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La vérité vient du passé

Série : Shiti Hanta
Création : 29.11.2021 à 01h15
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« EV - Et si l'amour impossible entre Ryô et Kaori avait une cause qui remonte à très loin... » ShanInXYZ 

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La vérité vient du passé

Beta Reader : NJ/Emilie1905

Note de l’auteur : J’utilise les noms des personnages originaux et pas ceux français. Les personnages de City Hunter appartiennent à Tsukasa Hojo, les autres personnages et en particulier la famille Harrington sont ma propriété car venant d’une de mes histoires originales.

 

Présentation des personnages de City Hunter :

Ryô Saeba (Nicky Larson) : Nettoyeur numéro un du Japon, connu sous le nom de City Hunter, il a un don exceptionnel pour le tir. Amateur de jolies femmes, il n’accepte que de travailler pour des clientes. Il faisait équipe avec Hideyuki Makimura (Tony Marconi), le frère de Kaori (Laura) avant qu’il ne soit assassiné. Il a promis à son ami de veiller sur sa sœur et tient cette promesse comme une interdiction d’avoir des sentiments pour elle. Seul rescapé d’un accident d’avion lorsqu’il était enfant, il a été élevé par des mercenaires en pleine guérilla et ne connaît pas sa véritable identité.

Kaori Makimura (Laura Marconi) : Partenaire de Ryô depuis la mort de son frère, même s’il fait tout pour la faire fuir. Elle a le cœur sur la main mais quand Ryô se met à draguer les clientes, ses colères sont phénoménales et il termine le plus souvent écraser sous sa massue.

Saeko Nogami (Hélène Lamberti) : Flic japonaise, ancienne partenaire d’Hideyuki Makimura qui sait user de ses charmes pour que Ryô accepte de l’aider en lui promettant des “coups”, promesse qu’elle ne tient jamais. C’est également une redoutable combattante.

Mick Angel (Robert Harrisson) : Tueur à gages, ancien partenaire de Ryô quand il vivait aux Etats-Unis. Engagé pour tuer Ryô, il renonce à sa mission pour ne pas faire de peine à Kaori dont il est tombé amoureux, ce qu’il paiera très cher. Son comportement est assez similaire à celui de Ryô.

Umibozu (Mammouth) : Ancien mercenaire, ami et rival de Ryô. Aveugle à cause d’une blessure infligée par Ryô dans le passé, il s’est retiré puis devient gérant du café Cat’s Eye.

Miki (Mimi) : Ancienne mercenaire, compagne d’Umibozu. C’est lui qui l’a formée, elle est la patronne du café Cat’s Eye.

Kazue Natori (Christelle Martin) : Ancienne cliente de Ryô, elle est chimiste et a perdu son fiancé, assassiné, d’abord amoureuse de Ryô, elle décide d’assister le Doc dans sa clinique pour rester proche de Ryô et tombe amoureuse de Mick quand il est blessé grièvement.

Eriko Kitahara (Myriam) :Styliste et ancienne camarade de classe de Kaori.

Sayuri Tachiki (Claudia Carmelot) : Journaliste qui vit aux Etats-Unis, elle est la sœur biologique de Kaori.

Hideyuki Makimura (Tony Marconi) : Ancien flic devenu l’équipier de Ryô. Frère adoptif de Kaori, même si cette dernière ignore la vérité.


ShanInXYZ  (29.11.2021 à 01:18)
Message édité : 04.04.2022 à 15:20

Chapitre 1 : En route vers un mariage

Note de l'auteur : Cette histoire est ma première fanfiction et date de 2005.

 

Après une énième dispute qui avait dégénéré en champ de bataille dans l’appartement, Kaori avait décidé de mettre un peu de distance avec Ryô afin de réfléchir à leur situation et à leur avenir. Ca tombait bien. Il y a quelques mois, Eriko avait renoué connaissance avec une vieille amie qu’elles avaient connue au lycée, Gillian Anderson. Cette dernière étant anglaise, avait découvert la boutique d’Eriko lors d’un voyage au Japon, alors qu’elle voulait montrer où elle avait fait ses études à son futur mari.  

Quand elle avait retrouvé Eriko et découvert son talent de styliste, elle lui avait demandé de créer sa robe de mariée et durant son séjour, elle avait pu renouer avec Kaori, qui était sa plus chère amie au Japon car à l’époque étant étrangère, elle n’était pas très bien acceptée par ses camarades et seule Kaori, l’avait tout de suite adoptée.  

Aujourd’hui, Gillian vivait en Angleterre et allait bientôt se marier et c’est tout naturellement qu’elle avait insisté pour que Kaori soit sa demoiselle d’honneur. Kaori avait sauté sur l’occasion pour mettre un peu d’espace entre elle et son partenaire et pour aussi aller visiter l’Europe. Elle avait toujours rêvé de visiter Paris et ses merveilles, mais jamais elle n’aurait pensé le faire un jour, mais Ryô avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Ce type était une vraie girouette, il laissait entendre qu’il l’aimait et après, il faisait comme si de rien n'était et l’insultait à nouveau. Elle en avait eu marre et après une bonne crise de nerfs et quelques coups de massue qui avaient failli démolir l’immeuble, elle avait fait ses bagages et décidé de prendre des vacances.

Après avoir visité Paris, elle se trouvait à présent dans l’Eurostar qui filait vers Londres. Le train s’arrêterait à la gare où l’attendrait son amie Gillian, la future mariée qui était certes une très bonne amie, mais qui dès son arrivée, n’aurait de cesse de lui présenter tout ce qui portait pantalon. Gillian était une gentille fille mais, depuis qu’elle avait trouvé l’homme de sa vie, il fallait absolument qu’elle fasse de même pour son entourage. Eriko avait prévenu Kaori de ce changement au dernier moment et elle se demandait si elle avait bien fait de venir. Puis en y réfléchissant bien, qu’avait-elle à perdre ? Elle trouverait peut-être l’homme de sa vie, qui l’aimerait sans faire marche arrière à chaque fois. Elle se disait ça, mais bien sûr pour elle, il n’y avait qu’un seul homme, et il n’y aurait toujours que lui.  

Le contrôleur vint indiquer à la porte que le train arriverait dans 5 minutes, Kaori s’extirpa à ses pensées et se leva pour récupérer ses bagages. Elle observa la gare qui défilait sous ses yeux à travers la fenêtre du compartiment. Elle aperçut son amie en train d’agiter les bras devant le passage du train et sourit. Elle attendit l’arrêt complet du train et descendit sur le quai et vit une furie blonde lui foncer dessus afin de la serrer dans ses bras.  

- "Tu as fait bon voyage ?", demanda Gillian. "Je suis si heureuse de te revoir. Cela fait des mois qu’on ne s’est vu, tu dois avoir plein de choses à me raconter."  

- "Si tu me laissais respirer, je pourrais peut-être te répondre", s’exclama Kaori.  

- "Bien sûr, excuse-moi. Viens, nous allons rentrer à la maison où tu pourras te reposer et tout me raconter.", fit-elle d’un ton rieur.  

- "Dans ce cas, je n’ai pas le choix."  

- "Peter nous attend à la voiture."  

- "Le futur marié ne s’est pas encore sauvé en voyant la furie que tu étais devenue ?"  

Un homme s’approcha d’elle en riant.  

- "Non pas encore, mais j’y songe sérieusement", indiqua-t-il.  

Gillian lui donna un coup de poing dans l’épaule et il fit mine de souffrir atrocement.  

Son amie l’entraîna vers la voiture en passant un bras sous le sien.  

- "Tu vas voir, j’ai eu une superbe idée pour la cérémonie, ce sera très amusant. La famille de Peter possède un petit manoir à la campagne, très romantique. Quand je l’ai vu, j’ai tout de suite su que c’est là que je me marierai. C’était comme un voyage dans le temps."  

- "Je crains le pire", dit-elle en se retournant vers Peter, puis revenant à son amie, "Qu’as-tu encore inventé ?".  

- "Un mariage « époque », en costumes. N’est-ce pas une bonne idée ?"  

- "Ça dépend de l’époque."  

- "Victorienne pourquoi ?"  

- "Avec crinolines et autres accessoires de torture. Tes demoiselles d’honneur vont te haïr."  

- "On évitera les instruments inutiles. D’ailleurs, je t’ai déniché un petit bijou et Eriko a fait des merveilles."  

- "Je me demande si j’ai vraiment mérité tout ça."  

- "Arrête de geindre.", lui intima Gillian avant de la pousser dans la voiture.  


ShanInXYZ  (29.11.2021 à 01:24)

Chapitre 2 : Une étrange rencontre

 

Quelques heures plus tard, la voiture s’arrêtait devant une magnifique demeure de style victorien. En effet, cette demeure vous transportait dans le temps. Parfaitement conservée depuis plusieurs siècles, elle portait en elle des années d’histoire. Kaori pénétra à l’intérieur sans un mot trop absorbée à admirer ce qu’elle voyait. Gillian lui montra sa chambre et après une bonne douche relaxante, Kaori partit à la recherche de son amie. Elle ne mit pas longtemps à la retrouver. A la tête d’une horde de serviteurs, elle mettait les dernières touches aux évènements du lendemain. Gillian accueillit son amie.  

- "Bien remise du voyage ? Viens avec moi, tu dois faire les essayages pour ta robe, afin que les dernières retouches puissent être faites avant, si besoin."  

 

Elle entraîna Kaori dans les étages, elle ouvrit une porte qui donnait sur une salle qui manifestement depuis quelques jours ne servait plus que de cabine d’essayage. Gillian s’approcha de la penderie et décrocha une house qu’elle déposa sur la table. Elle en sortit une robe composée d’une jupe bouffante en velours vert émeraude, d’un bustier garni de dentelles et d’une chemise longue en dentelles portant des rubans.  

- "C’est la tienne. Quand je l’ai trouvée dans le grenier, je l’ai trouvée magnifique. Je l’aurais bien portée, mais elle n’est pas blanche, alors je l’ai gardée pour toi. Je préfère que ce soit toi qui la portes, et puis je pense qu’elle t’ira mieux qu’à moi. Essaie-là, je reviens, il faut que je dise quelque chose au cuisinier. Au fait, fais-moi penser à te présenter le cousin de Peter. Tu verras, il est charmant."  

- "Compte là-dessus, laisse-moi plutôt tranquille et occupe-toi donc de ton propre mariage."  

 

Gillian quitta la pièce en riant et Kaori resta un long moment à regarder la robe. Elle se décida enfin à la passer, elle s’approcha du miroir et constata que son amie avait raison, elle lui allait plutôt bien. Elle en était là de ses réflexions quand elle le vit. Un homme se tenait dans la pièce et l’observait attentivement sans la moindre gêne. Un homme grand, blond, les yeux bleus, habillé d’un costume victorien, qui lui allait parfaitement. On aurait dit qu’il avait été coupé pour lui. Elle se retourna vivement une massue à la main.  

