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On ne choisit pas sa famille

Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ 

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On ne choisit pas sa famille

 

Beta: Nanou/Emilie1905

 

Note de l’auteur : J’utilise les noms des personnages originaux et pas ceux français. Les personnages de City Hunter appartiennent à Tsukasa Hojo, les autres personnages et en particulier la famille Harrington sont ma propriété car venant d’une de mes histoires originales.

 

Présentation des personnages de City Hunter :

 

Ryô Saeba (Nicky Larson) : Nettoyeur numéro un du Japon, connu sous le nom de City Hunter, il a un don exceptionnel pour le tir. Amateur de jolies femmes, il n’accepte que de travailler pour des clientes. Il faisait équipe avec Hideyuki Makimura (Tony Marconi), le frère de Kaori (Laura) avant qu’il ne soit assassiné. Il a promis à son ami de veiller sur sa sœur et tient cette promesse comme une interdiction d’avoir des sentiments pour elle. Seul rescapé d’un accident d’avion lorsqu’il était enfant, il a été élevé par des mercenaires en pleine guérilla et ne connaît pas sa véritable identité.

Kaori Makimura (Laura Marconi) : Partenaire de Ryô depuis la mort de son frère, même s’il fait tout pour la faire fuir. Elle a le cœur sur la main mais quand Ryô se met à draguer les clientes, ses colères sont phénoménales et il termine le plus souvent écrasé sous sa massue.

Saeko Nogami (Hélène Lamberti) : Flic japonaise, ancienne partenaire d’Hideyuki Makimura qui sait user de ses charmes pour que Ryô accepte de l’aider en lui promettant des “coups”, promesse qu’elle ne tient jamais. C’est également une redoutable combattante.

Reika Nogami (Rackel) : Sœur de Saeko et ancienne flic, elle devient détective privée après la mort de son ancien partenaire, elle a installé son agence dans l’immeuble voisin de City Hunter.

Mick Angel (Robert Harrisson) : Tueur à gages, ancien partenaire de Ryô quand il vivait aux Etats-Unis. Engagé pour tuer Ryô, il renonce à sa mission pour ne pas faire de peine à Kaori dont il est tombé amoureux, ce qu’il paiera très cher. Son comportement est assez similaire à celui de Ryô.

Umibozu (Mammouth) : Ancien mercenaire, ami et rival de Ryô. Aveugle à cause d’une blessure infligée par Ryô dans le passé, il s’est retiré puis devient gérant du café Cat’s Eye.

Miki (Mimi) : Ancienne mercenaire, compagne d’Umibozu. C’est lui qui l’a formée, elle est la patronne du café Cat’s Eye.

Kazue Natori (Christelle Martin) : Ancienne cliente de Ryô, elle est chimiste et a perdu son fiancé, assassiné, d’abord amoureuse de Ryô, elle décide d’assister le Doc dans sa clinique pour rester proche de Ryô et tombe amoureuse de Mick quand il est blessé grièvement.

Doc (Professeur) : Médecin qui tient une clinique clandestine et vieil ami de Ryô, qu’il a connu très jeune. Il était médecin dans le camp des mercenaires qui l’ont reccueilli enfant, il lui a donné le surnom de Baby Face.

Sayuri Tachiki (Claudia Carmelot) : Journaliste qui vit aux Etats-Unis, elle est la sœur biologique de Kaori.

Hideyuki Makimura (Tony Marconi) : Ancien flic devenu l’équipier de Ryô. Frère adoptif de Kaori, même si cette dernière ignore la vérité.

Shin Kaïbara (pas d’équivalent dans l’anime) : Père adoptif de Ryô et dirigeant de l’Union Teope.

 


ShanInXYZ  (03.04.2022 à 17:42)
Message édité : 28.10.2022 à 18:12

Note de l'auteur : Suite de La vérité vient du passé, j'ai commencé d'écrire cette fanfiction en 2005 et je l'ai terminé en 2012.  J'espère que ça vous plaira, bonne lecture :)

Chapitre 1 

Après bien des désagréments, Ryô et Kaori, avaient fini par s’avouer leur amour, non sans mal. C’est le moins qu’on puisse dire. Et ils s’étaient enfin mariés. Pour la plus grande joie de leurs amis, qui n’avaient pas compris comment un tel miracle avait pu s’accomplir, mais le résultat était là, City Hunter, c’était désormais un couple, et qui plus est un couple explosif.

 

Cela faisait déjà plusieurs mois, que nos tourtereaux étaient mariés et malgré le fait de sentir Kaori tout contre lui dans le lit, Ryô avait du mal à s’habituer à ce bonheur. Pourtant il n’y renoncerait pour rien au monde. Désormais, il pouvait se faire un peu moins de soucis quant à sa sécurité car elle se battait comme personne. Ce qui en avait surpris plus d’un d’ailleurs, mais c’était leur secret, et il ne dirait rien. De toute façon, il n’était pas sûr qu’on le croie.

 

La seule chose qui importait c’est qu’il puisse se réveiller chaque matin avec son ange blotti dans ses bras. Elle était tellement belle et il avait l’impression qu’elle embellissait de jour en jour. Il ne se lassait pas de la regarder. Comment avait-il pu résister aussi longtemps à cette sorcière qui l’avait envoûté dès leur première rencontre. En fait, il y avait de la magie dans leur histoire, une malédiction les séparait mais son ange les avait sauvés et désormais rien ne les séparerait.

 

Il était en pleine contemplation quand l’objet de son attention s’éveilla avec un doux gémissement, elle le regarda droit dans les yeux avec un petit sourire narquois. Il lui sourit sachant à quoi elle pensait. Elle se redressa et le forçant à s’allonger sur le dos, elle l’embrassa passionnément. Il apprécia fortement ce tendre échange au réveil et la plaqua à son tour sur le lit pour répondre plus avidement à son baiser.

 

On peut dire que leur relation avait drôlement changé. Ils ne passaient pas une nuit l’un sans l’autre que ce soit dans la chambre de Ryô, qui étaient désormais la leur, ou que ce soit pour une mission. Elle était son ombre et lui la sienne.

 

Leur vie continuait tranquillement entre repos et clients, et le comble c’est que Ryô acceptait même les clients hommes. Certains en étaient tombés de leur chaise la première fois qu’ils l’avaient appris. Mais Ryô ne voulait plus que Kaori ressente la précarité à cause de ses fantaisies. De plus il pensait de plus en plus souvent à sa future famille, et il fallait bien faire des économies pour le cas où elle s’agrandirait. Il rêvait de voir déambuler des mini-Kaori et des mini-Ryô dans l’appartement. Ça l’amusait beaucoup rien que d’y penser.

 

Ce qui amusait le plus Kaori, par contre, c’était le nouveau comportement de Ryô avec Saeko. Quand ils travaillaient pour elle, cette dernière tentait toujours de lui proposer quelques coups en échange de ses services, mais tout ce qu’il faisait c’était de lui tendre leurs notes de frais. Saeko en tombait à la renverse, car elle commençait vraiment à douter de son charme et Kaori était morte de rire. Après tant d’années, elle avait enfin sa petite vengeance sur l’inspectrice séductrice qui menait Ryô par le bout du nez, mais désormais, l’étalon de Shinjuku était à elle.

 

Sinon, leur vie n’avait pas beaucoup changé, Ryô continuait à sauter sur quelques jeunes femmes dans la rue, histoire de ne pas ternir sa réputation mais aussi histoire de taquiner sa chère moitié. Il adorait la faire enrager, mais elle savait bien que ce n’était que du cinéma et rien que pour lui faire plaisir, elle lui balançait des massues « Arrête de faire l’andouille, chéri ! » ou encore « T’as pas bientôt fini de faire l’idiot, mon amour ! ».

 

Pour ceux qui voyaient seulement les massues écraser le pauvre Ryô, rien n’avait changé mais pour les plus observateurs, c’était amusant de voir les petites phrases qu’elle écrivait sur ses massues désormais.

 

Quoiqu’il en soit, nos amoureux avaient fini par se lever après un gros câlin, et étaient descendus prendre leur petit déjeuner. Enfin c’était peut-être plus un déjeuner vu l’heure tardive, en tout cas ils ne se lâchaient pas une seconde, c’est bien simple ils devaient être collés à la super glue.

 

Ils discutaient de l’affaire qu’ils venaient de terminer. Ils avaient dû protéger un top-modèle, qui était menacé de mort par un détraqué. Ce dernier croyait qu’elle lui appartenait et ne supportait pas de la voir s’exhiber dans les magazines ou devenait fou quand il la voyait avec ses petits amis. Elle vivait un enfer et n’en pouvait plus ; elle avait donc fait appel à City Hunter sur les conseils de Saeko.

 

La protection n’avait pas été de tout repos, d’autant que la jeune femme avait un peu craqué pour Ryô. Après tout, à cause de ce malade, elle n’osait même plus sortir avec un homme, mais avec son garde du corps, après tout, elle s’était dit que c’était une bonne idée. Elle changea vite d’avis quand Kaori, lui mis les points sur les « i ».

 

Pour faire simple, « ôte tes sales pattes de mon mec, sinon c’est moi qui te règle ton compte » ou un truc dans le genre. En tout cas, Ryô s’amusait beaucoup à ce jeu-là, il ne faisait rien pour encourager les clientes, et il ne leur sautait pas dessus mais si une avait le malheur de s’intéresser à lui, attention les dégâts !

 

Bon, il faut bien avouer, que quand le client était un homme, il agissait de la même façon, d’autant que Kaori, paraissait de plus en plus sexy et ça le rendait fou, de voir tous ces mecs la reluquer ainsi. Plus d’un s’était pris un coup de coude mal placé juste pour l’avoir regardé d’un peu trop près. Bref, ils avaient fini par coincer le pervers, lui avaient foutu une sacrée trouille et l’avaient livré à Saeko, pieds et poings liés. Tout en laissant la facture à cette dernière.

 

Ils se remémoraient donc cette affaire quand Kaori réagit. Elle demanda à Ryô s’il savait quand Saeko avait l’intention de les payer pour cette affaire. Il lui rétorqua que la jolie top-modèle devait venir le payer personnellement. Elle lui jeta un regard tueur, tout en sachant qu’il se moquait d’elle. Il ajouta, tout en lui prenant la main pour y déposer un baiser, que Saeko ferait un virement dans la semaine et Kaori sourit.

 

Soudain on sonna à la porte. Kaori venait de ramasser les restes du petit-déjeuner et se dirigeait vers la cuisine. Ryô se dirigea vers la porte et cria à Kaori, que peut-être leur dernière cliente avait changé d’avis et venait le remercier chaleureusement.

 

Il ouvrit la porte et avant qu’il ait le temps d’apercevoir la personne qui se trouvait derrière, il sentit un objet qui arrivait dans son dos à grande vitesse. Il se pencha juste à temps sur le côté et vit passer une massue marquée « Quand tu auras fini de dire des âneries ! » qui alla s’encastrer dans le mur du couloir.

 

A côté de la massue se tenait une personne qui avait apparemment réussi à l’éviter également car il était penché sur le côté, occupé à regarder avec des yeux exorbités la massue qui se trouvait à 5 cm de sa tête. Sans prendre la peine de le regarder plus, Ryô se tourna vers la cuisine afin de signaler à Kaori, qu’elle avait failli assommer leur visiteur.

 

Kaori sortit de la cuisine affolée, tout en lui demandant qui c’était, avec un air anxieux. C’est vrai qu’assommer un visiteur, surtout si ça pouvait être un client potentiel, c’était drôlement embêtant !

 

Ryô regarda de nouveau vers la porte et découvrit un jeune homme blond, de dos, cette fois-ci. Ryô ne parvenait pas à l’identifier, car ce dernier ne pouvant détacher ses yeux de l’engin qui venait de s’encastrer dans le mur en faisait le tour comme pour l’étudier.

 

Pourtant, il lui paraissait familier. Ce dernier se retourna et fit un sourire à Ryô qui le reconnu aussitôt. Le jeune homme plaisanta en disant que ce n’était pas passé loin mais Ryô ne parlait plus, il se demandait plutôt ce que faisait cette personne sur son paillasson.

 

Devant le silence de Ryô, Kaori s’approcha afin de voir qui elle avait failli assommer. D’autant plus que la voix qu’elle avait entendue lui disait vaguement quelque chose. Elle regarda dans le couloir et compris le silence de son mari.


ShanInXYZ  (03.04.2022 à 17:47)
Message édité : 25.09.2022 à 01:41

Chapitre 2 

 

En effet, l’homme qui se tenait dans le couloir, était son petit frère. Ce dernier ne le savait pas, enfin, n’était pas censé le savoir. Alors qu’est-ce qu’il pouvait bien faire devant leur porte…..

 

  • Bonjour, fit le jeune homme tout en serrant la main de Ryô, qui fit de même machinalement.
  • Bon… bonjour, répondit Kaori vers qui il se tournait pour lui serrer la main également.
  • Je crois que vous êtes un peu surpris de me voir, non ?
  • En effet, répondit Kaori.
  • Vous vous souvenez de moi, au moins ? fit-il avec un léger doute dans la voix.

 

Kaori faillit tomber à la renverse, comment oublier John Harrington. Au début, il n’était que le cousin du mari de Gillian, une de ses amies, mais ensuite, ils avaient découvert, que la famille de John était en fait celle de Ryô.

 

C’était son demi-frère. Leur père s’était marié 3 fois, deux de ses épouses étaient mortes et il avait eu 4 enfants dont un qui était censé être mort dans un accident d’avion avec sa mère. Ryô en l’occurrence.

 

Quand ils avaient appris ça, Kaori était folle de joie pour Ryô. Mais ce dernier ne se voyait pas imposer à cette famille qui ne l’avait jamais connu, le retour du fils prodigue, d’autant que ce dernier était devenu un tueur. De plus, son père était un Duc et donc toute sa famille était noble, pour lui, ils n’avaient rien en commun et Ryô avait donc décidé de les oublier pour leur bien et peut-être aussi pour le sien.

