faisait, sinon, elle aurait affaire à moi.
- Et tu peux me rappeler c’qui s’est passé ?
- Et bien, elle m’a pas écouté et j’ai dû lui remettre les idées en place en la menaçant. Je peux te dire qu’elle se souvient encore de moi aujourd’hui.
- Et ?
- Et... et je lui ai mis la tête dans les toilettes.

Jay continue de lui sourire.

- Bon d’accord, je l’avoue, je suis jalouse.
- J’avais raison.
- Tu peux parler, t’es pareil.
- Oui, je suis très jaloux et je l’admets.
- Mais tu m’aimes toujours ?
- Toujours.

Il l’embrasse sur les lèvres.

- Tu m’avais parlé d’un endroit que t’aimes bien ici.
- Et ?
- J’aimerais bien le voir, on y va ?
- Okay mais je propose qu’on prenne une douche avant.
- Pourquoi ?
- Peut-être bien parce qu’on doit pas sentir la rose tous les deux, après autant d’heures d’avion, c’est pas étonnant. Une petite douche et on va se promener.
- Pas la peine, on sent très bon, on la prendra ce soir.
- On sent, oui, très bon, non.
- C’est rien, on se lavera plus tard.
- Pourquoi tu veux pas… ? Oh, je vois.
- T’as toujours ta super vue, je suis rassuré.
- Très drôle, lance-t-elle avec sarcasme. Tu veux que j’évite de croiser Sasha, c’est ça ?
- Comment t’as deviné ?
- C’est un don, ironise-t-elle. Okay, j’irai me décrasser plus tard.
- On n’est pas aussi sale que ça, on s’est changé avant de descendre de l’avion.
- Pas faux.
- On y va ?
- Accorde-moi juste deux petites minutes.

Elle commence à se diriger vers la maison.

- Non mais tu vas où ?
- Je vais chercher mon sac.
- T’en as pas besoin.
- Si.
- Alex, j’imagine qu’on en a pas pour plusieurs jours de marche.
- Non, c’est à moins de vingt minutes d’ici.
- Bin alors tu vois.
- Jay, nos passeports sont dans mon sac et temps qu’on est ici, il vaut mieux qu’on ait nos papiers sur nous à chaque fois qu’on est à l’extérieur. On sait jamais.
- Je trouve que t’en fais un peu trop.
- Non. Jay, on est dans un pays étranger où on te punit pour n’importe quoi. J’ai pas envie de me retrouver en prison tout ça parce que j’aurai pas mes papiers sur moi.
- En prison, carrément ?
- Oui. Ici, ils connaissent pas la case garde à vue, c’est direct la taule. Pour y entrer, c’est facile mais par contre, c’est la croix et la bannière pour en sortir. Alors y a pas à discuter, je vais les chercher, dit-elle en s’éloignant.
- Alex.
- Quoi ? demande-t-elle en se retournant.
- Évite de t’en prendre à Sasha.
- Okay, souffle la petite brune.
- Je suis sérieux.
- Jay, je te le promets que je la toucherai pas.
- Merci.

Elle retourne rapidement à l’intérieur de la maison.

- Ça y est, t’es calmée ?! lance Sasha.

La détective préfère ne pas répondre.

- Tu pourrais répondre.

Alex attrape son sac et vérifie qu’il manque rien.

- T’es devenue muette ? Tu pourrais au moins t’excuser pour c’que t’as fait.
- Et toi, pour c’que t’as dit sur ma fille.
- J’ai rien dit de méchant, par contre, toi, tu m’as fait très mal.
- Tant mieux.

Alex prend sur elle pour ne pas s’en prendre à sa cousine et regarde entre les coussins du canapé.

- J’ai promis à Jay que j’n’allais pas te toucher et je vais tenir ma promesse mais évite de me chercher.
- Alex, faut que t’apprennes à te détendre, tu devrais essayer la relaxation ou le yoga, ça te ferait le plus grand bien, lance Sasha en s’affalant sur l’un des fauteuils. C’est pas ça que tu cherches ? demande-t-elle en agitant les lunettes de soleil de la détective.
- Qui t’a donné le droit de fouiller dans mes affaires ? demande la détective en reprenant ses lunettes de soleil.
- J’ai vu un sac qui était ouvert et qui traînait en plein milieu du passage.
- Je laisse jamais traîner mes affaires.
- Et en plus, tu perds la mémoire, tu m’inquiètes beaucoup Alexandra, lance Sasha moqueuse. Faudrait que tu penses à consulter un médecin parce que t’en as vraiment besoin. T’as peut-être un début d’alzheimer comme ta mère ou peut-être que t’as une tumeur dans la tête qui appuie sur ton cerveau et qui t’empêche de réfléchir correctement. Tu devrais prendre rendez-vous avec ton médecin avant que ton état empire.

Alex inspire et expire profondément avant de fermer son sac à main et de le mettre sur son épaule en bandoulière sans répondre à sa cousine.

- Je vois que tu préfères faire ta tête de mule et ne rien dire.

Alex se dirige vers la porte sans regarder la jeune femme.

- Les grands-parents vous attendent à vingt heures pour dîner et tu sais, aussi bien que moi, que grand-mère a horreur du retard.
- Oui, je sais, répond la petite brune avant de fermer la porte.

Alex ferme la porte, s’arrête et souffle un bon coup. Elle voit Jay qui la regarde avec un grand sourire, elle lui sourit en retour et avance pour aller le rejoindre..

Le couple, qui continue de se regarder tendrement, entrelace leurs doigts et s’éloigne de la maison...

À Chicago, Erin est dans son lit avec Austin à ses côtés, qui dort comme un bienheureux. Cette dernière se tourne et se retourne depuis un long moment mais finit par se lever comme toutes les nuits depuis plusieurs semaines. Elle sort de sa chambre en faisant attention à ne pas réveiller son fiancé.

Elle s’installe sur son canapé avec une bouteille d’eau dans une main et son portable dans l’autre. Elle voit sur son écran qu’elle a plus de vingt appels manqués et autant de messages qui viennent tous de la même personne, Vladimir. En lisant les messages, ses larmes commencent à couler.

Son regard rempli de larmes se perd dans le vide quelques instants, elle pose ce qu’elle a dans les mains sur la petite table basse en face d’elle. Elle se lève et va dans la cuisine où elle prend la nourriture qui se trouve dans le réfrigérateur et dans le placard qui se trouve juste à côté.

Elle prend le tout, retourne dans le salon et commence à engloutir toute la nourriture, autant le sucré que le salé, qui se trouve sur la table. Dès qu’elle a fini, la détective est envahie de remords et de culpabilité, ses larmes, qui s’étaient arrêtées, reprennent de plus belle. Elle se lève pour aller directement dans la salle de bain, ferme la porte, ouvre le robinet du lavabo avant de s’approcher des toilettes. Elle se regarde dans le miroir durant quelques instants avant de s’accroupir, elle tient ses cheveux et enfonce deux doigts dans la gorge pour se faire vomir…

Elle sort de la salle de bain et retourne dans le salon pour débarrasser les emballages de nourriture qu’elle va directement jeter dans la benne à ordures, en bas de son immeuble pour éviter qu’Austin les trouve dans la poubelle à son réveil. Dès que c’est fait, elle se réinstalle sur son canapé, elle reprend son portable, fait défiler les noms de son répertoire et s’arrête sur celui d’Alex. Elle appuie dessus après avoir hésité quelques secondes.

Alex est juste à côté de Jay, ce dernier vise des cibles en mouvement avec une carabine.

- Je suis le meilleur.
- C’est pas étonnant que t’y arrives, t’es parmi les meilleurs snipers du monde.
- Sois pas jalouse mon cœur, tu peux y arriver toi aussi.
- Je vais te laisser jouer avec ta carabine tout seul, j’ai pas envie de me ridiculiser en visant à côté.
- Rappelle-moi le jour où tu repasses ta qualification de tir ? demande-t-il en continuant de viser les cibles.
- Lundi à dix heures et demie, avoue-t-elle en rougissant, et autant te dire que j’angoisse à mort, j’ai la trouille de foirer.
- Tu vas la récupérer, j’en suis sûr.
- Merci de croire en moi.
- J’ai toujours cru en toi comme t’as toujours cru en moi, dit-il avant de lui faire un clin d’œil.
- Je suivrai tes conseils lundi quand je serai devant ma cible.
- Et on ira fêter ça le soir dans ton restaurant préféré.
- Faut penser à appeler le restaurant pour réserver une table dans ce cas.
- Pas la peine.
- Pourquoi ?
- C’est déjà fait.
- Tu les as appelés quand ?
- La veille de notre mariage.
- Dans ce cas, pourquoi tu m’as demandé le jour où je dois repasser ma qualification ?
- Parce que j’adore te taquiner et te voir rougir.
- Je rougis pas.

Jay la regarde en arquant les sourcils et en souriant.

- Je t’assure que je rougis pas, j’ai mis trop de blush.
- C’est adorable.

Il l’embrasse tendrement sur la joue avant de reprendre ses tirs.

- Fallait me dire qu’il y avait des fêtes foraines ici. Elle est géniale celle-là.
- Ravie que ça te plaise.
- Le tour dans la petite forêt était bien aussi, avoue-t-il en souriant.

Elle lui sourit en retour.

- On a bien fait de venir voir tes grands-parents.
- Oh, dommage, t’as raté la dernière cible.
- J’ai pas encore dit mon dernier mot. Ya voz'mu dvadtsat' sharikov.*

L’homme qui tient le stand hoche positivement de la tête et lui donne une petite boîte remplie de billes.

- Spasibo**, dit Jay en chargeant la carabine qu’il a dans les mains. Tu vas voir mon cœur, je vais faire un carton plein.
- J’ai hâte de voir ça.

Le portable d’Alex sonne, elle le prend et regarde l’écran.

- C’est Erin
- Réponds pas.
- C’est peut-être important.
- Qu’elle appelle quelqu’un d’autre. Je te rappelle qu’on est en lune de miel.
- Ça veut dire que notre lune de miel va s’arrêter quand on sera à Chicago ?
- Je veux dire qu’on est en vacances et j’ai pas envie qu’elle nous les gâche.
- Elle a sûrement un problème.
- Elle crée ses problèmes elle-même.
- On est au beau milieu de la nuit à Chicago, c’est pas normal, dit-elle en décrochant.

Elle place son portable à son oreille.

- Bonsoir Erin.
- Salut Alex. Tu vas bien ?
- Oui et toi ?
- Euh… euh… oui, oui, ça va.
- T’es sûre ?
- Oui, je voulais prendre de tes nouvelles.
- Prendre de mes nouvelles ?
- Oui, tu m’as dit que je pouvais t’appeler quand je voulais.
- Oui, tu peux mais…
- Mais quoi ? demande Erin les larmes aux yeux.
- Mais t’es sûre que ça va ? Parce que j’entends à ta voix que ça va pas.
- Je vais bien, j’t’assure.
- Tu vas bien ?! C’est pour ça que tu m’appelles en pleine nuit.
- C’est l’après-midi là où vous êtes. Vous êtes à Vladivostok, c’est ça ?
- Oui, c’est la bonne ville et avec la bonne prononciation. Oui, mais je parlais de Chicago. Erin, pourquoi tu m’appelles au beau milieu de la nuit ?
- Pour parler mais je vois que t’es occupée... euh... j’aurais pas dû te déranger pendant ta lune de miel, je suis désolée. Passe le bonjour à Jay.
- Erin, dis-moi c’qui va pas.
- Rien, je vais bien, tout va bien, je suis désolée. On se verra quand tu seras à Chicago.
- Erin. Erin. Erin.

Erin raccroche et pose son portable à côté d’elle. Elle colle ses jambes contre sa poitrine, les entoure de ses bras et pose son menton sur ses genoux. Son regard se perd dans le vide et ses pensées envahissent son esprit jusqu’au moment où son portable vibre. Elle le prend et voit le prénom de Selena s’afficher, ses larmes continuent de couler qu’elles essuient à l’aide de ses mains.

- Qu’est-ce que tu veux ? demande sèchement Erin après avoir décroché. On est au beau milieu de la nuit.
- Savoir si t’avais changé d’avis.
- Tu connais le sens du mot harcèlement ?
- Tout de suite les grands mots Erin, on fait partie de la même famille et je t’appelle juste pour parler, c’est tout. T’as pas répondu.
- C’est non et ma réponse sera toujours non. Fous-moi la paix, lance la détective avec rage.
- J’en connais une qui a des problèmes d’insomnies, on dirait.
- Et ça risque pas de s’arranger avec des personnes qui m’appellent à n’importe quelle heure. Laissez-moi tranquille tous les deux.
- Accepte et on te laissera tranquille.
- Tu m’emmerdes.

Elle raccroche. Dalton, qui arrive vers elle, s’assoit et la regarde.

- Je sais vraiment plus quoi faire et je peux en parler à personne.

Elle le prend, se réinstalle et le sert très fort contre elle où ses larmes coulent à nouveau. Au bout d’un moment, elle finit par s’endormir avec Dalton à ses côtés...

Alex regarde son portable.

- Elle a raccroché.
- Tant mieux. Et pour répondre à ta question, notre lune de miel ne s’arrêtera jamais.

Elle lui sourit.

- Jamais ?
- Jamais et je promets de te rendre heureuse chaque jour que je passerai à tes côtés.
- Je suis très heureuse mon ange, je suis mariée avec toi. Toi qui es l’amour de ma vie.
- Et tu es le mien.

Alex se rapproche de son mari et l’embrasse sur les lèvres, Jay lui rend son baiser.

- Ya tebya lyublyu***, chuchote Jay.
- Ya tozhe tebya lyublyu****, répond Alex de la même façon.
- Je sais.
- Erin te passe le bonjour.
- Pourquoi tu gâches un bon moment ?
- Je gâche rien.
- Évite de prononcer son prénom devant moi s’il te plait.
- Jay, faudrait vraiment que tu lui...
- Non.
- Jay, j’aimerais bien que tu...
- Alex, c’est non, je peux pas. Pas après tout c’qu’elle a fait.
- Okay mais est-ce que...
- Alex, arrête d’insister, s’il te plait.
- Je veux juste savoir une chose.
- Laquelle ?
- Est-ce qu’avec le temps, t’arriveras à regarder Erin comme une amie et plus comme une ennemie, et à lui pardonner ?
- Tu veux une réponse honnête ?

Elle hoche la tête.

- Non, parce qu’à chaque fois que je la vois ou que j’entends son prénom, je revois tout c’qu’elle a fait et je revois notre petite Cassie, sans vie, sur son lit d’hôpital.
- Elle y est absolument pour rien en c’qui concerne Cassie, elle l’a jamais rencontrée.
- C’est vrai mais elle a fait libérer l’ordure qui l’a tuée.
- Faut que t’arrives à passer au-dessus de ça Jay, tu peux pas vivre avec toute cette rancœur que t’as pour Erin, c’est pas bon pour toi.
- Je croyais qu’on devait passer une bonne après-midi en amoureux.
- C’est c’qu’on fait. On est tous les deux et on s’amuse comme des p’tits fous.
- Tant mieux et arrête de me parler d’elle Alex, je suis très sérieux parce que j’ai pas du tout envie de me disputer avec toi.
- Moi non plus.
- Bien, le sujet est clos.
- Même pas un petit peu.
- Alex, dit-il en élevant légèrement la voix. Pour la dernière fois, je pourrai pas oublier c’qu’elle a fait. Non seulement, elle a fait libérer le tueur de notre petite fille, Cassie me manque tellement et ça tu le sais parce qu’elle te manque à toi aussi. Ça me tue presque de ne plus l’avoir avec nous, de pas la voir grandir, et en plus de ça, on verra jamais notre deuxième petite fille par sa faute. Je te rappelle que t’as fait une fausse-couche à cause des merdes qu’elle t’a données. Je suis désolé Alex, ça c’est trop m’en demander, je peux pas.
- D’accord, j’arrête d’en parler.
- Merci, j’apprécie.

Jay tire quelques billes.

- Jay, est-ce que tu... ?
- Faut que j’te répète c’que je viens dire ?!
- Non, j’allais te demander si tu voulais bien me prêter ta carabine parce que j’avais changé d’avis, c’est tout mais si tu veux pas, c’est pas grave.
- Oh.

Alex hoche la tête.

- Tu veux bien ?
- Oui. Désolé.
- C’est rien.
- Tiens

Il lui tend la carabine qu’il a dans les mains.

- Merci, répond la petite brune en la prenant.

Jay se place derrière sa femme, pose ses mains sur ses épaules et commence à les masser.

- Ça fait du bien.
- Concentre-toi s’il te plait.
- C’est assez difficile quand t’es là.

Ils se regardent en souriant et Alex lui fait un clin d’œil.

- Rappelle-toi de c’que je t’ai dit.
- C’est moi qui dois contrôler mon arme et pas le contraire. Je regarde ma cible et je l’observe très attentivement, ensuite je prends une profonde respiration et je tire.
- T’as une bonne mémoire.
- J’ai surtout un excellent prof.
- Et c’est quoi le plus important ?
- La concentration, je dois toujours rester concentrée.
- C’est ça, avoue-t-il en souriant. Je gagne quoi si tu réussis ?
- T’es optimiste.
- Oui, ça change.
- J’te l’fais pas dire.
- Je crois en toi, tu vas y arriver.
- Merci.
- Alors, je gagne quoi si tu réussis ?

Alex lui murmure quelques mots à l’oreille.

- J’aime cette idée, dit-il en souriant.

Alex se place bien, positionne la carabine en face de la cible tout en regardant devant elle. Elle jette un coup d’œil vers son mari qui l’encourage d’un hochement de tête et en souriant, la petite brune prend une profonde respiration et tire plusieurs coups sur la cible, en chargeant plusieurs fois l’arme qu’elle a dans les mains.

- J’ai réussi Jay, dit-elle en se jetant dans ses bras.

Il la sert tout contre lui.

- J’ai réussi. Je l’ai fait, lance-t-elle avec joie.
- Je savais que t’allais y arriver, faut toujours m’écouter.
- C’est un miracle que t’arrives encore à passer les portes avec le melon que tu te trimbales.
- Il est de taille normale pour l’instant, ironise-t-il. Je suis sûr que tu vas faire la même chose lundi pour récupérer ta qualification et on ira fêter ça au resto.
- D’accord.
- Je suis le meilleur.
- Je trouve aussi.
- Molodets, khoroshiy vystrel*****, dit l’homme du stand.
- Spasibo**, répond Alex.
- Vy mozhete vybrat' tot, kotoryy vy khotite******.
- Il vient de me dire que je...
- J’ai compris, avoue Jay. Alors ?
- J’en sais rien, la bonne question à se poser, c’est de savoir laquelle va rentrer dans ma valise ?
- Elles sont pleines à craquer.
- C’est ça le problème et j’ai pas envie d’en racheter une autre.
- Je suis sûr que tes grands-parents pourront t’en prêter une.
- Oui, je peux toujours leur demander et je leur renverrai par la poste.
- Problème résolu et en plus t’arrêtes pas de me dire que t’as des affaires que t’aimerais leur donner, ça sera l’occasion.
- J’ai un mari très intelligent.
- T’oublies très amusant et surtout très sexy.
- Vantard.
- Toujours, avoue-t-il avant d’embrasser sa femme sur la joue.

Jay regarde toutes les peluches qui sont disposées en face de lui.

- Etot plyush*******, dit-il en désignant une peluche. Et en plus, elle fait presque ta taille.
- T’as raison, tu es très drôle.
- C’est un don.

Le responsable du stand prend la peluche et la donne à Jay. Ce dernier la met à côté d’Alex.

- Y manque... euh... je dirais environ dix centimètres pour faire ta taille.
- C’est hilarant.
- Tiens mon cœur, c’est pour toi.
- Merci.

Les deux amoureux parlent avec le responsable du stand, qui trouve le couple très amusant, quelques minutes avant de s’éloigner...