- "Il ne faudrait pas vous gêner surtout, je vous signale que c’est le salon d’essayage des femmes, et je vous prierais de sortir immédiatement."  

L’homme recula interloqué, comme pris en faute, mais ne parvint à dire un mot.  

- "Vous avez entendu ce que je viens de vous dire, je vous ai demandé de sortir. Vous êtes sourd ou quoi."  

- "Vous me voyez ?", dit-il en s’approchant prudemment.  

- "Bien sûr que je vous vois. Ce serait difficile de vous louper. Ne me dites rien, vous êtes le cousin de Peter. Encore un coup de Gillian, je crois que je vais l’étrangler."  

- "Gillian ? Ah, la furie blonde qui vient de sortir ... non, je ne suis pas le cousin de ..."  

- "Peter. Alors qui êtes-vous ? Un sadique qui reluque les femmes qui font des essayages..." (Dans ce cas, ce serait plutôt le cousin de Ryô !)  

- "Disons que je me baladais et je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un dans cette pièce. Je pensais y être tranquille."

- "Bon, je vous accorde le bénéfice du doute, mais maintenant j’aimerais bien que vous retrouviez le chemin de la porte."  

- "Attendez, j’ai besoin de vous.", dit-il en s’approchant d’elle.  

- "Jusqu’à présent, j’ai été plutôt indulgente. Laissez-moi tranquille, ou je vous jure que je vais me fâcher."  

- "J’ai besoin de vous parler."  

- "Pourquoi ?"  

- "Parce que vous me voyez."  

- "Vous êtes complètement fou."  

- "Non, vous êtes la seule à me voir."  

- "C’est ridicule, je n’ai pas le temps de m’amuser."  

 

Excédée, elle ouvrit la porte et aperçut Gillian en haut de l’escalier.  

- "Gillian, tu peux venir 5 minutes."  

Gillian s’approcha.

- "Tu veux bien dire à ce monsieur de sortir de cette pièce, sinon je crois bien que je vais m’énerver.", dit-elle en indiquant l’intérieur.

Gillian regarda à l’intérieur et se retourna vers son amie.

- "De qui parles-tu ?", demanda-t-elle à Kaori.

- "De ce type au milieu du salon.", indiqua Kaori.

- "Tu ne serais pas un peu fatiguée, ma chérie ? Tu devrais aller te reposer.", lui conseilla Gillian avant de rejoindre le rez-de-chaussée.

 

Kaori regarda à l’intérieur et constata que la pièce était vide.

- "Je suis seulement fatiguée, je n’ai pas assez dormi. Voilà tout."

 

Elle se dirigea vers la porte et prit la direction de sa chambre où elle s’enferma à double tour.  

Elle s’allongea sur son lit et ferma les yeux.


ShanInXYZ  (30.11.2021 à 20:34)
Message édité : 30.11.2021 à 20:34

Chapitre 3 : Un nouveau client

 

Le lendemain matin, Kaori sauta de son lit prête pour la grande journée. Elle avait presque oublié l’événement de la veille, quand en ouvrant la porte, elle se retrouva nez à nez avec le futur marié.  

 

- "Bien dormi, pas de fantôme à l’horizon ?", lui demanda Peter.  

- "Très drôle, je vois que Gillian est une vilaine rapporteuse. Et bien quoi ? J’étais fatiguée du voyage, c’est tout."  

- "Peut-être as-tu rencontré un des précédents locataires de la maison ? Certains domestiques racontent que certains objets bougent tous seuls et que ce lieu est hanté. Personnellement, je n’ai jamais rien vu, mais peut-être que toi ? Si tu veux en avoir le coeur net, va voir la galerie de portraits au dernier étage, tu reconnaîtras peut-être ton fantôme parmi les ancêtres de la famille."  

- "Cesse de dire des âneries et va donc te préparer. Tu te maries dans une heure, tu as peut-être oublié."  

- "D’accord, j’y vais. C’était juste une suggestion."  

 

Le mariage se déroula comme l’avait prévu la mariée. Les costumes d’époque étaient du plus bel effet. De toute évidence, Eriko avait fait un super travail et Gillian était une vraie princesse. Le repas était succulent et la fête qui suivit fut grandiose. Quand la plupart des invités furent partis, Kaori discuta un peu avec Eriko, qui était aux anges, fière de son exploit. Il faut dire que réaliser des costumes style Angleterre victorienne pour une Japonaise, c’était quand même original mais ceci ne l’empêcha pas de casser une fois de plus du sucre sur le dos de Ryô, parce qu’il avait encore mal agi envers son amie. On peut même dire que ses oreilles devaient siffler tellement cela l’énervait de voir son amie toujours amoureuse de cet abruti incapable d’avouer son amour. Elle ne comprenait pas, mais après tout, pour une fois, Kaori avait pris une décision, celle de mettre un peu de distance entre eux. Bon, c’était seulement le temps du mariage, mais ça ne lui ferait pas de mal à cet idiot de se retrouver planté tout seul, ça lui remettrait peut-être les idées en place de voir que soudainement Kaori pouvait partir sur un coup de tête et là peut-être qu’il réfléchirait à ce qu’il pouvait perdre.  

 

Au même moment au Japon, Ryo éternua. Il se dit qu’il avait dû prendre froid la nuit dernière en courant d’un bar à l’autre. Contrairement à ce qu’Eriko pensait, pour lui, c’était les vacances. Il faisait ce qu’il voulait sans personne pour l’ennuyer et tous les jours, Miki lui mitonnait de bons petits plats.  

 

STOP !!!! Nous interrompons un instant cette fic pour remettre quelques petits détails à leur vraie place, car bien sûr tout ceci n’est que pure fiction de la part de Ryô qui voudrait nous faire croire ça. Eh oui, Ryô n'aurait pas les bons petits plats de Miki, même pas en rêve, et puis quoi encore ? Avoue plutôt que sans Kaori, l’appartement est un vrai taudis et que tu es obligé de mendier à manger auprès de Miki qui refuse de te prendre en pitié à cause de Kaori. Si tu n’étais pas une girouette, elle ne serait pas partie. Médite un peu sur ça, on repassera te voir plus tard.  

 

Une libellule passa devant les yeux de notre nettoyeur.  

 

En Angleterre, Eriko était partie se coucher, elle avait établi des contacts pour faire des créations en Europe et partait demain dans le premier train pour Paris.  

 

Kaori n’était pas fatiguée, elle flânait dans les couloirs quand elle se rappela les paroles de Peter concernant la galerie. Elle gravit les escaliers et arrivée dans la galerie, elle inspecta les portraits un à un, une biographie était disposée à côté de chacun d’entre eux.  

Elle avait parcouru la moitié du couloir quand elle le vit. Il ne portait pas les mêmes vêtements, mais ce visage et surtout ces yeux. Une ombre apparut à l’autre bout de la galerie, un vieil homme s’approcha d’elle.  

 

- "Bonjour mademoiselle", dit Stevens, le majordome, "Seriez-vous intéressée par l’histoire de cette demeure ?"  

- "Je me demandais seulement qui pouvait être cet homme.", dit-elle en indiquant le portrait.  

- "Lui, c’était Alexander Harrington, le fils aîné du Duc de Graysmark, famille très en vue à la cour de la Reine Victoria, mais il eut un destin tragique. La femme qu’il aimait s’est noyée et de chagrin, il s’est suicidé en se jetant de la falaise."  

- "Toujours les mêmes idioties. Quand cesserez-vous de colporter ces mensonges ?", objecta soudainement une voix.  

Kaori sursauta, mais l’homme ne semblait pas avoir remarqué le nouvel arrivant.

- "Comment connaissez-vous cette histoire ?"  

- "Disons que mon poste me demande de pouvoir répondre aux questions de nos visiteurs, mais je suis également très intéressé par l’Histoire. N’hésitez pas à faire appel à moi.", indiqua-t-il tandis qu’il prenait congé.  

- "Ne croyez pas ces bêtises, je ne me suis pas suicidé."  

- "Je dois être complètement folle, je suis en train de parler avec un homme mort il y a des siècles. Pourtant, ce n’est pas moi qui me prends des coups de massue à longueur de journée.", pensa-t-elle.

- "Mais non, vous n’êtes pas folle, vous devez avoir un don ou quelque chose de ce genre qui vous permet de percevoir ce que d’autres ne peuvent pas voir."  

- "Je ne suis pas une sorte de voyante, je n’ai jamais eu de pareil don."  

- "Je me fiche de comment ça marche, vous y arrivez, c’est tout."  

- "Mais, pourquoi ? Je ne pense pas que ce soit seulement parce que vous n’avez personne à qui parler depuis tout ce temps."  

- "Sûrement pas, mais peut-être pour résoudre une énigme."  

- "Laquelle ?"  

- "Ma mort. Je ne me suis pas suicidé. C’est que quelqu’un m’a assassiné en maquillant cela en suicide."  

- "Vous savez qui est votre assassin ?"  

- "Ce serait trop facile, d’autant plus que je ne me souviens pas de ma mort. Je me suis retrouvé dans cette maison à errer quelques jours après ma mort. J’ai vu ma famille évoluer, mon frère se marier, avoir des enfants, puis il est mort également quelques années plus tard. Ses enfants ont pris la suite, puis d’autres générations ont habité la maison. J’ai vu défiler toutes leurs histoires.", dit-il en indiquant les portraits de la galerie. "Et puis, vous voilà."  

- "Peter est donc votre descendant ?"  

- "Celui de mon frère. Je suis mort, je n’ai donc pas eu de descendance."  

- "Vous avez donc connu tous les descendants de votre famille. Vous les avez vu naître, vivre et mourir. Ce doit être affreux."  

- "Surtout quand on reste, mais à la longue, on s’y fait et puis, je suis le seul victorien qui ait pu assister à toutes les grandes découvertes à travers les siècles. Il y a des choses très intéressantes."  

- "On peut dire que vous le prenez plutôt bien."  

- "Si on veut, ça commence à faire long. Je voudrais bien pouvoir reposer en paix, moi !"  

- "Si vous ne vous souvenez de rien concernant votre mort, comment pouvez-vous être sûr de ne pas vous être suicidé ?"  

- "Parce que je n’aurais jamais fait ça, c’est impossible."  

- "Vous aviez perdu la femme que vous aimiez, ce serait compréhensible dans ces circonstances."  