 

  • Bien sûr qu’on se souvient de vous, John, finit par dire Ryô qui s’était réveillé de son mutisme. Nous sommes seulement un peu surpris de vous voir, ça fait des mois que l’on s’est rencontré et tout d’un coup on vous retrouve devant notre porte.
  • Ah oui, bien sûr, je comprends ! répondit John.
  • Que nous vaut cette visite, demanda Kaori en l’invitant à entrer.
  • C’est…Comment dire…. Professionnel ! finit par lâcher le jeune homme.
  • Comment cela ? fit Ryô en refermant la porte derrière lui.
  • Au fait, c’est quoi le nom de votre agence, demanda John sans répondre à la question de Ryô. Je ne vous ai pas trouvé dans l’annuaire, aucun Ryô Saeba ni de Kaori Makimura, je pense donc que vous devez être inscrit sous le nom de votre agence.
  • Notre agence ? fit Kaori d’un ton bizarre
  • Oui, votre agence de détective privé, c’est bien votre métier ? C’est ce que vous m’aviez dit à Paris.
  • Notre agence, bien sûr, fit Kaori, tout en cherchant une excuse valable. On a changé de nom, ça nous plaisait plus, il ne doit pas encore figurer dans l’annuaire, finit-elle par dire.

 

Elle ne pouvait pas lui dire qu’ils ne figuraient nulle part et que le seul moyen de les contacter c’était le tableau à message de la gare.

 

  • Alors, comme ça, vous avez besoin d’un détective, fit Ryô pour changer de sujet.
  • Exactement, répondit John.
  • Vous êtes sûr car vous avez quand même réussi à nous trouver sans avoir nos coordonnées que je sache. Vous êtes plutôt doué, fit-il en souriant.
  • Ce n’était pas trop dur, j’avais la carte de visite de votre amie, Eriko. Vous vous souvenez, elle a fait la robe de mariée de Gillian puis celle de ma soeur. Je l’ai appelée et elle m’a indiqué où je pourrais vous trouver.
  • Eriko, Saeko, y’en a combien d’autres qui vont nous trouver des clients, marmonna Ryô.
  • Comment ? fit le pauvre John qui n’avait pas tout saisi.
  • Ce n’est rien, intervint Kaori, asseyez-vous, fit-elle en lui indiquant le canapé. Je peux vous offrir un café ?
  • Merci, je veux bien fit-il tout en s’installant.

 

Kaori apporta un plateau avec 3 tasses et s’installa avec eux. Elle demanda quelques nouvelles de sa famille par politesse mais le jeune homme reposa sa tasse et se leva pour leur faire face.

 

  • C’est justement à cause d’une histoire de famille que je suis venu vous trouver.

 

Ryô se demandait bien ce qu’il allait leur sortir mais il lui demanda de continuer.

 

  • Eh bien, il s’agit de Susan, ma sœur. Je ne sais pas si vous vous souvenez d’elle.

 

Ils confirmèrent qu’ils se souvenaient parfaitement d’elle et John continua son histoire. Sa soeur s’était mariée il y a 3 mois, et elle était partie en voyage de noces avec Andrew, son mari. Mais ils n’étaient toujours pas rentrés. Ils avaient un mois de retard par rapport à la date prévue de leur retour.

 

Ryô demanda à John, en quoi il pouvait l’aider, car il ne voyait pas où ce dernier voulait en venir.

 

John expliqua qu’il avait suivi leurs traces jusqu’ici, alors que ce n’était pas prévu dans leur itinéraire. Il avait trouvé leur hôtel mais personne dans leur chambre. Toutes leurs affaires étaient dans la chambre mais sa sœur avait disparu.

 

  • Et le marin-pêcheur, fit Ryô se souvenant du surnom donné au marié par John.
  • De même, ils se sont volatilisés et personne ne sait où ils sont. Et comme, leurs affaires sont toujours à l’hôtel, j’ai peur qu’il ne leur soit arrivé quelque chose.

 

Ryô suggéra une escapade amoureuse, sans témoins, afin d’être tranquille.

 

  • Sans papiers et sans argent, j’en doute, Monsieur Saeba.
  • En effet, c’est plus qu’étrange, rétorqua Ryô en se grattant la tête.
  • C’est pour cela que je me suis permis de venir vous voir. Etant détective et vivant ici vous connaissez sûrement mieux le coin que moi. Vous avez sûrement des contacts.
  • Possible, fit Ryô qui s’interrompit car il entendait une drôle de musique.
  • Comment ça, « possible », vous ne souhaitez pas m’aider ? fit John d’un air énervé.
  • Bien sûr que si mais votre pantalon est en train de jouer l’hymne anglais, ça m’a un peu surpris.
  • Bon sang ! C’est mon père, il va vouloir savoir où j’en suis, fit-il d’un air affolé.
  • C’est votre père ? fit Ryô étonné.
  • Oui, je lui ai mis une sonnerie spéciale, comme ça je sais que c’est lui qui appelle.
  • Ah ! Sur le moment j’ai cru que c’était la Reine, fit Ryô d’un ton moqueur.
  • Alors, vous acceptez de m’aider, il faut que je lui dise quelque chose. Déjà, qu’il comptait sur moi pour la ramener, si je lui dis qu’elle a disparu, il va faire une attaque.

 

Ryô regarda Kaori par pure formalité, car il savait bien qu’elle ne refuserait pas d’aider John, d’autant qu’il s’agissait de sa sœur, bien qu’il préfère ne pas y penser. Et il fit signe à John que c’était d’accord, afin que ce dernier puisse répondre au téléphone.

 

Pendant que John expliquait la situation à son père au téléphone, Ryô et Kaori allèrent dans la cuisine pour discuter.

 

  • Tu penses que ça peut être grave ? demanda Kaori.

 

Ryô n’était pas sûr. Mais Susan étant la fille d’un riche Duc anglais, avec beaucoup de relations et d’influence, il était fort probablement qu’il s’agisse d’un enlèvement. Ce qui l’intriguait, c’était le changement de destination, mais ils verraient ça en menant leur enquête.

 

Kaori demanda alors ce qu’ils allaient faire. Ryô répondit qu’il demanderait à Falcon de poser quelques questions et que lui chercherait de son côté.

 

  • Et moi ? Je reste à la maison, pour faire la popote fit-elle d’un ton méchant.
  • Non, toi, tu vas surveiller le petit frère, déjà qu’il y en a une qui a disparu, faudrait pas qu’il y en ait un deuxième.
  • Tu crois vraiment qu’il pourrait disparaître aussi ?
  • On ne sait jamais, vaut mieux être prudent.
  • Bon, ben je vais préparer la chambre d’ami. On va avoir de la compagnie, fit-elle avec une petite moue.

 

Ryô sourit en la prenant dans ses bras pour l’embrasser.

 

  • C’est vrai, qu’on sort juste d’une affaire et qu’on aurait pu rester tranquille tous les deux, mais on ne peut pas le laisser tomber.
  • Je sais, Ryô, et puis la famille ça compte, fit-elle avec un clin d’œil.
  • Chut, fit-il en lui posant un doigt sur les lèvres, il pourrait entendre.
  • Je ferai attention, tu me connais !
  • Oui, justement ! T’as failli lui écraser la tête contre le mur tout à l’heure, heureusement il a réussi à l’éviter. Je me demande bien comment il a fait d’ailleurs.
  • Un réflexe génétique, fit-elle en riant.

 

Il la serra un peu plus contre lui et l’embrassa passionnément. Ils étaient très occupés par leur baiser quand la porte de la cuisine s’ouvrit sur un John, qui, un peu gêné, referma la porte aussitôt. Ryô et Kaori se regardèrent en souriant et le rejoignirent.

 

  • Je suis désolé, fit John vraiment gêné.
  • Ce n’est pas grave, dit Ryô en rigolant, faudra bien vous y habituer, car vous risquez de tomber sur nous assez souvent pendant votre séjour ici.
  • Je vais préparer la chambre d’amis, fit Kaori en pouffant de rire.
  • Comment ça, mon séjour ici, mais j’ai une chambre d’hôtel !
  • Eh bien, vous l’oubliez ! fit Ryô d’un ton catégorique. Nous avons l’habitude d’avoir nos clients sous la main pour mieux les protéger.
  • Pour me protéger, mais je n’ai pas besoin de protection, c’est ma sœur qui a disparu, fit-il d’un ton offensé.
  • Justement, on a assez d’une Harrington dans la nature sans qu’un autre disparaisse aussi !
  • Vous croyez que l’on pourrait essayer de m’enlever ?
  • Il vaut mieux être prudent ! Donc, bienvenue à la maison fit Ryô en s’éloignant vers sa chambre.

 

Pendant, qu’il se préparait pour sortir et récupérait son magnum, Kaori faisait faire le tour du propriétaire à John.

 

Ryô les retrouva dans la chambre. Kaori lui expliquait qu’elle irait récupérer ses bagages à son hôtel et qu’il pourrait s’installer. Ryô passa la tête par la porte et indiqua à Kaori qu’il sortait. Elle le rejoignit dans le couloir, laissant John découvrir son nouveau logis.

 

  • Je te le confie, partenaire, fit-il en caressant la joue de Kaori.
  • T’inquiète pas, je vais le chouchouter, fit-elle avec un clin d’œil.
  • Ouais, mais pas de trop près, fit-il avec un regard de tueur en direction de la chambre où se trouvait John.
  • J’adore quand tu es jaloux, fit-elle en déposant un rapide baiser sur ses lèvres. Puis elle lui dit de faire attention à lui.
  • Tu crois vraiment que j’oublierais de rentrer, avec la déesse du sexe qui m’attend tous les soirs dans mon lit, fit-il avec un air pervers.

 

Kaori vira automatiquement au rouge écrevisse à l’idée que John ait pu entendre ça et lui balança une massue « Tu ne penses qu’à ça ma parole ! » qui l’envoya valdinguer dans le salon. Ryô se releva en rigolant et se dépêcha de filer avant qu’elle ne sorte l’artillerie lourde.

 

John sortit de la chambre, alerté par le bruit mais Kaori lui dit que c’était seulement Ryô qui avait loupé une marche dans l’escalier qui menait au salon. Il la regarda d’un air sceptique mais fit mine d’accepter cette explication.

 

Ensuite elle lui parla de son appel téléphonique. Il dit qu’il avait expliqué la situation à son père et que ce dernier comptait sur eux. Kaori demanda si de son côté le Duc n’avait pas reçu de nouvelles, comme une demande de rançon mais John répondit que non.

 

Il proposa d’aller chercher ses affaires à l’hôtel et Kaori lui dit qu’elle s’en chargerait, qu’il n’avait qu’à faire comme chez lui, elle n’en aurait pas pour longtemps. Mais il préférait l’accompagner, il avait pas mal de bagages. Elle accepta, après tout, elle était son garde du corps, autant le garder sous la main. Elle lui demanda de l’attendre au salon, juste le temps qu’elle aille chercher une veste dans sa chambre. Elle en profita pour récupérer son arme et la plaça dans le holster que Ryô lui avait offert.

 

Durant ce laps de temps, John prit son téléphone et composa un numéro. Il entendit un déclic, et une voix lui demanda en anglais où il en était.

 

  • C’est bon, fit John, je suis dans la place ! dit-il avant de raccrocher aussitôt.

 

Kaori le rejoignit quelques instants après et ils partirent à l’hôtel.


ShanInXYZ  (10.04.2022 à 17:33)
Message édité : 25.09.2022 à 01:44

Chapitre 3 

 

 

Pendant ce temps, Ryô avait rejoint le Cat’s Eye. Il poussa la porte et voyant Miki derrière le comptoir, il se dirigea vers elle telle une fusée. Il lui attrapa les mains, puis d’un air séducteur, il lui proposa de quitter son vilain mari pour connaître la passion avec un vrai homme.

 

Miki lui balança une cafetière dans la figure, hors d’elle.

 

  • Eh, mon cœur, ça va pas, t’as failli m’ébouillanter ! fit Ryô d’un air indigné.
  • Ce serait bien fait pour toi, comment oses-tu me faire des propositions indécentes alors que tu es un homme marié.
  • Mais l’amour n’a pas de barrière, insista-t-il.
  • Ah oui, fit Miki folle de rage, j’en parlerai à Kaori, on verra ce qu’elle en pensera!
  • Tu veux qu’on échange Kaori et Umichou ? Tu es plus coquine que je ne le pensais, Miki, fit Ryô d’un air pervers.
  • T’es complètement malade ! hurla-t-elle en brandissant une deuxième cafetière
  • Au fait, il est où Tête de poulpe, qu’on lui demande son avis ? continua Ryô.
  • Il est parti faire une course, répondit-elle machinalement malgré la cafetière qui menaçait dangereusement au-dessus de la tête de notre pervers national.
  • Dommage, c’est même pas marrant, fit Ryô d’un air boudeur.

 

Il s’assit sagement devant le comptoir, attrapa une tasse, récupéra la cafetière dans les mains de Miki, qui resta un instant les mains en l’air, et se versa un café. Il n’avait plus rien de l’obsédé qui la harcelait 5 minutes avant. Comme si rien ne s’était passé.

 

  • Qu’est-ce que tu racontes ?  fit Miki étonné de son changement de comportement.
  • Ben oui, ça ne sert à rien que je t’embête s’il n’est pas là. Ce n’est pas drôle, fit-il en riant.
  • Tu insinues que tu m’as fait tout ce cirque juste pour énerver Falcon !
  • Ben oui ! Ne te vexe pas, ma chère Miki, mais je suis l’homme d’une seule femme maintenant.

 

Miki en tomba à la renverse suivie d’un escadron de libellules. Ce type était un fou furieux, elle se demandait bien comment Kaori pouvait le supporter.

 

De leur côté, Kaori et John étaient allés à l’hôtel et avaient récupéré les affaires du jeune homme avant de rentrer à l’appartement. Kaori pensait qu’il n’aurait que quelques sacs, mais il avait dans ses bagages deux mallettes dont il avait tenu absolument à s’occuper. Elle n’avait pas insisté, c’étaient peut-être des documents ou des objets de valeurs.

