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Série : X-Files
Création : 04.08.2021 à 11h16
Auteur : sanct08
Statut : Terminée
« Mulder et Scully, grâce à l'aide de leur vieil ami Walter Skinner, tentent de faire le point sur leurs vies et leurs sentiments. » sanct08
Cette fanfic compte déjà 4 paragraphes
Scully et Skinner roulaient le plus prudemment possible afin d’éviter de finir encastrés dans les congères qui bordaient la route. Ils étaient partis à la recherche de Mulder après avoir appris qu’il avait eu un accident de la route avec la voiture de Scully. Vu qu’il n’était plus sur les lieux, il était légitime de supposer qu’il s’était éloigné pour tenter de trouver du secours. Cependant la neige était tombée en abondance au cours des heures précédentes et avait fait disparaître toute trace que l’ancien agent du FBI avait pu laisser derrière lui. Et elle continuait de tomber ce qui ne facilitait pas les recherches des deux amis.
« Merci d’avoir répondu à mon appel. Et merci de vous être personnellement déplacé.
Skinner lui adressa un sourire. Lorsque Dana Scully, dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis six ans, avait appelé le central de Washington et demandé à lui parler, il avait été surpris. Il n’avait cependant pas refusé l’appel. Il avait passé les dernières années à se demander ce que Mulder et elle étaient devenus. Il ignorait encore ce qui s’était exactement passé pour eux au Nouveau-Mexique après l’évasion de prison de Mulder. Les agents Doggett et Reyes n’avaient pas eu plus d’informations. C’était là l’occasion de satisfaire sa curiosité mais il se demandait si c’était le bon moment. En prenant l’appel, il avait été informé de la disparition de son ancien agent et du refus de l’agent Drummy de fournir son aide à Scully. Celle-ci avait donc pris les devants et fait appel à plus haut placé que lui pour faire avancer les choses. Il avait alors spontanément proposé de la rejoindre sur place pour lui prêter main-forte et diriger personnellement les opérations. Et maintenant, il était assis à côté de son ancienne collègue et partageait son inquiétude.
« Nous allons le retrouver. Vous connaissez Mulder. Il se fourre toujours dans les pires pétrins mais s’en sort à chaque fois. »
Il vit bien que son petit discours n’avait pas suffi à rassurer Dana mais il ne pouvait pas faire mieux.
« Pourquoi n’étiez-vous pas avec lui ?
Skinner n’avait pas vraiment besoin d’en savoir plus. Il connaissait le lien, au-delà des mots d’amitié ou d’amour, qui unissait Mulder et Scully. Ensemble, ces deux-là ne faisaient plus qu’un en dépit de leurs différences. Et Dieu sait si elles étaient nombreuses ! Mais ils avaient toujours su comment les dépasser pour s’accorder et avancer. Ensemble. Après leur départ en 2002, il avait eu l’intime conviction qu’ils pourraient se trouver et se poser pour traverser les années à venir main dans la main maintenant que le plus dur était derrière eux. Or ce soir il avait l’impression que cette représentation idyllique de leur vie volait en éclat.
« Dana, comment allez-vous ? »
Elle détacha son regard de la fenêtre pour le poser sur son ami. Sa voix était vibrante de sincérité et l’incitait à la confession mais elle ne savait pas par où commencer. Elle n’était, en fait, même pas sûre de savoir comment elle allait. Surtout depuis que tout avait basculé quelques jours plus tôt à cause de cette maudite enquête fédérale. Et il y avait si longtemps qu’elle ne s’était confiée à personne d’autre que Mulder ! Ces derniers temps, pourtant, elle lui avait caché certaines de ses pensées par peur de provoquer une dispute qui serait peut-être celle de trop.
« Honnêtement je ne sais pas, annonça-t-elle avant qu’elle n’ait eu le temps de pousser sa réflexion plus loin, comme si son cerveau refusait de laisser passer l’occasion de s’ouvrir à un autre être humain. Je ne sais plus. Tout a tellement changé récemment que je ne sais plus où j’en suis.
Scully prit quelques instants pour étudier la question avant de répondre :
« Je m’inquiète pour Mulder. Et pas uniquement parce qu’il est actuellement porté disparu. Sa vie a été profondément chamboulée au cours des 14 dernières années et les 8 dernières ont été particulièrement dures. Il a appris que le Fumeur était son père, a perdu sa mère, a découvert la vérité à propos de sa sœur, a été enlevé et torturé avant que tout le monde ne le croie mort puis il a découvert une vérité qui a remis en cause tout ce pour quoi il s’était battu. Sans oublier William. Cet enchaînement de coups durs l’a atteint plus qu’il ne le montre en réalité mais je vis avec lui au quotidien… Je le vois se faire du mal. Il…Il n’est plus le même.
Scully marqua une pause, semblant se demander si elle devait aller au fond des choses et exprimer clairement sa pensée où si elle en avait déjà trop dit. Mais son besoin de se confier fut le plus fort et elle reprit :
« Il fait de la dépression. Il broie du noir, refuse de sortir de la maison et a atteint le plus haut degré de paranoïa jamais enregistré ! Il voit des complots et du bizarre partout. Et il ne rêve que d’une chose : reprendre sa place au FBI. Rouvrir le Service des Affaires non classées. Et l’occasion vient justement de lui être offerte. Il est à nouveau un homme libre qui aspire à renouer avec son passé pour se dégager de la banalité de son quotidien.