- "J’aimais Catherine, c’est vrai. Je serais mort pour elle, mais elle n’aurait pas voulu que je fasse cette bêtise. Et puis, c’est une question d’honneur envers ma famille !!!"  

- "Elle s’appelait Catherine ?"  

- "Catherine de Barmont, pourquoi ?"  

- "Je ne sais pas, ce nom m’est familier."  

- "C’est peut-être ça, vous avez établi un lien, c’est peut-être la robe."  

- "Quelle robe ?"  

- "Celle que vous portez. Si je suis allé dans le salon hier, c’est parce que je voulais voir ce que la furie allait faire de la robe de Catherine. Elle vous l’a donnée et vous l’avez essayée. C’est peut-être comme ça que vous avez établi le contact."  

- "C’était sa robe ?"  

- "Sa préférée, elle était tellement belle, un fichu caractère mais si belle." Il s’interrompit un instant dans ses pensées, une lueur de tristesse passa dans son regard.  

 

Kaori fut touchée par son attitude. Si seulement Ryô pouvait l’aimer à ce point un jour, mais elle chassa vite cette pensée et continua cette étrange conversation.  

- "Vous pensez que je dois trouver votre assassin et qu’ainsi vous pourrez dormir en paix, c’est cela ?", demanda Kaori.  

- "Je ne vois pas d’autres explications."  

- "Donc me voilà avec un client plus qu’étrange sur les bras."  

- "Un client ? Je ne comprends pas ?"  

- "Disons que résoudre les problèmes et autres énigmes, c’est un peu notre métier à moi et mon partenaire."  

- "Vous êtes dans la police ?"  

- "Oh non, mais c’est presque ça, un genre de détective si vous voulez."  

- "Et votre partenaire, il est là ?"  

- "Non, je suis en vacances et puis d’ailleurs, s’il était là, il n’accepterait pas l’affaire.", fit-elle machinalement  

- "Vraiment, mais pourquoi ?"  

- "Parce que vous êtes un homme. Quoique s’il ne peut pas vous voir, il ne le saurait pas. Ce serait plutôt amusant."  

 

Le fantôme la regardait d’un air bizarre, ne comprenant rien à ce qu’elle racontait. Kaori réfléchit un moment puis se décida :  

- "Bon d’accord. J’accepte votre affaire, même si je n’ai rien à y gagner. Au moins, je pourrais mener une enquête seule et prouver mes compétences. Et puis, ce n’est pas un fantôme qui ira se plaindre si je me plante. Ca vous dérange si je vais me coucher et qu’on en reparle demain? ", dit-elle en quittant la galerie sans attendre la réponse.  

- "D’accord.", fit-il éberlué par cette tirade et puis d’un ton moqueur, il rajouta : "On ne sait jamais, si je disparaissais pendant la nuit, votre client encombrant aurait disparu."  


ShanInXYZ  (07.12.2021 à 20:35)

Chapitre 4 : Entre rêves et investigation

 

Kaori dormit à poings fermés mais ses rêves furent plus qu’étranges. Elle se vit dans une autre époque. Elle était enfant et il était là, plus jeune, mais c’était bien lui. Elle avait grimpé dans un arbre pour observer ce qui se passait chez ces voisins dont son grand-père lui avait dit de se méfier et lui était tombée dessus lorsqu’il était passé avec son cheval. Il avait ri, elle aussi, ils avaient sympathisé. Kaori se réveilla en sursaut. Ce rêve, se pourrait-il qu’il s’agisse d’un souvenir de Catherine ? Non, ce devait être une coïncidence. Elle décida de ne pas en parler au "fantôme".  

 

Kaori décida de commencer son enquête en fouillant dans les livres de la famille, et elle passa les jours suivants dans la bibliothèque, en compagnie d’Alexander qui surveillait de très près "son détective". Gillian et Peter étaient partis en lune de miel et lui avaient laissé la maison pour elle toute seule. Elle parcourut les différents livres contant l’histoire de la demeure, les registres et tout ce qui avait un petit rapport avec son "compagnon". Les domestiques devaient la prendre pour une folle à discuter avec un interlocuteur invisible à longueur de journée.  

 

Mais, ce qui inquiétait le plus Kaori, était que toutes les nuits, elle se retrouvait dans un autre siècle. Elle rêvait de la vie de cette femme, elle avait assisté à son départ de France après la mort de ses parents, à son retour en Angleterre auprès de son grand-père et à sa fuite quand ce dernier avait été enlevé. Elle s’était enfuie, déguisée en homme et avait fini par retrouver Alex, qui l’avait cachée auprès de lui. Ces souvenirs n’étaient pas les siens et pourtant, tout avait l’air si réel.

 

Elle était plongée dans un ouvrage qui la captivait quand une voix la fit sursauter.  

 

- "Vous ne pouvez pas prévenir quand vous arrivez ? Je vais finir par avoir une crise cardiaque."  

- "Désolé. Je vais essayer de trouver un clairon et ..."  

- "Ça va, pas la peine de vous moquer de moi ..."  

- "Alors, vous avez trouvé quelque chose.", interrogea Alex.  

- "Fils aîné d’une très grande famille, un très bon parti, comme on le disait à l’époque, la plus fine lame d’Angleterre, apparemment de nombreux duels à votre actif, tous gagnants, et officieusement, bien sûr puisque c’était interdit à l’époque, s’est illustré pendant la guerre, plusieurs décorations et un sacré tableau de chasse."  

- "Qu’est-ce que vous racontez ?"  

- "C’est écrit.", je cite, "Très apprécié par la gent féminine, on lui prêtait de nombreuses liaisons."  

- "Ils ont osé mettre ça dans un livre d’Histoire !!"  

 

"Apparemment, me voilà avec l’étalon d’Angleterre", pensa-t-elle en souriant.  

 

- "Mais, c’est complètement faux.", s’insurgea-t-il.  

- "A part ça, vous vous êtes suicidé, parce que vous aviez perdu votre grand amour. Rien de bien intéressant. Vous aviez des ennemis ?"  

- "Il faut vraiment que je vous fasse une liste, parce que ça risque d’être long."  

 

"Ça me rappelle quelqu’un", pensa-t-elle en songeant à Ryô. "Quelqu’un qui aurait voulu se venger, peut-être."  

 

- "Je vous signale que j’ai fait partie des Services Secrets et j’ai déjoué plusieurs complots. Ça fait beaucoup de monde."

- "Il faut bien trouver une piste. On ne peut pas retourner sur les lieux du crime. Quoique ?"  

- "Quoique quoi ?"  

- "Pourquoi vous avoir tué à cet endroit ?"  

- "Parce que c’est à cet endroit qu’on a retrouvé le corps de Catherine."  

- "Comment s’est-elle noyée ?"  

- "Elle était sur un navire qui ralliait la France. Il y a eu une tempête, le vaisseau n’a pas résisté. On n'a retrouvé aucun survivant."  

- "Pourquoi n’était-elle pas avec vous ?"  

- "Parce que son frère l’avait emmenée de force pour l’empêcher de m’épouser. Le temps que je les rattrape, il était trop tard. Son corps a été rejeté sur la rive, elle était belle, on aurait dit qu’elle dormait."  

 

Soudain, Kaori eut comme une vision. Elle était étendue sur le sable, le visage blafard. Soudain, un homme s’approcha en hurlant. C’était Alex, il la prit dans ses bras et pleura en implorant le ciel de ne pas lui prendre son amour. Elle sursauta quand Alex la ramena à la réalité en lui demandant si elle allait bien.  

 

- "Tout à coup, vous êtes devenue pâle, vous êtes sûre d’aller bien ?"  

- "Oui, c’est un simple étourdissement."  

- "Vous êtes sûre ?"  

 

Alex n’était pas convaincu, cela faisait plusieurs nuits qu’il l’observait pendant son sommeil. Elle avait le sommeil agité et il aurait donné cher pour savoir de quoi elle rêvait.  

 

- "Mais oui, à propos pourquoi son frère l’a fait enlever ?"  

- "C’est une longue histoire ..." 


ShanInXYZ  (11.12.2021 à 17:11)

Chapitre 5 : Les vieilles histoires de familles

 

A la demande de Kaori, Alex décida alors de raconter son histoire.  

 

- "Il y avait une vieille querelle entre nos deux familles. Les Milsome et les Graysmark ne pouvaient pas se supporter. Ça remontait à plusieurs générations et je vous avouerai que je n’ai jamais su la raison de cette discorde et je suis quasiment sûr que mon père non plus."  

- "Les Milsome ?"  

- "Oui, la famille maternelle de Catherine. Son grand-père était le Comte de Milsome, et bien sûr, entre mon père et lui, ce n’était pas le grand amour. Depuis l’enfance, on nous apprenait à haïr l’autre famille."

- "Mais, Catherine s’appelait Barmont, c’est bien ce que vous m’aviez dit ?"  

- "Oui, ça, c’est une autre histoire. Je vous explique brièvement. Elle était la fille du Marquis de Barmont, il était français, et sa grande erreur fut d’avoir volé sa fille chérie au Comte. Eux aussi, tout les séparait puisqu’il était français et qu’à l’époque, ce n’était pas l’entente cordiale entre les deux pays, mais ils s’aimaient et Elisabeth, la fille du Comte s’est enfuie avec lui. Je ne vous raconte pas le scandale à l’époque. Finalement, ils se sont réconciliés quelques années après et le Comte avait deux petits enfants, Catherine et son frère, Daniel."  

- "Donc, au milieu de tout ça, vous êtes tombé amoureux de Catherine."  

- "Au début, nous étions seulement amis."  

- "Avec la querelle entre vos familles ?"  

- "Disons que nous ne leur avons pas demandé leur avis. Quand j’ai rencontré Catherine pour la première fois, c’était une enfant et moi je n’avais que quelques années de plus. Elle espionnait le manoir perché sur un arbre et elle m’est tombée dessus quand je suis passé avec mon cheval. C’était plutôt original comme rencontre, nous nous sommes tout de suite bien entendus et nous sommes devenus amis, tout en le cachant à nos familles respectives."  

 

Kaori resta songeuse un instant, c’était la scène de son tout premier rêve. Puis, elle continua l’interrogatoire.  

- "Je croyais qu’on vous avait appris à les haïr ?"  

- "On voit que vous me connaissez mal. J’étais une tête brûlée, comme on dit. Je me fichais de tout et surtout des traditions, et si ça pouvait énerver mon père, c’était encore mieux."  

- "Vous ne vous entendiez pas ?"  

- "Comment ? Ce n’est pas marqué dans votre livre ? J’étais le diable en personne !"  

- "Pourquoi ça ?"  

- "Parce que j’ai tué ma mère."  

- "Comment ça !?", fit Kaori éberluée.  