 

Une fois à l’appartement, il s’excusa auprès de Kaori, afin d’aller s’installer et pendant ce temps elle se dirigea vers la cuisine afin de voir s’ils avaient de quoi manger pour le soir. Elle n’avait pas prévu qu’ils seraient trois au dîner, donc autant oublier le repas en amoureux. Heureusement, elle avait fait des courses la veille et malgré l’estomac sur pattes qu’elle avait pour mari, il restait largement de quoi les nourrir pour ce soir. Elle irait au ravitaillement le lendemain, ce qui lui éviterait de laisser John tout seul.

 

Au Cat’s Eye, Ryô en était à sa troisième tasse de café quand Falcon revint les bras chargés de paquets. Miki alla les récupérer tout en lui indiquant qu’il avait un visiteur. Il lui répondit qu’il avait remarqué malgré le fait que ce dernier ne saute pas dans tous les sens comme à son habitude.

 

Il rejoignit Ryô au comptoir et entra directement dans le vif du sujet, à savoir, qu’est-ce que ce dernier voulait savoir. Mais c’était sans compter sur les amusements du jour de Ryô.

 

  • Ça va, Umichou, tu m’as manqué fit Ryô en lui tapant sur l’épaule, enfin pas tant que ça, vu que Miki me tenait compagnie. A mon avis, tu ne connais pas ta femme autant que tu pourrais le croire, si tu savais ce qu’elle m’a proposé, tu en tomberais de ta chaise.
  • Ryô ! hurla Miki.
  • Mais tu me connais, continua Ryô à l’attention de Falcon, et faisant comme s’il n’avait pas entendu Miki. J’ai su résister, elle n’a rien obtenu de moi, je suis un homme marié, moi !
  • Bon, t’as fini de faire l’andouille, répondit Falcon. Dis-moi plutôt ce que tu veux !
  • T’es pas marrant, Tête de poulpe, fit Ryô
  • Tu me trouveras peut-être marrant quand je t’aurai fracassé la tête avec un tabouret, fit le géant.
  • Ça va, si on peut plus s’amuser.
  • Pas au détriment de ma femme, fit Falcon d’un ton bourru.
  • D’accord, j’arrête !
  • Alors qu’est ce qui t’amène ?
  • Eh bien, il me faudrait des infos sur un possible enlèvement.
  • Un « possible enlèvement », tu peux pas être plus clair !
  • Ce n’est pas sûr que ce soit vraiment un enlèvement, deux personnes ont disparu sans laisser de trace.
  • T’as un signalement des personnes disparues ?
  • Britanniques, des jeunes mariés, une jeune femme blonde et un homme aux cheveux bruns. Ils étaient en voyage de noces, mais la case Japon n’était pas prévue dans leur voyage.
  • Ils sont descendus dans un hôtel ?
  • Oui, je ne suis pas encore allé voir mais il ne reste plus que leurs affaires apparemment !
  • Bizarre ton histoire !
  • Je te le fais pas dire, donc si des infos revenaient par hasard à tes oreilles, tu voudras bien m’en faire part.
  • Je vais voir ce que je peux faire. Une dernière question.
  • Laquelle ?
  • Comment tu te retrouves sur ce plan qui m’a l’air plus que foireux.
  • C’est la sœur d’un ami.
  • Un ami que je connais.
  • Non, je ne pense pas, fit Ryô.
  • Très bien, je te tiens au courant, conclut Falcon.
  • Merci, mon vieux, allez je file, je vais voir si je trouve pas quelque chose de mon côté.

 

Ryô quitta le café avec un grand sourire après avoir confié à Falcon que son épouse était tout à fait charmante et qui plus est très chaleureuse avec les clients. Il se hâta de préciser qu’il parlait de sa façon de servir le café et il partit précipitamment voyant que Miki était prête à lui servir une nouvelle cafetière de façon bien chaleureuse.

 

Il se rendit à l’hôtel de Susan et Andrew. C’était un hôtel réputé mais pas un 5 étoiles non plus. Bizarre pour un voyage de noces, surtout pour une famille aisée. Il questionna le maître d’hôtel et l’homme lui confirma qu’ils avaient pris une chambre ici parce qu’ils n’avaient pas trouvé de place ailleurs à cause d’un changement de dernière minute dans leur plan de voyage.

 

Il alla inspecter la chambre, tout était bien rangé, toutes leurs affaires étaient apparemment là. On aurait pu croire qu’ils s’étaient seulement absentés. Ryô inspecta le sac à main de Susan tout en s’étonnant que John ne l’ait pas emporté avec lui. Constatant la disparition de sa sœur, il aurait pu vouloir récupérer ses effets les plus importants mais il avait apparemment préféré se rendre chez eux pour leur confier l’enquête. Il trouvait cette histoire de plus en plus bizarre mais il ne comprenait pas pourquoi.

 

Dans le sac, il trouva le portable de la jeune femme, il consulta rapidement les derniers numéros composés mais aucun ne lui était familier. Un peu normal. Il regarda les sms et là il fit une découverte intéressante. Voilà pourquoi, elle avait changé son itinéraire. C’était tout de même bizarre car si ce message en était la raison, pourquoi son frère disait ne pas être au courant ?

 

Assailli par le doute, il mit le portable dans sa poche et quitta l’hôtel. Il décida de rentrer à l’appartement. Mais il garderait ce qu’il avait trouvé pour lui, il voulait avant tout voir à quel jeu jouait le « petit frère ».

 

Pendant ce temps, dans la cave d’un lieu inconnu, deux personnes étaient solidement attachées dos à dos sur des chaises. Soudain un grincement métallique indiqua que quelqu’un venait de pénétrer dans la pièce. Il s’approcha et la jeune femme blonde releva la tête. Son compagnon ne bougeait pas et elle était inquiète, il avait essayé de la défendre lors de l’enlèvement, il était peut-être blessé. Elle voyait une ombre s’approcher et elle était terrifiée.

 

L’homme s’approcha d’elle et glissa un couteau le long de son cou. Elle frissonna mais parvint à lui demander ce qu’il voulait.

 

  • Ne n’inquiète pas, Querida, ton frère est déjà sur le coup et ton père ne va pas tarder à se pointer. En tout cas, je l’espère pour toi, fit-il en riant.

 

Puis il quitta la pièce et laissa les deux prisonniers dans la pénombre.


ShanInXYZ  (17.04.2022 à 20:33)
Message édité : 25.09.2022 à 01:44

Chapitre 4 

 

Ryô rentra à l’appartement et trouva Kaori dans la cuisine en train de préparer le repas. Il lui demanda où se trouvait John, et elle lui répondit qu’il était dans sa chambre depuis leur retour de l’hôtel.

 

Il lui demanda son avis à propos de John, si elle n’avait pas constaté des choses étranges dans son comportement. Kaori fut surprise d’une telle question et répondit que non. Mais après réflexion, elle pensa aux mallettes. Ryô lui demanda si elle avait une idée de ce qu’elles pouvaient contenir mais Kaori ne pouvait lui répondre, elle n’était pas allée dans la chambre de John et d’ailleurs ce dernier s’y trouvait depuis un bon moment.

 

Ryô avait une expression étrange et Kaori l’interrogea. Il lui expliqua qu’il connaissait la raison pour laquelle Susan était venue au Japon. Il ajouta qu’il avait la désagréable impression que John leur cachait quelque chose mais il ne savait pas encore quoi. Pour l’instant, il avait bien envie d’aller jeter un coup d’œil dans la chambre, histoire de voir ce qu’il fabriquait.

 

Kaori était d’accord mais elle lui suggéra d’être plus subtile. Si Ryô se pointait dans la chambre c’était le meilleur moyen pour que John se méfie encore plus, s’il avait vraiment quelque chose à cacher. Par contre, si elle allait le voir en se comportant en charmante maîtresse de maison, il serait sûrement moins méfiant et elle pourrait jeter un coup d’œil.

 

Ryô sourit. Il était fier de sa Kaori, plus ça allait plus elle l’étonnait. Mais il indiqua qu’il était inutile qu’elle lui fasse le coup de la minijupe pour détourner son attention.

 

Elle rigola et alla récupérer une couverture et un oreiller dans une commode. Puis elle se dirigea vers la chambre et rentra sans frapper, John se retourna surpris et la regarda comme figé. Elle ne fit pas attention à lui et lui dit qu’elle lui apportait de quoi être installé au mieux.

 

Elle se dirigea vers le lit pour déposer tout ça tandis que John tournait sur sa chaise et la suivait du regard. Elle se retourna et il eut droit à un magnifique sourire. Il la remercia et elle lui répondit que c’était normal, que s’il avait besoin de quoi que ce soit d’autre, il n’avait qu’à demander. Il répondit que ça devrait aller et la remercia à nouveau.

 

Elle sourit et lui indiqua que le repas serait bientôt près, avant de quitter la pièce. John la regarda partir et se dit que cette femme était vraiment la « fée du logis » puis il ferma sa mallette et décida de se préparer afin de les rejoindre pour le dîner.

 

Pendant ce temps, Kaori avait rejoint Ryô devant la porte de la cuisine.

 

  • Alors ? fit ce dernier en la voyant revenir. Tu as pu voir quelque chose.
  • Un ordinateur portable et une espèce de machine avec un boîtier numérique. Je n’ai pas vu la deuxième mallette.
  • C’est déjà pas mal, comment tu as fait pour voir tout ça ?
  • Il suffit d’être souriante, il ne m’a pas lâchée du regard. Je ne sais pas si c’est mon charme naturel ou s’il surveillait seulement où j’allais mais j’ai eu tout le loisir de voir ce qu’il y avait sur la table derrière lui.
  • Tu les fais tous craquer ! Mais à quoi ça lui sert ce matériel, à ton avis c’est pour son boulot ?
  • Ça m’étonnerait, il était branché sur le site de la police.
  • Quoi ?! fit un Ryô éberlué.
  • Oui, et à mon avis la machine avec le boîtier c’est pour passer les codes d’accès.
  • J’hallucine, où est passée ma Kaori, j’ai l’impression d’être dans un film d’espionnage !
  • Arrête de dire des bêtises, chéri ! Je crois que ton petit frère ne nous dit effectivement pas tout.
  • Ça je m’en suis rendu compte, fit-il en lui tendant le portable de Susan.

 

Kaori lut le sms et comprit la méfiance de son mari. Effectivement, cette affaire était plus que douteuse. Soudain la porte de la chambre de John claqua, il les rejoignait pour manger. Kaori mit le portable dans la poche de Ryô et lui sauta au cou pour l’embrasser. En arrivant, tout ce que vit John, c’est un couple follement amoureux qui s’embrassait une fois de plus. Décidément, ils ne faisaient que ça à longueur de journée se dit-il en secouant la tête.

 

Ils dînèrent comme si de rien n’était, en parlant de choses et d’autres. Après le repas, Ryô regarda la télé et invita John à se joindre à lui mais ce dernier refusa poliment, il était un peu fatigué, sûrement le décalage horaire. Il rejoignit sa chambre et nos deux tourtereaux attendirent qu’il soit bien en train de dormir pour mettre au point leur plan d’attaque.

 

Visiblement, d’après le message sur le mobile de Susan, elle avait été attirée au Japon. A priori, c’était un des membres de sa famille qui lui avait envoyé le message, mais cela pouvait très bien être un piège. Ce qui expliquerait que John ne soit pas au courant.

 

Mais ce dernier était tout de même bizarre, que cachait-il de plus dans ses mallettes et pourquoi était-il sur le site de la police ? Il y avait quelque chose de louche. Ryô avait besoin de savoir, aussi décidèrent-ils, que dès le lendemain, Kaori emmènerait John avec elle pour faire les courses sous le prétexte que Ryô était déjà parti enquêter et pendant ce temps ce dernier inspecterait la chambre de leur invité.

 

Une fois, le plan mis au point, ils rejoignirent leur chambre et s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.

 

Le lendemain, John se leva plutôt tard et il rejoignit la cuisine. Il y trouva Kaori qui avait préparé un délicieux petit déjeuner. Il lui demanda où était Ryô, et elle lui répondit qu’on lui avait indiqué une piste et qu’il était parti vérifier dès l’aube. Il eut un regard étonné mais ajouta qu’il espérait que c’était un bon indice.

 

Il demanda machinalement à Kaori si elle avait besoin d’aide et cette dernière sauta sur l’occasion en lui demandant s’il pouvait venir faire quelques courses avec elle. Elle avait peur de ne pas arriver à tout porter et comme Ryô était absent, elle ne voyait pas à qui d’autre demander ce service. Comme il venait de proposer son aide, il ne pouvait pas refuser et il accepta.

 

Une heure plus tard, après avoir fait un tour dans la salle de bain (chacun leur tour bien évidemment) et s’être préparé, Kaori quittait l’appartement avec John. A peine partis, Ryô qui attendait dans le hall d’immeuble de Mick, traversa la rue et remonta à l’appartement.

 

Il pénétra dans la chambre, tout était bien rangé, les vêtements sur les cintres, beaucoup de costumes. Un vrai VRP « le petit frère », se dit Ryô.  Mais les mallettes n’étaient plus sur le bureau. Elles n’étaient pas non plus dans l’armoire ou sous le lit. Il était malin « le frangin ». Ryô était au milieu de la chambre à réfléchir quand il regarda le plafond. Il y avait un faux plafond, il était bien placé pour le savoir, il s’en était servi plus d’une fois pour ses visites nocturnes. John aurait-il trouvé cette cachette.

 

Il ne se posa pas longtemps la question et grimpa sur une chaise. Bingo ! Deux jolies mallettes avaient été habilement planquées là. Il les attrapa et les déposa sur le lit. Elles étaient fermées à clé, mais ce n’était pas une serrure qui allait empêcher notre nettoyeur d’aller plus loin. Il les ouvrit avec une grande facilité mais il n’était pas au bout de ses surprises.