Au bout d’un long moment, les deux amoureux reviennent de leur balade et rejoignent la maison des grands-parents de la détective, cette dernière a toujours sa grande peluche, un chien, dans les mains.

- Et bien, merci pour la balade.
- Et toi, pour la peluche, je suis sûre qu’elle plaira à Brooklyn.
- Avec plaisir et t’y es un peu pour quelque chose, avoue Jay en souriant. Je trouve qu’elle lui ressemble beaucoup.
- Je trouve aussi, ils ont le même petit nez.

Ils grimpent les quelques marches et arrivent devant la porte.

- Alex.
- Quoi ?
- Si Sasha te provoque, ne réponds pas à ses attaques s’il te plait.
- Okay.
- Montre-lui que tu es beaucoup plus maligne et intelligente qu’elle.
- Tu trouves ?
- Oui. C’est ton intelligence qui te rend aussi magnifique.
- Merci Jay, répond la détective en souriant.
- T’as pas à me remercier, c’est la vérité.

La petite brune se blottit dans les bras de son mari qui la serre très fort, il dépose un tendre baiser sur le haut de sa tête.

Ils entrent dans la maison et voient Sasha allongée sur le canapé, le nez sur son portable.

- Vous voilà enfin.
- On t’a manqué j’espère.
- Toi non mais le beau gosse à côté de toi, oui.
- Tu...
- N’oublie pas que tu m’as promis.
- Je sais Jay.
- Je savais pas que tu te laissais commander Alex, alors là, tu me déçois beaucoup. Moi qui croyais que tu étais une femme libre.
- Je le suis mais je suis aussi une femme qui tient ses promesses envers les personnes que j’aime, et j’ai promis à Jay de me contrôler en ta présence.
- Tu devrais peut-être prendre des cours de self-contrôle, je crois que t’en as vraiment besoin.

Alex inspire et expire profondément.

- Je rentrerai pas dans ton jeu.
- Comme c’est dommage.

Lena, accompagnée de Yuri, arrive avec un plat dans les mains.

- Vous arrivez pile à l’heure.
- Comme promis.
- Allez, tout le monde à table.
- Je vais aller me laver les mains avant.
- Tu connais la maison.
- Oui, merci grand-mère.

Alex va dans la salle de bain, Jay en fait autant. Le couple revient rapidement et le dîner se passe très bien...

Alex se trouve à l’extérieur de la maison dans un des jacuzzis, Jay rejoint sa femme.

- Très belle vue, avoue-t-il.
- Je trouve aussi, c’est vraiment magnifique ici.
- Je parlais pas de ça mais de toi.
- Merci beaucoup monsieur Halstead.
- Y a pas de quoi madame Halstead.

Jay entre dans le jacuzzi et s’installe à côté de la détective.

- Dis-moi.
- Quoi ?
- Est-ce que ça te dérangerais si je prenais le nom de Halstead ?
- Pas du tout, d’ailleurs tu l’utilises déjà.
- Je voulais dire qu’au lieu de me présenter comme le lieutenant Alexandra Valanka, je dis Alexandra Halstead, t’es d’accord ?

Un grand sourire se forme sur le visage du détective.

- J’en serais très fier.
- C’est vrai ?

Il hoche positivement de la tête.

- Merci.

Elle l’embrasse tendrement sur la joue.

- On a de la chance, le ciel est clair ce soir. Est-ce qu’on voit ton étoile ?

Il observe le ciel quelques instants.

- Elle est juste là, dit-il en la pointant du doigt.
- Où ?
- Juste au-dessus de ta jolie tête.
- T’es très drôle.
- Je sais.

Il se colle à elle et lui dit exactement où elle se trouve.

- Ça y est, je la vois. Elle est toujours aussi belle.
- Tout comme toi.
- T’es très charmant.

Elle l’embrasse sur la joue.

- Je sais, ironise-t-il.

La détective l’embrasse à nouveau mais cette fois-ci, sur les lèvres. Jay approfondit ce baiser. Ils continuent de s’embrasser et Alex se met en face et à califourchon sur son mari.

- Et tes grands-parents ?
- Vu l’heure, ils sont déjà en train de dormir, y a aucun risque qu’ils viennent nous déranger.
- T’es sûre ?
- Oui.
- Génial.

Ils se sourient et reprennent leur baiser qui devient très passionnel.

- Tes baisers me rendent toujours aussi dingue, dit-elle.

Jay commence à dégrafer le soutien-gorge d’Alex que cette dernière finit par enlever et le pose à côté...

Alors que le couple s’affaire à leur occupation nocturne, Sacha sort de la maison et avance vers eux.

- Vous savez qu’il y a des chambres pour ça ?

En entendant Sasha, les deux amoureux arrêtent de s’embrasser.

- Désolé mon cœur mais elle vient de me couper toute envie.
- T’es pas le seul, on reprendra ça plus tard.
- D’accord et très loin d’elle.

Il embrasse sa femme tendrement sur les lèvres. Alex reprend le haut de son maillot de bain et le remet rapidement.

- Vous pouvez continuer, je voulais pas vous interrompre, dit-elle en entrant dans le jacuzzi.
- Sasha, je vais te dire...
- Je t’écoute ma chère cousine.
- T’es un vrai tue-l’amour.
- T’es dure avec moi, souffle Sasha faussement vexée. Alex, tu devrais pas manger autant.
- Pourquoi ?
- T’arriveras plus à rentrer dans tes jeans si tu continues comme ça. Je sais pas si tu réalises que t’as avalé deux énormes assiettes en plus d’une grande part de gâteau.
- Et alors ? Ça te pose un problème ?
- Moi, non mais je suis pas sûre que Jay va apprécier que tu deviennes un énorme boudin.
- T’as le chic pour dire c’que tu penses.
- J’aime Alex pour qui elle est.
- Tu serais pas enceinte ?
- Non. Non, je le suis pas.
- Ouf, tu me rassures et par pitié, évitez de vous reproduire tous les deux, une comme elle, ça nous suffit dans la famille.
- C’est pas que je m'ennuie mais je vais me coucher, dit-il en se levant.
- Moi aussi, avoue Alex.
- Oh non, vous partez déjà, je viens d’arriver.
- Bonne nuit Sasha.

Le couple sort du jacuzzi et se dirige directement vers la maison.

- Bonne nuit à vous deux, lance Sasha en faisant un signe de la main.

Alex et Jay se mettent au lit, la petite brune se blottit dans les bras de son mari.

- Alex.
- Mmh.
- À propos de c’que Sasha vient de dire.
- Je suis pas enceinte Jay.
- Je voulais être sûr.

Elle réfléchit à la dernière fois où elle a eu ses règles. Elle se relève d’un seul coup.

- Qu’est-ce que t’as ?
- Mes règles.

Elle compte sur ses doigts.

- J’ai pas eu mes règles quand on était à Palawan et j’aurais dû les avoir.
- T’as beaucoup de retard ?
- Beaucoup non mais oui, j’ai du retard.
- C’qui veut dire que tu pourrais être...
- C’est possible, avoue-t-elle en souriant. J’irai acheter un test de grossesse demain.
- Ça serait génial mon cœur.
- Oh que oui, ça serait vraiment génial, mais on va pas s’emballer trop vite, d’accord ?

Jay hoche positivement la tête en souriant et Alex se réinstalle dans les bras de son détective préféré.

- Bonne nuit mon ange.
- Bonne nuit mon cœur.

Ils se regardent et elle l’embrasse tendrement sur la joue avant que le sommeil les rattrape tous les deux...



*Je vais reprendre vingt billes.
**Merci.
***Je t’aime.
****Je t’aime aussi.
*****Bravo, joli tir.
******Vous pouvez choisir celle que vous voulez.
*******Cette peluche.


diana62800  (23.10.2022 à 14:20)

Assise sur le lit, Alex regarde un petit bâtonnet, qui est posé sur la commode en face d’elle. La porte s’ouvre et Jay passe la tête.

- Alex.
- Oui.

Il entre et ferme la porte derrière lui.

- Tout va bien ? demande-t-il en s’approchant de sa femme. Je t’ai pas entendue te lever ce matin.

Il s’assoit.

- Oui, ça va, avoue-t-elle d’une petite voix. Je voulais pas te réveiller, tu dormais si bien que ça aurait été un crime de te réveiller.

Il l’embrasse tendrement sur la joue.

- Bonjour.
- Bonjour mon cœur.

Ils s'embrassent avec un tendre baiser sur les lèvres.

- Je suis allée à la pharmacie très tôt et quand je suis rentrée, t’étais en grande conversation avec mon grand-père.
- Il m’a demandé de bien me comporter avec toi et que si j’osais te faire du mal, je pourrais connaître la torture.
- Il est très sérieux quand il parle de ça, dit-elle sérieusement.
- Tu dis ça pour me faire peur ?

Elle bouge sa tête de gauche à droite.

- J’aimerais mais non.
- Oh, souffle-t-il.
- Je plaisante Jay, je plaisante. Mon grand-père fait cette petite blague à tous les copains, fiancés et maris de ses petites filles, il trouve ça très amusant.
- Vous avez un drôle d’humour dans cette famille.
- Dis-toi que t’en fais partie maintenant, dit-elle en souriant.
- Pour mon plus grand bonheur.

Il l’embrasse à nouveau sur la joue.

- Tu leur as pas dit qu’on s’était séparé l’année dernière ?
- Non. J’aime énormément mes grands-parents mais ça les regarde pas, ça nous concerne nous et seulement nous, tout le monde n’est pas obligé de le savoir.
- T’as raison.
- Et puis, c’est du passé. Aujourd’hui, on est ensemble, très heureux et mariés pour toujours.

Elle l’embrasse.

- Tout va bien ?
- Je viens de faire mon test et je vais savoir si je suis enceinte.
- Et ?
- Et ce sont les trois minutes les plus longues de ma vie.
- T’aurais dû m’envoyer un message, je serais venu avec toi pour le faire.
- Je l’ai fait ici.
- Je veux dire que j’aurais pu être là avec toi.
- Jay, ça fait plus de vingt ans qu’on se connaît et j’ai toujours refusé que tu me voies faire pipi, et c’est pas prêt de changer.
- J’aurais voulu être là.
- Tu es là et c’est ce qui compte.
- J’aurais pu attendre derrière la porte.
- J’ai simplement fait pipi sur un petit bâton Jay.
- J’en fais trop ?

Elle bouge sa tête de gauche à droite en souriant.

- T’es très attentionné envers moi, je peux pas t’en vouloir pour ça. À vrai dire, j’aime ça.
- Je vais continuer si ça te plait.

Son portable sonne, elle le prend et arrête le bruit.

- C’est le moment, dit-elle en se levant.

Elle fait deux petits pas avant de prendre le petit bâton en fermant les yeux. Elle prie intérieurement pour que le résultat soit positif et qu’ils puissent enfin agrandir leur famille, et accueillir un autre petit bébé. Elle ouvre les yeux et son regard se porte instinctivement vers ses mains. Des larmes coulent toutes seules, elle se dirige vers la poubelle et jette son test dedans.

- C’est négatif, j’suis pas enceinte.
- Mon cœur, je suis désolé, dit-il d’une voix rassurante en se levant.
- J’espérais vraiment que cette fois-ci, ça serait la bonne.
- Je sais. Alex, on doit pas perdre espoir, on va continuer.
- Ça fait des mois qu’on essaye Jay, des mois.
- On a eu une période d’abstinence de plusieurs semaines, faut pas l’oublier.
- Qui s’est prolongée de plusieurs jours par ma faute.
- C’est faux et tu le sais.
- Je suis maudite.
- C’est faux, tu n’es pas maudite.

Il la prend quelques instants dans ses bras et ses larmes arrivent à s’arrêter d’elles-mêmes.

- Je suis désolée Jay.
- De quoi ?
- De t’avoir fait espérer.
- Si c’est pas pour ce mois-ci, ça sera peut-être pour le mois prochain ou le mois d’après. Je sais au fond de moi qu’on l’aura notre petit miracle.

Elle sourit.

- Merci, tu sais toujours quoi dire.
- Je dis simplement la vérité.
- Mais si le mois prochain ou le mois d’après, ou celui encore après, ça fonctionne toujours pas.
- On continuera d’essayer, je sais qu’on y arrivera. Je refuse de croire que deux personnes qui s’aiment et qu’ils veulent un autre enfant ne puissent pas y arriver.
- Et si on y arrive pas ?
- On va y arriver.
- Mais si c’est pas le cas ?!

Il prend le visage de sa femme entre ses mains.

- Dans ce cas, on prendra rendez-vous avec un médecin qui est spécialisé dans ce domaine... mais pour l’instant, on va pas paniquer, ni penser au pire, d’accord ?
- D’accord.

Il la prend et la sert très fort dans ses bras. Elle pose sa tête contre son épaule et laisse échapper un long soupir. Les deux amoureux restent ainsi pendant quelques instants avant que Jay propose de sortir de leur chambre pour aller rejoindre les grands-parents de la détective.

En début d’après-midi, une des tantes d’Alex, accompagnée de son mari, est venue faire une petite visite. Ils sont tous installés dans le jardin à profiter du beau temps.

- Alors c’est lui le fameux Jay dont on entend parler depuis des siècles.
- Oui, c’est lui, le seul et unique.
- On sait à quoi tu ressemblais grâce aux photos que ma chère nièce nous a envoyées. Les photos ne te rendent pas justice Jay. Il est très mignon, dit-elle en s’adressant à Alex.
- Merci Anna.
- Y a pas de quoi, répond Anna avec un grand sourire. Il était temps qu’on le rencontre enfin, et en vrai, ma p’tite Alexounette.
- Oh non, pitié. Ça, c’était bien quand j'avais cinq ans. J’ai passé l’âge aujourd’hui.
- Alexounette ?! Tu m’avais caché ça.
- Elle est pas très fan de ce petit surnom. Moi, je le trouve adorable et tellement mignon, il lui va si bien, avoue Anna.

Jay se met à rire.

- Y a rien de marrant.
- Si.
- Il a raison, c’est très drôle, lance le mari d’Anna.
- Boris, je t’aime bien alors ne pousse pas trop.
- Notre petite Alexounette nous a beaucoup parlé de toi, Jay. T’es son sujet de discussion préféré.
- Ah bon ? demande-t-il l’air faussement étonné.
- Oui. Vous lui avez pas dit ? demande Anna à ses parents.
- Si.
- Ça me rassure.
- Tante Anna, arrête s’il te pait, t’en fais trop là.
- Jay a le droit de savoir à quel point tu parles de lui. Jay par-ci, Jay par-là, Jay a fait ci, Jay a fait ça, Jay est le meilleur, Jay est le plus beau, le plus sexy, le plus intelligent, j’ai vraiment trouvé la perle rare, il a un grand sens de l’humour...
- Je suis flatté, dit Jay en s’adressant à sa femme.
- J’ai jamais dit qu’il était sexy.
- Pourquoi je le suis pas ?
- Si, répond la petite brune, mais quand j’ai dit ça, je devais avoir quinze ou seize ans.
- Il faudrait être aveugle pour pas voir qu’il est très sexy. T’as de la chance.
- Oublie pas que ton mari, c’est-à-dire moi, est juste à côté de toi.
- Rassure-toi, je sais et je trouve que t’es l’homme le plus irrésistible du monde, et je sais aussi que Jay est à Alex.
- Merci.
- Mais je suis pas aveugle, j’ai des yeux et je m’en sers, enfin bref... On aurait aimé que tu nous le présentes beaucoup plus tôt. On a attendu plus de vingt ans pour ça, t’exagères.
- Les billets d’avion sont pas donnés.
- On est venu plusieurs fois en Amérique voir ton père.
- Excuse-moi.
- Je veux dire Vladimir. Il est toujours irritable ?
- Et encore, le mot n’est pas assez fort. C’est un monstre.
- Alexandra, soupire Lena.
- Je suis désolée grand-mère, je sais que Vlad est ton fils mais c’est c’que je ressens.
- Pourquoi tu nous l’as jamais présenté avant ?
- Jay n’était pas le bienvenu à la maison des horreurs.

Lena regarde sa petite fille.

- Je veux dire au manoir.
- C’est mieux, avoue Lena.
- Pourquoi ? demandent Anna et Boris en même temps.
- Sat... Vlad déteste Jay parce qu’il n’est pas de son rang social. Pour résumer, il m’a demandé de rompre avec Jay plusieurs fois et j’ai toujours refusé, j’aime Jay, je suis très amoureuse de lui et j’ai préféré le choisir lui plutôt que la famille et ça, il le supporte pas. Pour Vlad, Jay est un pauvre type, un bon à rien, un looser, un vaurien, un minable qui ne sera jamais à sa hauteur, et encore, je reste soft parce que j’aime tellement Jay que ça me fait mal de dire ça. Ce sont ses mots, pas les miens, dit-elle à son mari.
- Je sais.

Les deux amoureux se regardent en souriant.

- Je lui ai répondu qu’il pouvait penser ce qu’il voulait de Jay, pour moi, ça changerait rien à mes sentiments pour lui, je lui ai aussi dit que jamais je ferais ce qu’il me dirait, autant vous dire que ça lui a pas plu que je lui dise ça.
- T’avais quel âge ?
- Quatorze ans et ça faisait presque deux ans qu’on était ensemble.
- On est vraiment désolé pour toi Alex.
- Ça va, je m’en suis remise.

Jay et Alex se regardent et savent très bien que cette dernière vient de mentir. Jay prend la main de sa femme dans la sienne et la sert très fort pour lui montrer son soutien. La détective est encore très marquée par son enfance mais ne veut pas le dire.

- Très belle histoire Alex, encore un peu et je vais me mettre à pleurer. T’en as d’autres des histoires comme ça ? demande Sasha qui est assise sur un des fauteuils avec son nez plongé sur son portable.
- Oui, une flopée.
- Super, ça m’intéresse... absolument pas, avoue Sasha.
- J’avais pas l’intention de les raconter.
- Ouf, on est sauvé, on va éviter d’entendre ta vie misérable et inintéressante.

Tous les regards sont portés sur Sasha.

- Quoi ? dit-elle en voyant que tout le monde la regarde.
- Ça te dérangerait d’être un peu plus aimable ?
- Je suis très aimable avec tout le monde, mais pas avec elle, c’est vrai. Alex a quand même essayé de m’étrangler hier mais faut faire comme si de rien n’était. Là, je suis pas d’accord.
- Quoi ? Pourquoi t’as fait ça ? demandent Anna et Boris en même temps.
- Tes propos étaient très blessants.
- Ils l’étaient pas, j’ai simplement posé une question.
- Qu’est-ce que t’as demandé ?
- Pas grand-chose, c’était trois fois rien. J’ai seulement demandé depuis combien de temps leur fille était sous terre, et Alex a pété les plombs en me giflant et en essayant de m’étrangler.

Alex ferme les yeux tout en inspirant et expirant profondément. Jay, toujours assis à ses côtés, pose une main sur son dos qu’il caresse doucement et prend les mains de sa femme dans la sienne.

- Elle essaye de te faire sortir de tes gonds, alors s’il te plait, ne rentre pas dans son jeu, murmure-t-il dans l’oreille de la petite brune.
- Je vais tenir ma promesse.
- Merci, dit-il avant de l’embrasser sur la joue.
- Heureusement que t’es là parce que je sais vraiment pas c’que je ferais sans toi.
- T’auras jamais à te poser la question.
- Je suis très sérieuse, si t’étais pas là, je serais en train de la plaquer contre le mur.
- Reste calme.
- Merci mon ange.

Pendant qu’Alex essaye de garder son calme, Sasha déverse toute sa méchanceté contre sa cousine alors que le reste de la famille lui demande d’être plus respectueuse envers la détective.