- "Ma mère est morte en me mettant au monde, et mon père ne pouvait pas me regarder sans penser à elle. Je lui rappelais sans cesse ce souvenir, et puis, les gens disaient que c’était un signe du malin, que je n’apporterais que le malheur."  

- "Pour un enfant, ça doit être très dur."  

- "Un peu, mais je me suis vite rendu compte que je faisais peur à tout le monde et j’ai décidé de ne rien faire pour démentir cette rumeur idiote, j’étais sûr d’être tranquille."  

- "Et Catherine n’avait pas peur de vous ?"  

- "Catherine !! Un vrai garçon manqué, tout ce qu’on lui interdisait de faire, elle le faisait, alors rencontrer le diable en personne ... Quelle aventure ! D’autant qu’elle s’est vite rendue compte que tout ça n’était que des histoires. C’est pour cela que nous sommes devenus amis."  

- "Et comment les choses ont changé ?"  

- "Quand ses parents sont morts dans un accident, elle est venue vivre avec son grand-père. C’est à cette période que nous nous sommes rencontrés, nous étions amis et passions des heures ensemble, mais nous étions enfants. Plus tard, son grand-père l’a envoyée faire des études, le mien en a fait autant d’ailleurs. Et quand je l’ai revue, elle n’était plus la petite fille que je connaissais. C’était une jeune fille, et j’ai vite compris que je ne pourrais plus la considérer comme une soeur, alors je suis parti pour Londres. Je savais qu’elle m’en voudrait, mais je n’avais pas le droit de l’aimer. On nous l’aurait interdit."  

- "Je croyais que vous vous fichiez de cette vieille querelle."  

- "Oui, mais les autres, non. Il ne se serait agi que de mon père, je m’en serais fichu, mais son grand-père, lui, ne l’aurait jamais accepté. Il y avait déjà eu le scandale avec sa fille. Je ne pense pas qu’il aurait apprécié qu’un Graysmark s’intéresse à sa petite-fille. Le Comte de Milsome n’était pas quelqu’un à qui on s’attaquait sans y laisser des plumes. Je n’avais pas peur de lui, mais je n’avais pas envie d’infliger tout ça à Catherine, d’autant que si moi j’étais sûr de l’aimer, je pensais que pour elle, j’étais seulement un ami. Je ne pouvais pas rester à ses côtés et lui mentir. J’ai préféré couper les ponts avec elle."  

- "Et alors ?"  

- "Quelques années ont passé et je suis rentré dans les services secrets. J’enquêtais sur un complot quand un malheur arriva à Milsome Park, la demeure des Milsome. J’ai eu vent d’une attaque, mais je suis arrivé trop tard. Le manoir avait été détruit, les domestiques tués et le Comte avait disparu ainsi que Catherine. Après avoir cherché des indices, je suis rentré à Londres pour qu’on ne se rende pas compte de mon absence. J’étais en pleine enquête et mon rôle était celui d’un joyeux noceur qui ne pensait qu’à s’amuser et à faire la fête, ce qui me permettait d’enquêter avec discrétion dans la haute société. A mon retour, Bradford, le majordome, m’a indiqué qu’un jeune homme avait voulu me parler et qu’il l’avait flanqué dehors, pensant que c’était un mendiant."  

- "Je ne comprends pas ?"  

- "Moi non plus, sur l’instant. J’invitais donc mon coéquipier, Max, à boire un cognac dans le bureau avant de se quitter, quand en rentrant dans la pièce, ce dernier m’indiqua que j’avais de la visite. Apparemment, il s’agissait du jeune homme dont avait parlé Bradford et quand je m’approchais de lui mon sang ne fit qu’un tour, j’étais fou de rage, et je me mis à hurler."  

- "Mais pourquoi ?"  

- "C’était Catherine déguisée en homme. Elle avait réussi à s’échapper, et ne sachant pas où se cacher, elle était venue chez moi. J’étais fou. Une jeune fille seule sur les routes. Elle avait risqué sa vie, mais c’est là qu’elle vida ses poches : une épée, deux pistolets, trois couteaux. Max resta bouche bée pendant cinq minutes, voyant l’arsenal qu’elle transportait. Il était surpris de découvrir cette étrange jeune femme armée jusqu’aux dents."  

- "Il y a de quoi !"  

- "Mais, il finit par admettre qu’avec tout ce qu’elle transportait sur elle, elle avait de quoi se défendre ou tout au moins de faire peur à un assaillant."  

- "Plutôt zen, votre ami.", fit Kaori, amusée.  

- "Max ! Le parfait dandy, mon meilleur ami, que rien n’étonnait, toujours prêt à se battre pour la bonne cause. Donc, après un moment d’étonnement, voir Catherine armée de la sorte, pour lui, c’était parfaitement normal, d’autant qu’elle le conforta dans son idée quand elle me rappela qu’elle savait parfaitement se servir de tout cet attirail. Son père lui avait appris l’escrime et moi, pauvre idiot, je lui ai appris à tirer au pistolet. J’aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour-là, ça m’aurait évité bien des soucis.  

- "Lesquels ?"  

- "Qu’elle se mêle de mes affaires. Par exemple, déjouer un complot."  

- "Mais pourquoi ?"  

- "Parce que son grand-père avait découvert quelque chose et que c’est pour cela qu’on l’avait enlevé. Catherine voulait donc trouver le coupable, mais on la cherchait, afin de forcer le Comte à parler. C’est pour cela qu’elle m’avait rejoint. Personne n’aurait pensé qu’une Milsome irait trouver refuge chez un Graysmark."  

- "Vous aviez donc deux complots sur les bras."  

- "Au début, c’est ce qu’on pensait, mais en fait ..."  

- "En fait, il s’est avéré que vous traquiez la même personne."  

- "Catherine avait blessé un des ravisseurs à la main, sans voir son visage car il était masqué, mais elle l’avait entendu parler. Il avait dit : "Elle veut qu’on la lui ramène aussi, sinon le vieux ne parlera pas.""  

- "Alors, vous avez caché Catherine. Comment avez-vous fait le rapprochement ?"  

- "Doucement, je ne l’ai pas cachée. D’ailleurs, cela aurait été impossible. Au début, je voulais l’envoyer en France vers son frère, mais elle a refusé catégoriquement. Elle voulait mener son enquête, et retrouver son grand-père, avec ou sans mon aide, donc je me suis dit qu’il valait mieux que je l’aide. Je pouvais ainsi l’avoir à l’oeil. Pour cela, il fallait donc qu’elle aille dans la bonne société, mais sans chaperon avec deux célibataires, c’était impensable. C’est là que Max a eu l’idée du siècle. On l’a fait passer pour ma femme, le meilleur moyen pour que personne ne la prenne pour une Milsome.  

- "Il avait des idées intéressantes, votre ami. Quel meilleur moyen que la promiscuité pour se découvrir un grand amour ? Il avait compris pour vous et Catherine, n’est-ce pas ?", fit Kaori moqueuse.  

- "Ça va, on dirait Max. Je ne rentrerai pas dans les détails concernant ce qui est d’ordre privé entre Catherine et moi."  

- "Bon, ça va, je n’ai rien dit. C’est quoi la suite non censurée ?"  

- "Donc, nous avons continué notre enquête et lors d’une soirée, Catherine vit l’homme à la cicatrice, John Mac Pherson, le type que l’on soupçonnait depuis un moment avec Max, sauf qu’on n'imaginait pas qu’il avait un supérieur et que ce dernier puisse être une femme."  

- "Vos deux complots ne devenaient qu’un, mais que soupçonniez-vous, au fait ?"  

- "Un attentat contre La Reine."  

- "En effet, c’était important, et alors comment avez-vous coincé les coupables ?"  

- "Ça a été assez compliqué, d’autant que nos comploteurs avaient de la ressource et ils ont trouvé le moyen de faire arrêter mon père pour trahison, sous prétexte qu’il avait été trouvé dans les grottes de cette demeure au moment même où s’y trouvait des contrebandiers. Il avait été arrêté parce que l’un des contrebandiers avait des documents confidentiels sur lui."  

- "Eh bien, vous aviez de sacrés ennemis. Ils tentaient de vous arrêter, en impliquant votre père. Vous n’aviez plus aucun crédit auprès les services secrets. Très malin."  

- "Exactement, mais cela impliquait que nous étions proches et qu’en plus ils avaient quelqu’un dans le même service que moi sinon, comment expliquer les documents ?"  

- "Et alors, vous vous en êtes sortis comment ?"  

- "Catherine a suggéré que je renie mon père publiquement. Personne n’ignorait notre désaccord, ça pouvait marcher, donc avec Max, nous avons joué le jeu. Ce que j’ignorais, c’est que pendant ce temps, Catherine irait à la prison et qu’elle ferait échapper mon père."  

- "Elle a fait quoi ?"  

- "J’étais dans mon bureau avec Max, nous discutions de ce qui se disait au quartier général des services secrets, quand un coup retentit à la fenêtre. J’allais voir et découvris Catherine en train d’escalader la grille, elle me tendit la main pour que je l’aide à finir de grimper et je lui indiquais qu’il existait des portes, mais elle rétorqua qu’elle n’était pas seule et que son compagnon ne pouvait pas entrer par la porte. Je me penchais donc par la fenêtre et c’est là que je vis mon père, souriant comme un gamin qui vient de bien s’amuser. Quand je vous disais qu’elle m’en faisait voir."  

- "Donc, elle a fait évader votre père."  

- "Oui, et lui, était aux anges. Il me raconta comment après avoir pénétré dans l’enceinte de la prison, sous prétexte d’apporter des vivres ou de la lecture aux prisonniers, elle avait réussi à parvenir jusqu’à lui. Elle lui avait donné un couteau pour qu’il la prenne en otage et quand un soldat avait voulu leur tirer dessus, elle avait sorti un pistolet de dessous sa jupe et blessé ce dernier, avant de s’enfuir et de courir jusqu’à la maison."  

- "Et quand il a su qui elle était, il a réagi comment ?"  

- "Elle lui avait tout raconté et contrairement à ce que je pensais, il s’en fichait comme de sa première chemise. S’il n’avait pas été marié, il l’aurait épousée."  

- "Il s’était remarié ?"  

- "Ah oui, j’avais oublié, voyant mes agissements désinvoltes, il avait décidé de se remarier et de ce mariage est né mon frère Mickael, l’ancêtre de Peter."  

- "Pour un amoureux inconsolable, votre père était plutôt pragmatique. Dire que vous avez dû endurer son rejet et lui, il s’est remarié."  

- "Je sais, mais c’était comme ça à l’époque !"  

- "Pfff ! Ben, c’est compliqué chez vous les histoires de familles."  