 

Dans la première, il y avait bien un ordinateur portable et une sorte de décodeur électronique. Mais dans la deuxième, il ne s’attendait pas du tout à ça, John cachait bien son jeu. Il jouait bien son rôle de jeune homme anglais coincé mais ce que Ryô venait de découvrir montrait de lui une autre facette. Il remit le tout à sa place et ressortit de l’appartement avant que Kaori ne revienne. Il retourna dans le hall d’en face et appela Saeko.

 

Cette dernière fut étonnée de l’appel de Ryô, en général, c’était plus souvent elle qui l’appelait ces derniers temps. Il avait arrêté de la harceler au téléphone depuis son mariage, jour où il lui avait remis un long parchemin (qui à vue de nez devait bien faire quelques kilomètres) où il avait noté tous les coups qu’elle lui devait, en lui disant qu’il n’en aurait plus besoin.

 

Quand elle l’interrogea sur la raison de son appel, il lui demanda seulement si elle savait que le système informatique de la police avait été infiltré la veille. Elle faillit s’étouffer et lui demanda comment il était au courant. Il lui répondit que cela n’avait pas d’importance, que ce qui l’intéressait c’était ce que le pirate avait cherché, que si elle trouvait l’info, elle serait sympa de lui faire savoir en souvenir du bon vieux temps et il raccrocha sans plus d’explications. Saeko de son côté était restée bouche bée sans pouvoir en placer une et se demandait encore d’où il tenait ses informations et après un moment de flottement, elle finit par raccrocher le combiné.

 

De retour des courses, John déposa tous les paquets dans la cuisine et Kaori le remercia pour son aide tandis qu’elle commençait à ranger. John s’absenta sous le prétexte d’aller chercher son téléphone qu’il avait oublié dans la chambre. Il pénétra dans la pièce et en fit le tour, son portable était dans sa poche et apparemment rien n’avait bougé de place. Il retourna dans le salon juste au moment où Ryô faisait son entrée. Il salua John et lui demanda s’il s’était bien reposé. John répondit par l’affirmative et lui demanda à son tour s’il avait du nouveau. Ryô fit une grimace avec un air désolé, c’était une fausse piste, mais il le rassura en lui indiquant qu’il trouverait, qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète.

 

John s’excusa et alla s’enfermer dans sa chambre sous le prétexte de trouver un peu de calme car il était très inquiet. Ryô fonça dans la cuisine et attrapa l’amour de sa vie par la taille. Elle finissait de ranger les courses dans l’armoire et elle aurait reconnu ses mains entre mille. Elle se retourna et l’embrassa avant de lui demander ce qu’il avait trouvé.

 

  • Eh bien, disons que John joue un drôle de jeu.
  • Pourquoi, qu’est-ce que tu as trouvé ? demanda Kaori.
  • Deux mallettes, comme tu me l’avais dit, l’une contenant une PC portable et un décodeur électronique et l’autre…

 

Il s’arrêta un instant, tendant l’oreille pour être sûr qu’on ne l’entendait pas.

  • Et dans l’autre? Ryô, insista Kaori
  • La panoplie du parfait tueur à gages : des armes dont un fusil à longue portée, j’en passe et des meilleures…
  • Mais c’est qui ce mec, James Bond !! fit Kaori.
  • Je ne pense pas, chérie, mais cette affaire est sûrement plus importante qu’il ne veut bien nous le dire.
  • Qu’est-ce qu’on va faire ?
  • Pour l’instant, on continue l’enquête sur Susan, je vais essayer de voir si je trouve des indices par rapport au sms. Je vais demander à Mick s’il peut remonter la trace de l’appel et moi je vais voir le lieu du rendez-vous.
  • Ryô, tu es sûr? fit Kaori angoissée.
  • Ne t’inquiète pas, que veux-tu qu’il m’arrive ?
  • Je ne sais pas, moi, mais aller dans un cimetière, ça me fait un peu peur.
  • De toute façon, il faut, en premier lieu, que je découvre de quel cimetière il s’agit, après on avisera.
  • Oui, mais tu admettras que le message que Susan a reçu, lui demandant d’aller déposer des fleurs sur la tombe de Rui est plutôt obscur. Je n’aime pas ça, Ryô.
  • Que veux-tu qu’il m’arrive? Ce n’est pas moi qu’on a enlevé et personne ne sait que je suis lié à cette femme.
  • Cela ne te fera rien de te retrouver devant sa tombe ? fit Kaori d’un ton inquiet.
  • Si, peut-être, mais c’est normal c’est ma mère.

 

 


ShanInXYZ  (24.04.2022 à 17:40)
Message édité : 25.09.2022 à 02:37

Chapitre 5

 

Après leur conversation, il quitta de nouveau l’appartement et se rendit chez Mick. Ce dernier lui ouvrit la porte et lui demanda à quoi il jouait.

 

Ryô lui rétorqua qu’il ne voyait pas de quoi il parlait. Mick lui parla de son petit jeu de cache-cache entre les deux immeubles. Ryô tapa sur l’épaule de Mick en lui indiquant qu’il était heureux qu’il n’ait pas perdu son sens de l’observation en se moquant un peu de lui. A quoi ce dernier lui répondit qu’il était aussi discret qu’un troupeau de vaches.

 

Après une légère dispute, (en fait, ils ont fini par en venir aux mains et à s’insulter mais Kazue leur a filé à chacun un bon coup de casserole sur la tête) Ryô put indiquer à son homologue américain la raison de sa visite. Il lui tendit le portable de Susan et lui demanda s’il pouvait retracer l’origine du sms. Mick regarda le téléphone et lui demanda pourquoi il ne demandait pas ça à Saeko. Ryô lui expliqua que c’était personnel, et qu’il préférait lui faire confiance à lui.

 

Mick qui avait quelques soucis avec les armes depuis son accident, avait toujours été plus doué que Ryô en informatique et désormais il était devenu un as dans tout ce qui touchait à l’électronique. Il lui dit qu’il trouverait facilement l’origine du message et qu’il le tiendrait au courant. Mais il ne put s’empêcher de demander à Ryô qui était cette Rui dont parlait le message. Ryô eut un drôle de regard et lui répondit que peut-être un jour, il lui expliquerait mais pour l’instant c’était trop compliqué.

 

Il allait quitter l’appartement quand Mick le retint par l’épaule. Ryô se retourna et Mick lui expliqua qu’il avait remarqué autre chose que son manège du matin. Un homme observait l’appartement de City Hunter depuis avant-hier, il avait toute l’apparence d’un clochard mais ça n’en était pas un. Ryô ne parut pas surpris et remercia son ami avant de le quitter.

 

En traversant la rue, il essaya de détecter l’observateur mais il n’était pas là. Sa présence ne l’étonnait pas mais il se demandait avec qui ce dernier faisait équipe, John ou les ravisseurs.

 

Il rejoignit son appartement où Kaori avait mis la table pour le repas de midi. Elle lui indiqua qu’elle avait prévenu John et qu’il ne tarderait pas à faire son apparition. A peine avait-elle dit cela que ce dernier arrivait en haut des marches menant au salon. Ryô le regarda essayant de détecter la moindre défaillance dans son personnage mais rien. Il semblait honnête mais en même temps Ryô savait qu’il leur cachait quelque chose.

 

Il en était là de ses réflexions quand le téléphone sonna. Il répondit aussitôt. C’était Saeko, elle avait trouvé les infos recherchées par le hacker, ce dernier avait entré plusieurs noms dans la base de données.

 

Devant le silence de Ryô, elle continua, les noms des personnes étaient Ryô Saeba et Kaori Makimura. Ryô resta silencieux car John avait le regard fixé sur lui. Saeko lui expliqua qu’évidemment il n’avait eu aucune info sur lui étant donné qu’il n’existait pas réellement mais qu’il avait eu accès au dossier des Makimura. Ryô remercia Saeko pour l’info sans la citer et raccrocha.

 

John savait donc que Kaori avait un frère qui faisait partie de la police et que le père de ce dernier avait également été policier. Mais sur eux, à franchement parler, il n’avait rien trouvé, ce qui le fit sourire au grand étonnement de John qui continuait de l’observer.

 

Ce dernier ne put s’empêcher de demander s’il avait des nouvelles et Ryô lui répondit que certaines choses se précisaient petit à petit mais que cela n’apportait pas grand-chose à l’enquête pour l’instant. John avait l’air désespéré mais Ryô lui assura qu’il trouverait coûte que coûte, d’une manière ou d’une autre.

 

Kaori les invita à s’installer pour manger et le repas se fit dans le silence le plus complet. Après le repas, Ryô quitta l’appartement sous le prétexte d’un rendez-vous avec un contact. John aida Kaori à faire la vaisselle et à ranger puis il retourna s’enfermer dans sa chambre.

 

De son côté, Ryô avait pris la direction des services de registre de l’état civil. Il avait survécu à l’accident, mais jamais il n’aurait pensé que le corps de sa mère avait été retrouvé et encore moins qu’il soit enterré au Japon. Après quelques recherches, il finit par trouver le nom du cimetière où reposait Rui Harrington née Kensaki.

 

Ce n’était pas trop loin et il décida de s’y rendre afin de voir s’il n’y avait pas des traces du passage de Susan. Après avoir arpenté les allées du cimetière, il finit par trouver ce qu’il cherchait mais cela le cloua sur place. Une photo de Rui trônait sur la tombe. Une belle femme avec de longs cheveux et de magnifiques yeux noirs. Ryô était comme hypnotisé par la vision de cette femme qui, sur cette photo, était pleine de vie. Il avait du mal à réaliser que cette femme était sa mère, il aurait tellement voulu la connaître de son vivant et pas seulement par le biais de cette image.

 

Soudain le ciel devint gris et la pluie commença à tomber. L’eau coulait sur son visage mais il n’y avait pas que le ciel qui pleurait. Malgré lui, une larme venait de couler le long de sa joue, il était bouleversé. Pourquoi le destin avait si cruellement décidé de le séparer de sa mère. Il s’agenouilla devant la photo et par la pensée, il expliqua à cette femme qui n’était malheureusement plus là, qui il était et combien il regrettait de ne pas l’avoir connue puis il frappa de rage sur la pierre tombale avant de quitter le cimetière. Au même instant, un éclair fendit le ciel et l’orage se mit à gronder.

 

Ryô quitta le cimetière tout à ses pensées. Il était tellement perturbé qu’il ne prit pas garde à l’homme qui l’observait près d’un arbre. Il avait tout l’air d’un clochard mais par son attitude, un bon observateur aurait bien vu qu’il n’était pas ce qu’il voulait faire croire.

 

Il était plus tard qu’il ne le pensait et Ryô rentra directement à l’appartement. Arrivé dans les escaliers qui menaient à l’appartement, il sentit la bonne odeur de nourriture qui provenait de chez lui. Il pensa à la jeune femme qui avait préparé ce délicieux dîner et oublia instantanément sa tristesse. Pourquoi regretter le passé, alors qu’il était marié à un ange qui lui apportait tout le bonheur dont il avait manqué.

 

Il ouvrit la porte et constata que John était derrière la télé, il regardait les informations. Il le salua tout en traversant la pièce et rejoignit son épouse adorée qui s’affairait toujours derrière ses fourneaux.

 

Il avait un besoin urgent de la serrer dans ses bras, il avait besoin de sa chaleur, de son amour. Il poussa la porte de la cuisine et la contempla un instant, elle avait de la farine partout, mais elle était tellement belle. Elle se retourna juste à l’instant où il l’attrapait dans ses bras et sentit ses lèvres dans son cou. Elle comprit de suite qu’il était allé au cimetière et que cela avait été plus dur qu’il ne le pensait mais qu’il ne voudrait jamais l’avouer.

 

Elle sentait son besoin de réconfort et le serra encore plus fort. Il continuait de lui embrasser le cou et elle savourait cet instant tout comme lui. Au bout d’un instant, elle prit son visage dans ses mains et le regarda avec intensité. Elle remarqua la petite lueur de tristesse qui se cachait derrière son désir et elle l’embrassa passionnément. Il la serra contre lui et la plaqua contre le mur. Leur baiser était torride, on aurait dit qu’ils étaient en manque du corps de l’autre.

 

Ils s’embrassaient à perdre haleine quand une voix timide leur demanda s’ils avaient besoin d’aide car ça sentait un peu le brûlé. Ryô lâcha une Kaori toute rougissante et ils constatèrent que le repas était en train de partir en fumée. Elle se précipita pour arrêter le désastre, juste à temps. Heureusement que John les avait interrompus sinon le repas était foutu !

 

Kaori se retourna vers son mari, encore rougissante et il lui sourit. Il adorait quand elle rougissait, elle était tellement touchante. Dans leur intimité, elle ne rougissait jamais, mais quand quelqu’un avait le malheur de les surprendre en train de s’embrasser ou qu’il sortait une bêtise concernant leur relation devant tout le monde, elle piquait un fard et il adorait ça.

 

Il savait bien qu’elle avait compris d’où il revenait. Elle avait essayé de lui apporter du réconfort à sa manière car elle le connaissait assez bien pour savoir que jamais il n’en parlerait. Cette femme était extraordinaire de gentillesse, de tendresse, elle le surprenait toujours et encore. C’était sa femme, et il l’aimait plus que tout au monde.


ShanInXYZ  (01.05.2022 à 18:15)
Message édité : 25.09.2022 à 01:46

Chapitre 6

 

Le repas ayant été sauvé à temps, ils purent tout de même dîner correctement. John ne parlait pas trop, il semblait préoccupé. Ryô et Kaori essayaient tant bien que mal d’animer la conversation mais rien à faire. Ils avaient presque terminé quand le téléphone sonna. Ryô se précipita pensant que c’était Mick ou Falcon.

 

En fait, c’était à nouveau Saeko, elle l’appelait pour le prévenir qu’il avait mis le pied dans un sacré pétrin. Elle lui expliqua qu’après sa petite enquête de la matinée, elle avait été convoquée par ses supérieurs afin de se faire remonter les bretelles.