- Je suis vraiment navrée mais c’est pas prêt d’arriver. Non mais j’y crois pas, on me reproche d’être honnête et de poser des questions.
- Il y a une façon de poser les questions et ta question était très déplacée, lance Jay.
- C’est normal que tu la défendes, c’est ta femme. T’as vraiment aucun goût en matière de femmes, Jay.
- Il a raison.
- Ça va, elle est pas en sucre non plus.
- Tu devrais avoir honte de ta façon de te conduire Sasha, lance Lena.
- J’ai seulement...
- Stop, dit Lena d’un ton sec. Alex et Jay sont ici que pour quelques jours et toi, tu gâches ce moment. À ton avis, que va penser Jay de nous ?
- Alex a dû lui dire que des mensonges sur nous et...
- Arrête ça et tout de suite, dit la matriarche d’un ton ferme.
- Okay, souffle Sasha.
- Du respect et de la politesse Sasha, c’est tout ce que je demande.
- Désolée grand-mère.
- C’est pas à moi que tu dois présenter tes excuses, c’est à Alex.

Sasha ignore la remarque de sa grand-mère.

- Bon pour parler de choses plus intéressantes que de la vie de l’alcoolique de service, quand est-ce que tu dégages et qu’on aura de nouveau la paix ?
- Sasha, crie une femme qui vient d’arriver avec Misha, je t’ai appris à respecter les autres, il me semble. Présente tes excuses à Alex et tout de suite.
- Vlad m’a dit de toujours dire ce que je pense. Je peux pas encadrer Alex, c’est comme ça, elle me sort par les yeux.
- Vladimir n’est pas une référence et c’est nous tes parents, pas Vlad.
- Alexandra Horia Valanka, je te demande de présenter tes excuses à ta cousine et tout de suite.
- C’est pas la peine, dit Alex. C’est très gentil de ta part Valeria mais non. Ne la force pas à me présenter ses excuses parce qu’elle les pensera pas et je veux pas de ses excuses.
- Alex, ça s’appelle le respect. J’attends Sasha.

Elle ne répond pas.

- Valeria, tu...
- Alex, ne t’en mêle pas s’il te plait, je m’adresse à ma fille. Sasha, t’as rien à dire à Alex ?
- Si maman. Alex, quand est-ce que tu repars chez toi ?
- Sasha, tu... commences à dire Valeria.
- Laisse, je vais lui répondre. On repart dans deux jours, ce qui veut dire que tu vas devoir nous supporter jusqu’à notre départ.
- Super, lance Sasha dépitée. À vrai dire, Jay me dérange pas, je le trouve très sympa mais toi, je peux pas te supporter.
- C’est intéressant c’que tu regardes ?
- Très, c’est beaucoup mieux que t’écouter parler de tes exploits.
- Ça, c’est moi qui le fait, parce que je suis très fière d’Alex, avoue Jay.
- Tu devrais peut-être arrêter, elle a les chevilles qui enflent à force.
- Tu sais pas c’que...
- Laisse tomber Jay.

Alex se lève pour aller prendre son oncle dans ses bras.

- Misha, je suis tellement contente de te revoir.
- Ya tozhe*

Elle s’écarte des bras de son oncle pour prendre Valeria dans les siens.

- Ty stanovish’sya vse krasiveye i krasiveye.**
- Spasibo,*** répond Alex avec un grand sourire.
- Ya soglasen, Alex prekrasna,**** avoue Jay.
- Et en plus, il parle Russe sans accent, il est vraiment parfait.

Alex hoche positivement la tête tout en souriant.

- Je suis là, j’te rappelle, lance Boris.
- Je sais mon amour, avoue Anna avant d’embrasser son mari sur la joue.

Tout le monde sourit en regardant le couple.

Alex prend la main de Jay dans la sienne, ce dernier se lève quand le portable de la petite brune sonne.

- Désolée, dit-elle en le prenant.

Elle décroche et dit plusieurs fois allo mais personne ne répond, elle raccroche et le remet dans la poche de son short en jean.

- Je crois qu’une personne veut te rendre dingue.

Alex ne répond pas.

- Pourquoi tu dis ça ? demande Valeria à sa fille.
- Son portable n’arrête pas de sonner depuis qu’elle est arrivée. Si tu découvres qui c’est, remercie cette personne de ma part.
- L’écoute pas, murmure Jay.

Elle l’embrasse sur la joue pour le remercier.

- Jay, tu connais déjà Misha, mon oncle préféré.
- Oui, répond Jay.
- Sans te vexer.
- Je suis ton deuxième préféré, alors ça me va, ironise Boris.
- Qui dit que t’es le deuxième ?
- Tu viens de me briser le cœur là, lance-t-il faussement vexé.

Alex et Boris se sourient.

- Garde ton boulot mon chéri, le métier d’acteur n’est vraiment pas fait pour toi.
- C’est bien de se sentir soutenu par sa femme.
- Tu sais bien que je te soutiendrai toujours mais je vais pas te mentir.
- Je garderai ma passion pour le théâtre pour le dimanche.
- Et en plus, il est comique, avoue Lena.

Exceptée Sasha, tout le monde se met à rire.

- Bonjour Misha.
- Bonjour Jay, ravi de te revoir.
- Moi aussi.

Les deux hommes se serrent la main.

- Vous avez fait bon voyage tous les deux ?
- Oui, répond le couple en même temps.
- Mais c’était très long, avoue Jay.
- Oh que oui, affirme Alex. Et je te présente ma tante Valeria Valanka, la femme de Misha et la mère de Sasha, Val, je te présente Jay Halstead, mon adorable mari. J’adore dire ça.
- Un rien te fait t’extasier, c’est dingue, dit Sasha avec sarcasme.
- Je suis enchanté de vous rencontrer Valeria.
- Moi de même Jay mais on va pas s’entendre si tu me vouvoies. C’est tu et tu peux m’appeler Val.
- D’accord.
- Il était vraiment temps qu’on le rencontre après toutes ces années, depuis le temps que tu nous parles de ton Jay. Un moment donné, je me suis même demandé s’il existait vraiment.
- Je vous ai envoyé des photos de nous deux et de nous trois avec Cassie.
- Ça aurait pu être des montages photo.
- Ce sont des vraies que je vous ai envoyées.
- Tu vois pas qu’elle te taquine.

Tout le monde s’installe et le couple de détectives s’assoit à la même place.

- Misha nous a fait voir la vidéo de votre mariage, c’était magnifique.
- Merci, disent les deux détectives.
- Alex, on est vraiment désolé d’avoir raté votre mariage.
- Moi pas, j’ai échappé à ça. De toute façon, ça va pas durer, je donne pas six mois à votre mariage.

Alex prend vraiment sur elle pour ne pas répondre aux attaques de Sasha.

- Ne t’inquiète pas grand-mère.
- On aurait vraiment voulu venir mais...
- Je sais grand-mère, ne t’inquiète pas pour ça. Grand-père déteste prendre l’avion, je sais et je vous en veux absolument pas.

Tout le monde continue de discuter dans la bonne humeur pendant un long moment, malgré les piques et remarques de Sasha envers Alex. Ne voulant pas provoquer une dispute, la détective fait comme-ci de rien n’était.

- Des cookies, ça vous dit ? demande Alex en se levant.
- Faut aller au magasin, y en a plus.
- Fait maison, c’est bien mieux.
- Et ceux d’Alex sont un véritable délice.
- C’est pas étonnant que Jay se soit marié avec toi si tu lui fais à manger ma petite bobonne.
- T’as pas des devoirs à faire parce que c’est pas en passant tes journées le nez sur ton portable que tu vas avoir tes examens.
- Faut peut-être lui rappeler que nous aussi, on a des vacances, c’est pas exclusivement réservé aux Américains.
- Tu devrais peut-être ralentir sur les réseaux sociaux, ça rend vraiment stupide et ça ramollit le cerveau.
- Touchée, souffle Sasha.
- On dit pas non, on serait ravi d’en manger.

Alex sourit à sa grand-mère avant de retourner à l’intérieur de la maison.

- Enfin, un peu d’air.
- Sasha, ça suffit maintenant.
- Je fais que m’exprimer maman, c’est tout. Vladimir dit toujours qu’il faut que je m’exprime, peu importe la personne que j’ai en face de moi.
- Mon frère n’est pas une référence, j’te rappelle et je croyais qu’on t’avait demandé d’arrêter de communiquer avec lui.
- C’est mon oncle et je fais c’que veux.

Valeria se lève, avance vers sa fille et la gifle avant de prendre le menton de Sasha dans sa main.

- Je crois que ton père et moi, on t‘a appris le respect Sasha et je ne tolère pas que tu parles à quelqu’un de cette façon et surtout pas à Alex, dit Valeria en haussant la voix. Alex est vraiment une personne en or, très gentille et généreuse, tu peux même pas imaginer ce qu’elle a pu faire pour notre famille.
- Mais maman, elle a abandonné oncle Vlad et il faudrait que je...

Valeria la gifle une seconde fois. Se sentant de trop, Jay préfère s’éclipser.

- Tais-toi. Je te promets que si jamais tu oses te montrer irrespectueuse envers quelqu’un, je t’en colle une autre et je t’envoie une semaine dans un goulag, c’est clair.

Sasha regarde son père.

- Regarde-moi quand je te parle.
- Me regarde pas, je suis d’accord avec ta mère et encore, elle est gentille, ça serait moi, je t’y enverrais un mois entier.
- On en peut plus de ton comportement Sasha.
- Et voilà, il a fallu qu’Alex débarque pour que tout parte en vrille.
- Tu veux peut-être qu’on parle de cette année scolaire qui vient de passer et du nombre de problèmes que t’as eus au lycée ?!
- J’ai compris, je me tais.
- Sage décision. Du respect et de la politesse Sasha, c’est pas compliqué à comprendre et c’est pas parce que tu vas en fac à la rentrée que tu dois te croire supérieure à tout le monde. J’espère avoir été claire avec toi et que j’aurais pas à me répéter ?
- T’as été très claire maman.
- J’espère, souffle Valeria en lâchant sa fille.
- Je suis désolée.
- Une autre personne attend tes excuses, lance Misha en désignant la maison.
- Tu plaisantes ?
- Non, avouent-ils tous.

Sasha ne répond pas. Elle se lève et va s’allonger sur un des transats avec son portable.

À la cuisine, Alex est en train de mélanger la préparation de ses cookies, qu’elle vient de faire, dans un saladier.

- Ça sent très bon.
- J’ai encore rien mis dans le four.
- Oh.
- Mais t’en auras quand même.
- Merci. Et bin, c’est quelqu’un ta cousine.
- Oh que oui.
- Elle est pas au courant que tu lui as... ?
- Non.
- Tu comptes lui dire ?
- Non.
- Peut-être que si tu lui dis, elle serait plus aimable avec toi.
- Ça, je crois pas.
- Comment ça ?
- Elle serait capable de me le reprocher. Jay, j’ai donné une partie de mon foie parce que Misha et Valeria me l’ont demandé et que j’étais compatible, j’ai fait ça pour qu’elle puisse avoir une vie normale, c’est tout, j’ai rien demandé en retour. Je ferais la même chose pour toi si t’avais besoin d’un organe, je te donnerais un foie, un poumon, un rein... euh non, pas un rein.
- Pourquoi pas un rein ?
- Les diabétiques ne peuvent pas donner leurs reins mais pour les autres organes, on peut. Je me suis renseignée sur le sujet.
- Je vois ça.

Une fois sa préparation prête, elle en prend un peu dans ses mains pour en faire des boules et les pose sur une plaque qu’elle met directement dans le four. Elle en remplit quatre autres qu’elle met de côté avant de se laver les mains.

- Et voilà, y a plus qu’à attendre que ça cuise... Et attends que les cookies refroidissent un peu avant d’en prendre un.
- C’est très dur de résister, ils sont tellement bons.

Ils se sourient en se regardant tendrement.

La petite brune met ses mains sur sa nuque et l’étire en bougeant sa tête.

- J’en connais une qui aurait besoin de son petit mari adoré.

Il s’approche et se place derrière Alex.

- Allez, laisse-moi faire, dit-il en plaçant ses mains sur les épaules de sa femme pour la masser.
- T’as vraiment des mains en or.
- Elles vous sont exclusivement réservées madame Halstead.
- J’aime t’entendre m’appeler comme ça.
- Et moi, j’aime le dire, madame Halstead.

Il continue de la masser.

- T’es très tendue.
- Après ton massage, ça ira mieux.

Jay continue de la masser pendant un moment durant lequel Alex apprécie la douceur de son mari.

Le reste de l’après-midi se passe tranquillement. Alex est tellement heureuse de passer du temps avec sa famille qu’elle voit très peu et Jay est ravi d’être là pour faire plus ample connaissance avec eux, même s’il les connait un peu par Alex. Cette dernière lui a beaucoup parlé d’eux...

Assis à une table avec d’autres personnes dont Marcus et Raul, Mouse est très nerveux et tape son index sur la table.

- Tu peux arrêter ça, ça me déconcentre et ça m’énerve surtout, souffle Marcus.
- Deux, lance Mouse en jetant deux cartes devant lui.
- T’es sûr ?
- Oui, deux cartes.
- Okay, si ça te plait de te faire plumer.

Mouse regarde à la fois ses cartes et les autres joueurs.

- Je te suis et je relance deux mille.
- Greg, tu devrais vraiment arrêter et rentrer chez toi.

Les joueurs font plusieurs tours de table, dont certains abandonnent la partie.

- C’est l’heure, montrez vos cartes.
- Double paire.
- Moi aussi.
- Couleur.
- La partie est pour moi les amis, j’ai un carré, dit Mouse en étalant ses cartes devant lui.
- C’est un bon jeu mais pas assez pour battre une quinte flush.
- Et merde, souffle l’ancien ranger avec rage.
- T’inquiète, la prochaine fois, t’y arriveras, lance un des joueurs.
- Greg, je veux mon argent avant dimanche.
- Tu l’auras demain.
- Demain ?
- Oui. Ça pose un problème ?
- À moi ? Non.
- Mais on se pose tous la même question, comment t’arrives à nous rembourser aussi vite alors que t’es complètement fauché ?
- Tu vas mendier à Alex ?
- Pas en ce moment en tout cas, elle est pas là, avoue Raul.
- Tu braques des banques et ça passe pas aux infos.
- Vous allez arrêter de m’emmerder avec vos questions.
- On se pose seulement la question de savoir où tu trouves l’argent, c’est tout.
- Lâchez-moi.

Mouse se lève et prend son manteau qu’il enfile.

- J’imagine qu’on te prévient pas pour la prochaine partie.
- Si, répond Mouse en haussant la voix.
- T’es sûr de toi ?
- Oui, pourquoi tu me demandes ?
- Pour la simple et bonne raison qu’Alex sera là.
- Et bin, ça sera sans moi, avoue un homme barbu avec des lunettes.
- Pourquoi ? demande l’homme à sa gauche.
- Parce que j’ai pas envie de me faire plumer, voilà pourquoi.
- Il est aussi effrayant que ça ?
- Alex est une femme et oui, elle l’est.
- T’exagères, elle est pas effrayante. On va dire qu’Alex a son caractère.
- Ah, ça c’est sûr, faut pas l’emmerder la p’tite, avoue Raul. Si elle est là, moi, je viens pas.
- Une partie ? Une seule petite partie ?
- Moi non plus, répond Mouse.
- Et bien, moi je viendrai, lance un autre homme barbu.
- Si j’étais toi, je changerais d’avis. Alex est une redoutable joueuse de poker, on perd tous quand elle joue avec nous.
- C’est pour ça que plus personne veut jouer avec elle.
- Ça me donne encore plus envie de la rencontrer et de jouer avec elle.
- Elle est mariée.
- Et alors, moi aussi, je vois pas où est le problème ?
- Ta femme doit être ravie de savoir que tu la trompes ?!
- On est un couple libertin.
- Sois gentil et évite-nous les détails.
- Cette conversation est très intéressante, mais je m’en vais.
- N’oublie pas mon argent Greg.
- T’inquiète pas, tu l’auras.

Mouse sort après avoir salué tout le monde, il va vers sa voiture et monte dedans. Il place ses mains sur le volant et pose sa tête dessus durant un moment. Son portable sonne, il l’a posé sur le siège passager en s’installant. C’est Kate qui l’appelle, son nom s’affiche sur l’écran, il le regarde et le laisse sonner...

Plusieurs choses se bousculent dans sa tête, surtout la façon dont il gère sa vie ces derniers temps mais l’envie de jouer est plus forte de jour en jour et il n’arrive pas à arrêter même quand il perd. Son portable sonne et c’est à nouveau Kate qui essaye de le joindre. Il s’en veut de lui mentir à chaque partie qu’il joue, il trouve toujours une excuse pour aller jouer ses parties de poker sans qu’elle s’inquiète ou qu’elle ait des soupçons sur l’endroit où il passe ses soirées.

Il démarre et prend la route mais pas pour aller chez lui mais chez quelqu’un d’autre. Il se gare, attend quelques secondes avant de sortir et va chercher quelque chose dans son coffre, c’est un petit sac noir qu’il tient fermement dans sa main. Il marche jusqu’à la porte tout en cherchant dans la poche de son manteau, de laquelle, il y sort un trousseau de clefs.

Une fois à l’intérieur, il se dirige directement dans la pièce qui l’intéresse, ouvre le coffre-fort et prend l’argent dont il a besoin.

- Je suis sincèrement désolé Alex.

Par rapport à la première fois qu’il est venu se servir dans le coffre de la détective, on peut remarquer que l’argent à l’intérieur a beaucoup diminué. Il remplit son sac de plusieurs liasses de billets, referme tout et quitte rapidement la maison de ses deux meilleurs amis.

Assise sur un fauteuil, Kate attend dans le noir le retour de Mouse. Ce dernier entre en faisant le moins de bruit possible, il fait quelques pas et Kate allume la lampe qui se trouve à ses côtés.

- Je peux savoir où t’étais ?

Mouse sursaute.

- Kate ? Tu m’as fait peur.
- Je t’ai posé une question.
- Maxie va bien ? demande-t-il pour ne pas répondre.
- Très bien, elle dort paisiblement dans son lit.
- Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure de la nuit ?
- Je te retourne la question. Greg, il est presque trois heures du matin, je peux savoir où tu as passé ta soirée ?
- Quelque part.
- Où et avec qui ?
- Tu le sais bien, j’étais avec les gars au Molly’s.
- Jay, c’est ça ?
- Non, tu sais bien que lui et Alex sont en lune de miel.
- Au moins tu me dis la vérité pour Jay. Avec qui ?
- Atwater et Ruzek.
- Kevin et Adam ?
- Oui.
- T’es sûr ?
- Oui.
- C’est bizarre parce que je les ai appelés. J’ai eu Kim qui m’a dit qu’Adam était avec elle et Kevin a passé la soirée avec son frère et sa sœur. Alors je te repose ma question, t’étais où et avec qui ?
- Il est tard et je suis très fatigué.
- Non, tu vas pas t’en sortir aussi facilement.
- Kate, évite de me faire une scène s’il te plaît, j’ai passé l’âge de me faire enguirlander, dit-il en haussant la voix.
- Et toi évite de hurler, Marci dort et j’ai pas du tout envie de passer le reste de la nuit à la calmer. T’étais où ce soir et tous les autres soirs ?
- J’ai pas envie d’en parler, je suis fatigué, je vais me coucher.
- Greg...
- Kate, pas de scènes, pas ce soir.
- Greg, tu dors sur le canapé.
- Quoi ?
- Je crois que j’ai pas été assez claire. Temps que tu me diras pas où tu passes tes soirées quand tu sors, tu dormiras sur le canapé.
- Tu plaisantes ?
- J’ai l’air, lance-t-elle très énervée. Tu verras, il est très confortable et ça je le sais parce que j’ai passé plusieurs nuits à dormir dessus en attendant que tu rentres à la maison.
- Kate, tu...
- Une dernière chance, t’étais où ?

Mouse ne répond pas.

- Okay, tu l’auras voulu, tu dors sur le canapé et je ne veux pas de toi dans notre lit. Tu sais où sont les couvertures. Bonne nuit Greg.