ShanInXYZ  (18.12.2021 à 17:43)

 

Chapitre 6 : Le coffret d'argent

 

Kaori avait attrapé un méga mal de crâne en essayant de bien comprendre tout ce que lui racontait Alex, mais ça faisait un peu trop pour la journée et elle décida d’aller se coucher malgré son appréhension des rêves. Elle avait hâte de connaître l’épilogue de cette histoire de complot qui la mènerait peut-être à l’assassin, mais là, elle était vraiment trop fatiguée et elle s’endormit comme une souche à peine avait-elle posé la tête sur l’oreiller.  

 

Pendant ce temps là, au Japon, Ryô qui pensait être tranquille, avait accepté un rendez-vous professionnel avec Saeko (on se demande bien comment elle l’a persuadé de venir) sans savoir de quoi il en retournait vraiment, ce qui l’énervait encore plus maintenant qu’il y réfléchissait. Elle lui avait donné rendez-vous au Cat’s Eye afin qu’il rencontre une amie à elle qui avait quelques soucis pour retrouver une personne. Tout en se rendant là-bas, il marmonnait.  

 

- "Elle me prend pour la brigade des personnes disparues ou quoi ? Quoique, si son amie est pas mal, je pourrais peut-être m’arranger pour …"  

 

Il ne finit pas sa phrase qu’une massue tombée du ciel lui colla le nez au trottoir.  

 

- "Eh ! Mais ça sort d’où cet engin ? Ne me dites pas que Kaori a un sixième sens et qu’elle peut maintenant m’envoyer des massues à distance, c’est pas juste …".  

 

Il pénétra dans le café et tenta un éventuel plongeon vers Miki, afin de voir si une autre massue apparaîtrait, mais manque de bol, c’est un plateau qu’il se prit dans la figure… Saeko entra avec une jolie jeune fille et il se releva aussi sec comme si de rien n’était et avec son sourire le plus charmeur, il prit la main de la fille pour se présenter.  

- "Ryô Saeba, pour vous servir. Demandez, je suis tout à vous."  

- "Ryô, arrête ton cirque. On n'est pas là pour s’amuser.", intervint Saeko.  

- "Dommage !", fit-il avec un regard en coin vers la jeune fille.  

- "Ryô ! Ça suffit !", hurla Saeko, "Nous avons du boulot et c’est assez compliqué, donc tu écoutes et tu nous dis ce que tu en penses."  

- "Ok, mais j’espère que ce n’est pas encore un de tes plans foireux."  

- "Oh non, Monsieur Saeba, je vous assure, que Saeko n’a rien à voir là-dedans, mais ne sachant pas vers qui me tourner, je lui ai demandé conseil."  

- "Et comme d’habitude, qui c’est qu’elle appelle, c’est moi ! Bon alors, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?"  

- "Je vous explique, je m’appelle Tamara et je suis ce qu’on pourrait appeler une chasseuse d’objets d’art."  

- "Vous voulez dire une voleuse ?", rétorqua-t-il pendant qu’une libellule passait devant Tamara.  

- "Mais non, je fais des recherches et je retrouve des objets disparus depuis des siècles, une sorte d’archéologue, mais pas le genre Indiana Jones. Moi, c’est beaucoup plus tranquille, je cherche dans des bouquins, je fais des recoupements et c’est tout."  

- "Oups, désolé, déformation professionnelle ! Et alors ?"  

- "Eh bien, j’ai récemment trouvé ceci dans une vente aux enchères."  

 

Elle sortit de son sac, un objet enveloppé dans du papier, qui s’avéra une fois découvert, être un magnifique coffret à bijoux en argent massif.  

- "Sacrée découverte, il doit y en avoir pour une fortune."  

- "Sûrement, mais ce n’est pas mon problème."  

- "Ah, et quel est donc votre problème ?"  

- "C’est ce que j’ai trouvé à l’intérieur."  

- "Et vous avez trouvé quoi ? Un cadavre ?", fit-il moqueur devant la taille de l’objet et le ridicule de la situation.  

- "Non, j’ai trouvé un document, une sorte de testament et j’ai bien peur qu’il ne s’agisse d’une malédiction."  

Ryô la regarda, puis regarda Saeko.  

- "C’est une blague, c’est ça ?"  

- "Mais pas du tout.", intervint Tamara, "Ce document parle d’un meurtre. Apparemment, c’est la femme du meurtrier qui l’a écrite pour soulager sa conscience. Suite à cela, les générations de cette famille ont été frappées par une sorte de malédiction qui amena le nom de famille de la personne ayant perpétré le meurtre à l’extinction."  

- "Comment cela ?"  

- "Les personnes qui se sont vu léguer ce coffret ont apposé leur nom sur le document et il s’avère qu’il s’agissait toutes de femmes, de la même famille qui se le transmettaient de génération en génération, comme une sorte de travail de mémoire, ce qui indiquerait qu’il n’y a jamais eu que des descendantes féminines donc le nom du meurtrier n’a pas été perpétué."  

- "Et vous voulez que je vous aide à mettre un mâle digne de ce nom dans la famille, c’est ça ?", répondit un Ryô triomphant.  

Saeko et son amie tombèrent à la renverse sous une nuée de corbeaux.  

- "Ryô, sois un peu sérieux !", répondit Saeko, "Tu n'es vraiment pas possible."  

- "Ben quoi ? Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?"  

- "Trouver les descendantes de cette famille et peut-être leur faire découvrir la vérité afin que la malédiction disparaisse."  

- "Ridicule !"  

- "Mais non, c’est très sérieux. Depuis que j’ai ce coffret, j’ai assisté à des phénomènes bizarres et je pense qu’il faut faire quelque chose."  

- "Dis-moi, Saeko, tu te rends compte que cette histoire remonte à des siècles et que la plupart des protagonistes sont déjà morts depuis belle lurette. Que veux-tu donc que je fiche dans cette histoire ? Ce n’est pas ma branche, SOS fantômes, ce n’est pas mon truc !"  

- "On ne t’a jamais demandé de trouver des fantômes, on te demande de trouver quelqu’un de cette famille, s’il en reste et de lui remettre le coffret, ce n’est pas bien compliqué."  

- "Et je fais comment ? Je demande à ma boule de cristal, peut-être ?"  

- "Tu ne vas pas me dire que le grand Ryô Saeba n’est pas capable de trouver une personne qui serait descendante de cette famille, d’autant qu’à coup sûr c’est une femme."  

- "Ouais, et qu’est-ce que j’y gagne ?"  

- "Ma reconnaissance éternelle.", essaya Saeko.  

- "Loupé, mauvaise pioche, tu sais très bien, ce que je veux."  

- "Bon, très bien, si tu y arrives, je te promets de ..."  

- "De ...", fit Ryô impatient.  

- "De ne pas raconter cet entretien à Kaori quand elle reviendra."  

- "Sale peste ! Tu sais ce que tu peux en faire de ton coffret, ma chère Saeko ?"  

- "Monsieur Saeba, je vous paierai bien.", intervint Tamara, "C’est très important pour moi et je suis prête à mettre le prix."  

- "Travailler pour de l’argent, ça te changera un peu, non ?", le nargua Saeko.  

- "Bon, je vais essayer de voir ce que je peux trouver, mais je ne suis pas généalogiste, donc je ne promets rien, d’autant qu’apparemment votre meurtrier était français."  

- "Si tu trouves, je pourrais peut-être faire un petit effort, mon petit Ryô.", fit Saeko d’un ton mielleux.  

- "Compte sur moi pour te le rappeler !", dit-il tandis qu’il attrapait le coffret et quittait le café.  

 

Il rentra chez lui et posa le coffret sur la table du salon, se demandant bien comment il allait se dépatouiller de cette nouvelle embrouille de Saeko. Il faut dire qu’elle a le chic pour le mettre dans des situations impossibles, mais là c’était le pompon …. Il ouvrit le coffret, déplia le document et le parcourut rapidement. Donc, le mari de cette femme, par cupidité, avait tué plusieurs personnes, et cela avait, d’après elle, maudit la famille à jamais et elle racontait toute l’histoire afin que ses descendantes en tirent une leçon et que ce fait soit un jour connu.  

- "Eh ben, mon vieux Ryô", se dit-il pour lui-même, "tu t’es encore fait avoir. Et si Kaori l’apprend, elle va te tuer. Comment je vais faire moi ?", dit-il en fermant le coffret. Il remarqua alors des lettres gravées sur le coffret, "C.B.". "Peut-être les initiales de la propriétaire ...", fit-il peu convaincu. "Mais, pourquoi je me laisse toujours embobiné par cette Saeko ?"  

 

Il s’allongea sur le canapé songeur et finit par s’endormir et pendant son sommeil, il fit un rêve étrange. C’était la nuit, il était sur le bord d’une falaise. Soudain, il entendit crier et s’était retourné pour se retrouver face à un assaillant sans visage, mais dont le couteau étincelait. Il évita le coup, désarma son adversaire en faisant tomber le couteau. L’arme tomba dans le précipice, mais l’homme continua le combat. Ils étaient trop près du bord et dans un mouvement brusque, il tomba de la falaise. Il se voyait tomber dans le vide, quand il se réveilla en sursaut.  

 

- "Bon sang, quel cauchemar ! J’espère que ce n’est pas un rêve prémonitoire.", fit-il pour se rassurer, avant de se lever et de rejoindre son lit où il serait sûrement mieux pour dormir, mais les rêves n’avaient pas l’intention d’en rester là et cette nuit-là, il rêva d’une femme, une femme avec de longs cheveux noirs de jais. Il avait l’impression de la connaître, et pourtant ce n’était pas une ancienne conquête parce qu’elle portait des vêtements d’une autre époque. En plus, elle n’était pas japonaise, mais il était sûr d’une chose, cette femme voulait lui dire quelque chose mais quoi !  

 


ShanInXYZ  (30.12.2021 à 20:54)

Chapitre 7 : Comment faire pour enquêter en Europe sans prendre l'avion ?

 

Dans l’appartement de Shinjuku, une sonnerie retentit et réveilla le pauvre Ryô qui venait juste de parvenir à s’endormir. Il avait rêvé toute la nuit de cette fille aux cheveux noirs, elle lui était si familière, mais qui était-elle ? Il verrait ça plus tard, car la sonnerie de la porte remit ça une nouvelle fois et il n’avait qu’une envie, assommer le crétin qui venait de le réveiller.  

 

Il se leva pour constater que son visiteur n’avait pas attendu qu’il vienne ouvrir puisqu’il se trouvait déjà au milieu du salon, les mains dans les poches et sifflotait tranquillement.  