 

Finalement, la personne qui avait consulté les dossiers n’était pas un pirate, elle avait des autorisations. Cette personne était liée aux services secrets britanniques et travaillait sur une affaire de la plus haute importance. On n’avait pas voulu lui en dire trop, mais il ne fallait pas qu’elle s’en mêle. Ses supérieurs lui avaient gentiment fait comprendre que c’était bien qu’elle s’inquiète d’une intrusion dans leurs fichiers mais que dans cette situation ce n’était pas la peine, et qu’elle pouvait retourner à ses petites affaires.

 

Saeko avait l’air énervé et Ryô souriait en l’écoutant car il savait qu’il n’y avait rien de tel pour aiguiser la curiosité de l’inspectrice. Et il n’avait pas tort car elle finit par lui dire ce qu’elle avait trouvé, c’était peu mais assez pour donner une idée du guêpier dans lequel il avait mis les pieds.

 

L’affaire était liée à un agent secret dont personne ne savait l’identité, on ne connaissait que son nom de code « L’âme d’argent ». Cet homme agissait depuis une quarantaine d’années, peut-être plus, et il avait contribué à l’échec de nombreuses tentatives terroristes, et à la destruction de nombreux trafics de drogue. De quoi se faire de nombreux ennemis dans pas mal de pays, et apparemment c’est lui qui était derrière le piratage des fichiers de la police. La police ne pouvant pas officiellement lui laisser un libre accès, il avait dû pirater les fichiers et les autorités faisaient comme si rien ne s’était passé.

 

Après avoir expliqué tout ça à Ryô, Saeko lui souhaita bonne chance et raccrocha.

 

Ryô regarda John qui semblait avoir été très attentif à cet appel. Ryô l’observait et se demandait s’il pouvait être « L’âme d’argent », mais en y réfléchissant, l’homme en question agissait depuis une quarantaine d’années, John était trop jeune, il devait avoir à peine 30 ans, mais il était peut-être son assistant, ce qui expliquerait tout le matériel planqué dans la chambre.

 

Le silence pesait sur l’appartement et Ryô finit par dire que c’était un faux numéro, histoire d’énerver un peu plus leur invité qui en tomba à la renverse sous un escadron de corbeaux.

 

Ryô en avait marre de ce petit jeu et il avait décidé de lui faire comprendre qu’il n’était pas dupe. Un faux numéro qui dure 10 minutes, voilà de quoi torturer un peu l’esprit du jeune espion qui se moquait d’eux depuis qu’il était arrivé.

 

Sur ce, Ryô bailla sans grande gêne, déclara qu’il était crevé et fila dans sa chambre sous les yeux ébahis de Kaori et John.

 

Quelques minutes plus tard, après avoir tout ramassé et constaté que John avait également rejoint sa chambre, c’est une Kaori furieuse qui rentra dans la chambre conjugale.

 

  • Tu peux me dire à quoi tu joues, Ryô Saeba ? fit-elle d’un ton plus qu’énervé.

Pas de réponse.

  • Et ne fais pas semblant de dormir car je te préviens que tu vas te prendre une massue de derrière les fagots dont tu vas te souvenir !
  • Hum ! fit Ryô en faisant semblant de se réveiller.
  • Ne joue pas à ce jeu-là avec moi, tu me l’as fait pendant dix ans, je te connais !

Il se retourna sur le lit et lui ouvrit les bras tout en tendant les lèvres pour réclamer un câlin.

  • Non mais tu plaisantes, j’espère ! Après la scène que tu viens de nous jouer, tu devras d’abord me fournir des explications avant d’avoir droit à quoi que ce soit !
  • T’es pas sympa, fit-il boudeur.
  • Pas sympa ! Tu te fiches de moi ? hurla-t-elle tandis qu’elle brandissait une massue prête à fondre sur lui.

Ryô se leva rapidement et captura les lèvres de sa bien-aimée. Ensuite, il l’attira avec lui sur le lit pour continuer ce doux aparté. Elle mit fin à ce délicieux baiser à contrecœur car elle ne voulait pas se laisser avoir par ce genre de distraction. Elle allait recommencer à hurler quand Ryô lui posa un doigt sur les lèvres en lui glissant à l’oreille d’éviter de hurler.

 

  • Alors, tu vas m’expliquer à la fin, fit-elle tout doucement. Franchement le coup du faux numéro, tu crois qu’il va gober ça ?
  • Bien sûr que non, c’est juste pour lui faire comprendre que je ne suis pas complètement idiot, j’en ai marre qu’il se foute de nous depuis le début. C’est un moyen de lui faire passer un petit message.
  • Mais pourquoi ? Qui était au téléphone ?
  • Saeko ! Ne t’énerve pas, c’est moi, qui l’ai contactée, je lui ai demandé de voir ce que notre ami cherchait dans les fichiers de la police.
  • Et elle a trouvé quoi ?
  • Il se renseignait sur nous ! Mais ce n’est pas tout, Saeko s’est fait remettre à sa place par sa hiérarchie pour avoir fouillé car c’est une histoire d’espionnage.
  • D’espionnage ?
  • Et oui, ma chérie, tu avais peut-être raison, c’est peut-être bien James Bond qui dort à côté. En tout cas, ce n’est pas lui le chef car l’affaire tournerait autour d’un super agent dont le nom de code est « L’âme d’argent », ça ne te rappelle rien ?
  • L’âme d’argent ! Mais c’était le surnom d’Alexander Harrington ! fit-elle en se remémorant l’histoire qu’elle avait vécue en Angleterre.
  • Exactement, ce qui me pousse à penser que les Harrington sont mouillés jusqu’au cou dans cette histoire, mais j’ai pas encore tout compris.
  • Alors, John ferait comme ses ancêtres et aurait pris ce surnom.
  • Je ne pense pas qu’il s’agisse de lui, d’après Saeko, le type qui se fait appeler comme ça agit depuis plus de quarante ans. John est trop jeune mais il travaille sûrement avec lui.
  • Alors qui est-ce ? demanda Kaori.
  • J’ai bien une petite idée, mais j’attends d’en savoir plus.
  • Tu ne veux rien me dire ! fit-elle outrée
  • Je t’aime, ça t’irait ? fit-il avec un sourire avant de l’embrasser.
  • Je déteste quand tu fais ça, fit Kaori entre deux baisers.
  • Très bien, j’arrête, fit Ryô d’un ton sérieux et en la lâchant.
  • Non, reviens ici, fit Kaori en rattrapant son amant pour l’embrasser passionnément.

 

Ils passèrent une nuit des plus torrides, mais je n’en dirais pas plus, cela les regarde et puis vous n’avez qu’à faire marcher votre imagination.

 

Enfin quand je dis une nuit, je pourrais dire une partie de la nuit car aux premières lueurs de l’aube, on sonna à la porte. Ryô et Kaori étaient tendrement enlacés et furent surpris par l’annonce d’une visite aussi matinale. Ryô se leva prestement et se dirigea vers la porte. Il ouvrit et quand il découvrit le visiteur, il ne put s’empêcher de rire. Kaori regardait depuis la porte de leur chambre mais elle ne voyait pas le visiteur qui était caché par la porte d’entrée. Mais elle était assez près pour écouter la conversation.

 

  • Tiens, voilà l’invité mystère ! Vous auriez pu attendre quelques heures avant de venir nous réveiller ! dit-il en jetant un œil à la pendule du salon. De plus, c’est vrai que le côté clochard ne vous sied pas vraiment ! fit-il d’un ton moqueur en observant le visiteur de la tête au pied.

Il portait une espèce de ciré kaki difforme et le chapeau, donnant l'impression d'un marin pêcheur qui venait de se sortir d’une tempête.

 

  • Je ne comprends pas du tout de quoi vous voulez parlez, fit le visiteur avec un accent anglais fort prononcé. Je viens d’arriver par avion et je suis venu ici directement.

 

Ryô l’observa tout en passant la main dans ses cheveux. Il réfléchissait à ce qu’il allait bien pouvoir faire. Ce type était quand même gonflé, bientôt il allait lui raconter que son jet privé était une version cabriolet et que comble de malchance il n’était pas parvenu à remettre la capote. Ensuite, arrivé à l’aéroport, il n’avait pas trouvé de taxi et il avait donc dû venir jusqu’ici à pied, ce qui expliquerait son état plus que dégoulinant après l’orage de cette nuit. Mais Ryô en avait assez et il décida de mettre carte sur table.

 

  • Ne vous foutez pas de moi, on vous voit traîner dans le quartier depuis 3 jours, monsieur le Duc !

 

Kaori manqua de tomber à la renverse en entendant ça.

 

  • C’est une erreur, fit le Duc. Je suis venu rejoindre mon fils pour vous aider, répondit-il avant d’hurler. Junior ! Où est-ce que tu es encore ?

 

A ce moment-là, John qui dormait profondément fit un bon de deux mètres dans son lit. Si son père était dans le coin, attention les dégâts ! Il sortit de la chambre en courant et à moitié habillé sous les yeux perplexes de Kaori.

 

  • Ne me prenez pas pour un idiot, Lord Harrington, vous nous avez collé votre fiston adoré dans les pattes pour enquêter sur nous et j’aimerais bien savoir dans quel but ! Après tout c’est votre fille qui a disparu et je ne vois pas le rapport avec nous. Que vous vous intéressiez aux personnes que vous avez chargées de l’enquête passe encore mais là, ce n’est pas le cas.
  • Je crois que vous vous méprenez jeune homme, fit le Duc d’un ton outré.
  • Je ne crois pas au contraire, votre chère fille a bien été enlevée, on lui a tendu un piège et vous êtes de suite parti à son secours, mais pourquoi nous y avoir mêlé ? Un homme comme vous n’a pas besoin de moi pour avoir des contacts sur place.
  • Je ne comprends rien à ce que vous dites !
  • Vraiment, monsieur le Duc, ou plutôt devrais-je dire, « L’âme d’argent », car c’est vous que l’on surnomme ainsi, n’est-ce pas ?
  • Comment ? fit le Duc étonné.
  • Comment j’ai deviné ? Eh bien, disons que je suis moins stupide que vous et votre cher fiston ne le pensiez ! Alors maintenant, je veux des explications ! hurla Ryô.

 

Le Duc leva les yeux au ciel et commença à entrer dans l’appartement mais soudain il entendit des pas dans l’escalier. Une personne arrivait en courant. L’Anglais fut sur ses gardes immédiatement et quand l’individu fit irruption dans l’appartement, il fit un vol plané dans le salon après que le Duc lui a attrapé une jambe avec sa canne.

 

  • Pas mal pour un vieillard ! fit Ryô moqueur.

 

Le Duc l’ignora et se dirigea vers l’intrus. Il déboîta un mécanisme dans sa canne et en sortit une épée qu’il pointa directement sur le cou de leur visiteur. C’est à ce moment-là que Ryô reconnut la personne en question et se précipita vers le Duc pour le désarmer, mais John arriva avec une arme et le mit en joue.

 

 

 

 

 

Note de l'Auteur concernant « l’âme d’argent » : Pour ceux qui n’auraient pas lu « La Vérité vient du passé » ou qui ne s’en souviendraient pas, c’est un surnom lié à la famille Harrington, plusieurs de leurs ancêtres ont porté ce nom de code, en temps de guerre ou en tant qu’espion de la Couronne. Ryô et Kaori le connaissent car dans une de ses vies antérieures, Ryô était Alexander Harrington, celui dont parle Kaori dans ce chapitre, et portait ce surnom.


ShanInXYZ  (08.05.2022 à 17:51)
Message édité : 25.09.2022 à 01:49

Chapitre 7

 

La situation semblait critique quand John entendit un déclic dans sa nuque. Ryô sourit et fit un clin d’œil à Kaori qui était venue à la rescousse. John baissa son arme en se maudissant de ne pas avoir compris que cette femme avait plus d’un tour dans son sac. Ryô releva l’épée du Duc pour dégager le visiteur qui n’était autre que Mick.

 

Ce dernier regardait autour de lui, se demandant où il était tombé. Il regarda Ryô et lui expliqua qu’il avait vu le gars qui espionnait l’appartement pénétrer dans le bâtiment et que vu l’heure plus que matinale, il était venu voir, juste au cas où on aurait besoin de lui. Il ne doutait pas que son homologue japonais arrive à se débrouiller contre un seul adversaire mais il se demandait s’il ne se ferait pas surprendre en plein sommeil.

 

Ryô lui indiqua qu’il était toujours sur ses gardes et Mick lui rétorqua qu’après une nuit de beuverie, un bombardier aurait pu passer à travers l’appartement qu’il ne l’aurait pas entendu. Ryô le regarda de travers mais l’Américain continua en ajoutant que désormais, l’étalon ne devait pas s’ennuyer la nuit avec sa tendre épouse et qu’il était normal qu’il soit hors service de si bon matin. A ce moment-là, une massue sortie de nulle part s’écrasa sur le pervers numéro deux du Japon. Une nuée de libellules virevolta autour du Duc et de son fils qui se demandait d’où pouvait bien sortir cet engin.

 

Après s’être extirpé du plancher, Mick leur indiqua qu’il avait bien envie de savoir qui était ce mystérieux observateur et Ryô lui présenta le « clochard » et son rejeton. Le Duc s’indigna vivement du surnom que lui donnait Ryô et ce dernier lui demanda s’il pouvait donner son vrai nom à son ami.

 

  • Parce que ce type est votre ami ? fit le Duc étonné après la scène à laquelle il venait d’assister.
  • Exactement, il travaille même avec nous sur l’enquête pour retrouver votre fille !
  • Parce que la fille qui a disparu, c’est celle de « Papy fait de la résistance », fit Mick en se relevant.
  • Dites donc, je ne vous permets pas de m’insulter, en plus !
  • Ben moi, je vous permets pas d’essayer de me tuer et c’est pourtant bien ce que vous avez fait, fit Mick énervé.
  • Très bien, excusez-moi, admit le Duc, je ne savais pas qui vous étiez et comme j’ai l’impression d’être suivi depuis plusieurs jours, j’ai cru que c’était un de mes poursuivants.
  • Bon, je vous pardonne, fit Mick en prenant un air de grand seigneur.
  • Minute, moi, je n’en ai pas fini, fit Ryô, je vous ai demandé des explications et je les attends toujours.
  • Eh bien, si vous permettez que je m’assoie, je vais essayer de vous expliquer, fit-il après avoir rangé sa lame dans son fourreau.