Kate se dirige dans sa chambre, très triste et déçue que Mouse ne lui dise pas où il a passé sa soirée. Ce dernier ne s’attendait pas à ça en rentrant chez lui, il va se changer avant d’aller chercher une couverture et de s’allonger sur le canapé en pensant à quelles excuses il pourrait trouver pour Kate. Il ne veut pas qu’elle apprenne qu’il joue plusieurs fois par semaine au poker et qu’il vole Alex pour rembourser l’argent qu’il perd à chaque partie...

 

* Moi aussi.
** Tu es de plus en plus belle.
*** Merci.
**** Je suis d’accord, Alex est magnifique.


diana62800  (09.01.2023 à 22:59)

Après avoir dîné en famille, Jay et Alex sont partis se promener dans les rues fraîches de Vladivostok. Alors que la journée, il fait très chaud en ville, passé une certaine heure, l’air est beaucoup plus respirable.

- Merci Jay, j’en avais besoin.
- Avec plaisir.
- Je sais que par moment, je suis pas facile à vivre et je l’admets mais...
- Pas du tout.
- Si, Jay, c’est un fait.

Jay sourit.

- Te moques pas.
- Je me moque pas, dit-il en souriant.
- On va faire comme si je te croyais... mais ma cousine est une véritable peste et encore, je reste polie. Je t’assure que j’étais à deux doigts de me lever de table pour aller la gifler.
- Respire mon cœur, respire.

Elle inspire et expire profondément.

- Je respire.
- C’est bien, continue ça.
- Je vais me remettre au yoga.
- Quoi ?
- Je pense refaire du yoga, ça m’avait beaucoup aidé quand j’étais en cure. Dès qu’on sera de retour chez nous, ça sera une de mes résolutions.

Le détective se met à rire.

- Pourquoi tu ris ?
- Alex, tu prends jamais de résolutions parce que tu les tiens jamais.
- C’est pas vrai, dit-elle évitant de croiser son regard.

Il continue de la regarder en arquant les sourcils.

- Okay, répète-moi ça en me regardant droit dans les yeux.
- C’est pas vrai.
- Tu regardes le sol, je suis plus haut.
- C’que t’es drôle, dit-elle avec sarcasme.
- Je sais, ironise-t-il. Tu peux me rappeler la dernière fois que t’as pris une résolution et que tu l’as tenue ?
- Bien sûr, c’était le... le... euh...c’était... euh...
- Tu peux prendre tout ton temps, dit le détective avec un grand sourire.
- Euh... Ah, je sais, quand je t’ai promis de plus m’énerver sur les autres et en particulier sur notre cher Adam.
- C’est pas une résolution, c’est une promesse.
- Bin, c’est pareil.

Il bouge sa tête de gauche à droite avec son sourire toujours accroché à son visage.

- Non, c’est pas la même chose.
- Je sais plus et on s’en fiche.

Ils se regardent.

- Okay, t’as raison.
- J’adore avoir raison.
- Ça va les chevilles ?
- Impeccable.
- C’est vrai que je prends pas de résolutions...
- Tu les tiens à peine trois jours.
- T’exagères là, je les tiens au moins une semaine... De toute façon, ça sert à rien d’en prendre pour faire comme tout le monde. Faut être soi-même et pas essayer de ressembler aux autres.
- Je suis d’accord, une comme toi, c’est bien assez.
- Eh, dit-elle en lui donnant un petit coup sur son bras.
- Tu sais que j’aime te taquiner ma naine, avoue-t-il en posant son bras sur les épaules de sa femme. Je trouve ça très reposant.
- Je sais, mon géant vert.
- Okay, un partout.

Alex prend la main de Jay dans la sienne et entrelace ses doigts avec les siens tout en continuant de marcher.

- Pour en revenir à ce que je disais, Sasha est une vraie petite peste. J’ai bien envie de...
- Alex non, tu lui feras pas de mal.
- De...
- Évite de répondre à ses remarques, s’il te plait.
- T’aimes vraiment me couper la parole.
- Désolé, vas-y, continue.
- Merci. J’ai jamais dit que j’allais lui faire du mal mais j’ai pensé à autre chose.
- À quoi ?
- Tu le saurais déjà si t’arrêtais de me couper la parole, je soupçonne que c’est un de tes passe-temps préférés.
- T’imagines pas à quel point, avoue-t-il avec ironie.
- J’étais en train de dire que j’ai bien envie de conseiller à ses parents de l’envoyer dans la maison des horreurs pour le reste de ses vacances.
- T’es pas sérieuse ?
- Si. Je t’assure que ça me trotte dans la tête. En passant du temps là-bas, elle verra Vladimir comme il est vraiment et elle arrêtera peut-être de le mettre sur un piédestal et de le voir comme le Messi.
- Je trouve ça un peu extrême.
- C’est juste une idée.
- Que t’as envie de faire ?

Elle hoche positivement la tête.

- Tu veux vraiment qu’elle subisse ce que toi, t’as subi pendant des années ?
- Non, je ne souhaite ça à personne et même pas à mon pire ennemi mais j’aimerais qu’elle arrête d’être aussi aveuglée par Vlad.
- Je sais.
- Si elle pouvait le voir tel qu’il est réellement, elle changerait d’avis sur lui. Je me demande ce qu’il lui a fait pour qu’elle soit autant sous son emprise, je t’assure que j’ai l’impression de voir Selena quand je vois Sasha... Tu vas me dire qu’elles sont cousines, c’est peut-être pour ça qu’elles se ressemblent... Peut-être que je devrais les enfermer toutes les deux, ça pourrait les...

Jay arrête de marcher, se place en face de sa femme et l’embrasse sur les lèvres pour qu’elle arrête de parler.

- J’ai horreur quand tu fais ça et tu le sais.
- Oui, je le sais mais tu commençais à partir dans tes délires.
- Désolée.
- C’est rien mais on pourrait parler d’autres choses que de Vlad parce que ça te rend légèrement cinglée.
- D’accord.

Elle regarde sa montre.

- Il y a un endroit que j’aimerais te montrer avant qu’on rentre dormir.
- Je te suis.
- Génial. C’est pas très loin, on en a pour quelques minutes en voiture mais tu verras, c’est un endroit magnifique à voir.

Le couple se dirige vers la voiture d’Anton, monte à l’intérieur et Alex prend la route. Cette dernière a demandé à son grand-père de lui prêter son véhicule pour quelques heures et il a accepté à condition, sur le ton de l’humour, qu’elle ne l’envoie pas dans le décor...

Assis l’un à côté de l’autre sur le capot du véhicule, les jeunes mariés regardent une danse de lumières qui est reflétée sur plusieurs maisons avec quelques personnes qui jouent de la musique classique. Ils sont émerveillés par le spectacle qui s’offre à eux...

Arrivant dans le salon avec sa fille dans ses bras, Kate passe à côté de Mouse qui est toujours en train de dormir. Elle installe Maxie dans son transat qui se trouve sur la table.

- Voilà, je te laisse dans ton transat quelques minutes ma puce. Le temps pour moi de faire tout ce que j’ai à faire... Et heureusement que tu as une maman très organisée et qui prépare tout la veille, comme ça le matin, tout est prêt.

La petite Maxie regarde sa maman en riant. Kate se sert du café, prend le biberon et va s’asseoir à table. Elle avale une grande gorgée de son café, prend l’un des morceaux de baguettes qu’elle a préalablement beurré et le mange tout en nourrissant sa petite puce.

Elle regarde sa fille avec admiration, Maxie a les yeux bleus de Mouse mais pour le reste, c’est le portrait craché de Kate. Une petite blondinette avec une fossette sur chaque joue et un sourire à croquer.

- Tu sais que je pourrais te manger tout cru mon bébé d’amour, avoue la jeune maman en souriant, je t’assure que tu es le plus beau bébé du monde, et je ne dis pas ça parce que je suis ta maman... Tu as les fossettes de ton grand-père, j’aurais bien voulu avoir les mêmes. Tu grandis tellement vite, je devrais peut-être arrêter de mettre de l’engrais dans tes biberons, qu’est-ce que tu en penses ?

Maxie gazouille en riant.

- D’accord, je vais attendre un peu alors, ironise-t-elle.

Mouse émerge doucement en entendant Kate parler à leur fille. Il attend quelques secondes et se lève pour se diriger vers sa petite famille.

- Bonjour, dit-il avant d’embrasser Kate sur le haut de sa tête. Bonjour ma puce.

Il embrasse sa fille sur la joue, cette dernière sourit en voyant son père.

- T’es déjà prête ?!

Kate ne lui répond pas.

- T’as l’intention de faire comme si j’existais pas ?
- Et toi, t’as l’intention de me dire où tu passes tes soirées quand tu sors ?
- Je te l’ai dit, je sors avec des amis et on voit pas le temps passer, lance-t-il en s’installant en face de Kate.
- Arrête de me mentir et arrête de me prendre pour une idiote, s’il te plait.
- Je t’assure Kate, je passe mes soirées avec des amis, c’est tout.
- Qui ?
- D’anciens amis, t’as pas à t’inquiéter.
- D’anciens amis ?

Mouse hoche la tête.

- Si je comprends bien c’que tu me dis, c’est à cause d’eux que tu rentres plusieurs fois par semaine au beau milieu de la nuit ?
- Oui. On parle beaucoup et on voit pas le temps passer, je te jure.
- Greg, je veux que tu sois honnête avec moi, est-ce que tu me trompes ?
- Quoi ? dit-il surpris.
- Est-ce que tu vois une autre femme ? demande-t-elle les yeux humides.
- Non Kate, je t’assure que non. Il n’y a que toi, je te le promets. Notre fille et toi êtes les personnes les plus importantes pour moi, et je laisserais jamais personne me prendre ça.
- J’aime pas quand tu rentres au beau milieu de la nuit, j’imagine les pires choses qui pourraient t’arriver.
- Chérie, je te promets qu’il y a personne d’autre que toi dans ma vie.

Il pose ses mains sur les joues de Kate, qui retient ses larmes.

- On avait dit plus de mensonges, ni de secrets.
- Je t’assure que je te cache rien, je te le jure.
- Promets-moi de ne plus rentrer aussi tard.
- Je te le promets.

Il l’embrasse tendrement sur les lèvres sous le regard innocent de leur fille.

- Je t’aime Kate.
- Je t’aime aussi Greg.

Mouse prend Kate dans ses bras quelques instants comme pour lui enlever les inquiétudes qu’elle peut avoir. Il s’en veut de lui mentir mais il se dit que c’est pour son bien et surtout pour la protéger. Enfin, les protéger toutes les deux.

- Bonjour à toi aussi.
- Merci, répond Mouse en souriant.
- J’ai un rendez-vous de bonne heure ce matin, c’est pour cette raison que je suis déjà prête.
- Pour le prêt à la banque, c’est ça ?
- Oui, j’en ai absolument besoin si je veux participer au prochain défilé qui aura lieu au mois de septembre.
- Je suis sûr que tu l’auras.
- Je croise les doigts.
- Croise-les bien fort.

Ils prennent leur petit-déjeuner tous les deux en parlant. Kate lui montre les dessins de ses futures créations qu’elle espère pouvoir exposer aux yeux du monde de la mode. Ça a toujours été son rêve de devenir une styliste reconnue par tout le monde et elle se dit qu’avec ce défilé, elle touche au but mais qu’avant tout cela, il lui faut le prêt de la banque.

Une fois Kate partie à son rendez-vous, Mouse va se préparer en premier et s’occupe ensuite d’habiller Maxie pour aller la déposer à la crèche.

Il monte dans sa voiture et envoie un message à Mauricio pour l’informer qu’il passera chez lui en fin d’après-midi pour lui apporter son argent. L’ancien ranger regarde le sac noir qui se trouve sur le siège passager avec tristesse et désolation, il s’en veut tellement de ce qu’il fait à Alex, il s’en veut de la voler comme ça et surtout il s’en veut de mentir aux personnes auxquelles il tient mais c’est trop dur pour lui, l’appel du jeu est beaucoup trop fort pour qu’il arrête de jouer...

Allongés l’un sur l’autre, Jay, en boxer et Alex, habillée de son pyjama short, s’embrassent avec tendresse et passion.

- J’espère que la porte est fermée.
- Elle est fermée à double tour, comme la fenêtre et les rideaux qui sont très opaques dans cette maison.
- C’est bon à savoir.

Ils reprennent leur baiser passionné...

Flashback (Mai 2002)

Tous les élèves du lycée Tilden sont réunis dans le gymnase pour leur bal de promo. L’endroit est décoré avec beaucoup de ballons, de rubans de plusieurs couleurs, d’une énorme banderole, plusieurs tables avec diverses boissons et de la nourriture installés dessus ainsi qu’une estrade où un groupe s’y produit. C’est la déléguée des élèves qui a tout organisé dans les moindres détails.

Jay et Alex arrivent ensemble et découvrent la décoration.

- Whoua, lance Jay surpris.
- Yep, on peut dire que Summer s’est lâchée sur la déco.
- C’est très... Summer.

Summer, qui est avec ses amies, aperçoit le couple et va le voir.

- Je suis très contente que ça vous plaise, dit Summer en se plaçant à côté d’Alex.
- Tu risques pas d’avoir chaud dans cette tenue, lance la petite brune en désignant la robe de Summer qui est très courte et très décolletée.
- Et oui, c’est pas donné à tout le monde d’avoir la classe, ma petite poulette de riche.
- T’en as pas marre avec ce surnom ?
- Non, il te va tellement bien.
- La déco est très belle.
- Je sais Jay, merci. Je dois dire qu’elle est comme moi, à mon image.
- Ça, c’est sûr. Tu m’enlèves les mots de la bouche.

Summer fait quelques pas en poussant Alex et va se coller à Jay. Cette dernière prend sur elle pour ne pas s’énerver et provoquer une dispute avec sa camarade de classe.

- T’es vraiment très sexy Jay. Comment ça se fait qu’un garçon comme toi, qui a toutes les qualités, soit avec une pauvre fille comme notre chère Alex ? Tu pourrais avoir beaucoup mieux qu’elle.
- Toi, j’imagine ?!
- C’est qu’elle est très intelligente ma p’tite poulette. Elle a pas le monopole de la maternité, si tu veux, je pourrais avoir ton prochain bébé. Un mélange de nous deux pourrait donner la plus belle des choses.
- Si je voulais une fille facile dans mon lit, tu serais la première sur ma liste Summer mais saches que toi et moi, ça n’arrivera jamais et quand je dis jamais, c’est jamais. Je vais te le répéter encore une fois puisque t’as pas l’air d’avoir compris, je ne suis pas intéressé par toi et tu me laisses complètement indifférent Summer. Tu peux essayer tous les stratagèmes que tu veux pour m’avoir, t’échoueras. T’es très vulgaire et j’appelle pas ça, avoir de la classe, contrairement à Alex qui en a et tu lui arriveras jamais à la cheville. Je suis très amoureux d’elle alors arrête ton petit numéro, ça ne marche pas sur moi.

Durant le petit monologue de Jay, un sourire est venu se dessiner sur le visage d’Alex alors que Summer a perdu le sien.

- Quand, t’en auras marre de jouer avec elle, appelle-moi.
- Si, j’ai besoin de conseils pour pourrir la vie des autres, je le ferai.
- Tomber enceinte pour le garder, t’es vraiment tombée bien bas ma petite Alex, souffle la blonde en rage.
- Si, ça te fait plaisir de penser ça, vas-y, te gêne pas.
- Tout le monde le pense.
- Je me fiche de ce que les autres peuvent penser de moi, avoue la petite brune.
- J’ai vu Greg et Veronica en arrivant, on va les rejoindre ?
- Je te suis, répond Alex avec un grand sourire.
- Bonne soirée Summer, lancent les deux amoureux en même temps.

Ils commencent à s’éloigner.

- Ne pensez pas gagner le titre de roi et reine cette année. Il est pour moi.

Les deux adolescents s’arrêtent.

- Summer, faut que tu saches qu’on court pas après ce titre, si on le gagne à nouveau cette année, c’est vraiment génial... sinon, et bien tant pis, on va pas en faire une dépression.
- Je sais vraiment pas c’que tu lui trouves, elle est tellement insignifiante et stupide.
- Merci pour ces compliments Summer, ils me vont droit au cœur, répond la petite brune. T’as dû avoir une enfance très difficile, encore plus difficile que la mienne pour être aussi antipathique, c’est pas étonnant que t’aies pas d’amis.
- J’ai des amies, elles sont là-bas, dit-elle en désignant un groupe de filles.
- Mais le problème, c’est qu’elles sont avec toi par intérêt et pas parce qu’elles t’apprécient. Essaye de devenir plus gentille, tu verras la différence.
- Être gentil, c’est pour les nuls.
- Excuse-nous Summer, on a d’autres choses à faire que t’écoute déverser ton venin, lance Jay en prenant Alex par les épaules.

Summer pousse un grognement de rage en les regardant s’éloigner. Ça la met en colère que Jay ne s’intéresse pas à elle et préfère être avec une idiote comme Alex.

Les deux amoureux sont avec leurs amis, Jay se tient derrière Alex avec ses bras autour de sa taille et sa tête posée sur son épaule.

- Merci.
- Y a pas de quoi, avoue Jay.
- Tu crois qu’elle a enfin compris qu’elle aura aucune chance avec toi.
- J’espère mais j’y crois pas trop. De toute façon, t’as aucune raison de t’en faire, il y a que toi dans mes pensées et dans mon cœur, murmure-t-il à son oreille.
- T’es adorable.
- Je sais.

Il l’embrasse tendrement dans le cou, sous les yeux des autres et en particulier, Summer dont le regard s’est assombri.

- Ça vous dérangerait de faire ça chez vous, je vous signale qu’on est dans un lieu public.
- Je te rappelle que t’as déjà fait pire dans un lieu public.
- Je sais et je vous prierais de me laisser ce titre, admet Veronica toute contente. J’ai une réputation à préserver.
- On te laisse les honneurs avec grand plaisir Ronnie.
- Merci Jay.
- Alors, ça fait quoi d’être à nouveau le roi et la reine de la soirée pour la cinquième année consécutive ?
- Tu t’emballes un peu Greg, les résultats n’ont pas encore été dévoilés.
- On sait tous que vous êtes les grands gagnants, vous avez gagné quatre années de suite et la cinquième est dans la poche, affirme Amanda qui est accrochée au bras de Mouse.
- Faut vous y faire, vous êtes le couple du lycée et je suis tellement fière de vous... Et je vous dis pas à quel point ça me fait plaisir de voir la tête enragée de cette peste de Summer.
- Je pense qu’au fond, elle a un...
- Non Alex, ne prends pas sa défense, lance Veronica en haussant la voix. Summer nous pourrit la vie depuis l’école primaire tout ça parce qu’elle croit qu’elle est supérieure à nous. Et en disant nous, je veux parler de tout le monde.
- C’est pas c’que j’allais faire, j’allais dire qu’elle doit avoir un sacré problème pour être aussi méchante.
- Oui, un problème psychiatrique, elle devrait aller faire un petit tour à l’asile le plus proche. Je suis sûre qu’ils accepteraient de donner son nom à un de leurs services ou à une aile entière.
- On pourrait parler d’autre chose, j’ai pas envie qu’on parle de Summer toute la soirée.

Ils acquiescent tous d’un hochement de tête. Veronica leur raconte sa dernière histoire qui les fait bien rire...

La musique bat son plein et tout le monde s’amuse.

- Excusez-moi, s’il vous plait tout le monde, dit une jeune fille debout sur l’estrade.

Le silence se fait entendre et la musique s’arrête.

- Merci. Je pense qu’il est temps de dévoiler le prénom du roi et de la reine du bal.
- C’est pas la peine, on sait déjà qui c’est, crient plusieurs élèves.
- Jay, Alex, montez prendre votre couronne.
- Allez, les amoureux.
- Je sais que vous voulez tous que Jay et Alex gagnent mais je suis obligée de lire les résultats devant vous.
- C’est pas la peine Hope, fais-les monter directement sur scène.
- On sait que c’est eux.

Hope ouvre l’enveloppe et y en sort un petit carton

- Alors, les gagnants au titre de roi et reine pour l’année 2002 sont... Jay Halstead et Alex Valanka, avoue Hope avec un grand sourire.