- "Mick… Tu peux me dire pourquoi tu viens me réveiller aux aurores ?"  

- "Ah, tu es là ? Je me suis permis d’entrer comme tu ne répondais pas. Dis-donc, tu as une de ces têtes ! Tu as fait la java toute la nuit ? Tu aurais pu penser à moi !"  

- "Non, je n’ai pas fait la… et puis d’abord, en quoi ça te regarde ?"  

- "Tu n'es pas sorti ? Alors qu’est-ce que tu as foutu ? Tu as une tête à faire peur. Tu as pleuré toute la nuit parce que Kaori est partie ?  

- "Non, espèce d’andouille. Je n'ai pas dormi, c’est tout."  

- "A cause de Kaori", insista son ami.  

- "Tu n'as pas bientôt fini, je m’en fiche de Kaori, elle fait ce qu’elle veut."  

- "Mais oui, bien sûr, je vais te croire."  

- "Arrête, sinon tu vas passer par la fenêtre. Il ne faut pas me chercher le matin et encore moins, si j’ai mal dormi, pigé ? Alors dis-moi ce que tu fous là et fiche le camp que je puisse retourner dormir."  

- "Saeko."  

- "Décidément, et elle veut quoi cette fois ?"  

- "Rien, elle m’a juste dit que tu enquêtais sur un truc pour elle et j’avais envie de savoir dans quel plan foireux elle t’a encore entraîné."  

- "Tu ne peux même pas imaginer. Au fait, tu sais combien de temps il faut pour aller en France en bateau ?"  

Mick vit passer des libellules.  

- "Quoi ? Tu es sûr que tu n'as pas bu ?"  

- "Non. Figure-toi que je dois trouver quelqu’un dont les ancêtres étaient français et je ne sais pas comment. Il faut que je me débrouille, mais le meilleur moyen est sûrement d’aller sur place."  

- "Qui te dit que cette personne vit toujours dans le pays de ces aïeux ?"  

- "Ce n’est pas faux, mais alors comment je fais ? Tu connais quelqu’un en Europe ?"  

- "Non, enfin si, mais toi aussi, tu la connais."  

- "Qui ça ?"  

- "Kaori, idiot, c’est bien là-bas qu’elle est partie !"  

- "Oui, au mariage d’une amie."  

- "Ben, tu appelles Kaori et tu lui demandes de mener l’enquête."  

- "Tu rigoles, tu veux qu’elle m’assassine quand elle apprendra que Saeko est dans le coup ?"  

- "Tu n'es pas obligé de lui dire. Parle-lui simplement de la cliente qui paie... Quoique, évite aussi le mot 'cliente'"  

- "Donc, tu suggères que je demande à Kaori d’enquêter sur place en lui indiquant qu’on sera bien payé. C’est une idée, et pendant ce temps, je m’occuperai de la cliente.", fit-il rêveur ... "Mais, je ne sais pas où la joindre.", constata-t-il dépité.  

- "Tu ne sais même pas où elle est exactement ? Mais quelle andouille !"  

- "Mais, Eriko doit le savoir, puisqu’elle était dans le coup du mariage.", fit Ryô d’un air de conspirateur, "Et Eriko, elle, j’ai son numéro de portable."  

- "Bon, je te laisse. Bonne chance, mon vieux."  

 

Eriko était en train de préparer son futur défilé sur Paris. En effet, les contacts avaient été plus qu’enthousiastes pour son talent et ils avaient organisé un défilé pour la faire connaître.  

Soudain, son téléphone se mit à sonner, elle vida le contenu de son sac à main sur la table et finit par le trouver et décrocha.  

 

- "Salut, Eriko chérie !"  

Une libellule passa devant elle.  

- "Ryô ! Tu es bien la dernière personne que je m’attendais à avoir au bout du fil. Pourrais-je savoir ce qui me vaut l’honneur d’un appel de ta part ?"  

- "Eh bien, j’ai besoin d’un tout petit service de ta part."  

- "Lequel ?"  

- "Tu ne saurais pas où je pourrais trouver Kaori ?"  

- "Nous y voilà, et pourquoi faire, je te prie ?"  

- "C’est pour le boulot."  

- "Le boulot, tu veux plutôt dire le ménage et la cuisine, c’est ça !", fit-elle hors d’elle.  

- "Mais non, on a du travail et j’ai besoin de ma partenaire.", fit-il d’un ton outré afin d’ajouter, "Pour la cuisine et le ménage, on verra quand elle rentrera."  

- "Tu te fous de moi, je te jure que ça va chauffer, Ryô. Continue à te moquer de Kaori et je te jure que tu subiras mon courroux."  

- "Pff, qu’est-ce que tu pourrais bien me faire ?", fit Ryô moqueur.  

De la fumée commençait à sortir par les oreilles de Eriko, elle était hors d’elle et elle se mit à insulter Ryô. Ce dernier éloigna le téléphone de son oreille quand il vit surgir du combiné une paire de ciseaux géants.  

- "Ecoute-moi bien, Ryô Saeba. Tu as intérêt à mieux te conduire avec Kaori, sinon je te préviens que l’Etalon de Shinjuku ne sera bientôt plus que l’Eunuque de Shinjuku, un titre beaucoup moins glorieux !"  

Une bande de corbeaux atterrit sur le crâne de Ryô qui hallucinait. Kaori et ses massues et maintenant Eriko et une paire de ciseaux géants, il avait vraiment peur cette fois, et se nota pour lui-même de ne jamais rencontrer les copines d’école de Kaori. Qui sait ce qu’elle pouvait cacher comme folles furieuses !  

- "Ryô, tu m’as entendue ?", s’égosillait Eriko dans le téléphone.  

Ce dernier repoussa avec précaution les ciseaux dans le combiné et lui répondit.  

- "J’ai entendu et j’ai vu, mais je t’assure que c’est pour une enquête. J’ai des choses à vérifier en Europe et comme Kaori est là-bas, j’ai pensé qu’elle pourrait ..."  

- "Désolée, Ryô. Elle a déjà du travail !"  

- "Comment ça du travail ? En Europe ! Elle travaille sans moi !"  

- "Je ne peux rien te dire de plus. Je l’ai eue au téléphone avant-hier car elle devait me rejoindre à Paris et elle m’a dit que finalement elle restait encore un peu chez Gillian pour aider un cousin de son mari."  

- "Un cousin, mais c’est qui ce mec ?"  

- "Alors là mon vieux, je n’en sais rien, mais si ça te tracasse, tu n’avais qu’à réagir avant, sombre idiot ! Si tu la perds pour de bon un jour, tu n’auras plus que tes yeux pour pleurer sur ta bêtise."  

 

Sur ce, elle lui raccrocha au nez, contente de son effet. Elle avait un peu enjolivé l’affaire, mais ça ne ferait pas de mal à Ryô de cogiter un peu….  

 

De son côté, Ryô était abasourdi, Kaori travaillait en Europe pour un homme…. Il savait plus quoi en dire…. Il réfléchit un bon moment à toutes ces informations, mais que pouvait-il faire, il était si loin d’elle…  

 

Il décida d’oublier les paroles d’Eriko, il avait une affaire en cours, et il devait trouver un moyen de la régler, mais…. Il faut bien le dire Ryô était fou de rage, sa Kaori était avec un homme, et puis qui c’était ce mec ? Pourquoi Kaori travaillait pour lui ? C’était quoi ce boulot ?  

 

Il finit par sortir, il avait besoin de prendre l’air….  


ShanInXYZ  (01.01.2022 à 20:09)

Chapitre 8 : A travers les âges

 

Kaori dormait bien, on peut même dire qu’elle faisait une super grasse matinée, puisqu’on était en plein milieu de l’après-midi, quand une voix la réveilla.  

- "Allez, debout ! On a du boulot !"  

- "Vous ne pouvez pas me laisser dormir, ça fait des siècles que vous êtes mort, vous n'êtes plus à une heure près."  

- "Désolé, Kaori, mais j’ai besoin de vous. Ça va, votre tête ? Je vous aurais bien apporté une aspirine, mais je peux à peine faire bouger un objet, alors."  

- "Ça va.", dit-elle en soulevant la couette, "C’est juste que votre histoire est un peu compliquée à ingurgiter."  

- "C’est vrai que pour vous, les mœurs de mon époque doivent passer pour archaïques, mais c’était comme ça. Je vous le concède, c’est un peu rébarbatif à écouter, mais j’essaierai d’être plus clair pour la suite, moins chiant !"  

- "Quel langage, si votre père vous entendait !", fit-elle en souriant.  

- "Et si mon père vous voyait, vous croyez qu’il ferait quoi ?"  

- "Que voulez-vous dire ?"  

- "Un pantalon, une chemise et vos cheveux courts, ce n’était pas vraiment ça à mon époque. Vous auriez provoqué un scandale."  

- "C’est ce qu’on appelle le choc des cultures, mais je vous signale que votre dulcinée le faisait bien. Elle ne suivait pas l’étiquette et c’est pour cela que vous l’aimiez, n’est-ce pas ?"  

- "Sûrement, il n’y en avait pas deux comme elle.", fit-il avec un sourire.  

- "Bon, vous me laissez m’habiller, et je vous rejoins dans la bibliothèque."  

- "D’accord !" et il disparut.  

 

Kaori s’habilla et pensa à sa nuit. Si elle était aussi crevée, c’est parce qu’elle avait rêvé de nouveau. Cette fois, il y avait un combat, des coups de feu, mais ce n’était pas très clair, mais inutile d’en parler à son "client". Elle descendit, mais fit un crochet par la cuisine pour trouver de quoi manger. Elle rejoignait la bibliothèque quand le téléphone sonna. Elle décrocha et eut la surprise d’avoir Eriko au bout du fil.  

- "Salut Eriko, alors ton défilé ? Ça avance ?"  

- "Euh, oui, mais ce n’est pas pour cela que je t’appelle. Devine qui m’a appelée."  

- "Je ne sais pas moi, un grand couturier !"  

- "Non, idiote. Ryô."  

- "Ryô t’a appelée !"  

- "Oui ! Figure-toi qu’il avait besoin de toi pour un boulot, mais je l’ai envoyé sur les roses. Tu as bien le droit à des vacances, surtout que je soupçonne fortement que son fameux boulot était cuisine et ménage, même s’il a nié."  

- "Ryô t’a appelée ...", répétait Kaori.  

- "Mais oui, et pour le faire cogiter, je lui ai dit que tu travaillais déjà pour quelqu’un d’autre, un homme. Il était vert. Encore un peu, et tu le récupéreras à point ma chérie. La jalousie commence à pointer son nez, j’en mettrais ma main à couper."  

- "Tu lui as dit quoi !"  