 

Il s’installa sur le canapé bien encadré par Mick et Ryô. Avant de commencer, il demanda à Kaori si elle voulait bien rengainer son arme car elle tenait toujours John en joue. Ce dernier rangea son arme après un coup d’œil à son père et Kaori fit de même.

 

  • Junior ! fit le duc à l’attention de son fils. Va chercher l’enveloppe !

 

En entendant le « Junior », Mick éclata de rire et demanda à Ryô si ces deux-là ne se prenaient pas pour Indiana Jones et son père dans « La dernière croisade ». Ryô pouffa à son tour en rencontrant le regard du Duc qui apparemment, ne trouvait pas cela drôle du tout.

 

Pendant ce temps, John junior, avait rejoint sa chambre pour revenir quelques secondes plus tard avec une enveloppe qu’il tendit à son père. Ce dernier l’ouvrit et en sortit ce qui semblait être un polaroïd. Il déposa la photo sur la table du salon en indiquant que tout avait commencé avec ça. Chacun jeta un coup d’œil. La photo représentait une pierre tombale, et Ryô reconnût immédiatement laquelle. Kaori déchiffra le nom et demeura coite. Mick lut le nom et demanda qui était cette Rui. Ils se tournèrent tous vers lui et il leur demanda s’il avait dit une bêtise.

 

  • Comment avez-vous su pour la tombe ? demanda le Duc à Ryô.
  • Vous d’abord, insista Ryô.
  • Très bien, ma fille a disparu il y a un mois, quelques jours après j’ai reçu cette photo. Il n’y avait rien d’autre dans l’enveloppe. J’ai tout de suite compris que ce n’était pas une idée de Susan d’aller prendre une tombe en photo et de me l’envoyer comme souvenir. Donc j’ai supposé qu’on l’avait enlevée et qu’on m’envoyait un indice. J’ai envoyé John en éclaireur et il a découvert que sa sœur avait bien changé de trajet pour aller au Japon.
  • A cause d’un sms venant de votre part, fit Ryô.
  • C’est pour ça que vous êtes au courant pour la tombe ? Mais je n’ai jamais envoyé ce message, on lui a tendu un piège.
  • Je m’en doute, on veut vous atteindre, mais qui et pourquoi ?
  • Je ne le sais pas encore, nous pensions être sur une piste mais nous nous sommes trompés.
  • Quelle piste ? fit Kaori.
  • Vous ! répondit le duc en regardant Ryô puis Kaori.
  • C’est pour cela que vous avez fait des recherches sur nous ? Mais pourquoi nous soupçonner ? demanda Kaori.
  • Parce que rares sont les personnes qui connaissent l’existence de Rui à l’exception des membres de ma famille et de….
  • Deux Japonais en vacances qui vous ont posé des questions à ce sujet, termina Ryô en souriant. Je comprends mieux. Notre curiosité vis-à-vis d’une compatriote nous a mis sur la liste des suspects.
  • Ne m’en veuillez pas, mais il s’agit de ma fille et quand John m’a dit que vous n’aviez aucune existence réelle, j’étais sûr de mon coup. Je ne savais pas qui vous étiez.
  • Expliquez-nous donc tout ça, fit Ryô.

 

Il leur raconta alors qu’il avait bien été « L’âme d’argent » à une époque mais qu’il était désormais à la retraite. Toutefois, cela ne l’avait pas empêché de garder de nombreux contacts avec son ancien milieu professionnel. Quant à John, il avait repris le flambeau familial mais il n’avait pas encore le tableau de chasse de son père et c’est pour cela que sur cette mission ils travaillaient en duo. D’autant que leur enquête n’avait rien d’officiel, ils étaient là sans autorisation. Officiellement, le Duc de Graysmark était dans sa résidence de Londres, mais en fait c’était son fils aîné qui jouait son rôle car étant également un ancien agent dont la spécialité était le déguisement il pouvait se faire passer pour n’importe qui. Pendant ce temps-là, le Duc était venu au Japon et avait mené sa petite enquête tandis que John avait pris contact avec eux afin d’essayer de les percer à jour.

 

  • Et alors, vos conclusions, fit Ryô !
  • John n’est parvenu à rien et dès que je prononçais vos noms, les indics prenaient la poudre d’escampette.
  • C’est un comique le Papy, remarqua Mick. On peut dire que vous êtes plutôt mal tombé. Vous avez pisté la mauvaise proie, mon vieux ! Dans ce cas-là, vous seriez plutôt tombé sur le chasseur.

Ryô et Kaori lui balancèrent chacun un coup de poing pour le faire taire.

 

  • Inutile de frapper votre ami, j’ai fini par comprendre qui vous étiez, et tout comme moi, vous avez un nom de code, City Hunter.
  • Je vois, fit Ryô et cela vous a permis de déduire que je n’étais pas dans le coup.
  • Vous n’êtes certes pas un enfant de cœur, mais vous n’êtes pas un kidnappeur. L’âme d’argent a vieilli et s’est plantée en beauté. Ce qui réduit tous nos efforts à néant, fit-il en frappant la table de son poing.
  • Pas forcément. Vous avez tout de même engagé City Hunter. J’ai des amis sur le coup et je trouverai, vous pouvez me croire. Quant à L’âme d’argent, j’en ai besoin, car c’est forcément lié à lui. Donc il va falloir faire fonctionner votre mémoire. Qui pourrait vous en vouloir à ce point et être assez tordu pour jouer à ce petit jeu.
  • Il y en a des centaines, peut-être plus.
  • Mick, t’as obtenu quelque chose avec le portable ? fit Ryô en se tournant vers l’Américain.
  • Eh bien, j’ai eu un peu de mal, mais oui. Tout était fait pour que l’on croie que le message venait de son père, donc vous, fit Mick en regardant le Duc. J’ai réussi à faire sauter tous les brouillages, j’ai fait quelques recoupements, et maintenant je peux vous annoncer que ce message provenait d’Amérique Centrale.
  • Quoi ? fit Ryô en même temps que le Duc.
  • Vous avez des copains là-bas ? demanda Mick en souriant, fier de son boulot. Inutile de répondre, fit-il en s’adressant à Ryô, toi je sais que oui ! Mais dans notre affaire ce sont plutôt ces connaissances à lui qui nous intéressent ! fit-il en indiquant Lord Harrington.

 

Ce dernier se tourna vers Ryô avant de répondre qu’il avait résolu plusieurs affaires dans ce coin du monde. Mais il questionna aussitôt Ryô sur ses connaissances à lui. Ce dernier répondit qu’il y avait vécu assez longtemps pour ne pas se faire que des amis. Le Duc confirma que lui également. Pendant qu’ils discutaient des réseaux qu’ils connaissaient là-bas, Kaori alla dans la cuisine et leur rapporta du café. Ils discutaient de tous les groupes de terroristes ou des trafiquants qu’ils pouvaient connaître là-bas en essayant de trouver quelque chose qui pourrait les mener à un indice.

 

Soudain, le Duc lâcha sa tasse qui se brisa sur le sol. Tout le monde le regarda et ils constatèrent qu’il fixait la photo de la tombe. Il se leva et marmonnait des phrases incompréhensibles. John essaya de lui parler mais il semblait dans un autre monde. Ryô le ramena à la réalité en le secouant un petit peu. Le Duc émergea, regarda Ryô et montra la photo.

 

  • C’est là-bas qu’elle est morte, fit-il dans un souffle.
  • Mais qui est-ce ? finit par dire Mick. C’est qui cette Rui ?
  • C’était ma femme, répondit le Duc. Elle est morte dans un accident d’avion avec mon fils.
  • Votre femme et votre fils ! fit Mick étonné tout en regardant Ryô.
  • Oui, je devais prendre l’avion avec eux ce jour-là, mais on m’a appelé pour une mission et je les ai laissés partir seuls. Je devais les rejoindre plus tard, mais l’avion n’est jamais arrivé. Quand on a retrouvé l’avion, il n’y avait aucun survivant. J’ai fait enterrer Rui sur sa terre natale comme elle l’aurait souhaité.
  • Et votre fils ? insista Mick tout en regardant Ryô.
  • On n’a pas retrouvé son corps, fit-il d’un ton désespéré. Au début, j’ai espéré qu’il ait survécu, je l’ai cherché, mais en vain.

 

Mick allait ouvrir la bouche quand Ryô l’attrapa par le coude pour l’entraîner dans la cuisine.

 

  • Ryô, ce gars, c’est ton père ! fit Mick
  • Oublie ça tout de suite, son fils est mort, compris ! fit Ryô d’un ton catégorique.
  • Non, non, je ne suis pas complètement débile. Ce type est ton père et tu le savais. Depuis quand ?
  • Depuis Paris, pourquoi crois-tu qu’on lui ait posé des questions sur sa femme quand nous l’avons rencontré la première fois ? Nous aussi, on a fait le rapprochement.
  • Et tu ne lui as rien dit !
  • Tu me vois lui dire, salut papa, je suis vivant, mais il y a juste un petit problème, je suis devenu le nettoyeur numéro un du Japon ? Réfléchis Mick, on n’est pas du même monde !
  • C’est ce que tu pensais à Paris. Maintenant tu as d’autres données, c’est un espion, et à mon avis, vu sa réputation il doit avoir le double zéro.
  • Le quoi ?
  • Ben oui, le permis de tuer, tu n’as jamais regardé James Bond, crétin !
  • Possible, mais c’est pas ça qui me fera changer d’avis, donc ferme la !
  • Si tu veux, mais seulement pour l’instant, et puis à mon avis, il n’est pas bête non plus.
  • Qu’est-ce que tu veux dire ?
  • T’as vu sa réaction quand il s’est rendu compte que tu avais vécu en Amérique Centrale. Il saura peut-être faire le rapprochement lui aussi, car je te rappelle qu’il était persuadé que son fils était vivant !
  • Tu te fais des idées, Mick.
  • On verra bien, fit l’Américain en sortant de la cuisine avec un grand sourire.

 


ShanInXYZ  (15.05.2022 à 17:08)
Message édité : 25.09.2022 à 02:38

Chapitre 8

 

Kaori venait de ramasser les morceaux de porcelaine qui traînaient par terre quand elle croisa Ryô et Mick qui sortaient de la cuisine. Elle demanda à Ryô pourquoi il avait embarqué son ami aussi rapidement et il lui répondit que l’Américain n’avait pas mis longtemps à faire le rapprochement entre l’accident d’avion de Rui et lui. Kaori regarda Mick tout en se demandant ce qu’il allait faire de cette information mais ce dernier lui fit un clin d’œil en lui assurant qu’il ne vendrait pas la mèche.

 

Pendant ce temps-là, John discutait avec son père. Il se demandait pourquoi il avait eu cette soudaine réaction en constatant que Rui était morte là-bas. Son père lui expliqua qu’il se demandait s’il n’y avait pas un rapport. Il avait un gros doute. Il se demandait si sa femme était bien morte dans un accident. Peut-être avait-on voulu se venger de lui et il y avait perdu sa femme et son fils. A l’époque, il s’était déjà posé la question et maintenant le doute revenait. Peut-être que cette personne voulait terminer sa vengeance et que cette fois, elle s’en était prise à Susan tout en y mêlant le souvenir de Rui pour lui rappeler ce qu’il avait déjà perdu.

 

Ryô et Mick revinrent dans le salon, à l’instant où le téléphone sonna. C’était Falcon et ce dernier avait quelques infos pour Ryô.

 

  • Vas-y, je t’écoute, fit Ryô.
  • Il y a un type qui s’est renseigné sur toi !
  • Oui, je sais, une espèce de vieux clochard ! fit-il en feignant d’ignorer le regard furieux du Duc.
  • Oui, également, mais c’est pas de lui que je te parle. Il y en a tellement qui cherchent des infos sur toi, faut savoir faire le tri. A mon avis, le clochard ce n’est pas à lui qu’il faut s’intéresser. Je pense que c’est un flic ou un type du même genre.
  • De qui tu parles alors ? continua Ryô tout en souriant face à la perspicacité du géant.
  • Mes indics m’ont parlé d’une bande qui serait arrivée en ville, il y a un mois, à peu près. Ils avaient l’accent plutôt hispanique et leur chef serait un trafiquant notoire qui t’en voudrait personnellement.
  • Ça ne serait pas la première fois !
  • Peut-être, mais on a vu ces hommes près de l’hôtel où logeaient tes deux britishs !
  • Intéressant !
  • Comme tu dis ! A mon avis cet enlèvement te concerne autant que ton ami qui cherche sa sœur ! Tu es sûr que je ne le connais pas « ton ami » ? fit Falcon d’un ton soupçonneux.
  • Non, il est anglais comme sa sœur ! Mais revenons-en plutôt à la bande dont tu m’as parlé. Tu sais où on peut les trouver ces gars-là ?
  • Pas pour l’instant, ils ont disparu de la circulation. Moi, je dirais qu’ils font les morts depuis l’enlèvement ! Mais je continue de chercher et je te tiens au courant.
  • Merci, fit Ryô avant de raccrocher.

 

Là, il ne comprenait plus rien. Un trafiquant en avait après lui et ce serait lui le responsable de la disparition de Susan. Mais pourquoi cet enlèvement ? Il n’avait rien à voir avec elle, enfin pas officiellement. Et puis c’est à Lord Harrington qu’on avait envoyé cette étrange photo. Il fut interrompu dans ses réflexions par Mick.