Exceptée Summer, tous les élèves applaudissent et félicitent le couple.

- Jay, Alex, venez chercher votre couronne.

Les deux amoureux montent sur l’estrade où Hope leur donne leur couronne.

- Merci beaucoup, avoue le couple en même temps.
- Je pense que pour l’année prochaine, on ne fera pas de votes, on vous donnera directement le titre. Qu’est-ce que vous en pensez ?
- Oui, crient tous les élèves.
- Et maintenant, notre roi et notre reine de la soirée vont danser.

Jay prend la main d’Alex dans la sienne et c’est ensemble qu’ils se mettent au centre du cercle que les autres élèves ont formé en s’écartant pour leur laisser la place.

Le groupe de musiciens présent commence à jouer.

- Tu m’accordes cette danse ?
- Avec grand plaisir, celle-ci et toutes les autres.

Ils se blottissent dans les bras de l’autre et se laissent bercer par la musique. Au bout de quelques instants, d’autres couples se joignent à eux dont Mouse et Amanda ainsi que Veronica et son cavalier pour la soirée...

Main dans la main, Jay et Alex sont tranquillement en train de marcher sur le parking du gymnase où se déroule leur bal.

- Ronnie est vraiment unique.
- Oh que oui, y a qu’elle pour lancer une idée comme ça, faire un bowling avec des ballons gonflables.
- Au moins, ça les occupe.

Le jeune homme dépose un baiser sur la main d’Alex, qu’il a dans la sienne avant de s’arrêter et de se placer en face d’elle. Il plonge son autre main dans la poche de sa veste pour en sortir quelque chose.

- C’est une très belle soirée.
- Je suis d’accord et je sais comment la rendre magnifique, dit-il en posant un genou à terre et en ouvrant un petit écrin.
- Jay, dit Alex surprise.
- Je t’aime Alex, je t’aime tellement, et j’arrive pas à imaginer ma vie et mon futur sans toi. Cassie et toi, vous êtes les deux personnes que j’aime le plus au monde. T’es la personne la plus douce et la plus pure que j’ai jamais rencontrée de ma vie. Beaucoup de personnes passent toute leur vie à chercher leur âme-sœur et certaines ne la trouvent jamais. Moi j’ai de la chance, j’ai trouvé la mienne et elle est devant moi. Alex, toi et moi, on est fait l’un pour l’autre, tu le sais et je le sais. Alexandra Elena Katya Valanka, est-ce que tu veux faire de moi l’homme le plus heureux du monde et m’épouser ?

Les yeux de la jeune fille se sont tellement humidifiés que ses larmes coulent le long de ses joues.

- T’es sérieux ? demande-t-elle très émue.
- Oui, je suis très sérieux.
- T’es en train de me demander en mariage sur le parking du gymnase entre un couple qui s’engueule, un autre qui est en plein débat dans une voiture qui grince, un groupe en train de prendre je-ne-sais-pas-quoi et trois types complètements bourrés en train de vomir ?
- Oui, je voulais que cette soirée soit inoubliable pour nous. Je suis très sérieux avec ma demande. Alexandra, veux-tu m’épouser ?

Elle le regarde en souriant.

- Oui. Oui Jay, je le veux.

Il sort la bague de l’écrin, la passe au doigt de la petite brune et la prend dans ses bras.

- Elle est magnifique Jay.
- Tout comme toi.
- Je t’aime.
- Je t’aime aussi.

Ils s’embrassent tendrement, heureux comme jamais...

Fin du flashback.

Toujours habillés de son boxer pour lui et de son pyjama short pour elle, Jay est allongé sur le dos et Alex est à côté avec sa tête posée sur le torse de son mari.

- Je vais te dire, ta cousine est un véritable tue-l’amour.
- Tu m’apprends rien, je le sais déjà. Elle a le chic pour débarquer quand il faut pas.
- Malheureusement pour nous. À quoi tu penses ?
- À toi, à moi, à nous.
- Tu peux m’en dire un peu plus ?!
- Je repensais à notre bal de promo...
- Quelle année ?
- Celui où on a été élus roi et reine de la promo...
- Mon cœur, on a été élus plusieurs années d'affilée, je te rappelle.
- Je sais, avoue-t-elle.
- Moi, ça m’étonne absolument pas qu’on ait gagné.
- Pourquoi ?
- Parce qu’on est les meilleurs, aucun autre couple ne nous arrive à la cheville.
- Eh bien, c’est pas la modestie qui t’étouffe.
- Moi ? Jamais, ironise-t-il en souriant.
- Je pensais à la merveilleuse soirée qu’on a passée ce soir-là : toi, le bal, le temps passé avec nos amis, nos merveilleuses couronnes, la danse royale et surtout ta demande en mariage. C’était parfait, tout était vraiment parfait.
- J’étais très nerveux mais je voulais faire ma demande ce soir-là. Je m’étais entraîné pendant des jours pour être au top.
- Je ne changerais rien.
- Et bien moi, il y a une chose que je ferais différemment.
- Laquelle ?
- Le parking, je pense que je ferais ma demande autre part, dit-il en riant. Un endroit avec moins de monde.
- Ça fait des souvenirs, avoue-t-elle avec un grand sourire.

Elle dépose un tendre baiser sur la joue ainsi que sur les lèvres de son mari, ce dernier l’approfondi. La détective s’allonge sur Jay et les deux amoureux s’embrassent avec passion jusqu’à ce qu’une personne frappe à la porte.

- On fait comme si on avait rien entendu.
- Okay, murmure-t-il avant de reprendre ses baisers.

Les coups recommencent.

- Je voulais savoir si vous aviez besoin de rien, dit Sasha en haussant la voix.
- Dégage Sasha, hurle Alex avec rage. Ne bouge pas s’il te plait, je reviens.
- Laisse-la, elle va bien finir par nous laisser tranquilles.
- J’en ai pas pour longtemps.

Elle l’embrasse rapidement avant de se lever et d’ouvrir la porte d’un seul coup.

- Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ? demande sèchement la détective.
- Oups !!! Je vous ai interrompus peut-être ? lance Sasha d’un air moqueur.
- T’es très perspicace.
- Très beau pyjama Alex, t’arrives à allumer Jay dans cette tenue ?
- Je te ressemble pas.
- Heureusement pour moi.

Les deux cousines se fixent quelques secondes.

- Tes parents t’ont foutu dehors et t’es venue squatter chez grand-père et grand-mère, c’est ça ?
- Non, nos grands-parents m’ont accueillie pour les vacances. Je voulais savoir si vous aviez besoin de quelque chose.
- On a besoin de rien, bonne nuit Sasha, répond la petite brune en claquant la porte au nez de sa cousine.
- Ton boxer te va très bien Jay, bonne nuit les amoureux, crie Sasha pour que le couple l’entende.
- Elle me rend dingue.
- Reste calme.
- T’as raison, c’est pas elle qui va nous gâcher la fin de notre lune de miel.

Alex avance vers le lit en souriant et s’allonge sur son mari pour reprendre leur baiser passionné.

Sasha s’éloigne avant de revenir sur ses pas et frappe de nouveau à la porte.

- Vous êtes sûrs que vous avez besoin de rien ?
- Mais en quelle langue il faut que je te le dise ? Dégage, hurle Alex.
- D’accord Alex, c’est pas la peine de t’énerver comme ça. Bonne nuit Jay, fais de très beaux rêves, lance Sasha fière d’elle avant d’aller dans sa chambre.

Les deux amoureux se regardent quelques instants.

- Désolé mon cœur mais elle m’a coupé toute envie.
- Ne le sois pas, c’est pareil pour moi. C’est l’effet Sasha.

Elle se blottit dans les bras de son mari.

- Mais elle a raison sur une chose.
- Laquelle ?
- Ton boxer te va très bien,.
- Merci et toi, tu es très mignonne dans ton petit pyjama.
- Je ne suis pas petite.
- Je sais, tu es ma naine, dit-il d’un air taquin.

Il l’embrasse sur le haut de sa tête. Ils continuent de parler quelques instants avant de tomber dans les bras de morphée...

Erin, en tenue de sport, est avec Dalton dans une grande salle avec d’autres personnes qui suivent la même formation qu’elle. Raphael leur expose les consignes d’un cours qu’ils ont vu la veille. Plusieurs personnes passent et c’est maintenant au tour d’Erin.

- Erin et Dalton, c’est à vous.
- Okay, répond Erin en se levant.

Le duo avance vers Raphael.

- Détends-toi Erin, je te sens très nerveuse alors qu’il y a aucune raison et ça vaut pour tout le monde. Vous êtes ici parce que vous avez les capacités pour devenir maître-chien et ça je le sais parce que c’est moi qui choisis les personnes qui suivent cette formation. Si vous pensez que vous n’êtes pas les bienvenus ici, vous vous trompez. Cette formation est très dure et je peux me montrer très dur, c’est vrai mais si je fais ça, c’est pour votre bien, pour vous dépasser. Je vais vous dire une chose : je suis très reconnu dans la profession, et dès que vous aurez terminé avec moi et que vous aurez votre certification en main, vous pourrez travailler sans problème et n’importe où, aux stups, au SWAT, au FBI, dans votre unité actuelle... Vous pourrez aller où vous voudrez. Tenez le coup, ils vous restent moins de trois mois à tenir, ça va passer très vite. D’accord ?

Ils hochent tous de la tête.

- Erin ?
- Okay.
- Génial. Maintenant, c’est à toi.
- Viens Dalton.

Erin se place devant le groupe avec son chien.

- T’es prêt ?

Il aboie et elle lui sourit.

Erin donne des ordres à sa petite boule de poils qui les exécute à la perfection. Le cours était sur les ordres à donner à son chien dans différentes situations, la façon de les dire, les mots à employer, la réaction à avoir si l’animal refuse... Malgré le fait qu’elle ait la tête ailleurs, la détective réussit parfaitement l’exercice pratique, elle est aidée par Michael, un autre élève, qui fait semblant de l’attaquer et Dalton parvient à tout faire correctement.

Même s’il est très jeune, Dalton montre qu’il sera un très bon chien policier et il forme une très bonne équipe avec Erin.

- Bravo à vous deux, c’était bien, c’était très bien.
- Merci.
- Juste un petit détail, n’hésite pas à hausser un peu plus la voix quand tu donnes un ordre à Dalton lorsque t’es coincée et que tu ne peux pas bouger. Je vais te donner un exemple, qui est valable pour tout le monde : imagine, t’es dans une maison, t’es dans une pièce et ton chien dans une autre mais à l’autre bout de la maison parce qu’il a senti une odeur, ou alors il est sorti parce qu’il a entendu du bruit, il va pas t’entendre si tu cries pas assez fort.
- Et si on lui demande de rester à un endroit sans bouger, il va nous entendre, lance un homme.
- Oui, tu as raison Sam, il va vous entendre mais par moment, leur instinct prend le dessus. Ça peut arriver et ça va arriver plusieurs fois. Souvenez-vous, on l’a vu en cours.
- C’était juste une remarque.
- Et tu as eu raison de la dire. Je vous ai déjà dit que vous pouviez dire toutes les remarques que vous voulez.

Les autres membres du groupe passent les uns après les autres et réussissent tous.

- Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je dois vous dire que je suis très fier de vous, vous avancez et apprenez très vite. Demain, on commencera un nouveau chapitre qui sera sur les odeurs et le pistage, enfin, c’est comme ça que je l’appelle.
- À demain Raphael.
- À demain tout le monde et reposez-vous.

Ils prennent leurs affaires et sortent de la salle avec leur chien.

- Erin, je peux te parler quelques minutes, lance Raphael.
- Bien sûr.
- Est-ce que tout va bien ?
- Oui, pourquoi tu me demandes ça ?
- Erin, je suis pas aveugle, je vois que t’es préoccupée par quelque chose ces derniers temps.
- Je suis juste fatiguée.
- Tu dors bien ?
- Oui.
- Tu manges à ta faim ?
- Oui.
-Tu bois ou tu fumes ?
- Quoi ? Non. Bon, un verre ou deux quand je suis en soirée mais sinon non.
- Je parle pas de ça Erin.
- Je suis ni une junkie ni une alcoolique Raphael. Je vais bien, je suis juste très fatiguée.
- Si je te demande ça, c’est parce que tu as changé ces derniers temps, depuis à peu près un mois. Quand t’es arrivée le premier jour, t’étais très enthousiaste et motivée mais maintenant, c’est le contraire, j’ai même l’impression que tu traînes des pieds pour venir ici. Je sais que suis très dur et que c’est une formation qui demande beaucoup d’énergie...

Elle ne répond pas mais continue de le regarder.

- Surtout le prends pas mal mais je vais te parler franchement, t’as les capacités pour devenir un excellent maître-chien mais est-ce que tu veux vraiment continuer cette formation ?
- Oui, vraiment.
-T’es sûre ?

Elle hoche la tête de haut en bas.

- D’accord mais il faut vraiment que tu montres ta motivation.
- J’ai de la motivation.
- Pas ces derniers temps. Je te propose quelque chose : demain, on est vendredi, prends ta journée en plus de ton week-end pour te reposer, prendre du temps pour toi parce que t’en as vraiment besoin.
- Non, ça va me faire rater une journée.
- Erin, je sais pas c’qui t’arrive en ce moment mais tu tiendras pas longtemps si tu continues comme ça. Prends ta journée demain et on se revoit lundi et ne t’inquiète pas pour les cours, pense à toi.
- Okay, merci Raphael.
- Y a pas de quoi.
- En fait, t’es un vraiment nounours.
- Oui mais chut, personne doit le savoir, ironise-t-il en mettant un doigt sur ses lèvres.
- Je garderai ton secret pour moi, avoue Erin en souriant.
- Merci. On se voit lundi.
- D’accord, à lundi Raph.
- Repose-toi bien. À lundi Dalton.

Erin attrape ses affaires et sort avec Dalton sous le regard inquiet de Raphael, qui sent que quelque chose ne va pas. Il espère que lui donner sa journée de demain, sera bénéfique pour elle.

Assise derrière son volant, Erin inspire et expire plusieurs fois. Son portable dans sa main, elle se demande si elle doit le rallumer.

- À ton avis, je le rallume maintenant ou j’attends qu’on soit rentré à la maison pour ça ?

Dalton, installé à ses côtés, la regarde en penchant sa tête sur le côté.

- Vaut mieux que j’attende d’être toute seule pour craquer.

Erin démarre et prend la route pour rentrer chez elle.

Installée sur son canapé, elle rallume son portable qui se met à émettre du son qui prévient Erin qu’elle a reçu énormément de messages oraux et écrits ainsi que des appels manqués dont la plupart proviennent de Vladimir. Ses larmes coulent toutes seules à la lecture des messages qu’elle lit et qu’elle écoute.

Elle se lève, va dans le placard et elle en sort quelques paquets de gâteaux qu’elle pose sur la table avec une bouteille de bière. Elle s’assoit à table et avale tout rapidement avant qu’Austin rentre. Ce dernier n’est toujours pas au courant du chantage que lui fait Vladimir ni même des troubles alimentaires que peut avoir Erin mais il sent que sa fiancée ne va pas bien. La détective ne veut rien lui dire pour qu’il ne s’inquiète pas, elle se dit qu’elle arrivera bien à trouver une solution.

Une fois les paquets vides, elle débarrasse tout, se dirige dans la salle de bain et se fait vomir avant de passer sous la douche. C’est qu’une heure plus tard qu’Austin rentre et le couple passe la soirée tous les deux... 


diana62800  (14.03.2023 à 18:22)
Message édité : 14.03.2023 à 18:28

Allongé sur le côté avec sa tête posée sur sa main, Jay regarde sa belle brune dormir paisiblement. Le sourire aux lèvres, il place derrière l’oreille de sa femme la longue mèche de cheveux qui lui cache le visage avant de déposer un baiser sur sa joue. Au toucher de son mari, Alex émerge doucement et sourit en l’apercevant.

- Bonjour.
- Bonjour mon cœur. T’as bien dormi ?
- Je dors toujours bien quand je suis dans tes bras et toi ?
- Merveilleusement bien.

Ils s'embrassent tendrement.

- Qu’est-ce que tu veux faire pour ta dernière journée ici ?
- Je sais pas, qu’est-ce que tu me proposes ?

Elle réfléchit quelques instants.

- Je connais un endroit très sympa, on pourrait y aller.
- D’accord.
- On devra prendre nos maillots de bain, par contre.
- Pas de problème, dit-il en souriant.

Il la regarde intensément.

- Arrête.
- Que j’arrête quoi ?
- Arrête de me regarder comme ça.
- Comme quoi ?
- Comme si tu voulais me dévorer tout cru.
- Me tente pas.

Il l’embrasse dans le cou pour le plus grand bonheur de la détective. Cette dernière se laisse faire quelques instants avant de s’allonger sur lui. Elle l’embrasse sur les lèvres, sur son menton avant de descendre sur son torse qu’elle parsème de tendres baisers, tout en entrelaçant ses mains avec celles de Jay...

La porte s’ouvre d’un seul coup.

- Alex, je... Oups, lance Sasha.

En entendant la porte, les deux amoureux arrêtent leur activité.

- Je vais la tuer, murmure Alex.
- Non, y a trop de monde dans cette maison.
- Désolée mon ange.
- Ne le sois pas. On se rattrapera à la maison.

Elle l’embrasse rapidement sur les lèvres et s’écarte des bras de son mari.

- Sasha, qu’est-ce que tu veux ? demande Alex sèchement. À part venir nous emmerder encore une fois.
- J’ai interrompu quelque chose, peut-être ?
- Non, tu crois. On t’a jamais appris à frapper avant d’entrer dans une pièce ?
- Si mais c’est beaucoup plus marrant quand je surprends les gens.
- Jay, retiens-moi s’il te plait parce que je sens que mes nerfs vont bientôt lâcher.

Jay place son bras autour de la taille de sa femme.

- Salut Jay.
- Bonjour Sasha.
- Plus je vous regarde tous les deux, plus je trouve que vous n’allez pas du tout ensemble. Mais bon, comme on dit, les goûts et les couleurs, ça se discute pas.
- Tu vas nous dire c’que tu veux.
- On est en train de prendre le petit déjeuner en famille, et grand-mère m’envoie pour venir vous chercher.
- On arrive mais la prochaine fois qu’une porte est fermée, frappe et attends qu’on te dise d’entrer, dit Alex en haussant la voix.
- Ça va, faut apprendre à te décoincer un peu Alexandra.
- Je préfère me taire que dire c’que je pense vraiment, parce que ça pourrait dégénérer.

Jay ressert son emprise autour de la taille de sa femme.

- Sasha, tu pourrais nous laisser s’il te plait, on a des choses de prévu en amoureux et tu n’es pas conviée.
- C’est vraiment dommage Jay. À tout de suite.
- Non, je crois que tu m’as mal compris, on prendra pas le petit déjeuner avec vous et Lena est déjà au courant alors je pense qu’elle ne t’a pas envoyée nous chercher.
- Okay, j’avoue, j’ai menti. Je voulais juste emmerder Alexandra pour son dernier jour ici.
- Dégage, crie Alex en désignant la porte grande ouverte.
- Faut que t’apprennes à contrôler tes nerfs ma chère cousine. On se dit à plus tard.
- Ouais, c’est ça.

Sasha sort et Alex claque violemment la porte.

- Plus les années passent et plus j’ai du mal à la supporter. J’ai une idée.
- Je crains le pire.
- Je vais aller chercher une des armes que mon grand-père garde bien cachées, je la tue et on va enterrer son cadavre quelque part. Qu’est-ce que t’en penses ?
- Qu’on risque de finir nos vies dans une cellule.
- Jay, on est flic, on sait comment faire.
- Tu es dingue, tu es vraiment dingue.
- Avec une famille comme la mienne, c’est pas étonnant, mais tu m’aimes toujours ?
- Oui, je t’aime plus que tout mon cœur.