Skinner s’apprêtait à poser une nouvelle question quand elle lui intima l’ordre de faire demi-tour. Elle avait repéré un indice. Un indice qui les conduirait à Mulder.
Scully dormait sur le fauteuil quand Mulder ouvrit les yeux. Son souffle régulier prouvait que son sommeil était profond et cela le rassura. Elle n’aurait jamais pu fermer l’œil si son état de santé avait été alarmant. Il allait bien. La porte de la chambre d’hôpital s’ouvrit et Walter Skinner pénétra dans la pièce, un verre de café à la main.
« Alors je n’hallucinais pas tout à l’heure. Vous étiez bien là. Le froid ne me faisait pas délirer.
Skinner haussa les épaules signifiant clairement que c’était normal. Il aurait détesté avoir des nouvelles de ses agents favoris, en dépit de l’impressionnante masse d’ennuis qu’ils lui avaient causée, pour apprendre la mort de l’un d’eux. Et il y avait bien longtemps qu’il n’était pas allé sur le terrain avant ce coup de fil.
« Comment va Scully ?
Mulder prit un air coupable. Il savait que toute cette affaire aurait pu très mal se terminer et qu’il ne devait d’être en vie qu’à Skinner et Scully. La fine équipe s’était reformée. Il sentit un frisson d’excitation et de contentement parcourir son corps endolori. Il jeta un coup d’œil à sa partenaire et son enthousiasme fut instantanément refroidi.
« Elle ne me suivra pas hein ? »
Skinner secoua la tête.
« Elle ne veut plus faire ça Mulder. Elle me l’a dit.
Skinner garda le silence. Il ne se rappelait que trop bien de l’égarement qu’avait connu Mulder quand Scully avait disparu en 1994. Egarement qu’elle avait elle-même connu quelques années plus tard quand il fut le disparu. Il savait qu’ils étaient indissociables.
« Je m’inquiète pour elle. Elle a traversé ces dernières années comme un bateau traverse une tempête. Sans ancrage. L’absence la meurtrit et la détruit jour après jour, nuit après nuit. Tout ce qu’elle fait la ramène à lui. Elle s’occupe actuellement du cas d’un garçonnet, Christian, très gravement malade. Il a à peu près l’âge de notre fils. Elle met tout en œuvre pour le sauver mais elle oublie le plus important : il n’est pas son fils et elle ne peut pas se substituer à ses parents.
Les deux hommes redevinrent silencieux.
« Je l’aime et je ne veux pas la perdre.
En quittant ses deux amis quelques heures plus tard, Walter Skinner avait l’impression de leur avoir permis de s’exprimer. Il redoutait néanmoins que ce qu’il avait appris, combiné aux récents évènements, ne soit fatal au couple que ce soit à court ou à long terme. Il espérait cependant que ces deux-là parviendraient à s’entendre…
« Reste Scully. »
Dana s’arrêta sur le pas de la porte.
« J’ai essayé Mulder. J’ai vraiment essayé mais c’est trop tard.
Mulder prit un air sceptique.
« Ok, c’est ce que je veux et c’est ce que je t’ai demandé en y mettant les formes, concéda-t-elle maintenant qu’elle était acculée, mais tu as fait la sourde oreille.
Le silence retomba dans le salon. Mulder et Scully ne savaient plus que se dire et chacun avait bien conscience que cette dispute avait été celle de trop. La rupture était consommée. Ils n’arrivaient plus à concilier leurs ressentis avec leurs espoirs. Leur bonne volonté avait été mise à trop rude épreuve depuis que le paranormal et le FBI s’étaient réinvités dans leurs vies. Ils avaient essayé de s’en accommoder mais leurs efforts avaient été vains. La preuve était sous leurs yeux. Leurs désaccords n’avaient eu de cesse de croître au cours des 9 dernières semaines mais cette fois le phénix n’avait pas ressurgi de ses cendres. Ils n’avaient pas pu se relever. Ou ils n’avaient pas voulu se relever, c’était difficile à dire.
« Je t’aime Mulder mais c’est au-dessus de mes forces de rester ici.
Ses yeux étaient plein de larmes. Ceux de Mulder également. C’était le bout du chemin. Il n’y avait plus rien à dire ou à faire pour empêcher l’évènement de se produire. Il s’approcha de Scully et l’attira à lui une dernière fois. Elle se laissa faire et lui rendit même son étreinte. Ils ne partiraient pas fâchés, c’était au moins ça de gagné.
« Je comprends, murmura-t-il
C’était une certitude. Une promesse. Ils savaient qu’ils ne pourraient pas vivre l’un sans l’autre jusqu’à la fin de leurs jours. Ou tout au moins, ils voulaient y croire. Scully se défit de l’étreinte de Mulder mais celui-ci la retint par la main.
« Je t’aime Scully, ne l’oublie jamais, lui assura-t-il en plongeant ses yeux dans les siens »
Elle exerça une légère pression sur sa main pour lui indiquer qu’elle savait et que ce sentiment était partagé puis elle la retira de celle de Mulder. Elle récupéra la valise qu’elle avait posée dans l’entrée et sortit non sans avoir jeté un dernier regard à l’homme qu’elle aimait. Mulder la regarda partir, emmenant avec elle tout ce qu’ils avaient partagé mais avec la conviction que rien n’était fini. Rien ne serait jamais fini entre eux. Les portes du futur leur étaient toujours ouvertes et il avait hâte de savoir ce qu’il leur réservait…