 

  • Alors, on a du nouveau ?
  • Si on veut, je crois que cette histoire est plus compliquée que prévu.
  • Que voulez-vous dire ? demanda le Duc
  • Apparemment, votre fille a été enlevée par des hommes venant probablement du sud de l’Amérique, en tout cas ils avaient l’accent du coin. Ce qui concorderait avec l’Amérique Centrale mais le détail bizarre c’est que leur chef voudrait ma peau !
  • Mais pourquoi s’en prendre à Susan dans ce cas ? fit John.
  • D’autant que c’est bien à moi qu’on a envoyé la photo, ajouta le Duc.
  • Je sais tout ça et je ne vois qu’une explication.
  • Laquelle ? firent Mick, le Duc, John et Kaori en même temps.
  • C’est que nous avons un ennemi commun et qui vient d’Amérique Centrale, fit Ryô en regardant le Duc.
  • Mais qui ? fit Lord Harrington
  • Le problème c’est qu’autant de mon côté que du vôtre ça fait un paquet de possibilités.
  • Père, tu devrais peut-être lui faire part de tes doutes, intervint John.
  • Tu as raison, fit le Duc.
  • De quoi vous parlez ? fit aussitôt Ryô.
  • Eh bien, j’ai de sérieux soupçons concernant la mort de ma femme. A l’époque, on avait conclu à un accident, bien que j’aie eu quelques doutes. Et maintenant, je me pose à nouveau des questions. J’ai peur qu’on ait voulu se venger de moi en s’en prenant à des membres de ma famille.
  • Vous voulez dire qu’un gars à qui vous auriez mis des bâtons dans les roues aurait fait s’écraser un avion entier juste pour vous atteindre, vous ?
  • J’en connais plusieurs qui en seraient capables et même pire. D’autant, que comme je vous l’ai expliqué j’aurais dû prendre cet avion. C’était peut-être moi la cible.
  • Et il aurait ruminé sa vengeance pour revenir à la charge des années plus tard ? fit Ryô d’un air peu convaincu.
  • Je ne sais pas moi, il était peut-être en prison ou quelque chose dans ce genre. En tout cas, dans l’impossibilité de continuer ce qu’il avait commencé. Et si c’était bien moi qu’il voulait tuer, voyant qu’il avait loupé son coup, il avait de quoi ruminer.
  • Mais moi, qu’est-ce que je viens faire là-dedans ? fit Ryô. On ne se connaît pas et on n’a jamais travaillé ensemble !
  • Non, mais vous avez peut-être fait quelque chose contre lui de votre côté et il a décidé de faire d’une pierre deux coups.
  • Et il se risquerait à se mettre L’âme d’argent et City Hunter sur le dos en même temps ? fit Mick en sifflant. Il est pas peureux le gars !
  • Vous savez, jeune homme, j’ai entendu de drôles d’histoires quand je travaillais là-bas. Comme l’histoire d’un homme qui a massacré un camp entier de guérilleros à lui tout seul.
  • Un gars qui… à lui tout seul ! fit Mick en manquant de s’étouffer de rire.
  • Je sais ce que vous allez me dire, c’était peut-être des racontars. Mais il y a une chose dont je suis sûr c’est que ces gars-là ne sont pas des rigolos !
  • Il a raison, Mick, arrête de te marrer ! fit Ryô un peu mal à l’aise.
  • Vous voyez, fit le Duc à l’adresse de Mick. Vous en avez entendu parler aussi ? demanda-t-il à Ryô.
  • Hum ! (Pensée de Ryô : Il manquait plus que ça, pourquoi a-t-il fallu qu’il entende parler de cette histoire. Mais je peux quand même pas lui dire que le gars en question c’était moi ! Faut que je trouve quelque chose !). Il me semble que j’ai entendu parler d’un truc dans ce genre mais le gars était drogué et il était pas franchement seul.
  • Drogué ?! demanda Lord Harrington.
  • Hum, hum ! (Pensée de Ryô : C’est qu’il insiste en plus et Mick va exploser de rire si ça continue ! Quelle galère !) Il paraît qu’il y avait une drogue qui rendait fou celui qui la prenait. Il devenait une vraie machine à tuer et ne ressentait pas la douleur.
  • Non de Dieu ! Mais c’est horrible ! Comment une drogue pareille a pu être inventée ? Et surtout, qui pouvait être assez fou pour la prendre ?
  • Hum ! (Pensée de Ryô : Non mais, il va me foutre la paix avec ça à la fin, il m’énerve !) Je n’en sais pas plus ! C’est ce qu’on m’a raconté et puis c’est peut-être exagéré ! fit-il d’un ton soudain un peu énervé.

 

Mick rigolait tellement qu’il fila dans la cuisine pour se calmer, décidément cet espion avait le don pour tomber en plein dans le mille sans le faire exprès ! Et le pauvre Ryô qui faisait de son mieux pour qu’il ne sache pas la vérité avait fort à faire. Il était comme une cocotte-minute prête à exploser !

 

………

 

Pendant ce temps-là, dans une cave sombre, deux prisonniers attendaient de savoir le sort qu’on leur réservait. Enfin, c’est surtout la jeune femme qui attendait car son compagnon respirait à peine. On les avait délivrés de leurs chaises et désormais ils étaient assis par terre et enchaînés au mur. Elle avait tenté de se détacher en faisant basculer la chaise, elle y était presque parvenue mais ils s’en étaient rendu compte. Elle avait fait ce qu’elle avait pu, mordu, griffé, balancé des coups de pieds mais ils l’avaient menacé de finir d’achever son compagnon si elle ne se tenait pas tranquille.

 

Soudain la porte métallique de la cave grinça et le même homme que la première fois entra dans la pièce. Il apportait une lampe et ce qui ressemblait à un journal. Elle avait une vague idée de ce qu’il voulait faire.

  • Alors Mlle Harrington, mes hommes m’ont appris que vous n’aviez pas été sage !
  • Qui êtes-vous ? fit-elle d’un ton autoritaire
  • Cela n’a pas d’importance ! L’important pour l’instant et j’espère que vous l’avez compris c’est que vous vous teniez tranquille, sinon votre ami risque de mourir !
  • Il est déjà mal en point, il a besoin d’un médecin ! Si vous ne faites rien, vous n’aurez plus de moyen de pression ! fit-elle en souriant.
  • Vous croyez pouvoir avoir des exigences dans votre situation ?
  • Eh bien, ne comptez pas sur moi pour coopérer ! fit-elle d’un ton narquois.
  • Vous vous croyez en position de marchander peut-être ? fit-il énervé.
  • Vous voulez envoyer une photo ou un film de moi à ma famille pour demander une rançon, non ? fit-elle en faisant un signe de tête dans la direction du journal qu’il tenait. Eh, bien je coopérerais si vous faites quelque chose pour mon ami !
  • Et sinon ?
  • Sinon, vous n’aurez plus rien à donner contre la rançon, ça je peux vous le jurer, je trouverai un moyen !
  • Elle est bien bonne celle-là, vous voulez me faire chanter ? Mais comment une gentille demoiselle comme vous pourrait faire quoi que ce soit ? fit-il de plus en plus énervé par le ton de cette fille.
  • Je ne suis pas une gentille demoiselle, on vous a mal renseigné ! Je suis une Harrington, et je préfère mourir plutôt que de jouer à votre petit jeu pour piéger ma famille ! rétorqua Susan d’un ton catégorique.
  • Très bien, disons, que j’accepte pour l’instant ! Je fais ce film, vous allez répéter ce que je vais vous dire et surtout vous tenir tranquille. Et si je suis satisfait, je demanderai à un de mes hommes qui a été infirmier de soigner votre ami ! Cela vous paraît-il satisfaisant ?
  • Si on veut ! fit-elle d’un ton vague.
  • Comment cela ? fit-il excédé.
  • Je me demande bien ce que vous voulez à ma famille, et pourquoi vous êtes assez stupide pour vous attaquer à eux !

 

L’homme éclata de rire.

 

  • Stupide ! Oh que non, chère mademoiselle ! J’ai un compte à régler avec votre père et votre frère, et croyez-moi, ils vont le payer très cher !
  • Mon frère ? J’en ai deux ça va vous faire du boulot ?
  • Je parle du troisième. J’ai eu sa mère, et je croyais l’avoir tué également, mais je viens de me rendre compte de mon erreur ! Mais cette fois-ci, je ne vais pas le louper et votre cher père, non plus ! Et si vos deux autres frères s’en mêlent je ferai un prix de groupe !
  • Un troisième frère, n’importe quoi ! Vous êtes complètement fou !
  • Non, je veux ma vengeance et je l’aurai ! Et autre chose, dites-vous bien que pour l’instant vous m’êtes utile mais que cela ne durera pas, donc ne soyez pas si sûre de vous, Mademoiselle Harrington ! Maintenant, venez avec moi !

 

Un homme entra et la détacha pour l’installer sur une chaise, puis il alla chercher un caméscope et lui mit le journal du jour dans les mains.

 

………

 

Quelques heures plus tard, un colis arrivait au domicile de City Hunter. Le facteur ne sonna pas mais fit exploser une partie de la porte. Autant dire que cela attira l’attention des personnes se trouvant à l’intérieur. Ils ne parvinrent pas à voir qui était le coursier mais ils récupérèrent un petit paquet dans lequel se trouvait une cassette vidéo.


ShanInXYZ  (22.05.2022 à 17:18)
Message édité : 25.09.2022 à 02:39

Chapitre 9

 

Ryô prit la cassette et se dirigea vers le magnétoscope, il y inséra la cassette et alluma la télévision. Tous se regroupèrent devant l’écran. Soudain une image apparut, c’était Susan, elle tenait le journal du jour devant elle.

 

Elle récitait ce qu’on lui avait sans doute dicté car cela n’avait rien de naturel. Elle expliquait qu’elle allait bien pour l’instant. Que l’homme qui l’avait enlevée ne lui ferait pas de mal si son père et son frère faisaient ce qu’il leur demanderait. Elle terminait le message en indiquant qu’ils en sauraient plus dans un prochain message.

 

Le Duc était perplexe, que voulait donc ce fou furieux. Et puis, Susan avait parlé de son frère, lequel était concerné ? Il ne comprenait pas, c’était bizarre.

 

De son côté, Ryô, lui, venait de comprendre : le mec qui avait enlevé Susan savait qu’il était son frère. Il ne savait pas encore comment ce gars le savait mais c’était la seule explication.

 

En y réfléchissant bien, il s’agissait sûrement d’un homme qu’il avait connu en Amérique Centrale. Ce dernier avait essayé de tuer le Duc, mais n’y était pas parvenu. Ce même homme avait dû connaître Kaïbara et savait qu’il avait adopté Ryô mais n’avait pas tout de suite fait le rapprochement entre son attentat contre l’avion et ce gamin.

 

Il avait dû ruminer sa vengeance pendant des années. Entre-temps, Ryô était également devenu un ennemi à abattre. Et puis un jour, peut-être en espionnant le Duc, attendant le moment propice pour se venger, il avait vu Ryô Saeba rencontrer Lord Harrington et là il avait compris. Il avait fait le lien, ce gamin orphelin, récupéré par Kaïbara était le fils de l’homme qu’il haïssait.

 

La vengeance sommeillait depuis trop longtemps et il avait enlevé Susan en l’attirant au Japon pour être bien sûr de les avoir tous les deux sous la main.

 

…………………

 

 

Au même moment, l’homme en question pensait exactement à la même chose, il était assis dans un fauteuil, un verre de whisky à la main. Comment avait-il fait pour ne pas comprendre de suite que ses deux ennemis étaient liés à ce point ?

 

Le père et le fils, quelle ironie ! Il les avait détestés pendant des années sans savoir qu’ils étaient de la même famille ! Le même gibier, la même espèce. Mais maintenant c’était fini, il les exterminerait et cette fois rien ne pourrait l’en empêcher.

 

Il se leva et lança son verre dans la cheminée avec un regard de dément puis il quitta la pièce en riant, mais son rire était effrayant.

 

 

……………….

 

A l’appartement de Shinjuku, Ryô fut interrompu dans ses pensées par la voix du Duc qui interrogeait son fils.

 

  • John, (NDA : là, il l’appelle par son prénom car ça devient sérieux) je sais que tes missions sont classées « top secret », mais tu dois me dire si tu as eu affaire à qui que ce soit en Amérique Centrale sans que je le sache.
  • Non, Père ! Vous pensez bien que je vous en aurais parlé, secret défense ou non !
  • Bon, eh bien, si ce n’est pas toi cela ne peut-être que Mickael ! Il faut absolument trouver le nom de cet homme avant qu’il n’envoie ses exigences. Il faut qu’on sache à qui nous avons affaire.

 

Ryô toussa pour attirer leur attention et leur indiqua qu’ils avaient une chance de trouver en cherchant dans leur passé commun également. Le Duc lui indiqua qu’il avait raison mais qu’il préférait appeler son fils aîné, afin d’en apprendre plus. Il se dirigea vers la chambre afin de discuter tranquillement avec son fils aîné.

 

Le problème pour le Duc, quand il parvint à joindre son fils, c’est que ce dernier ne put rien lui apprendre de plus car tout comme son frère il n’avait jamais rien eu à voir avec un ennemi, quel qu’il soit, dans cette partie du monde. Il demanda à son père, si ce dernier voulait qu’il le rejoigne pour leur prêter main forte, mais le Duc refusa et lui dit continuer à jouer son rôle. Il fallait que personne ne soupçonne sa présence ici, surtout pas les services secrets. Il s’était déjà fait assez remarqué par le passé lors de missions plus que périlleuses, il ne fallait pas en plus qu’on sache qu’il menait une opération en douce avec un de ses fils, même si c’était dans le but de sauver sa propre fille. Ancien espion ou pas, il risquait gros et dans les hautes sphères, on risquait fortement de ne pas apprécier son comportement.

 

Après avoir raccroché, le Duc resta quelques instants à réfléchir. Si aucun de ses fils n’avait eu de contact avec cet ennemi inconnu, pourquoi cet homme parlait de son fils dans la vidéo. C’était à n’y rien comprendre. Ni John, ni Mickael n’étaient concernés, mais alors à quoi tout cela rimait ? Ce type savait-il qu’il était là avec John et c’est pour cela qu’il parlait de son fils ou était-ce plus subtil ? Et tout d’un coup, une chose étrange lui sauta aux yeux, dans la vidéo, il n’était jamais fait mention de City Hunter. Or d’après les contacts de Saeba, Susan avait été enlevée par un ennemi qui en voulait à City Hunter également. D’ailleurs, la vidéo avait été livrée chez Saeba, comme si c’était parfaitement normal de trouver le Duc et son fils chez cet homme. Et lui, ce Saeba, même s’il était resté vague sur le sujet, avait séjourné en Amérique du Sud.