Il l’embrasse tendrement sur la joue avant de se placer derrière et de lui masser les épaules.

- On repart demain matin, faut juste que tu restes calme jusque-là.
- Je sais pas si j’arriverai à tenir. Tu veux pas qu’on reparte en vacances sur une île perdue et sans aucune civilisation ?
- T’es devenue asocial maintenant ?
- Oui, surtout quand je croise certaines personnes.
- Ça serait avec plaisir mon cœur mais on peut pas, on reprend le travail lundi.
- On pourra dire qu’on a raté l’avion et prolonger notre lune de miel.
- Alex, dit-il en souriant.
- Okay.
- Je te promets une chose, c’est que notre lune de miel ne se terminera jamais.
- Jamais ?
- Jamais.

Ils s’embrassent sur les lèvres.

- Je suis sûr qu’un bon petit déjeuner préparé avec amour te fera le plus grand bien.

Il fait quelques pas et prend le plateau qui est posé sur la table dans ses mains.

- Et avec les compliments de Lena.
- Merci Jay, c’est adorable.
- Je ferais tout pour ma naine préférée.

Elle lui sourit.

- Qu’est-ce qu’il y a de bon ?
- Tout c’que tu aimes et aussi un gâteau dont j’ai oublié le nom fait par ta grand-mère.
- C’est un mouraveïnik.
- Un quoi ?
- Un mouraveïnik, je te le conseille, c’est un véritable délice.

Ils s’installent sur le lit avec le plateau entre eux. Alex prend un morceau de gâteau avec une fourchette et le donne à Jay.

- Alors ?
- Mmmh, c’est excellent.
- Je demanderai la recette à ma grand-mère comme ça, je pourrais en faire quand on sera à la maison.

Le couple prend son petit déjeuner tranquillement avant de passer la journée à l’extérieur...

À Chicago, l’équipe ainsi que des patrouilles viennent d’échanger des tirs avec plusieurs membres de gang. Plusieurs officiers font asseoir à terre les hommes menottés alors que Kim et Adam sont debout en train de regarder une voiture.

- On a enfin réussi à les coincer, je pensais qu’on allait jamais y arriver, lance Marci qui arrive près du couple.

Marci voit la voiture à son tour.

- J’en connais une qui va pas être contente Adam.
- Je viens de dire la même chose.
- Oh, ça va, elle va pas aller nous faire une crise pour quelques bosses.
- Quelques bosses ? Adam, t’es sûr qu’on voit la même chose. T’as vu l’état de sa voiture ?
- C’est pas une voiture ça, c’est... c’est une passoire.
- Je vais faire marcher l’assurance et le tour est joué, elle verra rien.
- Tu comptes faire ça quand ?
- J’ai le temps, ils rentrent que dans quinze jours.
- Il vit au pays des bisounours, je crois.
- Je crois aussi.
- Pourquoi ?
- Jay et Alex reviennent au travail lundi.
- Ouais, lundi dans deux semaines.
- Non Adam, ils reviennent lundi, ce lundi. Alex va te tuer.
- Mais non.
- Tu peux nous rappeler ce qu’elle a dit à propos de sa voiture.
- Qu’on pouvait l’utiliser
- T’oublies quelque chose.
- Mais seulement en cas d’extrême urgence.
- Et ?
- Et elle nous a dit de ne surtout pas la prendre pendant une intervention.
- Exact.
- J’allais pas prendre la mienne et risquer de l’abîmer.
- Alors tu t’es dit : et si je prenais celle d’Alex pour garder la mienne intacte.
- C’est tout à fait ça. Et Alex a les moyens de s’en payer une autre d’un claquement de doigts, elle va pas aller nous faire une crise.
- Elle tient beaucoup à sa voiture. C’est un cadeau de son frère.
- Il lui en offrira une autre ou elle se la payera elle-même.
- Surtout préviens-moi quand tu lui diras parce que j’ai pas envie d’être là.
- Pourquoi ? demande la petite blonde étonnée.
- Ah, toi t’as jamais vu Alex énervée ?
- C’est si effrayant que ça ?
- Effrayant, non mais vaut mieux ne pas trainer dans les parages.
- Non, je l’ai jamais vue énervée mais… Ah mais si, si je l’ai déjà vue énervée quand elle s’en est prise à Erin, c’est vrai qu’elle peut faire peur, mais je l’aime beaucoup.
- C’est une personne en or, elle est toujours là quand on a besoin d’elle.

Le trio continue de parler quelques instants avant de retourner au bureau.

Installée derrière son comptoir, Platt lit son journal tranquillement quand une personne avance vers elle.

- Bonjour, dit un homme d’une trentaine d’années.
- Bonjour, souffle Platt en levant le nez de sa lecture.
- Je voudrais voir le lieutenant Valanka s’il vous plaît.
- Elle est pas là.
- D’accord, je vais l’attendre ici, lance-t-il en désignant le banc derrière lui.
- C’est pas la peine, elle viendra pas aujourd’hui.
- Oh. Vous pourrez lui dire qu’un ami est passé.
- Et l’ami en question a un prénom ou un nom ?
- Je suis juste un ami de longue date.
- Revenez lundi, elle sera là.
- D’accord, je repasserai. Merci.

Il s’éloigne sous le regard de Platt qui n’a pas eu le temps de lui répondre...

Après leur journée en amoureux, le couple est rentré pour passer leur dernière soirée en famille. Pour l’occasion, certains des oncles et tantes d’Alex sont venus dîner et rencontrer Jay.

- Et voilà le dessert, lance Sasha en déposant deux assiettes sur la table.

Ils commencent à manger. Un petit sourire accroché sur ses lèvres, Sasha regarde sa cousine prendre un morceau et l’avaler. Alex pose sa main sur sa gorge et commence à respirer difficilement.

- Grand-mère... t’as... t’as mis... t’as mis des amandes ?
- J’ai fait deux gâteaux et tu as une part sans amandes.
- Qu’est-ce que t’as mon cœur ?
- J’ai... j’ai du... du... du mal.. à... à respirer.
- Reste calme, il faut que tu gardes ton calme.
- Il… il… il me faut… mon… dit-elle avec difficulté en mimant son auto-injecteur avec sa main.
- Je vais le chercher.
- Alex, qu’est-ce qui t’arrive ?
- Elle est en train de faire un choc anaphylactique, avoue Jay en se levant.

Jay court jusqu’à la chambre où il prend ce dont Alex a besoin et qui se trouve à l’intérieur de sa trousse de toilette dans la salle de bain avant d’aller la rejoindre.

- Je l’ai. Respire mon cœur, respire.

Toujours sa main sur son cou, Alex a de plus en plus de mal à respirer au point que des larmes coulent sur ses joues.

Jay se place à ses côtés et lui plante l’auto-injecteur dans le bras qui fait effet très rapidement.

- Ça va mieux ?
- Oui, merci. Merci Jay.

Il pose sa main sur la joue de la petite brune en souriant avant de la prendre quelques instants dans ses bras.

- Respire doucement.
- Oh, je suis vraiment désolée Alex, je me suis trompée quand j’ai apporté les assiettes. En fait, je t’ai donné la mienne.
- Et c’est un morceau avec des amandes je suppose ?
- Je raffole des amandes.

Alex la fixe avec un regard très sombre.

- Je t’assure que je l’ai pas fait exprès.
- Mais bien sûr, je vais te croire, souffle la détective avec sarcasme.
- Alex, je suis désolé pour ce que Sasha a fait. Sasha, tu vas dans ta chambre et tu y resteras jusqu’à demain, dit Misha en haussant la voix.
- Mais papa, je...
- Tais-toi, je veux plus t’entendre. T’as failli tuer Alex avec tes conneries.
- Ça va, elle est toujours en vie, on va pas en faire une affaire d'État. Faut qu’elle arrête de faire sa comédie, je suis sûre qu’elle supporte très bien les amandes, elle fait ça pour se rendre intéressante.

Alex va un peu mieux et prend la main de Jay dans la sienne qu’elle sert aussi fort qu’elle peut.

- Ça va aller mon cœur, ça va aller, murmure Jay à l’oreille de sa femme tout en lui caressant doucement le dos. Elle dit ça pour te faire sortir de tes gonds. T’es plus maline et intelligente qu’elle, ne rentres pas dans son jeu.
- Merci, dit-elle en souriant.

Elle pose sa tête sur l’épaule de son mari en soufflant un bon coup.

- Dans ta chambre et tout de suite, donne-moi ton portable.
- Quoi ?
- Ton portable, hurle Misha.
- Non.
- Excuse-moi Sasha, je crois que j’ai mal entendu.
- J’ai dit non, je donnerai pas mon portable à papa.
- Donne-le-moi, lance Valeria à sa fille en se levant de table.
- Te donner quoi ?
- Arrête de nous prendre de haut Sasha. Ton portable.

Valeria se place devant sa fille et la fixe.

- J’en ai besoin.
- Mais ça, je m’en fiche. Ton portable, crie-t-elle en tendant sa main.

La jeune fille ne bouge pas.

- Alexandra, j’ai horreur de me répéter, j’ai dit ton portable.

Sasha regarde sa mère et ensuite Alex qu’elle dévisage. Après quelques secondes, elle finit par donner son portable à sa mère en soufflant d’agacement.

- C’est pas la peine de souffler. T’es privée de sortie pendant deux semaines et tu resteras à la maison.
- Je peux pas, je passe mes vacances chez grand-père et grand-mère.
- C’est fini, tu rentres demain avec nous et sans discuter.

Elle se lève en traînant des pieds.

- Tout ça, c’est de ta faute Alex, pourquoi il a fallu que tu viennes ici ? Personne ne veut de toi ici.
- Sasha, hurle Lena.
- C’est pas la peine de hurler, je suis pas sourde.

Valeria approche de sa fille et la gifle violemment.

- Tu vas faire tes valises tout de suite et tu les poses devant la porte.
- Faut savoir, je dois rester dans la chambre ou je dois faire mes valises.
- Change de ton avec moi, je suis ta mère, pas une de tes amies.
- Je sais, souffle Sasha avec mépris.
- Va faire tes valises immédiatement.
- Non.
- Sasha, tu m’obéies. Va les faire tout de suite.

Elle regarde son père.

- C’est pas la peine de me regarder, ta mère a raison, tu rentres à la maison avec nous demain.
- Mais c’est les vacances.
- Ça, on le sait mais ton comportement est intolérable.

Sasha se lève et fait quelques pas.

- T’as raison Alex, j’ai fait exprès d’échanger ma part de gâteau avec la tienne, tout irait beaucoup mieux si tu n’étais plus de ce monde.
- Ça suffit comme ça Sasha, dit Anton en haussant la voix. Alex a autant le droit d’être ici que toi. Tu devrais avoir honte de ton comportement envers elle, Alex et Jay font partie de la famille alors je te demande de les respecter.
- J’ai aucun problème avec Jay, je l’aime bien mais avec Alex, je peux pas, elle me sort par les yeux. Vivement que tu partes d’ici pour ne plus jamais revenir.

Misha se lève à son tour et prend sa fille par le bras.

- Dans ta chambre, hurle-t-il.

Le père et la fille quittent la pièce et tous les regards se posent sur la détective.

- Alex, je suis vraiment désolée.
- T’as pas à l’être Val. Je sais comment elle est.
- On est très content que vous soyez là tous les deux.
- Merci grand-père.
- Merci beaucoup.
- Je pensais c’que j’ai dit Jay, tu fais partie de la famille au même titre qu’Alex.

Les deux amoureux se sourient et se regardent tendrement.

- Alex, tu veux un morceau de mon gâteau ?
- Non, merci grand-mère.
- Il y a pas d’amandes dans celui-ci.
- Je te crois mais non.
- D’accord.

La soirée se poursuit dans la bonne humeur...

Sasha ferme sa dernière valise et la pose à terre quand Jay arrive.

- Jay. Je t’en prie, entre.

Il entre et pousse la porte sans la fermer.

- Qu’est-ce que tu veux ?
- Te parler.
- Je t’écoute sauf si c’est pour me parler de ta cinglée de femme, là tu peux faire demi-tour.
- Pourquoi tu la détestes autant ?
- Je la déteste pas, je la hais, je la hais tellement.
- Pourquoi ?
- Elle t’a choisi toi au lieu de sa famille, elle a abandonné mon oncle pour toi et ça je le supporte pas. Il lui a tout donné et elle, elle n’a aucune reconnaissance. Elle comprend rien à la vie.

Alex, qui passe dans le couloir, s’arrête pour les écouter.

- Tu es très jeune pour parler avec autant d’aplomb et tu ne sais pas tout ce qu’Alex a vécu avec Vladimir mais moi je le sais parce que j’étais là, j’ai vu ce qu’il lui a fait. Alex est une personne extraordinaire, incroyable et formidable.
- On dit que l’amour rend aveugle, j’en ai la preuve devant moi. Faut arrêter de la mettre sur un piédestal comme tu fais, ça la rend insupportable.
- Je pense que tu parles de toi en disant ça. J’ai l’impression d’entendre Selena quand tu parles, vous avez exactement le même discours à propos d’Alex.

Sasha ne répond pas.

- Il y a une chose que tu n’auras jamais.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Alex a de la classe et c’est une chose que tu n’auras jamais et tu ne lui arriveras jamais à la cheville. Tu pourras la rabaisser et lui parler comme tu fais, Alex sera toujours meilleure que toi.

Un sourire se forme sur le visage d’Alex en entendant les paroles de son mari à son égard.

- Elle vit sa vie comme elle l’entend, elle fait ce qu’elle veut et je crois que t’es jalouse.
- Jalouse d’elle ?
- Oui.
- Jay, t’as un peu trop pris le soleil pour sortir des conneries pareilles.
- Non, j’ai vu juste. T'es jalouse parce que beaucoup de personnes, y compris tes parents, aiment Alex et c’est ça qui te rend aussi méchante envers elle.
- Sors.
- Tu sais que j’ai raison.

Il s’approche de la porte.

- Et encore une chose.
- Quoi encore ? souffle-t-elle d’agacement.
- Continue à lui parler de cette façon et je te promets que t’auras affaire à moi, je laisserai jamais personne lui manquer de respect. Bonne nuit Sasha.
- Ouais, c’est ça.

Il sort en fermant la porte derrière lui.

- Alex, dit-il en sursautant.

Il aperçoit Alex qui a un énorme sourire.

- Je t’avais pas vue.
- J’ai remarqué, avoue-t-elle en souriant. Merci.
- Pourquoi ?
- Pour toutes les gentillesses que tu as dites sur moi. Merci mon ange.
- T’as pas à me remercier mon cœur, j’ai simplement dit la vérité. T’écoutes aux portes maintenant, c’est nouveau ?
- Je passais dans le couloir et je vous ai entendus... Et je suis restée derrière la porte pour vous écouter, c’est vrai, je l’avoue. Alors comme ça, je suis une personne extraordinaire, incroyable et formidable.
- Et bien plus encore. Est-ce que je t’ai dit à quel point je t’aimais aujourd’hui ?
- Oui mais tu peux le redire, je m’en lasse pas de l’entendre.
- Je t’aime ma naine.
- Je t’aime aussi mon ange.

Elle se place en face de son beau brun et le regarde tendrement avant de se mettre sur la pointe des pieds.

- Je te remercie Jay.

Il la regarde avec étonnement.

- Quoi ?
- Pas de : je suis pas naine ?

Elle bouge sa tête de gauche à droite en souriant.

- Avoue que t’aimes quand je te taquine.
- J’ai jamais dit le contraire.

Elle l’embrasse sur les lèvres et Jay approfondit le baiser…

Installés côte à côte dans le jacuzzi, les jeunes mariés contemplent le ciel étoilé.

- Ça va mieux ?
- Ça va toujours bien quand je suis avec toi et ton massage était un pur bonheur.
- Mes mains sont prêtes pour un prochain massage si tu veux.
- J’en prends note.
- On peut voir la constellation de Calliopé ici ?
- Tu veux dire Cassiopée ?
- C’est c’que j’ai dit.

Jay lui sourit.

- Oui, on va dire ça, répond-il en levant la tête.

Il observe le ciel quelques instants.

- Oui, on la voit, elle est juste là, dit-il en désignant la constellation du doigt.
- Où ?
- Tu vois les étoiles qui forment à w ?
- Oui.
- C’est Cassiopée, elle est composée de cinq étoiles : Schedar, Caph, Cih, Ruchbah et Segin.
- C’est magnifique et mystérieux en même temps.
- Tu trouves ?
- Oui, il y a tellement de choses qu’on ignore tout là-haut.
- L’univers est immense.
- Oui. Où se trouve ton étoile ?
- À mes côtés.
- T’es très charmeur.
- Ça m’arrive.
- Je suis très contente qu’on soit venu ici.
- Moi aussi.

Il la cherche et la trouve rapidement. Les deux amoureux terminent leur dernière soirée tranquillement...

Les jeunes mariés sont sur le départ, le couple se trouve devant la porte d’entrée.

- Ça a été un plaisir de vous avoir ici pendant quelques jours.
- Nous aussi grand-père.
- Peut-être que la prochaine fois, t’attendras pas aussi longtemps pour venir nous rendre visite.
- C’est vrai que je viens pas beaucoup mais je vous téléphone très souvent.
- Elle marque un point Lena.
- Jay, ça a été un vrai plaisir de te rencontrer enfin.
- Le plaisir est pour moi, Alex m’a tellement parlé de vous deux, c’est comme si je vous connaissais déjà.
- C’est réciproque.
- Pozabot'sya o moyey vnuchke.*
- Obeshchayu.**
- Il a vraiment aucun accent.
- J’ai un excellent prof, avoue Jay en posant son bras sur les épaules d’Alex.
- C’est un très bon élève.

Ils continuent de parler mais sont interrompus par Sasha et ses parents.

- Oh Alex, tu t’en vas. Enfin, bon débarras.

Jay la regarde méchamment.

- Sasha, tu...
- Laisse grand-père, si ça la soulage de sortir toute sa méchanceté, qu’elle la fasse.
- Au plaisir de ne plus jamais te revoir de ma vie.
- Tu te trompes Sasha, lance Valeria.
- Quoi ?
- Tu risques de croiser Alex très souvent.
- Oh non, tu viens vivre ici ? Ici à Vladivostok ? Si c’est le cas, dis-le-moi tout de suite pour que j’aille sauter par la fenêtre.
- Elle se croit drôle en plus. Non, Sasha, je viens pas vivre ici.
- Merci mon Dieu pour cette bonne nouvelle.
- Ça concerne pas Alex mais toi. Comme tu idolâtres à ce point mon frère, on a décidé avec ta mère que t’irais passer le reste de tes vacances à Chicago.
- Oh l’angoisse, murmure Alex.
- C’est vrai ? demande Sasha toute contente.
- Oui, tu pars la semaine prochaine.
- Oncle Vladimir est d’accord ?
- Oui, il l’est et il est impatient de te revoir.
- T’exagères, chuchote Jay à l’oreille de la petite brune.
- De quoi ?
- D’avoir conseillé ça à ton oncle.
- Je te promets que je leur ai rien dit.
- Ne t’inquiète pas Jay, Alex nous a rien dit, on a entendu votre discussion dans la cuisine.
- Vous allez vraiment l’envoyer dans la maison des horreurs ?
- Alex, dit Lena en haussant légèrement la voix.
- Je veux dire l’Amityville de Chicago.

La matriarche regarde sa petite-fille en fronçant les sourcils.

- Dans le manoir Valanka pour les vacances ?
- C’est mieux.

Alex sourit à sa grand-mère.

- Oui, on pense qu’elle pourra se rendre compte de qui est vraiment Vladimir.
- Elle va pas être déçue de son voyage.
- Ça sera les meilleures vacances de ma vie.
- N’en sois pas aussi sûre, je te donne une ou deux semaines avant que t’appelles tes parents pour qu’ils te payent un billet de retour.
- Je te ressemble pas pour laisser oncle Vlad.
- Heureusement pour elle, lâche Jay.
- Bon, c’est pas tout ça mais je crois que vous avez un avion à prendre, alors bon débarras Alex.
- C’est toujours un plaisir de te voir Sasha.
- Je sais.