- "Ne t'inquiète pas. Il était un peu abasourdi, mais ça ne lui fera pas de mal. Bon, je dois te laisser, amuse-toi bien !"  

Cette dernière raccrocha et Kaori resta songeuse l’appareil encore à la main.  

- "Ryô", répéta-t-elle encore étonnée par ce que venait de lui dire Eriko.  

- "C’est qui ce Ryô, votre petit-ami ?"  

Elle sursauta en entendant la voix d’Alex derrière elle.  

- "Euh, non, c’est mon partenaire."  

- "On ne dirait pas, vu votre tête."  

- "Ça ne vous regarde pas. Tout ce qui doit vous intéresser, c’est comment vous êtes mort, alors mêlez-vous de vos histoires."  

- "A mon avis, vous avez les mêmes soucis que moi côté sentimental."  

- "Ryô est mon coéquipier et c’est tout, il n’y aura jamais rien entre nous, compris !"  

- "Si vous le dites !"  

- "Bon alors, faisons le point.", continua Kaori, en pénétrant dans la bibliothèque et en s’installant derrière le bureau.  

- "C'est-à-dire ?"  

- "Je vais essayer de mettre au clair tout ce que vous m’avez raconté, donc vous êtes mort !"  

- "Vous êtes forte comme détective !", fit-il moqueur.  

- "Ça suffit, vous êtes mort et votre fiancée aussi, mais elle, par accident, donc son dossier est clos, du moins concernant sa mort. Vous faisiez partie des Services Secrets, avec votre ami Max, vous soupçonniez un complot contre la Reine, et Catherine y a mis son grain de sel, ce qui vous a permis de trouver l’un des comploteurs, sauf qu’ils vous surveillaient de très près puisque que votre père a été arrêté afin de vous mettre des bâtons dans les roues. Jusque là j’ai bon."  

- "C’est plus clair, en effet."  

- "Quant à Catherine, comme vous me l’expliquiez, ce n’était pas le genre jeune demoiselle en détresse et elle vous rendait dingue dans tous les sens du terme."  

- "Très drôle !"  

- "Après que s’est-il passé ?"  

- "Mon père s’est caché en tant que valet dans la maison et on a continué l’enquête."  

- "Et finalement vous avez tout résolu ?"  

- "Oui, en enquêtant ici, dans les caves du manoir. Ça faisait belle lurette que les Graysmark ne faisaient plus de contrebandes. C’était donc un coup monté, mon père s’est fait avoir comme un bleu en venant voir ce qui se passait dans ses caves."  

- "Ca faisait belle lurette, vous voulez dire que par le passé, votre famille…"  

- "A fait de la contrebande comme toutes les familles vivant sur les côtes, mais nous étions plus connus pour nos faits d’armes, notre dévouement à la couronne. J’ai de nombreux ancêtres qui se sont illustrés pendant les guerres, d’autres pendant la rébellion, peu de gens peuvent se vanter d’avoir "L’âme d’argent" comme ancêtre."  

- "Qui ça ?"  

- "Pauvre ignorante ! "L’âme d’argent", la plus fine lame d’Angleterre, qui aida le Roi Charles à reprendre son trône à Cromwell."  

- "L’âme d’argent, ça me dit quelque chose, j’ai dû le lire dans votre biographie."  

- "C’était aussi mon surnom, en hommage à mon ancêtre, je l’utilisais quand j’étais dans les services secrets."  

- "Donc, votre ancêtre était un royaliste rebelle, et il a aidé le Roi à reprendre son trône. Dites donc quand vous me disiez que vous alliez faire simple… Qu’est-ce que vous avez ?", lui demanda-t-elle en voyant qu’il réfléchissait  

- "Je me rends compte subitement d’une chose qui maintenant me paraît surprenante."  

- "Laquelle ?"  

- "L’ennemi juré de mon ancêtre s’appelait aussi Mac Pherson."  

- "Les guerres se font de génération en génération avec vous."  

- "Non, le premier n’avait rien à voir avec le second, il n’avait pas d’enfant, il avait juste un cousin, Renald Densham."  

- "Une coïncidence ?"  

- "Je ne crois pas. Le traître dans les services secrets, s’appelait Renald Densham et était le cousin de Mac Pherson."  

- "Qu’est-ce que vous essayez de me dire ?"  

- "J’ai l’impression d’avoir revécu la vie de mon ancêtre, la guerre en moins, tous les personnages de l’histoire étaient là."  

- "Ouh là, je sens que je vais encore avoir un mal de crâne."  

- "Mon ancêtre s’appelait Alexander, ça pourrait paraître une coïncidence vu que dans les familles on reprend souvent les mêmes prénoms, mais sa mère est morte à sa naissance, son père s’est remarié et il a eu un second fils qui s’appelait Mickael. Alexander était le chef d’un camp rebelle avec son meilleur ami, Maxwell, et ils combattaient Mac Pherson, l’homme qui régissait le comté pour Cromwell. Au milieu de tout ça, il a rencontré sa future épouse, la fille d’une famille noble dont le grand-père avait été arrêté pour trahison. Elle s’était déguisée en homme pour combattre parmi les rebelles et sa famille ne pouvait pas supporter celle d’Alexander."  

- "Ne me dites pas qu’elle s’appelait Catherine !"  

- "Tout juste. Comment ai-je fait pour ne pas faire le rapprochement ?"  

- "Continuez, bon sang, que s’est-il passé ?"  

- "Et alors, ils ont combattu, il y a eu une grande bataille, Catherine a sauvé le Roi que Mac Pherson voulait tuer mais il la blessa, il allait l’achever quand mon ancêtre le tua d’une balle en plein cœur. Mais, le cousin de Mac Pherson l’attaqua et après une lutte acharnée au cours de laquelle Densham tira dans le genou d’Alexander, ils tombèrent tous deux d’une tour."  

- "Ils sont morts ?"  

- "Non, enfin, sur le coup, c’est ce que ses amis croyaient. Maxwell retrouva Catherine et la cacha chez les Graysmark avec l’aide de Mickael qui au retour de ses parents la fit passer pour une jeune fille sortant d’un couvent qui s’était trouvée au mauvais endroit. Mais, le père de mon ancêtre ne crut pas à l’histoire et Catherine lui raconta tout. Il fut désespéré d’avoir perdu son fils sans lui avoir dit qu’il l’aimait, mais il eut une seconde chance puisque ce dernier ne tarda pas à réapparaître avec Maxwell. Il était blessé, mais bien en vie. Les deux familles se réconcilièrent et Alexander et Catherine se fiancèrent."  

- "Pas de noyade à l’horizon !"  

- "Non, son frère était un peu réticent au début, mais après quelques péripéties, il accepta la décision de sa sœur."  

- "Donc, l’histoire ne se finit pas de la même façon. Ils ont donc vécu heureux."  

- "Oui, mais avant cela, ils avaient un autre ennemi qui rôdait. Lors d’une réception pour fêter le retour du Roi, mon ancêtre jouait les gardes du corps, il avait donc confié sa fiancée à son meilleur ami. Quand cette dernière aperçut Renald Densham dans les jardins, Catherine et Maxwell eurent juste le temps d’emprunter des armes dans un bureau avant de retrouver l’homme prêt à assassiner le Roi. Catherine tira sur lui et il manqua sa cible, mais les robes de soirées n’étaient pas pratiques pour le combat et il prit Catherine en otage. Maxwell ne savait pas quoi faire, Densham se sentait vainqueur quand il sentit une douleur entre ses omoplates, il se retourna et crut voir un fantôme car il était persuadé d’avoir tué Alexander et il s’écroula sur le sol. Alexander et Catherine se marièrent, mais le Roi qui avait été mis dans la confidence fit de mon ancêtre son Commandant de la Garde Royal et de Catherine, la dame de compagnie de la Reine. Autant dire qu’ils n’étaient pas au bout de leurs aventures, mais ils ont vécu une belle vie ensemble."  

- "Et alors quel est le point commun avec votre histoire ?"  

- "Nous avons trouvé Mac Pherson chez sa maîtresse, Lady Anthonia Stevens, il a blessé Catherine et je l’ai tué…"  

- "D’une balle en plein cœur."  

- "Exact. Ensuite, son cousin voulut continuer son œuvre et Catherine le blessa avant qu’il ne tire sur la Reine. Il la prit en otage devant Max qui se trouvait impuissant et je l’ai tué également. Vous savez comment."  

- "Je savais que je baignais dans le paranormal, mais là c’est trop bizarre."  

- "A qui le dites-vous ? Je ne comprends plus rien.", fit Alex en se prenant la tête.  

- "D’autant que s’ils sont tous morts. Ce n’est pas une personne du complot qui vous a tué, donc ma thèse de la vengeance, c’est loupé."  

- "Il doit bien y avoir une solution et puis pourquoi ce parallèle entre moi et mon ancêtre ? Je ne comprends pas, qu’est-ce que ça veut dire ?"  

- "Vous voulez une aspirine ?", fit Kaori essayant d’être drôle, mais voyant qu’il était trop préoccupé, elle lui dit : "Ecoutez demain, j’irai à Londres fouiller dans tous les dossiers disponibles. On trouvera peut-être une solution.". Elle se voulait rassurante, mais elle ne savait plus quoi en dire…  


ShanInXYZ  (08.01.2022 à 16:45)

Chapitre 9 : Les amants

 

Ryô avait complètement laissé tomber son histoire de coffret, il écumait les bars pour oublier Kaori. Il avait un mauvais pressentiment. Il finit par rentrer après plusieurs jours de beuveries et s’écroula au petit matin sur son lit. Et la femme aux cheveux noirs revint à nouveau. Cette fois, ce qu’il vit lui fit peur. Cette femme qui le hantait était allongée sur une plage, elle s’était noyée, mais quand il approcha pour la regarder le visage de Kaori se superposa au visage de la jeune femme, il se réveilla en sueur …  

Il avait tellement bu qu’il finit par mettre ça sur le compte de l’alcool et se rendormit… Plus tard un autre rêve plus particulier lui parvint, ce qu’il ne savait pas c’est qu’à Londres ...  

 

Après plusieurs jours de recherche sans succès dans les archives, Kaori était épuisée. Elle n’avait pas revu Alex, depuis qu’il s’était rendu compte que sa vie et celle de son ancêtre avaient de nombreuses similitudes …  

 

Elle s’écroula sur son lit ne demandant qu’un sommeil réparateur mais cette nuit-là, fut tout aussi troublante que les autres, elle rêva qu’elle se trouvait dans cette chambre mais pas à la même époque, qu’il était là dans la même pièce, ils venaient de se disputer parce qu’il voulait qu’elle quitte l’Angleterre, qu’elle rejoigne son frère en France. Elle était hors d’elle comment pouvait-il lui ordonner de partir, son grand-père était encore prisonnier, elle ne voulait pas partir tant qu’il serait en danger.  