 

Le Duc commençait à entrapercevoir une vérité qui risquait de chambouler sa vie. Il se souvint alors de la scène à laquelle il avait assisté au cimetière, ce Saeba agenouillé devant la tombe de sa femme, sur le moment, il avait pensé qu’il cherchait quelque chose mais si ce n’était pas du tout cela ? A ce moment-là, toutes les explications possibles se mélangèrent dans sa tête mais une seule ressortait inexorablement et il n’arrivait pas à se l’ôter de la tête. Cette vidéo qui parlait de son fils.

 

Il rejoignit le salon quelques instants plus tard. Il n’y trouva que John et Kaori. Ryô et Mick étaient descendus se défouler, selon les dires de la jeune femme. Quand il demanda à quoi elle faisait allusion, elle lui indiqua qu’il y avait une salle de tir au sous-sol.

 

Il demanda à Kaori si, à son avis, cela dérangerait Ryô, si lui aussi allait se défouler. Elle hésita mais lui dit que sûrement pas et pour elle-même, elle se dit que même si Mick et Ryô discutaient de choses qu’il ne devrait pas entendre, ils détecteraient sûrement sa présence avant qu’il ne soit parvenu jusqu’à eux.

 

Ryô et Mick étaient effectivement dans la salle de tir. Ryô avait grandement besoin de se défouler car ses nerfs avaient, au cours des dernières heures, été mis à rude épreuve. Tandis qu’il vidait des chargeurs dans les cibles, Mick plaisantait sur la perspicacité du vieil espion. Cela ne faisait pas du tout rire son homologue japonais. Il sentait que si le fils aîné du Duc n’avait jamais mis les pieds en Amérique Centrale, ce dernier finirait par se poser des questions. A commencer par celle-ci : pourquoi les ravisseurs livraient le colis chez lui ? Ensuite, il se poserait des questions sur les interrogations de Ryô vis à vis de Rui lors de son séjour à Paris et enfin il ferait le rapprochement avec la vie de Ryô en Amérique Centrale. Et si ce moment arrivait, il ne savait pas trop comment il s’en sortirait. Fallait-il avouer la vérité ou la cacher ? Après tout, Mick avait raison, son père n’était pas si éloigné de lui que ça, il avait également du sang sur les mains, même si lui c’était pour la sécurité de son pays.

 

Il sortit de son mutisme quand Mick lui demanda pourquoi il avait arrêté de tirer.

 

  • Rien, je réfléchissais !
  • A quoi ? A comment tu vas faire pour sauter dans les bras de ton papa chéri ?
  • Arrête avec ça, c’est pas le moment ! fit Ryô en haussant le ton.
  • Pas question, je ne me suis jamais autant amusé !
  • Ce n’est pas amusant du tout, d’autant que je soupçonne le kidnappeur d’être également au courant.
  • Quoi ? Mais comment ?
  • Je ne sais pas ! J’y réfléchis depuis l’arrivée de la cassette. Il sait que je suis le fils du Duc. J’en suis persuadé. Si ça se trouve, c’est un gars qui connaissait Kaïbara.
  • Ce qui expliquerait la double vengeance, il n’en voudrait pas à l’Ame d’argent et City Hunter mais au père et au fils.
  • C’est bien ce qui me tracasse, je dois le connaître, mais j’ai fait tellement de dégâts là-bas, ça peut être n’importe qui. D’autant que les amis de Kaïbara, un jour, pouvaient devenir ses ennemis le lendemain.
  • T’as plus qu’à te creuser la tête, mon vieux ! fit Mick en tapant sur le crâne de son ami.

 

Soudain il s’interrompit et regarda la porte en même temps que Ryô. D’un regard, ils convinrent de finir cette discussion plus tard et Ryô se remit à tirer.

 

Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrait sur le Duc, qui portait une sorte de mallette en bois sculpté. Ryô s’interrompit et Mick lui souhaita la bienvenue. Le Duc posa sa mallette dans un coin et demanda s’il pouvait se joindre à eux car il avait bien besoin de se défouler. Ryô lui dit de choisir une arme en lui indiquant l’armoire où il rangeait celles dont il se servait le plus souvent. Le Duc posa sa canne contre le mur et prit un colt, il se positionna en face d’une cible et tira six fois. Sur le coup, Mick pensa qu’il avait raté, car il ne voyait qu’un trou mais il comprit vite son erreur quand il vit les balles retomber, il les avait placées toutes dans le même trou. Les chiens ne font pas des chats se dit alors Mick intérieurement.

 

Ryô ne savait plus quoi en dire et lui demanda s’il avait réussi à joindre son fils aîné. Lord Harrington lui répondit que oui, mais que ce dernier devait faire des recherches par rapport à d’anciennes affaires et qu’il l’appellerait plus tard. C’est pourquoi, il avait envie de se détendre plutôt que d’attendre sans rien faire. Puis il se retourna pour observer Mick qui tournait autour de sa canne. Elle était en bois, du bois qui semblait être de la ronce de noyer et elle était surplombée d’une tête de lion en argent. Mick était absorbé par sa contemplation quand le Duc le fit sursauter en lui indiquant qu’il pouvait la prendre pour la regarder de plus près.

 

  • Merci, fit Mick, je dois avouer que cette arme, que j’ai vue d’un peu trop près, m’intrigue au plus haut point.
  • Vraiment ! fit le Duc. C’est seulement une canne !
  • Une canne un peu spéciale ! fit Mick en trouvant le mécanisme qui débloquait l’épée. Joli joujou ! Mais je m’étonne de vous voir avec ce style d’arme à notre époque.
  • Vous devinerez aisément que c’est plus discret pour un homme de mon âge et de plus c’est une discipline que je pratique depuis l’enfance.
  • Ce qui explique tout, fit Mick en souriant tout en rangeant l’épée dans son fourreau.
  • Que diriez-vous d’un petit duel ? fit le Duc à l’attention de Mick.
  • Un duel ? fit l’Américain étonné.
  • Oui, j’ai mes épées d’entraînement, fit-il en indiquant la mallette en bois.
  • Ce sont des épées ? Je dois avouer que je m’y connais plus en arme à feu, rétorqua Mick.
  • Ce n’est pas grave, je peux vous faire voir quelques passes, dit-il en ouvrant le coffret. A moins que votre ami soit plus partant pour tenter l’expérience, fit-il en se tournant vers Ryô.
  • Mick d’abord, j’ai trop envie de le voir se prendre une raclée par un « papy », si vous me pardonnez l’expression ! répondit Ryô en rigolant.
  • Me prendre une raclée, rétorqua l’Américain vexé. On va voir cela ! fit-il en attrapant l’épée que lui tendait le Duc. Mais après ma démonstration, tu y passes aussi, OK ?
  • Promis, rétorqua Ryô qui se marrait d’avance.
  • Au fait, demanda Mick. Pourquoi, Junior ne se joint pas à nous, il doit s’y connaître mieux dans cette discipline que nous deux réunis ?
  • Certes, il pratique un petit peu, mais ce n’est pas sa tasse de thé ! Et puis, il m’a dit qu’il préférait attendre l’appel de son frère !
  • Ah bon, dans ce cas, allons-y, fit Mick en tâtant la protection du fleuret que venait de lui donner le Duc.
  • Tu vois, tu ne risques rien, ajouta Ryô d’un sourire sournois ! Mick s’était tellement moqué de lui qu’il n’attendait que ce moment pour s’amuser à ses dépens.
  • Nous pouvons passer de l’autre côté, nous aurons plus place, fit le Duc en montrant le fond de la pièce où étaient suspendues les cibles.
  • Pas de problème, fit Ryô en appuyant sur un bouton pour faire reculer les cibles suspendues. Vous pouvez y aller !

 

Le Duc se dirigea vers la petite porte qui menait de l’autre côté et Mick pour faire son malin sauta par-dessus le comptoir. Le Duc mit le fleuret devant lui et salua son adversaire, Mick fit de même. Après il lui expliqua quelques touches, et quelques parades et ils commencèrent le duel. Le but du jeu était de toucher trois fois son adversaire. Mick s’escrima, c’est le cas de le dire, tant et plus mais ne parvint pas à toucher le Duc une seule fois, car malgré son âge, le vieil homme avait la pratique et encore pas mal de réflexes. Après s’être fait toucher trois fois, Mick baissa la tête et se dirigea vers le comptoir, il s’assit dessus tout en tendant le fleuret à Ryô.

 

  • A ton tour de te faire ridiculiser ! fit l’Américain.

Ryô prit l’épée et rigola.

  • Je vais peut-être me faire ridiculiser mais je serai sûrement moins médiocre que toi !
  • Vraiment et tu peux me dire comment tu vas réussir ce miracle ?
  • Pourquoi, crois-tu que j’aie insisté pour tu passes en premier ? lui murmura-t-il.
  • Espèce de salaud ! Tu m’as bien eu ! rugit Mick. T’es resté tranquillement à observer ses positions de combat pendant que moi, je…..
  • Pendant que toi, tu te prenais une déculottée, c’est exact ! termina Ryô en sautant de l’autre côté. Maintenant on va voir si je peux au moins le toucher une fois.
  • Bon courage, car c’est un as le « papy » !
  • Alors, messieurs, vous avez fini vos papotages ? intervint le Duc.
  • Oh oui, il a parié mille yens, qu’il arriverait à vous toucher une fois, fit Mick tout souriant.
  • Milles yens, fit Ryô en s’étranglant. Puis se tournant vers Mick. T’es malade, Kaori va me tuer si je perds !
  • Eh bien, je vous attends, Monsieur Saeba, fit le Duc en souriant, sûr de lui.

 

Les adversaires se saluèrent et le duel commença. Avec ses observations, Ryô avait en effet plus de chances de toucher le Duc, mais c’était sans compter sur l’adresse de ce dernier. Toutefois, le jeu dura plus longtemps, car Ryô parvenait à éviter les coups également. Après maintes passes, le Duc parvint à le toucher deux fois. Il allait tenter une troisième touche quand Ryô, le para avec une feinte incroyable et en profita pour le toucher. Mick était vert et le Duc était surpris mais cela ne dura pas longtemps il profita de l’étonnement de son adversaire pour le toucher une troisième fois et le combat fut terminé.

 

Mick sauta de son perchoir et alla vers Ryô.

  • Comment t’as réussi cette parade, tu t’es foutu de ma gueule, tu avais déjà pratiqué avant, c’est ça, hein ?
  • C’était comme machinal, répondit Ryô aussi surpris que son ami.
  • Vous avez peut-être un don, intervint le Duc.
  • Un don ? firent en chœur les deux nettoyeurs.
  • Oui, il existe des personnes qui ont des prédispositions génétiques dans certains arts. L’escrime est un art. Et d’ailleurs, d’après ce qu’on m’a dit on peut vous qualifier d’artiste en ce qui concerne les armes à feu. Il paraît que vous pouvez faire n’importe quoi avec une arme !
  • Et alors ? demanda Ryô
  • Eh bien, moi par exemple, j’ai un don pour l’escrime, on le retrouve à chaque génération et ça remonte à un lointain ancêtre que l’on surnommait lui aussi, l’âme d’argent.
  • Et vous dites qu’à chaque génération, un membre de votre famille a le don, fit Mick très intéressé.
  • Exact, fit le Duc en se dirigeant de l’autre côté du comptoir afin de ranger son épée.
  • Donc, l’un de vos fils a ce don également, continua Mick.
  • Non, malheureusement pas. Ni John, ni Mickael n’a hérité de ce don. Ils pratiquent l’escrime tous les deux, mais ils n’ont pas le don.
  • Peut-être votre fille alors ? fit Ryô pour écarter un sujet sensible.
  • C’est vrai que Susan est une femme de caractère et tout comme ses frères, je lui ai appris à se battre et à se servir d’une arme à feu. Pour ce qui concerne l’escrime, j’ai préféré laisser tomber.
  • Mais pourquoi ? fit Mick intéressé.
  • Eh bien, à sa première leçon, son épée lui a échappé et elle est venue se planter dans le mur à dix centimètres de ma tête et à la seconde, même histoire à part qu’elle a failli décapiter son frère ! Vous comprendrez aisément que j’ai décidé d’arrêter là ! Dommage, elle aurait pu être la première femme Harrington à avoir le don. Si seulement l’histoire en avait voulu autrement, peut-être que le don aurait été renforcé par des gênes féminins.
  • Comment ça ? fit Mick
  • Catherine de Barmont, répondit Ryô sans se rendre compte que c’était sorti tout seul.
  • Effectivement, comment le savez-vous ? interrogea le Duc.
  • Eh bien, vous vous souvenez, Kaori est une amie de Gillian, la femme de votre neveu. Et elle était invitée à son mariage.
  • Ah oui, je me souviens, mais Gillian n’est pas une férue d’histoire que je sache !
  • Non, mais Kaori a visité la maison et on lui a raconté l’histoire l’Alexander Harrington, votre ancêtre et de son grand amour, Catherine de Barmont. Et comme Kaori adore les histoires d’amour, elle n’a pas pu résister à l’envie d’en savoir plus et elle a lu tout ce qu’elle a trouvé sur le sujet. Ensuite, elle me l’a raconté.
  • Je comprends, triste histoire, en effet. Mais j’y pense, vous saviez qu’on l’appelait l’âme d’argent, alors !
  • Effectivement, c’est pour cela que je savais qui vous étiez quand on m’a parlé de cet espion britannique.
  • Bien joué ! Le goût pour les histoires d’amour de votre épouse, nous a, comme qui dirait, trahi, fit-il en riant.

ShanInXYZ  (29.05.2022 à 16:43)
Message édité : 25.09.2022 à 02:40

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