Jay et Alex font leur au revoir à la famille et sortent pour monter dans le taxi qui vient d’arriver.

Le couple arrive à l’aéroport, fait enregistrer leurs valises et va s'asseoir en attendant d’embarquer.

- Merci Jay.
- De quoi ?
- Ça m’a fait beaucoup de bien de voir mes grands-parents.
- Y a pas de quoi, si tu veux, on viendra les voir tous les ans.
- T’oublies Brooklyn, je sais pas s’il supportera de rester plus de douze heures dans la soute.
- Courtney sera sûrement ravie de le garder.
- C’est pas faux, elle l’adore.
- C’est normal, tout le monde aime Brooklyn.
- C’est le meilleur chien du monde. J’ai tellement hâte de le retrouver.

Elle regarde son mari en souriant.

- Mon grand-père t’aime beaucoup.
- Vraiment ?
- Oui, c’est lui qui me l’a dit et il m’a aussi dit que si tu me faisais du mal, il s’occuperait de toi à la façon Russe.
- J’ai intérêt à me tenir à carreaux si j’ai bien compris.

Elle hoche la tête en riant.

- Tes grands-parents sont comme tu me les as décrits.
- Ils sont géniaux.
- Je te promets qu’on reviendra les revoir mon cœur.
- Merci.

Elle l’embrasse sur la joue et pose sa tête sur son épaule. Ils restent ainsi à parler jusqu’à ce qu’ils embarquent dans l’avion.

Après plus de douze heures d’avion, Alex et Jay arrivent enfin à Chicago. Ils récupèrent leurs valises, prennent un taxi pour rentrer chez eux. Le détective paye le chauffeur alors que la petite brune avance doucement vers leur maison.

Elle commence à ouvrir la porte quand Jay la prend dans ses bras.

- Je peux savoir c’que tu fais ?
- Je prends ma magnifique femme dans mes bras.
- Oui, je vois ça mais pourquoi ?
- C’est la tradition, le marié doit porter sa sublime épouse pour franchir le seuil de la porte.
- Tu l’as déjà fait.
- C’était à Palawan et je t’avais dit que je le ferai quand on serait de retour chez nous.
- T’es vraiment dingue.
- Je suis un homme qui est très amoureux de sa femme.
- Je t’aime aussi, dit-elle avant de l’embrasser.

Jay passe la porte avec Alex dans les bras.

- On est enfin chez nous madame Halstead.

Elle lui sourit.

- Tu peux me poser à terre s’il te plait.
- Pourquoi ?
- Tu risques d’avoir mal aux bras à force.
- T’es un poids plume, y a aucun risque.

Ils se regardent.

- Ça sent le renfermé ici, avoue Alex.
- T’avais pas demandé à Sarah de venir arroser les plantes ?
- Si mais seulement si elle avait le temps. Ses journées sont très remplies comme les nôtres.

Il la repose à terre et Alex va ouvrir toutes les fenêtres de la maison pendant que Jay va mettre toutes les valises dans la buanderie.

La journée passe très vite au point que les jeunes mariés ne l'ont pas vue passer.

- Et bin, quelle journée, lance Alex en s’asseyant sur le canapé aux côtés de son mari.
- Tu l’as dit. Je crois qu’on devrait repartir en vacances pour qu’on se repose de nos vacances.
- Me tente pas.

Jay regarde autour de lui.

- Où est Brooklyn ?
- Chez Courtney.
- Ah bon ?
- Oui, elle m’a demandé si je pouvais le récupérer lundi avant d’aller travailler.
- Ça veut dire que demain, on peut faire la grasse matinée ?
- Oui.
- C’est bon à savoir.
- Je peux savoir ce que tu as en tête.

Il lui murmure quelques mots à l’oreille.

- C’est un beau programme.

Il commence à l’embrasser dans le cou.

- Attends, je vérifie que j’ai rien oublié : les valises sont vidées et rangées, le linge est fait, le courrier aussi, le frigo est plein, d’ailleurs, rappelle-moi de ne plus jamais faire les courses le samedi, c’est une horreur d’y aller le week-end, il y a trop de monde et Brooklyn est chez Courtney jusqu’à lundi.

Jay continue de l’embrasser.

- Monsieur Halstead vous êtes un véritable coquin.
- Et t’as encore rien vu.

Elle sourit en se levant, se met à califourchon sur Jay et l’embrasse. La petite brune prend les mains de Jay qu’elle entrelace avec les siennes. Ils commencent, tous les deux, une séance de déshabillage et se laissent aller à leur passion torride toute la nuit…

 

* Prends soin de ma petite-fille.
** C'est promis.


diana62800  (08.07.2023 à 22:47)

Vêtue de son maillot de bain et de ses lunettes de soleil, Alex pose son livre et son verre sur une petite table et s’allonge confortablement sur l’un des transats qui longe la piscine. Elle avale une gorgée de sa boisson et attrape son bouquin pour commencer sa lecture.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je profite de nos dernières heures de vacances en me prélassant près de notre piscine. On reprend le travail demain au cas où tu l’aurais oublié.
- Je le sais. Et moi qui t’attendais sous la douche.
- On la prendra ensemble ce soir, je te le promets.

Jay embrasse sa femme sur le front et retourne à l’intérieur de la maison quelques instants pour enfiler son maillot de bain.

- Pose ton livre s’il te plaît, dit-il en revenant.
- Pourquoi ?
- Pose-le s’il te plait.

Elle pose son livre pendant que Jay lui enlève ses lunettes qu’il met sur la petite table.

- Qu’est-ce que tu fais ?
- Trois fois rien. T’inquiète pas, ça va te plaire.

Il la prend dans ses bras et fait quelques pas.

- Jay, non.

Il plonge dans la piscine avec Alex dans ses bras.

- Ça t’amuse, pas vrai ?
- Oh que oui.

Elle lui envoie de l’eau en plein visage.

- Tu sais que t’es très mignonne dans ton petit maillot de bain.
- Pourquoi à chaque fois que tu t’adresses à moi, tout devient petit avec toi ?
- Parce que tu sais que j’aime te taquiner sur ta taille.
- Oui, ça, je le sais ma grande girafe.
- Girafe ?
- Non, ma grande girafe, ça sera ton nouveau surnom.
- Pas de problème, je l’aime déjà. Ton nouveau maillot de bain te va très bien.
- Ça vient de mon amant, c’est un grand brun aux yeux bleus avec un sourire qui me fait fondre depuis que j’ai huit ans et qui a très bon goût.
- Tu lui diras d’aller voir ailleurs.
- Et toi, tu diras à ton harem que t'es marié maintenant.
- Elles le savent déjà et tu sais que c’est toi ma préférée.

Ils se mettent à rire quelques secondes avant de s’embrasser...

Alex ouvre son coffre-fort pour y mettre son passeport et celui de Jay mais s’aperçoit que quelque chose ne va pas.

- Jay, crie-t-elle. Jay.
- Quoi ? dit-il en débarquant dans la pièce.
- T'as ouvert le coffre depuis qu’on est rentré hier ?
- Non, pourquoi ?
- Je sais pas mais j’ai…
- T’as quoi ?
- J’ai l’impression qu’il a été ouvert et qu’on a fouillé dedans.
- Comment ça ? Il a été forcé ?

Elle regarde la porte et la serrure.

- Non, tout est intact.
- Qu’est-ce qui te fait dire qu’il a été ouvert ?
- Tu sais que j’ai une manière de ranger mes affaires.

Il hoche positivement de la tête.

- Et là, je regarde et je remarque que nos affaires ont changé de place.
- C’est peut-être Sarah ?
- Je vois mal Sarah venir ici et fouiller dans nos affaires sans nous le dire. C’est pas son genre.
- T’es sûre ?
- Oui, je la connais très bien, c’est ma meilleure amie.
- Erica ?
- Non plus, Erica se gêne pas quand elle veut quelque chose. Elle me le demande directement.
- Je sais pas mon cœur. Il manque quelque chose ?
- Aucune idée.

Elle regarde attentivement à l’intérieur du coffre et vérifie son contenu.

- Oui, il me manque de l’argent, beaucoup d'argent.
- Combien ?
- J’avais plus d’un million cinq dedans et il me reste que quatre cent mille. Fais le calcul.
- On t’a volé plus d’un million de dollars ?
- On nous a volé, mon argent est le tien maintenant. J’en reviens pas qu’une personne profite qu’on soit en vacances pour nous voler.
- T’as pas une idée de qui aurait pu faire ça ?
- Non. Personne ne sait qu’on a tout cet argent ici.
- T’as tort.
- À part toi, c’est normal que tu le saches, on vit ensemble.

Alex est attristée qu’une personne ait pu entrer et se servir pendant leur absence. Elle se demande si c’est quelqu’un qu’ils connaissent ou si c’est un cambrioleur mais la petite brune a des doutes concernant cette deuxième possibilité car un étranger aurait retourné toute la maison et pris les objets de valeur.

Elle remet toutes les liasses de billets qu’elle a sorties pour les compter dans le coffre-fort ainsi que les passeports.

- J’en reviens pas.
- T’es sûre du montant ?
- Oui Jay, j’en suis sûre. J’en suis sûre et certaine, j’avais compté avant de partir. J’espère que la personne qui nous a volé aura une très bonne explication et je te promets qu’elle entendra parler du pays, hurle-t-elle.
- C’est pas la peine de passer tes nerfs sur moi.
- Désolée mon ange, je suis pas en colère contre toi, je t’assure. J’essaye de comprendre qui a pu faire ça et pourquoi. Tu te rends compte de la somme qu’on nous a volée.
- Tu...
- Ne fais pas ça s’il te plait.
- Pas quoi ?
- Fais pas ton Adam en disant que c’est pas grave, que je m’en remettrai et que c’est rien parce que mon compte en banque est bien garni.
- C’est pas c’que j’allais dire. J’allais dire que tu devrais garder ton calme et respirer.
- Et dire qu’il va falloir que je prenne rendez-vous avec mon banquier pour retirer la somme qui a disparu et je suis sûre qu’il va vouloir me parler de placement et compagnie, et je déteste ça.
- Peut-être qu’il le fera pas.
- C’est bien d’espérer.
- Oui. Je te l’ai jamais demandé mais pourquoi t’as autant besoin d'argent à la maison ?
- Pour payer mes indics.
- Ils sont payés quand ils nous aident.
- Je le sais mais certains de mes indics ne sont pas déclarés. Et avant que tu me le dises, je sais que c’est pas bien et que je risque d’avoir des problèmes si on le découvre mais je fais ça pour les protéger et je me vois pas les entrer dans la base de données des indics, surtout Aschich.
- Pourquoi ?
- C'est pas un grand fan des flics et il aime pas du tout l’autorité. Il s’est déjà pris la tête avec des collègues et devine qui il a appelé pour le sortir de garde à vue ?
- Toi.
- Bingo.
- C’est normal, il t’aime bien. Il t’appelle ma fliquette préférée et aussi ma Russe très rusée.
- Il a un grand sens de l’humour. Tu t’en souviens ?
- Aschich est difficile à oublier.
- Ça, c’est sûr.
- Je le vois encore assis à terre en train de fumer son joint.
- Aschich et son joint, c’est une grande histoire d’amour mais il est très sympa, faut juste apprendre à le connaître. Toi aussi, il t’aime bien, il te trouve très cool.
- Vraiment ?

Elle hoche positivement la tête.

- Tu le connais depuis longtemps ? demande-t-il avec une pointe d’inquiétude dans la voix.
- T’es jaloux ? lance Alex en riant.
- Non.
- T’es jaloux, t’es vraiment jaloux.
- Je le suis pas.
- Tu sais que ça sert à rien de mentir. Et pour répondre à ta question, oui, je le connais depuis plusieurs années.
- Okay.

Il sort de la pièce pour aller s'asseoir sur le canapé, la petite brune le suit.

- T’as aucune raison d’être jaloux mon ange.
- Je suis pas jaloux.

Elle s’installe à ses côtés.

- Mais bien sûr.

Il la regarde et elle pose sa main sur sa joue.

- Jay, je t’assure que t’as aucune raison d’être jaloux. Je t’aime, je t’aime plus que tout, t’es le seul que je veux et que j’ai toujours voulu. Je t’aime depuis qu’on est enfant alors t’as aucune raison de t’inquiéter de mon amour pour toi. T’es tout pour moi et je te l’ai dit le jour de notre mariage : tu es l’amour de ma vie, tu représentes tellement pour moi, tu es mon avenir, ma vie, mon âme-sœur, t’es celui que j’ai toujours rêvé d’avoir et avec qui je veux partager le reste de ma vie. Je t’aime Jay, je t’aime tellement.
- Je t’aime aussi.

Elle prend son visage entre ses mains et l’embrasse sur les lèvres.

- Crois-moi quand je te dis que tu n’as pas à être jaloux des autres hommes, parce que je ne vois que toi.

Ils sourient en se regardant amoureusement. Alex pose son front contre celui de Jay avant de le prendre dans ses bras quelques instants.

- T’as vraiment douté de ma fidélité ? Et fais très attention à ce que tu vas me dire.
- Non. Non, je te fais confiance et je suis pas jaloux... bon d’accord, je le suis peut-être un petit peu mais... mais...
- Mais ?
- Mais, là, je suis pas jaloux. Ce qu’il y a, c’est que je m’inquiète pour toi. Tu connais des gens vraiment bizarres et dangereux.
- Ah ça, c’est sûr. Ils sont originaux, voire très spéciaux pour certains mais t’as aucune raison de t’inquiéter, mes indics me feront aucun mal.
- T’as un sociopathe à tes trousses, avoue-t-il avec anxiété.
- Je vais pas arrêter de vivre ma vie à cause de lui.
- Tu devrais. Il a pas hésité à t’enlever devant chez nous.
- Jay, qu’est-ce que tu as ?
- Comment ça ?
- Pas à moi, je te connais très bien.
- Je m’inquiète pour toi, c’est tout.
- Jay, dis-moi.

Il la regarde sans parler.

- Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi t’es autant inquiet ?
- Pour rien. Je crois que c’est la fatigue du voyage.
- Je suis aussi stupide que ça ?
- Quoi ? Non.

La petite brune fixe son mari avec beaucoup d’intensité.

- Arrête de me regarder comme ça.

Elle continue sans rien dire.

- C’est flippant.
- Je sais et j’arrêterai quand tu m’auras parlé.
- D’accord.

Il se lève.

- Où tu vas ?
- Je reviens.

Il s’éloigne pour revenir quelques secondes plus tard avec une boîte dans les mains.

- Tiens, dit-il en posant la boîte sur les genoux de sa femme.

Il s’installe à nouveau sur le canapé.

- Il y a quoi dans cette boîte ?
- La raison pour laquelle je suis autant inquiet.
- C’est quoi ?
- Ouvre-la et tu verras.

Elle observe la boîte et y voit une étiquette avec son prénom complet noté dessus en majuscule.

- C'est un cadeau de ta part, c’est adorable, merci mon ange.
- Ça vient pas de moi.
- De qui alors ?
- En voyant le contenu, tu le sauras.
- Okay.

Alex l’ouvre et écarquille les yeux en voyant le contenu. Elle y en sort plusieurs photos où elle est sur chacune d’elles. Tous les visages, excepté le sien, sont gribouillés en noir ou scarifiés, certaines photos ont été prises pendant leur lune de miel. Elle prend un vêtement qu’elle reconnaît très bien étant donné que c’est son t-shirt des Rolling Stones, qu’elle avait « perdu » pendant sa lune de miel. Elle plonge sa main pour prendre le morceau de papier qui se trouve au fond et où il est noté : We will be reunited very soon, my dear Alexandra.*

- T’avais raison quand tu disais que James était à Palawan en même temps que nous.
- Qui te dit que ça vient de lui ?
- Il y avait autre chose dans la boîte que j’ai enlevée.
- C’était quoi ?
- Des serpents avec le prénom de Cassie et le mien, et ils avaient une corde autour du cou.
- Des... des... des... dit-elle terrifiée en regardant autour d’elle.
- Ne t’inquiète pas mon cœur, je les ai jetés et ils étaient en plastique.
- C’est pas pour autant que ça me rassure. Y a aucun doute, c’est bien lui. Mais bordel, il arrêtera jamais de me poursuivre.
- Je douterai plus jamais de toi quand tu me diras que tu te sens suivie.
- J’aurais préféré me tromper.
- Fais très attention à toi s’il te plait. J’ai pas envie de revivre le cauchemar que j’ai vécu.
- Toi aussi, parce que ce type est prêt à tout pour avoir ce qu’il veut.
- Qu’il vienne, je l’attends.
- Jay, je crois que tu réalises pas à quel point il est dangereux. Il a tué Chelsea et John de sang-froid et a fait passer ses crimes pour des suicides mais heureusement que je suis du genre tenace et que j’abandonne pas aussi facilement. J’ai enquêté pendant des semaines et j’ai trouvé des preuves qui prouvent que c’était lui le coupable. Je te dis pas le choc pour leurs familles, Chelsea a été trouvée par son mari et pour John, c’est sa fille de dix ans qui l’a découverte dans son garage.
- Il m’arrivera rien, je te le promets.
- C’est c’que Chelsea et John m’ont dit et regarde où ils sont aujourd’hui. Tout le monde sous-estime James, c’est un sociopathe très intelligent et très méticuleux, il a toujours un ou deux coups d’avance et c’est un as dans l’art du déguisement, c’est pour ça qu’il est toujours libre. Il est complètement dérangé ce type. Jay, promets-moi de faire très attention à toi.
- Promis.
- Je suis sérieuse, j’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit et promets-moi aussi de mettre ton gilet pare-balles quand tu sors.
- Je trouve que t’exagères un peu là.
- S’il te plaît, fais-le pour moi, dit-elle d’une petite voix et avec les yeux humides, parce que j’ai pas envie de te perdre à cause de deux enfoirés.
- Deux ?
- James et Vladimir, ils sont tordus et dangereux, affirme-t-elle inquiète.

Jay pose sa main sur la joue de sa femme et la regarde tendrement.

- D’accord, je te promets que j’en mettrai un.
- Merci. Je t’aime tellement.
- Je t’aime aussi.

Alex prend son mari qu’elle aime plus que tout dans ses bras et Jay l’embrasse dans le cou tout en resserrant son étreinte pendant un moment...

Dans sa chambre d’hôtel qu’il loue depuis plusieurs mois, James pose des paquets sur la table et hôte ses chaussures.

- Bonsoir ma chérie, t’as passé une bonne soirée ?

Il prend un des paquets et y en sort un gros pot de glace.

- Regarde ce que j’ai pour toi, un pot de glace à la vanille, c’est ton parfum préféré, je sais à quel point t’en raffoles. Tu me fais la tête ? Mais faut pas, je t’ai dit que j’allais revenir.

Il pose le pot et fait quelques pas vers une personne qui se tient debout immobile. Il lui prend la main quelques secondes avant de lui caresser la joue.

- Tu es si douce, si parfaite. Il t’a fallu un petit peu de temps pour faire ton choix mais je suis très heureux que tu m’aies choisi. Tu verras, on sera très heureux tous les deux et on le sera encore plus quand on quittera la ville pour aller s'installer ailleurs.

James la regarde de bas en haut avec un énorme sourire. La personne ne bouge et ne parle toujours pas.

- Ma chérie, mon amour. T’es d’une beauté à couper le souffle.

Il fait quelques pas en arrière et l’admire toujours en souriant. La personne immobile n’est pas un être humain mais un mannequin qui ressemble fortement à Alex et qui est habillé avec les vêtements de la petite brune.

- Je suis allé visiter notre future maison à Boston et elle va te plaire. Elle est à ton image, elle est grande, lumineuse et adorable. Tu verras, on y sera bien tous les deux et on pourra même organiser notre mariage mais avant il faut que je m’occupe de Jay pour qu’il vienne pas gâcher notre bonheur. Ça va être très dur pour toi parce que tu es très attachée à lui mais je dois le faire.