Et puis elle ne voulait pas quitter Alex, elle l’aimait depuis toujours, elle savait bien que ce n’était pas réciproque, qu’il la prenait pour une gamine. Ils criaient chacun leur tour pour imposer leur décision depuis un bon moment quand elle leva la main pour le gifler, il captura sa main et l’attira contre lui.  

Ils se dévisagèrent un long moment et Alex l’embrassa. Catherine avait rêvé de cet instant tant de fois, elle découvrit des sensations intenses. Le baiser se fit plus pressant et Alex la serra un peu plus contre lui. Catherine passa les bras autour de son cou. Alex suspendit son baiser pour la contempler, il la désirait, elle aussi en avait envie. Alors, elle prit l’initiative et l’embrassa de nouveau, il poussa un gémissement et la prit dans ses bras pour la porter sur le lit.  

Il entreprit de lui ôter sa chemise, dénudant sa peau. Catherine trembla légèrement, aucun homme ne l’avait jamais vue ainsi, mais elle savait qu’Alex était celui qu’elle voulait. Il couvrit ses seins de ses mains et il les caressa de son pouce avant d’en prendre un dans sa bouche pour le titiller, Catherine remuait sous lui haletante, elle tendit les mains pour lui enlever sa chemise à son tour, elle voulait sentir sa peau contre la sienne. Alex continua son exploration et fit courir ses lèvres sur le ventre de Catherine jusqu’à la ceinture de son pantalon, il défit le ceinturon et fit glisser le vêtement sur les fines cuisses de Catherine.  

Il s’agenouilla entre ses jambes, déposa de petits baisers sur son ventre et à l’intérieur de ses cuisses puis entama une douce caresse. Catherine était submergée de sensations incroyables, et découvrit grâce à ses caresses expertes ce qu’elle pensait être le summum du plaisir. Elle n’en pouvait plus.  

Alex se redressa et la regarda de ses yeux emplis de désir, Catherine savait à quoi il pensait. Ils n’étaient pas mariés. S’ils allaient plus loin, sa réputation serait perdue à jamais, mais qu’était-ce par rapport au souvenir de son amour qui resterait à jamais en elle ? C’était peut-être son unique chance de goûter à ce bonheur qu’elle attendait depuis si longtemps. Elle tendit les bras vers lui, elle ne voulait pas qu’il s’arrête.  

Il se pencha alors sur elle et l’embrassa passionnément, à la fois tendre et sauvage. Il renouvela ses caresses, de plus en plus expertes, il voulait que cette nuit soit aussi inoubliable pour elle que pour lui.  

Il fut le plus tendre des amants et quand il la fit sienne, ce fut une apothéose, son cœur battait à tout rompre. Catherine était submergée par des vagues qui déferlaient en elle, de plus en plus fortes. Un raz de marée l’emporta jusqu’aux sommets de l’extase et même plus… Et dans un même élan, elle cria son nom. Leur amour était comme suspendu dans le temps, ils étaient comme deux moitiés qui venaient de se réunir.  

 

Kaori se réveilla en sursaut, ce n’était pas possible. C’était trop réel, elle avait vraiment fait l’amour avec cet homme. C’est à ce moment de sa réflexion qu’elle se rendit compte de la présence d’Alex dans sa chambre.  

- "Qu’est-ce que vous faites ici ?"  

- "Peu importe, de quoi avez-vous rêvé ?"  

- "Ça ne vous regarde aucunement."  

- "Oh que si, vous avez crié mon nom durant votre sommeil, j’aimerais bien savoir pourquoi ?"  

- "Sans doute un cauchemar."  

- "Vous voyez des choses dans vos rêves, quoi ?", dit-il énervé.  

- "Je ne sais pas, j’ai l’impression que je revis des évènements auxquels elle a participé."  

- "De quoi avez-vous rêvé ?"  

- "De son enfance, de sa famille, de votre rencontre, de batailles…"  

- "Vous êtes en liaison avec elle, et vous revoyez sa vie ?"  

- "Je ne pense pas, c’est trop réel, trop intense, on dirait que ce sont ses souvenirs, mes souvenirs."  

- "C’est impossible…"  

- "Tout ce je sais, c’est que ce n’est sûrement pas des visions."  

- "Qu’avez-vous vu à l’instant ?"  

- "Vous, enfin… plutôt nous."  

- "Comment ça ?"  

- "J’ai rêvé de nous, dans cette même pièce. Essayez de vous souvenir, vous ne pouvez pas avoir oublié cette nuit là. "  

Alex se souvint alors de ce qui s’était passé, ici même, un soir qui était bien loin maintenant et poussa un juron. Enfin, il finit par s’arracher à ses pensées.  

- "Vous avez vu quoi exactement ?"  

- "A votre avis ?"  

- "Vous m’avez vu avec Catherine en train de …"  

- "Non, c’est ce que j’essaie de vous expliquer, j’étais dans le feu de l’action, j’étais elle."  

- "Je ne comprends plus rien.", dit-il en levant les bras au ciel, "Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’elle vous fait vivre sa vie ou que vous êtes elle ?"  

- "Comment voulez-vous que je le sache ? Je ne suis pas voyante."  

- "Voyante, mais oui, c’est ça, il faut qu’on en ait le cœur net."  

- "De quoi parlez-vous ?"  

- "Vous avez entendu parler de régression sous hypnose."  

- "Vous plaisantez, je ne vais pas me rendre chez un charlatan pour qu’il me fasse croire que je suis la réincarnation de Cléopâtre."  

- "Je connais quelqu’un qui pourrait nous aider."  

- "Quelqu’un d’encore vivant ?"  

- "Très drôle. Votre amie a organisé une soirée l’année dernière, une soirée spiritisme, et la voyante qui est venue m’a entendu me moquer d’elle, elle a failli avoir une attaque puis remise de son choc, on a discuté un petit peu. Bien sûr, elle n’en a rien raconté à votre amie, de peur qu’on la prenne pour une folle."  

- "Je ne suis donc pas la seule à vous avoir vu ?"  

- "Non, elle pouvait seulement m’entendre, elle ne m’a jamais vu."  

- "Bon, je crois qu’on n’a pas trop le choix. Où est-ce que je peux trouver cette personne ?"  

- "Elle travaille à Londres. Peut-être dans l’agenda de votre amie."  

 

Kaori se leva, prit une robe de chambre et alla feuilleter le répertoire près du téléphone.  

- "J’espère qu’elle l’a rangée à V comme voyante, sinon on n’a pas fini.", dit-elle en découvrant la taille du répertoire. "Je vous préviens si elle s’appelle Irma ou Mme Soleil, je refuse de la contacter. Ah, je crois que je la tiens. Julia, entre parenthèse il est inscrit "la voyante". Le prénom vous dit quelque chose ?"  

- "Je crois bien que c’est ce prénom. Appelez-la."  

- "A deux heures du matin, bien sûr. Vous ne voulez pas que je convoque l’armée aussi juste au cas où."  

- "Il faut qu’on sache, que diable !"  

- "Je suis d’accord, mais cela attendra bien demain matin."  

Sur ce, elle reprit la direction de son lit en lui signifiant bien qu’il avait intérêt à aller fréquenter une autre chambre que la sienne.  

 

Dès le lendemain, Alex tira Kaori du lit pour qu’elle appelle la fameuse Julia. Après avoir pris le temps de s’habiller et de déjeuner, juste histoire de l’énerver, elle prit le téléphone, mit le haut-parleur et appela Julia. Elle lui expliqua qu’elle avait entendu parler d’elle par Gillian et voulait savoir si elle connaissait quelque chose dans la régression, les vies antérieures. La femme répondit qu’elle ne pratiquait plus et qu’elle ne voulait plus qu’on l’importune avec l’au-delà.  

- "Dites-lui que c’est important, et que nous ne pouvons faire appel qu’à elle.", intervint Alex.  

- "Qui a parlé ? Je connais cette voix ...", demanda Julia.  

- "C’est moi, Julia. Vous vous souvenez à la soirée de Gillian Anderson ? A cause de moi, vous avez failli avoir une attaque."  

- "Si je m’en souviens, vous parlez d’un souvenir ! Et vous auriez besoin de moi, pour quoi faire ?"  

- "Parce que la jeune femme à laquelle vous venez de parler peut me voir, et a des rêves étranges. Nous voudrions en savoir plus, vous êtes la seule à pouvoir nous aider."  

- "Laissez-moi la matinée et j’arrive.", dit-elle sans hésiter avant de raccrocher.  

- "Je ne lui ai même pas donné l’adresse.", constata Kaori.  

- "Elle n’en a pas besoin."  

 

Après le déjeuner, ils entendirent une voiture s’arrêter en trombe devant la maison, une jeune femme rousse, habillée d’une façon plus qu’excentrique en descendit et se précipita à l’intérieur. Le majordome n’eut pas le temps de l’accueillir ni de l’annoncer qu’elle déboulait dans le salon où se trouvait Kaori.  

 

- "Vous l’avez vu ? Comment est-il ?"  

- "Si vous tenez à ce point à savoir à quoi je ressemble, Julia, vous n’avez qu’à monter voir la galerie de portraits à l’étage.", intervint Alex, "Ce n’est pas pour cela que j’ai besoin de vous."  

- "Toujours aussi direct, vous arrivez à le supporter ?", demanda-t-elle à Kaori.  

- "Bien obligé, il ne me lâche plus."  

- "Ça suffit, Julia. Etes-vous capable de faire une régression ?"  

- "J’aimerais d’abord que vous m’expliquiez pourquoi."  

- "Parce que cette jeune femme, me voit et rêve de choses qui se sont passées à mon époque. Au début, je pensais qu’elle avait un don psychique, mais maintenant ce qu‘elle voit est trop réel pour que ce soit de simples visions."  

- "Très bien, vous avez déjà fait de l’hypnose ?", demanda-t-elle à Kaori, "Il faut savoir que certaines personnes y sont réfractaires."  

- "Je n’ai jamais essayé et j’avoue que cela me fait un peu peur."  

- "Allongez-vous sur ce sofa pendant que je ferme la pièce afin de ne pas être dérangés."  

Elle tourna la clé dans la serrure et tira les rideaux et revint vers Kaori.  

- "Vous allez fermer les yeux et écouter ma voix. Nous allons faire un voyage dans votre subconscient afin de vous rappeler d’événements de votre petite enfance et ensuite, si ça marche, nous essayerons vos vies antérieures."  


ShanInXYZ  (10.01.2022 à 20:18)

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