Il embrasse le mannequin sur la joue.

- Je vais préparer le dîner et on mangera en tête-à-tête ma chérie. Et ne t’inquiète pas, j’ai aussi prévu une belle robe pour toi. Tu vas être ravissante dedans.

Il pose ses mains sur son visage et a vraiment l’impression qu’il s’adresse à Alex.

- Je laisserai jamais personne se mettre entre nous. Personne, je te le promets, dit-il avec hargne.

Dans l’esprit de James, le mannequin lui sourit et lui parle.

- Je sais mon chéri et j’ai pas l’intention de partir sans toi. 
- J’ai pris des photos de notre nouvelle maison, je te les montrerai pendant le dîner.
- J’ai hâte de les voir.

Il déshabille le mannequin et lui enfile une des robes qu’il a volée à Alex.

- Tu es si belle, si lumineuse. Tu es parfaite.
- Toi aussi. Il faut que tu te changes.
- J’irai après. Laisse-moi te regarder encore un peu.

Il le regarde intensément durant de très longues minutes en souriant.

- Je vais faire aussi vite que possible.
- Tu peux prendre tout ton temps, je ne bouge pas d’ici.
- On va passer une très bonne soirée tous les deux, tu verras, dit-il tout joyeux.

Il s’éloigne du mannequin pour aller dans le coin cuisine de sa chambre. Il prépare son repas tout en sifflant et en poussant la chansonnette...

Assis à table sur la terrasse, Jay voit Alex arriver vers lui avec deux assiettes dans les mains.

- Et voilà le dessert que j’ai préparé avec tout mon amour, lance-t-elle en les posant.
- Merci mon cœur.

Il en prend un morceau.

- Alors ?
- C’est un vrai délice. Non mais sérieusement, tu devrais penser à les vendre, tu ferais des heureux avec ces merveilles.
- T’arrêtes pas de me le dire.
- C’est parce que c’est la vérité. T’as un vrai talent pour la pâtisserie Alex.
- Je préfère garder « ce talent » comme une passion. J’aime faire des gâteaux pour mon plaisir et j’ai pas envie que ça devienne une contrainte.
- Je comprends.
- Je continuerai à te faire de bons desserts, si ça peut te rassurer.
- J’ai la meilleure des petites femmes.
- Je vais prendre ça pour un compliment.
- Ça l’est.

Ils terminent tranquillement leur dîner en amoureux.

Après avoir débarrassé la table et mis le lave-vaisselle en route, les jeunes mariés se sont installés sur un des transats, Alex est dans les bras de Jay.

- Merci Jay.
- Pourquoi ?
- Pour m’avoir offert le mariage de mes rêves et des vacances incroyables.
- Même le tour en montgolfière ?
- Non, ça je le compte pas, je fais comme si ça n’avait jamais existé. Je peux te dire que j’ai failli faire une crise cardiaque ce jour-là.
- J’avoue que j’ai dépassé les bornes mais je pensais vraiment que ça t’aiderait à surmonter ta peur.
- Certaines peurs sont ancrées en nous Jay et on peut rien y faire. Tu me refais un coup pareil, je t’enferme dans une salle remplie d’araignées et je divorce.
- Compris, je le referai plus jamais. J’ai pas envie de me retrouver en face de ces bestioles.
- Ce sont pas des bestioles.
- Ça a des milliers de pattes, c’est poilu et immonde, ce sont des bestioles.
- Oh, les araignées t’inquiètent mais qu’on divorce, tu t’en fous ?
- Non parce qu’on divorcera jamais tous les deux. D’ailleurs, c’est quoi un divorce, ironise-t-il.

Alex sourit.

- Tu me feras toujours rire.
- Je vais continuer dans ce cas.

Il embrasse sa femme sur le haut de sa tête.

- C’est plutôt moi qui devrais te remercier mon cœur.
- Pourquoi ?
- Pour me rendre tellement heureux.
- Moi aussi, je suis très heureuse mon ange. Demain, ça va faire un mois qu'on est marié.
- Un mois de bonheur et ça le sera pour les soixante prochaines années.
- Tant qu’on est tous les deux, c’est que du bonheur.

Ils se regardent avant de s’embrasser sur les lèvres.

- Demain, ça sera une journée intense.
- C’est vrai que tu repasses ta qualification de tir.
- Oui, demain matin à dix heures.
- Je suis sûr que tu vas cartonner.
- Merci pour tes encouragements. Il faut aussi que je récupère mes papiers.
- Pourquoi ? Tu les as ici.
- Je parle de mes nouveaux papiers avec mon nouveau nom Alexandra Halstead.

Jay sourit.

- Ça a du bon, par moment, de faire ses demandes de papiers par internet et que ça fonctionne, j’ai tout fait avant qu’on parte en lune de miel.

Il la regarde avec amour.

- J’ai tellement hâte de les avoir en main.

Il continue de la regarder.

- Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- T’es parfaite.
- Non, je suis loin d’être parfaite, j’ai beaucoup de défauts.
- Ce sont tes défauts qui te rendent parfaite mon cœur.
- Merci.

Il lui murmure quelques mots à l’oreille qui la font rire avant de l’embrasser tendrement.

Alex sort son portable et va dans sa galerie qu’elle fait défiler. Les deux amoureux évoquent les souvenirs qu’ils ont en regardant les photos de leurs vacances.

- Je te propose quelque chose.
- Je crains le pire.
- Mais non, c’est une idée géniale.
- Je t’écoute.
- Je me dis qu’on pourrait retourner à Palawan tous les ans pour notre anniversaire de mariage, propose Jay.
- Je dois avouer que c’est une excellente idée.
- Je savais que ça allait te plaire, j’ai que de très bonnes idées.
- Ça va bien les chevilles ?! ironise-t-elle.

Il hoche positivement la tête en riant.

- On était bien là-bas. Le sable chaud, la mer transparente, les palmiers et surtout les paysages magnifiques. La beauté de cet endroit est incroyable.
- Tout comme toi, avoue-t-il avant de déposer un baiser sur la joue de la petite brune.

Elle lui sourit alors que son portable se met à sonner. Elle le prend et voit le prénom d’Erin affiché sur l’écran.

- C’est Erin.
- La soirée se déroulait si bien et il faut qu’elle la gâche.
- Jay.
- Me demande pas d’oublier, ni de lui pardonner. Ça, je peux pas.
- Ça te va pas d’avoir toute cette rancœur envers Erin, tu devrais...
- Non, me demande pas ça.
- C’est pas c’que j’allais dire.

Le portable d’Alex continue de sonner.

- Vas-y réponds-lui, sinon, elle va nous gonfler toute la nuit.
- Bonsoir Erin, dit la détective après avoir décroché.
- Salut Alex, je te dérange pas ?

Alex regarde son mari pendant quelques secondes.

- Non, tu me déranges pas.
- Si, elle dérange, avoue Jay sur un ton sec.
- Ne quitte pas, je te reprends.

La petite brune met son portable contre son épaule.

- Jay, arrête s’il te plait. Erin...
- Alex, ne prononce plus jamais ce prénom devant moi, d’accord. Tu peux peut-être lui pardonner tout ce qu’elle a fait mais moi, je peux pas. Ça, c’est beaucoup trop me demander.
- Je sais et c’est pas ce que je te demande. Essaye de passer au-dessus de ta rancœur et de ta douleur Jay. Si tu le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Essaye de le faire pour moi, s’il te plait.
- Je peux pas. Je suis désolé Alex mais je peux pas, j’y arrive pas.

Il se lève.

- T’as oublié tout ce qu’elle t’a fait ?
- Non.
- Ravi de le savoir. Cette femme est un nid à problèmes, elle cause des problèmes et après elle se pose en victime. Elle dit qu’elle est désolée mais ça l’empêche pas de recommencer. Alex, elle t’a droguée pendant des mois, tu t’es retrouvée en cure et t’as fait une fausse couche par sa faute, dit-il en haussant la voix, sans oublier qu’un tueur en série se balade librement dans la nature parce que mademoiselle Lindsey pensait être plus maline que tout le monde. Je veux même pas penser à toutes les victimes que Dean a pu faire depuis un an.

Erin, qui a entendu tout ce que Jay vient de dire, a ses larmes qui coulent le long de ses joues.

- Jay, murmure la petite brune.
- Dean a tué notre petite fille, la prunelle de nos yeux, notre raison de vivre et il est libre à cause d’elle, hurle-t-il. Comment tu peux rester aussi calme quand tu la vois ? Je suis désolé mais moi, je peux pas. Je vais me doucher.
- Je croyais que tu voulais qu’on la prenne ensemble.
- Viens me rejoindre quand t’auras fini avec elle.
- Jay, je...
- Je t’en veux pas Alex, je t’assure que je t’en veux pas mais je pourrais jamais lui pardonner tout c’qu’elle t’a fait et tu devrais arrêter d’être aussi gentille avec elle, tu vas encore te faire avoir. Erin est comme ça, elle est incapable d’être honnête et elle finit toujours par trahir tous ses proches.

Il regarde sa femme et dépose un baiser sur les lèvres.

- Je t’attends en haut, dit-il en retournant à l’intérieur.
- Je t’aime.
- Je t’aime aussi mon cœur.

Alex le regarde rentrer et remet son portable à son oreille.

- Erin, t’es toujours là ?
- Oui, dit-elle en larmes. Je vois que Jay m’en veut toujours.
- Oui et il est très buté.
- Je lui en veux pas. Il a raison, je...
- Jay peut avoir des paroles très blessantes par moment et je sais ce que je dis.
- Je suppose que le dîner que tu voulais organiser pour nous quatre est tombé à l’eau.
- Pas du tout.
- Mais il voudra jamais...
- Erin, je peux être très convaincante quand je veux. Crois-moi, il va avoir lieu ce dîner.
- Mais Jay risque de t’en vouloir si tu fais ça.
- C’est possible mais j’aime pas le voir avec toute cette rancœur qu’il garde à l’intérieur. Au fait, tant que je t’ai au téléphone, tu m’as toujours pas donné la date pour que je réserve l’hôtel pour votre séjour en Italie.
- Je pense qu’on va pas y aller.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Austin et moi, on a beaucoup de travail, on a pas le temps.
- Je peux changer la date des billets, ça me pose aucun problème.
- C’est vrai ?
- Oui.
- Génial.
- Je vais faire ça. Tu me donneras la date de vos prochaines vacances et je ferai les changements.
- Merci et encore désolée.
- Arrête de t’excuser.

Un blanc de quelques secondes s’installe.

- Ah mais oui, c’est toi qui m’appelais.
- Je t’appelais juste comme ça, pour avoir de tes nouvelles.

Alex sent à la voix d’Erin, qu’il y a un problème.

- Erin, qu’est-ce qui se passe ?
- Rien, je t’assure, dit-elle les yeux humides.
- Me mens pas s’il te plait.
- Je t’assure que je te dis la vérité.

La petite brune est sûre qu’Erin lui ment mais préfère ne pas insister.

- D’accord.
- Alors, comment tu vas ? Tes vacances se sont bien passées ?

Erin est chez elle, toute seule avec son chien, en train d’engloutir son cinquième paquet de gâteaux dont les quatre premiers sont terminés sur la table basse, accompagnés de boîtes de pizza, de nourriture à emporter et de bouteilles de bière vides...

- C’était super, on aurait voulu rester plus longtemps.
- Tu m’étonnes. Le soleil, la mer, le sable chaud, ça fait rêver.
- Oh que oui. Et toi, comment se passe ta...

Ne voulant pas répondre, Erin décide de mettre fin à sa conversation.

- Désolée, je voulais pas te déranger.
- Erin, tu me déranges pas, arrête de dire ça. Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Rien, je suis juste fatiguée, désolée de t’avoir appelée. Excuse-moi, dit-elle en essuyant ses larmes.
- Erin, tu...
- On se voit un de ces jours. Je suis vraiment désolée de t’avoir dérangée Alex.
- Pourquoi tu es...

Elle raccroche sans lui répondre, ce qui surprend la petite brune. Cette dernière se demande ce qui est arrivé à Erin depuis la dernière fois qu’elles se sont vues.

En boule sur son canapé, Erin est en pleures. Austin a dû s'absenter quelques heures pour son travail, ce qui l’embête car il voit bien que sa fiancée ne va pas bien du tout en ce moment. Il n’est toujours pas au courant du chantage et de la pression que subit Erin par Vladimir. Elle a essayé plusieurs fois mais elle n’a pas réussi à lui dire.

Après un petit moment, Erin se lève ramasse les emballages de cartons qui sont posés sur la petite table et va les mettre directement dans la grande benne à ordure de son immeuble. Une fois que c’est fait, elle se précipite jusqu'aux toilettes avant d’aller prendre sa douche.

Alex se lève de son transat, ferme tout le rez-de-chaussée sans oublier d’enclencher l’alarme et va directement à l’étage, dans sa chambre où elle retrouve Jay, les yeux rouges, assit à terre avec une photo de lui et Cassie, qui est âgée de deux ans et qui mange une part de son gâteau d’anniversaire. La petite brune s’installe à ses côtés.

- Tu t’en souviens ? demande-t-il en lui montrant la photo.

Il passe ses mains sur ses joues.

- Très bien. Elle avait mangé trois parts de gâteau et je me suis même demandée où elle les avait stockées.

Jay émet un petit sourire. Alex pose son bras sur les épaules de son mari.

- Cassie me manque tellement.
- Elle me manque aussi.
- Mon petit trésor qui était si plein de vie, elle devrait être là avec nous mais une ordure nous en a privé et tu voudrais que j’oublie qui a fait libérer ce monstre de prison ?
- J’ai pas dit ça Jay.
- C’est tout comme Alex. J’arrive pas à croire que t’aies pardonné à Erin.
- Je lui ai rien pardonné et j’ai rien oublié.
- C’est pas l’impression que tu donnes.
- Jay, j’essaye de passer au-dessus de ma colère et de ma rancœur. Tu devrais essayer de faire la même chose, tu penses que Cassie aimerait te voir envahi de colère et de rage ?
- Non, mais me demander d’oublier ce qu’Erin a fait, ça je peux pas. Je suis désolé Alex mais je peux pas.
- D’accord, je vais arrêter mais je sais que ta colère et ta rancœur finiront par diminuer avec le temps.
- Faut pas t’attendre à des miracles.
- Je te fais confiance, je sais que tu vas y arriver.
- J’avais raison, elle a gâché notre fin de soirée.

Elle ne dit rien mais dépose un baiser sur sa joue pour lui montrer son soutien.

Les deux amoureux restent ainsi quelques instants jusqu’à ce qu’Alex aille prendre sa douche, Jay a pris la sienne dès qu’il est monté.

Une fois en pyjama, Alex retourne dans sa chambre où Jay dort déjà. Elle le regarde tout en se dirigeant vers sa table de nuit, elle branche son portable, vérifie son réveil et s’allonge aux côtés de son mari. Elle l’observe tout en lui caressant le bras, ça la détend de faire ça, quelques instants jusqu’à ce qu’elle s’endorme...

Alex se dirige vers la cuisine avec plusieurs enveloppes dans les mains qu'elle pose sur l’îlot central, c’est tout le courrier qu’ils ont eu pendant leur absence. Elle fait trois petits monts, le premier pour Jay, le deuxième pour elle et le dernier pour eux deux. Elle continue de les dispatcher quand ses yeux se portent sur une des enveloppes qui est destinée à son mari.

- Non. Non. Non. Non. Non. Non pas encore, dit-elle avec la voix tremblante. Jay, crie-t-elle. Jay. Jay.

Il arrive, à son tour, dans la cuisine.

- Oui, mon cœur, ton sourire d'ange est là. Il est tout propre et tout beau.

Elle le regarde avec beaucoup de tristesse.

- Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? demande-t-il inquiet en voyant le visage de la petite brune.
- Tu vas y retourner ? T’y retournes, c’est ça ? demande-t-elle les yeux humides.
- Alex, de quoi tu parles ?
- L’armée, lance-t-elle en lui montrant l’enveloppe avec le logo de son ancien régiment. Tu vas te réengager et c’est comme ça que je l’apprends. Non Jay, me fais pas ça s’il te plait. Je veux pas revivre ça.

Il s’approche et pose ses mains sur les épaules de sa femme qui est en pleurs.

- Alex, calme-toi et respire.
- Comment tu veux que je reste calme alors que je découvre que tu vas te réengager ?
- J’y retourne pas.
- Quoi ?
- J’ai pas l’intention d’y retourner. L’armée est derrière moi.
- C’est vrai ?

Il hoche positivement sa tête.

- Excuse-moi Jay, j’ai cru que tu... tu...
- Si je m’étais réengagé, je te l’aurais dit, comme je l’ai fait la première fois.
- Je me souviens surtout que tu me l’avais annoncé la veille de ton départ. Ce que j’ai moyennement apprécié.
- Je te le promets Alex, je retourne pas à l’armée.
- D’accord.

Elle essuie ses larmes et Jay la prend dans ses bras.

- Je suis désolée.
- Ne le sois pas.

Ils mettent fin à leur étreinte.

- Dans ce cas, pourquoi ils t’envoient du courrier ?
- Ils me l’envoient tous les ans.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- C’est pour rendre hommage aux soldats qui sont morts sur le terrain. J’ai beau leur dire que j’irai pas, ils continuent à m’envoyer ces foutues lettres.
- Ça serait, peut-être, bien pour toi, d’y aller. Je sais que tu t’en veux d’avoir perdu des hommes là-bas et d’avoir laissé les autres alors que Greg et toi, vous êtes revenus.
- J’irai pas c’est clair.
- Jay, tu me dis toujours d’essayer d’affronter mes craintes et tu as raison.
- C’est pas pareil.
- Et en quoi c’est différent ?
- Alex, avoir peur du vide et affronter le regard des familles qui ont perdu un être cher sont deux choses différentes.
- Non, c’est la même chose, ce sont seulement des peurs différentes. Jay, que tu craignes d’affronter leurs regards, je le comprends mais tu devrais réfléchir avant de refuser.
- Alex.
- D’accord mais promets-moi que tu vas, au moins, y réfléchir.
- Je te le promets.
- Merci. Ça va mieux depuis hier soir ?
- Oui, grâce à toi.
- J’ai rien fait.
- Si, tu étais là et c’est tout ce dont j’ai besoin.
- La prochaine fois que ça va pas, viens me voir, reste pas seul dans ton coin, d’accord ?

Il hoche la tête en souriant. Il l’embrasse tendrement avant de la prendre dans ses bras.

- Ya lyublyu tebya milaya.**
- Ya tak tebya lyublyu.***

Ils restent ainsi quelques instants.

- Tu sais à quel point j’aime être dans tes bras mais on devrait se dépêcher sinon, on risque d’être en retard, avoue-t-elle en s’écartant de son mari.
- Oui, t’as raison.
- C’est normal, j’ai toujours raison, ironise-t-elle.

Elle prend l’un des trois tas d’enveloppes et le donne à Jay.

- Tiens, c’est ton courrier.
- Merci mon cœur.

Il les prend et les regarde rapidement.

- Je prend mon sac et on pourra y aller.

Il lui répond en hochant la tête.

Après quelques minutes, le couple sort et monte directement dans la voiture de Jay pour aller chercher Brooklyn. Alex a tellement hâte de le retrouver, c’est la première fois qu’elle passe autant de temps séparée de lui depuis qu’elle a.

 

* On sera réuni très bientôt, ma chère Alexandra.
** Je t’aime mon cœur.
*** Je t’aime tellement. 


diana62800  (16.08.2023 à 14:02)

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Merci par avance à tout ceux qui voteront dans préférence, j'aimerais changer le design de Gilmore Girls mais ça dépend que de vous.

choup37, Aujourd'hui à 12:56

Effectivement, beaucoup de designs vous attendent dans préférences, on a besoin de vos votes

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C'est voté pour moi Et en parlant de design, le SWAT a refait sa déco. N'hésitez pas à venir voir

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